DE L` OP ER ADE LY ON
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DE L` OP ER ADE LY ON
ORCHESTRE & CHŒURS DE L’OPERA DE LYON Marc Minkowski Direction musicale DIE RHEINNIXEN LES FÉES DU RHIN OPERA de LYON JACQUES OFFENBACH DIE RHEINNIXEN LES FÉES DU RHIN Opéra romantique en quatre actes Livret de Charles Nuitter & Jacques Offenbach Version allemande de Alfred von Wolzogen Edition critique établie par Jean-Christophe Keck pour l’Offenbach Edition de Boosey & Hawkes, Bote & Bock, Berlin. La version proposée par l’Opéra de Lyon est une version abrégée par rapport à la version originelle. Elle a été établie par Marc Minkowski. Brigitte Hahn soprano Maria Riccarda Wesseling mezzo-soprano Endrik Wottrich ténor Brett Polegato baryton Nicolas Cavallier baryton basse Cassandre Berthon soprano ARMGARD HEDWIG FRANZ CONRAD GOTTFRIED LA FÉE Eberhard Francesco Lorenz ténor UN MILITAIRE Eberhard Francesco Lorenz ténor UN PAYSAN ORCHESTRE & CHŒURS DE L’OPERA DE LYON MARC MINKOWSKI DIRECTION MUSICALE Chef des chœurs Alan Woodbridge Chef d’orchestre assistant Nicholas Jenkins Jeudi 1er décembre 2005 à 20 heures 30 Lundi 5 décembre 2005 à 20 heures 30 LE RHIN O Rhin, sais-tu pourquoi les amants insensés, Abandonnant leur âme aux tendres rêveries, Par tes bois verdoyants, par tes larges prairies S’en vont par leur folie incessamment poussés ? Sais-tu pourquoi jamais les tristes railleries, Les exemples d’hier, ni ceux des temps passés, De tes monts adorés, de tes rives chéries, Ne les ont fait descendre et ne les ont chassés ? C’est que, dans tous les temps, ceux que l’homme sépare Et que Dieu réunit iront chercher les bois, Et des vastes torrents écouteront les voix. L’homme libre viendra, loin d’un monde barbare, Sur les rocs et les monts, comme au pied d’un autel, Protester contre l’homme en regardant le ciel. ALFRED DE MUSSET (1810-1857) Extrait des Poésies posthumes JEAN-CHRISTOPHE KECK LES FÉES DU RHIN Notes sur une redécouverte Entre tendresse et folie Un des clichés les plus tenaces sur Offenbach consiste à le présenter exclusivement comme un compositeur de musique légère, ayant délivré, à la fin de ses jours, un seul ouvrage sérieux : Les Contes d’Hoffmann. Il n’en est rien. En effet, son œuvre, riche de plus de 650 opus, contient de nombreuses pièces de musique de chambre, de musique symphonique et concertante, de musique sacrée. Les œuvres bouffes d’Offenbach apparaissent surtout à partir de 1855, date à laquelle il rencontre enfin le succès dans son théâtre des Bouffes-Parisiens. Mais, tout au long de sa carrière, le compositeur de La Belle Hélèneproposera des ouvrages beaucoup plus graves que La Vie parisienne. Ainsi Barkouf (1860), Les Bergers(1865), Robinson Crusoé(1867), Vert-Vert(1869) et surtout Fantasio (1872), qui ne recevront malheureusement pas le succès qu’ils auraient mérité : certains confrères jaloux ont tout fait pour qu’Offenbach ne leur fasse pas d’ombre et reste cantonné dans l’opérabouffe français, genre qu’il avait créé ; et le public parisien attendait surtout d’Offenbach d’être diverti. Pourtant, il n’est pas une de ses œuvres où les galops les plus échevelés ne côtoient les mélodies les plus tendres. Toute la musique d’Offenbach repose sur une subtile alchimie entre tendresse et folie. 4 4 Genèse et création Il n’est donc pas étonnant que Les Fées du Rhinsoient passées quasiment inaperçues dans la carrière française d’Offenbach. Cet opéra romantique lui fut commandé par la direction du Hofoperntheater de Vienne. C’est l’époque où Offenbach est aussi adulé en Autriche qu’en France. Bien que l’ouvrage doive être chanté en allemand, Offenbach confie le livret à son fidèle collaborateur Charles Nuitter et demande au baron Alfred de Wolzogen d’en faire la traduction en allemand. En effet, le compositeur semble avoir oublié les finesses de sa langue natale, et les différentes œuvres qu’il écrira pour Vienne (Die Rheinnixen, Der Schwarze Korsar, ou Fleurette) seront composées sur des textes français traduits en allemand. Dans Les Fées du Rhin, il est des pages entières qu’Offenbach reprend dans ses compositions antérieures et qu’il juge dignes d’être à nouveau offertes au public. Dans ce cas, il demande à Charles Nuitter et à Alfred von Wolzogen d’écrire des vers sur ce matériau musical existant déjà et puisé, entre autres, dans Le s Trois Baisers du diable, Barkouf ou Le Papillon. Les répétitions des Fées du Rhin commencent le 16 janvier 1864. Au fil des semaines, deux problèmes majeurs apparaissent. L’opéra semble d’abord bien long, et comme à son habitude, Offenbach va pratiquer des coupures. Mais, ce qui va surtout perturber la genèse de l’œuvre, c’est que Ander, le créateur du rôle de Franz, souffre de troubles mentaux – il mourra d’ailleurs quelques mois plus tard. Visiblement, il lui est impossible d’apprendre la totalité de son rôle – fort lourd au demeurant – et Offenbach se voit encore obligé de supprimer de nombreuses pages en dernière minute. L’opéra, considérablement raccourci, est condensé en trois actes et ne dure plus que deux heures. La modification profonde du rôle de Franz sera préjudiciable à la cohésion dramatique de l’œuvre, surtout en ce qui concerne le dernier acte. Pourtant, Les Fées du Rhinremportent un très grand succès public le soir de la création, et lors des dix représentations suivantes. Offenbach, souffrant, ne peut diriger la première comme prévu, mais il est rappelé de nombreuses fois par le public et reçoit un véritable triomphe. C’est la critique, et plus particulièrement la presse wagnérienne, qui va essayer de nuire à ce succès. Il faut dire que Richard Wagner, adversaire déclaré d’Offenbach, accepte difficilement que Salvi, le directeur du Hofoper, offre au compositeur français la possibilité de faire représenter Les Fées