Property Times France commerce T2 2015
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Property Times France commerce T2 2015
DTZ Research PROPERTY TIMES Compliqué… investissement mis à part France commerce T2 2015 La zone euro a clairement repris des couleurs et plusieurs voyants économiques repassent timidement au vert. La progression de 0,6% du PIB hexagonal repose cependant encore sur un socle fragile. Reste à tirer partie de la fenêtre de tir maintenue ouverte par la politique monétaire accommodante de la Banque Centrale Européenne. En dépit de cette éclaircie économique, le pouvoir d’achat des ménages reste chahuté, forçant les enseignes à remodeler tantôt leurs concepts, tantôts leurs modèles de ventes, sur fond de stratégies d’expansion. Il s’agit de grossir pour survivre et de proposer une alternative au commerce en ligne. Dans cet environnement hautement compétitif, la bataille pour les meilleurs emplacements bat son plein. Les valeurs locatives des artères n°1 parisiennes progressent encore et plusieurs quartiers de la rive droite comme Madeleine, Opéra ou le Marais sont le théâtre d’une intense activité locative. Pour les grandes métropoles (Lyon, Marseille, Toulouse, Lille), le bilan est, quant à lui, plus contrasté. Après une année 2014 d’anthologie (6,4 milliards d’euros), le marché de l’investissement enregistre 2,1 milliards d’euros d’engagements sur le segment des commerces à mai 2015. Depuis 18 mois, le marché est boosté par des cessions de portefeuilles de centres commerciaux, conséquences du repositionnement de quelques grandes foncières. Le rythme des inaugurations de centres commerciaux a totalisé près de 125 000 m² sur les cinq premiers mois de l’année, un niveau légèrement en deçà de l’année précédente. Du côté des retail parks, une dynamique similaire d’inflexion des mètres carrés livrés est relevée. Pour ces deux formats, le volume des projets en développement à l’horizon 2017 diminue légèrement, illustrant une pause provisoire. 16 Juin 2015 Sommaire Contexte économique 2 Baromètre des Enseignes 4 Pieds d’immeubles Paris 6 Pieds d’immeubles Province 7 Centres commerciaux Retail Parks 8 10 Marché de l’investissement 12 Définitions 14 Graphique 1 Auteur Pierre d’Alençon Chargé d’Etudes +33 01 49 64 46 39 pierre.d’[email protected] Contacts Delphine Mahé Responsables des Etudes France +33 (0)1 49 64 47 91 [email protected] Magali Marton Head of EMEA Research +33 (0)1 49 64 49 54 [email protected] Investissement en commerce, milliards d’euros 7 6 5 4 3 2 1 0 Commerces de centre-ville Centres commerciaux Retail-parks Autres Sources : Immostat, DTZ Research, données T2 2015 provisoires www.dtz.com Property Times 1 France Commerces T2 2015 Contexte économique Graphique 2 Réelle reprise ou feu de paille ? PIB en France, en Zone euro, aux Etats-Unis et Chine La croissance de l’économie mondiale reste modérée et inégale avec plusieurs signaux de tassement affichés par ses er locomotives. Le score timide du PIB américain (+0,2%) au 1 trimestre incite la FED à remonter avec prudence ses taux ème directeurs pour mieux accompagner la fin de son 3 Quantitative Easing (QE). Première exportatrice mondiale, la Chine, qui affiche une croissance de son PIB au plus bas depuis 6 ans, s’attèle à recentrer son modèle économique. En zone euro, les signes de la reprise s’accumulent, facilitée par le plan de rachat d’actifs de la BCE initié depuis un an. Ces vents porteurs sont plus ou moins intenses selon les pays considérés, alors que le dossier grec revient en discussion. La BCE corrobore en tout cas ce mouvement positif, tablant sur 1,5% de croissance en Zone euro pour 2015, et même une accélération à 2,1% en 2016 (graphique 2). L’hirondelle qui fait le printemps Euro faible, pétrole -encore - bon marché et taux d’intérêt bas ouvrent une fenêtre de tir pour transformer, en France, les étincelles de cette reprise conjoncturelle en véritable regain structurel. En tout état de cause, l’INSEE a maintenu sa confiance dans une accélération de l’activité à 1,1% en seconde partie d’année (graphique 3). er La croissance de 0,6% du PIB au 1 trimestre 2015 (contre 0,4% anticipés) fait souffler un vent d’optimisme après de nombreux trimestres d’atonie. La consommation des ménages, l’investissement des entreprises en produit manufacturés et le la production énergétique auront porté ce sursaut. L’essai reste cependant à transformer: le secteur de la construction continue d’afficher des résultats décevants et la production énergétique ème ne reproduira pas au 2 trimestre les mêmes effets. D’ailleurs, l’OPEP a récemment revu à la hausse ses prévisions de demande de brut pour 2015 compte tenu du frémissement européen. 15% 10% 5% 0% -5% France Zone Euro Etats-Unis Chine Source: Oxford Economics Graphique 3 Croissance du PIB en France, % 1,5 1,0 0,5 0,0 -0,5 -1,0 -1,5 -2,0 Source: INSEE Graphique 4 Demandeurs d’emploi en France, en milliers, catégorie A 4 000 La confiance des ménages, à son plus haut niveau depuis janvier 2010 se repli légèrement en mai (93 points) après 7 mois de progression Le climat des affaires, en légère progression à 97 points, reste inférieur à son niveau de long terme. A noter que le taux de défaillance des entreprises, en er léger repli (-0,8%) en 2014 est reparti à la hausse au 1 trimestre 2015. 