Ulysse from Bagdad Eric-Emmanuel Schmitt
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Ulysse from Bagdad Eric-Emmanuel Schmitt
Ulysse from Bagdad Eric-Emmanuel Schmitt Les critiques des blogueurs ** Réalisme dur, réflexions existentielles… Ce mois-ci, le défi "Découvrons un auteur" de Pimprenelle portait sur Eric-Emmanuel Schmitt, auteur ô combien célèbre, mais dont je n'avais encore jamais croisé la route. Ses ouvrages sont nombreux sur les rayonnages de la bibliothèque, mais mon choix s'est arrêté sur Ulysse from Bagdad, un titre plus qu'intriguant, mêlant légende antique et réalité orientale, voyage imaginaire et guerre bien réelle. Dès le premier paragraphe, le ton est donné : "Je m'appelle Saad Saad, ce qui signifie en arabe Espoir Espoir et en anglais Triste Triste ; au fil des semaines, parfois d'une heure à la suivante, voire dans l'explosion d'une seconde, ma vérité glisse de l'arabe à l'anglais ; selon que je me sens optimiste ou misérable, je deviens Saad l'Espoir ou Saad le triste." Saad, un jeune Irakien, nous raconte son histoire, le périple qui l'a conduit à fuir un pays ravagé par la guerre pour devenir clandestin. Son enfance sereine et heureuse, l'avènement de Saddam Hussein et de sa tyrannie, l'invasion par les Américains, le semblant de paix réinstallée et la misère sans cesse grandissante, ponctuée régulièrement de morts terrifiantes et injustes, tels sont les éléments qui forment la première partie du récit et qui conduisent Saad à prendre la décision de quitter son pays. Les lecteurs se trouvent alors ensuite confrontés aux conditions de voyage et de vie terribles de ces hommes qui perdent famille, pays, et même identité, dans le seul but de survivre et d'aider les leurs à mieux vivre. En parallèle, Saad nous livre ses réflexions, ses doutes, ses questionnements, ses colères non pas seulement envers les dirigeants de son pays ou envers son propre peuple, mais également envers les Occidentaux, les personnes qui œuvrent aux étapes cruciales pour un clandestin (demande de visa, de papier, de statut). Si les thématiques abordées sont douloureuses et profondément déstabilisantes, l'impression qui demeure après avoir refermé le livre reste aérienne, légère, enjouée presque...Je dirais même peut-être pleine de Saad, d'Espoir. C'est le fait de l'écriture d'Eric-Emmanuel Schmitt et du mélange des genres à l'œuvre dans Ulysse from Bagdad : réalisme dur, réflexions existentielles, mais également reprises de personnages et d'étapes de l'Odyssée, humour désopilant du père de Saad (personnage que j'ai adoré!), histoires d'amour, d'amitié, et d'attachement filial... Un ton finalement plein d'optimisme, qui en fait une lecture agréable et qui me donne envie d'y retourner! http://entre23hetminuit.over-blog.com/article-ulysse-from-bagdad-par-eric-emmanuelschmitt-54181955.html ** Il y a beaucoup de poésie dans ce roman. J’aime bien les romans d’Eric-Emmanuel Schmitt. Il y a toujours une petite dose d’humour même pour parler de sujets graves. Le juste équilibre. Le voilà qui s’attaque au thème des clandestins, des réfugiés. Peu d’auteurs écrivent sur ce sujet. Lui, il le fait avec une sensibilité touchante. Il y a beaucoup de poésie dans ce roman qui nous rappelle que l’Irak qui souffre, qui subît la dictature, l’embargo, la guerre, c’est aussi le berceau de l’humanité, la terre où fût fondée la cité antique de Babylone, le pays où fût construite la tour de Babel. Un pays qui grouillait de vie, de culture, d’intelligence et de savoir mais où la vie au 20ème et 21ème siècle est devenue un enfer. http://baronette.free.fr/blog/index.php/post/23/04/2009/Ulysse-from-Bagdad-de-EricEmmanuel-Schmitt ** D'une belle plume, simple et efficace. Saad Saad est un jeune irakien victime indirecte des tueries de Saddam Hussein. En espérant que son nom n'est pas une simple illusion et porte bien l'espoir, il part vers Londres pour trouver un meilleur avenir et subvenir au besoin du reste de sa famille en Irak. Son chemin de clandestin le mènera sur les terres d'Egypte, de Lybie, de Tunisie, d'Italie, de France. De rencontres en mésaventures, il se découvre sans cesse en quête d'une identité et d'une reconnaissance. Ce voyage initiatique vers l'avenir est une très belle fable. A l'inverse d'Ulysse de L'Odyssée d'Homère, le héros prend la route des terres et des mers pour se trouver une nouvelle vie, se construire un avenir meilleur. D'une belle plume, simple et efficace, Eric-Emmanuel Schmitt nous livre un petit bijoux d'actualité sur fond d'éternité. La cause des clandestins étant universelle et intemporelle. A lire impérativement. http://libellule-bleue.mabulle.com/index.php/2010/07/13/197848-ulysse-from-bagdad-de-ericemmanuel-schmitt ** Du réalisme à l’état pur. Comment parcourir des milliers de kilomètres lorsqu’on n’a pas un dinar ? C’est la question que va se poser Saad Saad, jeune irakien prêt à fuir Bagdad, après la destitution de Saddam Hussein, pour quitter un pays où le chaos a survécu à la dictature, malgré la guerre-éclair menée par les Américains en 2003. Saad Saad signifie en arabe « Espoir Espoir » et en anglais « Triste Triste », et selon les péripéties qu’il doit affronter, le signifié prend tout son sens sur le signifiant. Tantôt périple odysséen, tantôt quête initiatique, celle d’une identité dépourvue de ses couches superficielles, le nouveau roman d’Eric-Emmanuel Schmitt modernise la figure d’Ulysse. D’Homère à Schmitt Ainsi, notre nouvel héros veut quitter son pays natal, qu’il ne reconnaît pas comme le sien, pour gagner l’Europe, terre de toutes les promesses, et plus particulièrement l’Angleterre, espace de rêves. Après avoir vécu le chaos, la privation, l’embargo américain, la faim, la guerre, la mort, avoir survécu à un attentat suicide, assisté à l’agonie de plusieurs de ses proches suite à la pénurie de médecins, Saad Saad se décide à commencer son odyssée, dans le sens inverse de celui entamé par Ulysse : lui ne cherche qu’à rentrer chez lui, Saad Saad veut le trouver, son chez-lui. Et tout recommencer, parce que lui n’a pas eu la chance de tirer un bon numéro à la loterie des naissances. Son voyage, qui passera par le Caire, Malte, la Sicile, et la France, tout comme celui du roi d’Ithaque, sera parcouru par maintes rencontres et aventures. Il rencontrera une bande de Lotophages fumant de l’opium, devra faire face à un Cyclope dans un centre de détention, s’obligera à braver les dangers de la mer, et rivalisera d’astuces pour échapper non pas à la volonté des Dieux, mais à celles des autorités. Partant de ce postulat, qu’on a affaire si ce n’est à une réécriture de l’œuvre d’Homère, du moins à une modernisation, il ne faut pas s’attendre à trouver dans le nouveau roman d’EricEmmanuel Schmidt du réalisme à l’état pur. Rêves et réalités Ulysse from Bagdad n’est pas un essai sur la condition clandestine, même s’il en aborde toutes les thématiques : la difficulté de partir, de prendre le large, la perte des repères, la survie difficile (être prêt à tout pour empocher quelques pièces de monnaie), les horribles conditions de voyage, l’hypocrisie des autorités officielles, etc, etc… C’est d’abord un roman, humoristique et onirique, bourré de bons sentiments. Toutes les aventures de Saad Saad sont ponctuées d’entretiens avec le fantôme de son père, décédé en Irak à cause