du Rhin, et ce en remplacement de Tristan et Isolde originellement prévu... Une musique unique en son genre Offenbach, éternel optimiste, se déclare très satisfait de sa pièce, et malgré les conseils de son ami, le grand critique Eduard Hanslick, il n’y apportera aucune retouche. Il compte reprendre l’ouvrage à Paris dès l’année suivante. Mais il est fort probable que devant l’immense succès de La Belle Hélène et les nombreuses commandes auxquelles il devait répondre, il n’y songea plus guère. Et c’est d’une façon détournée que certaines pages des Fées du Rhin connaîtront bientôt un succès universel : 5 NOTES SUR UNE REDÉCOUVERTE après avoir introduit la « romance des cloches » dans Fantasio (1872), Offenbach réutilise plusieurs pages de son grand opéra dans Les Contes d’Hoffmann. C’est ainsi que le Chant des Elfes deviendra, quinze ans après sa création, la célèbre Barcarolle et la Chanson à boire de Conrad, les Couplets bachiques d’Hoffmann. Il est regrettable que la quasi-totalité des biographes d’Offenbach aient repris les arguments destructeurs de la presse wagnérienne, considérant Les Fées du Rhincomme un ouvrage peu réussi. Du point de vue musical, ces appréciations témoignent d’une totale méconnaissance de l’œuvre. Il est certes évident que la traduction allemande du livret de Nuitter par Wolzogen souffre de certaines défaillances sur le plan de la prosodie et il est clair que certains passages furent rédigés dans l’urgence. Pour autant, la qualité de la trame des Fées du Rhin ne peut être totalement remise en cause. Là encore, pour apprécier un livret qui a été particulièrement tronqué, il faut prendre connaissance de l’ensemble des sources. Il est évident que les coupures opérées dans le rôle de Franz ont particulièrement nui à la compréhension de certaines scènes. Mais le livret des Fées du Rhin n’est pas plus faible que de nombreux livrets de cette époque, et le romantisme allemand de l’œuvre, jugé outrancier par certains, n’est guère éloigné de celui du Freischütz de Weber ou encore des opéras de Lortzing ou Cornelius. La musique des Fées du Rhin est surprenante par sa modernité, sa spontanéité et surtout sa puissance dramatique. La qualité de l’orchestration y contribue grandement, ainsi que l’emploi très important des chœurs. De grands effets sonores alternent avec des scènes d’une troublante intimité. L’aspect fantastique de l’œuvre évoque évidemment Les Contes d’Hoffmann. Offenbach se souvient de ses origines et de nombreux passages des deux premiers actes rappellent Weber et Schubert. En revanche, les grands ensembles des actes suivants sont traités d’une façon beaucoup plus française, à la manière d’Halévy – le maître d’Offenbach – ou de Meyerbeer. Il s’agit d’une œuvre unique en son genre, riche tant sur le plan mélodique qu’harmonique. On y ressent bien la spontanéité de l’autodidacte de talent et il est probable que, comme dans le cas de Moussorgski, certaines hardiesses de son langage musical ont pu être incomprises à l’époque, même par Hanslick, qui, malgré sa bienveillance et son talent, ne semble pas avoir compris cette œuvre, trop wagnérienne à son goût. 6 Archéologie de la partition Depuis longtemps, des directeurs de théâtres souhaitaient faire représenter cet opéra devenu presque mythique. Mais cela leur était impossible puisque l’œuvre n’était pas éditée. De plus, tout travail éditorial cohérent semblait voué à l’échec à cause de la disparition de certaines sources de premier ordre. Par conséquent, notre travail a consisté à rassembler, à la façon d’un archéologue, les différents morceaux du manuscrit autographe (partition d’orchestre) disséminés dans le monde NOTES SUR UNE REDÉCOUVERTE entier. Nous avons pu ainsi reconstituer l’ensemble de l’opéra, en nous basant sur une partition chant-piano complète rédigée par Offenbach, et accompagnée des livrets français et allemand. Deux partitions de copistes de Vienne et de Hambourg ont été précieuses pour définir clairement les aménagements apportés par le compositeur au soir de la création. Nous avons ainsi pu établir trois différentes versions des Fées du Rhin : la version originelle en allemand qu’Offenbach avait conçue, avant d’avoir dû y pratiquer de nombreux aménagements ; la version abrégée de la création à Vienne ; et enfin la version française prévue pour Paris (d’après le livret originel de Nuitter parfois complété par Offenbach lui-même). Parallèlement, nous avons également proposé plusieurs variantes et numéros inédits, supprimés, modifiés ou remplacés par Offenbach pendant la composition de son opéra. Jean Christophe Keck est directeur de publication de l’Offenbach Edition de Boosey & Hawkes. 7 FRANK HARDERS-WUTHENOW LES FÉES DU RHIN A la découverte d’un chef-d’œuvre inconnu Après l’immense succès des Fées du Rhin lors de la création en concert de la version originelle au festival de Radio France et de Montpellier 2002 et les triomphes des premières productions scéniques de cette version à Ljubljana et à Trèves cette année (nommées « Redécouverte de l’année 2005 » par le journal allemand Opernwelt), on se demande pourquoi ce singulier chef-d’œuvre d’Offenbach était tombé dans un sommeil de près de 140 ans. Plusieurs motifs peuvent expliquer ce long oubli : les circonstances difficiles de la création, la situation politique et culturelle de l’époque, la situation d’Offenbach, compositeur juif d’origine allemande naturalisé français et les caractères spécifiques de l’œuvre. 