pessa`h suite

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pessa`h suite
« Je libérerai ta descendance » mais passé ce niveau d’impureté, les Bné Israël se seraient complètement déconnectés d’Avraham, d’Itsh’aq et de Yaacov au point même de ne plus s’appeler leurs descendants. Ils seraient devenus de simples égyptiens d’origine juive !
Hachem a donc fait un immense h’essed en revoyant le calcul de l’exil et en les libérant prématurément afin de pouvoir accomplir sa
promesse et de ne pas s’en dispenser. Ainsi, l’accomplissement de la promesse d’Hakadoch Baroukh Hou est une immense grâce et non
une chose due car s’Il avait attendu quatre cents ans, selon son décret initial, il n’aurait plus été dans l’obligation de réaliser la délivrance promise. Hachem a donc précipité la libération et a recalculé la durée de l’exil (400 ans depuis la naissance d’Itsh’ak/soit 210 ans en
Egypte) afin d’être en mesure de pouvoir encore accomplir sa promesse à Avraham. C’est pour cette raison que nous Le bénissons et
nous L’en remercions : « Baroukh chomère avtah’ato… » Ceci est d’ailleurs en allusion dans le mot chomère qui ne veut pas seulement
dire accomplir (la promesse) mais aussi attendre et guetter (ainsi qu’il est écrit au sujet du rêve de Yossef : véaviv chamar éte hadavar son père a attendu et guetté que le rêve se réalise). En effet, Hakadoch Baroukh Hou a attendu et guetté le dernier moment où il serait
encore possible de nous libérer et a organisé la sortie d’Egypte en fonction de cela.
► Reste à savoir quel mérite chez les Bné Israël a motivé Hachem pour agir avec autant de bonté et de compassion, malgré notre 49ème
degré d’impureté et notre intense idolâtrie ?
ILS ONT TENDU LEUR JOUE AU JOUG…
Le H’ida écrit dans sa Hagada : il existe un principe halakhique dans la Torah qui s’appelle : « ekdech mafkia midé chiboud - la kedoucha (sainteté) a le pouvoir d’enlever l’asservissement ». Par exemple, si un bien a été hypothéqué ou assujetti à un créancier mais que
son propriétaire le rend kadoch et l’offre au beth Hamikdache, le créancier n’aura plus alors la possibilité de l’encaisser ou de l’utiliser pour son remboursement. Il en va de même pour les Bné Israël : ils étaient assujettis à leur créancier Paro et devaient effectuer
quatre cents ans d’exil; cela était inscrit dans les constellations et révélé à Avraham avinou. Cependant les Bné Israël en acceptant sur
eux le joug du service d’Hachem et celui de l’étude de la Torah se sont rendus kadoch (consacrés pour Hachem/comme un objet du
Temple) et se sont ainsi libérés de tout assujettissement possible. Certes, en pratique, ils n’avaient pas encore accompli tout ce qu’ils
avaient accepté (si ce n’est la Mila et le korban Péssa’h), mais c’est ainsi que fonctionne le principe de Ekdech (consécration d’un objet
pour Hachem) : par exemple un animal devient kadoch dès que son propriétaire le réserve verbalement pour le Beth Hamikdache,
quand bien même le korbane (sacrifice) n’a pas encore été approché. Le H’ida ajoute que c’est ce qu’Hakadoch Baroukh Hou a dit à
Moché Rabbenou (: Béotsiakha éte aam mimitsraïm taavdoun été haElokim al haHar azé) lorsqu’il Lui a demandé par quel mérite les
Bné Israël seront-ils libérés ? Il a en effet répondu : par la avodat Hachem qu’ils feront sur cette montagne du Sinaï : il s’agit ici de l’étude de la Torah. La Michna dans Pirké Avot dit d’ailleurs : Tout celui qui prend sur lui le joug de la Torah est libéré du joug de la
royauté, du joug de ce monde-ci ; il est même libre du yetser ara et du malakh hamavète (ange de la mort). Le midrach raconte que David Hamélekh, le jour de sa mort ne cessait d’étudier la Torah de telle sorte que l’ange de la mort ne pouvait pas accomplir sa mission;
ce dernier a donc utilisé un stratagème pour que David Hamélekh s’interrompt un instant de son étude et qu’il puisse enlever sa néchama !
