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LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 14 MARS 2014
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WEEKEND
CULTURE
Génération Mawazine
À la recherche de
la nouvelle star
● Le samedi 15 mars, Génération Mawazine qui donne aux talents la possibilité de
montrer ce dont ils sont capables, mettra fin à la période des castings à Rabat.
L’aventure musicale pourra ainsi commencer, mais pour aboutir à quoi ? p.26-27
Marsil fait ses jeux au Grand
comptoir
p.28
PORTRAIT
Gnawa Click. Une musique
universelle en un clic
p.29
ZOOM
Les talents d’Elbilia
p.30
TENDANCES
Les cheveux «Wella»
de Myriam Fares
p.32
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 14 MARS 2014
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Culture
BILLET
Jihane Bougrine
[email protected]
De l’audio et une
pharmacie
I
l a l’air d’un médicament mais ce
n’est pas ce que vous croyez. Il
s’agit sûrement d’une prescription
contre les mauvais sons, tout le
commercial que l’on subit à longueur
de journées ou encore un médicament contre les maux de tête incessants ou la mauvaise humeur. Ce médicament s’appelle Audiopharmacy et
ce groupe a débarqué des États-Unis
pour une tournée au Maroc. Pour leur
première fois en Afrique, ce groupe à
mi-chemin entre le hip-hop et le reggae, mélange les sons et les genres
en fédérant les gens. À chaque passage, cette troupe, composée de 5
musiciens et accompagné pour l’occasion par l’excellent Jamal Nouman
Trio (avec Jamal Nouman himself) et
son percussionniste déjanté, Mehdi El
Kindi, fait un tabac. Originaires de San
Francisco, les musiciens qui composent le collectif Audiopharmacy sont
DJ, producteurs, photographes, musiciens, écrivains et activistes et aussi
différents les uns des autres musicalement que culturellement. Du rap, du
chant tribal, des percussions imaginées et faites à la main, le batteur se
balade, la bassiste change d’instrument, chacun semble faire ce qu’il
veut au rythme de la musique, mais
tout est parfaitement maîtrisé. Du
Boultek de Casablanca au complexe
culturel de Fès Al Houria en passant
par le complexe culturel Fkih Lamnounni de Meknès et le cinéma Hollywood de Salé, ils ont sillonné les
salles marocaines parrainés par le département culturel de l’ambassade
des États-Unis. Après la même expérience avec les Boston Boys en décembre dernier, qui avaient fait une
magnifique fusion amazigh-country
avec Foulane et Abdellah Miry, l’ambassade récidive avec Audipharmarcy et Jamal Nouman Trio. Un mélange explosif qui a fait beaucoup de
●
bien à la world fusion…
● Génération Mawazine est à l’affut des stars de demain et des groupes originaux qui pourraient succéder aux éternels Hoba Hoba Spirit
ou encore Mazagan, ou H-Kayne.
À la recherche de la
nouvelle star
● Le samedi 15 mars, Génération Mawazine qui donne aux talents la possibilité
de montrer ce dont ils sont capables, mettra fin à la période des castings à
Rabat. L’aventure musicale pourra ainsi commencer, mais pour aboutir à quoi ?
L
e talent au Maroc, ce n’est
pas cela qui manque et les
artistes marocains qui optent pour les concours à
l’étranger nous le prouvent tous
les jours. Génération Mawazine
tente de réconcilier ces artistes
avec leur pays puisque même ici,
ils ont des chances de réussir.
C’est à travers le début de l’aventure du tremplin que la caravane
Génération Mawazine a sillonné
les villes du royaume à la découverte de perles rares. C'est depuis
2006 que le tremplin existe, et
Génération Mawazine est à l’affut
des stars de demain et des
groupes originaux qui pourraient
succéder aux éternels Hoba
Hoba Spirit ou encore Mazagan,
ou H-Kayne. Cependant en 8 ans,
le bilan du tremplin n’est pas des
plus optimistes. Des groupes gagnent, des chansons sont nées,
des concerts lors de festivals sont
organisés, malgré le fait que les
apparitions des groupes sont
rares, mais où sont ces groupes ?
Vivent-ils vraiment de leur art ? Le
doute persiste même s’il est vrai
que le star système n’existe pas
au Maroc et que les failles sont ailleurs, la machine à créer le talent,
le fait de le suivre et de le faire
connaître, sont bel est bien en
Maroc manque cruellement de
gens qui croient en la culture
puisqu’elle
est
considérée
comme la dernière roue du carrosse. Il n’y a aucune initiation artistique dans les écoles, l’enfant
grandit avec des livres et des chiffres, persuadé que c’est
ce qui le fera vivre plus
grand, en boudant déjà
très tôt toute éducation
artistique. D’autre part, il
n’y aucun intermédiaire
culturel entre l’artiste et
le public. Les métiers
d’agents, de «bookeur»,
de tourneurs, de managers qui font la gloire
des artistes internationaux n’existent pas ou très peu ici. Comment
faire vivre l’art et lui donner une
longévité si personne n’y croit ?
