Mariz a | Jeudi 21 avril

Transcription

Mariz a | Jeudi 21 avril
jeudi 21 avril – 20h
Fin du concert vers 21h30.
Mariza | Jeudi 21 avril
Mariza, chant
Ângelo Freire, guitare portugaise
Diogo Clemente, guitare acoustique
José Marino de Freitas, basse acoustique
Vicky Marques, percussions
La diva du Tage
Chanteuse bouleversante d’intensité, Mariza détonne dans le monde du fado. Blonde,
longiligne, d’une élégance peu conventionnelle – j’aime « les fringues et les stylistes »,
confie-t-elle –, Mariza ne tient pas en place. Elle se déplace et ondule en chantant. Certains
s’étonnent de ce mouvement dont elle accompagne sa voix ? Bouger ainsi n’a rien de très
original, est même complètement naturel, assure la dame en souriant. « On dansait le fado
au milieu du XIXe siècle. Et puis le corps parle, il ne faut pas l’oublier. La danse est une de
ses manières de s’exprimer. Avant, tous les moments importants de la vie passaient par
la danse. » Le fait qu’elle danse sur scène, c’est peut-être également, ajoute-t-elle,
« la conséquence de ces rythmes africains » qu’elle a sans doute en elle. Mariza est née
au Mozambique, en 1973. Elle aime à rappeler que sa grand-mère maternelle était noire,
qu’elle avait épousé un Portugais, comme le fit aussi sa mère, que, jusqu’en 1974, la famille
habitait Maputo (à l’époque Lourenço Marques).
Le fado de Mariza s’émancipe des clichés, s’autorise des postures et des bifurcations
musicales. Mais pas question pour elle, néanmoins, de trahir la sombre beauté et tout
ce qui fait l’identité, l’esprit du genre. Sur l’album précédent, Terra, sorti en 2008,
apparaissent des musiciens de Cuba (Chucho Valdés), du Brésil (Ivan Lins), le Capverdien
Tito Paris, avec qui elle interprète une morna de l’immense compositeur et poète
capverdien, mort dans la misère, B. Leza (1905-1958), maintes fois chanté par Cesária
Évora. Elle y interprète également un duo avec Buika, née à Palma de Majorque, originaire
de Guinée équatoriale. « Nous avons une histoire commune elle et moi. Du sang africain
coule dans nos veines. Elle a grandi avec les Gitans et moi avec le fado. » Mariza incarne
le Lisbonne métissé du XXIe siècle. « Je suis moi-même un mélange de cultures », dit-elle.
Libre mais fidèle au genre, Mariza ne veut rien renier du chant profond de l’identité
portugaise. « J’appartiens à la nouvelle génération de fadistes, qui cherchent à retrouver
leurs racines sans complexes. Le fado, je le respire », poursuit-elle. La teneur de Fado
Tradicional, son nouvel et cinquième album solo, en est la preuve la plus tangible.
Enregistré l’an dernier à Lisbonne sous la direction artistique du guitariste Diogo Clemente,
elle y rend hommage à des poètes et à des fados éternels, choisis parmi ceux qui l’ont
touchée droit au cœur dès son enfance. Tout en leur imprimant sa marque, sa subtile
différence, reliant des textes contemporains à des airs anciens. D’ailleurs, si Pessoa
était encore là, elle aimerait, dit-elle, lui demander d’écrire pour elle un poème sur le
monde d’aujourd’hui. « Dix années se sont écoulées depuis mon premier album, explique
Mariza, alors j’ai eu envie de retourner cette fois vers mes souvenirs d’enfant, de revivre
l’ambiance dans laquelle j’ai grandi à la Mouraria. » Née au Mozambique, Mariza a grandi
dans ce quartier de Lisbonne qui a vu éclore le fado, chant bouleversant de l’ombre et de
la mélancolie, sur les flancs du château Saint-Georges, face au Barrio Alto, autre bastion
de culture populaire. C’est un endroit « où l’on vit tous les jours avec le fado. Pour moi,
c’était donc naturel, inévitable, que je me mette à le chanter. » Elle avait seulement cinq ans
qu’elle commençait déjà à le chantonner. Continuer à l’interpréter aujourd’hui et pouvoir en
parler, beaucoup plus qu’une chance ou un choix, c’est une grâce, un honneur, insiste-t-elle.
2
Sur la scène de Pleyel, « nous installerons l’atmosphère qui règne dans une taverne typique
de Lisbonne », raconte Mariza. La première mondiale de l’album a eu lieu aux Coliseus
de Porto et Lisbonne en novembre. Le décor du spectacle a été conçu par l’architecte