8 8 La création : succès public, échec critique Selon la plupart des biographes d’Offenbach au XXe siècle qui mentionnent l’oeuvre, la première mondiale des Fées du Rhinà l’Opéra royal de Vienne au début de l’année 1864 aurait été un échec. En lisant les critiques de l’époque, on doit constater tout de même que les opinions négatives et positives s’équilibrent. L’opéra remporta un grand succès public comme en témoigne une lettre d’Offenbach à Wolzogen, traducteur allemand du livret : «Jeudi dernier, c’était enfin la première de Die Rheinnixe [sic] et ce fut, à l’encontre des souhaits fort compréhensibles de ceux qui m’envient, un grand succès. J’ai été rappelé huit fois. [...] Beaucoup de morceaux ont été vivement applaudis. La seconde représentation a encore mieux marché, ce qui n’a pas empêché les journaux wagnériens de m’anéantir. » Le critique du Niederrheinische Zeitung divisait le monde de l’opéra viennois contemporain en quatre camps : « Les partisans de la musique ancienne, ceux de la musique wagnérienne, ceux de l’italienne, plus précisément celle de Verdi et le quatrième parti, le public sans préjugés, qui est le plus important et qui attend, avec curiosité et intérêt, de voir ce qui lui est proposé. C’est celui-là qui fait le succès au théâtre ; et mon article sera historiquement juste s’il confirme que la salle comble, en applaudissant généreusement, a donné à cet opéra un passeport pour toutes les scènes. » On se prend donc à soupçonner que le succès de l’opéra a été dénié parce que certains « partis » qui donnaient le ton ne pouvaient pas supporter un succès d’Offenbach dans le domaine du grand opéra dramatique. La critique du livret, exprimée à plusieurs reprises, était certainement justifiée, surtout pour la version abrégée qui avait été représentée. Offenbach ne le niait pas, écrivant à Wolzogen, dans la lettre déjà citée : « Je sais qu’on s’est beaucoup acharné contre le livret et ce n’est certainement pas de votre faute, cher Maître, si le livret a été pareillement mutilé, par la force des circonstances. » La reconstitution de la version originelle montre que les nombreuses coupures faites avant la création à cause de la maladie cérébrale du ténor Ander, créateur du rôle de Franz, ont profondément affecté la substance dramatique de l’œuvre et rompu le développement logique de l’argument à plusieurs endroits. Même le grand critique viennois Eduard Hanslick – pourtant ardent défenseur d’Offenbach – formula des réserves sur l’œuvre, tout en faisant l’éloge de « nombreux détails beaux et spirituels ». En fait, Hanslick pensait qu’Offenbach, en composant un grand opéra, s’était engagé sur un terrain étranger à sa nature. Offenbach était considéré comme compositeur léger et si on lui reconnaissait le succès dans le genre qu’il avait créé, on lui refusait catégoriquement l’accès au temple des hautes muses. Il faut avouer qu’Offenbach, par le choix de ses sujets, avait le don rare de se jeter dans la gueule du loup. Il était déjà téméraire de vouloir conquérir l’Opéra-Comique avec une œuvre – Barkouf – ayant un chien comme personnage principal ! Mais, pour un juif d’origine rhénane naturalisé Français, développer comme il fait dans Les Fées du Rhin, sa conception anticonformiste de la nation allemande à un public germanique avait quelque chose de suicidaire. « Matrie » contre Patrie Sur le plan formel, Les Fées du Rhinsont une tentative de fusion entre l’opéra comique et le grand opéra. L’idée de base – retracer des destins personnels sur la toile de fond de l’Histoire – est un élément typique du grand opéra. Le choix du temps et du lieu de l’action témoigne des intentions politiques d’Offenbach : l’histoire se déroule dans une région devenue un symbole pendant le processus d’identification nationale du XIX e siècle : le Rhin marquait la frontière entre deux cultures – l’allemande et la française – que l’unification politique de l’Allemagne devait séparer 9 A LA DÉCOUVERTE D’UN CHEF-D’ŒUVRE INCONNU durablement. Les Fées du Rhinse déroulent pendant la Guerres des Paysans, première grande révolution démocratique de l’histoire moderne, soulèvement de la population rurale contre le féodalisme, la tyrannie cléricale et le despotisme. Le parallèle avec les révolutions manquées de 1830 et 1848 s’impose. Mais l’opéra n’a pas été conçu dans l’esprit quarante-huitard – même si Offenbach y utilise, comme un leitmotiv, son Vaterlandslied [Chant de la patrie] composé en 1848. En revanche, l’œuvre montre qu’Offenbach avait l’intuition que l’unification de l’Allemagne serait antidémocratique et fondée sur des intérêts politiques qui se dessinaient déjà clairement en 1864. Nommé Premier ministre de Prusse par Guillaume Ier en 1862, Bismarck renforça la puissance de la monarchie prussienne par une politique belliqueuse habile : en 1864, année des Fées du Rhin, la Prusse bat le Danemark et, en 1866, l’Autriche. Ces guerres entraînèrent la rupture du Deutscher Bund, alliance des Länder allemands, ainsi qu’un élargissement important de la sphère d’influence prussienne. La fondation du Reich allemand, dans laquelle on peut voir un acte d’annexion prussien, fut le résultat de la guerre franco-allemande de 1870. Le couronnement impérial, le 18 janvier 1871, dans la Galerie des glaces du château de Versailles fut symbolique : le Reich allemand s’établissait sur la défaite de la France. A l’encontre de ce qu’avaient voulu les révolutionnaires de 1830 et 1848, le Reich allemand n’était pas né d’un acte démocratique, le peuple n’avait pas été consulté. Si l’on considère Les Fées du Rhinavec cet arrière-plan, beaucoup de choses deviennent compréhensibles, y compris que l’œuvre avait peu de chances de succès car elle était opposée à l’esprit du temps. Les Fées du Rhin sont pétries de pacifisme et le « guerrier allemand » y est sanctionné sévèrement. Que Franz, blessé à la tête lors d’une bataille, ait oublié son amour et son pays, a un sens éminemment symbolique. L’opéra a pour thème central la sphère matriarcale et sa fonction de protection de la vie. Elle représente un ordre civilisé de la société, une communauté