Ministère de l`Agriculture, Pêche, Elevage et
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Ministère de l`Agriculture, Pêche, Elevage et
Ministère de l’Agriculture, Pêche, Elevage et Développement Rural PROVINCE DU BANDUNDU PLAN DE DEVELOPPEMENT AGRICOLE DU TERRITOIRE DE KASONGO LUNDA Conseil Agricole et Rural de Gestion de Kasongo Lunda ISCO juin 2010 __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 1 Présentation Le présent document a été rédigé durant l’atelier de programmation réuni à Kasongo Lunda à la fin du mois de Juillet 2010. Il a été validé par les participants à cet atelier, lesquels comprenaient l’administration (territoriale et technique, dont celle de l’agriculture, du développement rural, de l’environnement, des affaires foncières et des impôts) ; les chefs coutumiers, les organisations paysannes, les ong et autres représentants de la société civile. Cette assemblée a désigné son Conseil Agricole et Rural de Gestion en cette occasion. Isco assurait l’animation et le secrétariat de l’atelier. Le document comprend deux parties. La première fait l’état des lieux du développement agricole, la seconde fournit des éléments de programmation. La programmation ne vaut que pour l’agriculture et le développement agricole dans toutes ses composantes : environnement, routes,organisation, techniques agricoles et d’élevage, commercialisation. Les autres dimensions du développement rural (santé, éducation…) n’y sont pas prises en compte. Elle est purement indicative, c'est-à-dire qu’elle ne comprend pas de calendrier à proprement parlé, ni de budget. Il revient aux acteurs du développement agricole, sous la houlette du CARG, de la préciser. Présentation par le Gouverneur de Province Le présent document s’inscrit dans la continuité des exercices de programmation organisés dans quatorze territoires de notre Province par le Ministère de l’Agriculture, Développement Rural, Pêche et Elevage, avec l’appui du projet PAB de l’Union Européenne, animé par Isco. Le cadre dans lequel il a été élaboré est celui du CARG de Kasongo Lunda. Les CARG, cadres de concertation qui se répandent aujourd’hui dans tous les territoires du Bandundu et jusqu’au niveau des secteurs, sont un outil indispensable à notre développement. Ils permettent à tous les acteurs du développement, toutes les parties prenantes, de raisonner ensemble et dans un esprit de recherche du consensus, les meilleures mesures à prendre pour que, dans le respect de l’environnement, la production agricole et d’élevage puisse augmenter et fournisse plus de sécurité alimentaire à nos populations et plus de revenus. Ce plan respecte les orientations du Plan Stratégique de Développement Agricole de la Province, validé en 2009 par notre assemblée provinciale. Le territoire de Kasongo Lunda a un sérieux handicap : son éloignement des grands marchés congolais, son enclavement bien connu. Pourtant il a des atouts importants : il offre à notre province quelques unes de ses plus belles prairies, propices au développement de l’élevage ; ses galeries forestières sont opulentes ; ses forêts claires riches en chenilles, sa population est dynamique, la rivière Kwango, si elle était maîtrisée, règlerait une bonne partie de son enclavement. Tout cela ouvre de grandes perspectives pour le développement agricole du territoire, pourvu que les acteurs du développement se mettent sérieusement au travail et fournissent aux agriculteurs les moyens techniques de son développement, pourvu que les paysans s’organisent puissamment et prennent en main eux-mêmes les différentes dimensions de valoriser leur travail et d’améliorer leurs revenus. A ce prix, le Konzo qui fait de grands ravages dans ce territoire sera vaincu, et nos populations y retrouveront un niveau de vie acceptable. Elles sauront le faire, grâce à une indispensable discipline collective, sans détruire un environnement précieux dont le fleuron est l’aire protégée de Swa Ibula, patrimoine commun qu’il faut absolument protéger, dans un cadre contractuel renforcé, à négocier avec l’Institut Congolais de Conservation de la Nature. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 2 Je suis convaincu qu’à court et moyen termes, ce document qui définit de manière participative les grandes lignes de conduite à suivre dans tous les domaines du développement rural, leur sera d’un grand secours. Ils auront pour le mettre en œuvre, le soutien de notre Province. Docteur Richard Nlandu Wolong Gouverneur de Province. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 3 table des matières I Etat des Lieux...................................................................................................................................... 5 1. Population et administration ........................................................................................................ 5 2. Hydrographie et couvert végétal .................................................................................................. 8 4. Bassins de production agricole : ................................................................................................. 12 5. Infrastructures routières............................................................................................................. 16 6. Équipements ............................................................................................................................... 18 7. Organisation paysanne : ............................................................................................................. 19 8. Production agricole ..................................................................................................................... 20 Systèmes de culture : .................................................................................................................... 20 Manioc........................................................................................................................................... 21 maïs : ............................................................................................................................................. 21 haricot, niébé, courge, sésame : ................................................................................................... 22 Cultures pérennes ......................................................................................................................... 22 9. Productions d’élevage................................................................................................................. 22 10. Pêche :......................................................................................................................................... 23 11. Pisciculture : ................................................................................................................................ 24 12. Productions de cueillette ............................................................................................................ 24 13. Commercialisation et tracasseries .............................................................................................. 25 14. Encadrement agricole ................................................................................................................. 26 15. Le Konzo et la disette .................................................................................................................. 27 II. Plan de développement .................................................................................................................. 28 1. Objectifs en matière d’infrastructures routières ........................................................................ 28 2. Objectifs en matière de gestion des ressources naturelles ........................................................ 28 3. Objectifs pour les services techniques :...................................................................................... 30 4. Objectifs pour l’agriculture ......................................................................................................... 31 5. Objectifs concernant l’élevage :.................................................................................................. 32 6. Objectifs en matière de pêche et de pisciculture : ..................................................................... 34 7. Apiculture.................................................................................................................................... 35 8. Objectifs pour les organisations paysannes :.............................................................................. 35 9. Objectifs en matière de commercialisation et de tracasseries :................................................. 36 ANNEXES : ......................................................................................................................................... 38 ANNEXE 1 : Liste des routes prioritaires, ponts, digues et bacs par secteur. ................................... 38 ANNEXE 2 : Liste des marchés existants et des marchés à créer (Inspection du développement rural). ................................................................................................................................................. 47 ANNEXE 3 : Cadre de Négociation entre l’ICCN et les Populations, via le CARG, concernant la meilleure gestion du domaine de chasse de Swa Kibula (Négociation gagnant /gagnant). ............. 49 __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 4 I Etat des Lieux 1. Population et administration Le territoire de Kasongo Lunda prolonge à l’est celui de Popo Kabaka, et fait frontière comme lui avec l’Angola le long du Kwango, jusqu’à l’entrée de cette rivière dans le pays où elle prend sa source. Il est bordé à l’est par les territoires de Kahemba, de Feshi, de Kenge. Sa superficie de 26 648 km2 fait de lui le 3ème plus grand territoire du pays, après Bafwasende et Oshwe. Ses populations appartiennent principalement à l’ethnie Yaka, à laquelle viennent se joindre des Suku, Holo et Tchokwe, à l’est. L’organisation politique des Yaka, qui englobe la majeure partie du territoire, est dominée par une chefferie de secteur et de groupement qui n’est pas chef de terre. Dans l’ère yakas, Les chefs de terre peuvent être yakas (il s’agit des héritiers des anciennes populations soumises par les Lunda au 18ème siècle), suku, ou holo. Les chefferies de groupement suku et holo qui échappent à l’emprise lunda-yaka, sont également chef de terre. C’est le cas du secteur de Kizamba par exemple. L’ensemble du pays Yaka, de Popokabaka et de Kasongo Lunda est dominée par le Grand Chef Kyanfu (aujourd’hui Inana Masuku Jean Mélange) , qui siège au village de Musumba-Mahonga. Il descend du chef qui a dirigé la conquête Lunda du pays, Kasongo. Le tableau suivant fournit la liste des secteurs, des cités, avec leurs populations selon les différentes sources disponibles. La carte administrative de la figure 1 fournit les limites des secteurs et la liste des groupements administratifs, lorsque ces limites sont connues (un groupement a été rajouté à la liste de Léon de Saint Moulin dans le secteur de ….) Secteur / chefferie Chef lieu Population selon l’administration 2007 Superficie en km2 (avec les cités) Population selon la zone de santé 2009 Extrapolation du recensement de 84 à 3% par an Densités moyennes selon l’extrapolation de 84 (cités incluses) Chefferie de Kasongo Lunda Musumba Mahonga 245994 4958 146 020 29 Chefferie Kasa Mukunzi 25803 1733 31 951 18 Secteur de Kingulu Kingulu 80844 1292 73 705 57 Secteur de Mawanga Mawanga 152438 1526 50 921 33 Secteur de Kibunda Nzamba 154438 2447 51 934 21 Secteur de Panzi Panzi 222356 7518 101 778 13 __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 5 Secteur de Swa Tenda Yenga Lusunji 93988 5362 64513 12 Secteur de Kizamba Mawangu 30066 1804 22 977 12 Cité de Kasongo Lunda Dans Kasongo Lunda 45362 Cité de Tembo Dans Kizamba 45543 Cité de Kahungula Dans Kizamba 12237 Cité de Kingwangala Dans Panzi 33127 543 799 20 1235 000 26 640 519 131 Selon que l’on se fie à l’administration ou la zone de santé, les densités évoluent entre 46 et 20 habitants au km2. Les chiffres de la zone de santé, proches de ceux de l’extrapolation du recensement de 84, indiquent des densités faibles dans Swa Tenda, Panzi et Kizamba, inférieures à 15 hab/km2, des densités moyennes de 20 à 35 hab/km2 pour Kasongo Lunda, Kasa, Kibunda et Mawanga et des densités fortes pour Kingulu, supérieures à 55 hab/km2. Dans l’espace, les densités humaines sont fortement concentrées dans la périphérie des galeries forestières et des savanes boisées ou de la forêt claire, du fait de leur intérêt agricole. Une exception est offerte par Kizamba, en savane herbeuse, qui compte des agglomérations importantes dont l’origine est diamantifère. Le territoire de Kasongo Lunda compte en effet de nombreuses mines : tout au long de la rivière Kwango, et des rivières affluentes de la Wamba et du Kwango. Tembo est une cité minière dont la prospérité fut un temps liée au commerce du diamant avec l’Angola, du temps de la guerre civile dans ce pays. Depuis lors, le commerce diamantifère angolais s’est réorienté vers Luanda et la population de Tembo et de ses environs a chuté. Peu à peu les mines se sont créées sur la rive gauche du Kwango. Après l’intermède de la crise mondiale de 2008, qui l’a ruinée, l’activité minière semble se redresser (timidement durant la première moitié de 2010, nettement après). D’abord orientés vers l’Angola, l’activité minière se développe maintenant à partir du creusage local, dans Tembo mais également dans Kasongo Lunda secteur. Mais l’essentiel des revenus des populations reste lié à l’agriculture d’abord, à l’élevage et à la cueillette, cette dernière très importante, marginalement à la pêche et à la pisciculture, cette dernière cependant florissante dans certains sites (Pelende, Kasongo Lunda). L’élevage n’a pas atteint et de loin le niveau important que permettraient des prairies immenses. On compte dans le territoire 1148 villages, dont les effectifs de ménages sont compris entre 20 et 50. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 6 figure 1 carte administrative du territoire de Kasongo Lunda. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 7 2. Hydrographie et couvert végétal Le territoire de Kasongo Lunda est traversé par quatre rivières principales : la Kwenge dans le secteur de Panzi, l’Inzia et la Bakali, toujours à l’est, dans les secteurs de Mawanga, Panzi et Kibunda ; la Wamba, qui divise le territoire en deux parties. En effet la Wamba constitue un obstacle à la traversée des animaux et des personnes, et nécessite un passage par bac (Ganaketi) ou par pirogue. Les galeries forestières sont beaucoup moins profondes à l’est de cette rivière, ou simplement absentes, et la tendance générale du paysage végétal est plus à la forêt claire, et à ses formes dégradées. Ces rivières drainent la partie sud du grand bassin du Kasaï, sur des plateaux dont l’altitude peut atteindre 900 mètres. Le relief de ces plateaux est collineux dans l’entre Wamba Kwango, au moins dans la chefferie Kasongo Lunda. Il s’adoucit au sud est de cette chefferie, vers Swa Tenda et Kizamba, dont les paysages comportent de grandes plaines herbeuses. Entre Kwenge et Wamba le relief est plat. Les pluviométries des relevés anciens sont de l’ordre de 1600 mm réparties en deux saison des pluies, la saison A et la saison B (Kimwanga). Deux saisons sèches s’intercalent, la grande saison de mai à août et la petite saison de mi janvier à mi février. Les températures varient de 23 à 30 ° durant les pluies et de 20 à 25 ° durant la saison sèche. Les températures nocturnes dans les bas fonds sont inférieures à 17 ° y compris en saison pluvieuse, permettant une bonne tubérisation de la pomme de terre. Le couvert végétal ( figure 2) est caractérisé de la manière suivante : 1/ de très belles et profondes forêts galeries dans l’entre Kwango Wamba. Leur profondeur peut dépasser les 50 km, par exemple dans Kasa et Kingulu, galerie de la Wamba. A l’est de la Wamba, sur la rive droite de celle-ci, les galeries sont beaucoup moins profondes, au point de disparaître sur la Bakali et sur l’Inzia. 2/ des forêts claires de type angolais selon Devred, c'est-à-dire avec une dominante à Mikwati (erytrophleum africanum). A l’intérieur de ces forêts s’intercallent parfois des forêts à « Mikondo » c'est-à-dire de type zambezien. On trouve en particulier ces forêts dans Panzi et la rive droite de la Wamba, mais également en inclusion et dans l’intervalle des galeries forestières de l’entre Wamba Kwango. 3/ des savanes arbustives. Celles-ci peuvent être de deux types : à mikwati, qui correspondent à la dégradation de premier niveau de la forêt claire précédente ; à makayabo, stade supérieur de dégradation du mikwati mais aussi de la forêt galerie. Ce type de savane se retrouve dans tous les secteurs. Elle occupe par exemple tout le secteur de Kizamba, la moitié nord de Swa Tenda, le sud ouest de Kasa, le nord ouest de Kasongo Lunda… 4/ des savanes herbeuses. Ce type de savane constitue le couvert végétal de la partie est de Mawanga, et Kingwala en bordure de la Bakali et de l’Inzia. On la trouve également le long de la rivière Kwango à partir de la rivière Zukuku, dans le sud Ouest. Elle occupe un faible espace dans le secteur de Kasongo Lunda, autour de Mwana Muyombo. Lorsque la pression des feux diminuent, ces __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 8 savanes redeviennent des savanes arbustives et potentiellement des forêts claires de type angolais. Des exemples frappants sont observés dans Kizemba, qui a délaissé durant une bonne vingtaine d’années l’agriculture pour le diamant : repousse générale des mikwati dans la savane herbeuse. Un autre exemple cité est la bordure de la Wamba dans Kibunda, dont le couvert arbustif est largement reparti, après moins d’une dizaine d’ années sans trop de feu. 5/ des espaces marécageux, le long de la Bakali et de l’inzia sur des profondeurs comprises entre 100 et 500 mètres. Ici comme dans Kahemba et dans Feshi on appelle « ganga » ces espaces propices à la culture du riz, des oignons, des haricots, des légumes. Il s’y développe naturellement une abondance d’anguilles en saison sèche (misumbi). figure 2 : carte du couvert végétal du territoire de Kasongo Lunda. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 9 Les sols de Kasongo Lunda sont largement dominés par la présence de sable, géologiquement des sables éoliens du Kalahari. Près des rivières toutefois, et dans les forêts, les sols mieux tenus, avec présence argileuse ocre rouge, qui traduit une meilleure rétention en eau et donc une meilleurs fertillité. 3. Faune, aire protégée La carte de la figure 2 indique les limites de l’aire protégée de Swa Ibula. Ce domaine de chasse est géré depuis 1954 par l’ICCN. Le Domaine de chasse inclut en totalité les secteurs de Kasa et de Swa Tenda, compris entre la Wamba et le Kwango. Le secteur de Kasa qui la compose au nord est largement forestier, il comprend les parties les plus intactes de la grande galerie forestière de la Wamba, ainsi que de belles forêts claires à l’ouest. Le secteur de Satenda est plus savanicole. figure 3 : carte de l’implantation des principales espèces protégées de Kasongo Lunda. La faune de savane et de forêt de chacun de ces biotopes est particulièrement riche et diversifiée, notamment dans l’aire protégée, qui constitue l’un des rares espaces savanicoles de RDC, sinon le seul au Sud Ouest, où l’on puisse admirer en abondance toute la gamme des ongulés du Congo, à __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 10 ces latitudes : les buffles, les antilopes bongo, harnachée, rouanne, chevaline, sititunga, les cobs de marais, l’hypocargue noir. Les éléphants, les hippopotames, les crocodiles, les pangolins, les phacochères sont également nombreux. On trouve dans les forêts de nombreuses espèces de singes, parmi lesquelles : les magistrats, les colobes d’Angola, les babouins... Le lion a disparu de Kasongo Lunda. On aurait abattu récemment un léopard dans le secteur de Kizamba (Swana Mukanza). La carte de la figure 3 fournit une représentation de l’implantation de ces espèces. Les éléphants étaient anciennement installés à demeure dans la plupart des secteurs. Ils en sont pratiquement disparus. On retrouve actuellement les éléphants dans l’aire protégée de Swa Kibula une partie de l’année, durant les mois de saison sèche, chassés qu’ils sont alors de l’Angola par les feux de brousse. Ces éléphants peuvent remonter assez haut dans l’aire, jusqu’au niveau de Kasa et l’on signale leur passage récent dans Kingulu. Partout, y compris dans la réserve, les animaux sont fortement menacés. Leurs effectifs ne cessent de diminuer. La viande de brousse n’est plus, pour de nombreuses familles, qu’un lointain souvenir. Le territoire ressemblera bientôt, si l’on n’y prend garde, à tous ses voisins, où il n’est plus possible d’admirer de jour la faune sauvage (tel n’est pas le cas de la réserve, toutefois, où la densité d’antilopes reste élevée). Comme dans toutes les aires du protégées du Congo, les relations entre les populations locales et l’ICCN ne sont pas toujours très faciles. S’agissant d’un domaine de chasse, les populations locales continuent à vivre à l’intérieur de l’aire, où elles souhaitent continuer leurs activités traditionnelles qui, si elles sont conduites de manière non contrôlée peuvent effectivement menacer aussi bien la faune que la flore de l’aire protégée. Ces activités : sont l’agriculture sur brûlis, la cueillette des chenilles précédées par le brûlis complet des forêts et savanes à Mikwati et autres chenilles, la chasse, la pêche. Il est exclu qu’une telle cohabitation se déroule correctement si elle ne se base pas sur un processus de concertation permanent entre l’ICCN et les populations. Or le tableau des relations actuelles dressé lors de l’atelier ne s’inscrit pas dans une telle perspective, ou marginalement. La réalité présente est celle, de la part de l’ICCN, d’une très faible capacité de négociation, voire d’un refus de celle ci, d’un faible niveau de formation des ressources humaines de son personnel, de pratiques des agents en tous points contraires à celles qu’ils disent attendre de la population : abattages nocturnes ou de plein jour des espèces protégées, ventes en cachette de la viande de brousse, taxations abusives en substitution des chefs coutumiers et des agents de l’administration. De la part des populations le tableau est également critiquable : braconnage, pêche aux engins interdits, feux de brousse non contrôlés etc… Des avancées semblent avoir eu lieu récemment dans les relations entre l’ICCN et les populations, essentiellement représentées par les agronomes de secteur dans les discussions avec l’ICCN : l’ICCN a accepté de brûler certaines forêts à mikwati, mais en nombre limité, en contrôlant lui-même le feu pour éviter qu’il ne piège les animaux. La pomme de discorde principale entre l’ICCN et les populations est cependant l’élevage (l’agriculture est admise à l’échelle familiale et ne semble pas poser de problèmes à court et moyen terme, bien que les besoins des populations dans la zone forestière de la réserve, en particulier, augmentent dangereusement). L’aire protégée a été créée en un temps où l’élevage bovin n’était pas répandu dans toute la région. Il s’est révélé depuis en zone de savane comme un moyen privilégié d’accumulation de capital. Au moment où ce phénomène s’est produit, le développement de __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 11 l’élevage bovin familial, l’ICCN a abandonné l’aire protégée, entre 1985 et le début des années 2000, la reprise réelle des activités commençant en 2006. Pendant ces quelques vingt ans de vacances, l’administration territoriale et les chefs coutumiers ont repris la gestion des deux secteurs. Comme partout ailleurs, ils ont attribué des fermes d’élevage. Il existe actuellement plus de 150 fermes dans l’aire, pour des superficies allant de 50 à 150 ha, avec une ferme (celle de M. Kakosi, qui fait 500 ha, avec plus de cent têtes, tandis que les fermes moyennes ont une vingtaine de bêtes. L’ICCN veut obtenir le départ de ces élevages, les fermiers en revanche s’y opposent catégoriquement. Ils ont également refusé une proposition de regroupement des fermes dans des lieux où il serait plus facile à l’ICCN de les contrôler. Et en effet, de tels déplacements posent de sérieux problèmes fonciers et sociaux, dans la mesure où les acquisitions de concessions fermières sont principalement faites dans les terres du clan d’appartenance du fermier. Changer de localisation de la ferme oblige à régler le problème des paiements déjà avancés et prive le chef de terre des redevances. 