GAB EnQuete

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GAB EnQuete
CMJN
ISSN • 2230-133X
SAMEDI 15 DIMANCHE 16
JUIN 2013
NUMÉRO 603
100 F
www.enqueteplus.com
AFFAIRE SIDY LAMINE NIASSE / ÉTAT DU SÉNÉGAL
Le Fisc et
des non-dits
SUCCESSION D’IDY À THIÈS
La guerre des favoris
P.6
EN PRIVÉ AVEC GRAND CORPS
MALADE, SLAMEUR FRANÇAIS
“Le Sénégal a un bon niveau”
P.7
APRES SEPT MOIS DE DETENTION
PREVENTIVE P.3
P.2
Luc Nicolaï et le douanier
Abdou Kh. Kébé enfin libres
eN couLiSSeS
2
WAL FADJIRI/FISC
La grosse colère de Sidy Lamine Niasse
e président directeur général du groupe de
presse Walfadjri, Sidy Lamine Niasse, a
accusé, hier, le chef de l’Etat Macky Sall de
vouloir fermer son entreprise et d’avoir déclaré ‘’la
non continuité de l’Etat’’ à propos de Walfadjri.
Macky Sall ‘’a envoyé le fisc bloquer tous nos
comptes et pris le peu qu’il y avait là-bas, et qui nous
permettait de nous acquitter de nos obligations vis-àvis de nos fournisseurs et de payer les salaires. Nous
ne pouvons plus faire la moindre opération à la
banque’’, a dit M. Niasse. Dans une déclaration faite
en wolof sur Walf TV, il a affirmé qu’un huissier ‘’a été
envoyé pour saisir tout le matériel, ce vendredi’’.
‘’L’arrêt de mort de Walfadjri est signé par cet acte’’,
a dit M. Niasse qui a dénoncé une violation de la loi.
Il a en outre dit qu’il prenait à témoin l’opinion nationale et internationale. Sidy Lamine Niasse a brandi
un document estampillé ‘’confidentiel’’, signé par
l’ancien ministre du Budget d’Abdoulaye Wade, qui
exonérerait son groupe de paiement d’impôts. Selon
nos sources, l'Etat du Sénégal réclame environ un
milliard de francs au groupe de Sidy Lamine Niasse.
Interrogé, le porte-parole du président de la
République, Abou Abel Thiam, a affirmé que ‘’le chef
de l’État n’a rien à voir avec les démêlées de Walfadjri
avec la justice’’. ‘’Macky Sall n’a pas vocation à fermer des entreprises encore moins des entreprises de
presse. Ce sont les impôts qui lui ont envoyé des sommations de paiement’’, a dit M. Thiam pour qui il
s’agit d’un ‘’contentieux entre le fisc et le groupe
Walfadjri’’.
L
Le groupe Walf n'est pas le seul visé...
En vérité, le groupe Walf n'est pas le seul à être
poursuivi par le fisc sénégalais. Plusieurs groupes de
presse dont Futurs Médias de Youssou Ndour (Ndlr,
ministre du Tourisme et Loisirs), Com7 qui édite Le
Populaire et même EnQuête Publications sont objets
de redressements fiscaux. Presque toutes les entreprises de presse ont reçu la même missive de la
Direction générale des Impôts et Domaines, ces dernières semaines. 'Une procédure normale'', indiquent
nos interlocuteurs au niveau du ministère de
Coopération judiciaire : Que cache
un accord entre le Sénégal et
l'Ukraine ?
Que cache l'accord de coopération
judiciaire que le ministre de la
Justice, garde des Sceaux, Aminata
Touré s'apprête à signer avec son
homologue de l'Ukraine, Oleksandr
Lavrynovych ? De là à penser à la
traque des biens mal acquis entreprise partout à travers le monde par le
régime de Macky Sall... En tout cas,
la cérémonie de paraphe de cet
accord a lieu lundi à 12 h dans la
salle de conférence du ministère de la
Justice au 7e étage du Building
administratif.
de l'éducation publique(Cosydep).
Dans un communiqué daté du même
jour, la Coalition note qu'au-delà de la
visite ''fort appréciée'' des autorités
dans leurs écoles primaires, dans le
cadre de la Semaine nationale de
l’école de base (SNEB), elle interpelle ''fortement ces mêmes autorités
et acteurs de la construction nationale à considérer comme il se doit la
grave situation que vit l’école sénégalaise depuis plusieurs années''.
D'après la coalition, cette situation
''appelle à des initiatives urgentes et
décisives de la part de toute la communauté nationale. Ce qui se passe
s’avère inacceptable car représentant
une sérieuse menace pour le présent
et l’avenir de nos enfants, donc de
notre pays''.
Crise scolaire persistante : C'est
''inacceptable'', selon la Cosydep
(suite)
l'Economie et des Finances qui précisent que la
même procédure a été initiée auprès de beaucoup
d'entreprises très éloignés de la presse, ''sans tambours ni trompette''. Selon nos propres recoupements, le problème de fond serait lié au fait que
même si Me Abdoulaye Wade a évoqué l'amnistie fiscale pour la presse, cette décision politique n'a
jamais été concrétisée au niveau de l'Assemblée
nationale pour vote. La conséquence, c'est que l'amnistie fiscale n'est que parole en l'air, faute de base
légale.
dans la lutte contre la menace terroriste (prévention, protection, poursuite judiciaire et intervention) ainsi
que celles des magistrats chargés de
poursuivre, d’instruire et de juger les
affaires judiciaires à caractère terroriste, dans un contexte sous-régional
dégradé''.
Crise scolaire persistante : C'est
''inacceptable'', selon la Cosydep
''Après avoir subi les affres de
2012, les jeunes apprenants sénégalais, surtout ceux de l’école publique,
risquent de ne pas connaître un meilleur sort''. C'est le cri de désolation
poussé, hier, par la Coalition des organisations en synergie pour la défense
La Cosydep s'émeut de ce que ''les
mouvements d’humeur et grèves des
enseignants persistent, les leçons de
l’année dernière ne sont pas tirées, il
prévaut un manque d’écoute, de
confiance et de valorisation mutuelle
pour un dialogue franc et citoyen et
des concertations fécondes et que les
acteurs de la négociation ne semblent partager ni la vision, ni les
objectifs, encore moins la démarche
à entreprendre en vue de débloquer le
processus de recherche de solutions''. Et donc, ''fidèle à sa mission
de veille, d’alerte et de facilitation, la
Cosydep lance encore un appel pour
une volonté commune de faire évoluer et rapprocher les positions, en
toute responsabilité, au seul profit de
notre pays''. En outre, elle invite le
président de la République à :
''Accepter de prendre en main ce dossier, rencontrer les acteurs syndicaux
afin de poser des actes concrets aptes
à assurer un déblocage immédiat et
durable, saisir cette opportunité pour
faire avancer le chantier de la concertation nationale, engager l’ensemble
des autorités de la République à soutenir et accompagner cette volonté''.
1ers Trophées francophones du
cinéma : ''La Pirogue'',
''Aujourd'hui'' et ''Président Dia'' huit
fois nominés
Trois films présentés par le
Sénégal, ''La pirogue'', ''Aujourd’hui''
et ''Président Dia'', ont été nominés
pour les ''1ers Trophées francophones
du cinéma'', qui se tiendront à Dakar
du 17 au 29 Juin prochain. Selon un
communiqué en faisant état, 72 films
en provenance de 27 pays différents
ont été soumis aux membres de
l’Académie francophone du cinéma.
Et à l’issue de ce premier tour de
vote, 46 nominations se sont réparties sur 18 long-métrages et 5 courtmétrages provenant de toute la francophonie, qui seront projetés au
Théâtre Daniel Sorano de Dakar, du
17 au 26 Juin prochain. A eux trois,
les films des cinéastes sénégalais
obtiennent huit nominations. Le film
''Aujourd'hui'' d'Alain Gomis (photo) a
été nominé pour le Trophée francophone de l'interprétation masculine
avec Saul Williams. Le même film est
en course pour le trophée du Second
rôle féminin avec l'interprète Aïssa
Maïga, ainsi que pour les trophées du
scénario et de la réalisation. Quant au
long métrage ''La pirogue'' de Moussa
Touré, il concourt pour le trophée du
Second rôle masculin avec Malamine
Dramé ''Yalenguen'', pour le trophée
du scénario, pour la ''contribution
technique'', ainsi que le trophée du
long métrage. Enfin le film documentaire ''Président Dia'' d'Ousmane
William Mbaye est nominé pour le trophée francophone du court métrage.
Selon le communiqué annonce, les
lauréats des 9 Trophées seront
connus dans un vote au second tour
et attribués lors de la cérémonie de
remise
des
1ers
Trophées
Francophones du Cinéma, qui aura
lieu le 29 Juin prochain à Dakar au
Théâtre Daniel Sorano, et sera diffusée sur l’ensemble du réseau de
TV5Monde.
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Lutte contre le terrorisme : L'appui
de la France au Sénégal
Restons dans le cadre de la coopération pour informer que le Sénégal et
la France signeront lundi, à Dakar,
une convention de financement du
Plan d’action contre le terrorisme
(PACT) d’une valeur de 700.000
euros (un peu plus de 459 millions
FCfa). L'accord sera paraphé par le
ministre sénégalais de l’Intérieur, le
Général Pathé Seck et Nicolas
Normand, ambassadeur de France au
Sénégal. Le projet PACT, explique-ton, permettra de ''renforcer les capacités des services de Police et de
Gendarmerie du Sénégal impliqués
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numéro 603 • samedi 15 dimanche 16 juin 2013
SOCIÉTÉ
3
DEMANDE DE LIBERTE PROVISOIRE
La Cour d’appel invitée à maintenir
Cheikh Yérim Seck en prison
La Cour d’appel de Dakar a mis en délibéré au 28 juin prochain la demande de liberté provisoire
formulée par les avocats de Cheikh Yérim Seck. Mais déjà, le Parquet général s’oppose à la requête
du journaliste condamné à deux ans pour viol.
sommes disposés à fournir la caution dont
vous fixerez le montant’’, a imploré Me
Mbow. Parce que de l’avis de son confrère
Me Idrissa Sadjo, ‘’avec les 10 mois qu’il
a déjà purgés, Cheikh Yérim a largement
payé sa dette envers la société’’.
Le veto du Substitut général
Abdou Karim Diop
FATOU SY
econnu coupable de viol malgré
ses dénégations, Cheikh Yérim
Seck et ses avocats cherchent
une voie de sortie en s’accrochant à une
demande de liberté provisoire. C’est pourquoi, après s’être pourvu en cassation,
suite à sa condamnation par la Cour
d’appel de Dakar à deux ans de prison pour
viol, le journaliste a introduit une demande
de liberté provisoire, en attentant la
décision de la Cour suprême. Hier, les
conseils de Cheikh Yérim Seck n’ont pas
lésiné sur les arguments juridiques et
moraux pour faire sortir de prison leur
client, devant la Cour d’appel. Le premier
à se lancer dans cet exercice a été Me
Mamadou Guèye Mbow. ‘’Il est possible
de lui accorder la liberté provisoire, car il
n’y a plus de risque de trouble à l’ordre
public’’, a avancé l’avocat. Pour étayer son
R
Fou rire
ême s’ils n’étaient pas
concernés par la demande
de liberté provisoire de
Cheikh Yérim Seck, les avocats de
Ndèye Aïssata Tall se sont invités dans
la procédure. Mes Moustapha Diop et
Borso Pouye ont fini par irriter leurs
adversaires, le tout dans une ambiance
de provocation. En fait, lorsque le président de la Cour a appelé l’affaire, Mes
Diop et Pouye, sourire en coin, se sont
eux aussi dirigés à la barre pour
rejoindre leurs confrères de la défense.
‘’Où est-ce que vous avez vu un avocat
de la partie civile dans une demande
de liberté provisoire ?’’, leur a lancé Me
Abdou Dialy Kane. Me Pouye de lui
rétorquer : ‘’Nous n’avons jamais dit
que nous allons prendre la parole, mais
à chaque fois qu’une juridiction appelle
notre cliente, nous nous mettrons
devant la barre pour noter notre constitution’’. Suffisant pour que Me Mamadou Guèye Mbow s’emporte devant ses
confrères : ‘’Arrêtez vos gamineries’’.
Une pique qui a fait monter
l’adrénaline. Outré par la remarque de
son jeune confrère, Me Moustapha
MT
propos, il a expliqué que la Cour d’appel a
définitivement réglé la question du désintéressement de la partie civile. Me Mbow
a également soutenu que son client présente toutes les garanties de
représentation devant la loi. ‘’Cheikh Yérim
n’a aucun intérêt à se soustraire de la justice. C’est un père de famille et un journaliste de renom, donc il ne peut pas disparaître dans la nature’’, a indiqué l’avocat.
‘’Cheikh Yérim est-il un criminel, un
pyromane ou un contrebandier qui menacerait la société ?’’, s'est interrogé son
confrère Me Abdou Dialy Kane, convaincu
qu’il n’y a pas de risque de réitération de
l’infraction. Toujours pour convaincre la
Cour, les avocats ont également écarté le
risque de collusion ou de subornation de
témoins. Mieux, Me Mbow est même allé
jusqu’à proposer le paiement d’une caution pour que Cheikh Yérim Seck puisse
bénéficier d’une liberté provisoire. ‘’Nous
Diop a assène à l’endroit de Me Mbow
: ‘’Jeune homme, un peu de respect’’.