garantissant le bien-être de chacun. En revanche, la sphère patriarcale, personnifiée par Conrad, est dépeinte dans toute sa force de destruction. La patrie, invoquée plusieurs fois dans les scènes les plus dramatiques, n’est pas celle du lobby militaro-industriel de l’époque, celui du maréchal von Moltke et du baron Krupp. Elle désigne, notamment lors du dénouement, un lieu utopique de démocratie non-violente et, plus qu’une patrie, elle est une « matrie ». Armgard, personnage-clé des Fées du Rhin, propose un contre-modèle à toutes les héroïnes wagnériennes – les démoniaques comme celles qui souffrent en silence. Elle seule tient les fils de l’action : elle parvient, en une nuit d’été shakespearienne, à soigner les cerveaux malades des hommes et à s’émanciper de la sphère d’influence de sa mère, réalisant ainsi une synthèse de la Léonore de Fidelio et de la Pamina de La Flûte enchantée. 10 A LA DÉCOUVERTE D’UN CHEF-D’ŒUVRE INCONNU Si Les Fées du Rhinallaient contre l’esprit du temps et le chauvinisme allemands, nourris par l’image de l’ennemi français, leur créateur transgressait bien plus encore l’image exemplaire du compositeur d’un opéra national allemand. Aux yeux de ses contemporains, et pas seulement des wagnériens, Offenbach représentait la nature française, superficielle, légère et immorale ; il était le symbole même du « welsche Tand » (la futilité welsche, c’est-à-dire étrangère et plus précisément latine) auquel Wagner, dans Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg composés à la même époque, opposait « die heil’ge deutsche Kunst» (le saint art allemand). En 1871, Wagner, qui haïssait Offenbach, l’a caricaturé en maître de danse dans Une Capitulation, abominable « comédie » où il raille la défaite des Français et les victimes de la Commune de Paris : « Dansons ! Chantons ! Mirliton ! ton ! ton ! C’est le génie de la France qui veut qu’on chante et qu’on danse ! », entonne le chœur dirigé par Offenbach avec sa trompette, en accompagnement d’une défense de ce « génie de la France » chantée par Victor Hugo : « Civilisation, pommade, savon, voici mes principales passions. » Sur fond d’antisémitisme grandissant en Allemagne, qui avait – pas seulement chez Wagner – des traits pathologiques, Offenbach paraissait inadmissible comme compositeur d’opéras romantiques allemands. Non seulement il ne devait pas en écrire, mais il ne devait pas non plus savoir en écrire : « Le romantisme n’est pas une composante organique de l’œuvre, mais un ingrédient superficiel. De toute manière, c’est du point de vue de l’opéra français qu’il sera bon et juste de juger les Rheinnixen. Entre les forêts allemandes du Freischütz et l’élégant bois des elfes parisien d’Offenbach, on sent des différences tangibles. [...] L’Or du Rhin de Wagner et Les Fées du Rhin d’Offenbach n’ont en commun que des apparences », écrivait Eduard Hanslick. Un romantisme ironique Effectivement, le romantisme des Fées du Rhin n’est pas allemand dans un sens sentimentalo-patriotique, mais ironique dans l’esprit de Heine. Même si d’importants motifs de l’argument sont empruntés au thème littéraire d’Ondine, apparenté à la légende de la Lorelei immortalisée par le célèbre poème de Heine, aucun elfe n’occupe le centre de l’action. C’est pourquoi le titre Die Rheinnixen – une proposition de Hanslick d’ailleurs – tourne à vide. Les fées d’Offenbach sont ces esprits élémentaires féminins que l’imagination masculine du XIXe et du début du XX e siècle a créés, comme projection de ses névroses sexuelles et qui ont peuplé les scènes d’opéra, d’Ondine à Lulu. « A demi elle l’attirait, à demi il s’abaissait », lit-on dans Le Pêcheur, poème de Goethe, à propos de l’homme qui succomba à une « femme humide » : homme à la fois sur la défensive, et plongé dans la sphère de l’inconscient et des pulsions. La réutilisation de la musique des Elfes, si profondément sensuelle, comme musique des courtisanes dans l’acte de Giulietta des Contes d’Hoffmann a été interprétée comme un 11 11 choix arbitraire ; l’ironie subtile du processus est passée inaperçu. C’est pourtant de la même séduction dont il s’agit dans Les Fées du Rhin. Le bois des Elfes et le champ de bataille sont les deux faces de la même médaille : à la peur de la sexualité féminine qui, à la fin du XIXe siècle, culmine dans la peur de l’efféminement de la société, correspond le culte de la raison et l’arrogance virile. Dans Les Fées du Rhin, cela est merveilleusement thématisé : seuls les guerriers sont victimes des enchantements des elfes ; les autres, elles ne les atteignent pas. Frank Harders-Wuthenow est musicologue, chargé de l’Offenbach Edition aux éditions Boosey & Hawkes, Berlin. 12 12 ACTE I Ouverture Au XVIe siècle, à l’époque de la Guerre des paysans. La ferme d’Hedwig. Au loin coule le Rhin. No 1. Introduction & prière Reicher Ernte segen lacht uns froh entgegen Un chœur de paysans célèbre la fête de la moisson et celle de la belle ARMGARD, la fille de la maison. Prière : Wohl, Freunde ! Euer Lied erhebet Le jeune GOTTFRIED chante une prière d’action de grâces. No 2. Scène & air Ruhet euch aus, eh’ den Tanz wir beginnen Malgré la fête, HEDWIG vit dans l’angoisse. Si la guerre a épargné sa ferme, elle ravage la région alentour. Air : O Zeit voller Grauen Elle maudit la guerre, les soldats et leurs trahisons. Puis elle confie à GOTTFRIED ses craintes pour ARMGARD, sa fille qui chante toujours, qui chante trop, pour cacher une blessure secrète. On entend sa voix au loin. GOTTFRIED, qui aime ARMGARD, promet son aide. No 3. Marche des paysans Armgard hoch! Les paysans célèbrent la beauté d’ARMGARD qu’ils portent en triomphe. HEDWIG demande à sa fille de ne plus chanter, lui rappelant la légende des filles qui chantaient trop et qu’on retrouvait mortes. Gaiement, ARMGARD