Property Times France commerce T2 2015

Transcription

Property Times France commerce T2 2015
DTZ Research
PROPERTY TIMES
Compliqué…
investissement mis à part
France commerce T2 2015

La zone euro a clairement repris des couleurs et plusieurs voyants économiques
repassent timidement au vert. La progression de 0,6% du PIB hexagonal repose
cependant encore sur un socle fragile. Reste à tirer partie de la fenêtre de tir
maintenue ouverte par la politique monétaire accommodante de la Banque
Centrale Européenne.

En dépit de cette éclaircie économique, le pouvoir d’achat des ménages reste
chahuté, forçant les enseignes à remodeler tantôt leurs concepts, tantôts leurs
modèles de ventes, sur fond de stratégies d’expansion. Il s’agit de grossir pour
survivre et de proposer une alternative au commerce en ligne.

Dans cet environnement hautement compétitif, la bataille pour les meilleurs
emplacements bat son plein. Les valeurs locatives des artères n°1 parisiennes
progressent encore et plusieurs quartiers de la rive droite comme Madeleine,
Opéra ou le Marais sont le théâtre d’une intense activité locative. Pour les grandes
métropoles (Lyon, Marseille, Toulouse, Lille), le bilan est, quant à lui, plus
contrasté.

Après une année 2014 d’anthologie (6,4 milliards d’euros), le marché de
l’investissement enregistre 2,1 milliards d’euros d’engagements sur le segment
des commerces à mai 2015. Depuis 18 mois, le marché est boosté par des
cessions de portefeuilles de centres commerciaux, conséquences du
repositionnement de quelques grandes foncières.