Furax, le jeune avocat a continué à
déverser sa bile sur ses deux
adversaires : ‘’Ne m’appelez pas jeune
homme, je suis votre confrère. Lorsque
de grandes personnes se comportent
en gamins, j’appelle ça gaminerie’’. Et
Me Abdou Daly Kane d’enfoncer le clou
en accusant les conseils de Ndèye Aïssata Tall de faire de l’intimidation.
‘’C’en est assez de l’intimidation. Car
dans les autres dossiers, ils ne se comporteraient pas de la sorte’’. Mieux, Me
Kane accuse Mes Diop et Pouye de
vouloir intimider la Cour. ‘’Voilà,
comme vous ne vous adressez pas à
nous, nous en avons fini’’, ont répliqué
les deux avocats ciblés et heureux que
leurs confrères soient tombés dans leur
piège.
Aussi la réplique du président de la
Cour ne s’est pas fait attendre, pour
notifier aux conseils du journaliste
qu’ils sont assez professionnels pour
ne pas se laisser intimider par qui que
ce soit. Cheikh Yérim Seck ne s’en est
pas laissé compter pour apporter la
réplique à Me Pouye. Le journaliste
accuse l’avocate de s’acharner sur sa
personne.
Un avis loin d’être partagé par le Substitut général Abdou Karim Diop.
‘’Puisqu’ils clament leur innocence, pourquoi ils sont prêts à payer une caution ?’’,
a répliqué le parquetier. Pour lui, le journaliste ‘’doit rester en prison jusqu’à la fin
de la procédure’’. Car, argue le parquetier,
‘’nous n’avons rien trouvé de nouveau par
rapport aux critères qui ont motivé le mandat de dépôt’’. Le juge a aussi balayé d’un
revers de main l’argument sanitaire
évoqué par la défense. ‘’Même s’il est
attesté qu’il a été agressé en prison par
des gardes pénitentiaires, rien ne prouve
que son état est incompatible avec la
détention’’, a asséné le juge, avant d’évo-
quer ‘’l’extrême gravité’’ des faits. C’est
pour toutes ces raisons qu’il a demandé à
la Cour d’appel de rejeter la demande de
liberté provisoire formulée par les conseils
du journaliste. La Cour rend son verdict
dans deux semaines, le 28 juin prochain.
CYS : ‘’ Je ne cherche pas à fuir,
mais…’’
Mais avant la mise en délibéré du verdict, Cheikh Yérim Seck s’est fait son propre avocat pour justifier sa demande de
liberté provisoire. ‘’Je ne m’apitoie pas sur
mon sort. Je ne suis pas une victime, mais
je cherche à faire parler mon cœur’’, a soutenu le journaliste. Qui poursuit : ‘’je n’ai
aucune intention de fuir le pays, mais
mon souci est de sauver mes employés et
de me soigner’’. Pour convaincre les juges,
le patron de ‘’Dakaractu’’ a soulevé ses
deux lèvres pour montrer la perte de certaines de ses dents. Il a également sorti
un étui pour montrer qu’il a des difficultés
de vision depuis son emprisonnement.
‘’Je suis entré en prison intact, mais maintenant, mes dents chutent et j’ai des problèmes de vision’’, a ajouté Yérim, avant
de clamer une fois encore son innocence.
Cheikh Yérim avait été condamné en
première instance à trois ans de prison
ferme pour viol et au paiement de dommages et intérêts d’un montant de trois
millions de francs CFA. Jugé en appel, le
patron de ‘’ Dakaractu’’ a vu sa peine
réduite à deux ans. Mais les dommages
et intérêts alloués à sa victime,
l’étudiante Ndèye Aïssata Tall, sont passés à 10 millions.
APRES SEPT MOIS DE DETENTION PREVENTIVE
Luc Nicolaï et le douanier
Abdou Khadre Kébé enfin libres
Après sept mois et une dizaine de jours passés en prison, Luc Nicolaï a recouvré la liberté, hier. Le promoteur de lutte est placé sous
contrôle judiciaire, de même que le douanier Abdou Khadre Kébé,
également mis en liberté provisoire par la Chambre d’accusation.
uc Nicolaï est enfin libre depuis
hier. Après plusieurs demandes
rejetées, depuis son incarcération
le 24 octobre 2012, la justice lui a finalement accordé un avis favorable. En fait,
la Chambre d’accusation de la Cour d’appel a cette fois-ci infirmé l’ordonnance du
juge d’instruction Mahawa Sémou Diouf.
Celui-ci avait en effet rejeté la énième
demande de liberté provisoire du promoteur de lutte. Mais la juridiction d’appel
ne l’a pas suivi. Dans son arrêt rendu hier,
la Chambre d’accusation n’a également
pas suivi l’Avocat général Madiaw Diaw
qui, dans son réquisitoire fait avant-hier,
a évoqué des risques de trouble à l’ordre
public et collusion de témoins.
La juridiction d’appel a plutôt préféré
placer sous contrôle judiciaire Luc
Nicolaï, mais également le douanier
Abdou Khadre Kébé. Désormais, sur les
six personnes inculpées dans l’affaire de
la drogue découverte dans le bureau du
Président-directeur général de l’hôtel
Lamantin Beach à Saly, seuls deux individus sont en prison. Il s’agit de Mamadou
Lamine Mbaye et Djribrine Diop,
employés de l’hôtel précité.
Premier arrêté, Bertrand Touly a été le
L
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premier à bénéficier d’une liberté provisoire. Le PDG de Lamantin Beach a été
placé sous contrôle judiciaire par le Doyen
des juges de Thiès, après quelques
semaines de détention préventive. Luc
Nicolaï, les deux douaniers et les deux
employés de l’hôtel s’était retrouvés
devant le tribunal des flagrants délits de
Thiès. Mais les juges avaient renvoyé le
parquet à mieux se pourvoir, du fait que
Luc Nicolaï et Cie ne pouvaient pas être
renvoyés en audience correctionnelle au
moment où Bertrand Touly faisait l’objet
d’instruction. Par la suite, la Cour
suprême a dessaisi la juridiction de Thiès
au profit de Dakar. Conséquence, le promoteur et ses co-détenus ont été par la
suite transférés à la maison d’arrêt de
Rebeuss. Et le parquet de Dakar avait
requis le mandat de dépôt contre toutes
les personnes impliquées dans l’affaire, y
compris Bertrand Touly.
Malgré cela, le Doyen des juges avait
maintenu l’hôtelier en liberté, tout en
décernant de nouveaux mandats de
dépôt à Luc Nicolaï et Cie écroués pour
association de malfaiteurs, tentative
d’extorsion de fonds, détention de
drogue, de corruption entre autres…
GUEDIAWAYE-APRES AVOIR MENACE
DE MORT SON EPOUSE
B. Cissokho promet
des représailles aux
agents de police
A
udacieux, B. Cissokho l’est.
Il a voulu intimider les éléments de la brigade de
recherches du commissariat central
de Guédiawaye venus l'interpeller
dans sa demeure, après que sa femme
Nd. M. Sène leur a fait part des
menaces de mort proférées par son
époux, à son encontre. B. Cissokho
était saoul comme un Polonais. En
effet, dans cette soirée du 11 juin, la
dame s’est présentée chez les limiers
pour dénoncer son mari une fois de
plus ivre et la menace à la bouche. Elle
a ajouté que son mari la frappait souvent. Lorsque les limiers se sont rendus sur les lieux, ils ont trouvé le disciple de Bacchus dans un état d’ébriété
avancé et perturbant le voisinage.
Placé en garde à vue, le sieur
Cissokho s’est mis à se rebeller contre
les agents en service. Il a fini par pousser le bouchon trop loin, en leur
signifiant qu’il allait leur faire la fête,
après avoir fini de purger sa peine, s'il
était déféré. Plus tard, il dira : J’étais
sous l’emprise de l’alcool et je ne voulais pas passer la nuit au commissariat, encore moins rester dans la grille.
Je ne supportais pas d'être placé en
garde à vue''. Et de renchérir :
‘’Concernant ma femme, j’avoue que
j’étais ivre, mais lucide. Je ne l’ai pas
menacée de mort, encore moins levé
la main sur elle. Ma femme ne veut
pas me laisser en paix, comme je lui ai
demandé et elle a continué à m’empoisonner la vie, à cause de sa jalousie’’. A l’en croire, il a déjà purgé une
peine de 15 jours pour voie de faits et
blessures volontaires. Il dit souffrir de
la tuberculose, depuis 2 ans.
Âgé de 32 ans et père de deux
enfants, le cordonnier de profession a
été déféré au parquet pour les délits de
violence, voie de faits, menaces de
mort et rébellion.
CHEIKH THIAM
Après quelques mois de détention préventive, le douanier Pape Massiré Thiam
a été le premier à être libéré par le magistrat instructeur. Hier, c’était au tour de
Luc Nicolaï et du douanier Abdou
Khadre Kébé de humer l'air de la liberté.
Une décision qui satisfait les avocats des
inculpés. Mais pour Me Mouhamadou
Bamba Cissé, ‘’le combat continue pour
que Luc Nicolaï soit disculpé’’.
F. SY
numéro 603 • samedi 15 dimanche 16 juin 2013
AFRIQUE / MONDE
4
PROCÈS HABRÉ
AFRIQUE DU SUD
Entre Tchad et Sénégal,
poursuite de la procédure
A
Mandela et De Klerk, liés par
l'histoire mais jamais amis
u Tchad, le procureur général
des chambres africaines chargé
de juger l’ancien président
Tchadien Hissène Habré et ses complices, en mission à Ndjamena a rencontré mercredi 12 juin 2013 les magistrats
chargé de la procédure tchadienne dans
le cadre de la même affaire, puis les avocats des anciens agents de la DDS
(Direction de la documentation et de la
sécurité) inculpés et arrêtés depuis
quelques semaines au Tchad. Une explication de l’accord de coopération judiciaire signé entre le Tchad et le Sénégal
a permis de comprendre que seuls les
agents cités dans les cas de crimes internationaux pourront êtres jugés à Dakar.
La matinée de ce mercredi a permis
à Mbacké Fall et à son équipe, de faire
le point avec leurs collègues tchadiens,
sur la procédure nationale et les éléments en leur possession. Ensuite, il a
rencontré dans un hôtel de Ndjamena,
trois avocats conseil, des anciens
agents de la DDS inculpés et mis aux
arrêts depuis la mi-mai.
Les avocats voulaient savoir si en plus
des poursuites au Tchad, leurs clients
seront jugés au Sénégal. Voici ce que
leur a répondu le procureur, selon
maître Dieudonné : ''La première question que nous avons posée au procureur
général, est celle de savoir si la même
affaire sera jugée différemment, parce
que nous avons des ex-agents de la
DDS, qui ont été inculpés à Ndjamena.
MALI
La candidate des femmes
se voit déjà présidente
Haïdara Aichata Cissé (Chato pour les intimes) se voit déjà présidente du Mali. A 54 ans, elle est la seule femme à se présenter à
l’élection qui devrait avoir lieu le 28 juillet. Rencontre avec une
candidate déterminée, peu habituée des compromis.
duit les violences auxquelles il avait assisté
peu de temps avant.'' Le soir même, Chato
prend l’avion pour Paris afin de dénoncer
les crimes des rebelles touaregs du MNLA
(Mouvement national de libération de
l’Azawad). Sa décision est prise : elle sera
la prochaine présidente du Mali.
''Il faut que la justice soit rendue !''
our venir en France, elle a troqué
son traditionnel boubou pour un
tailleur noir. Une tenue sobre agrémentée d’un pin’s vert-jaune-rouge, les
couleurs du drapeau malien, et d’un imposant pendentif doré en forme de globe terrestre. Le local de Montreuil où elle nous
reçoit n’a rien de présidentiel. Pourtant,
samedi, elle sera officiellement investie
candidate indépendante à l’élection qui
doit se tenir au Mali en juillet. Avide de
défendre sa politique, Haïdara Aichata
Cissé parle vite, sourit beaucoup, mais ne
plaisante pas. Elle mesure l’ampleur du
combat dans lequel elle s’est engagée.
Députée de Bourem (nord du Mali) depuis
2007, elle a compris qu’elle devait aller
plus loin en décembre dernier. ''Lors d’une
assemblée générale à Bamako, une
femme est venue vers moi. Elle voulait me
parler, mais refusait de le faire publiquement. Je suis donc allée chez elle, et elle
m’a confié que son fils de neuf ans avait
violé sa sœur de quatre ans. Il avait repro-
P
Après le coup d’état du 22 mars
2012 contre le président malien
Amadou Toumani Touré, Chato a vu le
quotidien des femmes se détériorer dans
le nord du pays. ''Avant, il était
impossible qu’une femme retrouve dans
son lit cinq hommes qui l’attendent pour
la violer ou qu’une mère voie son enfant
enrôlé de force.'' Elle raconte que ces
filles qui ''portaient des jeans et allaient
en boîte'' sont désormais contraintes de
se cacher sous un voile intégral ne révélant que leurs yeux. Depuis l’intervention
française en janvier 2013, ''ce serait
malhonnête de dire que la situation ne
s’est pas améliorée''. Mais les progrès
sur le plan sécuritaire ne doivent pas éluder les conséquences du conflit. ''Des
femmes sont tombées enceintes après
avoir été violées, que doit-on faire de
leurs enfants ? Il faut que la justice soit
rendue !'' Une mission que Haïdara
Aichata Cissé entend bien mener ellemême, en commençant par défendre les
plus vulnérables.