rassure sa mère 13 LES FÉES DU RHIN / SYNOPSIS No 4. Ballade Dort, wo hundertjähr’ge Eichen. Et elle chante la légende de ces belles mortes qui errent dans la forêt ou sur l’eau, qui attirent les imprudents avec leurs chants. No 5. Trio Nun Armgard, höre mich. HEDWIG tente de raisonner sa fille et lui annonce que GOTTFRIED l’aime et a demandé sa main. Alors ARMGARD dit son secret : elle aime FRANZ, un garçon du village, qui l’a abandonnée pour suivre une bande armée. GOTTFRIED lui promet de le retrouver et de ramener l’infidèle. ARMGARD reprend espoir. No 5 bis. Récit O flieht! Un paysan arrive hors d’haleine et donne l’alerte : une horde de soldats s’approche sous la conduite de CONRAD VON WENCKHEIM. No 6. Chœur des soldats Wir sind echte Kriegsknechte! Les soldats arrivent, brutaux, célébrant les joies du pillage. No 7. Chanson à boire avec chœur Das Land hochgepriesen es sei! Avec ses soldats, CONRAD chante ce pays où les guerriers trouvent vin et filles à satiété. N o 7 bis. Scène Wo bleibt nur Franz? Les soldats se demandent où est passé FRANZ, qui est né dans ce village. On apprend que c’est un des meilleurs guerriers de la bande mais qu’une blessure à la tête lui a fait perdre la mémoire. No 8. Scène & air Uberall Stille! FRANZ les rejoint, le regard perdu. Il se rappelle une jeune fille qui l’aimait. Il évoque la guerre, ses exploits sanglants. L’image de son aimée revient, puis tout s’obscurcit ; il s’effondre, épuisé. No 9. Scène Gefährten, hört mich an! CONRAD rappelle leur mission à ses soldats : attaquer Ebernburg, le château de leur ennemi et venger leurs camarades déjà tombés au combat. En attendant, il leur promet des réjouissances : les filles qu’il a envoyé chercher au village arrivent. 14 LES FÉES DU RHIN / SYNOPSIS No 10. Finale Das Fest nun beginnt! La plupart sont en larmes. Voyant les fleurs et les décorations de la fête, CONRAD en demande le motif. On lui parle d’ARMGARD. Il fait enfoncer la porte de la maison : GOTTFRIED, A RMGARD et HEDWIG s’avancent. La beauté de la jeune fille suscite admiration et émotion chez les soudards. Mais CONRAD veut la forcer à chanter. FRANZ sort de son silence et demande qu’on arrête. Mais il ne reconnaît pas celle qui l’aime. ARMGARD se résout à chanter. Chant avec chœur : O könnt’ich Allen sagen... Elle entonne, accompagnée par tous, un hymne à sa patrie allemande. Puis FRANZ et les soldats lui demandent une chanson joyeuse. Ensemble : O Gott, welch ein Fluch! Et ARMGARD chante, chante. GOTTFRIED et HEDWIG en appellent à l’aide de Dieu. ARMGARD s’effondre, comme morte. Alors FRANZ, retrouve la mémoire et, dans un cri, la reconnaît. ENTRACTE ACTE II A l’intérieur de la ferme d’Hedwig. No 11. Introduction, chœur & scène Kampfeswüthen scheucht den Frieden. Les femmes et GOTTFRIED pleurent la mort d’ARMGARD et demandent à la disparue d’intercéder au ciel pour le retour de la paix. No 12. Complainte d’Hedwig & scène Leb’wohl o theure Tochter! HEDWIG donne libre cours à sa douleur. Récit : Nein, nein, zu gross ist mein Leiden Puis elle raconte à GOTTFRIED que jadis, le père d’ARMGARD, « un misérable », l’avait trompée : après un faux mariage béni par un faux prêtre, il l’abandonna enceinte. Puis elle dit son intention d’aller retrouver sa fille, au Rocher des Elfes, parmi les esprits qu’elle a rejoints. GOTTFRIED la suit. No 13. Récit & romance de Franz Unheimliches Schweigen! Entre FRANZ qui chante le souvenir de son aimée et sa douleur devant sa mort. No 14. Scène & duettino Wo willst du hin? Il est rejoint par CONRAD qui l’invite au combat, un appel auquel FRANZ ne peut résister. On amène un homme qu’on a capturé pour guider la troupe. C’est GOTTFRIED. 15 15 No 15. Trio Was wollt ihr denn von mir? FR A N Z et CO N R A D lui assignent sa mission : conduire les soldats, jusqu’au château d’Ebernburg, non loin du Rocher des Elfes. GOTTFRIED refuse, même face à leurs menaces. Puis il change d’avis et accepte : la forêt, les elfes, une idée lui est venue. Avant de partir, F RANZ et CONRAD d’un côté, GOTTFRIED de l’autre, chantent l’heure proche de la vengeance. No 15 bis. Scène finale Wer sprach wohl hier... Comme une apparition, ARMGARD traverse la scène dans son vêtement blanc. Eveillée par ces cris vengeurs, elle veut sauver FRANZ. La forêt du Rocher des Elfes. Cascade, rochers, sapins, banc de mousse. Clair de lune. N o 16. Arioso & chœur Alles hüllt sich in Dunkel... Une fée appelle à la danse les Elfes et les esprits du Rhin. No 17. Scène & chant des elfes Das ist der Ort, von dem man mir oftmals erzählte. HEDWIG arrive, espérant retrouver ARMGARD. Les esprits l’entourent, l’invitant à prendre part à leurs chants et à leurs danses. No 18. Ballet & grande valse No 19. Scène & duo Als todt beweint man mich... ARMGARD rejoint le Rocher des Elfes. Elle remercie Dieu de l’avoir « éveillée à une nouvelle vie ». Bien décidée à sauver FRANZ, elle cache à sa mère qu’elle est vivante, se faisant passer pour un esprit mortel aux humains. A R M G A R D s’esquive, laissant sa mère brisée, alors qu’on entend une marche guerrière. No 20. Chœur des soldats Frisch, Kameraden, frisch drauf los! Les hommes de CONRAD arrivent au Rocher des Elfes, prêts à l’assaut. No 21. Scène & romance de Franz Wohlan, wack’rer Führer... CONRAD décide de faire reposer sa troupe avant l’attaque. HEDWIG , cachée, a reconnu GOTTFRIED et compris son plan. On entend sonner au loin sonner la cloche du château, ce qui emplit FRANZ de nostalgie. 