3 500 3 000 2 500 2 000 Nouvelle hausse du chômage Point noir, le chômage continue son inexorable ascension malgré son inflexion en janvier 2015, même si le rythme d’augmentation est moins marqué qu’un an plus tôt. Les PME/PMI, qui assurent l’essentiel des créations d’emplois, peinent encore à emprunter pour développer leurs capacités de productions ou embaucher. La fenêtre de tir économique qui s’est ouverte devrait se coupler aux mesures du gouvernement pour soutenir l’emploi et les entreprises - CICE et Pacte de responsabilité. Ces mesures devraient produire leurs effets sur l’emploi marchand au cours du premier semestre 2015 (graphique 4). www.dtz.com 1 500 Source: INSEE Property Times 2 France Commerces T2 2015 Un pouvoir d’achat sous perfusion Graphique 5 Moteur de l’économie française, la consommation des ménages a repris des couleurs, affichant une progression de er 1,6% au 1 trimestre 2015. Cette embellie reflète surtout la hausse des dépenses de biens durables et d’automobiles, alors que le mois de mars a déjà enregistré un renversement de tendance (-0,6%). Consommation des ménages en biens manufacturés, % glissement annuel La plongée en territoire négatif de la consommation en textilecuir et en produits manufacturés (T4 2011 – T3 2013) semble pour l’heure achevée ; le redressement reste cependant encore timide. Côté équipement du logement, la tendance porteuse initiée au début de l’année 2013 se confirme, ème approchant même, au 4 trimestre de 2014, les rythmes de consommation observés fin 2007 (graphique 5). Prix contenus à la pompe, hiver peu énergivore et niveau d’inflation proche de zéro sont autant de soutiens conjoncturels du pouvoir d’achat des ménages. Pourtant, ce « surplus » de pouvoir d’achat, évalué à 0,5% en 2014 est loin de se répercuter dans le commerce de détail. Les ménages ont, au contraire, continué d’augmenter leurs niveaux d’épargne en début d’année 2015, traduisant leur inquiétude quant au futur. Le commerce spécialisé en retrait de l’embellie Depuis septembre 2014, le secteur enchaîne les contre performances. L’étincelle du mois de décembre s’est aussitôt éteinte au mois de janvier. L’atonie de fond dans le commerce spécialisé, conjuguée à la déstabilisation des attentats de janvier ont achevé de plomber la période des soldes 2015. Les commerçants, qui évoluent dans un environnement de marges dégradées ont dû très rapidement lancer leur seconde démarque, sans compenser par de meilleurs volumes de ventes. En mars, la chute des ventes s’est révélée particulièrement brutale. Affectant tous les formats de commerce, les centres commerciaux de centre-ville ont même enregistré un plongeon de -7,1% de leurs chiffres d’affaires. Le décalage des vacances d’hiver et l’historique d’activité positif du mois de mars 2014 (+1,6%) relativisent -pour partie seulement- ce décrochage (graphique 6). Le recul le moins fort aura concerné les centres commerciaux de périphéries (-4,6% de leurs chiffres d’affaires). Cette « résistance » illustre un arbitrage en faveur des prix plus bas et des produits d’appels mis régulièrement en avant sur ces équipements commerciaux de périphérie. L’optimisme déçu en fin d’année aura négativement impacté le moral des acteurs du commerce spécialisé, dont l’indicateur est encore en deçà de sa moyenne de longue période (-3 points). Seuls les secteurs de l’équipement du logement, du secteur « culture-loisir » et du luxe anticipent un léger mieux, sans transformer cet élan en intentions de commandes (graphique 7). 15 10 5 0 -5 -10 Produits manufacturés Equipement du logement Textile-cuir Source: INSEE Graphique 6 Activité du commerce spécialisé, % d’évolution annuelle 6 4 2 0 -2 -4 -6 -8 -10 Source: PROCOS Graphique 7 Perspective générale d’activité dans le commerce de détail Spécialisé, indicateur mensuel 20 10 0 -10 Moyenne 2003-T1 2015 -20 -30 -40 -50 Source: INSEE www.dtz.com Property Times 3 France Commerces T2 2015 Baromètre des enseignes Textile-Habillement Culture-Loisirs Les ventes de textile en France diminuent par paliers successifs, cumulant depuis 2007 une érosion de près de 12% des chiffres d’affaires (graphique 7). Les professionnels du secteur prévoient un nouvel exercice de repli (-1%) et constatent une tendance similaire en Europe continentale. Deux facteurs explicatifs sont avancés: les achats en boutique se concentrent sur les périodes de soldes / promotions, mais les achats sur internet s’échelonnent tout au long de l’année. VIRGIN, CHAPITRE, SURCOUF, autant de grands noms qui ont fait les frais d’un secteur attaqué de front par le ecommerce et sur ses flancs par l’offre culture-loisirs de la grande distribution. La loi dite « Anti Amazon » s’est vue rapidement contournée par les acteurs du commerce en ligne en facturant à bas prix les coûts d’acheminement. En mai dernier, l’amendement à la loi Macron permettant aux enseignes culturelles d’ouvrir le dimanche a reçu un accueil contrasté des professionnels du secteur. La compétition entre enseignes atteint des sommets, avec des cycles de vie très courts des concepts, des stratégies et des identités visuelles. Les success stories des nouveaux venus sur le marché français côtoient les revers de plusieurs grands noms établis de longue date. Côté stars, UNIQLO et PRIMARK, pièces maitresses des flux chalands tant en rues commerçantes qu’en centrecommerciaux poursuivent leur conquête hexagonale. PRIMARK a confirmé sa venue à Toulouse pour 2016, tandis qu’UNIQLO va sous-louer plus de 1 000 m² à la FNAC, sur l’emblématique magasin de la rue de Rennes à Paris. A l’autre bout du spectre, VIVARTE (LA HALLE, BESSON, ANDRE, SAN MARINA etc.) s’est délesté de 244 points de ventes (40% de son parc) pour ramener ses comptes à l’équilibre. Simultanément, l’identité visuelle des magasins SAN MARINA a été entièrement revisitée. Rareté des meilleurs emplacements oblige, les déconvenues des uns servent les ambitions d’expansion des autres. ERAM (GEMO, HEYRAUD, MELLOW YELLOW, etc.), qui a relancé son développement, prévoit d’ouvrir 20 à 30 magasins par an, reprenant au passage plusieurs emplacements de BATA, mis en redressement judiciaire fin 2014. Pour H&M, la stratégie vise à consolider son maillage avec un ère maximum de sélectivité, à l’image d’une 1 implantation en magasins d’usines à « St-Max Avenue » et d’une ouverture Boulevard Saint Germain à Paris. Poids lourd du secteur, la FNAC, devenue omnicanale, a récolté les fruits de son changement de modèle, stabilisant son chiffre d’affaire en 2014, après une baisse de 3,1% en 2013. Ce redressement a réussi au prix de profonds remaniements et notamment des fermetures des sites du « Millénaire », du Portet-sur-Garonne et de Villiers-en-Bière. Son expansion, en dehors de ses navires amiraux, vise des villes de taille intermédiaire à travers des formats de franchises de 300 à 900 m². La FNAC envisage pour 2015 l’ouverture de 6 magasins sur un format de proximité. Une nouvelle composante de sa stratégie d’expansion est la synergie avec la grande distribution, qui