Jeanne Painchaud - Association francophone de haïku
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Jeanne Painchaud - Association francophone de haïku
Conférence donnée au Festival haïku de Montréal 2008 par Jeanne Painchaud. Parcours poétique (haïkus) destiné au Marché international de la poésie de Montréal Éditeur : Les Éditions David, Ottawa Instigatrice du projet : Jeanne Painchaud Titre du projet : Sous vos pas, des poèmes Description du projet Le haïku est un poème si court, pourquoi ne pas le découvrir dans la ville comme on le fait pour n'importe quel art public? C'est le pari d'un projet de parcours poétique constitué de 20 haïkus de poètes québécois, tous publiés aux Éditions David. Ce projet prendra place dans le cadre du Marché international de la poésie de Montréal, au début de juin 2006. En voici les tenants et aboutissants. Le parcours poétique proposé prend place sur les trottoirs du Plateau Mont-Royal, à partir du site du Marché de la poésie. C'est une sorte de sentier poétique mais qui a la particularité d'être très urbain. Les simples passants ou les participants du Marché sont invités à suivre deux parcours, de 15-20 minutes chacun, dans les rues avoisinantes. Pour chacun des parcours, guidés par quelques flèches inscrites en peinture sur le trottoir, les gens découvrent au sol, au fur et à mesure de leur promenade, un haïku, essaimé à chaque minute de marche. Chacun des parcours est constitué de 10 haïkus. Ces haïkus sont inscrits directement sur le trottoir, à l'aide de "pochoirs" et de peinture appliquée au rouleau (les "pochoirs", en fait les négatifs des lettres à inscrire, sont Copyright Jeanne Painchaud, 2008 réalisés par une firme de graphistes). Les haïkus inscrits ont un lien avec le lieu même où ils sont inscrits (banc de parc, arbre, foule, etc.). Chaque parcours est formé d'une boucle, qui permet de ramener les passants qui ont emprunté le parcours jusqu'au Marché. On pourrait aussi imaginer que les haïkus soient découverts par hasard par les passants, qui pourraient ainsi se laisser guider au fil de la lecture des haïkus et des flèches... jusqu'au Marché, pourquoi pas ? Ce serait une façon originale d'attirer les gens au marché, sans dévier du sujet. Buts Les buts du projet : - offrir un type d'activité poétique différent dans le cadre du Marché de la poésie - faire découvrir le haïku dans un autre contexte que celui de la lecture d'un recueil de haïkus ou d'une lecture publique par les poètes - attirer les passants des rues avoisinantes jusqu'au marché Tracé des parcours Les deux parcours commencent et se terminent tous les deux au Marché de la poésie, à la station Mont-Royal. 1er parcours, plus animé (durée de 15-20 minutes) À partir de la station de métro Mont-Royal (ou place Gérald-Godin), se diriger sur l'av. Mont-Royal vers l'Ouest; rendu à la rue St-Denis, monter vers le Nord; rendu à la rue Bienville, tourner à l'Est; rendu à la rue Berri, tourner vers le Sud et revenir à la station Mont-Royal. 2e parcours, plus paisible (durée de 15-20 minutes) Copyright Jeanne Painchaud, 2008 À partir de la station de métro Mont-Royal, emprunter la rue Berri vers le Sud; rendu à la rue Marie-Anne, tourner vers l'Est; rendu à la petite rue St-Christophe, monter vers le Nord; rendu au bout de la rue, emprunter la ruelle à l'Ouest; rendu à la rue St-Hubert, prendre l'av. Mont-Royal vers l'Ouest et revenir à la station Mont-Royal. Dépliant Même si chacun des deux parcours sera facile à suivre grâce aux petites flèches inscrites sur le trottoir, on pourra se procurer, au Marché, un dépliant présentant : le parcours (avec carte à l'appui), le poème haïku, les différents poètes qui ont écrit les haïkus du parcours, et les Éditions David. Le dépliant sera produit par les Éditions David. Droits d'auteurs Chacun des poètes des haïkus retenus acceptent que leur poème soit diffusé dans le cadre de cette activité. Haïkus du parcours Les critères de sélection Voici les critères qui ont mené à la sélection des haïkus : - haïkus publiés aux Éditions David (recueils ou anthologies) - haïkus écrits par des poètes vivants, et habitant au Québec - haïkus dont les thèmes se rattachent à la période du début juin, soit celle pendant laquelle a lieu le Marché de la poésie - haïkus très simples, qui se comprennent du premier coup d'oeil (il faut imaginer des passants qui lisent rapidement ce qu'ils découvrent à leurs pieds, sur le trottoir) Copyright Jeanne Painchaud, 2008 - haïkus plus "urbains", qui se réfèrent aux lieux où ils seront inscrits sur le trottoir (le parc d'enfants, la foule, le banc de parc, les chats de ruelles, les passants, le restaurant, le seuil d'une église, etc. Les 20 haïkus retenus je fais le vide en moi en plein coeur de la foule personne ne remarque (Michel Pleau, Arbre lumière) juste après l'aube se surprendre à dire : emmène-moi à un oiseau (Carol Lebel, Clapotis du temps) frisons verts sur les branches premières hirondelles coeurs-saignants au jardin (Monique Paradis, Étincelles) avec l'écureuil une arachide en écale passe en sautillant (Francine Chicoine, Dire la faune) Parmi les débris Farfouille un chat de gouttière Autre démuni (Dorothy Leigh, Chevaucher la lune) Copyright Jeanne Painchaud, 2008 une jeune femme passe à cloche-pied sur la marelle (André Duhaime, De l'un à l'autre) au bout du banc des morceaux de pain délaissés des pignons (Jacques Gauthier, Dire la faune) le coeur sur l'écorce l'arbre a guéri sa blessure depuis fort longtemps (Richard Larouche, Chevaucher la lune) cigale en mille morceaux procession de fourmis (Anne-Marie Labelle, Dire la faune) le ruisseau coule et roule et ondoie à petit bruit au bord du trottoir (Robert Melançon, Haïku et francophonie canadienne) l'asphalte fume sa puanteur déborde la ligne jaune (Nane Couzier, Petit jardin d'heures) Copyright Jeanne Painchaud, 2008 un engoulevent son vol découpe le ciel en deux pans de gris (Célyne Fortin, Haiku sans frontières) chaude nuit d'été les chats insomniaques ont l'amour bruyant (Nicole de la Chevrotière, Chevaucher la lune) une prière s.v.p. est-il écrit à l'entrée mais pour qui (Monique Parent, Fragiles et nus) printemps je m'étonne où sont les hirondelles où suis-je (Gordon Skiljevic, Chevaucher la lune) après la pluie le tronc des arbres plus foncé (Jessica Tremblay, Dire la flore) mille flocons gris remontent vers le soleil graines de pissenlits (Ginette Fauquet, Ikebana) Copyright Jeanne Painchaud, 2008 femme nocturne tant de rues et tant d'hommes (Micheline Beaudry, Les couleurs du vent) il rentre son ventre quand la jolie serveuse dessert (Gisèle Otis, Haïku et francophonie canadienne) trottoir matinal un vent doux roule dans l'insignifiance d'un sac (Jeanne Painchaud, Sous nos pas) Copyright Jeanne Painchaud, 2008 Notes biographiques sur l'instigatrice du projet Depuis une quinzaine d'années, Jeanne Painchaud se passionne pour le haïku. Elle détient une maîtrise en création littéraire de l'UQAM (sujet : haïku et apprentissage du langage). Après le recueil de textes fantaisistes Le tour du sein (Montréal, Triptyque, 1992), elle a écrit deux recueils de haïkus, Je marche à côté d'une joie (Laval/Québec, Les heures bleues, 1997) et Soudain (Ottawa, Les Éditions David, 2002) et un autre avec Francine Chicoine, Sous nos pas (David, 2003). Elle a collaboré à toutes les anthologies et collectifs de haïkus publiés au Québec et à Ottawa depuis 1998, dont Haïku sans frontières, une anthologie mondiale (André Duhaime dir., David, 1998 et 2001). Elle a aussi publié des haïkus dans une anthologie franco-bulgare, Ombres et lumières (LRC éditeur, 2003). Elle est membre du Haïku International Association, basé à Tokyo (elle a d'ailleurs récolté une mention spéciale dans le cadre du concours annuel de cette association en 2003, après son voyage au Japon), membre de l'Association française du haïku basé à Paris et de Haïku Canada basé à Toronto. Elle a co-organisé pendant 3 ans un événement annuel autour du haïku au Jardin japonais du Jardin botanique (de 2000 à 2002). Elle a monté deux expositions littéraires autour du haïku, Haïkus, poèmes en trompe-l'oeil (1997) et Poésie de la fourchette (2002) présentées notamment au Festival de poésie de Trois-Rivières, maisons de la culture de Montréal, salons du livre, etc. Depuis 1999, elle donne des ateliers de haïku, notamment dans les écoles primaires et secondaires, les cégeps, les bibliothèques et depuis l'an dernier, aux Belles Soirées de l'Université de Montréal. Copyright Jeanne Painchaud, 2008