1. PNL et psychothérapie

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1. PNL et psychothérapie
Métaphore
n°50
PNL ET PSYCHOTHERAPIE : QUEL RAPPORT ?
En parcourant, il n’y a pas très longtemps, l’échange de couriels entre PNListes, il m’a semblé que
le flou qui entoure le rapport entre la PNL et la psychothérapie avait une ampleur que je ne
soupçonnais pas.
J’ai donc pensé qu’il pouvait –être utile d’apporter ma (modeste) contribution.
Un petit historique
J’ai eu la chance de rencontrer la PNL très tôt. Grâce à une libraire de talent : Anne Valentin qui
avait sélectionné « The Structure of Magic » pour le présenter à la curiosité des participants lors
d’un congrès d’Analyse Transactionnelle et aux hasards de la vie qui m’avait orientée,
précédemment vers des études poussées en Anglais. J’étais déjà psychothérapeute et je continuais à
me former à l’Analyse Transactionnelle. Suite à cette lecture, je me suis inscrite à une formation à
la PNL aux États Unis et j’ai assisté aux tous premiers séminaires californiens donnés par John
Grinder, Richard Bandler et une équipe de pionniers qui venaient apporter leur contribution (dont
le tout jeune Robert Dilts !)
À cette époque (1981,82,83, etc.), le discours de Richard et de John était tout à fait clair : « nous ne
sommes pas des psychothérapeutes ». On pouvait même détecter facilement une touche de
condescendance vis-à-vis de cette profession. J’ai entendu plusieurs fois Richard parler de
« psychothéologies » en évoquant les théories psychothérapeutiques.
Cela peut surprendre mais, si on se replace dans le contexte, c’est assez logique. Eux qui n’étaient
pas des « psy » avaient réussi à faire « aussi bien » que Fritz Perls, et Virginia Satir ! Dans ces
conditions, à quoi bon faire toutes ces études ? La PNL suffisait ! (Je précise que je ne partage pas
ce point de vue, je cherche seulement à faire part de ce que j’ai pu voir, entendre et comprendre).
À cette époque, Bandler et Grinder savaient très bien que la psychothérapie était une application de
la PNL et qu’il y en avait et en auraient bien d’autres, tout aussi intéressantes. Nous l’avons entendu
répéter maintes fois.
D’ailleurs, dès le début des années 80 (et non pas plusieurs années après), d’autres modélisations
dans des champs différents (notamment l’entreprise et l’éducation) avaient déjà été effectuées. J’ai
assisté au cours du Praticien (qui durait un mois en résidentiel) à des cours du soir par un spécialiste
de l’éducation des enfants.
Au cours de mes nombreux séjours aux États-Unis pour continuer à me former j’ai rencontré et
travaillé avec tous les grands noms de la PNL et j’ai eu l’occasion d’échanger avec eux maintes
fois. Ce point de vue était celui de tous, même celui de Leslie Cameron Bandler , qui utilisait la
PNL dans un cadre de relation d’aide et qui était sans conteste, la plus « psy » de l’équipe.
On peut aussi rappeler que c’est par un concours de circonstances fortuit que Richard Bandler a été
amené à observer Fritz Perls.
John Steven (le futur Steve Andréas) venait de remporter un succès énorme avec son ouvrage sur la
Gestalt. Un éditeur Californien espérant surfer sur la vague de l’engouement pour cette méthode
envoya un jeune homme qui travaillait pour lui observer le « pape » de la Gestalt Thérapie (Fritz
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lui-même) dans le but d’utiliser ces informations pour réitérer ce succès libraire. Le jeune homme,
vous l’aurez compris était Richard Bandler !
Richard fut fasciné, mais peut-être l’eut-il été tout autant si on l’avait envoyé observer un Steve
Jobs ou un Bill Gates (avec des suppositions, l peut tout imaginer) et la PNL aurait très bien pu
naître dans ces conditions … En effet, l’idée est la même : comment font les personnes qui sont
particulièrement « douées » pour faire ce qu’elles font.
Alors pourquoi se demande-t-on si la PNL est ou pas une psychothérapie?
Il est clair que, quoi qu’il en soit, il ne s’agissait ni de Steve Jobs ni de Bill Gates et les trois
premiers modèles observés ont été des psychothérapeutes. C’est à partir de la modélisation de leurs
talents que la PNL a été conçue.
Pour les besoins de notre propos, on peut classer ce qui en a résulté en deux catégories : ce qui
concerne tout le monde et ce qui concerne le champ de la psychothérapie.
1) La PNL pour tous.
En observant nos trois grands thérapeutes on a modélisé un certain état d’esprit, une
philosophie de la vie et des relations humaines qui fonde l’approche et qui a été résumée
sous la forme de quelques incontournables « présupposés ». Par ailleurs, on a également
hérité de tout un ensemble de méthodes et de techniques pour communiquer avec efficacité
(rapport, méta modèle, positions de perceptions, etc) et d’une conception simple et claire de
ce qu’est le changement avec les notions d’état présent et d’état désiré. Citons ici aussi un
ensemble de moyens très simples et très opérationnels pour comprendre comment nous
pensons, apprenons, mémorisons, etc. Mais n’oublions surtout pas l’essentiel : la méthode
elle-même qui a été élaborée au fur et à mesure et qui a permis la modélisation de tout
savoir-faire susceptible d’intéresser une personne ou une autre quel que soit le champ dans
lequel on l’utilise !
2) La PNL à connotation psychothérapeutique
Nous avons également hérité d’un ensemble de « techniques », « protocoles », « rituels »,
directement inspirés du travail thérapeutique de nos trois modèles de départ et qui
s’appliquent très directement dans le champ de la relation d’aide, par exemple le fameux
« Changement d’histoire » et autres techniques utilisant la régression ou abordant de sujets
« ciblée psy » comme le pardon, le deuil, etc.