Le rythme des inaugurations de centres commerciaux a totalisé près de
125 000 m² sur les cinq premiers mois de l’année, un niveau légèrement en deçà
de l’année précédente. Du côté des retail parks, une dynamique similaire
d’inflexion des mètres carrés livrés est relevée. Pour ces deux formats, le volume
des projets en développement à l’horizon 2017 diminue légèrement, illustrant une
pause provisoire.
16 Juin 2015
Sommaire
Contexte économique
2
Baromètre des Enseignes
4
Pieds d’immeubles Paris
6
Pieds d’immeubles Province
7
Centres commerciaux
Retail Parks
8
10
Marché de l’investissement 12
Définitions
14
Graphique 1
Auteur
Pierre d’Alençon
Chargé d’Etudes
+33 01 49 64 46 39
pierre.d’[email protected]
Contacts
Delphine Mahé
Responsables des Etudes France
+33 (0)1 49 64 47 91
[email protected]
Magali Marton
Head of EMEA Research
+33 (0)1 49 64 49 54
[email protected]
Investissement en commerce, milliards d’euros
7
6
5
4
3
2
1
0
Commerces de centre-ville
Centres commerciaux
Retail-parks
Autres
Sources : Immostat, DTZ Research, données T2 2015 provisoires
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Property Times
1
France Commerces T2 2015
Contexte économique
Graphique 2
Réelle reprise ou feu de paille ?
PIB en France, en Zone euro, aux Etats-Unis et Chine
La croissance de l’économie mondiale reste modérée et
inégale avec plusieurs signaux de tassement affichés par ses
er
locomotives. Le score timide du PIB américain (+0,2%) au 1
trimestre incite la FED à remonter avec prudence ses taux
ème
directeurs pour mieux accompagner la fin de son 3
Quantitative Easing (QE). Première exportatrice mondiale, la
Chine, qui affiche une croissance de son PIB au plus bas
depuis 6 ans, s’attèle à recentrer son modèle économique.
En zone euro, les signes de la reprise s’accumulent, facilitée
par le plan de rachat d’actifs de la BCE initié depuis un an. Ces
vents porteurs sont plus ou moins intenses selon les pays
considérés, alors que le dossier grec revient en discussion. La
BCE corrobore en tout cas ce mouvement positif, tablant sur
1,5% de croissance en Zone euro pour 2015, et même une
accélération à 2,1% en 2016 (graphique 2).
L’hirondelle qui fait le printemps
Euro faible, pétrole -encore - bon marché et taux d’intérêt bas
ouvrent une fenêtre de tir pour transformer, en France, les
étincelles de cette reprise conjoncturelle en véritable regain
structurel. En tout état de cause, l’INSEE a maintenu sa
confiance dans une accélération de l’activité à 1,1% en
seconde partie d’année (graphique 3).
er
La croissance de 0,6% du PIB au 1 trimestre 2015 (contre
0,4% anticipés) fait souffler un vent d’optimisme après de
nombreux trimestres d’atonie. La consommation des ménages,
l’investissement des entreprises en produit manufacturés et le
la production énergétique auront porté ce sursaut. L’essai reste
cependant à transformer: le secteur de la construction continue
d’afficher des résultats décevants et la production énergétique
ème
ne reproduira pas au 2
trimestre les mêmes effets.
D’ailleurs, l’OPEP a récemment revu à la hausse ses
prévisions de demande de brut pour 2015 compte tenu du
frémissement européen.
15%
10%
5%
0%
-5%
France
Zone Euro
Etats-Unis
Chine
Source: Oxford Economics
Graphique 3
Croissance du PIB en France, %
1,5
1,0
0,5
0,0
-0,5
-1,0
-1,5
-2,0
Source: INSEE
Graphique 4
Demandeurs d’emploi en France, en milliers, catégorie A
4 000
La confiance des ménages, à son plus haut niveau depuis
janvier 2010 se repli légèrement en mai (93 points) après 7
mois de progression Le climat des affaires, en légère
progression à 97 points, reste inférieur à son niveau de long
terme. A noter que le taux de défaillance des entreprises, en
er
léger repli (-0,8%) en 2014 est reparti à la hausse au 1
trimestre 2015.
3 500
3 000
2 500
2 000
Nouvelle hausse du chômage
Point noir, le chômage continue son inexorable ascension
malgré son inflexion en janvier 2015, même si le rythme
d’augmentation est moins marqué qu’un an plus tôt.
Les PME/PMI, qui assurent l’essentiel des créations d’emplois,
peinent encore à emprunter pour développer leurs capacités
de productions ou embaucher. La fenêtre de tir économique
qui s’est ouverte devrait se coupler aux mesures du
gouvernement pour soutenir l’emploi et les entreprises - CICE
et Pacte de responsabilité. Ces mesures devraient produire
leurs effets sur l’emploi marchand au cours du premier
semestre 2015 (graphique 4).
www.dtz.com
1 500
Source: INSEE
Property Times
2
France Commerces T2 2015
Un pouvoir d’achat sous perfusion
Graphique 5
Moteur de l’économie française, la consommation des
ménages a repris des couleurs, affichant une progression de
er
1,6% au 1 trimestre 2015. Cette embellie reflète surtout la
hausse des dépenses de biens durables et d’automobiles,
alors que le mois de mars a déjà enregistré un renversement
de tendance (-0,6%).
Consommation des ménages en biens manufacturés, %
glissement annuel
La plongée en territoire négatif de la consommation en textilecuir et en produits manufacturés (T4 2011 – T3 2013) semble
pour l’heure achevée ; le redressement reste cependant
encore timide. Côté équipement du logement, la tendance
porteuse initiée au début de l’année 2013 se confirme,
ème
approchant même, au 4
trimestre de 2014, les rythmes de
consommation observés fin 2007 (graphique 5).
Prix contenus à la pompe, hiver peu énergivore et niveau
d’inflation proche de zéro sont autant de soutiens conjoncturels
du pouvoir d’achat des ménages. Pourtant, ce « surplus » de
pouvoir d’achat, évalué à 0,5% en 2014 est loin de se
répercuter dans le commerce de détail. Les ménages ont, au
contraire, continué d’augmenter leurs niveaux d’épargne en
début d’année 2015, traduisant leur inquiétude quant au futur.
Le commerce spécialisé en retrait de l’embellie
Depuis septembre 2014, le secteur enchaîne les contre
performances. L’étincelle du mois de décembre s’est aussitôt
éteinte au mois de janvier. L’atonie de fond dans le commerce
spécialisé, conjuguée à la déstabilisation des attentats de
janvier ont achevé de plomber la période des soldes 2015. Les
commerçants, qui évoluent dans un environnement de marges
dégradées ont dû très rapidement lancer leur seconde
démarque, sans compenser par de meilleurs volumes de
ventes.
En mars, la chute des ventes s’est révélée particulièrement
brutale. Affectant tous les formats de commerce, les centres
commerciaux de centre-ville ont même enregistré un plongeon
de -7,1% de leurs chiffres d’affaires. Le décalage des
vacances d’hiver et l’historique d’activité positif du mois de
mars 2014 (+1,6%) relativisent -pour partie seulement- ce
décrochage (graphique 6). Le recul le moins fort aura concerné
les centres commerciaux de périphéries (-4,6% de leurs
chiffres d’affaires). Cette « résistance » illustre un arbitrage en
faveur des prix plus bas et des produits d’appels mis
régulièrement en avant sur ces équipements commerciaux de
périphérie.
L’optimisme déçu en fin d’année aura négativement impacté le
moral des acteurs du commerce spécialisé, dont l’indicateur
est encore en deçà de sa moyenne de longue période (-3
points). Seuls les secteurs de l’équipement du logement, du
secteur « culture-loisir » et du luxe anticipent un léger mieux,
sans transformer cet élan en intentions de commandes
(graphique 7).
15
10
5
0
-5
-10
Produits manufacturés
Equipement du logement
Textile-cuir
Source: INSEE
Graphique 6
Activité du commerce spécialisé, % d’évolution annuelle
6
4
2
0
-2
-4
-6
-8
-10
Source: PROCOS
Graphique 7
Perspective générale d’activité dans le commerce de détail
Spécialisé, indicateur mensuel
20
10
0
-10
Moyenne 2003-T1 2015
-20
-30
-40
-50
Source: INSEE
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Property Times
3
France Commerces T2 2015
Baromètre des enseignes
Textile-Habillement 
Culture-Loisirs 
Les ventes de textile en France diminuent par paliers
successifs, cumulant depuis 2007 une érosion de près de 12%
des chiffres d’affaires (graphique 7). Les professionnels du
secteur prévoient un nouvel exercice de repli (-1%) et
constatent une tendance similaire en Europe continentale.
Deux facteurs explicatifs sont avancés: les achats en boutique
se concentrent sur les périodes de soldes / promotions, mais
les achats sur internet s’échelonnent tout au long de l’année.
VIRGIN, CHAPITRE, SURCOUF, autant de grands noms qui
ont fait les frais d’un secteur attaqué de front par le ecommerce et sur ses flancs par l’offre culture-loisirs de la
grande distribution. La loi dite « Anti Amazon » s’est vue
rapidement contournée par les acteurs du commerce en ligne
en facturant à bas prix les coûts d’acheminement. En mai
dernier, l’amendement à la loi Macron permettant aux
enseignes culturelles d’ouvrir le dimanche a reçu un accueil
contrasté des professionnels du secteur.
La compétition entre enseignes atteint des sommets, avec des
cycles de vie très courts des concepts, des stratégies et des
identités visuelles. Les success stories des nouveaux venus
sur le marché français côtoient les revers de plusieurs grands
noms établis de longue date.
Côté stars, UNIQLO et PRIMARK, pièces maitresses des flux
chalands tant en rues commerçantes qu’en centrecommerciaux poursuivent leur conquête hexagonale.
PRIMARK a confirmé sa venue à Toulouse pour 2016, tandis
qu’UNIQLO va sous-louer plus de 1 000 m² à la FNAC, sur
l’emblématique magasin de la rue de Rennes à Paris.
A l’autre bout du spectre, VIVARTE (LA HALLE, BESSON,
ANDRE, SAN MARINA etc.) s’est délesté de 244 points de