permet de tirer parti des flux chalands en maillant finement le territoire. L’inauguration, en ème mars dernier, d’un 3 FNAC CONNECT de 750 m² à Aubenas porte à 113 le nombre de points de vente de l’enseigne. Pour CULTURA, l’ouverture en juin prochain d’un magasin de 1 500 m² en centre-ville de Brive-la-Gaillarde tranche avec des implantations habituellement axées sur la périphérie. L’enseigne est aussi attendue dans « Vill’Up », qui ouvrira ses portes au sein de la Cité des Sciences à l’automne 2015. De son côté, le FURET DU NORD, qui a intégré très en amont le cross-canal, a annoncé sa venue en automne sur 1 300 m² dans le centre commercial du « Jeu de Paume » à Beauvais. Graphique 9 Graphique 8 Achats de prêt-à-porter, millions d’euros Culture-Loisirs, indice de chiffre d’affaires en volume Evolution annuelle 35 000 15% 10% 30 000 5% 0% -5% 25 000 Source: Institut Français de la Mode www.dtz.com -10% Source: INSEE Property Times 4 France Commerces T2 2015 Equipement de la maison Restauration Encore relativement préservés du E-commerce, les acteurs de l’équipement de la maison n’en traversent pas moins une crise depuis 2011 (graphique 10). Les indicateurs conjoncturels traduisent un redressement de l’activité fin 2014 mais la cyclicité des ventes (hors électroménager et microinformatique) attise la compétition entre les géants sectoriels, à savoir IKEA, CONFORAMA et BUT. Depuis 3 ans, la restauration continue d’évoluer sous sa ligne de flottaison. Poste majeur d’arbitrages et d’économies chez les consommateurs, la compression tarifaire est difficilement compensée par l’effet volume (graphique 11). A cet égard, la restauration rapide continue d’occuper le devant de la scène, grâce à son ticket moyen plus faible et son taux de rotation important. D’ailleurs, les brèches laissées ouvertes par les géants du secteur ont permis au fast-good / fast casual (BERTS’S COJEAN etc.) de prendre durablement pied dans ce secteur. Au moment où IKEA démarrait le chantier de son magasin de Morschwiller-le-Bas, MOBILIER EUROPEEN (200 magasins FLY, ATLAS et CROZATIER), finalisait le démantèlement de son groupe à travers la cession séparée des 3 enseignes. Ces ventes ont permis plusieurs prises de position tactiques, comme le rachat par CONFORAMA et ALINEA de 10 des magasins FLY. Quant à ALINEA, l’enseigne a repris son expansion après trois années de mise en sommeil. Pour ses formats dédiés à la franchise (3 000 m²), la surface de vente a été redimensionnée, le parcours client modifié et la part décoration augmentée (50% des linéaires contre 20% précédemment), vecteur de trafic supplémentaire. Pour sa part, IKEA, star incontestée, a redressé son chiffre d’affaires en 2014, après un exercice 2012-2013 en recul de 4,3% et confirmé 7 nouvelles implantations à l’horizon 2017. L’enseigne, qui vise sous 5 ans une implantation à Paris intramuros a généralisé à l’ensemble de ses magasins le selfscanning sur smartphone et peaufiné son système click and collect. Pour l’heure, le mouvement le plus important du début 2015 reste celui de LEROY MERLIN, qui devrait développer plus de 5 000 m² en lieu et place du parking Palacio de la Madeleine à Paris. Le segment du bricolage s’est aussi redressé en 2014, enregistrant une progression de 0,8% de ses ventes. Le rachat, longtemps en pourparlers, de MR BRICOLAGE par KINGFISHER (CASTORAMA et BRICO DEPOT) n’aura finalement pas lieu. Cette alliance devait concurrencer LEROY MERLIN, leader du secteur en prenant le contrôle de plus de 40% des parts du marché français. Finalement, les contraintes imposées par l’Autorité de la Concurrence n’ont pas permis à KINGFISHER et MR BRICOLAGE de s’accorder. Graphique 10 Equipement du foyer, indice de chiffre d’affaires en volume – Variation annuelle 15% MAC DONALD’S, marque iconique campée sur 1 340 unités de ventes en France, est en difficulté à l’échelle mondiale, et revoit en profondeur son modèle. Trois formats pilotes devraient être testés en centre ville de Paris, Toulouse, Rennes et Montpellier : MC ORIGINAL (entrée de gamme) MC GOURMET (haut de gamme) et MC CAFE (solo corner). De son côté, QUICK (324 unités) a ouvert un deuxième « Burger ème Bar by Quick » rue des Petits Carreaux dans le 2 arrondissement à Paris. Le format, testé initialement dans le centre commercial « Qwartz », s’étend sur 150 à 200 m² et propose une gamme restreinte de produits phares. De 5 à 10 ouvertures annuelles sont envisagées d’ici 2016. Le challenger, BURGER KING, galvanisé par sa reconquête du marché hexagonal, a, quant à lui, déclaré exploiter à SaintLazare le deuxième restaurant le plus fréquenté du monde après Amsterdam. Aux 21 restaurants présents en 2014 doivent s’ajouter 14 nouvelles unités en 2015. L’enseigne, qui entretient volontairement le flou sur ses positionnements élargit son scope. Après Lille et Le Mans, de nombreuses villes sont envisagées, comme Marseille, Beaune et Lyon, avec en ligne de mire 20% de parts de marché en 2024 via 400 restaurants. Plusieurs poids lourds potentiels envisagent de mettre le pied sur le marché français, tel que SHAKE SHAK (100% Angus bio) ou FIVE GUYS, tandis que l’alternatif BAGELTSEIN accélère son développement. A l’inverse, la restauration traditionnelle peine à reprendre ses marques. Déjà en difficultés en 2014, HIPPOPOTAMUS réduit sa stratégie d’expansion tandis que LA BOUCHERIE vise 200 restaurants à horizon 2018, soit 76 ouvertures supplémentaires en 2 ans et demi. Graphique 11 Restauration, indice de chiffre d’affaires en volume Variation annuelle 5% 10% 5% 0% 0% -5% -5% -10% Source: INSEE www.dtz.com -10% Source: INSEE Property Times 5 France Commerces T2 2015 Pieds d’immeubles Paris Graphique 12 N°1, sinon rien ? Paris suit une trajectoire décolérée des fondamentaux de l’économie française. Plus de 30 millions de touristes internationaux ont visité la Capitale en 2014, un score qui égale 2013 et rivalise avec Londres en tête des destinations shopping mondiales. L’augmentation des capacités d’accueil de l’offre hôtelière haut-de-gamme/luxe accompagne d’ailleurs la croissance des séjours de cette clientèle internationale à fort pouvoir d’achat. La Capitale reste une