4. Bassins de production agricole : La figure n° 4 localise les principaux « bassins de production » du territoire, le nombre approximatif de leur villages, avec leurs spéculations respectives et la voie d’évacuation des produits. Le tableau de la figure 4 fait correspondre à ces bassins le nombre approximatif de village, et les voies d’évacuation principales : Secteurs ou chefferie Kasongo Lunda Bassins de production Productions principales Nombre approximatif de villages Voies d’évacuation principales Kwango Manioc, sésame Une vingtaine Vers kinshasa via la rivière Kwango, pont Kwango… Mbwandu Manioc, maïs, arachide, riz, tarot, igname, légumes, café, huile, plantain, banane, oignon texas et red creole Une vingtaine Vers Kinshasa via Kisiama, puis Madiuka Mbangi Manioc, maïs, arachide, niébé, igname, chenilles une quarantaine Vers Kinshasa par la Route de Madiuka. Chenilles en Angola. Manioc, arachide,maïs, pomme de terre, haricot, tarot, igname, légumes, café, huile de palme, plantain et banane de table une quinzaine Vers Kinshasa via Muyombo, Madiuka Mwana-Uta Manioc, maïs, arachide, café, haricot, pomme de terre, tarot, huile de palme, légumes, plantain, banane de table une trentaine Vers Kinshasa par la rivière Kwango Kingunda Manioc, maïs, arachide, café, haricot, pomme de terre, tarot, huile de palme, légumes, plantain, Une trentaine Vers Kinshasa par la route de Mwana Muyombo, Madiuka, Ngete, Makunda rayon Mwana __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 12 banane de table Kipanzu nationale 1 Manioc, maïs, arachide, café, haricot, pomme de terre, tarot, huile de palme, légumes, plantain, bitabe Une trentaine Kizamba Manioc, arachide, maïs, café, haricot, pomme de terre, cacao, huile de palme, légumes, tarot, plantain, bitabe, oignons Une quinzaine Vers Tembo par portage Mazemba Manioc, arachide, maïs, café, haricot, pomme de terre, huile de palme, légumes, plantain, bitabe, tarot Une dizaine Vers Tembo par portage Kinkole Manioc, arachide, maïs, café, haricot, pomme de terre, huile de palme, légumes, plantain, bitabe, tarot. Chenilles Une dizaine Vers Tembo par portage Mukunzi Manioc, arachide, maïs, café, haricot, pomme de terre, huile de palme, légumes, plantain, bitabe, tarot Une quinzaine Vers Tembo et vers Kinshasa via la route de Mwana Muyombo Mututia Manioc, vin raphia, poisson, anguilles, niébé, chenilles Une douzaine Kinshasa via la route de Panzi Mawanga Kenge, puis nationale 1 Pata Manioc, arachide, maïs, niébé, courge, soya, banane plantain et de table, café, palmier à huile, chenilles Une quinzaine Kinshasa via la route de Panzi Mawanga Kenge, puis nationale 1 Tambu-Tseke Manioc, arachide, maïs, niébé, courge, soya, banane plantain et de table, palmier à huile, chenilles, cinq Kinshasa via la route de Panzi Mawanga Kenge, puis nationale 1 Kipungu Manioc, arachide, maïs, niébé, courge, soya, banane plantain et de table, café, palmier à huile, Une vingtaine La plus grande partie est vendue à Tembo, transportée par portage, la rivière Wamba traversée par pirogues Baringa Manioc, maïs, arachide, café, palmier raphia, à huile, oignons, pomme de terre, soya, courge, banane plantain et de table, Une quinzaine Vers Kinshasa par Mwana Muyombo mais également par le bac de Momba sur la Wamba, puis route de Kenge, rive gauche de la Wamba. Vers Tembo également par portage. Mfuamba par portage vers Kasongo Lunda 1/ Kinshasa via la rivière Kwango, puis Pont Kwango… 2/ route de Mwana Muyombo, Madiuka Kasa Kibunda Kikuanda Kingulu Kizamba Wamba Une vingtaine Trentaine Kasanji Manioc, maïs, arachide, niébé, raphia, café, chenilles vingtaine Kakelengi Manioc, voandzou, niébé, légumes, arachide et maïs en faible quantité. Chenilles Une dizaine Vers Tembo et Angola pour la chenille Manzasi Une dizaine Vers Tembo et Angola pour la chenille Mawangu Une quinzaine Vers Tembo et Angola pour la chenille __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 13 Mawanga Kabaka Manioc, arachides, maïs, café, niébé, voandzou, chenilles, raphia. Une dizaine Vers Kinshasa via la route de Kenge rive gauche de la Wamba Mayimba-Ngonda Manioc, maïs, arachide, banance plantain, de table, courge, raphia, café, chenilles Une trentaine De même Buka-Pongi Manioc, maïs, niébé Une dizaine De même Kiala-Kamba Manioc, niébé, chenilles Une trentaine Par portage vers Feshi Panzi Manioc, maïs, l’arachide, la pomme de terre, le café, le palmier à huile, le raphia, la banane plantain, de table. les chenilles Une cinquantaine Routes de Mawanga Kenge ou route de 316, ainsi que portage vers Tembo Mazimba Manioc, chenilles Une trentaine Par portage vers Kahemba Kingwangala Manioc, arachide, riz, haricot, échalottes, haricot, banane plantain, de table, raphia, chenilles Une trentaine Par portage vers Kahemba Mutumbala Manioc, maïs, courge, chenilles Une trentaine Vers Tembo par portage Yamfu-Kitiba Manioc, maïs, courge, chenilles Une quarantaine Vers Tembo par portage Samasangu Manioc, niébé, poisson, chenilles Une dizaine Vers Tembo par portage Yenga Lusundji Manioc, maïs, arachide, haricot, banane plantain et de table, tarot, café, palmier à huile, soya, raphia, légumes Une trentaine Vers Tembo par portage et le long de la rivière Kwango puis Kinshasa Ibula Manioc, voandzou légumes, haricot poisson, Une quinzaine De même Kitenda Manioc, maïs, arachide, haricot, soya, les oignons, le café, pomme de terre, tarot, banane plantain et de table, raphia. Une quinzaine Vers Tembo et route de Mwana Muyombo par Bamba Kama-Pumba Manioc, maïs, haricot, tarot, café, banane plantain, de table, pomme de terre, légumes Une quinzaine De même Panzi voandzou et Swa Tenda et figure n° 4 : bassins de production et voies d’évacuation L’élevage du petit bétail, porcin, caprin, ovins, volailles est répandu dans tous les secteurs et bassins de production. Il est commercialisé dans Kinshasa mais également en Angola via des marchés qui peuvent se trouver en Angola, pour la plupart, avec quelques marchés situés en RDC, comme le marché de la route de Kibunda, à dix kilomètres de Kasongo Lunda (via le port de Maluku). La carte de la figure n° 5 délimite ces bassins de production. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 14 figure n° 5 : principaux bassins de production de Kasongo Lunda. Parmi les productions de ces bassins l’on note la présence du cacao, originalité de Kizamba introduite depuis longtemps, mais qui ne fait l’objet que de consommation locale, et en faible quantité. Deux autres introductions récentes doivent être signalées : la progression du sésame dans Kasongo Lunda, par contagion du vaste mouvement initié depuis une dizaine d’années sur la rive gauche du Kwango, dans Popokabaka, à partir du Bas Congo. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 15 Le tableau constate la présence du haricot phaseolus (haricot commun), bien adapté au climat tout au long de la frontière de l’Angola, depuis Kahemba jusqu’à Popokabaka. Il est cultivé ici dans les savanes, plutôt que dans les Ngangas, comme dans Kahemba. Le mouvement de culture des Ngangas est faible, et il offre de grandes possibilités dans les secteurs à l’est de la Wamba. Le soya est assez répandu, innovation de ces dix dernières années, et sa consommation est locale. On en trouve en bonne quantité dans Baringa, Kasa, Bamba, Kikobo… 5. Infrastructures routières L’évacuation des produits agricoles de Kasongo Lunda se fait soit par la rivière Kwango, soit par des routes en terre. La rivière Kwango permet d’évacuer tous les bassins de production situés à une profondeur de 50 km de la rivière. L’accès à la rivière par des routes perpendiculaires fait problème car elles ne sont pas entretenues. Seule la route de Kasongo Lunda au port de Maluku est entretenue, par Isco. Parmi les routes importantes qui mènent aux ports de la rivière on peut citer les routes de : Yenga à Swa Kibula, programmée à l’entretien par Isco) ; celle de Swa Kibula à Tembo, qui n’est pas programmée à l’entretien et qui comprend un pont à réhabiliter, celui de Nsefu, qui permet l’accès à Tembo ; la route de Buka Ipangu vers le port de Kiyanga (la chefferie Kasongo Lunda a programmé son entretien)… Le grand problème de la rivière Kwango n’est pas dans le territoire de Kasongo Lunda, ni dans celui de Popokabaka, mais dans celui de Kenge : il est constitué par les chutes de Kingundji, qui obligent les baleinières à décharger à ce niveau, à transporter par portage la marchandise sur deux kilomètres, avant de recharger la baleinière après qu’elle ait passé le canal de dérivation de Kinkundji, lequel présente lui-même des écueils de rochers. Isco a prévu une solution palliative à ce problème, en équipant le port de Dinga de ponts qui permettront l’évacuation des marchandises par les camions en passant par Iniangi pour accès à la nationale. Un autre problème est constitué par la motorisation des baleinières, actuellement à essence, très consommatrice en carburant et coûteuse en investissement (les moteurs). Enfin, il existe un certain péril en saison sèche à évoluer dans la partie angolaise de la rivière, lorsque les bancs de sable empêchent la navigation sur la partie congolaise. Cette navigation en effet est source de tracasseries militaires du côté angolais. Tout ceci fait que la navigation sur la rivière Kwango est coûteuse et dangereuse. Le réseau routier entièrement en terre est frappé de plusieurs handicaps : • l’immensité du territoire fait que les distances sont très longues et le coût du transport élevé de ce fait • il présente un relief parfois accidenté, notamment dans Kasongo Lunda, Kasa, Kingunda, Swa Tenda, qui demande une puissance élevée des véhicules, __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 16 • • • • • la nature du sol, essentiellement sableux, ou argileux glissant dans les reliefs, empire en terme de coût les handicaps précédents, les véhicules étant plus qu’il ne faudrait en « forcement ». les ponts ne sont pas toujours à la hauteur de supporter des charges élevées, du fait que les camions, pour contrebalancer les coûts de distance et de forcement sont amenés à augmenter leur poids et leur capacité de charge, au-delà de celle autorisée par les ponts (13 tonnes en général). l’entretien des routes enfin, laisse à désirer sur une importante partie du territoire. Isco entretient la route de Popo à Kasongo Lunda, la route de Kasongo Lunda à Kitenda, de Kitenda à Swa Ibula, mais de nombreuses routes importantes ne sont pas programmées à l’entretien. Le tronçon de 35 km entretenu ces dernières années par le Collège N’Temo entre Kasongo Lunda et Kingete cessera de l’être en septembre 2010 et le projet PSA de Isco se termine en mars 2011 dans les deux territoires de Popo et de Kasongo Lunda. l’entretien de la route stratégique de Mwana Muyombo à Madiuka, route des camions, n’est pas programmé, et il est particulièrement difficile en saison sèche, du fait de l’absence de paille, consécutive à la pratique généralisée des feux de brousse. En revanche, Isco a programmé l’entretien de la route de Panzi à Kenge, via Mawanga. La carte de la figure 6 permet de visualiser le réseau des routes prioritaires. figure 6 : carte des infrastructures prioritaires dans Kasongo Lunda. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 17 6. Équipements En matière d’équipements liés à l’agriculture la situation n’est pas non plus très bonne. marchés et cantines ou centres de négoce : alors que du temps colonial la plupart des grands bassins de production comportaient des cantines, où l’on vendait des produits agricoles et où tous les produits agricoles du territoire étaient achetés, depuis 1973 avec la zaïrianisation, de tels magasins ont disparu et chacun s’emploie à évacuer sa production. Les camions de petit tonnage qui évacuaient jadis les produits ont disparu. Leur faible poids avait l’avantage de moins détruire les routes et les ponts. Isco a créé des cantines à Kasongo Lunda, à Pelende et à Kitenda, mais elles ne suffisent pas encore à satisfaire la demande. Isco a également créé un dépôt de produits agricoles à Maluku, sur la rivière Kwango, à 17 km de Kasongo Lunda. Il existe fort peu de moulins pour la transformation des produits agricoles dans le territoire, une vingtaine au maximum, très insuffisants pour approvisionner le monde rural. Les dépôts enfin, dans lesquels la marchandise pourrait être stockée en attendant le passage des baleinières comme des camions, se comptent sur les doigts de la main. La carte de la figure 7 permet de visualiser l’implantation actuelle des équipements de marché. figure 8 : carte des équipements existants et de ceux à créer dans Kasongo Lunda. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 18 7. Organisation paysanne : Organisation villageoise : le principe de la création de « Villages Centres » installés sur les axes principaux, avec des « villages satellites » a été appliqué par ISCO (projet PSA de Popokakaka et de Kasongo Lunda, mais également projet ISCO PSA de Kahemba et de Feshi Panzi) ces deux dernières années pour structurer les villages en « Communautés Villages de Développement » (CVD). Il existe actuellement des villages centres tout au long des axes principaux. A l’intérieur de ces CVD des GVER (Groupements Villageois d’Entretien des Routes) ont été créés, qui prennent en charge l’entretien des routes. De même, la plupart des villages organisés en CVD disposent d’une association féminine. Ces CVD ont des statuts et des règlements d’ordre intérieur, dont la reconnaissance officielle est en cours. Le mouvement de structuration formelle des villages satellites en CVD est en cours. L’objectif des CVD est de couvrir toutes les fonctions d’intérêt collectif pour les villages : entretien des routes, commercialisation, diffusion variétale et formation technique. Des « Coordinations de Bassins » ont également été créées, qui regroupent les villages centres de chaque bassin. Les petits bassins ont été rattachés à des ensembles plus vastes. Existent actuellement les coordinations de Kasongo Lunda, de Kikunda, de Pelende, de Kitenda, de Mawanga, de Kibunda, de Panzi. Le mouvement d’organisation en coordination va se poursuivre en 2010 et 2011. Ces coordinations on été dotées de fonds de roulement permettant de financer des champs communautaires, et dans certains cas, de palmeraies avec palmiers nains hybrides tenera. Certains des CVD ont été dotés en plants de caféiers et de cacaoïers sélectionnés. Les Coordinations ont créé la « faîtière » de Kasongo Lunda, asbl appelée à reprendre toutes les fonctions animées en 2010 par le Projet de Sécurité Alimentaire de Kasongo Lunda (ISCO, PSA/ Union Européenne), ainsi que la faîtière de Panzi, qui regroupe toutes les coordinations de CVD de l’est de la Wamba, y compris les activités de commercialisation. Ces faîtières disposent de bâtiments d’exploitation construits par Isco, avec magasin de produits manufacturés, dépôt de produits agricoles, salle de réunion et bureau (celle de Kasongo Lunda en construction au début 2011). Organisations « professionnelles » Il existe dans le territoire nombre d’organisations « professionnelles » dont l’inventaire n’a pas été dressé. Elles opèrent dans les domaines de la pisciculture, la production agricole en champs communautaires, la multiplication et la diffusion variétale. Le secteur de l’élevage est peu organisé, bien qu’il existe au niveau de Kasongo Lunda, à l’intérieur de la FEC, Fédération des Entreprises du Congo, une organisation des éleveurs, qui négocie annuellement le taux de l’impôt par tête. Un projet des sœurs de Marie de Popokabaka, le projet Proyaka devenue une asbl, est implanté depuis une quinzaine d’années dans le territoire ; il appuie ces OP et les a notamment équipées de moulins, de matériel divers de transformation des produits, en se concentrant sur la rive gauche de la Wamba. La Communauté Evangélique CEKA a initié un projet, le PRAG, qui appuie également ces OP, leur fournit des intrants agricoles (par exemple des semences d’oignon, des boutures de __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 19 manioc). L’ONG locale la « Cause Rurale » a été un moment appuyée par la FAO et elle encadre des OP. 8. Production agricole Systèmes de culture : Comme partout ailleurs dans la Province du Bandundu sinon dans le pays tout entier, la technique de la culture sur brûlis de forêt ou de jachère arbustive, portant association de manioc au maïs, à l’arachide, à diverses légumineuses constitue la base des pratiques agricoles dans Kasongo Lunda. Les cultures de haricot et de sesame sont toutefois pratiquées en culture pure sur Kasongo Lunda, en savane. La présence d’importantes forêts galeries et des densités humaines encore relativement faibles font que la durée de jachère se maintient un peu partout entre 4 et 5 ans, pour atteindre parfois les 6 ans, durée suffisante pour assurer une reprise acceptable du couvert secondaire. Elle tend à régresser le long des routes principales, où sont concentrés les villages, et chacun reconnaît que la pression démographique aboutira à la destruction progressive de cette forêt, comme on l’observe déjà sur la rive gauche de la Wamba. L’alternative est de cultiver les savanes arbustives, déjà très répandue, et avec des rendements jugés acceptables, mais avec des durées de jachère plus longue si l’on veut que le couvert n’évolue pas vers la savane herbeuse. On note que dans les groupements du sud, la culture de savane herbeuse, traditionnelle, a parfois été abandonnée au profit de la savane arbustive ou de la forêt claire, ces cinquante dernières années. La culture de savane herbeuse est en progrès un peu partout et l’on signale dans de nombreux endroits la pratique de la technique dénommée « de Kimbao » par le projet Codaic (Banque Mondiale-Minagri), qui l’a vulgarisée dans les années 80. Elle consiste à enfouir sans brûlis les herbes de la savane, en bandes ou billons alternés. Cette technique donne des résultats encourageants. Les rendements enregistrés en 1992 de manière fiable par le projet Unops/statistiques agricoles donnent les chiffres suivants, qui doivent s’approcher des réalités actuelles, sauf pour le manioc, qui a connu l’invasion de la mosaïque. Spéculation Rendements 1992 en savane arbustive Rendements 1992 en forêt Manioc 12 tonnes / ha 18 tonnes / ha Maïs 900 kg / ha Arachide 900 kg / ha Haricot 750 kg / ha Riz paddy 600 kg / ha Tarot 15 tonnes / ha __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 20 Banane de table 2 tonnes /ha voandzu 300 kg / ha ISCO et le Ministère de l’Agriculture on programmé d’actualiser ces chiffres au cours des prochaines campagnes. Manioc Le manioc est la principale culture du territoire et la base alimentaire des populations. Le fufu n’est mélangé à du maïs que dans les grandes cités (Kasongo Lunda, Tembo, Kingwangala, Kahungula). En plus des variétés « locales », la F100 a été introduite largement dans le territoire dans les années 80 par le projet Codaik. La mosaïque est signalée partout dans les secteurs, avec une incidence forte dans ceux de Kasongo Lunda, Kingulu, Kizamba et Mawanga. Des introductions de variétés tolérantes dites de première génération ont été faites par le Proyaka au début des années 2000. Elles se sont répandues timidement dans les secteurs de la rive gauche de la Wamba. Le projet ISCO PSA a créé de nombreux parcs à bois au cours de la saison A 2009-2010 dans tous les secteurs. Sa stratégie de diffusion aux ménages de 30 mètres linéaires en septembre 2010 et février 2011 ne sera possible que moyennant des apports des parcs à bois de Popokabaka. Sur la rive droite les parcs à bois créés dans la même période devraient permettre des distributions à tous les ménages. ISCO, associé à ACF augmentera les distributions dans les groupements à Konzo (voir ci après), pour passer à 100 mètres linéaires par ménage. De nouveaux parcs à bois seront créés en septembre 2010 pour compléter les manques. A côté de la mosaïque, le manioc de Kasongo Lunda est également attaqué par la pourriture des racines, vis-à-vis de laquelle les variétés résistantes à la mosaïque présentent également une certaine résistance. Les ravages par les animaux sauvages constituent une autre menace : sangliers, buffles ou les animaux d’élevage, comme les chèvres, les bovins en divagation. maïs : La culture du maïs est largement répandue dans tout le territoire. Elle a connu ces deux dernières année un vaste programme de renouvellement semencier autour de la variété « Samaru » préconisée par la recherche agronomique pour ce type de sol et de climat. La diffusion du Samaru est bien avancée dans le territoire, sur la rive gauche, grâce au PSA ISCO de Popokabaka-Kasongo Lunda. Elle a commencé en septembre 2008 pour atteindre un grand nombre de villages, principalement ceux encadrés par les coordinations de cdv. Sur la rive droite, la diffusion du Samaru a commencé avec la campagne de A 2009 et se poursuivra les deux campagnes qui viennent. On constate partout un impact de l’ordre de 20 % sur les rendements de cette variété par rapport aux variétés locales. Le frein principal au développement du maïs est la faible consommation locale, conséquence du coût de la mouture, les prix élevés du transport vers Kinshasa, et les prix bas sur ce marché en 2009/2010 (compensés il est vrai par les prix très élevés du marché à partir d’octobre 2010). La multiplication des moulins mécaniques est l’une des solutions au problème de la non consommation locale du maïs dans le milieu rural. L’installation récente de moulins par Proyaka a __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 21 montré qu’elle se traduisait par une augmentation rapide de la consommation locale. Mais, la véritable clé de l’augmentation de la consommation du maïs reste l’éducation nutritionnelle, à laquelle toutes les ong procèdent (isco, proyaka, caritas, acf, ong protestantes). haricot, niébé, courge, sésame : Ces cultures à haute valeur ajoutée ne cessent de se développer. Le sésame en effet connaît un marché très important à Kinshasa, où il est consommé principalement après cuisson à l’étouffé, comme la courge. Ces deux graines sont riches en huile et en protéines. Le haricot madeso, phaseolus, le niébé et le soya, sont eux aussi en pleine expansion dans le territoire, aussi bien pour la consommation locale que pour la vente à Kinshasa. Les variétés utilisées sont bien adaptées, donnent des rendements satisfaisants. Le niébé cependant devrait être régénéré, tandis que des variétés naines de haricot sont introduites et se répandent depuis A 2009 dans Kingulu. Cultures pérennes Le territoire de Kasongo Lunda a été un important producteur de café. Grâce à la présence d’un marché local non négligeable (Tembo, Angola) et contrairement à tant d’autres territoires congolais, sa production caféière n’a pas totalement disparue. On peut considérer qu’il sort chaque année autour d’une centaine de tonnes de café de ce territoire, principalement par porteurs. Il est possible d’augmenter cette production en suivant trois lignes directrices complémentaires : i) créer une offre d’achat dans les centres de production : Pelende, Kingunda, Kasongo Lunda, Bemba-Kitenda-Kasa et tout le long du Kwango ; 2/ y installer des unités de décortiquage ; 3/ introduire des variétés améliorées, progressivement. Le territoire de Kasongo Lunda est déficitaire en huile de palme. Même si les conditions écologiques ne sont pas idéales pour le palmier dans ce territoire, sa production même avec des rendements moyens rendra toujours un grand service aux populations et à leurs voisins angolais. Il convient donc de reprendre la plantation de palmier à huile dans ce territoire, à l’instar de ce qu’a entrepris le projet PAB. 9. Productions d’élevage petit élevage : On trouve dans Kasongo Lunda toutes les espèces habituelles du petit bétail en RDC : caprins, ovins, porcins, volailles (poules, canards, pigeons). Il s’agit d’un élevage totalement divagant et non nourri, non soigné. Il est soumis aux parasitoses et aux épidémies. La peste porcine est courante, la pseudo peste aviaire est généralisée en saison sèche. Ce sont les deux principales épidémies. La divagation de ce bétail est l’une des raisons principales de la rareté des jardins de case, et de ce fait de la non utilisation des cendres de cuisine comme amendement. Il existe quelques rares __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 22 élevages enclos dans les missions catholiques. On compte également quelques éleveurs de porcs en enclos chez les privés, par exemple à Panzi, depuis le début des années 2000. Le petit élevage peut faire l’objet d’un important développement dans Kasongo Lunda. Il ne pose pas les problèmes d’investissement et de conflits, de tracasseries fiscales caractéristiques de l’élevage bovin. L’un des enjeux principaux de l’amélioration de cet élevage est la maîtrise de l’alimentation et l’abandon de la divagation, qui vont de pair. gros bétail : On estime à 1500 le nombre d’éleveurs de bovins dans le territoire, tandis que les effectifs moyens des troupeaux sont de l’ordre de 25 bêtes. Sur ces bases il est possible d’estimer à 15 / 20 000 l’effectif global du cheptel bovin dans le territoire, en considérant que de nombreuses fermes ne sont pas opérationnelles. Deux grands élevages sont identifiés, celui des jésuites (le projet Lutondo du père Alexandre – autour de 800 têtes) et l’élevage de M Kakosi à Swa Tenda. La race utilisée est comme partout dans le Bandundu la race Ndama. C’est une race bien connue pour son adaptation aux conditions locales. Les problèmes rencontrés par cet élevage sont bien connus : assiette fiscale hostile au développement de l’élevage, conduite du troupeau favorisant la diminution du format des bêtes (consanguinité et naissances précoces), carences alimentaires généralisées, absence de pharmacie vétérinaire, manque de connaissance zootechniques de la part des propriétaires et des bouviers, divagation des bêtes laissées à elles mêmes, insuffisance de la rémunération des bouviers, interpénétration des terres d’élevage et agricoles dans un contexte de divagation, insécurité des tenures foncières (du fait ici des conflits permanents entre les chefs de terre et les chefs de groupement, non propriétaires des terres…), conflits permanents entre les agriculteurs et les éleveurs etc. S’y ajoute ici le cas particulier de l’aire protégée de Swa Kibula, qui a été traité plus haut. Une situation particulière est créée par le projet Lutondo, axé sur le métayage. Il sortira de cet élevage des centaines de fermiers, qui auront à acquérir des terres dans des espaces déjà entièrement occupés par les kraal du projet. Celui-ci n’envisage pas de céder ces terres aux éleveurs. De plus, le système utilisé par le projet confie à celui-ci l’essentiel des responsabilités de gestion des troupeaux dans la phase de formation qui dure trois ans. Dans ces conditions, la prise en main de ces responsabilités de gestion des troupeaux par les métayers eux-mêmes semble poser problème. 