Toutes ces questions, la jeunesse
les oublie lorsqu’il s’agit de monter sur scène et de s’exprimer à
travers un univers musical. C’est le
cas de tous ces groupes qui se
sont inscrits pour tenter leur
La machine à créer
le talent, à le suivre
et à le faire
connaître, est en
panne au Maroc.
panne. À qui la faute ? Certains
pointeront du doigt le ministère
de la Culture, quasi-absent. D’autres attaqueront le manque d’originalité et de créativité des artistes marocains. Les plus
radicaux blâmeront les gros festivals qui investissent dans des
stars étrangères et non nationales. La vérité est ailleurs. Le
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Culture
● Samedi 15 mars, ils seront 28 groupes à se produire devant le jury, venus de Rabat, Salé, Tanger, Tétouan, Ksar El Kébir, Temara et Khmissat. Ils tenteront leur chance dans différents styles, notamment le rock, le rap,
l’electro, la fusion, le raï et le metal.
chance et pouvoir aspirer à une
carrière en bonne et due forme.
De castings en castings et d’aventures en aventures, ces jeunes se
rencontrent, parlent à des professionnels, reçoivent des avis extérieurs et c’est déjà pas mal…Les
yeux plein d’espoir, ils défilent devant le jury composé de Omar Essaidi, Hicham Kabbaj, Younès Lazrak, Nabyl Guennouni et certains
sont intimidés, d’autres poussés
par l’adrénaline pour donner plus.
Ce dimanche 9 mars à Casablanca, les participants ont eu un
invité spécial en face d’eux : Don
Bigg : «Le niveau n’est pas
énorme, j'aurais espéré voir mieux.
Je pense que les bons groupes ne
postulent pas. Il faut trouver la raison et essayer d'y remédier»,
confie le rappeur qui n’a jamais eu
sa langue dans sa poche et heureusement. Cependant celui-ci
demeure confiant : «Le tremplin
est une bonne initiative surtout
que maintenant l'organisation de
Génération Mawazine a compris
que le plus intéressant, c’est la direction artistique et non pas l’enregistrement de l’album seulement. Et cela, je pense, se
répercutera sur les prochaines
productions des gagnants». Que
la course artistique commence…
De castings en castings…
Après Marrakech et Fès, au complexe Mohammed VI à Casablanca, le jury a découvert en live
les prestations des 22 groupes
présélectionnés. Un melting pot
de sons rap, fusion, rock, métal et
musique électronique était au
rendez-vous. Ces groupes sont
venus de 6 villes du royaume : Casablanca, Berrechid, El Jadida,
Mohammédia, Settat et Khouribga. Comme à son accoutumée, Génération Mawazine a invité le jeune public à un nouveau
concert animé par des groupes
lauréats de Génération Mawazine
des éditions précédentes. Le rap
a été célébré par Rwapa Crew
(Lauréat 2011), la fusion/pop avec
Melimane (Lauréat 2012) et l’indie
rock avec The Basement (lauréat
2013). Le samedi 15 mars, ce sera
au tour de Rabat de tester ses talents pout la dernière étape du
casting, dans la salle Renaissance.
Ils seront 28 groupes à se produire devant le jury, venus de
Rabat, Salé, Tanger, Tétouan, Ksar
el kébir, Temara, Khmissat. Ils tenteront leur chance dans différents
styles, notamment le rock, le rap,
l’electro, la fusion, le raï et le metal.
Et pour le public de Rabat, Génération Mawazine a mis à l’affiche
une soirée fusion, hip hop et rock
avec Africa United (Lauréat 2011),
AZ Flow (Lauréat 2010) et The Basement, gagnant de l’édition
2013. Des castings qui aboutiront
à une demi-finale Génération Mawazine, prévue le 21 mars et une
finale le 28 du mois dans la salle
Renaissance de Rabat. À travers
ce concours qui sillonne les régions du royaume, l’association
Maroc Cultures œuvre pour promouvoir la créativité des jeunes
en leur donnant la possibilité de
se faire connaître et de se réaliser
artistiquement. Depuis l’année
dernière, Génération Mawazine
est ouverte à tous les styles musicaux et aura pour gagnant un
seul finaliste. Le gagnant bénéficiera d’un accompagnement et
d’un management artistique
conséquent. Consciente de l’importance du management artistique, l’association Maroc Cultures accompagnera le lauréat de
Génération Mawazine avec un
contrat de management d’une
durée de 5 ans. Ce contrat comprend l’enregistrement d’un
album tous les 2 ans dans des
studios professionnels, la promotion et la programmation de l’ar-
●●●
«Le tremplin
est une bonne
initiative
surtout que
maintenant
l’organisation
de Génération
Mawazine a
compris que le
plus intéressant
c’est la
direction
artistique
et non pas
l’enregistrement de l’album
seulement».
tiste au sein d’autres événements.