Toute petite, Haïdara Aichata Cissé
accompagnait déjà sa mère, alors présidente des femmes à Bourem lors de ses
rencontres avec les habitantes. A 14 ans,
Et il nous a fait savoir que si jamais il y
a des critères de crimes internationaux,
effectivement, la chambre africaine
pourra le poursuivre éventuellement''.
C’est dire que tous les agents de la
DDS ne seront pas jugés au Sénégal.
Seuls ceux cités dans la catégorie des
crimes dits ''internationaux'', pourraient
faire l’objet de l’accord de coopération
judiciaire signé entre les deux Etats.
L’avocat déplore cependant le fait
que les agents de la DDS, encore présumés innocents, soient ainsi détenus
sans jugement. Il promet introduire une
demande de libération assez rapidement, pour que leur droit à la défense
soit respecté.
(RFI)
elle commence à fréquenter le milieu syndical, jusqu’à devenir plusieurs années
plus tard secrétaire générale de l’Intersyndicale des travailleurs de l’Afrique. Engagée dans la lutte pour sauver Air Afrique
(compagnie aérienne disparue en 2002)
elle n’hésitera pas à bousculer la classe
politique, allant jusqu'à lancer aux chefs
d’État : ''Si vous faites disparaître Air
Afrique, l’histoire va vous juger.'' L'échec
de son combat syndical la décidera alors
à se lancer en politique, ''pour prendre les
décisions''.
''Je sais que je peux me faire
tirer dessus''
Si le soutien officiel de son parti le PDES
(Parti pour le développement économique
et la solidarité) lui fait pour l’instant défaut,
plusieurs centaines d’associations de
jeunes et de femmes ont lancé un appel
pour qu’elle se présente. ''Les femmes
constituent 51 % de la population. Si elles
sont engagées, on passe au deuxième
tour'', prédit-elle. Dans un pays où les
femmes politiques sont ''très timides'', le
pari est risqué. Avant de se lancer dans la
course à la présidentielle, cette mère de
trois enfants a d’abord consulté son mari,
député de Tombouctou. ''On s’est demandés si être une femme était un atout. Dans
un pays islamique non, mais le Mali est un
État laïque.''
Pour son mari, El Hadj Baba Haïdara,
cité dans ''Libération'' le 4 juin, le prochain
président du Mali devra être ''un démocrate
à la limite de la dictature'', un profil dans
lequel elle se reconnaît volontiers. D’un ton
sans concession, elle affirme : ''Le Mali a
besoin de quelqu’un qui tranche pour l’intérêt du pays, pas de quelqu’un qui tergiverse.'' Une position qui ne lui attire pas
que des sympathies. Sur son téléphone
malien, les menaces de morts se
succèdent. D’un rire franc qui tranche avec
le sérieux de ses propos, elle nous prévient
: ''En sortant, je sais que je peux me faire
tirer dessus. Mais quand tu es leader, tu te
dis que tu dois mourir pour ta patrie.'' De
tous ses slogans, un a déjà sa préférence :
''Chato, la candidate du courage.''
www.enqueteplus.com
(ELLE.FR)
Associé de Nelson Mandela dans le processus qui a permis à
l'Afrique du Sud de sortir de l'apartheid, le dernier président blanc
du pays Frederik de Klerk n'est jamais devenu son ami. Au point de
ne pas lui souhaiter publiquement un prompt rétablissement.
“N
ous n'avons pas publié
de communiqué, mais
nous avons donné des
interviews quand on nous l'a demandé,
car nous pensons qu'il ne serait pas
approprié de s'impliquer dans des spéculations, ça serait de mauvais goût", a
expliqué à l'AFP le directeur de la
Fondation de Klerk, Dave Steward.
Ce silence peut paraître curieux alors
que des messages sont venus du monde
entier --du président américain Barack
Obama au dalaï-lama-- pour souhaiter
la guérison de Nelson Mandela, qui est
hospitalisé dans un état grave dans un
hôpital de Pretoria à bientôt 95 ans.
L'ancien président a cependant
envoyé en privé un mot à son illustre
successeur, avec qui il a partagé en 1993
le prix Nobel de la paix, a assuré M.
Steward. "Nous sommes comme tous
les Sud-Africains très préoccupés par la
dernière maladie de Nelson Mandela,
et nous espérons qu'il se rétablira rapidement", a-t-il souligné.
Capacité d'écoute
Les rapports n'ont jamais été simples
entre les deux hommes qui ont géré
ensemble la transition de l'apartheid à la
démocratie.
En 2008, Frederik de Klerk disait de
Nelson Mandela qu'il était "l'une des
plus grandes personnalités du XXe siècle". Il saluait "l'assurance, la grâce et
l'humilité" de son successeur à la présidence sud-africaine, "sa discipline et sa
persévérance", ainsi que "sa sagesse et sa
connaissance de l'être humain".
Mais alors que l'Afrique du Sud s'est
mise à élever des statues au héros de la lutte
anti-apartheid et à lui dédier des musées,
M. de Klerk était devenu bien plus critique en 2012: "Je ne souscris pas à l'hagiographie générale entourant Mandela", a-til alors déclaré, déclenchant une violente
polémique. "Il n'était pas du tout la figure
de saint bienveillante si largement représentée aujourd'hui", avait-il relevé, ajoutant que son meilleur adversaire des
années 1990 était "brutal" et "injuste".
Apparatchik du Parti national, le mouvement qui a légalisé l'apartheid en
Afrique du Sud, Frederik de Klerk avait
une réputation de conservateur quand il a
pris la tête du PN --et la présidence du
pays-- en 1989. Il a rapidement compris
que le régime ségrégationniste en place
depuis 1948 n'avait aucune chance de survie, confronté à une intense pression internationale, aux sanctions économiques, à
un boycottage culturel et sportif et à un
état de révolte quasi permanent dans les
townships, les cités noires construites aux
abords des villes blanches.
Deux pragmatiques
"L'heure des négociations est arrivé",
a-t-il annoncé en février 1990, autorisant à nouveau les mouvement antiapartheid et libérant les prisonniers
politiques, à commencer par Nelson
Mandela. Ce dernier discutait déjà avec
le pouvoir blanc depuis quatre ans.
Cette décision, dira plus tard De Klerk,
a permis d'éviter "une catastrophe",
quand bien même les négociations ont
été souvent tendues.
"Il a eu le courage d'admettre que le
système d'apartheid avait causé des
torts terribles à notre pays et à notre
peuple. Il a eu la clairvoyance nécessaire
pour comprendre et accepter que tous
les Sud-Africains devaient, à travers la
négociation, déterminer ensemble leur
avenir", a dit de lui Nelson Mandela
lorsque ils ont reçu ensemble le prix
Nobel de la paix en 1993.
Mandela comme De Klerk savaient
étudier le profil de leurs ennemis pour
mieux les combattre. Et ils ont mutuellement été surpris par la capacité
d'écoute de l'autre dès leur première
rencontre. Les deux étaient des pragmatiques. Ils n'avait ni l'un ni l'autre le
droit d'échouer, ils devaient à tous prix
éviter une guerre civile. Mais ils n'en
demeuraient pas moins adversaires, et
leurs relations n'ont jamais été chaleureuses.
Une fois Mandela devenu le premier
président noir du pays, Frederik de
Klerk sera son vice-président pendant
deux ans pour accompagner la transition, avant de démissionner quand une
nouvelle Constitution a été adoptée.
Il s'est officiellement retiré de la vie
politique en 1997, mais sa fondation
s'attache maintenant à défendre les
intérêts des Blancs, et en particuliers
ceux des Afrikaners, ces descendants
des colons hollandais installés dans le
pays depuis le XVIe s. , dont le bien-être
n'est plus la priorité du pouvoir.
(AFP)
numéro 603 • samedi 15 dimanche 16 juin 2013
ÉCO / SOCIAL
5
RÉACTION AU REFUS DU PRÉSIDENT D’AUGMENTER LEURS SALAIRES
Les enseignants pointent un
“amalgame” et se radicalisent
Au chef de l'État qui n'entend pas augmenter leurs salaires, les enseignants rétorquent
qu'il s'est trompé de sujet.
DAOUDA GBAYA
éagissant aux débrayages et
grèves d'enseignants observés
depuis
quelques
semaines, le président de la
République, Macky Sall a dit non à
toute hausse des salaires des enseignants. En visite officielle au Gabon,
hier, il a déclaré que le corps des
enseignants ne peut bénéficier d’une
quelconque augmentation salariale,
compte tenu de la situation économique du pays. Le chef de l’État a
estimé le ''niveau de salaire considérable dans un univers professionnel
où les employés ne font pas plus de
400.000 sur environ 12 millions de
Sénégalais''. Il a invité les enseignants
grévistes ''à mieux prendre en considération l'avenir des enfants''.
Cette sortie présidentielle a été très
mal appréciée par Mamadou Lamine
Dianté, secrétaire général du SaemsCusem. Il a déploré le fait que le
R
Président se soit exprimé ''à l’étranger,
loin des bases sénégalaises''. ''(Le chef
de l'État) n’a jamais cherché à nous
rencontrer et nous considérons que
cela procède encore de cette campagne de diabolisation des enseignants'', a fustigé M. Dianté. Il pense
du reste que Macky Sall s’est trompé
en parlant de hausse de salaire : ''Si ce
sont ses conseillers ou alors ses ministres qui lui ont dit cela, ils ne lui ont
pas dit la vérité. Nous n’avons jamais
demandé une augmentation de
salaire. Ce que nous demandons, c’est
qu’il y ait respect de la parole donnée.''
Mamadou Lamine Dianté rappelle
en outre que le président de la
République, élu, ''s’était engagé à respecter les accords qui ont été signés,
au nom de la continuité de l’État''.
Lesquels accords, rappelle-t-il, sont
relatifs à ''la formation des enseignants, au renforcement des capacités pédagogiques des enseignants, la
validation des années de vacation de
BACCALAUREAT 2013
L'Office à l'épreuve
d'un bon examen
107 761 candidats sont attendu à la session normale du baccalauréat 2013. L'Office du Bac leur assure un bon déroulement de
l'examen en misant sur des innovations.
AIDA DIENE
heure des mises au point
pour l'examen du baccalauréat technique et général
sonne à l’Office du baccalauréat.
L’
Cette année, 107 761 candidats sont
attendus pour la session normale qui
démarre le 2 juillet 2013.
Les séries G, qui entrent dans le
bain lundi prochain, constituent
3,4% des effectifs. Et 73,1% relèvent
CROISSANCE ÉCONOMIQUE
Le Sénégal vise un taux
de 4% pour 2013
ANTOINE DE PADOU
ne croissance de 4% en
2013, c'est l'objectif du gouvernement, d'après le ministre de l'Économie et des Finances,
Amadou Kane. S'exprimant hier à
Dakar, lors de la conférence sur
l'orientation des flux financiers vers
l'Afrique, à l'occasion des 20 ans du
groupe Sup de Co, le ministre a indiqué qu'après les 3,5% de croissance
obtenus en 2012, il s'agit pour le
Sénégal d'atteindre 4%. Selon
U
Amadou Kane, l'ensemble des critères et des indicateurs convenus
avec le Fonds monétaire international
ont été respectés. ''On a hérité d'un
déficit budgétaire de 7,2%, nous
sommes à 5,8% et nous sommes
engagés à aller en dessous de 4,2%
avant 2015''.
Se prononçant sur l'orientation des
flux financiers vers l'Afrique, sujet de
la rencontre, M. Kane a noté qu'il
s'agit d'un thème d’actualité ''dans un
contexte où les donnes au niveau
international sont en train d’être
des médiateurs intercéder auprès de
l’État et l’étaler dans le temps pour
qu’on s’accorde sur les principes.''
Son camarade Abdoulaye Ndoye du
Cusems va plus loin en affirmant que
''le discours du président de la
République remet en cause les libertés syndicales''. Prenant au mot
Macky Sall, Abdoulaye Ndoye lâche :
''Quand le Président dit qu’il n’y a pas
d’argent pour satisfaire les doléances
des enseignants, alors que lui-même,
en arbitrant l’alignement de l’indemnité de logement sur celle des autres
qui ont le même niveau de qualification, il reconnaît la légitimité des ces
revendications.'' De l'avis de M.
Ndoye, il semble y avoir ''un Sénégal
des enseignants et un Sénégal d’en
haut (…) Je trouve paradoxale que le
Président nous demande de penser
aux paysans, alors qu’on achète des
véhicules de 35 millions à des députés. Nous, on ne l’acceptera pas''.
tous les enseignants''.
Pour sa part, son collègue leader du
Sels Authentique, Abdou Faty, se dit
aussi étonné de ''l’amalgame'' fait par
le chef de l’État à propos de leur mouvement d’humeur. ''Sur la plate-forme
revendicative, il n’y a que deux points
qui ont des incidences financières. Et
nous ne disons pas tout de suite et
maintenant'', a-t-il signifié. Pour M.
Faty, les enseignants ont toujours fait
preuve de responsabilité : ''C’est la
raison pour laquelle nous avons laissé
''Le Président ne fait que
radicaliser les enseignants''
des séries littéraires, alors que le reste
est constitué des séries scientifiques
et techniques. Les candidats sont distribués dans au total 325 jurys dont
109 se trouvent à Dakar et le reste
dans les autres régions, répartis en
199 centres principaux.