Le Nefesh haH’aïm précise à ce sujet (4-18) : Lorsqu’un homme reçoit sur lui le joug de la Torah (il ne s’agit pas seulement d’étudier
mais également de recevoir sincèrement l’obligation d’étudier à chaque instant) il s’élève au-dessus de tous les éléments de ce monde
et n’est régi alors que par Hakadoch Baroukh Hou. Il n’est plus régi par la nature ou par les mazalot dans la mesure où il s’attache à
la Torah et donc Hachem mamach… [Il ajoute :] voici que l’homme qui étudie permet au monde de recevoir des flux de subsistance et
de maintien (comme il est écrit dans Yechaya : im lo bériti…), dans ces conditions, comment cet homme-là pourrait-il être régi luimême par la nature ou les mazalot alors qu’il fait partie de ceux qui subviennent à leurs besoins. C’est ce qui est écrit dans le verset :
« ki méal chamaïm h’asdékha, ton h’essed (bonté) – la bonté d’Hachem est au-dessus des cieux » pour qui ? pour ceux qui étudient la
Torah lichma (dans une intention pure). [Quant à ceux qui étudient par intérêt, il est écrit à leur sujet « ad lachamaïm h’asdékha- ton
h’essed Hachem est en-dessous du ciel » ces derniers reçoivent, certes, des récompenses mais dépendent encore de la nature et des
mazalot.]
R1&R2. On comprend mieux que la Torah nous parle d’un exil qui devait durer quatre cents ans car c’est, en effet, ce qu’Hachem avait
inscrit et prévu dans les mazalot pour le Klal Israël mais dans la mesure où ces derniers ont pris le joug de la Torah et des mitsvot, ils
se sont élevés au-dessus de cette destinée et Hachem a pu les libérer avant l’heure.
Le récit détaillé de la sortie d’Egypte doit être pour nous l’occasion de rafraîchir notre kabalat ol malkhout chamaïm (notre acceptation
du joug de la royauté d’Hachem) et notre kabbalat ol Torah (notre acceptation du joug de la Torah) à l’image de nos pères à cette époque.
☻ Un jour, lors d’une conférence du Rav Amnon Its’haq : une dame l’interpella et lui demanda : « -J’ai une question à vous poser :
pouvez-vous m’expliquer pourquoi il y a des femmes à Yafo qui vivent dans des maisons qui ressemblent à des palais, mais qui sont
mariées avec des non juifs alors qu’elles sont juives. Elles ont même des enfants avec eux. Et moi, je suis mariée à un juif, j’habite dans
une modeste maison à H’olon et Hachem ne me donne pas d’enfant alors que j’espère tellement en avoir depuis des années ? » Un silence d’une grande intensité s’installa tout à coup dans la salle. L’assemblée fixa le Rav se demandant ce qu’il allait bien pouvoir lui
répondre. Le Rav regarda cette dame et vit qu’elle n’avait pas la tête couverte comme le requiert la loi juive pour une femme mariée. Il
se tourna alors alors vers elle, et lui dit que si elle acceptait de se couvrir la tête à l’instant même et pour une période d’au moins six
mois, cela aurait une très grande influence dans le Ciel et qu’il s’engageait à prier pour que son couple ait de beaux fruits, en commençant par les bénir immédiatement devant toute l’assemblée qui répondrait « AMEN ». L’émotion dans la salle était très grande; il lui
précisa que cela semblait être une épreuve difficile mais qu’en réalité c’était très facile pour des milliers de juives qui le font déjà. La
difficulté vient toujours du « qu’en- dira-t-on » mais mettre un bout de tissu sur sa tête n’est pas une épreuve insurmontable, surtout
lorsque cette mitsva peut débloquer cette situation de stérilité. Soudain, la femme se leva et ne pouvant plus se contenir demanda un
foulard et se couvrit la tête devant nos yeux ébahis en disant haut et fort : Chéhé’héyanou vékiyémanou véhiguiyanou lazmane azé ».