ventes (40% de son parc) pour ramener ses comptes à
l’équilibre. Simultanément, l’identité visuelle des magasins
SAN MARINA a été entièrement revisitée.
Rareté des meilleurs emplacements oblige, les déconvenues
des uns servent les ambitions d’expansion des autres. ERAM
(GEMO, HEYRAUD, MELLOW YELLOW, etc.), qui a relancé
son développement, prévoit d’ouvrir 20 à 30 magasins par an,
reprenant au passage plusieurs emplacements de BATA, mis
en redressement judiciaire fin 2014.
Pour H&M, la stratégie vise à consolider son maillage avec un
ère
maximum de sélectivité, à l’image d’une 1 implantation en
magasins d’usines à « St-Max Avenue » et d’une ouverture
Boulevard Saint Germain à Paris.
Poids lourd du secteur, la FNAC, devenue omnicanale, a
récolté les fruits de son changement de modèle, stabilisant son
chiffre d’affaire en 2014, après une baisse de 3,1% en 2013.
Ce redressement a réussi au prix de profonds remaniements et
notamment des fermetures des sites du « Millénaire », du
Portet-sur-Garonne et de Villiers-en-Bière. Son expansion, en
dehors de ses navires amiraux, vise des villes de taille
intermédiaire à travers des formats de franchises de 300 à
900 m². La FNAC envisage pour 2015 l’ouverture de 6
magasins sur un format de proximité. Une nouvelle
composante de sa stratégie d’expansion est la synergie avec
la grande distribution, qui permet de tirer parti des flux
chalands en maillant finement le territoire. L’inauguration, en
ème
mars dernier, d’un 3
FNAC CONNECT de 750 m² à
Aubenas porte à 113 le nombre de points de vente de
l’enseigne.
Pour CULTURA, l’ouverture en juin prochain d’un magasin de
1 500 m² en centre-ville de Brive-la-Gaillarde tranche avec des
implantations habituellement axées sur la périphérie.
L’enseigne est aussi attendue dans « Vill’Up », qui ouvrira ses
portes au sein de la Cité des Sciences à l’automne 2015.
De son côté, le FURET DU NORD, qui a intégré très en amont
le cross-canal, a annoncé sa venue en automne sur 1 300 m²
dans le centre commercial du « Jeu de Paume » à Beauvais.
Graphique 9
Graphique 8
Achats de prêt-à-porter, millions d’euros
Culture-Loisirs, indice de chiffre d’affaires en volume
Evolution annuelle
35 000
15%
10%
30 000
5%
0%
-5%
25 000
Source: Institut Français de la Mode
www.dtz.com
-10%
Source: INSEE
Property Times
4
France Commerces T2 2015
Equipement de la maison 
Restauration 
Encore relativement préservés du E-commerce, les acteurs de
l’équipement de la maison n’en traversent pas moins une crise
depuis 2011 (graphique 10). Les indicateurs conjoncturels
traduisent un redressement de l’activité fin 2014 mais la
cyclicité des ventes (hors électroménager et microinformatique) attise la compétition entre les géants sectoriels, à
savoir IKEA, CONFORAMA et BUT.
Depuis 3 ans, la restauration continue d’évoluer sous sa ligne
de flottaison. Poste majeur d’arbitrages et d’économies chez
les consommateurs, la compression tarifaire est difficilement
compensée par l’effet volume (graphique 11). A cet égard, la
restauration rapide continue d’occuper le devant de la scène,
grâce à son ticket moyen plus faible et son taux de rotation
important. D’ailleurs, les brèches laissées ouvertes par les
géants du secteur ont permis au fast-good / fast casual
(BERTS’S COJEAN etc.) de prendre durablement pied dans ce
secteur.
Au moment où IKEA démarrait le chantier de son magasin de
Morschwiller-le-Bas, MOBILIER EUROPEEN (200 magasins
FLY, ATLAS et CROZATIER), finalisait le démantèlement de
son groupe à travers la cession séparée des 3 enseignes. Ces
ventes ont permis plusieurs prises de position tactiques,
comme le rachat par CONFORAMA et ALINEA de 10 des
magasins FLY. Quant à ALINEA, l’enseigne a repris son
expansion après trois années de mise en sommeil. Pour ses
formats dédiés à la franchise (3 000 m²), la surface de vente a
été redimensionnée, le parcours client modifié et la part
décoration augmentée (50% des linéaires contre 20%
précédemment), vecteur de trafic supplémentaire.
Pour sa part, IKEA, star incontestée, a redressé son chiffre
d’affaires en 2014, après un exercice 2012-2013 en recul de
4,3% et confirmé 7 nouvelles implantations à l’horizon 2017.
L’enseigne, qui vise sous 5 ans une implantation à Paris
intramuros a généralisé à l’ensemble de ses magasins le selfscanning sur smartphone et peaufiné son système click and
collect.
Pour l’heure, le mouvement le plus important du début 2015
reste celui de LEROY MERLIN, qui devrait développer plus de
5 000 m² en lieu et place du parking Palacio de la Madeleine à
Paris.
Le segment du bricolage s’est aussi redressé en 2014,
enregistrant une progression de 0,8% de ses ventes. Le
rachat, longtemps en pourparlers, de MR BRICOLAGE par
KINGFISHER (CASTORAMA et BRICO DEPOT) n’aura
finalement pas lieu. Cette alliance devait concurrencer LEROY
MERLIN, leader du secteur en prenant le contrôle de plus de
40% des parts du marché français. Finalement, les contraintes
imposées par l’Autorité de la Concurrence n’ont pas permis à
KINGFISHER et MR BRICOLAGE de s’accorder.
Graphique 10
Equipement du foyer, indice de chiffre d’affaires en
volume – Variation annuelle
15%
MAC DONALD’S, marque iconique campée sur 1 340 unités
de ventes en France, est en difficulté à l’échelle mondiale, et
revoit en profondeur son modèle. Trois formats pilotes
devraient être testés en centre ville de Paris, Toulouse,
Rennes et Montpellier : MC ORIGINAL (entrée de gamme) MC
GOURMET (haut de gamme) et MC CAFE (solo corner). De
son côté, QUICK (324 unités) a ouvert un deuxième « Burger
ème
Bar by Quick » rue des Petits Carreaux dans le 2
arrondissement à Paris. Le format, testé initialement dans le
centre commercial « Qwartz », s’étend sur 150 à 200 m² et
propose une gamme restreinte de produits phares. De 5 à 10
ouvertures annuelles sont envisagées d’ici 2016. Le
challenger, BURGER KING, galvanisé par sa reconquête du
marché hexagonal, a, quant à lui, déclaré exploiter à SaintLazare le deuxième restaurant le plus fréquenté du monde
après Amsterdam. Aux 21 restaurants présents en 2014
doivent s’ajouter 14 nouvelles unités en 2015. L’enseigne, qui
entretient volontairement le flou sur ses positionnements élargit
son scope. Après Lille et Le Mans, de nombreuses villes sont
envisagées, comme Marseille, Beaune et Lyon, avec en ligne
de mire 20% de parts de marché en 2024 via 400 restaurants.
Plusieurs poids lourds potentiels envisagent de mettre le pied
sur le marché français, tel que SHAKE SHAK (100% Angus
bio) ou FIVE GUYS, tandis que l’alternatif BAGELTSEIN
accélère son développement.
A l’inverse, la restauration traditionnelle peine à reprendre ses
marques. Déjà en difficultés en 2014, HIPPOPOTAMUS réduit
sa stratégie d’expansion tandis que LA BOUCHERIE vise 200
restaurants à horizon 2018, soit 76 ouvertures supplémentaires
en 2 ans et demi.
Graphique 11
Restauration, indice de chiffre d’affaires en volume Variation annuelle
5%
10%
5%
0%
0%
-5%
-5%
-10%
Source: INSEE
www.dtz.com
-10%
Source: INSEE
Property Times
5
France Commerces T2 2015
Pieds d’immeubles Paris
Graphique 12
N°1, sinon rien ?
Paris suit une trajectoire décolérée des fondamentaux de
l’économie française. Plus de 30 millions de touristes
internationaux ont visité la Capitale en 2014, un score qui
égale 2013 et rivalise avec Londres en tête des destinations
shopping mondiales. L’augmentation des capacités d’accueil
de l’offre hôtelière haut-de-gamme/luxe accompagne d’ailleurs
la croissance des séjours de cette clientèle internationale à fort
pouvoir d’achat.
La Capitale reste une terre d’élection pour les enseignes
internationales qui souhaitent prendre pied sur le marché
français, et même un tremplin vers le reste de l’Europe. Il s’agit
de tenir, voire de verrouiller les meilleurs emplacements tout
en se plaçant en embuscade des libérations futures. Dans ces
conditions, les valeurs locatives des artères n°1 ont continué
de progresser. On notera quelques dépassements ponctuels
sur des sections de rues en continuité avec les voies n°1. En
revanche le clivage des valeurs locatives s’affirme hors du
périmètre de ces meilleures artères. Certaines portions de
voies secondaires souffrent d’ailleurs d’une vacance en hausse
et de valeurs locatives en repli.
Sur les Champs Elysées, peu de changements, en dehors de
la CDAC -purgée- des GALERIES LAFAYETTES autorisant
l’enseigne à s’étendre sur 9 738 m² en 2018.
Valeur locative prime commerce – Champs Elysées,
€/m²/an
22 000
20 000
18 000
16 000
14 000
12 000
10 000
8 000
6 000
Source: DTZ Research
Tableau 1
Valeurs locatives (€/m²/an)* - Paris
Paris
Avenue des Champs-Elysées
T2 2015
Tendance
8 000 – 21 000
Rue St Honoré
4 500 – 9 000
Effervescence croissante de la Madeleine au Marais
Avenue Montaigne
4 000 – 7 000
La valse des enseignes sur le marché parisien a
essentiellement concerné le secteur Concorde / Louvre /
Opéra et surtout le Marais.
Capucine/Madeleine
1 500 – 3 000
Rue des Francs Bourgeois
3 000 – 6 000
Le Louvre des Antiquaires, fermé, sera restructuré pour
accueillir 15 000 m² de commerces. De son côté, LEROY
MERLIN a obtenu l’agrément de la CDAC lui permettant
d’exploiter 5 059 m² Place de la Madeleine. Quant au traiteur
POTEL ET CHABOT, il ouvrira, automne 2016, place
Vendôme sur 2 600 m². Plus au sud, rue de Castiglione,
l’orfèvre émailleur FREY WILLE a pris à bail l’emplacement
libéré par PATOU (132 m²) moyennant un loyer de 5 750
€/m²/an pondérés, un loyer proche des valeurs locatives de la
rue Saint Honoré.