terre d’élection pour les enseignes internationales qui souhaitent prendre pied sur le marché français, et même un tremplin vers le reste de l’Europe. Il s’agit de tenir, voire de verrouiller les meilleurs emplacements tout en se plaçant en embuscade des libérations futures. Dans ces conditions, les valeurs locatives des artères n°1 ont continué de progresser. On notera quelques dépassements ponctuels sur des sections de rues en continuité avec les voies n°1. En revanche le clivage des valeurs locatives s’affirme hors du périmètre de ces meilleures artères. Certaines portions de voies secondaires souffrent d’ailleurs d’une vacance en hausse et de valeurs locatives en repli. Sur les Champs Elysées, peu de changements, en dehors de la CDAC -purgée- des GALERIES LAFAYETTES autorisant l’enseigne à s’étendre sur 9 738 m² en 2018. Valeur locative prime commerce – Champs Elysées, €/m²/an 22 000 20 000 18 000 16 000 14 000 12 000 10 000 8 000 6 000 Source: DTZ Research Tableau 1 Valeurs locatives (€/m²/an)* - Paris Paris Avenue des Champs-Elysées T2 2015 Tendance 8 000 – 21 000 Rue St Honoré 4 500 – 9 000 Effervescence croissante de la Madeleine au Marais Avenue Montaigne 4 000 – 7 000 La valse des enseignes sur le marché parisien a essentiellement concerné le secteur Concorde / Louvre / Opéra et surtout le Marais. Capucine/Madeleine 1 500 – 3 000 Rue des Francs Bourgeois 3 000 – 6 000 Le Louvre des Antiquaires, fermé, sera restructuré pour accueillir 15 000 m² de commerces. De son côté, LEROY MERLIN a obtenu l’agrément de la CDAC lui permettant d’exploiter 5 059 m² Place de la Madeleine. Quant au traiteur POTEL ET CHABOT, il ouvrira, automne 2016, place Vendôme sur 2 600 m². Plus au sud, rue de Castiglione, l’orfèvre émailleur FREY WILLE a pris à bail l’emplacement libéré par PATOU (132 m²) moyennant un loyer de 5 750 €/m²/an pondérés, un loyer proche des valeurs locatives de la rue Saint Honoré. Source: DTZ Research* *Ces fourchettes correspondent à des valeurs observées en zone A (suivant la charte de pondération mise en place par les différents conseils). Ces valeurs, exprimées hors taxes hors charges, s’entendent droit au bail réintégré. Sur le micro marché du Marais, l’action est la plus intense, laissant présager une explosion de la commercialité. Le prêt à porter poursuit son positionnement en ordre serré. J. CREW a ère ainsi ouvert en mars dernier sa 1 boutique sur 138 m² pondérés moyennant 2 900 €/m²/an, de même qu’HAN KJO BENHAVN, sur 68 m² pondérés pour 3 089 €/m²/an, tous deux rue des Rosiers. La venue de ARCHE, rue des FrancBourgeois -certes sur une surface réduite de 40 m²moyennant 6 250 €/m² pondérés indique la poussée des valeurs locatives. Côté grands formats, NATURE ET DECOUVERTE va développer un flagship de 600 m² rue Sainte Croix de la Bretonnerie, dans le sillage du BHV, tandis que l’arrivée d’EATALY sur 5 000 m² se précise pour 2017. ème La rive gauche n’est pas en reste et la venue d’un 3 APPLE STORE parisien – le plus grand de la Capitale - sur 1 300 m² à Saint-Germain des Prés se précise. www.dtz.com Property Times 6 France Commerces T2 2015 Pieds d’immeubles - Province Graphique 13 Lyon Valeurs locatives artères n°1, €/m²/an Les travaux de restructuration de l’ancienne Banque de France, rue de la République ont débuté récemment. La reconversion de ce site prévoit la réalisation de 2 500 m² de surfaces commerciales. Au Nord de l’artère, haut lieu du mass market lyonnais, GO SPORT a pris à bail 140 m² moyennant 840 €/m² pondérés tandis qu’en angle avec la rue Neuve, MAC DONALD’S s’est positionné sur 280 m² pour 960 €/m² pondérés. Hors des artères n°1, dont les valeurs locatives plafonnent, les niveaux de loyers chutent à grande vitesse et les délais de commercialisation s’étirent. 2 800 2 600 2 400 2 200 2 000 1 800 1 600 1 400 1 200 1 000 Marseille La mutation du Nord de Marseille bat son plein, dans le sillage d’EUROMED et d’une rénovation urbaine de 480 hectares ciblant le vieux Marseille. Précédée par «les Terrasses du Port », ouvert en mai 2014, la rénovation / extension de « Centre-Bourse », verra ses livraisons s’étaler jusqu’en 2016. L’inauguration récente des GALERIES LAFAYETTE GOURMET est l’avant-garde d’un futur ensemble de 66 boutiques et de 6 moyennes surfaces. Ce déport du centre de gravité au profit du Nord semble avoir figé la valse des enseignes. Outre le concept store PMU CITY (110 m² à 1 430 €/m²/an rue de Paradis) développé par LA FRANCAISE DES JEUX, peu de mouvements sur les artères commerçantes phares sont à relever. Lyon Marseille Lille Toulouse Source: DTZ Research Tableau 2 Valeurs locatives (€/m²/an)* - Province Province T2 2015 Tendance Lyon Rue de la République 1500 - 2600 Rue Emile Zola 900 – 1 900 Rue du Pdt Edouard Herriot Lille Marseille La menace du départ des GALERIES LAFAYETTE pèse lourdement, celles-ci ayant dénoncé leur bail de la rue de Béthune un an avant son terme. Plusieurs possibilités sont ouvertes en dehors d’une libération pure et simple : restructuration et libération partielle de surfaces ou négociation du loyer sur le périmètre existant. En dehors de cet événement, le vieux Lille reste actif, dynamisé par le prêt à porter, à l’image de COTELAC, qui a signé pour la rue Basse moyennant 847 €/m²/an pondérés. Rue de Béthune, MIX’S s’est positionnée sur 48 m² pour 1 567 €/m² pondérés tandis que le CREDIT AGRICOLE va s’étendre sur 250 m² moyennant 1 529 €/m². Il s’agit là de valeurs locatives en retrait des fourchettes communément observées sur ces artères. Rue St-Ferréol Rue Paradis 800 – 1 900 2 000 – 2 500 1 200 – 2 300 1 500 – 2 200 1 600 – 1 800 Lille Rue de Béthune Toulouse Rue d’Alsace-Lorraine Nice Rue de Paradis Source: DTZ Research Toulouse Les grandes enseignes ont répondu positivement à la piétonisation des voies hyper centrale de la ville rose. L’ouverture en 2016 du plus grand magasin PRIMARK de France (7 600 m²) en partie haute de la rue d’Alsace-Lorraine est officialisée pour la fin de l’année. Sur cette même voie, UNDIZ MACHINE s’est, de son côté, positionnée sur 120 m² utiles. La rareté des opportunités attise les valeurs locatives de certaines sections de rues voisines des