QUESTIONNAIRE Tout sur la Salamandre
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QUESTIONNAIRE Tout sur la Salamandre
QUESTIONNAIRE Laurent Willenegger Tout sur la Salamandre 1. Quel est votre travail au sein de la Salamandre ? J’ai officiellement un contrat de dessinateur à 80%, en réalité sur toutes mes activités le dessin représente environ 1/4 ou 1/3, l’essentiel de mon temps est consacré à l’organisation des petites fugues (sorties dans la nature avec un spécialiste), d’un festival nature unique en CHRomande qui va naître cet automne à Morges et surtout je coordonne l’abonnement Multimédia : trois CD par an dont un CD audio et un DVD. En plus comme tous les employés de la Salamandre, nous tenons des stands pour vendre la revue, répondons aux lecteurs, etc. 2. Dans le cadre de votre travail, passez-vous plus de temps à l’intérieur ou sur le terrain ? C’est variable mais je dirais hélas l’essentiel à l’intérieur avec lors des reportages des séries avec 2 ou 3 semaines de terrain intensif ou nous passons 24h/24h dehors en dormant à la belle étoile mais aussi sous la pluie ! 3. Quel reportage vous a le plus passionné ? Lequel a été le plus difficile ? Tous ! Chaque fois ce sont des univers merveilleux et insoupçonnés qui s’ouvrent à nous. Bien sûr, j’aime les oiseaux, mais passer deux semaines le nez plongé dans les lichens pour réaliser les dessins d’un Miniguide, ausculter un brin de mousse de plus en plus près pour parvenir jusqu’à ses cellules, explorer des nouvelles régions comme le Doubs ou aller passer 2 semaines dans des sites merveilleux comme Derborence ne peuvent que me passionner ! En fait ce travail me donne le temps et les moyens de me plonger à fond dans un sujet ou une région, en tant que dessinateur c’est fondamental, pour ressentir les choses on ne peut pas juste consacrer quelques heures ou juste un weekend, cette démarche prend du temps. Le plus difficile ? Chacun a ses difficultés. Dernièrement, en préparant un dossier sur le lagopède alpin, nous avons affronté le blizzard à plus de 2500m face au Mt Blanc. Récompense, un lagopède seul dans cet univers lunaire, un face à face de 1h30 avec en sus une hermine qui lui tournait autour… en me relevant une fois mon dessin achevé, le genou posé dans la neige sans trop y penser ne fonctionnait plus. Bloqué par le froid !!! Au-delà de cette anecdote rigolote, en fait la vraie difficulté est de trouver la bonne approche, de choisir le bon point de vue pour exhaler ce que nous voulons montrer d’un sujet. Pas si facile et d’autant plus pour des sujets communs souvent traités et que nos lecteurs connaissent, il faut innover sans cesse ! 4. Sur quel aspect de la nature préférez-vous travailler ? Sur son esthétique, sa beauté, je suis fasciné par ses formes parfaites, ses couleurs harmonieuses. 5. Votre métier, vous le considérez comme un métier qui demande beaucoup de concentration, un métier fatigant ou un métier passionnant, et qui est plus un divertissement qu’autre chose? A vrai dire les deux, comme tout métier, il y a des hauts et des bas. Simplement, je suis conscient que c’est un métier unique, une chance inouïe que de vivre de ma passion ! Et de la partager ainsi via les lecteurs et surtout dans une équipe très dynamique et pleine d’amitié. 6. Dans quelle région allez-vous le plus souvent pour exercer votre métier ? En suisse romande, cela dépend des sujets ensuite pour orienter plus finement l’endroit. Il y a tant à découvrir ! C’est d’ailleurs le créneau de la revue, la nature à notre porte, je ne ressens pas forcément le besoin de filer au Kenya ou aux Everglades pour voir la nature comme beaucoup de Suisses, sans doute blasés par une nature pourtant exceptionnelle. Les lacs, le Jura, les Alpes, les bois etc…. imaginer la monotonie d’un canadien, certes dans la belle forêt, mais c’est la même 1000km au sud, au nord, à l’est ou à l’ouest !!!!! 7. Est-ce que vous dessinez des animaux à partir de photos ou d’observations dans la nature ? Pour mes peintures personnelles et le plus possible pour la revue je dessine ce que je vois et peux voir dans la nature, c’est vrai, authentique, vivant car imparfait, l’oiseau file, la lumière tourne. Malgré tout, je dois souvent faire des images sans avoir le temps ou la possibilité (hors saison) d’aller sur le terrain. Il se peut que je doive imaginer une scène ou une vue très spéciale pour coller au propos d’un texte. Alors là, je dois faire ce que j’appelle une illustration en m’aidant de tout ce qui est possible (livre, photo, spécialiste, film etc, même beaucoup et très souvent l’imagination et l’expérience). Ces images, je les signe par un pseudo pour les distinguer, c’est très mode et super frime « Roger Megger » !!! (prononcez Rodger !!!) 8. Quels sont les animaux que vous dessinez le plus souvent ? Sans doute les oiseaux, mes premiers amours dès l’âge de 10 ans… 9. Nous admirons les dessins que vous faites. Comment procédez vous pour être autant imaginatif ? La nature est une source d’inspiration infinie, on pourrait dessiner le même oiseau toute sa vie sans se lasser…il change évolue, et votre regard avec. Un peu de tout sur votre profession 10. Quel métier vouliez-vous faire à notre âge ? Biologiste, desinateur ou photographe animalier. J’y suis ! Mais avec des méandres par un CFC de Bijoutier Joailler… 11. Est-ce que tout petit, vous étiez déjà intéressé par la nature ? Et par le dessin ? 9. Oh que oui, dès 10 ans, j’ai gagné d’ailleurs 2x le concours Environnement et Jeunesse qui va bientôt être relancé dans toutes les écoles, à vous de jouer !!! De vous à nous 12. Que faites-vous pour protéger la nature ? En fait rien de particulier, je prends garde à mes gestes quotidiens (pollution, consommation etc) et tente de transmettre via mes dessins le respect et l’amour que j’en ai. Bien à vous, meilleurs messages à toutes et à tous !!! Laurent, le 13 mai 2004