Source: DTZ Research*
*Ces fourchettes correspondent à des valeurs observées en
zone A (suivant la charte de pondération mise en place par
les différents conseils).
Ces valeurs, exprimées hors taxes hors charges,
s’entendent droit au bail réintégré.
Sur le micro marché du Marais, l’action est la plus intense,
laissant présager une explosion de la commercialité. Le prêt à
porter poursuit son positionnement en ordre serré. J. CREW a
ère
ainsi ouvert en mars dernier sa 1 boutique sur 138 m²
pondérés moyennant 2 900 €/m²/an, de même qu’HAN KJO
BENHAVN, sur 68 m² pondérés pour 3 089 €/m²/an, tous deux
rue des Rosiers. La venue de ARCHE, rue des FrancBourgeois -certes sur une surface réduite de 40 m²moyennant 6 250 €/m² pondérés indique la poussée des
valeurs locatives.
Côté grands formats, NATURE ET DECOUVERTE va
développer un flagship de 600 m² rue Sainte Croix de la
Bretonnerie, dans le sillage du BHV, tandis que l’arrivée
d’EATALY sur 5 000 m² se précise pour 2017.
ème
La rive gauche n’est pas en reste et la venue d’un 3
APPLE
STORE parisien – le plus grand de la Capitale - sur 1 300 m² à
Saint-Germain des Prés se précise.
www.dtz.com
Property Times
6
France Commerces T2 2015
Pieds d’immeubles - Province
Graphique 13
Lyon
Valeurs locatives artères n°1, €/m²/an
Les travaux de restructuration de l’ancienne Banque de
France, rue de la République ont débuté récemment. La
reconversion de ce site prévoit la réalisation de 2 500 m² de
surfaces commerciales. Au Nord de l’artère, haut lieu du mass
market lyonnais, GO SPORT a pris à bail 140 m² moyennant
840 €/m² pondérés tandis qu’en angle avec la rue Neuve, MAC
DONALD’S s’est positionné sur 280 m² pour 960 €/m²
pondérés. Hors des artères n°1, dont les valeurs locatives
plafonnent, les niveaux de loyers chutent à grande vitesse et
les délais de commercialisation s’étirent.
2 800
2 600
2 400
2 200
2 000
1 800
1 600
1 400
1 200
1 000
Marseille
La mutation du Nord de Marseille bat son plein, dans le sillage
d’EUROMED et d’une rénovation urbaine de 480 hectares
ciblant le vieux Marseille. Précédée par «les Terrasses du
Port », ouvert en mai 2014, la rénovation / extension de
« Centre-Bourse », verra ses livraisons s’étaler jusqu’en 2016.
L’inauguration récente des GALERIES LAFAYETTE
GOURMET est l’avant-garde d’un futur ensemble de 66
boutiques et de 6 moyennes surfaces. Ce déport du centre de
gravité au profit du Nord semble avoir figé la valse des
enseignes. Outre le concept store PMU CITY (110 m² à 1 430
€/m²/an rue de Paradis) développé par LA FRANCAISE DES
JEUX, peu de mouvements sur les artères commerçantes
phares sont à relever.
Lyon
Marseille
Lille
Toulouse
Source: DTZ Research
Tableau 2
Valeurs locatives (€/m²/an)* - Province
Province
T2 2015
Tendance
Lyon
Rue de la République
1500 - 2600
Rue Emile Zola
900 – 1 900
Rue du Pdt Edouard Herriot
Lille
Marseille
La menace du départ des GALERIES LAFAYETTE pèse
lourdement, celles-ci ayant dénoncé leur bail de la rue de
Béthune un an avant son terme. Plusieurs possibilités sont
ouvertes en dehors d’une libération pure et simple :
restructuration et libération partielle de surfaces ou négociation
du loyer sur le périmètre existant. En dehors de cet
événement, le vieux Lille reste actif, dynamisé par le prêt à
porter, à l’image de COTELAC, qui a signé pour la rue Basse
moyennant 847 €/m²/an pondérés. Rue de Béthune, MIX’S
s’est positionnée sur 48 m² pour 1 567 €/m² pondérés tandis
que le CREDIT AGRICOLE va s’étendre sur 250 m²
moyennant 1 529 €/m². Il s’agit là de valeurs locatives en retrait
des fourchettes communément observées sur ces artères.
Rue St-Ferréol
Rue Paradis