Le lauréat sera également programmé sur l’une des scènes de
la 12e édition du Festival Mawazine
rythmes du monde et participera
à la tournée Génération Mawazine en 2014. Les lauréats des années précédentes, Melimane et
The basement ont enregistré leur
album chez DBF Studio, le studio
du rappeur marocain Don bigg.
Qui est mieux placé pour sortir
tout le talent de ces jeunes et leur
tracer un chemin vers une gloire
certaine? Le concours commence à donner des résultats, il
prouve de plus en plus qu’il s’agit
d’un vrai tremplin. Reste à savoir si
l’accompagnement portera ses
fruits lors de la promotion de leurs
futurs albums. Seul l’avenir nous
●
le dira…
Les gains
Fidèle à son objectif d’identifier et de valoriser les jeunes talents issus de la nouvelle
scène, Génération Mawazine offrira au finaliste :
- Un contrat de management de 5 ans. Le lauréat sera programmé sur l’une des scènes
de la 13e édition du Festival Mawazine rythmes du monde du 30 mai au 7 juin 2014, ainsi
que lors de la tournée spéciale Génération Mawazine en 2015.
- Des formations ciblées. Afin de perfectionner sa connaissance théorique et pratique,
le finaliste bénéficiera de formations spécifiques selon son niveau.
Ces formations permettront en outre au gagnant de préparer son intégration au sein
du circuit professionnel.
- Un soutien promotionnel. Fidèle à son rôle d’accompagnateur, l’association MarocCultures fera profiter au lauréat d’une plus grande visibilité médiatique et d’une campagne de promotion dès la sortie de son album.
- Enregistrement d'un album. Le gagnant bénéficiera de l'enregistrement de son premier album selon des normes techniques et artistiques de haut niveau au sein d'un studio professionnel accompagné d'un coach et d'un producteur.
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Culture
Marsil fait ses jeux
au Grand comptoir
LECTURE
● «Art game» est le résumé des derniers travaux de Najib Marsil. L’artiste
plasticien s’amuse à y jouer avec les sens, les orientations et les couleurs.
Une exposition que le Grand Comptoir de Rabat accueille jusqu’au 12 avril.
Le XXe siècle
à la une
D
e toile en toile, l’œil a l’impression de parcourir un chemin semé d’embûches qu’il se plaît
à dépasser pour découvrir un imaginaire et
une liberté totale d’expression. Najib Marsil
peint spontanément et cela se voit. Tel un jeu permanent, il jette les dés de la vie et gère les conséquences
artistiques en approfondissant et en se démarquant
toujours plus. Ce n’est pas pour rien que l’artiste plasticien a pensé à une installation des plus inédites que
l'on peut voir au Grand comptoir de Rabat. «Pour moi,
l’art est un jeu. J’implique le spectateur et je lui propose
de jouer avec des toiles, ce qui n’a jamais été fait
jusqu’à présent. La conception se fait à partir d’un triptyque, on monte, on descend et
on a 27 manières différentes
d’accrochage : paysage, portrait
etc...…Cela donne plusieurs propositions aussi différentes les
unes que les autres», confie l’artiste autodidacte de père marocain et de mère allemande. Une
mère qui n’a pas toujours été
présente et dont l’absence a
beaucoup joué dans son travail,
transformant cet univers en jeu de «maux». En effet,
l’imaginaire de Marsil est coloré entre la nature, l’aube,
le crépuscule, la vie en vrai, le bain et la femme. Le
corps de la femme est omniprésent, toujours poétique et raffiné, jamais osé , peut-être parce qu’à l’instar
de Don Juan qui cherche la femme dans les femmes,
Marsil cherche la mère. «La femme a toujours été mon
sujet de prédilection. Ma mère est partie quand j’avais
4 ans. Je l’ai revue 24 ans plus tard. Pour moi, la maman
est un grand point d’interrogation. Lorsque j’expose la
femme, c'est toujours d’un point de vue maternel,
avant le côté sensuel ou tout ce qu’un homme peut
aimer chez la femme. Il y a cette absence maternelle,
qui est là. Elle ressort de façon spontanée et narrative.