Hier, en conférence de presse à
Dakar, dans ses locaux, le directeur de
l’Office du baccalauréat, Babou
Diakham, a annoncé des innovations
majeures pour un bon déroulement de
l'examen. Il a listé, entre autres, le
renforcement de la surveillance (deux
par salle et de préférence trois), la
stricte interdiction des téléphones
portables dans l’enceinte des centres,
le respect du cahier de charges de la
surveillance. S'agissant du baccalauréat arabe, il signale que le processus
est en cours et doit aboutir à l’organisation d’une session unique en octobre 2013. Selon M. Diakham, l'Office
a mise en place un site web (''officedubac'') où seront postés les corrigés
des épreuves scientifiques à la disposition des correcteurs. Il a assuré que
le matériel de composition est à 98%
disponible dans les centres et 100%
au niveau des régions. D’ici une
semaine, tout sera en ordre, a-t-il dit.
Un souci cependant, la grève des
enseignants notamment du moyensecondaire. A ce propos, M. Diakham
les a appelés à un esprit de dépassement afin que tout se passe bien.
redessinées''. ''Les besoins de
l'Afrique sont croissants, d'autant plus
croissants que nous sommes dans
une dynamique d'accélération de
croissance nécessitée pas les défis
qui sont les nôtres sur tous les plans.
Ces défis nous obligent à être plus
innovants'',
a-t-il
souligné.
Reconnaissant que les principaux
donateurs et bailleurs de fonds rencontrent des difficultés, le ministre a
assuré que c'est aux pays africains de
trouver des ressources internes, d’être
imaginatifs afin de générer de la croissance en améliorant la productivité de
nos économies. ''Ce sont des paris
qu'il faut oser lever. En ce qui
concerne le Sénégal, nous sommes en
train de travailler à consolider notre
cadre macroéconomique'', a poursuivi
le ministre.
De son côté, Mme Vera Songwe,
directrice des opérations de la
Banque mondiale au Sénégal, a fait
savoir que même si augmentent les
besoins en infrastructures, en importations, en énergie, en transports... les
flux financiers sont plus importants en
direction des pays déjà développés. A
l'en croire, les flux financiers vers les
pays ne sont pas un acquis permanent
mais un travail continu qui participe à
les attirer. ''En 2007, pour la première
fois, les flux financiers vers l'Afrique
ont dépassé l'aide au développement.
Cela a représenté une cassure. Il y
avait beaucoup plus de flux financiers, car les privés investissaient plus
sur le continent que les bailleurs de
fonds'', a-t-elle relevé, tout en indiquant que l'Afrique devrait néanmoins
investir elle-même.
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Ceux qui espèrent un fléchissement
des grévistes n’ont qu’à déchanter à la
suite de la déclaration de Macky Sall :
''Elle ne fait que radicaliser les enseignants, et c’est malheureux pour le
pays'', se désole le patron de SaemsCusems, Mamadou Lamine Dianté.
Même fermeté affichée par Abdou
Faty pour qui les enseignants ''ne vont
rien changer de leur plan d’actions'' et
que les grèves vont se poursuivre.
ÉCHANGES DANS LA CEDEAO
Vers une plateforme
de paiements transfrontaliers
La mise en place d’une plateforme
de paiements transfrontaliers en
Afrique de l’Ouest, dont les réflexions sont en cours à Dakar
pour deux jours, constitue un processus d’intégration monétaire et
financière pour les 15 pays de
l’espace de la CEDEAO
L
es problèmes de paiements
électroniques dans l’espace
CEDEAO seront bientôt un
vieux souvenir. Le GIM UEMOA, la
BCEAO, la CEDEAO et
l’Association des banques de l’Afrique
de l’Ouest sont en train de mener des
réflexions pour la mise en place d’une
plateforme de paiements transfrontaliers dans la sous-région. C'est dans ce
cadre qu'une conférence internationale a réuni, hier à Dakar, les différents pays de la CEDEAO pour
poser les jalons de ce processus d’intégration monétaire et financière.
Cette initiative de mettre sur place
une plateforme de paiement électronique va permettre à tout citoyen de
la zone, où qu'il se trouve, de pouvoir
faire des transactions. ''L’avantage de
ce projet est que, avec l’évolution des
technologies de l’information et de la
communication, vous pouvez avoir
une carte ou un téléphone portable et
faire des transactions un peu partout,
quel que soit le lieu où vous vous trouvez'', a indiqué le directeur du GIM
UEMOA, Blaise Ahouantchédé.
D'après lui, le projet est important
parce qu’il vise 60 millions d’habitants. ''Nous espérons un jour que
l’Afrique tout entière bénéficiera de ce
projet pour ensemble qu’on puisse
mettre en place une plateforme intégrée pour permettre aux citoyens de
pouvoir faire des transactions quel
que soit le lieu où ils se trouvent'', a-til dit.
Ce marché de paiements qui va
intégrer les 15 pays de la CEDEAO
vise à renforcer les échanges commerciaux entre les différents pays et de
faire valoir la libre circulation des personnes et des biens. ‘’Il faut que tous
les acteurs de la CEDEAO puissent
soutenir ce chantier qui va aider à
accroître le développement économique et social de nos États. Nous
sommes dans une zone où il faut créer
de la richesse pour mobiliser des ressources. Ce projet va permettre, dans
les années à venir, de mobiliser des ressources conséquentes afin de financer
notre économie'', a soutenu le DG de
GIM UEMOA. Les réflexions qui
vont durer deux jours (hier et
aujourd’hui) permettront aux acteurs
d’identifier les actions à mener et de se
pencher sur différentes questions
comme ‘’la financiarisation de l’économie’’, ‘’les règles et standards
d’échanges’’, ‘’la sécurité et la lutte
contre la fraude’’, ‘’la compensation et
le règlement des transactions’’.
De l'avis du vice-gouverneur de la
BCEAO, Jean-Baptiste Compaoré,
‘’les systèmes de paiement comme
dans la plupart des pays africains sont
embryonnaires, peu utilisés et fragilisés. Ce projet peut rendre la vie de nos
compatriotes plus facile. Il peut permettre l’essor du commerce intrarégionale et d’optimiser et rentabiliser
les investissements consentis’’.
ALIOU NGAMBY NDIAYE
numéro 603 • samedi 15 dimanche 16 juin 2013
CMJN
POLITIQUE
6
SUCCESSION D’IDRISSA SECK A THIÈS
Le “Cinq majeur” de Rewmi
En dehors d’Idrissa Seck, quel candidat pour le parti Rewmi à Thiès ? C’est l’équation à mille inconnus que les observateurs de la scène politique de la cité du Rail tentent de résoudre. Une question
d’autant plus difficile que la formation politique souffre à Thiès d’une pénurie de cadres de la
trempe du chef. EnQuête vous présente le “Cinq majeur” des prétendants au “califat” local.
NDÈYE FATOU NIANG
Yankhoba Diattara,
“le poulain de Idy”
ses amis, Diattara crée alors le parti
FIDEL avant de se… fidéliser dans
Rewmi d'Idrissa Seck. Les deux
hommes sont devenus si inséparables que le poulain a été cornaqué
à la “station” de premier adjoint au
maire de Thiès avec délégation de
signature durant les deux mandats
de son mentor. Selon Yankhoba
Diattara, la plus importante avancée réside en ce que la municipalité se gère aujourd’hui comme une
entreprise. Saura-t-il rallier les
Thiessois à sa cause ?
Dr Oumar Papis
Ndoye, “le cadre”
D’étudiant en homme politique,
Yankhoba Diattara a toujours bénéficié de l’œil attentif d’Idrissa Seck
qui le couve comme son protégé. Le
premier adjoint au maire de la ville
de Thiès a commencé à flirter, politiquement s’entend, avec son mentor quand celui-ci était à l’époque
ministre du Commerce. La sensibilité du président de Rewmi face aux
revendications des étudiants thiessois a tout de suite frappé le jeune
étudiant de l’Université Cheikh
Anta Diop. Et un amour filial finit
par naître entre les deux hommes
qui ne sont jamais quittés depuis
lors. Des tickets de repas aux
bourses, en passant par des subventions, rien n’a été négligé par le
maire de Thiès pour mettre son
jeune protégé dans de très bonnes
conditions d’études.
En 1999, alors que le Parti
démocratique sénégalais (PDS) traverse une crise, avec, entre autres,
le départ d'Ousmane Ngom, Idrissa
Seck fait appel à Yankhoba Diattara
jusque-là dans l’ombre. Le lieutenant du directeur de campagne de
Abdoulaye Wade entre ainsi dans la
scène politique en créant une association dénommée “Wade pour l’alternance et le changement” (Wac).
Yankoba Diattara avait alors, derrière lui, nombre d'étudiants de
Thiès mobilisés. L'alternance
venue, sa proximité avec Idy lui a
valu plus tard son exclusion du PDS
lorsqu’il a osé contester le leadership de la “constante” Wade en bisbilles avec son “fils putatif”. Avec
Très proche aussi d’Idrissa Seck,
docteur Oumar Papis Ndoye est
l’un des meilleurs amis d’enfance
du maire de Thiès. Diplômé en
sciences biologiques et médicales,
le professeur agrégé en médecine,
chargé de la coopération et du
jumelage au sein de Rewmi et par
ailleurs président du GEST
(Groupement d'entre-aide et de
solidarité des Thiessois), répond à
beaucoup de critères qui font de lui
un homme capable de gérer la mairie de Thiès. Le coordinateur des
cadres de Rewmi s’est forgé une vie
politique auprès de son mentor
Idrissa Seck. C’est ce qui lui a valu
le poste de deuxième adjoint au
maire de la ville de Thiès après la
victoire de M. Seck aux municipales de 2009. Très ambitieux, cet
universitaire chercheur a développé
un vaste programme pour accompagner les actions politiques de son
guide. Lequel programme tourne
autour de la lutte contre la pauvreté, la promotion de la santé de
qualité, la création d’une banque
alimentaire, la formation et l’insertion des jeunes et l’avènement d’un
club de football de ville de haut
niveau avec comme objectif le
mieux-être des populations de la
cité du Rail. C’est grâce à son
entregent que la commune a établi
une coopération avec celle de Caen
en France sur des thématiques
telles que la culture, l'environnement, l'éducation et l'appui institutionnel. Autant de projets qui font
de lui un allié des populations qui
ont soif de changement. Celui qui a
inauguré le Cyber Campus sera-t-il
l’homme de la situation ?
Maimouna Dieng,
“La dame de fer”
Pour ceux qui ne la connaissent
pas, on la surnomme “la dame de
fer”. Sa dignité et son honneur, elle
y tient comme à la prunelle de ses
yeux. Maïmouna Dieng est intransigeante sur ses principes et refuse
toujours d’accepter l’inacceptable.
Son engagement et sa disponibilité
à l’endroit des femmes sont connus
de tous à Thiès. Le combat des
femmes, elle en a fait un sacerdoce. Son soutien et sa fidélité à
l’ancien Premier ministre et maire
de Thiès Idrissa Seck ne souffrent
d’aucune ambiguïté.
Élue maire de la commune d’arrondissement de Thiès Ouest par
l’écrasante majorité de la zone
Ouest et avec le soutien sans
réserve des conseillers de sa commune, Mme Dieng a croisé le fer
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avec les autorités de la mairie de
ville afin que force reste à la loi par
rapport aux terrains situés dans sa
zone de compétence, “injustement
morcelés et dilapidés”. Sa posture
de combattante et de courtoise,
Maïmouna Dieng la doit à son cursus sportif, elle est ancienne internationale de hand-ball qu'elle a
marqué de son empreinte. Elle dit
être quotidiennement sur le terrain
et mobiliser toute son énergie pour
la matérialisation de la vision de
son leader Idrissa Seck. Cette
femme leader et, sans conteste,
l’une des plus visibles du dispositif
de guerre de l’ex-Premier ministre,
réunit-elle l’ensemble des atouts
aptes à lui garantir le dauphinat
local à l’issue des primaires de
Rewmi ?
Alassane Ndiaye,
“le fidèle compagnon”
?
“L’acharnement inouï” contre le
maire Idrissa Seck pour “saper sa
crédibilité” consolide l'engagement
militant d'Alassane Ndiaye. De
l’ampleur de ce vaste mouvement
de sympathie est né le parti Rewmi.
Dans cette dynamique constante,
le membre du Conseil d’administration de l’Agence régionale de développement (Ard) de Thiès a été
investi aux fonctions de maire à la
faveur des élections locales de
2009. Reste à savoir si ses partisans seront assez fidèles pour porter à la tête de la ville le non moins
secrétaire national chargé des nouvelles technologies de l’information
et de communication (Ntic) de
Rewmi.
Pape Bassirou Diop,
le “moins coloré”
Homme d’affaires, Pape Bassirou
Diop, maire de la commune d’arrondissement de Thiès-Est, est “moins
coloré” que son mentor Idrissa Seck.
Le premier semble passer inaperçu et
dit vouloir faire de la politique sans
tambour ni trompette. Maire de Thiès
Est, reconnu dans la cité du Rail
comme une bête politique, Pape Bassirou Diop ne préfère surtout pas trop
s’exposer dans les médias. Parmi les
trois maires de commune d’arrondissement, il reste, à en croire ses proches,
celui à l’actif de qui on peut inscrire le
plus de réalisations. Il a pris des galons
dans le nouveau bureau de Rewmi dont
il s’est vu confier la charge de la diaspora. Son ambition pour la mairie de la
ville auraient d’ailleurs suscité plus de
tonicité dans son entourage immédiat.
Ferait-il l’affaire ?