16 16 No 22. Air de Conrad (air de la cloche) Ein durch ein Dörflein that ich geben... Pour amuser ses hommes, CONRAD leur raconte ses exploits de jeunesse, et comment il a berné une jeune fille trop vertueuse en organisant un faux mariage béni par un camarade déguisé en curé. HEDWIG, cachée, reconnaît en lui le père de sa fille. No 23. Finale Ha, Verrath! GOTTFRIED a tenté de fuir. CONRAD ordonne qu’on l’amène, prisonnier, au château de Kreuznach, quartier général de son armée. Mais on entend soudain le chœur des elfes. HEDWIG les encourage à la vengeance et à attirer les soldats dans l’abîme. ARMGARD appelle FRANZ et l’aide à fuir le sortilège. ENTRACTE ACTE III Le château de Kreuznach, entouré de ravins. Armes, tonneaux de poudre, canons. C’est la nuit. Introduction N o 24. Chœur Hurtig, nützt die Zeit! Les soldats s’apprêtent à partir pour donner l’assaut final au château. No 25. Chœur & scène Stellt eure Arbeit ein... Ils sont interrompus par FRANZ et CONRAD, rescapés de l’enchantement des elfes : presque tous les hommes de l’avant-garde ont disparu. CONRAD appelle ses hommes à la vengeance. GOTTFRIED, prisonnier, paiera. No 26. Duetto Ja diese Nacht hat mich gesund gemacht... Resté seul, FRANZ veut se donner la mort pour rejoindre ARMGARD. Celle-ci apparaît et l’arrête dans son élan. Romance : Ein Traum nur war es... ARMGARD déroule pour FRANZ le fil des événements et lui révèle qu’elle est bien vivante. Les deux amants chantent leur bonheur retrouvé. Récit : Nun aber fort... Puis ils fuient ensemble, pour aller mettre fin aux angoisses d’HEDWIG. 17 LES FÉES DU RHIN / SYNOPSIS No 27. Chœur & scène Uns’re Kam’raden rächen wir! Les soldats annoncent à CONRAD qu’on vient d’arrêter une femme que les survivants des sortilèges des Elfes ont reconnue. No 28. Duo Weib, antworte mir! On amène HEDWIG . Après avoir éloigné ses hommes, CONRAD l’interroge. Elle lui révèle qui elle est, elle lui révèle qu’il a une fille, et qu’il l’a tuée la veille en l’obligeant à chanter. CONRAD, bouleversé, implore le pardon d’HEDWIG. Désespérée par la mort de sa fille, elle dit préférer mourir exécutée. No 29. Finale Gottfried, du bist frei... GOTTFRIED, enchaîné, est amené devant CONRAD qui, une fois les soudards partis, le libère, en lui demandant d’emmener HEDWIG . FRANZ et ARMGARD reviennent : ils n’ont pu fuir, tous les chemins étant coupés par la troupe qui réclame la mort des prisonniers. Stupéfaits, H EDWIG, GOTTFRIED et CONRAD découvrent qu’ARMGARD est vivante. HEDWIG désigne à tous CONRAD comme le père d’ARMGARD ; elle essaye de persuader son père d’abandonner les armes et de partir avec eux. Mais les soudards sont prêts à investir la scène pour faire couler le sang de la vengeance. Une torche à la main, CONRAD les menace de tout faire sauter. Mais au loin, on entend un chœur. Elfes, nixes et esprits du Rhin se rassemblent, leurs chants attirent les guerriers dans l’abîme. Les héros, sauvés, rendent grâce à Dieu et reprennent leur chant d’hommage à la patrie allemande. 18 LES FÉES DU RHIN/ SYNOPSIS MARC MINKOWSKI Direction musicale Bassoniste de formation, Marc Minkowski aborde très jeune la direction d’orchestre et se perfectionne aux Etats-Unis avec Charles Bruck à la Pierre Monteux Memorial School. En 1982, à l’âge de vingt ans, il fonde Les Musiciens du Louvre. Cet ensemble s’illustrera aussi bien dans le répertoire baroque français (Lully, Charpentier, Marais, Rameau) que chez Monteverdi, Haendel, Gluck, Mozart ou Offenbach, se produisant régulièrement sur les grandes scènes nationales et européennes. Installés à Grenoble depuis 1996, Les Musiciens du Louvre sont associés depuis cette saison à la MC2 : Maison de la Culture de Grenoble. Rapidement, la carrière lyrique de Marc Minkowski se développe. Mozart y tient néanmoins une place de choix : Idoménée dès 1996 à l’Opéra de Paris, L’Enlèvement au sérail au Festival de Salzbourg, Les Noces de Figaro au Festival d’Aix et à Tokyo, La Flûte enchantée à Montpellier, Bochum et en 2005 à l’Opéra de Paris... Dans le répertoire français, les œuvres populaires voisinent avec les redécouvertes : La Dame blanche (Boieldieu) à l’Opéra-Comique, Le Domino noir (Auber) à la Fenice de Venise, Robert le Diable (Meyerbeer) à la Staatsoper de Berlin, un cycle Offenbach en cours avec le metteur en scène Laurent Pelly à Paris, Lyon, Genève et Lausanne, Pelléas et Mélisandeà Leipzig et à l’Opéra-Comique. En 2004, Marc Minkowski devient l’un des chefs invités principaux de l’Opéra de Paris ; en 2006, il y dirigera une nouvelle production d’Iphigénie en Tauridemise en scène par Isabelle Huppert. 19 LES INTERPRÈTES Depuis quelques années, le répertoire symphonique occupe une part croissante dans son activité. Outre Haydn, Beethoven, Schubert et Brahms, il s’attache aux maîtres français tels Berlioz, Bizet, Chausson, Fauré ou Lili Boulanger. Il entretient une relation étroite avec le Mahler Chamber Orchestra et le City of Birmingham Symphony Orchestra. Il est également invité par l’Orchestre philharmonique de Berlin, l’Orchestre symphonique de la Radio bavaroise, l’Orchestre philharmonique de Radio France, le Los Angeles Philharmonic, l’Orchestre de Paris, la Staatskapelle de Dresde et doit prochainement travailler avec le Cleveland Orchestra. Marc Minkowski est officier des Arts et Lettres. Il a réalisé de nombreux enregistrements pour Deutsche Grammophon, Erato et EMIVirgin. Cette année, paraissent Une symphonie imaginaire de Rameau, La Grande-duchesse de Gerolsteind’Offenbach et Opera proibita avec Cecilia Bartoli. 