Chaque toile a un style différent de l’autre. Je travaille
vraiment dans le spontané. J’ai une démarche de travail, mais sinon, ce sont les éléments qui m’entourent
et ce que je vis qui vont me donner l’inspiration pour
créer». Créer un univers qu’il a rêvé, qu’il a sûrement
pensé et idéalisé en tant qu'enfant, un monde meilleur
à mi-chemin entre le surréalisme, l’abstrait et le figuratif. Cet enfant en lui est toujours présent à travers cette
envie de jouer et de jouer avec l’autre, surtout.
«Ce qui se passe dans ma tête c’est que ça n’arrête pas
de tourner dans tous les sens, 24h/24. À un certain
moment, une image va me
parler, une image vue dans
un magazine, que je colle
de façon complètement
spontanée et que j’utilise
plus tard dans mon processus de création», rappelle
Najib Marsil, qui n’hésite
pas à dire qu’il a une expérience de 47 ans du haut de
ses 47 ans... Une vie dédiée
à l’art, héritage d’un père et d’un grand-père tout
deux peintres. Marsil a grandi avec une toile vieille de
100 ans pour exemple et modèle. Ce jeu de l’amour
et du hasard ne s’arrête pas là, puisque l’artiste pense
à un système de rotation pour développer son travail. «La prochaine étape va s’articuler autour de la rotation. Pour l’instant «Art game» ne bouge que de
façon horizontale ou verticale. Je souhaite avoir une
œuvre qui se déplace dans tous les sens. C’est plus
compliqué certes, mais on va y arriver… ». Un jeu d’enfant qui se poursuit jusqu’au 12 avril, au Grand comp●
toir de Rabat.
À l’instar de Don Juan
qui cherche la femme
dans les femmes,
Marsil cherche la
mère.
L'idée de cet ouvrage
est de raconter les
grands événements
mondiaux du XXe siècle par le biais des illustrations, avec les unes des plus grands
quotidiens et revues français. Ce n'est pas
uniquement un livre d'images mais également une confrontation des différentes
unes de presse sur un même événement.
Il est passionnant de regarder comment,
selon leur positionnement politique, les
journaux nous ont fait percevoir les faits
marquants du XXe siècle. Qu'il s'agisse de
l'affaire Dreyfus, de l'assassinat de John
Kennedy ou de la guerre d'Algérie, les regards ne sont pas les mêmes. Chaque
une est commentée afin que le lecteur
puisse, en quelques phrases, se repositionner dans le contexte de l'époque. Un
livre passionnant et divertissant qui peut
se lire en famille.
Christian de Villeneuve,
Serge Laget, Vincent Laudet,
Éditions Hugo, 460 DH
Palestine (Bande dessinée)
En décembre 1991 et
janvier 1992, pour avoir
un autre point de vue
que celui véhiculé par
les médias américains,
Joe Sacco part en Palestine, dans la bande
de Gaza et en Cisjordanie. De ses rencontres
dans les camps de réfugiés et les territoires
occupés, il tirera un livre majeur qui marquera la naissance du journalisme en
bande dessinée. Palestine offre un bouleversant témoignage humain et un document de première importance. Quinze ans
après sa première parution, l’œuvre de
Sacco n'a pas perdu une once de sa pertinence. Cette édition intégrale présentera
la préface originale d’Edward Said, un texte
de Sacco sur ses méthodes de travail et
l’évolution actuelle du conflit.
Joe Sacco, Éditions Rackham, 340 DH
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Portrait
GNAWA
CLICK
Groupe de musique
Une musique
universelle
en un clic…
● Ce groupe désire être l’ambassadeur de la diversité culturelle.
La clique qui le compose mélange textes engagés et musiques
gnaouie, reggae, rock, melhoune, africaine et orientale. Une
composition originale et des textes imprégnés par ce qui les relie
l’un à l’autre, mis à part la musique: leur ville, Casablanca.
A
nass Zine, chanteur et
guitariste,
Soufiane
Gaga, batteur et Jimi
Amrich, guitariste se
rencontrent au Conservatoire
de Casablanca, alors qu’ils sont
encore étudiants et décident de
donner naissance à une aventure musicale. Chacun venant
d’univers différents, du rock au
reggae en passant par le jazz ou
la musique traditionelle, ils sont
rejoints au fur et à mesure par
d’autres musiciens, fruits de rencontres inattendues souvent, à
savoir par le pianiste Reda Khoujane, le tromboniste et flûtiste
Florent Théron et le percussionniste Simo Babara. Ce mariage
des sons va donner naissance
au groupe.