n°1. Ainsi, HEMA a jeté son dévolu sur 323 m² pondérés de la rue des Changes pour un loyer de 1 037 €/m². Quant à STARBUCKS, qui ciblait initialement la rue d’Alsace-Lorraine, ce sera le cours FranklinRoosevelt, à la place de l’épicerie CHEZ JEAN. Plus au Nord, rue de la Pomme, voie en intersection avec la rue d’AlsaceLorraine, le chausseur JB MARTIN s’est quant à lui, installé sur 45 m² moyennant 1 466 €/m² pondérés. www.dtz.com *Ces fourchettes correspondent à des valeurs observées en zone A (suivant la charte de pondération mise en place par les différents conseils). Ces valeurs, exprimées hors taxes hors charges, s’entendent droit au bail réintégré. Property Times 7 France Commerces T2 2015 Centres commerciaux Graphique 14 « Only big ones will survive » Indice de fréquentation des centres commerciaux, %, glissement annuel L’embellie des fréquentations constatée de mars 2013 à septembre 2014 ne s’est pas confirmée en fin d’année. La cassure de l’indice dès janvier, amplifiée par un mois de mars 2015 très difficile a mis à mal les pronostics enthousiastes du début d’année (graphique 14). A l’échelle du parc français, seule une minorité de centres commerciaux est armée pour résister aux turbulences d’une consommation sans ressort. Les plus résistants développent une masse critique de surfaces de ventes au cœur de zones de chalandises à forts revenus. Quelques démarrages récents peinent encore à atteindre leur vitesse de croisière, comme « Le Millénaire », en cours de repositionnement, sur un mix merchandising plus mass market. D’autres, tels « Aéroville » s’approchent de leur objectif (7,5 ère millions de visiteurs la 1 année contre 8 visés). De son côté, «Qwartz» (67 000 m²), inauguré en avril 2014, a si bien démarré qu’une extension de 25 à 40 000 m² est d’ores et déjà en cours de réflexion. Pour les « Terrasses du Port », ouvert en mai 2014, 8 millions de visiteurs ont fréquenté ce centre de 61 000 m² en 8 mois, un chiffre en ligne avec l’objectif prévisionnel. Les grandes foncières concentrent aujourd’hui leurs efforts sur le maintien au top de leurs actifs matures, à l’image de la rénovation de « Belle Epine », achevée en avril 2015 ou de «O’Parinor ». Ce dernier affiche d’ailleurs une progression de 30% de sa fréquentation, boostée par l’arrivée de PRIMARK. 6 4 2 0 -2 -4 -6 -8 Source: CNCC Graphique 15 Livraisons de centres commerciaux, m² 600 500 400 300 200 100 Le rythme des inaugurations reste soutenu Loin de fléchir, les inaugurations de nouvelles surfaces demeurent importantes. En 2014, plus de 185 000 m² de centres commerciaux sont sortis de terre. Sur les 5 premiers mois de l’année 2015, le volume des créations avoisine 125 000 m², contre 165 000 m² à la même période de 2014. (graphique 15). Dernières ouvertures marquantes de 2015, le centre « E. LECLERC » (42 000 m²) à Barjouville (28), le « Jeu de Paume » (23 000 m²) à Beauvais (60) ou encore « Avaricum » (12 000 m²) à Bourges (18). D’un coté, les extensions /rénovations montent en intensité, effet des chantiers de « Belle Epine », du « Forum des Halles » et d’« Euralille ». De l’autre, plusieurs livraisons de grands gabarits interviendront fin 2015, comme « Polygone Riviera » (71 000 m²) ou « Les Saisons de Meaux » (30 000 m²). Cette combinaison pourrait contribuer à faire culminer les livraisons de l’année 2015 à plus de 500 000 m². 0 Création Extension/Rénovation Source: DTZ Research Tableau 3 Valeurs locatives prime en centres commerciaux €/m²/an* T2 2015 CC Prime CC secondaire Centres super régionaux 1 500 – 1 700 Centres régionaux 1 000 – 1 200 €/m²/an Grands centres 600 - 800 Petits centres 400 - 600 Source: DTZ Research *Sur la base d’une cellule d’une surface comprise entre 150 et 200 m² Des loyers au cordeau Hors des centres commerciaux primes, pour lesquels même les enseignes générant fréquentation et rendements négocient âprement les loyers, la donne change dès lors qu’il s’agit d’actifs moins puissants commercialement. Pour nombre de centres commerciaux en perte de vitesse, les renégociations des conditions locatives sont monnaie courantes afin de contenir les taux d’efforts dans des limites raisonnables. www.dtz.com Property Times 8 France Commerces T2 2015 Moins de chantiers à l’horizon Graphique 16 La production de mètres carrés en centres commerciaux à l’horizon 2017 approche 800 000 m² actuellement en chantier. Ce volume correspond presque exactement au temps de passage du précédent exercice, mais sitôt le gros des livraisons du second semestre 2015 passé, le rythme se réduit (graphique 16). Centres commerciaux en chantier fin mai 2015, en milliers de m² 400 350 300 Une forte proportion d’extensions/rénovations, actuellement en attente de mise en chantier, devrait être lancée dès le second semestre. Elles correspondent aux cycles de travaux et de mise à niveau des actifs détenus par KLEPIERRE, UNIBAILRODAMCO ou encore CARMILA. 250 Ce fléchissement apparent du pipeline s’accompagne d’ailleurs d’une diminution des permis de construire pour des surfaces commerciales. Après une année 2015 potentiellement élevée du côté des livraisons, ce ralentissement contredirait pour un temps les voix alarmistes quant au risque de surproduction de mètres carrés commerciaux en France. Cette production nouvelle est qualifiée à tort d’excessive compte tenu de la taille du parc existant, l’un des plus vastes à l’échelle européenne (cf DTZ Research European Shopping Centres guide – Nov 2014). 