Made in Nantes - WAN-IFRA
Transcription
Made in Nantes - WAN-IFRA
Impression & Expédition avril 1999 techniques de presse Une unité de production sous pression Made in Nantes Dans le groupe Goss, l’année 1998 n’a pas été difficile pour tout le monde. Si, le plus gros marché du groupe, le continent américain, semble prendre un peu l’eau sous les coups de boutoirs de concurrents européens très agressifs et les lourdeurs de gestion héritées d’un temps où l’entreprise était plus prospère, à Nantes, le carnet de commandes tourne à plein régime, pour le bonheur du directeur de l’usine, Eric Normand. Pour l’usine de Nantes, malmenée historiquement par les aléas de reprises et restructurations, ces dernières années ont été celles du décollage. Avec, en 1998 un chiffre d’affaires record de 893 millions de francs. L’année passée, le groupe Goss a vendu près de 154 presses Universal 70 (double développement) et Universal 45/50 (simple développement). La France seule représente près de 19 machines (219 groupes) sur l’ensemble des rotatives vendues. La rotative Universal est à l’origine d’une forte croissance de l’Usine Goss de Nantes, l’un des cinq sites (sans compter une usine en Chine) de production du groupe. Pour ce site quelque peu malmené historiquement par les aléas de reprises et restructurations, ces dernières années ont été celles du décollage. Avec, sur l’année 1998 un chiffre d’affaires record de 893 millions de francs. Après les années d’incertitudes en 1992 et 93, Nantes a bénéficié du succès du modèle Universal, montré pour la première fois lors de l’exposition américaine Nexpo 96. Cette rotative est fabriquée dans l’usine française du groupe et ce n’est que récemment que la production de ce modèle a démarré aux Etats-Unis. L’équipe de Nantes a accompagné le lancement de la production américaine, fournissant encore les pièces nonassemblées et les plieuses pour l’usine américaine de Reading. Actuellement encore, sur les 546 groupes qui sont sortis de l’usine l’année passée (contre 336 en 1997), la France produit 80 % du nombre total de Eric Normand examine les exemplaires imprimés sur un nouveau modèle de rotative encore secret. 62 groupes vendus dans le monde. Il n’y a pas de miracles dans ces résultats et Eric Normand analyse froidement les effets d’une conjoncture favorable : « Nous avons bénéficié d’une explosion du marché des annuaires et beaucoup de machines ont été vendues pour cette activité. Nous avons lancé les Universal comme des machines de semi-labeur pour la presse. Près d’un cinquième des machines ont effectivement été vendues équipées de sécheurs, et, si on regarde bien les résultats, c’est surtout les imprimeries de labeur qui ont été séduites par ce modèle avec des clients prestigieux comme Quebecor, Rotosud ou Comareg qui ont très tôt adopté l’Universal 70. Au départ également, on nous demandait peu de configurations en tours, mais actuellement ce sont près de 50 % des demandes car le taux d’impression quadri est en forte croissance. Ces configurations en tours sont peu en vogue dans la presse en ce moment, si l’on excepte les modèles choisis par Les Echos et France-Soir, mais la situation pourrait changer car on note une baisse conséquente du prix des tours. » Le patron de Goss Nantes estime l’année 1998 comme exceptionnelle en termes de demande européenne, mais il se montre également optimiste pour l’année en cours. Et, Impression & Expédition avril 1999 il a confiance dans un autre des modèles produits dans son usine, celui de l’Uniliner, une machine double développement et double largeur, qui, par sa petite coupe (elle permet du petit tabloïd ou du Berlinois), lui semble bien répondre à la demande actuelle des journaux. A Nantes, la préoccupation principale est d’organiser la production afin de répondre aux nombreuses demandes. Car, si l’effectif permanent de l’usine est de 250 personnes, les périodes de « surchauffe », selon le terme d’Eric Normand, sont le lot quotidien. Aussi, un volant de près de 100 personnes vient régulièrement s’ajouter au nombre des salariés de