L’ingénieur informaticien au
ministère de l’Économie et des
Finances est entré en politique
sans tambour ni trompette et
récemment. En 2002, il rencontre
Idrissa Seck au moment où celui-ci
était ministre d’État. Alassane
Ndiaye est séduit par son sens de
l’organisation, sa vivacité et son
esprit de synthèse. Le maire de la
commune d’arrondissement de
Thiès Nord s’engage alors dans la
dynamique de soutenir Idy. Cet
élan s’est renforcé naturellement,
les années suivantes, quand l'édile
de la ville de Thiès lui a offert la
possibilité d’évoluer dans son environnement immédiat en le nommant conseiller technique alors
qu’il était Premier ministre.
Dans les années dites de braise,
Alassane Ndiaye, avec quelques
partisans de Rewmi, fonde un vaste
mouvement dénommé MSIS (mouvement de soutien à Idrissa Seck)
auquel ont adhéré spontanément
ceux qui sont sensibles à la traversée du désert de Seck malmené par
Wade
et
son
régime.
numéro 603 • samedi 15 dimanche 16 juin 2013
CMJN
EN VUE
7
EN PRIVÉ AVEC GRAND CORPS MALADE, SLAMEUR FRANÇAIS
“Je n'ai pas de problème
avec les étiquettes”
Slameur français de renom, connu et adulé, Fabien Marsaud, alias Grand Corps Malade, est à Dakar
dans le cadre du Tandem Dakar-Paris. Rencontré dans les jardin de l'Institut français Léopold Sédar
Senghor, il a confié à EnQuête son expérience avec les jeunes du Collectif vendredi slam et évoque
son séjour au pays de la Teranga. L'interprète de “Comme une évidence” revient sur ses passions : le
sport et la poésie, parle de son accident et des moments durs qu'il a endurés.
musique et mis sur un album, si on
appelle ça une chanson, ça ne me
dérange pas. Je ne chante pas mais si
on m'appelle chanteur, cela ne me
vexe pas non plus.
Comment êtes-vous devenu
slameur ?
Comme tout le monde, en passant
la porte d'un bar où il y avait une soirée
slam. J'étais assis là à écouter des slameurs et des slameuses pendant deux
heures. Il y avait beaucoup de talents,
pleins de styles différents et cela m'a
donné l'envie de participer.
Aviez-vous des prédispositions
en écriture ?
PAR BIGUÉ BOB
Pourquoi l'appellation Grand
corps malade ?
Au départ, c'était une bêtise, une
connerie pour donner un nom comme
ça. J'aime bien les noms indiens (petit
œil malicieux, cheveux aux vents). Ces
choses qui définissent un esprit, un
physique en deux ou trois mots. Ce
n'était pas voué à rester au départ. Je
l'avais dit pour déconner lors d'une soirée slam et c'est resté.
Et cela vous colle bien maintenant ?
Oui, ça me va bien. C'est mon nom
de scène.
Vous êtes au Sénégal depuis
quelques jours. Comment trouvezvous le pays ?
Cela fait longtemps que je voulais
venir ici. Je ne sais pourquoi on n'est
pas venu plus tôt. C'est le pays
d'Afrique où j'ai reçu le plus de messages pour me demander quand est-ce
que j'allais venir jouer ici. Ce que je
sais en plus, c'est qu'il y a une scène
slam très dynamique ici. On a mis du
temps mais ça y est nous voilà avec
toute l'équipe. Je suis très content
d'être là. On vient d'arriver, je n'ai pas
encore vu grand-chose mais je sens
que c'est dynamique, qu'il y a de
l'énergie ici et de bonnes vibrations.
Vous avez tenu un atelier d'écriture
avec le Collectif vendredi slam.
Comment trouvez-vous ces jeunes ?
On a fait plein de choses. On a fait
d'abord une scène slam hier soir
(Ndlr : mercredi soir, l'entretien a été
réalisé jeudi). Normalement, çà devait
se faire vendredi, mais comme c'est le
jour du concert, on a transféré ça sur
le mercredi. J'ai vu beaucoup de
talents. Il y a un vrai niveau ici. Je crois
qu'ils sont en train de pousser les
murs, d'ouvrir les portes. Je pense
qu'on va entendre parler d'eux. Qu'ils
continuent et qu'il fassent des soirées,
des festivals, des ateliers dans les
écoles. Je crois que çà sent bon pour
eux.
Oui mais je n'écrivais pas énormément. C'est-à-dire que je m'étais
essayé comme beaucoup de gens qui
aiment la poésie, qui aiment le rap ou
qui aiment la chanson. Souvent ils ont
pris un stylo, ils ont essayé, grattouillé
quelques vers. C'est ce que j'ai fait à
peu près à l'âge de 15 ans. Mais on ne
peut pas dire que j'écrivais beaucoup.
J'avais une petite poignée de textes
que personne n'a jamais vus et qui
étaient au fond d'un tiroir. C'est vrai
que quand j'ai découvert le slam.
Quand j'ai entendu cette première soirée slam, je me suis dit : “ouais, je
pense que je suis capable de faire ça
parce que je l'ai déjà fait quand j'étais
ado.” C'est comme cela que je m'y
suis mis.
Parmi les textes déjà mis en
album, y en a-t-il qui ont été écrits
à cette période d'ado ?
Non, il y en a pas. Ces textes-là sont
toujours au fond d'un tiroir que personne ne verra.
La poésie n'était pas votre première
passion, mais le sport...
C'est quoi un slameur
d'après vous ?
Un slameur est un auteur avant tout
et un interprète. Le slam est quelque
chose que l'on partage. Pour qu'il y ait
slam, il faut qu'il y ait un auditoire. Le
slam, c'est une bouche qui donne et
des oreilles qui prennent. Moi, ce que
j'aime faire, c'est écrire des textes pour
les partager avec le public. J'ai commencé dans les petits bars en France.
J'ai eu la chance de mettre mes textes
en musique et petit à petit de faire des
disques.
Seriez-vous d'accord qu'on vous
assimile à un chanteur ?
Je n'ai pas de problèmes avec les
étiquettes. Je ne chante pas. Je dis et
je scande mes textes. Mais à partir du
moment où un texte est mis en
Exactement, j'adorais le sport. J'en
faisais beaucoup. Je faisais surtout
beaucoup de basket. Pas à un niveau
professionnel mais à un petit niveau
national. C'était ma passion mais j'ai
eu un accident juste avant mes 20 ans
qui m'a donc fait arrêter le sport.
Quelques années plus tard, j'ai découvert le slam. J'ai eu la chance de
retrouver vraiment une passion.
C'est comme si vous regretteriez de
n'avoir pas vécu à fond cette passion du sport. Cela se sent même
dans vos chansons quand dans
“Rencontres” vous dites : “Sport ça
donne des courbatures”...
Ça c'est une phrase, c'est un petit
clin d’œil pour essayer de dédramatiser. C'est une manière de dire que mon
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truc c'était le sport. Maintenant que je
ne peux plus en faire, bon ce n'est pas
grave puisque le sport c'est chiant ça
donne des courbatures. C'est un petit
clin d’œil pour rigoler. Parce que si je
pouvais, je ferais encore du sport.
C'était une vraie raison de vivre le
sport. Mais voilà aujourd'hui, j'ai fait
mon deuil d'une vie sportive et je le vis
très bien.
Comment avez-vous vécu vos lendemains d'accident ?
C'est très compliqué à dire comme
ça en une phrase. C'est tout un monde
qui s'effondre. C'est en même temps
plein d'espoir parce qu'au départ, on
n'est pas sûr qu'on aura des séquelles
à vie donc on se dit : “mais non ça fera
le temps qu'il faut, mais je referai du
sport.” Il y a énormément de hauts et
de bas. Il y a des coups de blues.
Forcément, c'est une période très difficile. Je ne me suis jamais laissé abattre. Si au moins je ne pouvais plus
refaire du sport je suis debout et je
suis autonome. C'est quand même
que je me suis bien battu.
Quels effets vous a fait l'annonce de
votre tétraplégie par le médecin ?
On ne me l'a pas dit directement
comme ça. On l'a dit à mon entourage.
Moi, au départ, je n'ai pas été au courant de ce diagnostic.
Et comment avez-vous surmonté
cette épreuve ?
Vous savez, c'est un long processus.
Ce n'est pas du jour au lendemain que
je me suis remis debout et que j'ai
marché. Cela a commencé par juste se
tenir debout. Les semaines d'après,
c'était quelques pas entre les barres
parallèles. Quelques semaines après,
prendre les béquilles. C'est un long
processus et mon entourage savait que
j'y étais.
Vous avez raconté les douze mois
passés dans un centre pour tétraplégiques dans votre ouvrage
“Patients”. Voudriez-vous nous en
parler un peu ?
Justement, je raconte toute cette
période très bizarre, très spéciale.
Toute cette période où je ne suis pas
du tout autonome. J'étais paralysé des
quatre membres. Du coup, j'avais
besoin des autres, des infirmières, des
aide-soignants pour les gestes les plus
élémentaires comme aller aux toilettes, s'habiller, se laver, manger...
C'est une période très particulière.
J'avais envie de montrer ce qu'on ressent quand on n'est pas du tout autonome. Et puis, en même temps, ce
n'est pas un livre qui est totalement
sur moi. C'est sur tout un univers. J'ai
rencontré un monde de corps médical.
J'ai rencontré un monde de patients.
Je me suis fait plein d'amis. J'ai voulu
raconter le quotidien de cet univers-là.
Comme c'est un contexte assez dramatique et dur, j'ai voulu le raconter
sur un ton humoristique avec beaucoup de dérision. En plus, il y avait de
l’auto-dérision à cette époque-là.
Entre nous, il y avait beaucoup de
vannes, beaucoup de chambrettes.
C'était nécessaire pour retrouver un
peu de vie.
Il y a généralement beaucoup d'humour dans vos textes. Ce n'est pas
que dans “Patients”. Cela vous
vient-il de cette phase d'épreuve ?
Je pense que c'est une nature.
Quand je suis avec ma famille, mes
potes, ça déconne beaucoup, ça
chambre. Je viens de banlieue parisienne qui est quand même un lieu
très dynamique sur la chambrette. J'ai
eu cette école-là. L'école de l'oralité où
çà vanne beaucoup. Alors, je crois que
cet humour-là fait partie de moi. C'est
important qu'il se ressente dans les
textes. Il y a aussi des textes pas drôles
du tout, des textes durs, des textes
graves. Des fois même, dans un texte
grave, c'est bien de mettre un petit clin
d’œil pour montrer qu'on prend un peu
de distance.
De l'engagement aussi, comme
dans “Éducation nationale” ou “Le
blues de l'instituteur”. Pensez-vous
qu'être slameur rime forcément
avec engagement, comme c'est le
cas avec le rap ?
Oui et non. Celui qui est slameur et
qui ne veut faire que des textes fleurs
bleues, mignons et sans aucun engagement, il a le droit. Libre à lui de le
faire. C'est vrai que je me sens
concerné par mon époque, par ce qui
se passe autour de moi. Donc, des
fois, je prends position sur un sujet
que j'ai l'impression de maîtriser. Je
fais aussi attention parce que ce n'est
pas parce que j'ai la chance d'être
“connu” que je sais que mes textes
vont être entendus par beaucoup qu'il
faut que je délivre à chaque fois un
message et qu'il faut absolument que
je prenne position sur tous les sujets.
Non. Il y a des sujets que je ne maîtrise pas. Donc, il y a des trucs sur lesquels on ne m'entendra pas prendre
partie. Mais moi, j'ai du mal à imaginer
mon art, mon slam sans un minimum
de prise de position.
Ne serait-ce pas cet engagement
qui vous cause une censure
aujourd'hui dans des médias français ?
Facho
Non, cela malheureusement, c'est
un mail catastrophique qui tourne. Il y
a un spam fachiste qui a été fait par je
ne sais qui et il y a quelqu'un qui a
repris cette vidéo en disant : “Grand
Corps Malade dit tout haut ce que les
gens pensent tout bas et du coup, il
est censuré par les médias français.”
Ça parle de ce slam très intolérant et
islamophobe. Je ne sais pas qui a fait
ça et je ne sais pas d'où ça vient. Mais
je n'ai rien à voir dans cette histoire et
les médias ne me boycottent pas du
tout. Je suis très souvent invité à la
télé. Je ne sais pas du tout comment
faire. Peut-être qu'un jour, on fera un
démenti, un communiqué de presse
pour dire que je n'ai rien à voir dans
cette histoire. C'est quelqu'un de mal
intentionné qui a voulu se faire du
buzz en associant mon nom à un slam
dégueulasse.
Qu'est-ce qui fait votre muse ?
Je ne sais pas comment répondre à
ça. C'est dur. Tout m'inspire. Dans
mes textes, il y en a des graves, des
drôles, il y en a qui parlent d'amour.
numéro 603 • samedi 15 dimanche 16 juin 2013
SERVICES & LOISIRS
8
MOTS FLÉCHÉS • N°650FORCE 3)
Humour
'est un gars qui a tout quitté
pour rejoindre la légion
étrangère.
Le voilà expatrié à Djibouti.
Après plus de trois mois
dans le désert, l'abstinence
sexuelle commence à lui
peser:
Du coup, il demande à un
légionnaire déjà en poste à
Djibouti depuis plusieurs
années comment ils se défoulent... Le légionnaire plus
ancien lui répond:
On utilise le dromadaire làbas!. Notre légionnaire nen
est pas encore à ce stade du
manque, et il décide d'attendre encore un peu. Six mois
plus tard, c'en est trop.