0 200 150 100 50 Juin-Dec 2015 2016 Création 2017 Extension/Rénovation Source: DTZ Research Graphique 17 Centres commerciaux en chantier fin mai 2015 par région, m² Région PACA en tête des chantiers en cours En 2015, le centre de gravité des livraisons se déplace vers le Sud. La région PACA continue d’occuper le devant de la scène à travers la livraison prochaine de « Polygone Riviera » à Cagnes-sur-Mer (06), totalisant 71 000 m² GLA et 150 boutiques. De son côté, l’extension/rénovation de « Centre Bourse » à Marseille doit augmenter les niveaux actuels de fréquentation. Grand gabarit très attendu pour 2016, « Forum IKEA Ametzondo », à Bayonne (64) développera, quant à, lui 76 000 m². L’Ile-de-France n’est pas en reste, avec les « Saisons de Meaux » (77). Commercialisé à plus de 90%, ce centre de 30 000 m² sera inauguré en Octobre. A Paris, plusieurs têtes d’affiche accompagnent la mutation du Nord-Est parisien : l’extension / rénovation du « Forum des Halles », actif stratégique générant plus de 45 millions de visites annuelles, « Vill’Up », et « Boulevard Macdonald », ème dans le 19 arrondissement. Autres 21% PACA 37% Aquitaine 14% 800 000 m² Ile-deFrance 28% Source: DTZ Research Tableau 4 Principaux projets de centres commerciaux en chantier (Opérations de restructuration et extensions incluses) Centre commercial Commune Propriétaire Surface Ouverture prévisionnelle Polygone Riviera Cagnes-sur-Mer (06) Unibail-Rodamco 71 000 m² 2015 Les Saisons de Meaux Meaux (77) Immochan 30 000 m² 2015 Boulevard Macdonald Paris (75) Altaréa-cogedim 28 000 m² 2015 Nice One Nice (06) Inter-Ikea 28 000 m² 2015 Forum IKEA Ametzondo Bayonne (64) Inter-Ikea 76 000 m² 2016 Forum des Halles Paris (75) Unibail-Rodamco 66 300 m² (dont ext° 11 400 m²) 2016 Source: DTZ Research www.dtz.com Property Times 9 France Commerces T2 2015 Retail Parks Graphique 18 Centre contre périphérie Chiffre d’affaires dans le commerce spécialisé, Contre toute attente, les retail parks de périphérie ont tiré leur épingle du jeu en 2014, affichant une surprenante résistance de leurs chiffres d’affaires. Les retail parks (-0,2%) ont ainsi limité les replis aux côtés des centres-commerciaux de périphérie (-0,1%). Cette tendance se poursuit d’ailleurs au ers cumul des quatre 1 mois de l’année 2015 malgré le sursaut encourageant du mois d’avril (graphique 18). %, évolution annuelle – cumul Janv.-avril 2015 Cette fracture centre / périphérie est d’autant plus contre ers intuitive qu’en 2008-2009, les retail park avaient été les 1 touchés par le ralentissement de l’activité commerciale. S’en est suivie une désaffection soudaine des grandes enseignes, recentrant leurs stratégies d’expansion sur les formats jugés les plus sûrs en se désengageant des créations pures en retail park. Outre une production de mètres carrés contenue comparée aux années 2008-2011, cette apparente résilience masque un marché à 2, voire 3 vitesses. Les meilleurs retail parks, assis sur une solide zone de chalandise, ne faiblissent pas ou peu. Ceux-ci tirent profit à plein d’une clientèle récurrente plutôt captive. D’autres actifs, plus petits ou moins bien positionnés accusent le coup et nécessitent des réajustements. Enfin, un certain nombre souffrent d’une évasion commerciale au profit de sites plus attractifs et sont en perte de vitesse. L’ouverture prochaine de «Waves », à Metz (57), illustre en tout cas l’intérêt renouvelé des grandes enseignes habituées du format, mais aussi le positionnement de nouvelles venues telles que NAF NAF, SAN MARINA ou SWAROVSKI. 0,0 -0,2 -0,4 -0,6 -0,8 -1,0 -1,2 -1,4 -1,6 Retail-parks Pieds CC de centre d'immeubles ville CC de périphérie Source: PROCOS Tableau 5 Valeurs locatives prime en retail parks, €/m²/an Tranche de surface T2 2015 Tendance 300 – 400 m² 180 - 220 500 – 750 m² 160 - 180 800 – 1 500 m² 130 - 150 Plus de 1 500 m² 120 - 140 Source: DTZ Research Valeurs locatives stables Les valeurs locatives des ensembles dotés des meilleurs flux progressent à la marge. La donne est différente dès lors qu’il s’agit de produits plus secondaires, de créations pures ou de zones de chalandises plus difficiles : les délais de commercialisation s’étirent, avec à la clef mesures d’accompagnement et/ou une progressivité des loyers. Moins de grands gabarits à livrer prochainement La production de retail parks des années 2011 et 2012, audelà des 300 à 400 000 m² livrés chaque année parait révolue. Les m² anticipés vont de paire avec une diminution des très grands gabarits. Outre les inaugurations de Waves » à Metz (57) et plus récemment de « Enox » à Gennevilliers (92), les tailles chutent rapidement et nombre d’opérations en cours correspondent à des repositionnements de parcs d’activités en perte de vitesse. Tableau 6 Ouvertures récentes de retail-parks Retail-park Commune Propriétaire Surface Mois d’ouverture Waves ActiSud Metz (57) Compagnie de Phalsbourg 38 500 m² octobre 2014 Enox Gennevilliers (92) Compagnie de Phalsbourg 26 300 m² mai 2015 Source: DTZ Research www.dtz.com Property Times 10 France Commerces T2 2015 Un format arrivé à maturité Graphique 19 Le rythme des livraisons ralentit mais le pipeline est loin de se tarir et approche 220 000 m² actuellement en chantier livrables au cours de ces 2 prochaines années. Les opérations dans les cartons avoisinent les 800 000 m² à livrer d’ici 2017, mais celles dotées de leur agrément CDAC/CNAC sont moins nombreuses (500 000 m²). A cet égard plusieurs projets d’envergure se sont vus refuser leurs autorisations, ont été mis en stand bye, redimensionnés, voire totalement abandonnés. Retail parks en chantier fin mai 2015, en milliers de m² 140 120 100 80 60 40 Les créations de nouveaux retail parks s’arriment en priorité aux flux récurrents d’une zone établie, limitant au maximum les prises de risques. Les restructurations et requalifications sur l’existant demeurent rares et plus complexes à mener (graphique 19). Loin s’assombrir le paysage, ce ralentissement du niveau de production traduit, non seulement, la sécurisation des pré commercialisations de retail parks mais aussi l’attention portée au mix merchandising. Moins de très grands formats 20 0 Juin-Dec 2015 Création 2017 Source: DTZ Research Graphique 20 Répartition géographique des retail parks en chantier fin mai 2015, m² Plusieurs grands gabarits de retail park sont actuellement en chantier, à l’image de « La Petite Madelaine » à Tours (31), de « l’Eco Park d’Aquitaine » à Saint-André de Cubzac (33) ou de « SuperGreen » à Terville (28). Comme pour les chantiers en cours, la taille moyenne des opérations diminue rapidement, avec une majorité d’opérations d’une surface totale inférieure à 15 000 m². Si l’Ile-de-France domine en nombre et en surfaces les projets en cours de développement, la dynamique des chantiers en cours concerne les régions Ouest et Sud Ouest. Plusieurs grandes opérations franciliennes, attaquées en CDAC, en CNAC, ou mises en stand-by expliquent une partie de ce mouvement (graphique 20). 