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06 DANS LE MONDE PRESSE BARACK, tu nous manqueras ! son nouvel album, le dessinateur de 8 Dans presse Nicolas Vadot passe l’actualité mondiale à la moulinette A À l’occasion de la sortie de son premier al- bum de dessins de presse généraliste et annuel, nous sommes allés à la rencontre de Nicolas Vadot, dessinateur du Vif/L’Express et de l’Echo. Le dessinateur provoque, pose question et interroge nos présupposés et nos croyances à travers ses dessins. Tout, ou presque, y passe : actualité européenne, élections américaines, attentats, Daech, la Syrie, Poutine mais aussi la politique belge sans oublier l’actualité sportive et même la monarchie. Nicolas Vadot n’hésite pas à s’emparer de sujets complexes. À l’image de l’actualité, ce n’est pas toujours drôle. D’entrée de jeu, il précise qu’il n’est pas humoriste; il fait du dessin politique. “Dans le cadre du dessin politique, l’hu- mour est un moyen parmi d’autres. Mon métier, c’est de parler de l’actualité en dessin. Donc, ce n’est pas un travail d’humoriste.” LES DESSINS qui apparaissent dans l’album Barack, tu nous manqueras !, ont une portée éditoriale. Ils expriment un point de vue et ont pour but de susciter la réflexion. “Ce que moi je pense sur un sujet, à la rigueur, on s’en fout. Là où je deviens pertinent, c’est si j’invite le lecteur, non pas à changer d’avis, mais à réfléchir sur le thème en question : “Ah tiens, je n’avais pas vu les choses comme ça.” Ça peut ouvrir le débat. Un dessin qui ne suscite pas le débat, c’est un grand jet d’eau tiède, ça ne sert à rien.” Selon Nicolas Vadot, le dessin de presse permet aussi de prendre un certain recul par rapport à une actualité trop anxiogène. “Mon métier, c’est de prendre du recul pour rendre le monde un peu plus supportable. En réfléchissant, en général, on rend les choses plus supportables que quand on est dans l’émotion pure.” Selon le dessinateur, ses dessins doivent être “un poil à gratter.” “J’aime bien être de gauche avec des gens de droite et de droite avec des gens de gauche. Ça a un petit côté provocateur quand on fait du dessin de presse.” Quand on lui parle de tabou, il répond : “On ne peut peut-être pas faire tomber ces choses-là mais on peut en tout cas les questionner, essayer de faire travailler le cerveau des gens. C’est ça aussi notre rôle, c’est d’aller toujours voir où est la ligne jaune, orange ou rouge.” : Dessinateur au Vif, Nicolas Vadot son premier album anuuel de dessins de presse généraliste. © NICOLAS VADOT Clara Veszely “J’avais beaucoup plus de volonté QUE LA MOYENNE” 8 Au Vif depuis 1999, Nicolas Vadot a été biberonné à Astérix A Né à Carshalton en 1971, une banlieue de Londres, d’une mère britannique et d’un père français, Nicolas Vadot passe son enfance en France. “Je suis un grand fan d’Astérix, j’ai été bi- beronné à Astérix. C’est l’une des choses qui m’a forgé en tant que dessinateur de presse parce que les Astérix de Goscinny, c’était de la critique politique au vitriol.” Nicolas Vadot arrive en Belgi- que à l’âge de 16 ans. À 18 ans, le jeune homme entame des études à l’ERG en Communication visuelle. “Je me souviens, quand j’ai passé cet examen d’entrée. Je voyais ces mecs autour de moi qui dessinaient, c’étaient des bêtes. Il y a un truc que n’avaient pas les autres, j’avais beaucoup plus de volonté que la moyenne.” La premier exercice qu’on lui demande, c’est d’illustrer l’actualité, la chute du Mur de Berlin, à l’époque. “On nous dit : “Il faut illustrer. Donc, vous regardez la Une des journaux mais vous ne regardez pas les arti- cles. Je n’en ai rien à foutre moi de la Une des journaux. Je veux comprendre. Je ne veux pas illustrer. Les autres, ils ramaient pour trouver une idée et moi, j’en avais vingt. Donc, ça a fait tilt. J’ai compris que je voulais être dessinateur de presse politique. J’avais 18 ans.” A LA SORTIE de ses études, Nicolas Vadot proposera ses dessins au Vif/L’Express, toutes les semaines durant six mois avant de finalement être publié en 1993. Il attendra encore deux mois pour que l’hebdomadaire publie un second dessin. Finalement, Nicolas Vadot sera publié de plus en plus fréquemment au Vif jusqu’à ce qu’il obtienne une page, en 1999. “J’allais aux réunions de rédaction. Je m’imposais. Je faisais le tour de tous les journalistes : ‘Tu ne veux pas un dessin pour ton article la semaine prochaine?’ Quand je vous dis que j’ai plus de volonté que la moyenne…” À partir de 2008, le dessinateur publie également un dessin quotidien à l’Echo. Cl. V. www.dhPbe I DIMANCHE 30 OCTOBRE 2016 I LA DERNIÈRE HEURE - LES SPORTS © S.A. IPM 2016. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.