Notre légionnaire va retrouver le dromadaire, se bricole
un petit escabeau quil place
derrière lanimal, et commence son affaire...
A ce moment, le sergent accompagné du légionnaire
plus ancien passent par là et
lui disent:
- Cest comme ça que tu ten
sers?r
Parce que nous on monte
dessus et on va voir les filles
en ville!
Envoyez vos blagues à
[email protected]
Numéros Utiles
SECURITE
Gendarmerie Nationale :
800 00 20 20
Police secours : 17
Sapeurs Pompiers : 18
TELEPHONE
Renseignements Annuaire :
1212
Service Dérangements :
1213
Service Clients : 1441
EAU - SDE
Service dépannage
& Renseignements
800 00 11 11
(appel gratuit)
ONAS
Egoûts, collecteurs
NUMERO ORANGE
81 800 10 12
(appel gratuit)
SENELEC
Service Dépannage :
33 867 66 66
TRANSPORTS
Société nationale de
Chemins de Fer du Sénégal
(SNCS): 33 823 31 40
Aéroport Léopold S. Senghor
de Yoff : 33 869 22 01 / 02
Port Autonome de Dakar
(24H/24) : 33 849 45.45
Heure non ouvrable
Capitainerie : 33 849 79 09
Pilotage : 33 849 79 07
URGENCES
S.U.M.A : 33 824 24 18
SUMA-MEDECIN :
33 864 05 61
33 824 60 30
S.O.S MEDECINS :
33 889 15 15
HOPITAUX
Principal : 33 839 50 50
Le Dantec : 33 889 38 00
Abass Ndao : 33 849 78 00
Fann : 33 869 18 18
HOGGY (ex-CTO) :
33 827 74 68 / 33 825 08 19
MOTS MELÉS • N°424
Petit pied familler
L'interprétation diverse des mêmes
mots par des êtres de mentalité dissemblable a été une cause fréquente
de luttes historiques.
- GUSTAVE LE BON
SUDOKU N°432
Il faut souvent plus de courage pour
s'attaquer à des vétilles que pour
lutter contre de graves abus.
- MULTATULI
HEURES DE MESSE
• Cathédrale : 7H
• Martyrs de l'Ouganda :
6H30-18H30
• Saint Joseph :
6h30 - 18h30
HEURES DE PRIERES
MUSULMANES
• Fadiar :
05:40
Tisbar :
14:15
• Takussan :
17:00
• Timis :
19:46
• Guéwé :
20:46
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numéro 603 • samedi 15 dimanche 16 juin 2013
SERVICES & LOISIRS
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MOTS FLÉCHÉS • N°651(FORCE 3)
horoscope
Bélier
Balance
Vous pouvez avoir cette certitude que
c'est maintenant que va venir votre tour
de chance ! A n'en pas douter vous allez
pouvoir profiter pleinement de retombées
positives d'une action personnelle. Vous
auriez tort de refuser d'y croire. Surtout
en de telles circonstances.
Vous partirez à la découverte d'un être
que vous connaissez mal et qui excite
votre curiosité. Des relations privilégiées
pourraient naître d'un entretien confidentiel en tête à tête. C'est votre tour de
chance de pouvoir ainsi communiquer
avec aisance et efficacité.
Taureau
On s'intéresse beaucoup trop à vous en
ce moment et vous ne voulez pas en profiter. Vous ne voulez pas vous laissez projeter en avant. Cependant, il serait bon
de vous laissez guider vers le succès.
Vous apprécierez sans doute cette nouvelle ambiance de vie avec satisfaction.
Gémeaux
Des réactions imprévisibles à votre égard
vont vous contrarier quelque peu. Ne
vous formalisez pas trop. Préparez-vous à
des jours meilleurs car, malgré cela, la situation s'améliore de jour en jour. Le plus
difficile est passé.
Cancer
Une réelle occasion de chance imprévue
va se présenter à vous dans des circonstances imprévisibles. Ne faites pas la fine
bouche si vous voulez vraiment profiter
d'un moment inoubliable. Votre cercle
d'amis s'agrandit. Vous vous sentez en
bonne compagnie.
Lion
Une ancienne relation pourrait vouloir se
rapprocher à nouveau de vous. Mais vos
sentiments amicaux à son égard sont difficiles à ranimer. Soufflez sur les braises
et la flamme se rallumera d'elle-même.
Une bouffée de printemps vous procure
beaucoup de satisfaction.
Scorpion
De bonnes nouvelles vous arrivent enfin.
Profitez de cette opportunité pour vous situer face aux propositions qu'on pourrait
vous faire. Vous traversez une phase bénéfique que vous pouvez transformer en
réussite sans précédent. N'hésitez pas à
entreprendre.
Sagittaire
Vous vous demandez pourquoi toutes les
rencontres que vous faites se terminent
toujours de la même façon et vous ressentez une certaine frustration parce que
rien n'évolue. Vous aurez bientôt la
chance de construire des relations nouvelles et passionnantes.
Capricorne
Pas de problèmes particuliers aujourd'hui, le ciel est clair et beau pour
vous surtout si savez préserver votre vie
privée, Une personne inconnue s'intéressera à vous ce qui ne vous intrigue pas
particulièrement, Vous saurez saisir la signification d'un sourire complice,
Verseau
Ce sera un moment idéal pour communiquer votre joie et votre bonne humeur.
C'est une opportunité relative à un désir
refoulé qui vous fera prendre une décision qui a tardée à venir. Vous n'aurez pas
à vous en repentir, vous pourriez même
vous en féliciter sincèrement.
Vierge
Solutions
Saisissez la belle occasion qui va se présenter
Poissons
à vous. Attendez-vous à connaître de meilleures
La forme physique va vous sourire. Revenez sur
relations avec une personne proche de vous.
certaines décisions hâtives que vous avez
Vous serez sûr de ne pas être déçu. C'est le mo-
prises. Attention un excès d'efforts peut nuire
ment d'intervenir et d'essayer de faire bouger
à votre santé. Tous les espoirs vous seront per-
les choses. Il faut battre le fer pendant qu'il est
mis si vous savez garder cette grande forme.
chaud. D'excellentes relations se nouent.
Agissez avec tranquilité et discernement.
MOT MÉLÉ EXPRESS N°113
MOT FLÉCHÉ N°649
SUDOKU N°433
MOTS MELÉS • 423
Tour surveillance
MIRADOR
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numéro 603 • samedi 15 dimanche 16 juin 2013
LIBRE PAROLE
10
FOOTBALL
Notre “équipe nationale” fut terne
ou plutôt minable à Luanda…
our commencer, il faut préciser que depuis une décennie
et plus, le Sénégal ne dispose
plus d’une équipe nationale, mais
d’une simple sélection à la carte
parmi nos “vedettes” dans les différents championnats du monde. Il en
est de même pour ce qui concerne
l’entraineur national, là également,
c’est le vedettariat qui l’emporte sur
tous les autres critères objectifs,
devant déterminer le choix du joueur.
Au Sénégal, naïvement, nous considérons encore ou plutôt, nous
sommes totalement convaincus
qu’avec seulement un “bon” entraineur étranger, qui fut un joueur
vedette quelque part en Europe et
ensuite, un groupe de joueurs Sénefs
vedettes aussi dans les divers championnats d’Europe, nous sommes
assurés de gagner tranquillement nos
matchs sans coup férir. Pourtant la
réalité nous prouve le contraire depuis
lors que c’est une théorie boiteuse et
inexacte. En réalité, un match, il se
gagne dans le terrain, avec et par des
joueurs gagneurs qui en veulent
rageusement plus que l’adversaire en
face. Cette tradition de nos anciens
joueurs qui ont fait la fierté du
Sénégal à travers l’Afrique, a totalement disparu. Il faut le rappeler de
manière nette et claire, que cette race
de joueurs de l’époque, ne jouait pas
pour de l’argent, mais plutôt pour
honorer la nation et représenter dignement leur pays avec un patriotisme
qui ne souffrait d’aucune contestation
possible.
Louis
Camara
est
aujourd’hui l’un des survivants encore
en mesure de témoigner ce cette
époque glorieuse. Même si nous
n’avions pas gagné de trophée, notre
football était hautement apprécié et
P
ses représentants - pas tricheurs du
tout - à travers les stades d’Afrique et
d’Europe l’ont vaillamment prouvé.
Cette sélection, qui faisait face à
une équipe angolaise faible et, qui
était bien à la portée du Sénégal, était
hétéroclite, éparse et sans âme et
dans laquelle, l’envie de gagner simplement était totalement absente. Et
ne parlons pas de patriotisme, car,
celui-ci n’est que porté en bandoulière par des joueurs qui préfèrent de
loin leur club que les couleurs de leur
nation, mais au fond, c’est l’esprit de
chasseur de primes qui est plus présent et prévaut effectivement au sein
de cette sélection. J’ai vu des joueurs,
qui portaient le titre honorifique d’international, mais qui étaient incapables d’assurer des passes correctes et
moins encore précises à leurs coéquipiers. J’ai remarqué aussi combien
certains d’entre eux avaient de la
peine à maîtriser le ballon un seul instant, en le conservant le temps nécessaire de trouver un partenaire bien
démarqué pour lui faire la bonne
passe décisive. Non, au contraire, en
lieu et place de cela, c’était des
passes à l’adversaire, ou de très mauvaises passes, ou des pertes de balle
inadmissibles, dans un match aussi
capital comptant pour la qualification
de la coupe du monde. On notait également des cafouillages terribles
devant nos buts, créant parfois un
danger imminent, comme aussi le
manque de concentration des joueurs
devant les buts de l’adversaire, ce qui
les empêchait de concrétiser les nombreuses occasions qui se sont offertes
à eux, au cours de ce match. Au total,
j’ai relevé une insuffisance manifeste
de combativité de certains joueurs
durant tout le long du match. Et cer-
tains d’ailleurs, après avoir perdu
bêtement le ballon ou commis une
bêtise en se faisant chiper celui-ci,
s’arrêtaient tout simplement de jouer,
en attendant de recevoir encore une
autre passe. De tels joueurs ne méritent pas de porter les couleurs de la
nation, puisque de toutes les façons,
ils ne les défendent pas avec le patriotisme qui sied. A mon avis, il est préférable dans de cas pareil d’avoir des
joueurs “dits” locaux qui mouillent le
maillot et qui sont animés par une
rage de vaincre, que t’importer des
joueurs de l’étranger grassement
payés, mais qui n’ont pas le cœur à
l’ouvrage et qui, à la moindre chose,
boudent ou se mettent en grève pour
réclamer des avantages. Il est de loin
préférable, quitte à ne pas être qualifié du tout, si notre football n’a pas le
niveau requis, que de présenter une
équipe de bras cassés, qui ne se bat
pas du tout et qui se fait éliminer dès
le premier tour sans état d’âme, avec
zéro pointé au compteur des buts.
Il est sûr et certain, que si le coach
et les techniciens publiaient
aujourd’hui à l’attention des
Sénégalais le résultat des statistiques
techniques et globales du match - et
j’estime que c’est à faire dorénavant nous nous rendrions compte que certains ne méritaient pas leur place
dans ce match et qu’eux-mêmes, au
vu de leur prestation, s’ils étaient honnêtes, reconnaitraient qu’ils étaient
minables. Et si certains en doutent, je
suggère la rediffusion du match,
minute par minute, pour l’analyse, les
constats et la vérification des prestations de chaque joueur.
Avec un tel constat, il est évident
que le jeu ne pouvait être que
décousu dans l’ensemble, faute de
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construction à partir des lignes arrière
ou du milieu du terrain pour donner à
l’attaque de bonnes balles et dans les
positions les plus approprier pour
faire mouche, mais hélas ! De tout
cela il n’en a rien été. L’attaque s’est
illustrée dans un manque de cohésion incroyable et une mésentente
entre les joueurs, justifiée par cette
tentative de vouloir former une
équipe avec des éléments incompatibles, synonyme de vouloir assembler
une machine avec des pièces qui ne
s’enchainent pas convenablement. Et
ainsi, chacun en faisait à sa tête, et
chacun jouant sa propre partition, ce
qui a fait naître la cacophonie. Et
c’est là qu’intervient justement toute
la différence entre une équipe et une
sélection. Dans une équipe, on
recherche fondamentalement l’homogénéité du groupe. C’est ce que
l’on travaille dans la durée pendant
les entrainements pour arriver à parfaire entre les joueurs la cohésion,
l’entente, les automatismes et autres
combinaisons techniques ; on y travaille aussi l’esprit d’équipe, c’est-àdire un pour tous et tous pour un,
dans le but de vaincre l’adversaire.