800 – 1 900


2 000 – 2 500

1 200 – 2 300

1 500 – 2 200

1 600 – 1 800
Lille
Rue de Béthune
Toulouse
Rue d’Alsace-Lorraine
Nice
Rue de Paradis
Source: DTZ Research
Toulouse
Les grandes enseignes ont répondu positivement à la
piétonisation des voies hyper centrale de la ville rose.
L’ouverture en 2016 du plus grand magasin PRIMARK de
France (7 600 m²) en partie haute de la rue d’Alsace-Lorraine
est officialisée pour la fin de l’année. Sur cette même voie,
UNDIZ MACHINE s’est, de son côté, positionnée sur 120 m²
utiles. La rareté des opportunités attise les valeurs locatives de
certaines sections de rues voisines des n°1. Ainsi, HEMA a
jeté son dévolu sur 323 m² pondérés de la rue des Changes
pour un loyer de 1 037 €/m². Quant à STARBUCKS, qui ciblait
initialement la rue d’Alsace-Lorraine, ce sera le cours FranklinRoosevelt, à la place de l’épicerie CHEZ JEAN. Plus au Nord,
rue de la Pomme, voie en intersection avec la rue d’AlsaceLorraine, le chausseur JB MARTIN s’est quant à lui, installé sur
45 m² moyennant 1 466 €/m² pondérés.
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*Ces fourchettes correspondent à des valeurs observées en
zone A (suivant la charte de pondération mise en place par
les différents conseils).
Ces valeurs, exprimées hors taxes hors charges,
s’entendent droit au bail réintégré.
Property Times
7
France Commerces T2 2015
Centres commerciaux
Graphique 14
« Only big ones will survive »
Indice de fréquentation des centres commerciaux, %,
glissement annuel
L’embellie des fréquentations constatée de mars 2013 à
septembre 2014 ne s’est pas confirmée en fin d’année. La
cassure de l’indice dès janvier, amplifiée par un mois de mars
2015 très difficile a mis à mal les pronostics enthousiastes du
début d’année (graphique 14).
A l’échelle du parc français, seule une minorité de centres
commerciaux est armée pour résister aux turbulences d’une
consommation sans ressort. Les plus résistants développent
une masse critique de surfaces de ventes au cœur de zones
de chalandises à forts revenus.
Quelques démarrages récents peinent encore à atteindre leur
vitesse de croisière, comme « Le Millénaire », en cours de
repositionnement, sur un mix merchandising plus mass market.
D’autres, tels « Aéroville » s’approchent de leur objectif (7,5
ère
millions de visiteurs la 1 année contre 8 visés). De son côté,
«Qwartz» (67 000 m²), inauguré en avril 2014, a si bien
démarré qu’une extension de 25 à 40 000 m² est d’ores et déjà
en cours de réflexion. Pour les « Terrasses du Port », ouvert
en mai 2014, 8 millions de visiteurs ont fréquenté ce centre de
61 000 m² en 8 mois, un chiffre en ligne avec l’objectif
prévisionnel.
Les grandes foncières concentrent aujourd’hui leurs efforts sur
le maintien au top de leurs actifs matures, à l’image de la
rénovation de « Belle Epine », achevée en avril 2015 ou de
«O’Parinor ». Ce dernier affiche d’ailleurs une progression de
30% de sa fréquentation, boostée par l’arrivée de PRIMARK.
6
4
2
0
-2
-4
-6
-8
Source: CNCC
Graphique 15
Livraisons de centres commerciaux, m²
600
500
400
300
200
100
Le rythme des inaugurations reste soutenu
Loin de fléchir, les inaugurations de nouvelles surfaces
demeurent importantes. En 2014, plus de 185 000 m² de
centres commerciaux sont sortis de terre. Sur les 5 premiers
mois de l’année 2015, le volume des créations avoisine
125 000 m², contre 165 000 m² à la même période de 2014.
(graphique 15).
Dernières ouvertures marquantes de 2015, le centre « E.
LECLERC » (42 000 m²) à Barjouville (28), le « Jeu de
Paume » (23 000 m²) à Beauvais (60) ou encore « Avaricum »
(12 000 m²) à Bourges (18).
D’un coté, les extensions /rénovations montent en intensité,
effet des chantiers de « Belle Epine », du « Forum des Halles »
et d’« Euralille ». De l’autre, plusieurs livraisons de grands
gabarits interviendront fin 2015, comme « Polygone Riviera »
(71 000 m²) ou « Les Saisons de Meaux » (30 000 m²). Cette
combinaison pourrait contribuer à faire culminer les livraisons
de l’année 2015 à plus de 500 000 m².
0
Création
Extension/Rénovation
Source: DTZ Research
Tableau 3
Valeurs locatives prime en centres commerciaux €/m²/an*
T2 2015
CC Prime
CC
secondaire
Centres super
régionaux
1 500 – 1 700