La salle était bouleversée et le Rav saisit le micro afin de la bénir de tout son coeur. Un « Amen » retentissant emplit la salle. Cette kabala (acceptation) de cette jeune dame a dû percer les Cieux et parvenir jusqu’au Trône Céleste. En effet, quelques temps plus tard, le
mari vint annoncer au Rav que son épouse était enceinte et quelques mois plus tard elle accouchait d’une petite fille qu’ils nommèrent «
Odaya » (remerciement [à Hachem]).
MOI, MOI… ET PAS UN AUTRE
Il est écrit dans la Haggada : « Je passerai dans le pays d’Egypte cette nuit-là, moi et pas un ange. Je frapperai tout premier-né, Moi et
pas un séraphin ; sur toutes les idoles d’Egypte, je ferai justice Moi et pas un envoyé, Moi Hachem, Moi et pas un autre… » Le Tana de
la Haggada insiste sur le fait que c’est Hakadoch Baroukh Hou lui-même qui a opéré cette délivrance et ceci conforte nos propos selon
lesquels il a fallu, pour changer le décret des quatre cents ans, que nous nous élevions au-dessus de toute constellation et de tous les
anges qui gèrent ces mazalot (destinées).
Le Rav de Kojnits ajoute que les actions d’Hakadoch Baroukh Hou (à la différence de celles des anges) sont éternelles, à son image, et
cette délivrance extraordinaire qu’Hachem a réalisée en inversant le mazal se réveille chaque année le 15 Nissane pour ceux qui veulent bien recevoir sur eux le joug des mitsvot et de l’étude de la Torah comme ses pères l’ont reçu avant nous. Le Rav de Kojnits ajoute : « un homme a l’obligation de se voir comme s’il était lui-même sorti d’Egypte » et grâce à cela, il pourra inverser son mazal de ra
(mauvais) à tov (bon). Ceci s’appelle une nouvelle une yetsiat mitsraïm (sortie d’Egypte) dans la mesure où nous pouvons aussi traduire ces mots par sortie de nos barrières (métsarim).
La Guemara dans Brakhot (10a) raconte que Yechayahou a rendu visite à H’izkiahou alors qu’il était gravement malade, sur le point
de mourir. Yechaya lui dit : préviens ta maisonnée de ta mort imminente et sache même que tu n’auras olam abba. Pour quelle raison ?
H’izkiyahou était pourtant un grand tsaddik qui a permis à tous les Juifs d’Israël d’étudier la Torah et de devenir érudits. Sa faute fut
qu’il ne voulait pas faire l’importante mitsva de piria vérivia (avoir des enfants) car il avait vu par prophétie que ceux-ci seraient des
grands rechayim (impies). Yechaya lui a dit : dans la Torah, Hachem t’a demandé d’avoir des enfants, il ne t’appartient pas de faire ce
genre de calcul, tu es donc fautif. H’izkiahou a alors demandé à Yechaya sa fille en mariage et peut-être, qu’ils arriveraient à avoir une
descendance correcte. Yechaya lui dit que la guezera (décret) avait déjà été prononcé et que sa prophétie était claire : il allait mourir.
H’izkiyahou rétorqua : que cessent alors tes paroles de prophétie car moi j’ai reçu de la maison de mon grand-père (David Hamélekh)
que même lorsque la pointe de l’épée est posée sur la gorge d’un homme, il ne doit pas s’arrêter de demander rah’amim (miséricorde/
sauvetage) à Hakadoch Baroukh Hou ! Comme il est écrit dans Iyov (13.15) « même lorsque l’on me tue, j’espère encore en Lui ».