Tout cela se tisse aussi au fil du
temps, dans une durée indéterminée
en donnant le temps au temps. Ce
qui n’est pas le cas pour une sélection. Dans une sélection, et pour le
cas du Sénégal, les joueurs viennent
de clubs différents, avec des
méthodes et systèmes d’entrainements et de jeux différents. Ce sont
de tels éléments variés que nous
regroupons en un laps de temps, d’où
l’appellation regroupement de
l’équipe nationale. Ces éléments - en
vacances en fait - ne sont sous la
direction d’un entraineur que pour
quelques jours, une semaine ou
quinze jours au plus avant le match,
pour bâtir une équipe performante. Il
faut admettre que réussir un tel
exploit, il faut se départir, totalement
alors, de tout rationalisme et de réalisme. Car seul des gens qui se fondent sur le hasard, la baraka ou plutôt
qui ont une confiance aveugle sur l’irrationnel, le mysticisme (xon) et
dotés d’une naïveté béate peuvent
croire parvenir à un de résultat performant par cette méthode. Il faut
reconnaitre quand même que la naïveté est la chose plus partagée au
Sénégal. Ainsi, au lieu de compter sur
nos propres forces, nos efforts
concrets et soutenus, en travaillant
sérieusement pour établir des performances dans tous les domaines, et
surtout davantage dans celui du
sport, non, nos dirigeants préfèrent se
fier à un individu “faiseur de miracles” qualifié de marabout, mais en
vérité, un vulgaire charlatan, à qui
l’on verse pour du vent des millions
de francs pour soi-disant gagner un
match, sans même mouiller le maillot
! Franchement, il faut être crédule et
Sénégalais de “bon teint” pour croire
en ce XXIe siècle, à l’ère du numérique, à une pareille absurdité ou
boniments. Et ce qui se passe encore
dans la lutte est plus ahurissant et
fait de nous de véritables païens et
non des croyants en un Seul et
Unique Dieu. Alors que “nous nous
proclamons comme le pays le plus
musulman et les plus musulmans de
la planète au point que rien de grave
ne nous arrivera, parce que nous
sommes garantis et assurés de la protection divine”. Bien entendu, ce ne
sont là que des élucubrations de certains illuminés qui se laissent aller,
mais Dieu SWA n’a jamais promis
pareille chose à aucun peuple sur
terre. Réveillons-nous plutôt chers
concitoyens ! Car il se fait très tard et
notre sommeil n’a que trop duré ! Et
tout notre retard, dans tous les
domaines d’activité et par rapport aux
autres pays, ne relève que de notre
esprit métaphysique et sclérosé. Un
esprit qui refuse de s’élever au rang
des autres peuples de l’Humanité et
des nations les plus avancées, grâce
aux Sciences et Technologies si développées de notre époque. Ces
Sciences et Technologies, de surcroit,
ne sont l’apanage de personne et ne
portent la nationalité d’aucune
nation. Elles sont à la portée ou disposition de tous les peuples qui veulent
se les approprier, mais en y mettant le
prix et les efforts nécessaires exigés.
Le chauvinisme est tel chez nous
que l’on n’ose même pas critiquer nos
propres tares et autres défauts qui
sont cependant manifestement avérés
et évidents. Ainsi, nous préférons
nous cacher derrière notre petit doigt,
à perdre notre temps et argent dans
des futilités et autres d’ails insignifiants, au lieu de crever l’abcès et de
s’attaquer aux véritables problèmes
qui nous assaillent et tenaillent. La
vérité toute simple est que nous
n’avons pas encore d’équipe nationale
de football et de même, non plus, des
joueurs à la hauteur des ambitions de
notre pays en matière de football, qui
sont véritablement dotés d’un esprit
patriotique élevé et de la rage de vaincre, comme de véritables lions
gagneurs ou vaincus l’arme à la main.
Bien entendu, il va de soi aussi que
les dirigeants nationaux du football ne
sont également pas à la hauteur de
leurs responsabilités et il y a trop d’intérêts en jeu, me semble-t-il, qui font
que les gens se rendent la politesse et
se couvrent mutuellement pour rester
en place.
Voilà par conséquent, pourquoi il
me semble bien que le besoin de
refondation et de reconversion n’est
pas seulement nécessaire au niveau
de nos institutions. Mais c’est bien
au-delà, c’est-à-dire à tous niveaux de
la société sénégalaise et dans tous les
domaines d’activité, qu’il est absolument nécessaire de procéder à la
refondation et la reconversion des
mentalités pour le redressement radical du pays tout entier, parce que quasiment, tout est à la dérive dans le
pays ou alors tend vers.
MANDIAYE GAYE
[email protected]
numéro 603 • samedi 15 dimanche 16 juin 2013
SPORTS
11
FOOT INTERNATIONAL
REVUE TOUT TERRAIN
Ça s'est passé lors de la
Coupe des Confédérations
La Coupe des Confédérations débute ce samedi au Brésil, une compétition qui fait désormais office
de répétition générale, un an avant la Coupe du monde, avec une assemblée réduite et un enjeu mineur. Mais les éditions précédentes le prouvent : c’est souvent l’occasion de voir une palanquée de
buts, de confirmer les talents du moment et de révéler quelques joueurs. La preuve.
1997 : le Brésil au sommet
de son art
score de 4-3 pour le Mexique. Dans le
camp d’en face, Ronaldinho, 19 ans à
l’époque, est une grosse révélation,
avec 6 buts au compteur et du joga
bonito en veux-tu en voilà. Vivement
qu’il déboule en Europe.
2001 : merci la grande saucisse !
C’est en 1992 qu’est organisée
pour la première fois en Arabie
Saoudite une compétition réunissant
les champions continentaux en titre.
La FIFA observe mais n’organise pas
cette épreuve, qui s’appelle alors la
Coupe du roi Fahd. Une deuxième
édition similaire est organisée trois
ans plus tard, mais c’est en 1997,
toujours à Riyad, que le tournoi est
officiellement nommé Coupe des
Confédérations, bénéficiant cette fois
de l’aval des instances internationales. A quelques mois de la Coupe
du monde en France, c’est l’occasion
pour le Brésil d’assumer son statut de
grand favori à sa propre succession.
Denilson, Romario et Ronaldo (photo)
font un carton, les deux derniers nommés marquant chacun un triplé en
finale, pour une victoire écrasante 60 sur une sélection australienne diminuée par le rouge pris tôt dans la partie par Mark Viduka. Cette seleção
semble alors intouchable…
1999 : Blanco et Ronaldinho
à la fête
La FIFA a la bonne idée de confier
l’organisation de cette deuxième édition au Mexique, provoquant un bel
engouement populaire, avec près
d’un million de spectateurs au total
(60 000 de moyenne par match).
Sportivement aussi, c’est une réussite, avec beaucoup de buts, dont un
quadruplé réussi dès le premier
match par ce drôle de joueur qu’est
Cuauhtémoc Blanco pour les locaux
face à l’Arabie Saoudite. L’Europe est
seulement
représentée
par
l’Allemagne, les champions du
monde français ayant décliné l’invitation. La Mannschaft prend le bouillon
dès la phase de poule (0-4 face au
Brésil, 0-2 face aux Etats-Unis) et
laisse le Mexique et le Brésil se disputer la finale au stade Aztèque. Un
match plein d’intensité et de buts, qui
débute sur une grosse boulette de
Dida pour le 1-0 et se termine sur le
Après la Coupe du monde, après
l’Euro, la Coupe des Confédérations :
la France réussit le triplé, comme le
Brésil avant elle quatre ans plus tôt. A
cette époque, les Bleus sont tellement faciles qu’ils peuvent se permettre de gagner avec Marlet titulaire en
attaque (premier buteur de la compétition, pour une victoire 5-0 face à la
Corée du Sud) et Gillet, Bréchet et
Laurent Robert dans l’effectif… En
demi, le Brésil se fait encore taper (21) et la bande à Lemerre affronte en
finale le Japon, qui surprend agréablement, un an avant de co-organiser
son Mondial. C’est l’époque de
Philippe Troussier et d’Hidetoshi
Nakata, excellent lors de ce tournoi.
Un seul but est marqué au cours de
cette ultime rencontre, par cette
grande saucisse de Patrick Vieira,
bien trouvé par Franck Leboeuf à l’entrée de la surface. Comme le Brésil en
97, l’équipe de France confirme son
statut de favori à sa propre succession
pour la Coupe du monde.
depuis les hymnes d’avant match
jusqu’à la remise du trophée, en passant par l’unique but en or d’Henry,
célébré dignement, le doigt pointé
vers le ciel.
2005 : je suis Adriano,
et toi t’es qui putain ?
En Allemagne, la Coupe des
Confédérations commence à trouver
son rythme de croisière et sa place
dans le calendrier, en répétition générale de la Coupe du monde. Pour la
première fois, aucune nation ne
décline l’invitation et les buts pleuvent, plus encore qu’en 1999. Un
joueur particulièrement se distingue :
Adriano, qui sort d’une saison XXL
avec l’Inter, est alors au top de sa
forme. Meilleur joueur sur PES et pas
loin d’être le meilleur du monde aussi
en vrai, l’Empereur est un bulldozer
qui impose sa puissance et son culot
pour ouvrir la marque en finale face à
l’Argentine, une copie de la finale de
Copa America 2004. La Seleçao
gagne encore, et largement en plus
cette fois : 4-1, rien à dire, malgré
Riquelme. Avec une telle démonstration, la carrière d’Adriano s’annonce
forcément radieuse et le Brésil s’impose forcément comme favori du prochain Mondial. Bon, encore une fois,
la suite des événements ne sera pas
fidèle aux prévisions…
2003 : un lion ne meurt pas, il dort
Le 26 juin prochain, ça fera 10 ans.
10 ans que Marc-Vivien Foé (photo)
est décédé, brutalement, sur la
pelouse du stade Gerland, en pleine
demi-finale
de
Coupe
des
Confédérations face à la Colombie.
Un arrêt cardiaque brutal, traumatisant, tellement injuste… Forcément,
c’est ce triste événement qu’on
retient de cette édition 2003.
Jusqu’ici, le Cameroun – son
Cameroun – avait été parfait, avec
notamment une victoire de costaud
sur le Brésil. Les Lions indomptables
remportent aussi ce foutu match face
à la Colombie et affrontent leurs potes
français en finale. Personne n’a trop
le cœur à jouer mais puisqu’il y a un
tournoi à finir, alors on joue quand
même. En pensant fort à Marc-Vivien,
2009 : des Ricains
beaux mais tendres
Juin 2009 : le téléspectateur de
foot découvre, horrifié, cette saloperie
de vuvuzela. Une corne en plastique
qui provoque un abominable bruit de
bourdon énervé. Horreur. Il faudra
composer avec pendant toute la
Coupe du monde un an plus tard…
Sinon, cette édition, la dernière en
date, offre une sacrée grosse surprise :
l’élimination en demi-finale des
Espagnols par les Etats-Unis, qualifiés
ric-rac au premier tour au détriment de
l’Italie. Altidore et un excellent Clint
Dempsey offrent l’exploit aux Ricains,
qui retrouvent le Brésil en finale, après
le 0-3 subi lors de la phase de poule.
Mais contre toute attente, le score est
de 2-0 à la mi-temps en faveur des
Yankees, qui peuvent croire à l’obtention d’un premier titre majeur. Las, le
Brésil, plus expérimenté, fait le travail
au retour des vestiaires et à la 84e,
Lucio offre de la tête la victoire 3-2.
C’est déjà la troisième victoire des
Sud-Américains dans cette compétition. Un palmarès qui peut encore
grossir en cas de performance à domicile dans les jours à venir.
(SOFOOT.COM)
www.enqueteplus.com
FOOT - MERCATO
Man City Pellegrini
nommé manager
Ce vendredi, Manuel Pellegrini a été officiellement nommé manager de
Manchester City. Selon le site officiel du
club anglais, il a été nommé pour quatre
saisons à la tête des Citizens : ''Manchester
City Football Club est heureux d’annoncer la nomination de Manuel Pellegrini en
tant que premier responsable de l’équipe.
Pellegrini, qui a rejoint le club sur un
contrat de trois ans, prendra son poste à
partir du 24 Juin''. De son côté, le technicien chilien a fait part de sa satisfaction :
''Je suis ravi d’accepter cette opportunité
extrêmement excitante. Le club a une
vision claire du succès à la fois sur et hors
du terrain et je me suis engagé à apporter
une contribution significative. Tout est en
place pour que Manchester City puisse
continuer à avoir du succès et je suis très
heureux de pouvoir travailler avec une telle
équipe talentueuse, le conseil d’administration et les supporters'' a déclaré pour sa
part le coach chilien. Pellegrini remplace
au poste Roberto Mancini, limogé il y a
trois semaines.
OM
Intérêt pour Gervinho
L’attaquant
ivoirien
d’Arsenal,
Gervinho, est dans le viseur de
l’Olympique de Marseille qui cherche un
joueur pour son côté droit capable de
déborder ou marquer des buts. Le profil
de l’ancien Lillois qui ne s’est vraiment
pas imposé en Premier League plaît
beaucoup aux décideurs marseillais.
Dans les colonnes du 10Sport cette
semaine, Franck Passi, l’adjoint d’Elie
Baup à l’OM, confirme que le joueur est
suivi par le staff de l’équipe marseillaise :
''C’est un profil qui nous intéresse oui.
On recherche des joueurs de couloirs,
percutants, dribbleur, passeur et buteur
et Gervinho a ce profil-là'' explique le
technicien français. Il y a quinze jours,
Arsène Wenger avait réitéré sa confiance
envers l’international ivoirien débarqué
en 2011 à Londres après un titre de
champion de France remporté avec Lille.
Mais durant les deux ans passés à
Arsenal, Gervinho n’aura inscrit que 11
buts pendant que Theo Walcott, l’autre
ailier, en a inscrit 32 sur la même période.
D’autre part, avec le recrutement prévu
par les Gunners cet été, il se peut que le
temps de jeu de l’ancien Manceau soit
réduit à une peau de chagrin. Et
Gervinho n’a pas vraiment envie de vivre
une année à la Chamakh. autre flop
récent du recrutement d’Arsène Wenger
ces dernières années.
P-SG
Laudrup : “Le projet
du PSG lui plaît”
Cité comme possible futur entraîneur
du PSG, Michael Laudrup pourrait
quitter Swansea malgré des déclarations
contraires il y a quelques jours. Jeudi,
Michael Laudrup(49 ans demain) a
déclaré ''vouloir rester à Swansea
jusqu’en 2015'', soit la fin de son contrat.