«Au départ, Anass, Soufiane et
Jimi on toujours été bercés par
des inspirations occidentales, allant du rock au reggae, en passant par le funk, le jazz et ils ont
rencontré un band de gnawa
traditionnel. À force de partager
leur mélodies et inspirations, ils
sont devenus une clique inséparable et c'est comme cela qu'ils
ont choisi le nom de Gnawa
Click», explique Reda Khoujane,
au clavier et porte-parole du
groupe. «Chaque groupe a sa
touche qui le différencie des autres, mais la philosophie de
Gnawa Click, c'est la diversité et
l'attachement à notre culture
maghrébine et africaine, avec
des textes qui sont toujours engagés. On chante nos peines
avec le sourire et dans la bonnes
ambiance, espérant que ceci
sera un message qui va contribuer au changement de toutes
choses mal faites ou mal organisées dans notre pays, pour aller
vers un nouveau Maroc de de-
mordiale pour un groupe, se
passe dans les meilleures conditions, car l’entente est palpable.
«Anass Zine le chanteur prend
toujours le relais d'écrire et de
composer tous ce qui est mélodique. Après, les autres membres du groupe s'occupent de
tout ce qui est harmonie et recherche des rythmes, ainsi que
des arrangements. En gros, la
musique est un travail de
groupe, où chaque musicien
vient avec sa culture et ses inspirations musicales et
apporte son énergie et
son punch à chaque
composition».
La
clique chante le métissage des cultures
mondiales, africaines
et marocaines, témoignage d’une génération en mouvement,
qu’on a qualifiée de
«Nayda». Ils mélangent textes
engagés et musiques gnaouie,
reggae, rock, melhoune, africaine et orientale. Une composition originale et des textes imprégnés par ce qui les relie l’un à
l’autre, mis à part la musique:
leur ville, Casablanca. «Notre
ville natale occupe une grande
partie de nos inspirations, l'ac-
La clique chante
le métissage
des cultures
mondiales, africaines
et marocaines.
main», continue l’artiste, qui apporte de la rigueur au groupe.
Souvent appelée le «ninja du
clavier», tant sa dextérité et sa
rapidité sur les touches du
piano sont impressionnantes, il
déborde d’énergie sur scène.
Cette énergie, il la met à profit
d'un groupe soudé. Le processus de création, une étape pri-
●●●
Après un show
case réussi à la
Fnac le 8 mars,
Gnawa Click
continue son
chemin avec
d’autres dates
dans des villes
du royaume.
cent, les klaxons des voitures et
le mode de vie casablancais.
Toute une ambiance qui nous
donne une rage et une grande
envie de nous exprimer et de
transmettre des messages à travers notre musique. Sur le plan
musical, les rencontres musicales et humaines vécues avec
d'autres cultures et notre parcours dans le monde de la musique nous ont appris énormément de choses. C'est pour
cette raison qu'on se permet de
dire qu'on fait une musique du
monde. Nous voulons que notre
musique soit universelle, qu'elle
soit jouée aux quatre coins du
monde». D’ailleurs leur single
«Ifriquia», en dit long sur cette
diversité culturelle dont ils désirent être les ambassadeurs, tout
en restant «Maghribi», autre
morceau de l’album. Entre
temps, après un show case
réussi à la Fnac le 8 mars,
Gnawa Click continue son chemin avec d’autres dates dans
des villes du royaume et une résidence artistique avec des artistes marseillais, organisée par
l'association «Dar la mifa» avec
un concert prévu le 21 juin, jour
de la fête de la musique. Longue
●
vie à la «Click»…
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Zoom
● La finale a drainé un public de plus de 600 personnes. Elle a vu la consécration d’un top 3 féminin.
T
omber de rideau sur la
première édition d’«Elbilia got talent», une initiative étudiante imaginée
et organisée par des étudiants
pour des étudiants. Conscients
que la culture est la 5e roue du
carrosse, ces derniers ont décidé
d’organiser un tremplin pour mettre en évidence les talents cachés du lycée. Et le résultat est
bluffant. Chaque élève cache en
lui une passion qui s’est révélée
lors de cette édition. Après la découverte d’artistes en herbe des
plus prometteurs, l’engouement
LES TALENTS D’ELBILIA
● Après quelques semaines de compétition, le concours «Elbilia’s Got
Talent» a levé le voile sur ses talents de demain. Une première édition,
qui s’est terminée dans une ambiance festive le samedi 8 mars, a fait
honneur à la journée de la femme avec un top 3 féminin.
des élèves, du corps professoral
ou des parents n’est pas passé
inaperçu, comme si l’idée d’un
tremplin était dans les esprits de
tous et qu’il fallait juste oser. Le
groupe d’élèves organisateur de
l'évènement sponsorisé par Bou-
drika Holding n’a pas fait les
choses à moitié. Les élèves se
sont dotés d’un jury de professionnels avec Abdelwahab Doukkali, Joudya qui est déjà passée
par là et les deux professeurs :
Ghazir et Idrissi. La finale du 8
mars a drainé un public de plus
de 600 personnes qui sont venues pour encourager les participants avant de voir la consécration d’un top 3 féminin: Amira
Kabbaj qui s’est vu remettre un
chèque de 10.000 DH, Imane
Haddoun qui est repartie avec
une tablette et Yasmine Mejber
qui a hérité d’un smartphone.