2016 Extension/Rénovation Autres 11% Ile-deFrance 13% MidiPyrénées 26% 220 000 m² Pays-de-laLoire 14% Aquitaine 16% PoitouCharente 20% Source: DTZ Research Tableau 7 Principaux projets de retail-parks en chantier Retail-park Commune Investisseur Surface Ouverture prévisionnelle Eco Park d’Aquitaine Saint-André de Cubzac (33) CFA Atlantique 35 000 m² 2015 SuperGreen Terville-Thionville (57) Frey 28 000 m² 2015 Montagnes Ouest Champniers (16) CFA Atlantique 22 000 m² 2015 Promenade 31 Fenouillet (31) Mercialys 24 000 m² 2015 La Petite Madelaine (ex Open sky) Chambray les Tours (31) Compagnie de Phalsbourg 31 200 m² 2016 Source: DTZ Research www.dtz.com Property Times 11 France Commerces T2 2015 Marché de l’investissement Graphique 21 Le marché bat au rythme des centres commerciaux Investissement en commerce, milliards d’euros Culminant à plus de 2,1 milliards d’euros d’investissements depuis le début de l’année, le compartiment commerce prolonge l’explosive ascension de 2014 (6,4 milliards d’euros). Ce montant surpasse, à lui seul, plusieurs exercices entiers. Par contraste, le deuxième trimestre a commencé sur une note très calme (graphique 21). 7 Ce volume d’investissement considérable est aussi très déséquilibré. La seule absorption du néerlandais CORIO par KLEPIERRE, officialisée en avril soutient plus de la moitié des engagements en commerce. Réalisée à travers une offre publique d’échange des titres de CORIO, cette transaction, valorisée à hauteur de 6 milliards d’euros, comporte un portfolio français estimé à 1,2 milliard d’euros. KLEPIERRE, désormais « pure player » européen va ainsi consolider et développer ses positions en France. 1 Ce gigantisme des grandes manœuvres autour des centres commerciaux résulte d’un triple mouvement : • La concentration autour des seuls actifs dotés d’une masse critique pour délivrer un rendement sécurisé ; • Le pilotage de vastes campagnes de CAPEX et de repositionnements pour les centres dotés des meilleures zones de chalandise ; • L’arbitrage des centres jugés les moins stratégiques. Soit une sécurisation des périmètres de détensions aux seuls « jumbos » du marché. Si le deal KLEPIERRE / CORIO écrase le marché de l’investissement, les actifs unitaires ne sont pas totalement en reste. Deux autres centres commerciaux de premier ordre ont changé de main: « Nicétoile », vendu à ALLIANZ pour un montant de plus de 300 millions d’euros et la moitié de «Qwartz», cédé à ALTAREA. Compte tenu de la taille et de la qualité des produits proposés à la vente sur le marché, il pourrait s’agir d’un avant-gout du reste de l’année. 6 5 4 3 2 0 T1 T2 T3 T4 Sources : Immostat, DTZ Research, données T2 2015 provisoires Graphique 22 Part des investissements en commerce dans les investissements en France, milliards d’euros 7 6 5 4 3 2 1 0 40% 30% 20% 10% 0% Investissements en commerce Part du commerce dans les investissements en France Sources : Immostat, DTZ Research, données T2 2015 provisoires Graphique 23 L’aiguille s’affole Le commerce concentre, au début de l’année 2015, le tiers des investissements en immobilier d’entreprise banalisé. Ce ratio inédit reflète surtout la densification des patrimoines des leaders des centres commerciaux, tirant la jauge du compartiment commerce vers le haut. L’absorption de CORIO mise à part, le commerce représente 20% du volume total, un chiffre en baisse par rapport au record de 2014 (27%), mais nettement supérieur au ratio moyen de 16% constatés entre 2004 et 2013 (graphique 22). L’hyper concentration à l’œuvre Autre marqueur de cette concentration exacerbée du marché, les portefeuilles nationaux confirment leur suprématie, avoisinant en moins d’un semestre le volume acté au cours de l’exercice 2014 dans cette catégorie (graphique 23). Investissement en commerces selon la localisation, milliards d’euros 100% 80% 60% 40% 20% 0% Ile-de-France Province Portefeuilles nationaux Sources: Immostat, DTZ Research, données T2 2015 provisoires Même en excluant le méga deal CORIO, les montants investis en province dépassent ceux de l’Ile-de-France. Au-delà du poids de la transaction « Nicétoile », l’élargissement de la géographie des acquisitions se confirme. www.dtz.com Property Times 12 France Commerces T2 2015 Centres commerciaux : combien de divisions ? Graphique 24 En monopolisant 90% des investissements, tout se passe comme si les engagements en centre commerciaux tarissaient l’investissement sur les autres typologies de commerces : pieds d’immeubles et retail park se tiennent à distance, tant en termes de montant unitaire que de volume (graphique 24). Volume investi en commerce par type d’actif, On ne dénombre ainsi qu’une seule acquisition de retail park : celle par PATRIMOINE ET COMMERCE d’un portefeuille de 32 700 m² en périphérie d’Alençon, estimé à 20 millions d’euros. En dehors de cette transaction, les ventes ont porté sur des cellules commerciales disparates. Même horizon clairsemé du côté des pieds d’immeubles. Paris reste champion dans cette typologie, avec l’acquisition d’un immeuble mixte bureaux/commerces rue du Faubourg-SaintHonoré, mais le scope se déporte vers des agglomérations de taille moyenne. En témoigne l’acquisition d’un portefeuille de 7 commerces en centre ville d’Angers pour un montant de l’ordre de 20 millions d’euros. Foncières « pure players » à l’honneur Stars prévisibles au tableau des d’investisseurs, les foncières françaises et européennes spécialistes des centres commerciaux concentrent 70% des engagements. En seconde position, fonds et véhicules d’investissement totalisent 545 millions d’euros d’acquisitions. En dehors de « Nicétoile », acquis par ALLIANZ REAL ESTATE, les montants unitaires décroissent rapidement, attisant la concurrence entre fonds sur les lots intermédiaires (graphique 25). En termes de flux de capitaux, l’acquisition la plus significative revient aux Etats-Unis, avec le « Queen » des ChampsElysées, cédé à THOR EQUITIES pour un montant estimé à 70 millions d’euros. De leur côté, banques, assurances et fonds de pension sont restés pour l’heure en