Méthodologie du cas pratique en droit
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Méthodologie du cas pratique en droit
Méthodologie du cas pratique en droit Le cas pratique consiste en un syllogisme qui, à partir d'une situation de fait et en passant par une règle de droit, conduit à la solution du cas concret. Cet exercice se présente sous la forme d'une petite histoire qui met aux prises plusieurs protagonistes et qui débouche sur un litige qu'il faut résoudre. L’objectif d’un cas pratique est d’apprécier la capacité de tenir un raisonnement juridique (qualifier les faits) et de mobilisation de connaissances (en déduire les règles de droits applicables). C’est un exercice délicat car il faut : – d'abord, bien comprendre le problème juridique que soulève la situation de fait qui est relatée ; – ensuite, découvrir la solution, abstraite ; – enfin, appliquer cette solution au cas d'espèce. Le travail préparatoire Première étape : la lecture du sujet Lisez une première fois les faits qui vous sont énoncés pour avoir une vue d’ensemble des thématiques abordées. Surligner les éléments qui semblent utiles et écartez les éléments inutiles (faire le tri d’informations dans les faits énoncés). Repérez les éléments clés qui vont déterminer la qualification juridique (dates, termes, chiffres…). Sur une feuille de brouillon, classez-les faits par ordre chronologique (tracer un axe peut être utile). Deuxième étape : la qualification et le résumé des faits (mineure du syllogisme) Vous devez d’abord qualifier les faits et les versions avancées par les parties, c’est-à-dire les traduire juridiquement. En effet, la situation exposée est expliqué avec des termes simples, de la vie courante. Or, le droit à son propre vocabulaire… Il vous faudra donc bien identifier les intervenants : qui est le demandeur, contre qui il veut agir, pourquoi, quel est le contexte, etc. Troisième étape : la détermination du problème de droit Une fois le résumé des faits achevé, vous devez déterminer le problème juridique qui se pose. Le problème peut être une question qui figure explicitement dans le cas pratique (il suffit alors de répondre à la question posée). Il y a parfois des sous-questions distinctes au sein d’une même question. S’il n’y a pas de question précise, il faut formuler une problématique, s’interroger sur le cas exposé (où se pose le problème ?), et transcrire sous forme interrogative, puis répondre dans le développement. Quatrième étape : l’identification des règles de droit applicables (majeure du syllogisme) Le problème posé, vous devez dégager puis présenter les règles de droit applicables aux faits de l’espèce. Le mieux est d’identifier dans un premier temps quel partie du droit est concerné (droit commercial, droit des obligations etc…). On peut aussi dire s’il s’agit d’une règle de droit subjective ou objective. Cinquième étape : l’application aux faits et la résolution du cas (conclusion du syllogisme) C’est la conclusion du cas concret, vous devez appliquer les règles de droit déterminée auparavant au cas concret. Vous devez envisager l’ensemble des réponses possibles afin de ne pas être pénalisé ; parfois plusieurs hypothèses sont possibles (par exemple : la personne peut être mineur ou majeur, la décision de justice va en dépendre). Clarté et précision sont essentielles pour motiver les réponses proposées. Il faut être capable de les argumenter, de les expliquer, et de les défendre. Il s’agit de rendre une décision de justice, ce n’est pas à faire à la légère ! Attention, la réponse ne doit pas tenir en une seule phrase, puisqu’il faut une affirmation et une argumentation. Aappliquez au cas d'espèce la règle juridique abstraite précédemment énoncée, en expliquant et en justifiant les réponses que vous préconisez. Il est important de comprendre que ce qui importe à ce stade, c'est moins l'exactitude de la réponse qui est proposée que la qualité de l'argumentation et la cohérence de la démarche intellectuelle. L'essentiel n'est pas d'affirmer une solution, mais de l'expliquer et de la justifier par un raisonnement rigoureux et une argumentation précise. La rédaction Si le cas pratique soulève plusieurs questions, vous pouvez vous en servir pour élaborer un plan. L’introduction expose les faits juridiquement qualifiés, puis I. Première question, II. Seconde question… etc. Si le cas n’est composé que d’une question générale, votre exercice prendra la forme suivante : Introduction, puis I. Règles applicables, II. Solutions. Bien sûr, il est nécessaire d’ajuster les titres en fonction de l’énoncé du cas pratique. La réduction de l’introduction : D’abord, commencer par une accroche, une situation très générale qui plonge le lecteur dans le conetxte, en situant le sujet (le lecteur doit pouvoir comprendre à quoi il doit s’attendre). Il faut bien soigner cette étape car c’est le premier lien avec le correcteur. Evitez les phrases bâteaux commençant « de tout temps ». Récapitulez ensuite les faits qui sont présentés. Le nom des personnes impliqués peuvent être utilisés pour apporter de la précision. Ne citez jamais un fondement (article de loi, décision de justice, etc.) que vous n’utiliserez pas par la suite. Non seulement vous ne gagnerez aucun point en récitant votre cours, mais cela vous en fera perdre car votre raisonnement perdra une partie de sa cohérence. Dire des choses inutiles, c’est aussi grave, parfois même plus grave, que dire une chose inexacte. Faites des phrases courtes et gardez toujours 5 minutes en fin d’examen pour vous relire. Finalement, on vous demande de : qualification juridique des faits et des problèmes qu’ils soulèvent recherche des règles de droit applicables construction de l’argumentation Pour résoudre un cas pratique, procédez en 3 étapes : la lecture de l’énoncé et la qualification juridique des faits l’élaboration de votre raisonnement (au brouillon) la rédaction Le raisonnement juridique dans un cas pratique est toujours syllogistique. Le syllogisme, raisonnement en 3 étapes, fonctionne ainsi : Première étape (la majeure) : énoncé de la règle de droit Deuxième étape (la mineure) : énoncé des faits Troisième étape (la solution) : application de la règle de droit aux faits (et conclusion)