Cette initiative des plus encourageantes prouve que l’art doit être
découvert à l’école pour qu’il ait
une chance de grandir et de donner ses fruits…Vivement la
●
deuxième édition !
Fémina ou la couverture qui frappe fort…
● Pour la 8 mars, le magazine «Fémina» a choisi de faire la lumière sur la Femme certes, mais sur la femme battue.
Pour la première fois, Naima pose et montre sa douleur et celle de plusieurs autres dans le silence pour une couverture
des plus sensationnelles.
E
ntre «Je t’aime» et «je
t’abime», il n’y a qu’un
«b», il n’y a qu’un pas…
mais il y a des coups, surtout
! La couverture du nouveau
numéro de «Fémina» est là
pour le prouver, puisqu’elle
met en scène Naima, mère
de 8 enfants, mariée à 15 ans
pour vivre l’enfer pendant 40
ans, battue par son mari et
son fils, une main dans le plâtre, le visage tuméfié, marqué,
triste, résumé de souffrances
et de larmes de tant d’années.
Un destin tragique qu’elle dé-
cide de montrer au Maroc
pour lever le voile sur ces silences, ces tabous, ce quoti-
faire souffrir ses enfants. Encaisser pour offrir l’image
d’une vie familiale équilibrée à
la chair de sa
chair. Mais comment accepter
ses sacrifices si
ses
derniers
aussi se retournent
contre
vous ? Le fils de
Naima, qui a eu
pour modèle un
père violent et macho, reproduit le même schéma et lève
la main sur une mère qui est
Naima, mère
de 8 enfants
et mariée à 15 ans,
vivra l’enfer pendant
40 ans.
dien de nombreuses femmes
qui subissent sans rien dire.
Subir souvent pour ne pas
restée «pour lui»…Pourtant,
depuis 2004 , on parle de réformes, de moudawana,
d’égalité des genres… Sur papier certes, mais la réalité n’est
que mensonges, corruption,
en faveur du sexe dit fort. Aujourd’hui, pour la journée de
la femme, le sexe dit faible reprend les choses en mains et
décide de frapper fort en disant : «Non au silence». Espérons que cette femme courageuse servira de modèle à
d’autres… Bravo Naima, bravo
●
Fémina !
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 14 MARS 2014
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Tendances
RENDEZ-VOUS
Fashion Days
Maroc à Casa...
Les cheveux «Wella»
de Myriam Fares
● Le 7 mars 2014, à l’hôtel Hyatt Regency de Casablanca, tous les yeux étaient rivés
sur une chevelure qui ne passait pas inaperçue. Wella, le numéro 1 des professionnels
de la coiffure en Europe, lance au Maroc sa nouvelle gamme de produits «Wella Pro
Series» en présence de son égérie, la sulfureuse Myriam Fares…
E
lle est venue présenter la
marque dont elle est l’ambassadrice au Hyatt Regency de Casablanca. Myriam Fares, l'artiste à la chevelure
impressionnante et aux boucles de
rêve, a été choisie pour représenter
la nouvelle gamme des produits
Wella. Wella, leader des soins capillaires professionnels en Europe, a
lancé la gamme Wella Pro Series, sa
première gamme de produits inspirée des soins salon, lors d’un
grand événement médiatique à
Casablanca le 7 mars en présence
de «la reine de la scène», Myriam
Fares. Wella Pro Series est une
gamme inspirée des soins salon
pour des résultats professionnels à
domicile. Les utilisatrices peuvent
réaliser des styles de coiffures va-
riés à la maison grâce aux produits
de styling qui composent sa
gamme en plus de shampoings,
d’après-shampoings, de traitements intensifs et de crèmes de
soins. «Je suis enchantée à l’idée de
qui a fait le déplacement spécialement de Beyrouth. La marque ne
se contente pas de se doter de
l’une des artistes les plus influentes
de la scène arabe; elle va encore
plus loin en proposant un coaching
en direct sur la plateforme de consultation en
ligne de Wella Pro Series.