10. Pêche : La pêche n’est pas très développée dans le territoire de Kasongo Lunda qui dispose de ressources halieutiques modestes. Les pêcheurs opèrent actuellement le long de la rivière Kwango, la Wamba, la Bakali et l’Inzia. Elle est le fait d’une centaine de pêcheurs, également agriculteurs. Quelques professionnels du Maï Ndombe se sont installés le long de la rivière Kwango dans les années 80. Ils obtiennent de bons résultats, avec des poissons qui peuvent dépasser les 50 kg (ngolo, muganza, zaïko, mpoka, ndenga). Il existe une bonne marge de développement possible de la pêche dans le territoire. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 23 Les pratiques de pêche ne sont pas malheureusement contrôlées. Tous engins interdits habituels se retrouvent ici : mailles non règlementaires, poison, nasses à moustiquaires, pêche dans les frayères etc. Les pêcheurs congolais, qui appartiennent souvent aux chefferies congolaises dont l’autorité s’étend en Angola, vont pêcher jusque dans les affluents de la rive gauche du Kwango. Ils sont alors "tracassés » par les policiers angolais. En réalité ils sont infraction vis-à-vis de la loi régissant les mouvements de personnes entre les deux pays. Des contacts ont été pris pour trouver une solution à ce problème. Les pêcheurs du territoire ne sont pratiquement pas organisés. 11. Pisciculture : La pisciculture est très développée dans la Cité de Kasongo Lunda. On trouve dans la Cité de ce territoire tous les jours de l’année une offre de poissons d’élevage en abondance. Il en est de même dans les autres cités et dans le milieu rural, dans tous les secteurs, on fait commerce du poisson, on le consomme et une partie de la production est transformée en poisson secs salés, disponibles en permanence dans les grands marchés. Un étang de 20 ares peut donner 200 à 300 dollars de revenu monétaire. Les participants à l’atelier du Carg ont désigné cette activité comme étant parmi les plus rentables et les productrices de revenus monétaires. Les poissons élevés sont le tilapia, le mingusu, le ngolo, le congo asika. On les élève dans des étangs de barrage, principalement, le long des affluents du Kwango et de la Wamba. Il existe également des étangs de dérivation, qui représentent peut être 10 % des superficies des étangs de barrage. On les trouve dans les zones marécageuses. Il s’agit d’une pisciculture extensive, mais, on le voit, rentable, et source de protéine principale pour la cité de Kasongo Lunda et bien des milieux ruraux. Il existe un problème de conservation des poissons dans les étangs de barrage, où les quantités peuvent être importantes et dépasser la capacité du marché. Dans ce cas, il est impossible de conserver en frais les poissons et les pisciculteurs sont amenés à les sécher. Mais ils perdent alors une partie du revenu potentiel de leur pisciculture. Il est possible d’améliorer les techniques piscicoles en développant les étangs de dérivations, qui permettent un meilleur contrôle des lâchers d’eau. Là comme ailleurs le principal élément d’une amélioration technique de la pisciculture est constitué par l’alimentation des poissons, toujours négligées. La disponibilité de souches améliorées de poisson peut également y contribuer, mais son impact sera toujours limité par l’insuffisance de l’alimentation. 12. Productions de cueillette La cueillette des chenilles et des champignons constitue une ressource alimentaire et de revenus importante pour les populations de KL. Celle des chenilles est particulièrement importante dans tout __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 24 le territoire, mais singulièrement dans les secteurs de Kibunda, de Mawanga, de Swa Tenda, de Kizamba et de Panzi, en clair dans les secteurs où les forêts claires et les savanes arbustives à mikwati dominent. Autrefois organisée, par les chefs coutumiers puis par les services de l’agriculture, cette production est aujourd’hui menacée par les pratiques abusives de collecte, et les mises à feu qui ne respectent pas les calendriers du cycle biologique des chenilles. On ramasse tout ce que l’on trouve, alors que pour assurer la reproduction de l’insecte, il est nécessaire de n’effectuer que des prélèvements de 50 %. Des forêts entières sont ainsi abandonnées par les papillons. Le nombre des collecteurs enfin, augmente sans contrôle en provenance de Kikwit, de Kinshasa, de Kenge, et les marchés prolifèrent, quant aux acheteurs ils viennent également de l’Angola. A côté du mikwati, on trouve dans KL plusieurs autres chenilles qui ont un impact alimentaire et monétaire important (mingingi, mitsongo, mibonda, misati). Elles prolifèrent dans les forêts comme dans les savanes, où les feux de brousse les menacent sérieusement au point de les faire disparaître de nombreuses savanes. Dans ce chapitre on mentionnera également l’apiculture, qui est pratiquée dans les secteurs de Kasongo Lunda, Kingulu et Panzi. Dans Panzi, on installe des ruches en écorce de bois dans les arbres, pour attirer les essaims. Dans les deux autres territoires on récolte le miel directement dans les creux des arbres, où les chenilles s’installent. Les feux de brousse en août constituent une menace sérieuse pour l’apiculture. Ils en limitent considérablement la production. Les limiter garantit de meilleures récoltes de miel. Un autre facteur d’amélioration à peu de frais de l’apiculture consisterait à introduire l’enfumoir, qui permet d’éviter la destruction totale des ruches et d’une grande partie des abeilles, obtenue traditionnellement par la pratique du brûlage des ruches. Enfin, la cueillette des produits non ligneux est généralisée dans le territoire. On relèvera le cas du Mfumbua, gnetum africanum, tellement sur exploité qu’il vient à disparaître dans de nombreux sites où il était autrefois abondant. Sa commercialisation s’effectue dans tous les grands centres. Il constitue une ressource non négligeable pour toute une filière d’opérateurs, de la cueillette à la vente au détail, tout au long de l’année. 13. Commercialisation et tracasseries La situation du réseau commercial a été en partie décrite dans le chapitre sur les infrastructures et les équipements. L’état du réseau routier et fluvial a également été détruit, qui constitue le premier goulot d’étranglement du système commercial. Le territoire de KL compte des opérateurs économiques au faible capital qui ne disposent d’aucun moyen de transport. Les baleinières comme les camions appartiennent à des opérateurs de Kinshasa. Les acheteurs sont rares dans l’arrière pays, voire inexistants. Il en résulte que : __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 25 • • • • • l’arrière pays n’est pas desservi et l’essentiel du transport des produits est effectué par porteur. Ceci est un premier facteur d’augmentation des prix de transport, qui a un impact très fort sur le prix des produits manufacturés. Le portage prend des allures impressionnantes dans Kasa et même Kingulu, dont les jeunes gens peuvent porter sur 200 km pour atteindre Tembo. Le vélo n’est pas encore suffisamment développé dans tout le territoire. les prix des produits manufacturés sont très élevés, avec des culbutes de trois à quatre fois les prix de détail de Kinshasa. les prix des produits agricoles sont en conséquence également très élevés. une bonne partie de la production n’est pas enlevée et les producteurs limitent leurs production, les superficies cultivées étant adaptées au besoin des marchés locaux, limités, et à l’autoconsommation. l’approvisionnement en produits manufacturés est chaotique, des secteurs entiers pouvant se trouver en pénurie pendant de nombreuses semaines, y compris en produits de première nécessité comme le sel et le sucre. Cette situation est aggravée par le niveau de formation des opérateurs économiques, peu aptes à tenir des comptabilités présentables, et à gérer sereinement leurs relations avec le fisc, dont l’activité est perçue comme relevant de la tracasserie. Il n’existe pas dans le territoire d’institution de crédit qui leur permettrait d’augmenter leur capital circulant et d’améliorer leurs équipements. Les tracasseries effectives que subissent enfin les opérateurs économiques à Pont Kwango et sur les marchés de Kinshasa n’arrangent pas les choses. Le projet PSA Isco s’efforce de développer dans le territoire un système commercial qui s’apparente à celui autrefois créés par les commerçants étrangers. Il a créé des cantines à KL, à Pelende, à Kitenda et il en créera prochainement à Panzi. Mais sa capacité d’intervention, si elle est appréciée, reste limitée. Ce projet a enfin réussi à maîtriser la technique du moteur diésel on bord sur baleinière, qui va permettre de diminuer les coûts de transport par voie fluviale, autrement réddibitoires. 14. Encadrement agricole Les services techniques de l’agriculture sont les victimes depuis vingt cinq ans d’un abandon presque total. Leurs motivations sont inexistantes ou faibles (salaires dérisoires, absence de primes) ; leur niveau de formation est bas, du fait de l’absence de formation continue ; ils ne disposent d’aucun moyens de transport, ni de bureau ; leurs effectifs sont faibles, âgés, les recrutements de 2009 (Nouvelles Unités NU) n’ont jamais été mécanisés et ne reçoivent aucun salaire. Cette situation est particulièrement négative. Elle entraîne des comportements abusifs, comme la taxation pour cause de non respect des superficies, ou bien la délimitation de fermes d’élevage au cœur des zones d’agriculture vivrière, en violation de tous les règlements. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 26 Les ONG de la place sont relativement nombreuses mais elles ne disposent que de très peu de moyen, bien que leur bonne volonté soit réelle. En clair, pour la plupart, les agriculteurs et les éleveurs de KL ne sont pas encadrés, n’ont reçu aucune formation. Les marchés ne sont plus organisés. Les cultures pérennes sont abandonnées et la qualité des produits laisse à désirer… 15. Le Konzo et la disette Le territoire de KL compte de nombreux groupements dans lesquels la disette commet des ravages réguliers. Dans certains de ces secteurs, la disette en manioc de certains mois, renforcée par l’absence de protéine, provoque l’occurrence de la maladie appelée Konzo (paralysie irréversible des membres inférieurs). En voici une liste non exhaustive : Secteurs de Groupements à disette Groupements à Konzo Kasongo Lunda Manzingele, une partie de Swa Ikumba, une partie de Mbangi, Swa Ikomba Panzi Kabemba, Mazinda, Kabemba et Mazinda et une partie du groupement Panzi Kizamba Mangangi, Ngombe Ntumba, Madimba Mangangi, Madimba Swa Tenda Swa Kibula Le projet de Lutte contre le Konzo de ACF (Action Contre la Faim) avec l’appui de Isco PAB va entreprendre un vaste programme de formation nutritionnelle non seulement dans ces groupements mais dans les autres également, où la disette comme le konzo menacent à court ou moyen terme. Isco de son côté augmentera dans ces groupements les plantations de manioc et distribuera des légumineuses alimentaires pour en amplifier la production et la consommation, dès la saison B 2011. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 27 II. Plan de développement 1. Objectifs en matière d’infrastructures routières La carte des Infrastructure routières (figure 6) présente les priorités du Plan de Développement du Territoire en matière d’entretien des routes : Les routes de priorité n° 1 sont distinguées des routes de priorité n° 2, d’intérêt plus local. Le Plan prévoit la réhabilitation des routes susceptibles d’évacuer les produits agricoles vers les grands marchés. Il s’agit des routes à destination de Kinshasa (via Popokabaka), Kenge, Kahemba et celles desservant les principales cités et bourgs du territoire. Le tableau de l’annexe 1 fournit la liste des tronçons à entretenir ainsi que les problèmes de franchissement de voies d’eau qu’elles présentent. La prise en charge de ces routes prioritaires sera à la charge des CDV et des Coordinations de Bassins de production à partir du mois de mars 2011. Le PAB (Isco / Union Européenne) fera tout son possible pour appuyer à cette fin les Coordinations. Ses moyens restent limités. C’est pourquoi il est hautement souhaitable qu’au moins sur les routes très principales : Lonzo-Popokabaka ; Mwana Muyombo-Mukila ; Mwana Muyombo – Kasongo Lunda ; Popokabaka- Kasonso Lunda, d’autres bailleurs interviennent, parmi lesquels le FONER et la CTB seraient les bienvenus. Il semble qu’ils étudient en effet des programmations pour ce territoire. Isco pour sa part étudiera le moyen de réhabiliter le pont Sefu. 2. Objectifs en matière de gestion des ressources naturelles En matière de gestion des ressources naturelles les grands objectifs du Plan sont : 1/ de maintenir pour les générations futures de vastes espaces où il sera possible de nourrir et d’occuper une population toujours plus nombreuse, et qui dépendra encore longtemps de la production agricole. 2/ de maintenir pour les générations actuelles et futures un environnement diversifié où il existera encore des espaces forestiers préservés ainsi qu’une faune abondante. aire protégée : Nous commencerons nos recommandations en matière de gestion des ressources naturelles avec 3 secteurs (Swa-Tenda, Kizamba et Kasa) qui appartiennent en totalité à la réserve de chasse de SwaKibula sous contrôle de l’Institut Congolais de Conservation de la Nature. Cette aire n’étant pas à protection totale (cf. le cas des parcs naturels avec interdiction de la présence humaine), la présence de l’homme et certaines de ses activités sont tolérées ; ainsi l’agriculture est présente sur l’ensemble du territoire, et les feux de jachères et de forêts à Mikwati sont autorisés sous surveillance des __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 28 agents de l’ICCN. Néanmoins, il est apparu de forts conflits d’intérêts opposant les populations locales à l’ICCN et ses agents. Ainsi, il a été recommandé : • • • Que l’administration territoriale, dans son ensemble et à tous les échelons, assure un travail de sensibilisation, auprès des populations vivant dans l’aire protégée comme en dehors, aux droits et devoirs auxquels les habitants de l’aire protégée sont tenus. Afin de faciliter le précédent travail de sensibilisation, que l’administration obtienne et diffuse les textes légaux régissant les aires protégées. Une fois ces textes obtenus, que l’administration et les CARG de secteurs en assurent la diffusion et la vulgarisation. Le CARG aura, à terme, un rôle très important à jouer dans la résolution des problèmes que soulève cette réserve de chasse. En effet, il a été demandé : • • Que soit engagée une grande concertation réunissant les différentes parties liées au dossier. Il a été souligné, lors de l’atelier, que ce problème concernait les populations locales et que, par conséquent, c’était à ces populations de poser les problèmes en vue de les résoudre. Ainsi, le CARG, en tant que structure de concertation, s’avère pleinement concerné et se devra d’organiser une table ronde afin que chacun puisse s’exprimer en vue de résoudre le conflit. L’ICCN est par ailleurs membre de droit du CARG de Kasongo Lunda. On trouvera en annexe un tableau qui pourrait servir de base aux discussions futures entre les deux parties. Qu’un accord commun, partagé par l’ensemble des parties, soit défini en matière de gestion des ressources naturelles. Le CARG s’engagera à tout faire pour que cet accord, établi dans un cadre de concertation, soit bel et bien respecté par tous. De manière générale, il conviendra, lors des négociations : • • de ne jamais perdre de vue l’intérêt des populations concernées. De ne pas oublier que cette aire protégée pourrait faire venir des touristes dans la région. Si cette activité touristique devait se développer, il faudrait que les populations de l’aire protégée puissent bénéficier effectivement des recettes du tourisme, comme l’ICCN le prévoit toujours. Mais il faut convenir généralement ces recettes sont limitées et ne constituent pas une alternative intégrale au développement agricole. Objectifs valables pour l’ensemble du territoire et des secteurs : 1. renforcer le Services de l’Environnement, qui comme le service de l’Agriculture, est totalement démuni en moyens de transport et de fonctionnement. L’effectif et la motivation de ses agents sont par ailleurs insuffisants. En attendant, les agents de l’agriculture doivent pouvoir relayer les services de l’Environnement, et ceux s’appuyer sur les organisations villageoises (CVD, Coordinations, Faîtières) ; 2. acquérir et largement diffuser l’ensemble des textes de loi, codes et règlements, stratégies nationales sur l’environnement (Loi Cadre), sur la chasse, la pêche, l’agriculture, les questions foncières etc. ; 3. responsabiliser les cargs de secteur, de groupement, et les CVD, dans la mise en application des préconisations de ces textes ; former ces parties prenantes , les aider à traduire concrètement, dans leurs espaces respectifs, les mesures à prendre ; 4. responsabiliser l’administration, pour qu’elle prenne les mesures effectives de contrôle et de sanction qui s’imposent, en cas de manquement à l’application des règles ; __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 29 5. promouvoir si nécessaire la signature de contrats de co-gestion, qui impliquent toutes les parties prenantes : administration, chefs de terre, associations gestionnaires (pêche, mais les contrats de cogestion pourraient être étendus à d’autres domaines) ; 6. organiser une table ronde territoriale sur la cueillette des chenilles, table ronde impliquant les chefs coutumiers, les services techniques, les organisations paysannes. A l’ordre du jour : organisation des marchés, contrôle et calendrier des feux, taux de prélèvements, politique de réensemencement, contrôle et accueil des collecteurs extérieurs ; 7. vulgariser le regroupement du petit bétail dans des fermes, ou des formes de confiage à des chevriers spécialisés ; 8. vulgariser auprès des CVD et organiser des campagnes de replantation systématique, en contrepartie des forêts abattues pour la production agricole ou le charbonnage ; 9. interdire l’abattage des arbres précieux, comme le mikwati, à des fins de production de braise ou de construction ; 10. organiser dans chaque cvd, et avec l’appui des chefs de terre, la gestion commune des terres agricoles, pour permettre de contrôler la durée des jachères, et éviter que, par leur faible durée, elles aboutissent à la déforestation ; 11. relancer les cultures pérennes, moins consommatrices en espaces forestiers que les autres cultures vivrières à cycle court ; 12. convoquer au niveau de chaque cargs de secteur et du territoire, une réflexion sur la gestion du foncier rural impliquant de : a. identifier les terres à vocation (près des villages et des bourgs) ; b. délimiter les espaces où il est encore possible d’attribuer des fermes d’élevage ; c. la récupération des fermes non viables, en application de la circulaire de l’inspection des provinciale de l’agriculture, qui en déclenche le processus sur toute la province ; d. sensibiliser les chefs de terre à leurs responsabilité vis-à-vis de leurs populations ; e. promouvoir un élevage moins extensif, regroupé, conduit par des bouviers ou des chevriers formés et payés, qui ne consomme pas trop de terres ni ne les dégrade, et permette la bonne répartition des terres agricoles dans l’espace rural, limitant le risque d’écourter la jachère ; f. développer la culture fiscale ; g. organiser les éleveurs pour que les protocoles d’accord sur le protocole d’accord avec la DGI pour que ses dispositions soient bien acceptées, comprises et appliquées par les éleveurs et l’administration ; h. faire un plaidoyer pour le rétablissement du guichet unique en matière d’élevage ; i. développer la mise en valeur des ngangas (terres basses partiellement innondées) ; j. promouvoir les reboisements 3. Objectifs pour les services techniques : Des recommandations concernant les services techniques ont été faites ; elles visent, à terme, à reconstituer les différents services techniques intervenant dans le développement rural du territoire : l’Agriculture, le Développement Rural et l’Environnement. Actuellement, ces services souffrent d’un manque important de moyens mis à leur disposition. Il est donc apparu comme nécessaire, pour le bon développement du territoire, de renforcer ces services en renouvelant le personnel, en le formant, en l’équipant et en le motivant. Etant donné les faibles moyens dont disposent ces services, et comme il semble peu probable qu’ils soient renforcés à __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 30 moyen terme, les agronomes et vétérinaires de secteurs devront être les premiers concernés par ces mesures. Rappelons que leur domaine d’activité comprend : - la structuration du monde paysan ; - la vulgarisation agricole ; - la gestion des ressources naturelles Le CARG s’assurera donc de faire un plaidoyer auprès du gouvernement provincial et de coordination vis-à-vis des bailleurs afin de : • • • • De renforcer les capacités de ces services. D’équiper et de motiver ces agents. De remplacer progressivement le personnel vieillissant. De former les nouvelles unités. 4. Objectifs pour l’agriculture agriculture vivrière : Parmi l’ensemble des recommandations présentées dans le domaine de l’agriculture lors de l’atelier, la question de la réhabilitation et de l’entretien des routes, ponts et bacs du territoire s’est avérée primordiale. Il a aussi été fait mention de la diffusion de nouvelles méthodes culturales dans le territoire. En effet, les sols rencontrés, à majorité sablonneux présentent une fertilité assez moyenne, voire basse. C’est ainsi que le Plan de développement du territoire prévoit, d’ici 3 ans, de : • • • • Expérimenter dans chaque secteur de nouvelles techniques culturales d’amélioration de la fertilité des sols telles que l’utilisation d’engrais vert, d’engrais organique ou encore l’amélioration des rotations culturales. Respecter les durées de jachères, voire les allonger lorsque cela s’avère nécessaire. Nous avons vu, lors de l’atelier, qu’aux endroits où la pression démographique est forte, autour des cités de Kasongo-Lunda ou Tembo entre autres, les jachères pratiquées sont de 3 ans alors qu’elles devraient être deux fois plus longues. Expérimenter des jachères dites améliorantes, qui intègrent des légumineuses fixatrices d’azote. Que les règles en matière de divagation soient appliquées. Le petit bétail a trop souvent tendance à ravager les cultures. Il est apparu lors de l’atelier que les zones agricoles ou d’élevages occupaient une bonne partie du territoire de Kasongo-Lunda. Celui-ci a une densité de population relativement importante en comparaison des aux autres territoires du Kwango ; elle augmentera dans les années à venir. C’est pourquoi la mise en culture de nouveaux espaces sera un de défi important que le territoire devra relever à moyen termes. Ainsi, le il a été recommandé de : • • Développer les cultures autour des cases d’habitation qui restent, pour l’instant, assez peu mises en valeur. Ces cultures pourraient s’avérer intéressantes pour les ménages qui les pratiquent, et ce, d’autant plus avec l’utilisation des engrais organiques produits par la maisonnée. Développer les cultures de marécages (nganga), notamment le long de la rive gauche de la rivière Bakali. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 31 • • Développer encore plus l’agriculture dans les savanes. Lors des débats de l’atelier, les participants nous ont signalé qu’ils ne considéraient pas cette agriculture comme particulièrement difficile. De plus, les paysans obtiennent, pour les productions de manioc, niébé, sésame et arachide, des rendements relativement bons. Diffuser, dans le cas de l’agriculture de savane, l’utilisation d’engrais vert et les techniques de cultures sur billons qui permettent d’améliorer significativement les rendements des productions précédemment citées. De plus, il faut savoir qu’il est déconseillé de pratiquer l’incinération de la savane avant de semer les champs car cela a une incidence négative sur les rendements. En matière d’apports de variétés améliorées et d’accès aux intrants, il a été prévu : • • • • • • • • • • • • De continuer l’effort de diffusion de variétés améliorées de manioc résistantes à la mosaïque. Il est conseillé pour cela de poursuivre la sensibilisation sur les avantages des variétés améliorées de manioc par rapport aux anciennes ; tout en luttant contre d’éventuelles rumeurs absurdes. Que la mosaïque du manioc soit éradiquée d’ici 3 ans dans l’ensemble du territoire de Kasongo-Lunda. De poursuivre la diffusion des variétés améliorées de maïs (samaru) et d’arachides (JL 24). Dans le cas du maïs, qui est une espèce allogame, il faudra éviter toute hybridation néfaste entre le samaru et d’autres variétés (locales ou améliorées). De créer un réseau d’agri-multiplicateurs encadrés et rigoureux qui se chargeront de bien suivre la diffusion des variétés améliorées de maïs et d’arachide. Que les services de santé sensibilisent les populations sur la qualité nutritionnelle du maïs. D’introduire le riz de marais pour les cultures de nganga (marécage). De diffuser le haricot nain dont la culture présente une charge de travail bien inférieure à celle du haricot rampant. Que les semences apportées par les projets arrivent à temps (respect des calendriers agricoles, culturaux) ! Il y a déjà eu des ratés par le passé qui se sont avérés dommageables et pour les ONG qui s’en étaient occupé et pour les populations concernées. De créer une boutique d’intrants agricoles par secteur d’ici 3 ans. Il faudra que ces boutiques disposent, outre les outils agricoles habituels, de semences maraichères (oignon, tomate, pomme de terre). De diffuser la culture de sésame en savane. Qu’au moins un moulin soit installé dans chaque gros bourg et cités du territoire d’ici 3 ans. D’améliorer les techniques actuelles de transformation d’huile de palme en favorisant l’apport de malaxeurs modernes. En matière de traction animale, il a été proposé de : • Créer dans le territoire 3 pôles de développement de la traction animale. Un se trouvera dans la cité de Kasongo-Lunda, les 2 autres étant disposé dans les plaines herbeuses proches d’un dépôt et/ou d’un marché important. Isco a d’ores et déjà entrepris d’atteindre cet objectif. 5. Objectifs concernant l’élevage : l’élevage bovin La majorité des éleveurs bovins du territoire ont de petites fermes qui contiennent rarement plus d’une dizaine de bêtes. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 32 L’objectif du plan de développement est que l’élevage se développe dans le territoire à condition qu’il ne se développe pas contre la production agricole, source principale de la sécurité alimentaire. C’est ainsi que la divagation du bétail constitue un problème important que les services techniques, aidés par le CARG, se devront de résoudre. Le CARG aura un rôle important à jouer dans la bonne gestion des problèmes soulevés par l’élevage. Ainsi, il devra utiliser pleinement son rôle de concertation pour résoudre certains conflits existants. Ainsi, le plan prévoit : • • • • • • • • • • D’encourager les éleveurs à regrouper leurs bêtes dans des zones à faible pression humain afin de pouvoir se payer plus facilement des bouviers et pour faciliter le paiement des taxes. Que les règles en matière de divagation du bétail soient appliquées ! De créer et redynamiser les associations d’éleveurs afin que ces-derniers soient reconnus et puissent avoir une influence sur la politique de développement du territoire en matière d’élevage. Que le CARG permette une réflexion réunissant tous les acteurs concernés sur la gestion de ces regroupements de bête (appartenant à plusieurs éleveurs) dans une même ferme. Cette réflexion devra aboutir sur la création d’un protocole d’accord accepté par l’ensemble des parties. De former les éleveurs aux techniques de bonne conduite des troupeaux. D’améliorer le système de métayage pratiqué actuellement dans le territoire, de telle sorte que la prise en main des bêtes par les éleveurs soit plus rapidelimité. Néanmoins cette offre de métayage est bénéfique au développement de l’élevage dans le territoire. Il faudrait donc sensibiliser et former les populations au métayage. D’introduire quelques vaches laitières afin de vérifier si leur implantation dans le territoire est possible. Un maximum de mesures seront à prendre pour éviter toute contamination du nouveau cheptel par la trypanosomiase, il est vrai rare dans le territoire. De sensibiliser les éleveurs à l’importance d’une bonne gestion des ressources naturelles dans et autour de leurs fermes. Réglementer et faire appliquer la réglementation en matière de feux de brousse. petit bétail : Les élevages de petit bétail sont tous artisanaux dans ce territoire. Les animaux concernés sont principalement les porcs, chèvres, moutons et poules. Face au problème que pose la divagation dans le territoire, la bonne gestion de l’espace rural sera un défi important que les services de l’agriculture, les chefs coutumiers et le CARG devront relever. Il a été proposé : • • • De faire appliquer les lois en matière de divagation. Pour cela, il faudra sensibiliser les éleveurs de petits bétails à regrouper, ou enfermer, leurs bêtes. De développer les fermes de petits ruminants. Ces fermes présentent plusieurs avantages : 9 elles assurent le regroupement du bétail (empêchant par là leur divagation) 9 elles les éloignent des zones de cultures et d’habitations 9 elles sont moins consommatrices 9 ce sont des élevages plus faciles à maitriser techniquement et dont les charges sont moins élevées que dans le cas de l’élevage bovin. 9 La population aura, grâce à elles, plus de facilités pour acheter de la viande. En effet, la majorité des bovins du territoire sont vendus soit en Angola, soit à Kinshasa, et très peu se retrouvent sur le marché local. De manière générale, l’accent sera à mettre sur le développement de ces élevages de petits ruminants qui présentent une bonne alternative à l’élevage bovin. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 33 • • • Afin de développer cet élevage de petits ruminants, le plan prévoit que, d’ici 3 ans, chaque secteur ait un programme de métayage de petits ruminants. De même que pour l’élevage bovin, le CARG devra permettre une réflexion réunissant tous les acteurs concernés sur la gestion de ces regroupements de bête (appartenant à plusieurs éleveurs) dans une même ferme. Cette réflexion devra aboutir sur la création d’un protocole d’accord accepté par l’ensemble des parties. De vulgariser les lois sur les feux de brousse. Pour ce faire, les chefs de terre et de groupements auront un rôle très important à jouer en sensibilisant directement leurs populations. En vue d’améliorer les cheptels actuels, il a été demandé : • • • D’introduire des races de poules pondeuses. D’introduire des dindons, rarement élevés dans le territoire alors même que leur chair est appréciée. Que se créée dans chaque secteur une ONG de référence spécialisée dans l’amélioration de l’aviculture et dans l’élevage de petit bétail. Enfin, des propositions ont été faites dans le domaine de la santé publique : • • • Organiser une offre de vaccination des volailles contre la pseudo peste aviaire. Que les règles sanitaires soient appliquées lorsqu’il y a début d’épidémie. Sensibiliser la population aux règles sanitaires. Par exemple, il faut que les gens cessent de vendre sur les marchés des viandes avariées ou provenant d’animaux morts de maladies. Il faudra aussi que les vétérinaires abondent dans ce sens et cessent certaines pratiques douteuses. 6. Objectifs en matière de pêche et de pisciculture : Pêche : La pêche, majoritairement artisanale, est peu pratiquée dans ce territoire. Néanmoins, des pêcheurs sont surtout présents dans les rivières Kwango et Wamba et dans une moindre mesure, la Bakali. Les grands objectifs du plan en matière de pêche sont : 1. De professionnaliser les pêcheurs, en les formant, en les équipant et en les organisant. 2. De renforcer les services techniques du territoire. C’est ainsi que le plan prévoit : • • • • • Former les pêcheurs à différentes techniques de pêche car il est apparu que la pêche pratiquée à Kasongo-Lunda est très artisanale et souvent faite de manière amateur. Il faudra donc que des formations soient organisées dans chaque bassin de pêche du territoire. Que les boutiques d’intrants agricoles vendent aussi des intrants de pêche. De lutter contre les tracasseries en tout genre. Le CARG devra, dans ce genre de cas, remonter l’information aux autorités administratives, judiciaires et policières. Afin de mieux lutter contre ces pratiques, les pêcheurs devront être sensibilisé au fait qu’ils peuvent se plaindre auprès du CARG. Qu’au moins une organisation de pêcheurs soit créée dans chaque bassin de pêche. De plus, lors de l’atelier, on nous particulièrement signalé les problèmes que rencontrent les pêcheurs du Kwango ; cette rivière servant de frontière avec l’Angola, les cas d’arrestations par la police frontalière angolaise ont été nombreux. Des cas d’abus de la part de cette dernière semble __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 34 vérifier, mais il y a aussi des cas où les pêcheurs étaient en tort puisque rentrés illégalement sur le territoire angolais. Pour mieux lutter contre ce problème, il a été préconisé de : • • Faire diffuser largement, auprès des pêcheurs du Kwango, une information sur les modalités de pêche en zone frontalière. Faire un plaidoyer auprès des autorités congolaises pour qu’elles introduisent la question de la pêche frontalière dans l’ordre du jour de la commission mixte RDC/Angola. Pisciculture : La pisciculture est assez répandue dans le territoire et permet à un nombre de ménages importants d’augmenter leurs revenus. Le plan préconise : • • • • • De poursuivre le mouvement d’organisation des pisciculteurs afin que, d’ici 5 ans, chaque bassin de production dispose d’au moins une OP. De former les pisciculteurs à la bonne conduite d’un étang piscicole. De former les pisciculteurs aux techniques de transformation du poisson. De créer au moins un centre d’alevinage de qualité par secteur où est pratiquée la pisciculture. Que les 2 principales cités du territoire, Kasongo-Lunda et Tembo, disposent d’au moins une chambre froide. 7. Apiculture L’apiculture pratiquée dans le territoire est uniquement artisanale, peu professionnalisée et assez peu répandue. Néanmoins, les participants à l’atelier ont souligné que c’était une filière non négligeable qui méritait d’être développée. Ainsi, le plan prévoit : • • • • De former les apiculteurs aux différentes techniques de conduite des ruchers (construction de ruches traditionnelles, utilisation de fumoirs, bonne disposition des ruches) en vue de les professionnaliser. De former les apiculteurs à la bonne transformation du miel. De trouver des débouchés commerciaux. De sensibiliser les populations à l’importance nutritive du miel. 8. Objectifs pour les organisations paysannes : Le plan prévoit de poursuivre et d’étendre le travail d’organisation en le rendant à la fois plus systématique et plus pertinent. Les démarches d’organisation villageoise en Comités de Développement Villageois (CDV), présents le long des routes prioritaires en particulier, doivent servir à établir partout des diagnostics approfondis sur les besoins, les opportunités et les dynamismes dans les domaines sectoriels (production agricole, pêche, élevage…). Ainsi en d’organisations villageoises, il est recommandé: • De poursuivre l’organisation villageoise de façon à ce que tous les villages du territoire soient organisés en CDV. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 35 • • Que les agronomes de secteurs continuent la sensibilisation auprès des villages sur l’importance de ces structures. Que le CARG fasse en sorte d’obtenir le soutien des chefs coutumiers au mouvement d’organisation. En ce qui concerne les OP piscicoles, il est préconisé de : • • • Poursuivre l’installation des OP piscicoles. Renforcer et animer les bassins de pêche. Renforcer et appuyer les organisations existantes. Pour ce qui est de l’élevage, il est prévu de : • • • Poursuivre l’installation des OP d’éleveurs de petit et gros bétail. Renforcer et animer les bassins d’élevage. Renforcer et appuyer les organisations existantes. Enfin, dans le domaine de l’apiculture, il a été demandé : • • Que les apiculteurs soient formés à la bonne gestion des ruches, aux endroits où les disposer, ou encore les bonnes périodes de récoltes. D’organiser et d’appuyer les producteurs de miel dans les bassins les plus productifs (Mawanga, Kasongo-Lunda et Panzi). 