H’izkiyahou se mit alors à prier de tout son cœur et il fut exaucé ; par le mérite de ses prières, il s’éleva au-dessus de ce qui était inscrit
dans la prophétie de Yechaya et les constellations.
Il est écrit dans la parachat Balak, dans l’une des prophéties de Bilaam : « k-El motsiam mimitsraïm- Hachem les sort d’Egypte ». Le Or Hah’aïm remarque qu’il
n’est pas écrit : les a sortis, au passé, mais les sort. Cela fait allusion à la grande mitsva qui se perpétue de génération en génération : un homme a (le soir du
seder) l’obligation de se voir lui-même sortir d’Egypte. [le Or hah’aim ajoute que] ceux qui connaissent les secrets de la Torah savent que chaque soir de Pessa’h des forces de kedoucha (sainteté) qui sont coincés et emprisonnés dans les klipote (écorces du mal et de l’impureté) se libèrent et se joignent au klal Israël
afin de leur apporter chaque année une nouvelle sortie véritable, d’où l’emploi du présent (Il les sort d’Egypte) par Bilam. Nous avons donc de grandes portes
qui s’ouvrent devant nous en ce qui concerne le 15 Nissane qui approche et nous devons savoir aussi que cette purification et cette élévation qu’Hachem procure
au Klal Israël chaque année le soir de Pessa’h, commence en réalité trente jours avant (Zohar) et chaque soir un peu d’impureté nous est déjà retirée de façon à ce
que nous soyons prêts pour le soir de la sortie véritable.
C’EST VOTRE MÈRE ? NON, C’EST MA FILLE !
Il ressort de nos propos que les Bné Israël n’ont pas vraiment eux-mêmes activé la guéoula par leur mérite mais c’est Hakadoch Baroukh Hou, dans son immense
h’essed, qui a rendu les Bné Israël méritants et aptes à être libérés, juste au dernier moment avant qu’il n’y ait plus de possibilité de délivrance. Il leur a donné la
mitsva de brit mila et celle du korbane Pessa’h et leur a demandé, grâce à elles, d’accepter sur eux le joug de la Torah et des mitsvot. Quatre cinquième des juifs
n’ont pas réussi à prendre ce joug sur eux et sont morts en Egypte pendant la plaie des ténèbres et seulement un cinquième a répondu à l’appel d’Hachem et a pu
se rendre méritant de cette libération.
Le Mechekh H’okhma rapporte uin midrach raba (du Chir Hachirim -Cantique des cantiques, chap.7) : Rabbi Chimone Bar Yoh’aï a demandé à Rabi Eliezer Ben
Yaacov : que signifie le passouk : « baAtara ché’Itéra lo imo - la couronne que sa mère lui a faite » [dans Chir Hachirim il est question d’Hakadoch Baroukh Hou
et des Bné Israël ; Hachem est comparé à un prince et le Klal Israël est la princesse]. Que signifie donc « la mère (d’Hakadoch Baroukh Hou) » ? Il a répondu :
cela ressemble à un roi qui avait une fille unique qu’il aimait beaucoup et qu’il appelait toujours : ma fille, ma fille. Avec le temps, cette fille était tellement remarquable que le roi l’appela ma sœur (car elle lui venait en aide comme une sœur). Plus tard, il l’appela ma mère. Ainsi Hakadoch Baroukh Hou aime le Klal
Israël : il l’appelle ma fille, ma fille. Lorsqu’ils sont encore plus méritants : ma sœur et le plus haut niveau d’appellation : ma mère. Le Mechekh H’okhma explique qu’à Pessa’h, les Bné Israël ressemblent à une fille car ils sont encore jeunes, ils viennent de naître en tant que peuple et n’ont pas encore de véritable mérite
mais acceptent les ordres d’Hakadoch Baroukh Hou comme une fille qui se soumet à son père. Au moment de Matane Torah les Bné Israël s’appellent ma sœur
car, par leur étude, ils contribuent au bon fonctionnement du monde et à son maintien. Au moment de Souccot, fête qui rappelle que les Bné Israël ont fait venir la
Chekhina sur terre (dans le Michkan notamment, comme l’explique le Gaon de Vilna), les Bné Israël sont appelés « mère » d’Hachem (si l’on peut s’exprimer
ainsi) car d’eux-mêmes, ils ont réussi à engendrer que la présence d’Hachem vienne résider en bas comme une mère qui engendre des enfants.