Les femmes peuvent
ainsi interagir avec un expert Wella Pro Series depuis leur ordinateur, lui
poser tous types de
questions concernant
leurs styles de coiffure et
recevoir des conseils instantanés et
personnalisés. Le service est disponible sur la chaîne Youtube Wella
Arabia en trois langues: l'arabe, le
●
français et l'anglais.
Le service est disponible sur la chaîne
Youtube Wella Arabia
en trois langues.
représenter 130 années d’expertise
de Wella et d’inspirer les femmes
marocaines pour qu’elles puissent
vivre l’expérience salon chez elles, à
la maison», déclare la chanteuse
Casablanca accueille du 21 au 23
mars la 6e édition des Fashion
Days Maroc au «Sofitel Tour
Blanche» où le vêtement sera à
l'honneur entre tradition et modernité … La société d’aujourd’hui est
en pleine évolution, le milieu de la
mode n’est pas en reste, en ces
temps de progrès, de nouvelles
tendances voient le jour. La FCTM
véhicule ainsi l’image de la profession au niveau national et international en organisant une nouvelle édition des Fashion Days
Maroc. Rendez-vous
des mordus de la
mode pour découvrir les dernières
créations
marocaines et étrangères, Fashion Days
Maroc est l’occasion unique pour les
créateurs de nationalités différentes
d’échanger leurs expériences et
une opportunité d’ouverture vers le
monde de la haute couture. Le
Fashion Days Maroc 2014 est l’événement mode, un concept unique
et innovant, alliant luxe, raffinement,
modernité et tradition, parrainé par
Xavier Guerrand-Hermès, héritier
de la célèbre marque française de
haute-couture et Miss Luxembourg
2014, Frédérique Wolff, avec pour
ambassadrice Asmaa Khamlichi,
une actrice marocaine et internationale, et pour invités d’honneur le
grand créateur saoudien Yahya-Al
Bishri, ainsi que le créateur libanais
●
Rami Salamoun.
À avoir dans le placard cet été...
FASHION
La robe mouchoir
La jupe parapluie
Les T-shirt oversize
Le tissu est découpé en diagonale, ce qui permet
d’avoir des robes plus souples, avec du mouvement.
Un must have pour l’été,
chouchou des défilés de
Nina Ricci et Chloé.
Elle virevolte, apporte de la fraîcheur, dans un esprit très «années 1990». La jupe parapluie
se porte colorée ou sobre,
avec des ballerines ou des
chaussures à talon…
Encore un rappel des années 1990. Les t-shirts cet
été se portent XXL et cela
fait du bien! Leggings et
espadrilles seront également de la partie…
LES ÉCO WEEK-END - VENDREDI 14 MARS 2014
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Cinéma
Des hommes en or
DANS LES SALLES
● Un casting de rêve et une histoire captivante, tel est le destin de la nouvelle
production de George Clooney : Monuments men. Sortie le 12 mars.
quer leur vie pour protéger et défendre les plus précieux trésors artistiques de l’humanité… Programme
lancé par le département Fine Arts, and Archives section, de la commission chargée de plaider la cause artistique en temps de guerre aux USA, l'équipe des Monuments Men se compose d'une douzaine
d'hommes, trop vieux pour faire la guerre. Ils sont envoyés en France dans les six semaines qui suivent le
débarquement en Normandie. C'est le président Eisenhower qui lance le programme, après que les
troupes alliées aient malencontreusement détruit une
abbaye ancienne.'est finalement Roosevelt qui donne
son accord à George Stout, futur chef officieux des
Monuments Men, pour former son équipe de choc,
a plus grande chasse au trésor du XXe siècle quelques temps après que les Alliés aient manqué de
est une histoire vraie. Monuments men est ins- détruire «la Cène» de Léonard de Vinci. Le décret Néro
piré de faits réels. En pleine Seconde Guerre d'Hitler, soit une destruction totale à sa mort, n'a heumondiale, sept hommes qui sont tout sauf des reusement jamais été appliqué. Le roman de Robert
soldats – des directeurs et des conservateurs de mu- M. Edsel se base sur l'histoire de ces hommes, après
sées, des artistes, des architectes, et des historiens que celui-ci se soit demandé comment le Ponte Vecd’art – se jettent au cœur du conflit pour aller sauver chio de Florence avait pu survivre, comme tant d'audes œuvres d’art volées par les nazis et les restituer à tres oeuvres, aux spoliations et à la brutalité du conflit.
leurs propriétaires légitimes. Mais ces trésors sont ca- Après la Trilogie Ocean (Ocean's Elven, Twelve et Thirchés en territoire ennemi, et leurs chances de réussir teen), Confessions d'un homme dangereux et Syriana,
sont infimes. Pour d’empêcher la destruction de mille George Clooney et Matt Damon signent avec The Mo●
ans d’art et de culture, ces Monuments Men vont ris- numents Men leur sixième collaboration.