Centres régionaux
1 000 – 1 200






€/m²/an
Grands centres
600 - 800
Petits centres
400 - 600
Source: DTZ Research
*Sur la base d’une cellule d’une surface comprise entre 150 et 200 m²
Des loyers au cordeau
Hors des centres commerciaux primes, pour lesquels même
les enseignes générant fréquentation et rendements négocient
âprement les loyers, la donne change dès lors qu’il s’agit
d’actifs moins puissants commercialement. Pour nombre de
centres commerciaux en perte de vitesse, les renégociations
des conditions locatives sont monnaie courantes afin de
contenir les taux d’efforts dans des limites raisonnables.
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Property Times
8
France Commerces T2 2015
Moins de chantiers à l’horizon
Graphique 16
La production de mètres carrés en centres commerciaux à
l’horizon 2017 approche 800 000 m² actuellement en chantier.
Ce volume correspond presque exactement au temps de
passage du précédent exercice, mais sitôt le gros des
livraisons du second semestre 2015 passé, le rythme se réduit
(graphique 16).
Centres commerciaux en chantier fin mai 2015,
en milliers de m²
400
350
300
Une forte proportion d’extensions/rénovations, actuellement en
attente de mise en chantier, devrait être lancée dès le second
semestre. Elles correspondent aux cycles de travaux et de
mise à niveau des actifs détenus par KLEPIERRE, UNIBAILRODAMCO ou encore CARMILA.
250
Ce fléchissement apparent du pipeline s’accompagne d’ailleurs
d’une diminution des permis de construire pour des surfaces
commerciales. Après une année 2015 potentiellement élevée
du côté des livraisons, ce ralentissement contredirait pour un
temps les voix alarmistes quant au risque de surproduction de
mètres carrés commerciaux en France. Cette production
nouvelle est qualifiée à tort d’excessive compte tenu de la taille
du parc existant, l’un des plus vastes à l’échelle européenne
(cf DTZ Research European Shopping Centres guide – Nov
2014).
0
200
150
100
50
Juin-Dec 2015
2016
Création
2017
Extension/Rénovation
Source: DTZ Research
Graphique 17
Centres commerciaux en chantier fin mai 2015 par région,
m²
Région PACA en tête des chantiers en cours
En 2015, le centre de gravité des livraisons se déplace vers le
Sud. La région PACA continue d’occuper le devant de la scène
à travers la livraison prochaine de « Polygone Riviera » à
Cagnes-sur-Mer (06), totalisant 71 000 m² GLA et 150
boutiques. De son côté, l’extension/rénovation de « Centre
Bourse » à Marseille doit augmenter les niveaux actuels de
fréquentation.
Grand gabarit très attendu pour 2016, « Forum IKEA
Ametzondo », à Bayonne (64) développera, quant à, lui 76 000
m².
L’Ile-de-France n’est pas en reste, avec les « Saisons de
Meaux » (77). Commercialisé à plus de 90%, ce centre de
30 000 m² sera inauguré en Octobre.
A Paris, plusieurs têtes d’affiche accompagnent la mutation du
Nord-Est parisien : l’extension / rénovation du « Forum des
Halles », actif stratégique générant plus de 45 millions de
visites annuelles, « Vill’Up », et « Boulevard Macdonald »,
ème
dans le 19
arrondissement.
Autres
21%
PACA
37%
Aquitaine
14%
800 000 m²
Ile-deFrance
28%
Source: DTZ Research
Tableau 4
Principaux projets de centres commerciaux en chantier (Opérations de restructuration et extensions incluses)
Centre commercial
Commune
Propriétaire
Surface
Ouverture
prévisionnelle
Polygone Riviera
Cagnes-sur-Mer (06)
Unibail-Rodamco
71 000 m²
2015
Les Saisons de Meaux
Meaux (77)
Immochan
30 000 m²
2015
Boulevard Macdonald
Paris (75)
Altaréa-cogedim
28 000 m²
2015
Nice One
Nice (06)
Inter-Ikea
28 000 m²
2015
Forum IKEA Ametzondo
Bayonne (64)
Inter-Ikea
76 000 m²
2016
Forum des Halles
Paris (75)
Unibail-Rodamco
66 300 m²
(dont ext° 11 400 m²)
2016
Source: DTZ Research
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Property Times
9
France Commerces T2 2015
Retail Parks
Graphique 18
Centre contre périphérie
Chiffre d’affaires dans le commerce spécialisé,
Contre toute attente, les retail parks de périphérie ont tiré leur
épingle du jeu en 2014, affichant une surprenante résistance
de leurs chiffres d’affaires. Les retail parks (-0,2%) ont ainsi
limité les replis aux côtés des centres-commerciaux de
périphérie (-0,1%). Cette tendance se poursuit d’ailleurs au
ers
cumul des quatre 1 mois de l’année 2015 malgré le sursaut
encourageant du mois d’avril (graphique 18).
%, évolution annuelle – cumul Janv.-avril 2015
Cette fracture centre / périphérie est d’autant plus contre
ers
intuitive qu’en 2008-2009, les retail park avaient été les 1
touchés par le ralentissement de l’activité commerciale. S’en
est suivie une désaffection soudaine des grandes enseignes,
recentrant leurs stratégies d’expansion sur les formats jugés
les plus sûrs en se désengageant des créations pures en retail
park.
Outre une production de mètres carrés contenue comparée
aux années 2008-2011, cette apparente résilience masque un
marché à 2, voire 3 vitesses. Les meilleurs retail parks, assis
sur une solide zone de chalandise, ne faiblissent pas ou peu.
Ceux-ci tirent profit à plein d’une clientèle récurrente plutôt
captive. D’autres actifs, plus petits ou moins bien positionnés
accusent le coup et nécessitent des réajustements. Enfin, un
certain nombre souffrent d’une évasion commerciale au profit
de sites plus attractifs et sont en perte de vitesse.
L’ouverture prochaine de «Waves », à Metz (57), illustre en
tout cas l’intérêt renouvelé des grandes enseignes habituées
du format, mais aussi le positionnement de nouvelles venues
telles que NAF NAF, SAN MARINA ou SWAROVSKI.
0,0
-0,2
-0,4
-0,6
-0,8
-1,0
-1,2
-1,4
-1,6
Retail-parks
Pieds
CC de centre
d'immeubles
ville
CC de
périphérie
Source: PROCOS
Tableau 5
Valeurs locatives prime en retail parks, €/m²/an
Tranche de surface
T2 2015
Tendance
300 – 400 m²
180 - 220
500 – 750 m²
160 - 180
800 – 1 500 m²
130 - 150
Plus de 1 500 m²
120 - 140