l’usine. L’autre secret est la préparation des machines. Elles sont partiellement montées à Nantes et ensuite envoyées sous la forme d’un « kit », même si ce terme n’est certainement pas celui qui convient le mieux à ces grosses machines. Le montage des rotatives en devient à la fois plus rapide et plus sûr. techniques de presse Les rotatives sont partiellement montées à Nantes avant d’être envoyées chez les clients de Goss. Ce système permet un montage plus rapide de la rotative mais aussi plus sécurisé. technologie d’encrage sans vis ColorFlow, une première étape avant un système beaucoup plus révolutionnaire qui est celui du Single Fluid. Eric Normand est particulièrement fier du système ColorFlow mis au point par Goss : « Je ne suis pas un fervent partisan des encrages courts, explique-t-il. Ils coûtent moins cher que le système d’encrage ColorFlow mais reviennent plus cher à l’usage. Un des grands avantages du ColorFlow est qu’il assure un film d’encre Le pari des encrages sans vis A Nantes, les machines peuvent être dotées, selon la demande du client, de technologies devenues presque conventionnelles c’est-à-dire sans arbre de transmission, avec la possibilité de changement d’édition sans arrêts des machines (même si Eric Normand n’est pas convaincu de l’utilité de cette dernière technologie) et, surtout, de la > L’Uniliner afin de poursuivre le succès de l’Universal L’Uniliner a été mise au point dans l’important laboratoire l’usine Goss de Nantes. Cette machine a été conçue en particulier pour répondre aux besoins du marché du « format berlinois ». Ce format est celui de 40 % des journaux en Allemagne, et on le retrouve aussi en France, en Autriche, en Suisse, en Espagne, en Hongrie et en République Tchèque. « L’Uniliner, explique Eric Normand, est une rotative double largeur dérivée de l’Universal 50 (pour le diamètre de ses cylindres et la conception mécanique). Avec une Universal 70 et une Uniliner, on imprime le même nombre de pages mais d’une manière différente. Depuis 1997, Goss a redessiné la nouvelle rotative Uniliner dans le cadre de sa stratégie pour pénétrer sur le marché allemand et pour proposer des machines à coupe courte aux autres marchés européens. Le concept de l’Uniliner sans arbre permet de mettre les plaques en place à divers niveaux simultanément, ce qui réduit les temps de calage en particulier pour les petits tirages. La rotative Uniliner est une machine tournant à 70 000 exemplaires à l’heure et disponible dans une gamme de coupes allant de 40 à 47 cm. Elle est proposée avec un choix d’encrages : sans vis ColorFlow ou les encrages à encriers ouverts. » 64 constant et, ensuite, toute l’encre qui n’est pas utilisée est raclée afin d’être réinjectée dans un module de retraitement pour une nouvelle utilisation. L’étape suivante, sur laquelle nous travaillons activement, est de supprimer l’étape de mouillage (NDLR : système dit du Single Fluid) et de mettre en direct les mélanges d’encre et d’eau. Quelques problèmes subsistent encore et cela demande un préréglage parfaitement au point. Cependant, d’ici la fin de l’année nous serons prêts sur cette technique. Nous mettons l’accent sur ces systèmes d’encrage car nous sommes persuadés qu’ils permettent de conjuguer une amélioration de la qualité : une fois les réglages réalisés la qualité d’impression est constante, et en même temps, ces systèmes assurent une réduction importante des coûts de fonctionnement de la rotative. L’autre avantage est que l’on peut adapter ce système d’encrage sur des rotatives plus anciennes, ce n’est pas une technologie liée uniquement à un renouvellement des machines. » Le système ColorFlow existe depuis plusieurs années aux Etats-Unis, mais ce n’est que depuis deux ans qu’il commence à être reconnu en Europe. Déjà plusieurs machines ont été commandées équipées de ce système. Le premier groupe de presse européen à l’utiliser étant Staffordshire Sentinel Newspapers en Grande-Bretagne qui a démarré au début de cette année une machine Goss Colorliner 80 utilisant le système d’encrage sans vis de ColorFlow. <