américain Frank Gehry. « Le fait que je sois cette année l’ambassadrice du dossier déposé
à l’Unesco concernant le combat que nous menons pour la reconnaissance du fado comme
patrimoine culturel immatériel de l’humanité donnait encore plus de sens au fait
de retourner à la tradition et de promouvoir ainsi cet aspect de l’identité musicale de
mon pays », précise-t-elle.
Mariza incarne la nouvelle génération du fado lisboète qui envisage le genre épris
d’ouverture plutôt que recroquevillé sur ses habitudes et ses attitudes. Sans pour autant
se reconnaître dans le qualificatif de « néo-fado » dont l’usage est courant depuis quelque
temps. « Le fado a plus de 200 ans. Depuis le XIXe siècle jusqu’à pratiquement nos jours,
on l’a appelé “néo-fado”, rappelle la chanteuse. Quoiqu’il en soit, le fado est toujours le
même, ni vieux ni nouveau. C’est juste du fado. » Mariza se défend par ailleurs de vouloir
toucher aux codes. « J’essaye de respecter toutes ses traditions car j’ai grandi dans un
environnement traditionnel de fado. Je le considère comme une sorte de tatouage gravé
sur la peau. »
Son édifiant nouvel album revient aux fondamentaux, sans la moindre tentation de
digression. « Lorsque je chante, même si certaines de ces expériences de vie que j’évoque,
je ne les ai pas moi-même vécues, les sentiments exprimés sont tellement forts que j’ai
l’impression de chanter les miens propres, des histoires qui m’appartiennent. » Le titre de
son premier album, en 2001, Fado em mim (le fado en moi), était déjà en soi une explication
quant à sa manière de vivre le fado. Il pointait son attachement à ce chant, cette musique,
ces mots de vague à l’âme qui se vivent de l’intérieur. « Je suis complètement accro, assure
Mariza. Je ne peux rester plus de trois jours sans chanter du fado, l’un des styles musicaux
qui représente le mieux le Portugal et la culture portugaise. C’est peut-être celui qui est
devenu le plus symbolique de la caractérisation du peuple portugais à travers le monde. »
Il porte un large éventail de couleurs, embrasse toutes sortes d’émotions et de sentiments.
« En fait, le fado c’est la vie, le destin, les caractéristiques humaines profondes. »
Patrick Labesse
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Salle Pleyel | et aussi…
SAMEDI 14 MAI 2011, 20H
VENDREDI 3 JUIN 2011, 20H
SAMEDI 25 FÉVRIER 2012, 20H
Sylvain Luc & friends
« Dans la présence de l’absence »
Méditerranée : Corse – Sardaigne
Un hommage à Mahmoud Darwish
Première partie
Première partie
Sylvain Luc, guitare
Marcel Khalifé, composition, oud, chant
Canti di a Terra
Bireli Lagrène, guitare
Ensemble Al Mayadine
Ensemble Constantinople
Oumaima Khalil, chant
Quatuor vocal Barbara Furtuna
Seconde partie
Yolla Khalifé, chant
Sylvain Luc, guitare
Rami Khalifé, piano
Seconde partie
Richard Bona, basse
Peter Herbert, contrebasse
Mistico Mediterraneo
André Ceccarelli, batterie
Anthony Millet, accordéon
Ensemble vocal A Filetta
Thierry Eliez, piano
Ismail Lumanovski, clarinette
Paolo Fresu, trompette, bugle
Sary Khalifé, violoncelle
Daniele Di Bonaventura, bandonéon
Maud Lovett, violon
DIMANCHE 22 MAI 2011, 20H
Bachar Khalifé, percussions
Alexandar Petrov, tapan
De Billie Holiday à Édith Piaf
Wynton Marsalis Quintet & Richard Galliano
LUNDI 21 NOVEMBRE 2011, 20H
Wynton Marsalis, trompette
Richard Galliano, accordéon
Méditerranée : Espagne
Ali Jackson, batterie
Dan Nimmer, piano
Paco de Lucía, guitare
Walter Blanding, saxophones
Antonio Sanchez, guitare
Carlos Henriquez, contrebasse
Antonio Serrano, clavier, harmonica
CITÉ DE LA MUSIQUE
Piranha, percussions
MERCREDI 25 MAI 2011, 20H
Duquende, chant
David de Jacoba, chant
Amel Brahim-Djelloul chante
Farruco, danse
la Méditerranée
Amel Brahim-Djelloul, chant
Rachid Brahim-Djelloul, violon, direction
Noureddine Aliane, oud
Dahmane Khalfa, derbouka, percussions
Sofia Djemai, mandoline
Mohammed Maakni, guitare
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Alain Perez, basse

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