Source: DTZ Research
Valeurs locatives stables
Les valeurs locatives des ensembles dotés des meilleurs flux
progressent à la marge. La donne est différente dès lors qu’il
s’agit de produits plus secondaires, de créations pures ou de
zones de chalandises plus difficiles : les délais de
commercialisation s’étirent, avec à la clef mesures
d’accompagnement et/ou une progressivité des loyers.
Moins de grands gabarits à livrer prochainement
La production de retail parks des années 2011 et 2012, audelà des 300 à 400 000 m² livrés chaque année parait révolue.
Les m² anticipés vont de paire avec une diminution des très
grands gabarits. Outre les inaugurations de Waves » à Metz
(57) et plus récemment de « Enox » à Gennevilliers (92), les
tailles chutent rapidement et nombre d’opérations en cours
correspondent à des repositionnements de parcs d’activités en
perte de vitesse.
Tableau 6
Ouvertures récentes de retail-parks
Retail-park
Commune
Propriétaire
Surface
Mois
d’ouverture
Waves ActiSud
Metz (57)
Compagnie de Phalsbourg
38 500 m²
octobre 2014
Enox
Gennevilliers (92)
Compagnie de Phalsbourg
26 300 m²
mai 2015
Source: DTZ Research
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Property Times
10
France Commerces T2 2015
Un format arrivé à maturité
Graphique 19
Le rythme des livraisons ralentit mais le pipeline est loin de se
tarir et approche 220 000 m² actuellement en chantier livrables
au cours de ces 2 prochaines années. Les opérations dans les
cartons avoisinent les 800 000 m² à livrer d’ici 2017, mais
celles dotées de leur agrément CDAC/CNAC sont moins
nombreuses (500 000 m²). A cet égard plusieurs projets
d’envergure se sont vus refuser leurs autorisations, ont été mis
en stand bye, redimensionnés, voire totalement abandonnés.
Retail parks en chantier fin mai 2015, en milliers de m²
140
120
100
80
60
40
Les créations de nouveaux retail parks s’arriment en priorité
aux flux récurrents d’une zone établie, limitant au maximum les
prises de risques. Les restructurations et requalifications sur
l’existant demeurent rares et plus complexes à mener
(graphique 19).
Loin s’assombrir le paysage, ce ralentissement du niveau de
production traduit, non seulement, la sécurisation des pré
commercialisations de retail parks mais aussi l’attention portée
au mix merchandising.
Moins de très grands formats
20
0
Juin-Dec 2015
Création
2017
Source: DTZ Research
Graphique 20
Répartition géographique des retail parks en chantier fin
mai 2015, m²
Plusieurs grands gabarits de retail park sont actuellement en
chantier, à l’image de « La Petite Madelaine » à Tours (31), de
« l’Eco Park d’Aquitaine » à Saint-André de Cubzac (33) ou de
« SuperGreen » à Terville (28). Comme pour les chantiers en
cours, la taille moyenne des opérations diminue rapidement,
avec une majorité d’opérations d’une surface totale inférieure à
15 000 m².
Si l’Ile-de-France domine en nombre et en surfaces les projets
en cours de développement, la dynamique des chantiers en
cours concerne les régions Ouest et Sud Ouest. Plusieurs
grandes opérations franciliennes, attaquées en CDAC, en
CNAC, ou mises en stand-by expliquent une partie de ce
mouvement (graphique 20).
2016
Extension/Rénovation
Autres
11%
Ile-deFrance
13%
MidiPyrénées
26%
220 000 m²
Pays-de-laLoire
14%
Aquitaine
16%
PoitouCharente
20%
Source: DTZ Research
Tableau 7
Principaux projets de retail-parks en chantier
Retail-park
Commune
Investisseur
Surface
Ouverture
prévisionnelle
Eco Park d’Aquitaine
Saint-André de Cubzac
(33)
CFA Atlantique
35 000 m²
2015
SuperGreen
Terville-Thionville (57)
Frey
28 000 m²
2015
Montagnes Ouest
Champniers (16)
CFA Atlantique
22 000 m²
2015
Promenade 31
Fenouillet (31)
Mercialys
24 000 m²
2015
La Petite Madelaine
(ex Open sky)
Chambray les Tours (31)
Compagnie de Phalsbourg
31 200 m²
2016
Source: DTZ Research
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Property Times
11
France Commerces T2 2015
Marché de l’investissement
Graphique 21
Le marché bat au rythme des centres commerciaux
Investissement en commerce, milliards d’euros
Culminant à plus de 2,1 milliards d’euros d’investissements
depuis le début de l’année, le compartiment commerce
prolonge l’explosive ascension de 2014 (6,4 milliards d’euros).
Ce montant surpasse, à lui seul, plusieurs exercices entiers.
Par contraste, le deuxième trimestre a commencé sur une note
très calme (graphique 21).
7
Ce volume d’investissement considérable est aussi très
déséquilibré. La seule absorption du néerlandais CORIO par
KLEPIERRE, officialisée en avril soutient plus de la moitié des
engagements en commerce. Réalisée à travers une offre
publique d’échange des titres de CORIO, cette transaction,
valorisée à hauteur de 6 milliards d’euros, comporte un
portfolio français estimé à 1,2 milliard d’euros. KLEPIERRE,
désormais « pure player » européen va ainsi consolider et
développer ses positions en France.
1
Ce gigantisme des grandes manœuvres autour des centres
commerciaux résulte d’un triple mouvement :
• La concentration autour des seuls actifs dotés d’une masse
critique pour délivrer un rendement sécurisé ;
• Le pilotage de vastes campagnes de CAPEX et de
repositionnements pour les centres dotés des meilleures zones
de chalandise ;
• L’arbitrage des centres jugés les moins stratégiques.
Soit une sécurisation des périmètres de détensions aux seuls
« jumbos » du marché.
Si le deal KLEPIERRE / CORIO écrase le marché de
l’investissement, les actifs unitaires ne sont pas totalement en
reste. Deux autres centres commerciaux de premier ordre ont
changé de main: « Nicétoile », vendu à ALLIANZ pour un
montant de plus de 300 millions d’euros et la moitié de
«Qwartz», cédé à ALTAREA. Compte tenu de la taille et de la
qualité des produits proposés à la vente sur le marché, il
pourrait s’agir d’un avant-gout du reste de l’année.
6
5
4
3
2
0
T1
T2
T3
T4
Sources : Immostat, DTZ Research, données T2 2015 provisoires
Graphique 22
Part des investissements en commerce dans les
investissements en France, milliards d’euros
7
6
5
4
3
2
1
0
40%
30%
20%
10%
0%
Investissements en commerce
Part du commerce dans les investissements en France
Sources : Immostat, DTZ Research, données T2 2015 provisoires
Graphique 23
L’aiguille s’affole
Le commerce concentre, au début de l’année 2015, le tiers des
investissements en immobilier d’entreprise banalisé. Ce ratio
inédit reflète surtout la densification des patrimoines des
leaders des centres commerciaux, tirant la jauge du
compartiment commerce vers le haut. L’absorption de CORIO
mise à part, le commerce représente 20% du volume total, un
chiffre en baisse par rapport au record de 2014 (27%), mais
nettement supérieur au ratio moyen de 16% constatés entre
2004 et 2013 (graphique 22).
L’hyper concentration à l’œuvre
Autre marqueur de cette concentration exacerbée du marché,
les portefeuilles nationaux confirment leur suprématie,
avoisinant en moins d’un semestre le volume acté au cours de
l’exercice 2014 dans cette catégorie (graphique 23).
Investissement en commerces selon la localisation,
milliards d’euros
100%
80%
60%
40%
20%
0%
Ile-de-France
Province
Portefeuilles nationaux
Sources: Immostat, DTZ Research, données T2 2015 provisoires