R3. La dimension de h’essed à Pessa’h et la comparaison avec Avraham avinou est liée au fait qu’Hakadoch Baroukh Hou a de lui-même décidé de rendre méritants les Bné Israël afin de les libérer précipitamment. Il leur a tendu une perche afin qu’ils puissent s’élever au-dessus des mazalot (constellations) et modifier le
décret d’exil en le diminuant de quatre cents ans à deux cent dix ans. Evidemment, il fallait une réaction positive et une acceptation pleine de ce qu’Hakadoch
Baroukh Hou exigeait de la part des Bné Israël (à l’image d’une fille qui écoute parfaitement son père) mais il n’en reste pas moins toute la libération de Pessa’h
est venue à la racine d’une itarouta dil’éla (réveil d’en-haut), c’est-à-dire d’une initiative d’Hakadoch Baroukh Hou. C’est d’ailleurs là, la grandeur de la fête de
Pessa’h car lorsque c’est Hachem qui agit, les effets sont immensément grands, infinis, éternels au-dessus de toute contingence (comme par exemple celle des
mazalot).
Il en ressort qu’à chaque Pessa’h, si nous-mêmes nous voulons bien réaliser les ordres qu’Hachem nous donne : enlever le h’amets de chez nous comme il se doit,
cachériser nos ustensiles selon la halakha, manger des matsot accoudés (comme l’expliquent le Choulh’ane aroukh et le Michna Broura) et enfin, accepter pleinement d’être des serviteurs d’Hachem et d’étudier la Torah, il est possible que sans même qu’il y ait un réveil de notre part, mais seulement une réponse positive à
l’éveil d’en-haut, cela suffise pour nous élever au-dessus des mazalot, changer les décrets et sortir de nos metsarim (limites, Egypte) tant spirituelles que matérielles.
SERAIENT-ILS TOUS CONTRE NOUS ?!
Il est écrit dans la Haggada : « véhi chéamda laavoténou vélanou - c’est elle (la promesse) qui s’est maintenue debout pour nos pères et pour nous car ce n’est pas
un seulement qui s’est levé pour nous exterminer mais plutôt, à chaque génération, des gens se lèvent pour nous exterminer et Hakadoch Baroukh Hou nous sauvent de leurs mains. » On pourrait se demander pourquoi, dans chaque génération, il y a tellement d’ennemis qui souhaitent nous exterminer ? Les attaques contre
les Bné Israël et les Juifs, sont de tous temps beaucoup plus répandues que celles fomentées contre d’autres peuples. Pourtant, ‘’bizarrement’’, nous sommes le
seul peuple qui se maintient debout. Toutes les grandes puissances ont disparu : les romains, les grecs, la puissance égyptienne avant eux ; les croisades et les
communistes ont aussi disparu et nous nous sommes encore là et bien debout. A ce sujet, le Gaon de Vilna écrit dans la Meguilat Esther : « Sachant que ein mazal
léIsraël, il n’y a pas de destin pour Israël, les constellations sont étrangères à notre existence. D’après les mazalot, nous n’aurions pas dû exister puisqu’Avraham
était stérile et ne devait donc pas avoir de descendance. Hakadoch Baroukh Hou a dû l’élever au-dessus des étoiles, au sens propre comme au sens figuré d’ailleurs, pour qu’il puisse engendrer le klal Israël. A ce moment-là, Hachem lui a dit : « co ihyé zareékha- ainsi seront tes enfants » c’est-à-dire au-dessus des constellations. C’est pourquoi la Guemara enseigne au sujet des Bné Israël : si ils sont tsaddikim, ils s’élèvent au-dessus du ciel et des étoiles et personne ne peut rien
leur faire, mais s’ils ne sont pas tsaddikim alors ils chutent tout en bas, et sont méprisés comme la poussière de la terre. Le gaon de Vilna explique que cela est dû
au fait que les mazalot ne sont pas naturellement en faveur des Bné Israël. Si nous sommes au-dessus d’eux, nous sommes branchés avec Hakadoch Baroukh Hou
et nous recevons directement de Lui un chefa immense et illimité, si nous sommes bas nous ne pouvons pas alors attendre d’aide du point de vue des mazalot et
au contraire, nous serons rabaissés, poursuivis, oppressés, voire exterminés h’as véchalom.