d’une méprise de la part des Américains. Son père, libraire, qui, sous le régime de Saddam Hussein, résistait en accumulant les livres interdits sous le régime, créant une véritable bibliothèque secrète, en mettant au parfum son fils, lui transmettant le goût de la digression. Il apparaît donc à notre héros, pour lui raconter ses grandes théories et lui prodiguer des conseils, dans des dialogues inoubliables. Ainsi, selon lui, si le Moyen-Orient a des problèmes de démocratisation, c’est forcément à cause des palmiers. Quête identitaire Au-delà du voyage, de la quête initiatique, Eric-Emmanuel Schmitt interroge la condition humaine, et surtout, le concept d’identité. « Les hommes tentent, pour oublier le vide, de se donner de la consistance […] » Certains de par leur appartenance à une communauté religieuse, ou à une nation, ou à une langue. D’autres de par leur pays, leur région, leur ville. Chacun se rattache à ce qu’il peut, immanquablement. D’où le double constat sur le clandestin : la difficulté de s’affirmer en tant que personnalité, coupée des éléments identitaires spatio-temporels qui font de chacun de nous ce que nous sommes, et le regard des autres, ces autres si fier de leur identité, qui face à un clandestin, ne peuvent que relativiser ce qu’ils sont, en se posant la question existentielle « et si… » Eric-Emmanuel Schmitt, on l’aime, ou on le déteste. Ce qui peut être énervant, c’est cette petite morale cachée derrière les dialogues, les personnages forcément toujours philosophes, et la (trop grande) facilité dans l’enchaînement des péripéties. Mais en ces temps grisâtres, on ne va pas dire non à un roman plein de bonnes intentions ! http://lireplus.mabulle.com/index.php/2009/02/08/175108-eric-emmanuel-schmitt-ulyssefrom-bagdad ** Un bon livre qui nous repose la question du clandestin. Le premier Eric-Emmanuel Schmitt que je lis. Et sûrement pas le dernier... (conseillé par Laurène ici). Dans Ulysse from Bagdad, l'auteur nous raconte l'histoire de Saad Saad né en Irak par malchance... Après la chute de Saddam Hussein, le pays devient invivable (encore plus qu'avant : Saad Saad perd son père, ses beaux-frères, une nièce, une fiancée...). Il ne peut plus nourrir sa famille : sa mère, ses soeurs et leurs enfants. Il décide donc de partir en Angleterre. Commence alors un long voyage de clandestin, empreint d'humiliations, mais aussi d'humanité et d'amitié. Le thème d'Ulysse revient continuellement dans le récit de Saad Saad, et dans ses conversations avec son père mort. On retrouve l'idée de "Personne" ou les Sirènes (qui en cette occasion n'envoutent pas mais assourdissent). Peut-être intéressant à décortiquer avec des élèves connaissant déjà le mythe... Un bon livre qui nous repose la question du clandestin et de manière tout à fait pertinente et complète. Que sont nos frontières sinon des moyens d'exclure ? A quoi devons-nous la chance de vivre en Occident ? Avons-nous plus de mérite que le clandestin courageux et intelligent qui risque sa vie pour trouver une vie meilleure ? Au-delà de ces questions autour des clandestins, Eric-Emmanuel Schmitt avance de nombreuses réflexions sur notre monde occidental. La devise française "Liberté, égalité, fraternité" n'exclut-elle pas ? Pour être frère, il faut se définir contre les autres... Nos administrations sclérosées ne sont-elles pas pires que les pires tyrans, sans aucune humanité, avec une froide logique... Et pour ce qui est de l'indifférence que nous pouvons montrer... Un livre que je trouve vraiment intéressant sur le plan de la réflexion sur notre humanité... http://ptitesouris.hautetfort.com/archive/2009/03/29/ulysse-from-bagdad.html **