Même en excluant le méga deal CORIO, les montants investis
en province dépassent ceux de l’Ile-de-France. Au-delà du
poids de la transaction « Nicétoile », l’élargissement de la
géographie des acquisitions se confirme.
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Property Times
12
France Commerces T2 2015
Centres commerciaux : combien de divisions ?
Graphique 24
En monopolisant 90% des investissements, tout se passe
comme si les engagements en centre commerciaux tarissaient
l’investissement sur les autres typologies de commerces :
pieds d’immeubles et retail park se tiennent à distance, tant en
termes de montant unitaire que de volume (graphique 24).
Volume investi en commerce par type d’actif,
On ne dénombre ainsi qu’une seule acquisition de retail park :
celle par PATRIMOINE ET COMMERCE d’un portefeuille de
32 700 m² en périphérie d’Alençon, estimé à 20 millions
d’euros. En dehors de cette transaction, les ventes ont porté
sur des cellules commerciales disparates.
Même horizon clairsemé du côté des pieds d’immeubles. Paris
reste champion dans cette typologie, avec l’acquisition d’un
immeuble mixte bureaux/commerces rue du Faubourg-SaintHonoré, mais le scope se déporte vers des agglomérations de
taille moyenne. En témoigne l’acquisition d’un portefeuille de 7
commerces en centre ville d’Angers pour un montant de l’ordre
de 20 millions d’euros.
Foncières « pure players » à l’honneur
Stars prévisibles au tableau des d’investisseurs, les foncières
françaises et européennes spécialistes des centres
commerciaux concentrent 70% des engagements. En seconde
position, fonds et véhicules d’investissement totalisent 545
millions d’euros d’acquisitions. En dehors de « Nicétoile »,
acquis par ALLIANZ REAL ESTATE, les montants unitaires
décroissent rapidement, attisant la concurrence entre fonds sur
les lots intermédiaires (graphique 25).
En termes de flux de capitaux, l’acquisition la plus significative
revient aux Etats-Unis, avec le « Queen » des ChampsElysées, cédé à THOR EQUITIES pour un montant estimé à
70 millions d’euros.
De leur côté, banques, assurances et fonds de pension sont
restés pour l’heure en retrait de la mêlée mais plusieurs
acteurs, chinois notamment, sont placés en embuscade.
Compte tenu des actifs et des portefeuilles présents
actuellement sur le marché, la donne devrait changer dans les
mois à venir, avec, à la clé, un rééquilibrage mécanique de la
taille des deals.
Contraction des taux à son comble
La compression des taux de rendement franchit de nouvelles
frontières, approchant leurs points bas de 2007 (graphique 26).
Les emplacements prime de pieds d’immeubles parisiens
perdent 25 points de base pour s’établir à 3,50%. Pour des
centres commerciaux super prime, la baisse, de l’ordre de 10
points de base, situe le rendement de ces actifs stratégiques à
4,10%.
milliards d’euros
100%
80%
60%
40%
20%
0%
Commerces de centre-ville Centres commerciaux
Retail-parks
Autres
Sources: Immostat, DTZ Research, données T2 2015 provisoires
Graphique 25
Volume investi par type d’acquéreur, milliards d’euros
100%
80%
60%
40%
20%
0%
Corporate
Assurances/Banques
Investisseurs privés
Fonds d'investissement
Foncières
Autres
Sources: Immostat, DTZ Research, données T2 2015 provisoires
Graphique 26
Taux de rendement prime
7%
6%
5%
4%
3%
2%
1%
0%
5,25%
4,10%
3,50%
2008
2009
2010
2011
Centre Ville Paris
2012
2013
2014
CC Super prime
S1
2015
Retail-parks Nvlle géné.
Il en va autrement des retail-parks, stabilisés à 5,25%. Cette
classe d’actif, qui a démontré sa résistance dans un contexte
macro économique dégradé, se heurte davantage à la rareté
de produits de premier ordre qu’à l’aversion au risque des
investisseurs.
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Source: DTZ Research
Property Times
13
France Commerces T2 2015
Définitions
Centre commercial :
Surface GLA :
Il se définit comme un ensemble d'au moins 20 magasins et
services totalisant une surface commerciale utile (dite surface
GLA) minimale de 5 000 m², conçu, réalisé et géré comme une
entité.
Surface totale louée aux commerçants comprenant l’ensemble
de cette surface (vente + réserve) sans déduction de trémie ou
poteau et calculée entre les axes des murs mitoyens avec les
parties privatives, et les nus extérieurs des murs mitoyens
avec les parties communes. Ce sont les usages en matière de
centres commerciaux.
Centres commerciaux super régionaux :
Centres commerciaux dont la surface GLA est supérieure à
80 000 m² et/ou totalisant au moins 150 magasins et services.
Centres commerciaux régionaux :
Centres commerciaux dont la surface GLA est supérieure à
40 000 m² et/ou totalisant au moins 80 magasins et services.
CNCC :
Le Conseil National des Centres Commerciaux est
l’organisation professionnelle française fédérant les acteurs qui
participent à la promotion et au développement des centres
commerciaux : promoteurs, propriétaires, gestionnaires,
enseignes, prestataires et groupements de commerçants.
Surface hors œuvre nette (SHON) :
Somme des surfaces égales à la surface hors d’œuvre brute
(SHOB), après déduction des surfaces de combles et soussols non aménageables ni exploitables pour l’habitation (ou
pour des activités professionnelles, des balcons, des surfaces
non closes et des espaces de stationnement).
Taux de rendement prime :
Ensemble des surfaces neuves à construire et en chantier
avec ou sans autorisations (PC et agréments) et non encore
livrées.
Grands centres commerciaux :
Centres commerciaux dont la surface GLA est supérieure à
20 000 m² et/ou totalisant au moins 40 magasins et services.
Indice de fréquentation des centres commerciaux :
Afin d’analyser les flux de fréquentation des centres
commerciaux, le CNCC suit, depuis octobre 2006, un panel de
près de 60 centres équipés d’un système de comptage. Ce
panel se compose de 39% de Centres Commerciaux
Régionaux, 45% de Grands Centres Commerciaux et 15% de
Petits Centres Commerciaux.
Indice de performance des centres commerciaux :
Analyse mensuelle des chiffres d’affaires des centres
commerciaux réalisée par le CNCC au niveau global, par
typologie de centres et par secteurs d’activités.
Le panel, réactualisé chaque année, comprend actuellement
139 centres et couvre 8 000 commerces.
Petits centres commerciaux :
Centres commerciaux dont la surface GLA est supérieure à 5
000 m² et/ou totalisant au moins 20 magasins et services.
Retail park :
Anglicisme du parc d’activités commerciales qui se définit
comme étant un ensemble commercial à ciel ouvert, réalisé et
géré comme une unité. Il comprend au moins 5 unités locatives
et sa surface est supérieure à 3 000 m² SHON (surface
construite).
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Property Times
14
EMEA
France
Heading
Heading
John Forrester
Chief Executive
+44 (0)20 3296 2002
[email protected]
Antoine Derville
Président
+33 (0)1 49 64 90 70
[email protected]
Name
Title
+44 (0)20 3296 3820
[email protected]
Name
Title
+44 (0)20 3296 3820
[email protected]
Agency
Investissement
Valuation
Marc-Henri Bladier
Directeur Général
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Directeur
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