L
Un amour new-yorkais
impossible
● Entre romance et fiction, un amour d'hiver est l'occasion de retrouver
un Colin Farrell amoureux. Sortie le 12 mars.
N
ew York, au tout début
du XXe siècle. Passé maître dans l'art du cambriolage, Peter Lake n'aurait
jamais cru qu'un jour son cœur lui
serait ravi par la charmante Beverly
Penn. Cependant, leur idylle est
maudite: tandis que Beverly est atteinte de tuberculose, Peter a été
condamné à une mort bien plus
violente par son ancien mentor, le
diabolique Pearly Soames. Peter
tente par tous les moyens de sauver la femme qu'il aime, à travers le
temps, luttant contre les forces des
ténèbres et surtout contre Pearly
qui s'acharne à vouloir l'anéantir.
Désormais, Peter ne peut plus
compter que sur un miracle... Un
amour d'hiver est une adaptation
du roman de Mark Helprin publié
en 1983. Akiva Goldsman pensait à
une adaptation depuis plusieurs
années mais ce n'est qu'en 2010,
suite à la mort de son épouse, qu'il
se reconcentre sur le sujet. Le projet est devenu selon lui une vérita-
ble obsession et un refuge à sa
douleur. Akiva Goldsman dont c'est
le premier film en tant que réalisateur, est un scénariste reconnu. Il a
notamment signé le scénario de
nombreux films comme Je suis
une légende, Da Vinci Code ou encore Mémoires d'une geisha. Tom
Hiddleston, Garrett Hedlund, Aaron
Taylor-Johnson, Luke Evans, Liam
Hemsworth et Benjamin Walker
ont été envisagés pour le rôle de
Peter Lake avant que Colin Farrell
ne soit choisi. Du côté féminin, Bella
Heathcote, Lily Collins, Sarah
Gadon, Gabriella Wilde et Elizabeth
Olsen avaient auditionné pour le
rôle qui a finalement été attribué à
●
Jessica Brown Findlay.
300 :
La naissance
d’un empire
Durée :1h42 min
Genre : Action
Avec : Sullivan Stapleton,
Rodrigo Santoro, Eva Green,...
Dans ce nouveau chapitre de la
saga 300, adaptée du roman
graphique "Xerxes" de Frank Miller, le général grec
Thémistocle tente de mobiliser toutes les forces de la
Grèce pour livrer une bataille contre les redoutables
Perses, emmenés par Xerxès , homme devenu dieu, et
Artémise, à la tête de la marine perse...
Tous les jours 14h15, 17h, 19h45, 22h30.
Vampire
Academy
Durée : 1h45 min
Genre : Fantastique
Avec : Zoey Deutch, Danila
Kozlovsky, Olga Kurylenko,...
Lissa est une princesse
vampire Moroï que Rose est
chargée de protéger. Pour
s'être sauvée de la St Vladimir's
Academy, les deux amies sont punies et Rose est
désormais surveillée par le très strict, mais très
attirant Dimitri. Alors que Lissa hésite à assumer sa
charge de princesse au détriment de ce qu'elle est
vraiment au fond d'elle-même, ses ennemis
préparent dans l'ombre un plan pour la détruire et
éteindre sa lignée.
Tous les jours 14h15, 17h, 19h45, 22h30.
La légende
d’hercule
Durée : 1h31
Genre : Action
Avec : Kellan Lutz, Gaia Weiss ,
Roxanne McKee, Liam McIntyre
Hercule est le fils de la reine
Alcmène que lui a donné Zeus en
cachette du roi Amphitryon pour
renverser celui-ci une fois l'enfant
devenu adulte. Amoureux d'Hébé, Hercule est trahi par le
roi qui la destine à son autre fils, Iphiclès. Le demi-dieux
est exilé et vendu comme esclave.
Tous les jours 14h15, 17h, 19h45, 22h30.
Non-Stop
Durée : 1h46 min
Genre : Action
Avec : Liam Neeson, Julianne
Moore, Michelle Dockery, ...
Bill Marks est un vétéran
aguerri de la police de l'air : il
vient de prendre place à bord
d'un énième vol New YorkLondres... Alors qu'il survole
l'Atlantique avec 200 autres
passagers, il reçoit de
mystérieux SMS d'un inconnu qui affirme être à bord
et vouloir assassiner un passager toutes les 20
minutes si le gouvernement ne lui transfère pas 150
millions de dollars. S'ensuit une chasse à l'homme en
plein vol. Les règles sont simples : ne se fier à
personne, chaque passager est un suspect potentiel.
Tous les jours 14h15, 17h, 19h45, 22h30.