retrait de la mêlée mais plusieurs acteurs, chinois notamment, sont placés en embuscade. Compte tenu des actifs et des portefeuilles présents actuellement sur le marché, la donne devrait changer dans les mois à venir, avec, à la clé, un rééquilibrage mécanique de la taille des deals. Contraction des taux à son comble La compression des taux de rendement franchit de nouvelles frontières, approchant leurs points bas de 2007 (graphique 26). Les emplacements prime de pieds d’immeubles parisiens perdent 25 points de base pour s’établir à 3,50%. Pour des centres commerciaux super prime, la baisse, de l’ordre de 10 points de base, situe le rendement de ces actifs stratégiques à 4,10%. milliards d’euros 100% 80% 60% 40% 20% 0% Commerces de centre-ville Centres commerciaux Retail-parks Autres Sources: Immostat, DTZ Research, données T2 2015 provisoires Graphique 25 Volume investi par type d’acquéreur, milliards d’euros 100% 80% 60% 40% 20% 0% Corporate Assurances/Banques Investisseurs privés Fonds d'investissement Foncières Autres Sources: Immostat, DTZ Research, données T2 2015 provisoires Graphique 26 Taux de rendement prime 7% 6% 5% 4% 3% 2% 1% 0% 5,25% 4,10% 3,50% 2008 2009 2010 2011 Centre Ville Paris 2012 2013 2014 CC Super prime S1 2015 Retail-parks Nvlle géné. Il en va autrement des retail-parks, stabilisés à 5,25%. Cette classe d’actif, qui a démontré sa résistance dans un contexte macro économique dégradé, se heurte davantage à la rareté de produits de premier ordre qu’à l’aversion au risque des investisseurs. www.dtz.com Source: DTZ Research Property Times 13 France Commerces T2 2015 Définitions Centre commercial : Surface GLA : Il se définit comme un ensemble d'au moins 20 magasins et services totalisant une surface commerciale utile (dite surface GLA) minimale de 5 000 m², conçu, réalisé et géré comme une entité. Surface totale louée aux commerçants comprenant l’ensemble de cette surface (vente + réserve) sans déduction de trémie ou poteau et calculée entre les axes des murs mitoyens avec les parties privatives, et les nus extérieurs des murs mitoyens avec les parties communes. Ce sont les usages en matière de centres commerciaux. Centres commerciaux super régionaux : Centres commerciaux dont la surface GLA est supérieure à 80 000 m² et/ou totalisant au moins 150 magasins et services. Centres commerciaux régionaux : Centres commerciaux dont la surface GLA est supérieure à 40 000 m² et/ou totalisant au moins 80 magasins et services. CNCC : Le Conseil National des Centres Commerciaux est l’organisation professionnelle française fédérant les acteurs qui participent à la promotion et au développement des centres commerciaux : promoteurs, propriétaires, gestionnaires, enseignes, prestataires et groupements de commerçants. Surface hors œuvre nette (SHON) : Somme des surfaces égales à la surface hors d’œuvre brute (SHOB), après déduction des surfaces de combles et soussols non aménageables ni exploitables pour l’habitation (ou pour des activités professionnelles, des balcons, des surfaces non closes et des espaces de stationnement). Taux de rendement prime : Ensemble des surfaces neuves à construire et en chantier avec ou sans autorisations (PC et agréments) et non encore livrées. Grands centres commerciaux : Centres commerciaux dont la surface GLA est supérieure à 20 000 m² et/ou totalisant au moins 40 magasins et services. Indice de fréquentation des centres commerciaux : Afin d’analyser les flux de fréquentation des centres commerciaux, le CNCC suit, depuis octobre 2006, un panel de près de 60 centres équipés d’un système de comptage. Ce panel se compose de 39% de Centres Commerciaux Régionaux, 45% de Grands Centres Commerciaux et 15% de Petits Centres Commerciaux. Indice de performance des centres commerciaux : Analyse mensuelle des chiffres d’affaires des centres commerciaux réalisée par le CNCC au niveau global, par typologie de centres et par secteurs d’activités. Le panel, réactualisé chaque année, comprend actuellement 139 centres et couvre 8 000 commerces. Petits centres commerciaux : Centres commerciaux dont la surface GLA est supérieure à 5 000 m² et/ou totalisant au moins 20 magasins et services. Retail park : Anglicisme du parc d’activités commerciales qui se définit comme étant un ensemble commercial à ciel ouvert, réalisé et géré comme une unité. Il comprend au moins 5 unités locatives et sa surface est supérieure à 3 000 m² SHON (surface construite). www.dtz.com Property Times 14 EMEA France Heading Heading John Forrester Chief Executive +44 (0)20 3296 2002 [email protected] Antoine Derville Président +33 (0)1 49 64 90 70 [email protected] Name Title +44 (0)20 3296 3820 [email protected] Name Title +44 (0)20 3296 3820 [email protected] Agency Investissement Valuation Marc-Henri Bladier Directeur Général +33 (0)1 49 64 90 69 [email protected] Nils Vinck Directeur +33 (0)1 49 64 46 37 [email protected] Jean-Philippe Carmarans PDG +33 (0)1 47 48 48 77 [email protected] Asset Management Conseil Alban Liss Président +33 (0)1 49 64 48 58 [email protected] Jean-Louis Guilhamat Directeur Corporate Solutions +33 (0)1 49 64 47 82 [email protected] Disclaimer Il ne saurait être initié de transaction, basée sur le présent document, sans l’appui d’un avis professionnel spécifique et de qualité. Bien que les données aient été vérifiées de façon rigoureuse, la responsabilité de DTZ ne saurait être engagée en aucune manière en cas d’erreur ou inexactitude figurant dans le présent document. Toute référence, reproduction ou diffusion, totale ou partielle, du présent document et des informations qui y figurent, est interdite sans accord préalable exprès de DTZ. En tout état de cause, toute référence, reproduction ou diffusion devra en mentionner la source. Accédez à l’ensemble des publications de DTZ sur notre site internet : www.dtz.com/research © DTZ 2015 Global Headquarters 77 West Wacker Drive 18th Floor Chicago, IL 60601 USA phone +1 312 424 8000 fax +1 312 424 8080 email [email protected] DTZ France 8 rue de l’Hôtel de Ville 92522 Neuilly-sur-Seine Cedex France phone +33 (0)1 49 64 49 64 fax +33 (0)1 47 48 94 72 email [email protected] www.dtz.com/research