La Guemara raconte même l’histoire de la fille de Nakdimon Ben Gourione qui, à son mariage avait des milliers et des milliers de dinars d’or dans sa ketouva et
qui après la destruction du Beth Hamikdache, cherchait des grains d’orge dans les glalim des ânes des arabes afin de subsister. Lorsque Rabbi Yoh’anane Ben
Zaccaï a vu cette terrible image, il a dit : heureux de vous Israël qui êtes soit tout en haut, soit tout en bas.
Ceci explique qu’à chaque génération des hommes se lèvent contre nous : ce phénomène est dû à nos fautes car si nous ne sommes pas méritants les mazalot ne
vont pas en notre faveur et immédiatement des décrets émanant des autres peuples sont promulgués contre nous. Cependant, Hachem a promis a Avraham de
toujours nous tendre des perches pour nous aider à revenir vers Lui et à mériter de nous réélever au dessus des Mazalot afin que notre peuple se maintienne pour
l’éternité.
[D’après l’avis du Gaon de Vilna, selon lequel les mazalot ne vont pas en notre faveur , lorsque nous voyons des Juifs qui ne sont pas méritants et reçoivent pourtant des brakhot (bénédictions) matérielles, il faut savoir qu’ils prennent ces flux des nations étrangères, des goyim parmi lesquels ils se trouvent (Maharal) ; d’où
la difficulté de parnassa bien connue en Erets Israël car là-bas nous ne profitons pas des flux des nations mais nous recevons tout d’Hakadoch Baroukh Hou, selon
notre mérite et notre émouna (Maharal).]
UNE QUESTION OSÉE À POSER
Dans le Zohar, « Rabbi Yessa (parachat Yitro 31 a) a demandé à Rabbi Chimone Bar Yoh’aï : J’ai une question à poser mais j’ai peur d’être puni si je la demande. Rabbi Chimone lui a dit : pose-là quand même ! Hakadoch Baroukh Hou nous rappelle à de nombreuses reprises dans la Torah le bienfait de la sortie d’Egypte mais pourtant Il l’avait lui-même promis à Avraham avinou. Où est donc la tova (la bonté) qui se trouve dans cette sortie pour qu’Hachem la rappelle dans la
Torah à plusieurs reprises ? Rabbi Chimone Ben Yoh’aï lui dit : Hakadoch Baroukh Hou avait seulement parlé d’une sortie de l’Egypte mais pas d’une libération
de l’idolâtrie et de l’impureté. Sache que les Bné Israël étaient descendus très bas, au quarante-neuvième degré d’impureté et Hachem les a élevés et libérés de
leur prison spirituelle jusqu’à les amener au quarante neuvième degré de sagesse et de kédoucha. Tout cela n’a pas été promis à Avraham avinou… D’ailleurs
c’est pour cette raison que nous comptons quarante-neuf jours entre Pessa’h et Chavouot afin que nous aussi nous sortions de la touma (impureté) vers la tahara
(pureté). »
Il est dit au nom du Brisk Rouv que c’est dans ce sens qu’il faut comprendre la phrase : « si Hachem ne nous avait pas fait sortir d’Egypte, nous serions nous, nos
enfants et nos petits-enfants esclaves de Paro en Egypte. » Voici pourtant que les temps ont changé et qu’il est très probable que l’Egypte n’aurait pas été aujourd’hui la première puissance comme elle l’était du temps de nos pères et que les Juifs ne se trouveraient plus là-bas. En réalité, Paro est le symbole du mal sur terre
comme l’explique le Messilat Yecharim. Mitsraim signifie : l’étroitesse, les limites, les barrières. Si Hachem ner nous avait pas libérés spirituellement et élevés
au-dessus des mazalot, nous serions encore aujourd’hui asservis au Mal et vivrions dans nos limites (metsarim).