20 LES INTERPRÈTES Brigitte Hahn, soprano ARMGARD Etudes. Académies de musique de Dortmund et de Dusseldorf. Débuts à l’Opéra de Cobourg en 1990. Répertoire. Mozart (Constance, L’Enlèvement au sérail ; La Comtesse, Les Noces de Figaro ; Donna Anna, Don Giovanni ; La Reine de la Nuit, La Flûte enchantée) ; Verdi (Léonora, Le Trouvère ; Alice, Falstaff ; Violetta, La Traviata ) ; Offenbach (les quatre rôles des Contes d’Hoffmann) ; Meyerbeer (Alice, Robert le Diable) ; Johann Strauss (Rosalinde, La Chauve-Souris) ; Puccini (Mimi, La Bohème) ; Tchaïkovski (Tatiana, Eugène Onéguine) ; Richard Strauss (La Maréchale, Le Chevalier à la rose ; La Comtesse, Capriccio) ; Szymanowski (Roxane, Le Roi Roger). Chefs. Adam Fischer, Rafael Frühbeck de Burgos, Michael Gielen, Marek Janowski, Armin Jordan, Jesus Lopez-Cobos, Ingo Metzmacher, Peter Schneider. S c è n e s. Opéra de Paris, Staatsoper de Munich et de Hambourg, Deutsche Oper de Berlin, Staatsoper de Vienne, Opéra d’Amsterdam, Scala de Milan, Opéra de Zurich. Actualité 2005-2006. A Barcelone, Le Songe d’une nuit d’été de Britten. Lohengrin (Elsa) à Trieste. Maria Riccarda Wesseling, mezzo-soprano HEDWIG Etudes. Académies de Berne et d’Amsterdam. Répertoire. Haendel (Junon, Sémélé ; rôle titre de Rinaldo et de Giulio Cesare ; Déjanire, Hercules) ; Mozart (Idamante, Idomenée ; Dorabella, Cosi fan tutte ; Sesto, La Clémence de Titus) ; Rossini (Isabella, L’Italienne à Alger ; Rosine, Le Barbier de Séville; Angelina, La Cenerentola) ; Bellini (Roméo, I Capuletti et Montecchi) ; Tchaïkovski (Olga, Eugène Onéguine) ; Bizet (Carmen) ; Strauss (Le Compositeur, Ariane à Naxos ; Oktavian, Le Chevalier à la rose) ; Aribert Reimann (Kassandra, Troades) ; Peter Eötvös (Olga, Trois Sœurs) ; Kaija Saariaho (Le Pèlerin, L’Amour de loin)... Au concert. Les Nuits d’étéet La Damnation de Faust de Berlioz, Shéhérazade de Ravel, Poème de l’amour et de la mer de Chausson, Wesendonck Liederde Wagner. Chefs. Vladimir Fedosseïev, Philippe Herreweghe, Jesus Lopez-Cobos, Esa-Pekka Salonen, Alberto Zedda... Scènes. Opéra de Paris, Semperoper de Dresde, Opéra national d’Helsinki, Opéra de Berne, Tonhalle de Zurich... Actualité 2005-2006. Avec Marc Minkowski, La Mort de Cléopâtre de Berlioz à Essen et Iphigénie en Tauride à l’Opéra de Paris. 3 21 Endrik Wottrich, ténor FRANZ Etudes. Violon et chant à Wurzbourg. Juilliard School de New York. Débuts en 1992 à Wiesbaden. Répertoire. Mozart (Tamino, La Flûte enchantée) ; Beethoven (Neuvième symphonie, Jacquino, Fidelio) ; Verdi (Alfredo, La Traviata ; Cassio, Otello) ; Weber (Max, Le Freischütz) ; Wagner (Erik, Le Vaisseau fantôme ; Walter, Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg; Siegmund, La Walkyrie ; Parsifal) ; Strauss (Le Chanteur, Le Chevalier à la rose) ; Kienzl (Mathias, Der Evangelimann). C h e f s. Claudio Abbado, Gerd Albrecht, Daniel Barenboïm, Richard Bonynge, Pierre Boulez, Christoph Eschenbach Nikolaus Harnoncourt. Scènes. Membre du Staatsoper de Berlin en 1993, festival de Bayreuth, Deutsche Oper de Berlin, Opéras de Dresde, Francfort, Stuttgart, Monnaie de Bruxelles, Staatsoper de Vienne, Scala de Milan... Actualités 2005-2006 & Projets.L’Or du Rhin (Loge) au Châtelet, Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg à Dresde, Lohengrin (rôle titre) et Gurrelieder de Schoenberg à Berlin et Monaco, Fidelio à Covent Garden, Le Freischütz au Grand Théâtre de Genève, La Walkyrie à l’Opéra national du Rhin. Brett Polegato, baryton CONRAD Etudes. Université de Toronto. Répertoire. Monteverdi (Orfeo) ; Mozart (Guglielmo, Cosi fan tutte ; le Comte, Les Noces de Figaro; Papageno, La Flûte enchantée) ; Rossini (Figaro, Le Barbier de Séville; Dandini, La Cenerentola) ; Bizet (Zurga, Les Pécheurs de perles), Massenet (Albert, Werther), Debussy (Pelléas), Korngold (Fritz, La Ville morte) ; Britten (Ned Keene, Peter Grimes) ; Messiaen (Frère Léon, Saint François d’Assise). En concert. Passion selon saint Matthieu de Bach, Le Messiede Haendel, Un requiem allemand de Brahms, Requiemde Fauré, Cinq reflets de Saariaho. Chefs. Sylvain Cambreling, Andrew Davis, Robert King, Gianandrea Noseda, Seiji Ozawa, Leonard Slatkin. Scènes. Opéra de Paris, Opéra du Rhin, Capitole de Toulouse, Scala de Milan, festival de Glyndebourne, Mai musical de Florence, New York City Opera, Grand Théâtre de Genève, Opéras de Vancouver et de Montréal. Actualité 2005-2006. Débuts dans le rôle-titre de Don Giovanni à Vancouver, La Ville morte de Korngold (Fritz) à Genève, Cosi fan tutte (Guglielmo) à Toulouse, L’Enfance du Christ à Milwaukee... 3 22 Nicolas Cavallier, basse GOTTFRIED Etudes. Royal Academy of music et National Opera Studio de Londres. Répertoire. Rameau (Borilée, Les Boréades) ; Mozart (Figaro, Les Noces de Figaro ; Leporello et rôle-titre de Don Giovanni ; Sarastro, La Flûte enchantée) ; Rossini (Mustafa, L’Italienne à Alger ; Selim, Le Turc en Italie) ; Berlioz (Don Pedro, Béatrice et Benedict) ; Verdi (Philippe II, Don Carlos) ; Bizet (Escamillo, Carmen) ; Offenbach (quatre rôles diaboliques des Contes d’Hoffmann) ; Debussy (Arkel, Pelléas et M é l i s a n d e) ; Stravinsky (Nick Shadow, The Rake’s Progress) ; Philippe Manoury (K...) ; Henze (La Chatte anglaise) ... Chefs. William Christie, Stéphane Denève, Emmanuelle Haïm, Marc Minkowski, Evelino Pido... Scènes. Opéra de Paris, Opéras d’Avignon, de Marseille, de Metz, Opéra du Rhin, Chorégies d’Orange, Monnaie de Bruxelles, festival de Glyndebourne... A l’Opéra de Lyon.Raymond (Lucie de Lammermoor)en 2001. Actualité 2005-2006 & Projets. Alidoro (La Cenerentola de Rossini) à Bordeaux, Alfonso (Cosi fan tutte) et Don Giovanni à Avignon, Méphisto (La Damnation de Faust à Marseille). Cassandre Berthon, soprano LA FÉE Etudes. Violon, dès l’âge de 4 ans, puis chant avec Camille Maurane. Débuts en 1996 à Francfort. R é p e r t o i r e. Monteverdi (Amore et Damigella, Le Couronnement de Poppée) ; Rameau (L’Amour et Clarine, Platée) ; Haendel (Oberto, A l c i n a) ; Mozart (Chérubin, Barberine, Les Noces de Figaro ; Zerlina, Don Giovanni ; Papagena, La Flûte enchantée ; Annius, La Clémence de Titus) ; Gluck (Amour, Orphée et Eurydice) ; Massenet (rôle-titre de Cendrillon) ; Ravel (L’Enfant, L’Enfant et les sortilèges) ; Honegger (Aline, Les Aventures du roi Pausole). Chefs. Sylvain Cambreling, Patrick Davin, Marc Minkowski, Michel Plasson ; Jean-Luc Tingaud. Scènes. Opéra de Paris, Châtelet, Opéra Comique, Opéras de Nancy, de Marseille, de Liège, Opéra national du Rhin, festivals d’Aix, de Salzbourg... A l’Opéra de Lyon.Cupidon (Orphée aux Enfers)en 1997 et 2000. Actualités 2005-2006. Les Noces de Figaroà l’Opéra de Paris, Les Bavards d’Offenbach à l’Opéra Comique. 