Mais en coulisses, les choses seraient différentes. Car les rapports du technicien
danois avec ses dirigeants se sont détériorés depuis la victoire en League Cup.
Car ces derniers, contrairement aux
promesses faites à leur manager, semble
réticent à renforcer leur équipe de façon
significative. Du coup, le torchon brûle
entre les deux parties. C’est dans cette
brèche que se serait engouffré le PSG.
Le club parisien a approché l’entourage
du Danois qui ne serait donc pas insensible à cet intérêt parisien : ''Le projet du
PSG lui plaît mais on n’en est qu’au
stade des discussions, il n’y a pas eu d’offre concrète encore'', assure un proche
du dossier. Affaire à suivre….
ÉLIMINATOIRES MONDIAL 2014
Terminé pour le Togo
Le Togo ne participera pas à la Coupe du
monde au Brésil. Les Togolais se sont inclinés ce vendredi à Tripoli contre la Libye
(0-2). Sur penalty, Saleh a ouvert le score
pour les Libyens (7e), avant qu’Amewou
ne marque contre son camp (18e). A une
journée de la fin du deuxième tour des
qualifications, les Eperviers, privés de
nombreux joueurs pour cette rencontre,
ont cinq points de retard sur les Libyens,
leaders du groupe I.
RÉSULTATS
Zone Afrique
Groupe A
Samedi
13h Botswana – Rép. Centre Afrique
Dimanche
13h Éthiopie – Af. Du Sud
Groupe B
Samedi
17h30 Cap-Vert – Sierra Leone
Dimanche
16h Guinée Équatoriale – Tunisie
Groupe C
Samedi
20h Maroc – Gambie
Dimanche
12h Tanzanie – Côte d'Ivoire
Groupe D
Samedi
13h Zambie – Soudan
Dimanche
13h Lesotho – Ghana
Groupe E
Samedi
14h30 Congo – Burkina Faso
15h Gabon – Niger
Groupe F
Mercredi 12 juin
Malawi – Kenya 2-2
Namibie – Nigeria 1-1
Groupe G
Dimanche
13h Mozambique – Égypte
17h Guinée – Zimbabwe
Groupe H
Dimanche
13h30 Rwanda – Algérie
18h Mali – Bénin
Groupe I
Vendredi
Libye – Togo 2-0
Dimanche
14h30 R. D Congo - Cameroun
Groupe J
Samedi
13h Ouganda – Angola
Dimanche
16h Liberia – Sénégal
Coupe des confédérations
Groupe A
Samedi
19h Brésil – Japon
Dimanche
19h Mexique – Italie
Groupe B
Dimanche
22h Espagne – Uruguay
Lundi
19h Tahiti – Nigeria
numéro 603 • samedi 15 dimanche 16 juin 2013
CMJN
SPORTS
12
LIGUE 1 – 21e JOURNÉE
Diambars et Jaraaf menacés
par l'Olympique de Ngor
a bataille à la tête du
classement de la Ligue 1
devient de plus en plus serrée.
L'écart de points entre le trio de tête
(Diambars, Jaraaf et Olympique de
Ngor) ne tient qu'à un fil. Le leader,
Diambars (37 pts) est dans l'obligation
de faire un résultat contre l'Union spor-
L
tive de Ouakam (11e, 24 pts), au stade
Demba Diop. L'équipe de la Médina
(35 pts) pourrait s'adjuger le fauteuil de
leader, en cas de victoire ce samedi
face à l'Association sportive de la
sucrière (14e, 18 pts). En cas de faux
pas, le Jaraaf pourrait perdre sa place
de dauphin au profit des Ngorois (3e)
qui sont à une une longueur (34 pts).
L'Olympique de Ngor, quant elle, aura
FINALE CHAMPIONNAT PROFESSIONNEL LIGUE 2
La Suneor championne
de la Ligue 2
La Suneor a remporté hier le championnat professionnel de
Ligue 2, en battant (1-0) le Stade de Mbour en finale, au stade
Demba Diop.
LOUIS GEORGES DIATTA (STAGIAIRE)
a Suneor est sacrée championne de la Ligue 2.
L'équipe de Diourbel a remporté hier la finale de l'édition 2013,
en battant (1-0) le Stade de Mbour
au stade Demba Diop. Les deux
équipes ont livré un match très disputé. Mais, les Diourbellois se sont
L
montrés plus réalistes. Car les poulains d'Al Housseynou Sène ont
ouvert le score, dès l'entame du
match (8e). Mouhamadou Lamine
Kane a marqué le but de la victoire.
Le Stade de Mbour a essayé de revenir au score, en poussant les
Diourbellois dans leurs derniers
retranchements. Les poulains de
Lamine Sano, coach du Stade de
CM 2014 - SÉNÉGAL – LIBÉRIA
La Tanière ne s’est jamais
départie de son objectif
L’équipe de football du Sénégal ne s’est jamais départie de son objectif
de se préparer pour réussir un bon résultat pour son match contre le
Liberia, ont annoncé l’entraîneur national et des joueurs interrogés
par l’envoyé spécial de l’APS.
ous n’avons jamais
perdu de vue l’importance de ce stage”, a
“N
expliqué le sélectionneur national,
Alain Giresse à sa sortie de l’aéroport Roberts International de
Monrovia, vendredi, en fin d’après
midi. Alain Giresse, qui a appelé les
gens à intégrer “l’incident” de
mardi dans la série de manquements qui ont eu lieu depuis le
démarrage du stage, a relevé que
les joueurs sont focalisés sur le
match de dimanche.
“D’ailleurs, ils n’ont jamais cessé
d’y penser”, a-t-il dit se réjouissant
d’un stage très soutenu à Accra
(Ghana). Appelé à réagir sur le refus
des joueurs de s’entraîner mardi, le
défenseur Kara Mbodj et l’attaquant Pape Modou Sougou ont
embrayé sur la même note. “Nous
n’avons jamais oublié les raisons de
notre présence en équipe natio-
PROGRAMME
fort à faire avec Niary Tally (10e, 24
pts). Les poulains d'Amadou Lamine
Imam Seck, coach de Niary Tally, tenteront de prendre leur revanche, après
leur défaite (1-0) face aux Olympiens
(10e j) au stade de Ngor. En cas de victoire, Niary Tally pourrait également se
rapprocher du peloton de tête.
Ce samedi également aura lieu des
confrontations entre équipes du milieu du
Samedi
17h30 Touré Kunda – Port
17h30 Linguère – Yeggo
17h30 Assur – Jaraaf
Stade Demba Diop
16h Niary Tally – Ol. de Ngor
18h Uso – Diambars
Lundi
Stade Demba Diop
17h DUC – As Douanes
19h Us Gorée – Casa Sports
Stade Alassane Djigo
17h30 As Pikine – Guédiawaye FC
Mbour, ont même marqué à la 83e
minute u n but refusé par l'arbitre El
Malick Seck du centre régional d'arbitrage de Dakar, pour une position
de hors-jeu. Le score est resté
inchangé jusqu'au coup de sifflet
final de l'arbitre. La Suneor a terminé
le match à 10, après l'expulsion de
Sidy Ndiaye (90e + 4) pour cumul de
cartons jaunes (39e et 94e).
Les deux équipes évolueront la
saison prochaine en Ligue 1.
RÉACTIONS
LAMINE SANO, COACH STADE DE MBOUR
Le leader Diambars et son dauphin Jaraaf sont menacés par le promu, l'Olympique de Ngor
LOUIS GEORGES DIATTA (STAGIAIRE)
tableau. Touré Kunda (8e) reçoit le Port
(7e). Ces deux clubs comptent le même
nombre de points (28 pts). Au stade Me
Babacar Sèye de Saint-Louis, la Linguère
(4e, 32 pts) recevra Yeggo (6e, 29 pts).
AL HOUSSEYNOU SÈNE, COACH SUNEOR
“Aujourd'hui, je suis un
entraîneur comblé”
“Je ressens beaucoup de satisfactions. Je
remercie tout le staff de la Suneor, tous
mes collaborateurs. Aujourd'hui, je suis un
entraîneur comblé. On a fait un grand
exploit, parce qu'on ne nous attendait pas
à ce stade. Ce n'est pas évident de pondre
une équipe avec de nouveaux joueurs et
de faire un résultat. Je remercie les Diourbellois qui nous ont appuyés.
nale”, a indiqué l’attaquant de
Marseille qui a réussi une belle
entrée contre l’Angola à Luanda,
samedi dernier. “Beaucoup de
choses ont été dites mais tout le
monde est tiré vers le même objectif : la défense des couleurs nationales”, a insisté l’ancien attaquant
de l’AS Douanes.
Même son de cloche auprès du
défenseur central, Kara Mbodj, titula-
“Je suis très satisfait
de la saison”
En première mi-temps, les garçons sont
tardivement rentrés dans le match. Par
contre, en seconde période, nous avons
bien mieux joué. Les garçons ont poussé
l'équipe adverse jusqu'au bout. Nous
aurions même pu égaliser et gagner le
match. Je reste perplexe sur notre but
refusé par l'arbitre. Je vais vérifier pour voir
si vraiment il y avait hors-jeu. La Suneor n'a
pas démérité son titre. Mes joueurs ont du
mérite. Je suis très satisfait de la saison.
risé à la surprise générale contre
l’Angola alors qu’il venait d’être rappelé en équipe nationale. “Tout le
monde est prêt pour relever le défi et
nous sommes là pour gagner et empocher les trois points”, a indiqué le
jeune défenseur central qui a rejoint
Genk (Belgique) en janvier dernier en
provenance de Molde (Norvège).
(SALIF DIALLO, APS)
BRÈVES
CM 2014 - LIBÉRIA
Weah se défend
de toute agression
Chef de délégation de la sélection nationale
du Liberia qui s'est rendue le week-end dernier en Ouganda (0-1) pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2014, George
Weah a été accusé d'avoir agressé l'arbitre de
la rencontre. A tort d'après Mister George,
qui a donné sa version des faits. "Je ne suis
jamais descendu sur le terrain parce que
j'étais en tribune VIP, entre le ministre des
Sports ougandais et celui du Liberia ! Après,
je suis allé retrouver les joueurs dans le vestiaire. J'ai voulu en profiter pour saluer l'arbitre, mais une personne de la FIFA m'a dit
que ce n'était pas possible. C'est aussi simple
que ça", s'est défendu le Libérien.
CÔTE D’IVOIRE
Gosso-Razak,
la réconciliation
après la bagarre
A la suite de leur vive altercation, survenue
mercredi à l’entraînement au stade
Houphouët-Boigny, devant officiels, supporters et journalistes, Jean-Jacques Gosso
Gosso et Abdul Razak étaient présents le
soir-même sur le plateau de la RTI pour
présenter leurs excuses. Les deux joueurs
ont enterré la hache de guerre et sont tournés vers le match contre la Tanzanie. C’est
ce qui s’appelle faire son mea-culpa. Invités
jeudi sur le plateau de la chaîne nationale
ivoirienne RTI, Jean-Jacques Gosso et
Abdul Razak ont adressé leurs excuses aux
supporters pour le triste spectacle proposé
mercredi lors d’une séance d’entraînement
des Eléphants ouverte au public. Les deux
joueurs s’étaient tristement illustrés devant
les fans, en venant aux mains, avant d’être
séparés par des coéquipiers. L’incident est
visiblement clos et la hache de guerre a été
enterrée. Toute la délégation ivoirienne est
désormais tournée vers la Tanzanie et les
deux joueurs devraient visiblement être de
la partie, la question d’éventuelles sanctions ayant été éludée par le président de la
Fédération ivoirienne.
PAPISS DEMBA CISSÉ SUR SES DOULEURS AU DOS
“Tout va bien”
Papiss Demba Cissé, l’attaquant des Lions, sorti sur blessure dans les
derniers instants du match contre l’Angola, samedi dernier, a indiqué à
l’envoyé spécial de l’APS que “tout va bien”.
la question de savoir s’il garde
encore les séquelles de ses douleurs
au dos, l’attaquant de Newcastle
(D1 anglaise) qui fendait difficilement la
foule de curieux venus à sa rencontre à la sortie de l’aéroport de Monrovia, a répondu par
la négative. “Ça va bien merci, je me suis
entraîné correctement”, a-t-il lâché, le
sourire aux lèvres tentant de contenir les
assauts des supporters libériens qui tentaient
se photographier avec lui.
A
Sur le match de dimanche prochain
www.enqueteplus.com
contre le Liberia, il a préféré presser le
pas dans un sourire pour ne pas répondre
à la question. Titularisé samedi dernier
contre l’Angola, Cissé a été l’auteur de
l’unique but sénégalais. Mais il a raté
deux belles occasions qui auraient
permis aux Lions de prendre un avantage
conséquent dans la partie. En partageant
les points contre l’Angola, le Sénégal est
un leader avec six points, à portée de ses
trois adversaires du groupe et dans le
match devant l’opposer dimanche au
Liberia. Ce dernier, qui compte quatre
points, est obligé de gagner pour demeurer dans la course à la qualification au
dernier éliminatoire de la coupe du
monde 2014. Les Lions, qui étaient en
stage à Accra (Ghana) depuis dimanche
dernier, sont arrivés, vendredi, en fin
d’après midi à Monrovia (Liberia).
(SALIF DIALLO, APS)
numéro 603 • samedi 15 dimanche 16 juin 2013