ESCLAVE TU ÉTAIS, ESCLAVES TU ES, ESCLAVES D’HACHEM TU SERAS
En réalité, la plus grande bonté n’est donc pas que nous ne soyons plus esclaves en Egypte mais c’est le fait que nous ayons pu devenir esclaves d’Hakadoch
Baroukh Hou. Sachons d’ailleurs que l’homme a été créé dans sa nature pour être un serviteur, un esclave. Certains servent leur patron, certains servent leurs
intérêts personnels (argent, beauté,pouvoir), certains sont esclaves de leur yetser ara ou du jeu, car tout homme au fond est esclave dans son essence ; c’est en
effet dans ce but qu’Hachem l’a créé. Le seul libre arbitre qu’il nous soit donné c’est de choisir de qui nous allons être l’esclave. Le plus grand privilège et bonheur qui puisse y avoir sur terre c’est de devenir esclave du Bien absolu, esclave de l’éternité, esclave des bonnes midot, esclave de l’amour de son prochain,
esclave du Chalom et cet esclavage est appelé dans la Torah h’éroute olam (libération infinie), dans la mesure où cette personne-là est libérée de toute contingence matérielle. C’est exactement ce qui est écrit dan Pirké avot : « celui qui prend sur lui le joug de la Torah est libéré de l’esclavage de la royauté et des contingences de ce monde ». Il y a là une contradiction : s’il prend le joug de la Torah, il est quand même esclave, comment dire qu’il est alors libéré ? D’après nos
propos, tout est clair l’homme a naturellement besoin de porter un ol (joug) sur lui et sans cela il ne peut pas vivre (à l’image d’un animal qui, sans son joug, ne
pourrait labourer normalement). Si un homme choisit d’être esclave du joug de la Torah qui est le plus élevé, au dessus des constellations et même de toutes les
sphères spirituelles, alors lui-même sera élevé et libre de tous les autres jougs inférieurs, qui assujettissent les autres êtres humains. Il sera libre su joug de son
corps et de ses penchants et même le malakh hamavet ne pourra rien contre lui (dit le midrach), car tous ces troubles faits appartiennent au monde d’en bas et lui
n’est assujetti qu’au monde d’en haut. Il développera les potentiels infinis de sa néchama et ses qualités de cœur, utilisant avec chlémout (plénitude) toutes les
parties de son être, même les plus profondes et cachées, tandis que les autres hommes autour lui, sont assujettis à leur corps et à leurs penchants laissant éteinte et
au repos la lumière infinie de leur intériorité, étincelle reçue d’Hachem.
R4. Notre étude de Torah jusqu’à nous à endormir doit être le moyen d’exprimer notre acceptation pleine du joug de la Torah et des Mitsvot. En étudiant jusqu’à
épuisement nous montrons que toutes nos forces sans exception sont assujetties au joug le plus élevé qui existe. Nous pourrons alors dire pleinement dans la amida que Péssa’h est véritablement pour nous zmane h’érouténou – le temps de notre liberté.

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