23 LES INTERPRÈTES Eberhard Francesco Lorenz, ténor UN MILITAIRE, UN PAYSAN Etudes. Fribourg (trompette) et Karlsruhe (chant). Ecole de l’Opéra de Karlsruhe. Répertoire. Mozart (Monostatos, La Flûte enchantée ; Don Curzio, Les Noces de Figaro) ; Moussorgsky (L’Innocent, Boris Godounov) ; Rimsky-Korsakov (L’Astrologue, Le Coq d’or) ; Wagner (Mime, L’Or du Rhin, Siegfried ; un marin, Tristan et Isolde) ; Ravel (Gonzalve, L’Heure espagnole) ; Korngold (La Ville morte) ; Schoenberg (L’Echelle de Jacob) ; Zimmermann (Les Soldats) ; Rihm (Kaufmann, Jakob Lenz), Luca Francesconi (Ballata) ... Chefs. Claudio Abbado, Gerd Albrecht, Armin Jordan, Kent Nagano, Lothar Zagrosek... Scènes. Opéras de Stuttgart, Karlsruhe, Bonn, Munich, festival de Salzbourg, Teatro Real de Madrid, Opéra d’Amsterdam, Monnaie de Bruxelles... A l’Opéra de Lyon. En 1997, Doktor Faust. Wozzecket Fidelio en 2003, La Flûte enchantée en 2004, Ariane à Naxos en 2005. Actualité 2005-2006. Les Noces de Figaro à l’Opéra de Paris, Didon et Enée (Purcell) à Berlin et Ferrare. 24 LES INTERPRÈTES L’Orchestre de l’Opéra de Lyon L’Orchestre de l’Opéra est créé en 1983. Premier directeur musical de l’Orchestre, John Eliot Gardiner reste à sa tête de 1983 à 1989. Lui succèdent Kent Nagano, Louis Langrée et Iván Fischer. L’Orchestre a participé à plus de soixante enregistrements audio et vidéo avec des premières mondiales (Rodrigue et Chimène de Debussy, La Mort de Klinghoffer de John Adams, Susannah de Carlisle Floyd, Trois Sœurs de Peter Eötvös), des ouvrages présentés dans des versions inédites (Salomé de Richard Strauss, Lucie de Lammermoor de Donizetti) et des opéras rarement enregistrés (L’Etoile de Chabrier, Dialogue des carmélites de Poulenc, Arlecchino, Turandot et Doktor Faust de Busoni). L’Orchestre de l’Opéra a reçu la Victoire de la musique de la meilleure formation lyrique ou symphonique en 1999. Les Chœurs de l’Opéra de Lyon Dirigés depuis 1995 par Alan Woodbridge, les Chœurs de l’Opéra sont composés de 32 chanteurs professionnels. Ces artistes participent aux productions scéniques, se produisent en concert à l’Opéra ou en tournée, avec orchestre ou a cappella. Au cours des dernières saisons, ils ont participé à de nombreux enregistrements discographiques et vidéographiques, parmi lesquels : The Rake’s Progress de Stravinsky, L’Elixir d’amour de Donizetti, Orphée aux Enfers d’Offenbach, Doktor Faust de Busoni et Lucie de Lammermoor de Donizetti. Ils se produisent régulièrement en concert en France et à l’étranger. 25 ORCHESTRE de L’OPÉRA Violons 1 Nicolas Gourbeix Laurence Ketels-Dufour Lia Snitkovski Vassil Deltchev Florence Carret Anne Vaysse Fabien Brunon Haruyo Nagao Dominique Delbart Frédéric Angleraux Gaël Rassaert Guillaume Robrieux Violons 2 Karol Miczka Frédéric Bardon Zorka Revel Frédérique Lonca Calin Chis Maria Estournet Magdalena Mioduszewska Audrey Regnier-Besse Raphaelle Pacot Anne-Céline Paloyan Altos Donald O’Neil Nagamasa Takami Henrik Kring Pascal Prévost Ayako Oya Hélène Desaint Kahina Zaimen Delphine Grimbert Violoncelles Raphaël Chrétien Jean-Marc Weibel Andrei Csaba Naoki Tsurusaki Henri Martinot Augustin Lefebvre Frédéric Dutheil Contrebasses Jorgen Skadhauge François Montmayeur Richard Lasnet Elmina Perrin Eva Janssens Flûtes Florence Moulin Catherine Puertolas Gilles Cottin Hautbois Frédéric Tardy Jacek Piwkowski Clarinettes Jean-Michel Bertelli Sergio Menozzi Bassons Carlo Colombo Nicolas Cardoze Cors Jean-Philippe Cochenet Thierry Cassard Etienne Canavesio Pierre-Alain Gauthier Trompettes Philippe Desors Julien Lair Trombones Vincent Lepape Gilles Lallement Nicolas Grassart (trombone basse) Tuba Marc Girardot Timbales Olivier Ducatel Percussions Christophe Roldan Sylvain Bertrand Jean-Marie Paraire Philippe Mathias Harpes Sophie Bellanger Alice Borrel CHŒURS de L’OPÉRA Chef des Chœurs Alan Woodbridge Sopranos Sharona Applebaum Yu-Ling Berlion-Huang Sophie Calmel-Elcourt Cécile Dibon-Lafarge Marie-Eve Gouin Maud Hertz Marie-Pierre Jury Sophie Lou Aurélie Paul-Béjat Catherine Renerte Véronique Thiébaut Pei Min Yu Mezzo-sopranos Mireille Bertrand Françoise Delplanque Sonia Findling Alexandra Guérinot Raphaëlle Hazard Marie-Lys Langlois Sylvie Malardenti Corinne Marquet Adrienne Mille Celia Roussel-Barber Thi-Lien Truong Florence Villevière-Nermel Ténors Yannick Berne Brian Bruce Bruno Brunet Eric Chorier Fabrice Constans Joseph Darmo Michaël François Thierry Grobon Gilles Hanrion Arnaud Le Du Pascal Lefebvre Philippe Maury Hidefumi Narita Philippe Noncle Julien Picard Philippe Schauner Barytons Christophe Bernard Bernard Chardon Christophe de Biase Marc Fournier Pierre Ribemont Charles Saillofest Basses Philippe Bergère Jean-Jacques Bornuat René Dassac Jean-Richard Fleurençois Guy Lathuraz Wolfgang Philipp Alain Sobieski Paul-Henry Vila Philippe Vogel Chargé de rédaction Jean Spenlehauer Remerciements Frank Harders-Wuthenow Jean-Christophe Keck Editions de Boosey & Hawkes, Bote & Bock Conception & Réalisation Brigitte Rax / Clémence Hiver Impression Horizon OPERA de LYON OPERA NATIONAL DE LYON Place de la Comédie 69001 Lyon Président : Gérard Collomb Directeur général : Serge Dorny tél 0 826 305 325 (0,15 e/mn) fax + 33 (0) 4 72 00 45 46 www.opera-lyon.com L’Opéra national de Lyon est conventionné par le ministère de la Culture et de la Communication, la Ville de Lyon, le conseil régional Rhône-Alpes et le conseil général du Rhône. 2e JACQUES OFFENBACH