Si nous nous résumons, il est clair que si une grande partie de la PNL concerne, potentiellement,
tout le monde, certains protocoles se trouvent clairement dans le champ de la Psychothérapie. Que
faire d’un Réimprinting en entreprise ou dans une salle de classe ?
Ceci nous amène donc à nous demander s’il est opportun d’enseigner ces techniques à tout le
monde ou s’il faut séparer les publics lors des formations ?
Faut-il séparer les publics lors des formations ?
A l’évidence, Grinder et Bandler avaient été amenés à se poser cette question. En effet, les grands
groupes réunis dans les salles de l’université de Santa Cruz en Californie étaient loin d’être
composés exclusivement de psychothérapeutes. Je dirai même qu’il ne s’agissait pas, loin de là, de
la majorité ! A cette époque le Reimprinting n’existait pas mais le Changement d’histoire si. Le
discours était le suivant : quelle que soit votre profession, vous êtes votre meilleur outil. Vos
limitations sont dans votre modèle du monde et vous avez tout intérêt à en repousser les frontières
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pour accroître votre efficacité. Il s’agissait donc d’utiliser ces protocoles en tant que sujet, même si,
par la suite, on ne s’en servait pas dans sa profession.
Il existe aussi un autre argument en faveur de la mixité des groupes d’apprenants. C’est celui que je
préfère parce qu’il est au cœur de ce qu’est la PNL : une méthode générative.
Lorsqu’on apprend des protocoles, on apprend essentiellement des structures qui peuvent être
recombinées entre elles à l’infini. Il n’y a pas de limites à la possibilité d’en inventer de nouvelles.
Pour prendre un exemple simple, avec une modification de structure modeste, on peut faire un
Changement de l’histoire professionnelle de quelqu’un en coaching ou même, de façon
« conversationnelle », dans le bureau d’un manager créatif. A partir d’un certain degré
d’intégration, on utilise rarement de techniques « toutes faites ». Les éléments enregistrés sont
disponibles pour des utilisations créatives dans des contextes très variés.
On peut donc considérer qu’il ne faut pas priver les apprenants des protocoles qui mettent en
évidence ces différentes structures qui ne se trouvent pas dans d’autres et dont ils pourront tirer
profit, non seulement pour leur propre bénéfice mais aussi dans leur profession, quelle qu’elle soit.
Y a-t-il un inconvénient à mélanger les professions dans un cursus complet ?
Il est clair que, présentée dans son ensemble, la PNL suscite beaucoup d’enthousiasme et qu’un
nombre non négligeable de participants rêve de devenir psychothérapeute pour pouvoir susciter
chez les autres ces merveilleux changements qu’ils ont vécus et été capables de provoquer lors des
exercices. On peut donc craindre que les personnes ne s’orientent trop rapidement vers une
profession choisie « sur un coup de tête ». Souvenons-nous d’ailleurs, qu’à l’école, quand la
maîtresse est gentille, beaucoup d’enfants se découvrent une vocation d’enseignant! Ces vocations
trouvent ou non une issue concrète. D’autre part, dans la mesure où l’on permet aux participants de
réfléchir à leurs motivations, il est naturel que certains changent d’orientation professionnelle.
Et ces choix s’affinent au cours du temps. L’inconvénient majeur pourrait être que les personnes ne
s’imaginent que ce qu’elles ont appris suffit à l’exercice de la psychothérapie.
. Le rôle de l’enseignant est de rendre les choses claires et de les répéter souvent : une formation à
la PNL (Technicien, Praticien, Maître Praticien) ne constitue pas une formation à la psychothérapie.
Si on veut changer de métier, il faut se former ! Il faut aussi expliquer pourquoi on apprend des
techniques qui ne sont applicables directement que dans le champ de la relation d’aide, dans quelle
mesure elles peuvent être utiles à chacun et dans quelle mesure il est inapproprié de s’en servir.
Bien entendu, il ne s’agit que de mon point de vue en ce qui concerne l’enseignement certifiant.
Cela n’empêche nullement de proposer des cursus spéciaux pour des psychothérapeutes, et , bien
sûr, des séminaires ciblés pour des professions déterminées,
Tout d’abord pour des personnes qui sont déjà formées à la PNL (Praticien ou Maître Praticien) et
qui peuvent vouloir faire une formation poussée concernant le métier qu’elles exercent ou qu’elles
se destinent à exercer. Celles là connaissent bien la PNL, sa philosophie et ses méthodes de base.
Elles peuvent alors acquérir les savoir-faire spécifiques qui ont déjà été mis au point par des experts
de leur profession et en tirer un profit immédiat.
Par ailleurs, un grand nombre de personnes ne voient pas l’intérêt d’une formation certifiante et
désirent acquérir rapidement les moyens les plus adaptés pour être plus à l’aise dans leur profession.
Les formations de courte ou moyenne durée répondent à ces attentes.
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Josiane de Saint-Paul
Enseignant certifiée en PNL par John GRINDER et Richard BANDLER, Josiane de Saint-Paul a
travaillé avec tous les pionners de la PNL. Elle est à l’origine de l’IFPNL (en 1983) qu’elle dirige
encore aujourd’hui.
Psychothérapeute, elle utilise depuis plus de vingt cinq ans les outils de changement les plus
efficaces pour remplacer les histoires qui rendent leurs inventeurs malheureux par des croyances
plus positives qui transforment leur vie !!!
Elle est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages sur la PNL dont le premier français en 1984 :
« Derrière la Magie » et « Choisir sa vie » sur un thème très voisin de celui qui nous intéresse
présentement.
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