9. Objectifs en matière de commercialisation et de tracasseries : Dans ce domaine le programme du CARG comprend trois catégories de mesures : 1/ des mesures visant à renforcer les opérateurs commerciaux et leur capacité à vendre les produits manufacturés à prix raisonnables, à acheter les produits agricoles au meilleur prix et à les vendre en faisant des marges acceptables ; 2/ des mesures visant à améliorer l’état des voies d’évacuation et la capacité des opérateurs à transporter la marchandise ; 3/ des mesures visant à adapter la fiscalité et à lutter contre les tracasseries (voir paragraphe suivant). En matière de commercialisation, et afin de renforcer les opérateurs commerciaux, il a été prévu : • • • • • Que ces mêmes camions de ISCO augmentent leurs rotations dans l’arrière-pays afin de desservir un peu mieux les marchés existants ou qui seront créés prochainement. Que le réseau de communication, notamment les phonies, soit développé afin de favoriser la communication entre les différents opérateurs économiques. Que le CARG fasse un plaidoyer auprès du gouvernement provincial pour montrer son opposition aux importations d’aides alimentaires massives. Le cas du don japonais de 10.000 t de semoule de maïs a entrainé une importante chute des prix sur les marchés de Kinshasa qui s’avère néfaste pour le petit producteur du territoire. Que les statistiques agricoles soient enregistrées afin de mieux connaître les besoins d’évacuation des productions agricoles dans chaque bassin de production. Que les emballages des produits agricoles (mbadi et sacs) soient vendus à des prix plus raisonnables que ceux pratiqués actuellement. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 36 • • Que les unités de mesures locales (bassins, bassinets etc…) soient uniformisées. Que le CARG réfléchisse, avec les services de l’agriculture et les commerçants, à la manière d’organiser les campagnes de commercialisation (dates de campagnes, marchés concernées, lieux de stockage etc…). Les participants à l’atelier se sont vraiment plaints des prix pratiqués dans le territoire, ainsi que de leur grande disparité d’un endroit à l’autre. C’est pourquoi, des recommandations particulières sur ce point ont été faites et stipulent : • • • • Que les prix des transports soient réduits dans la mesure du possible. Qu’une large diffusion des prix soit organisée à travers des mercuriales installées dans tout le territoire. Qu’une grande concertation réunissant l’ensemble des acteurs de la filière commerciale soit organisée sur les niveaux de prix et de marges commerciales prises sur les produits manufacturés et agricoles. Que les opérateurs économiques soient formés et encadrés sur l’établissement de leurs prix. Les commerçants de la cité de Kasongo-Lunda ont fait part de leur faible capital et se sont plaints de la difficulté qu’ils ont à avoir accès au crédit. C’est ainsi qu’il a été recommandé : • • De créer et relancer une institution de crédit aux commerçants. D’établir le contact entre les commerçants et la banque Procredit. Il a été demandé à ce que ISCO, la CTB ou d’autres ONG les aident dans ce sens. En matière d’infrastructure et afin de faciliter la commercialisation, il a été préconisé de : • • • • • • Améliorer l’état des principaux axes routiers de façon à ce que la roulabilité y soit correcte. Cette recommandation, des plus importantes, est indispensable pour le bon développement de l’activité commerciale dans le territoire. Améliorer le traitement des cantonniers en les équipant et en continuant de les former. Développer le transport fluvial en augmentant le nombre de baleinières, en balisant le Kwango et en essayant de le rendre navigable au niveau des chutes de Kingudji dans Popokabaka. Aménager les ports et les marchés existants en construisant des dépôts. Faciliter l’acquisition de moyens de transports pour les paysans (vélos, charrettes) et pour les opérateurs économiques (camions, baleinières). Favoriser la création de cantines. __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 37 ANNEXES : ANNEXE 1 : Liste des routes prioritaires, ponts, digues et bacs par secteur. Territoire de Kasongo-Lunda kilométrage roulabilité du troncon (bonne, mauvaise, coupée) Kasa Masapo Mfumu-Ndimi 1 90 mauvaise - Kasa Kinzamba Mazemba 2 30 mauvaise - Secteur de à ponts, digues ou bacs structure Etat (bon état, Organisme (béton, à réhabiliter intervenant bois, buse ou à sur les ou reconstruire) ponts métallique) Organisme intervenant sur le troncon ponts, digues ou bacs longueur (en m) priorité du troncon liste de troncons 4 Ponts 18 1 Pont Pont Imona Pont Mbuandu Pont Mpasa Pont Miadi 1 KasongoKasongoImbeko 1 55 bonne ISCO PSA Lunda Lunda Pont Miadi 2 Pont Mamoko Pont Buende Pont Mfufu ISCO PSA Pont N'dila KasongoKasongoMakonga 1 110 bonne Pont Imbala Lunda Lunda CTB/collège Twana __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 38 10 8 8 10 6 6 3 2 20 7 3 bois à reconstruire bois à reconstruire béton à reconstruire béton à réhabiliter métallique bon état béton bon état béton bon état béton bon état béton bon état béton bon état à construire - à construire Isco PSA Isco PSA - KasongoLunda KasongoLunda KasongoLunda Munganda à Ikianga Kimpanzu 1 2 100 60 roulabilité du troncon (bonne, mauvaise, coupée) mauvaise mauvaise Organisme intervenant sur le troncon - S.J. ponts, digues ou bacs Pont Nganga Pont Fundu Pont Inambanza Pont Mbidi Pont Kidi Pont Nkonzi ponts, digues ou bacs structure Etat (bon état, Organisme (béton, à réhabiliter intervenant bois, buse ou à sur les ou reconstruire) ponts métallique) 8 béton bon état Isco PSA 15 béton bon état - longueur (en m) de kilométrage Secteur priorité du troncon liste de troncons 4 béton bon état Isco PSA 3 8 10 - à construire à construire à construire - Pont Luwemba 15 - à construire - Pont Ikadu Pont Manzofu Pont Tupu Pont Lukula Pont Lukuku Pont Fisi Pont Kabua Kwati 10 10 20 12 25 8 - à construire à construire à construire à construire à construire à construire - 5 - à construire - 4 - à construire - 6 - à construire - 7 - à construire - Pont Yuku/yanga Pont Makongolo Pont Mawuta __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 39 à roulabilité du troncon (bonne, mauvaise, coupée) Organisme intervenant sur le troncon KasongoLunda Kimpanzu Ingonda 2 40 mauvaise ISCO PSA KasongoLunda Ingindu Impolongo 2 25 mauvaise - KasongoLunda Kisiada Mbangi 2 25 mauvaise - ponts, digues ou bacs Pont Mangola Pont Fundu Pont Misi Pont Iziba Pont Fundu Pont Mpuesi Pont Mankala Pont Mankondo Pont Lundu Pont Matambala Pont Twana Pont N'Lele Pont Luvunu ponts, digues ou bacs structure Etat (bon état, Organisme (béton, à réhabiliter intervenant bois, buse ou à sur les ou reconstruire) ponts métallique) 7 à construire 8 à construire 6 à construire 3 à construire 15 à construire 10 métallique à réhabiliter 6 à construire - longueur (en m) de kilométrage Secteur priorité du troncon liste de troncons 6 - à construire - 6 - à construire - 6 - à construire - 10 6 6 béton béton béton à réhabiliter bon état à réhabiliter - KasongoLunda M. Muyombo Mbangi 2 65 mauvaise - KasongoLunda Inkwanda Mpuma 2 20 mauvaise - Pont N'Simba 6 béton bon état - Kibunda Camp Scieur Mayanga 1 140 mauvaise ISCO 2 digues 20 bois à réhabiliter - Kibunda Camp Scieur Bukakalau 3 5 bonne OP - - - - - __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 40 roulabilité du troncon (bonne, mauvaise, coupée) Kibunda Grand route NambanzaKizango 1 6 mauvaise OP - - - - - Kibunda Grand route Kilolo 3 5 mauvaise OP - - - - - Kibunda Grand route Manzengele 2 5 bonne OP - - - - - Kibunda Grand route Kidima 2 8 mauvaise OP - - - - - Kibunda Grand route Muyesi 1 3 bonne OP - - - - - Kibunda Grand route Kalula Panda 3 5 bonne OP - - - - - Secteur de à Organisme intervenant sur le troncon ponts, digues ou bacs longueur (en m) kilométrage ponts, digues ou bacs structure Etat (bon état, Organisme (béton, à réhabiliter intervenant bois, buse ou à sur les ou reconstruire) ponts métallique) priorité du troncon liste de troncons Kingulu Dibaya Bac Mombo 1 65 bonne Paidek & PSA Kingulu Mombu Bamba 1 55 coupée - Kingulu Dibaya Iwamaku 1 40 coupée - 3 Ponts 1 Pont 1 bac 1 Pont 1 Pont 1 Pont 1 Pont 5 Ponts __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 41 30-35 béton bon état 4 buse à reconstruire 15t à reconstruire 10-15m béton bon état 6-7m bois à reconstruire 6-7m béton bon état 30-35 métallique à réhabiliter 30-35 bois à reconstruire 6-7m béton à reconstruire 6-7m bois à reconstruire ISCO - à roulabilité du troncon (bonne, mauvaise, coupée) Organisme intervenant sur le troncon ponts, digues ou bacs ponts, digues ou bacs structure (béton, bois, buse ou métallique) 6-7m bois 6-7m bois 10-15m béton longueur (en m) de kilométrage Secteur priorité du troncon liste de troncons Etat (bon état, Organisme à réhabiliter intervenant ou à sur les reconstruire) ponts à reconstruire à reconstruire à reconstruire - Kingulu Kingulu Bamba Iwamalu Baringa Makenzi 1 2 37 35 bonne coupée - 1 Pont Kingulu Pelende Mbamba-Nkola 2 10 bonne - - - - - - Kingulu Kingulu Visa Kazembe Munikongo Baringa 2 2 15 12 mauvaise bonne - - - - - - Kingulu Munikemba Kitenda 2 10 coupée - 1 Pont 9 béton à reconstruire - Kingulu Bamba Kazembe 2 26 bonne - 1 Pont 4 buse bon état - Kingulu Baringa Jusque secteur Kibunda 2 15 mauvaise - 1 bac Kingulu Kingulu Kingulu Baringa Kingulu Namankete Namankete Kikuanda Ntambu 2 2 2 40 25 25 mauvaise mauvaise mauvaise - 2 Ponts 1 Pont 1 Pont Pont Kilawu Pont Bilambu Pont Mbandu Pont Lufuku Pont Makala Kizamba Tembo Kahungula 1 95 mauvaise - __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 42 à construire 20 20 15 10 5 80 20 10 béton bois bois bois à construire à construire à construire à réhabiliter à construire à réhabiliter à réhabiliter à réhabiliter - roulabilité du troncon (bonne, mauvaise, coupée) Kizamba Vuanda Talama Tunga 2 75 mauvaise - Pont Mulunu 4 bois à réhabiliter - Kizamba Kizamba Kibenga Kalungula Mangangi Manzansi 2 2 25 20 mauvaise mauvaise - Pont Mahada 8 bois à réhabiliter - Mawanga Mambambu camp scieur 1 90 mauvaise ISCO - - - - - Mawanga Bac Kankul Kambunditumu 1 20 mauvaise - 1 bac - métallique à réhabiliter - Mawanga Mawanga Kabongo Mawanga Mawanga Tema 1 1 12 30 bonne mauvaise - 1 Pont - 4 - bois - à réhabiliter - - Mawanga Mambambu Mwaku 2 7 mauvaise - - - - - - Mawanga Nzamba Fwangi Nkwati 2 12 mauvaise OP - - - - - Mawanga Nganda Matoko Buka Pongi 2 8 mauvaise - - - - - - Mbala Tsoko 2 6 mauvaise - - - - - - Musambi Lumbalo 2 2 14 12 mauvaise mauvaise - Kayala 1 150 mauvaise ISCO Pont Kamoulu Pont Lukula 5 5 bois bois à réhabiliter à réhabiliter - Secteur Mawanga Mawanga Mawanga Panzi de Nganda Matoko Tatakiti Matsombi Mwana Mutombo à Organisme intervenant sur le troncon ponts, digues ou bacs longueur (en m) kilométrage ponts, digues ou bacs structure Etat (bon état, Organisme (béton, à réhabiliter intervenant bois, buse ou à sur les ou reconstruire) ponts métallique) priorité du troncon liste de troncons __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 43 Shamudiongo Panzi Mwana Mutombo Panzi à Shamutoma Mutombo Mwadi roulabilité du troncon (bonne, mauvaise, coupée) 1 70 bonne ponts, digues ou bacs structure Etat (bon état, Organisme (béton, à réhabiliter intervenant bois, buse ou à sur les ou reconstruire) ponts métallique) Organisme intervenant sur le troncon ponts, digues ou bacs longueur (en m) Panzi de kilométrage Secteur priorité du troncon liste de troncons - - - - - - Pont Lumbu Pont Lomba Pont Kapemba Pont Tshionzi Pont Inzia Pont Tshikaka 5 6 5 5 20 7 bois bois bois bois bois bois à réhabiliter à réhabiliter à réhabiliter à réhabiliter à réhabiliter à réhabiliter - 2 70 bonne - Mwatshiadata Mbanza Kip 2 75 coupée - Panzi Kingwangala Shamwimba 2 22 bonne - Pont Uta 5 bois à réhabiliter - Panzi Kingwangala Kambundi 2 20 mauvaise - - - - - - Panzi Shatsiemvu Kibunda 2 15 mauvaise - - - - - - Panzi Kambasengo Kasandji 2 22 mauvaise - Pont Ranzangi 5 bois à réhabiliter - Panzi Shamukenbo Panzi 2 10 bonne - Pont Lukula 7 bois à réhabiliter - Swa-Tenda Makuwa Mamkengi 1 180 mauvaise GVER Pont Pont Sefu 20m béton à réhabiliter - Swa-Tenda Kibunda Mfumfu Swa-Tenda mayala Nzasi Madi 2 12 mauvaise - Kibimba 2 80 mauvaise - Pont Kilau Pont Mkunga 12 8 bois bois à reconstruire à reconstruire - __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 44 kilométrage Swa-Tenda Kibinda Swa-Tenda Zukuku Swa Yamfu Kiala 2 2 40 20 roulabilité du troncon (bonne, mauvaise, coupée) coupée coupée Swa-Tenda Pelenge Kasa Swa Tenda 2 80 coupée Secteur de à Organisme intervenant sur le troncon - ponts, digues ou bacs Pont Zukuku Pont Kasekenge Pont Luifu ponts, digues ou bacs structure Etat (bon état, Organisme (béton, à réhabiliter intervenant bois, buse ou à sur les ou reconstruire) ponts métallique) 25 bois à reconstruire - longueur (en m) priorité du troncon liste de troncons 12 bois à reconstruire - 15 bois à reconstruire - Swa-Tenda Tiala Mafunga Kisagi 2 15 coupée - - - - - - Swa-Tenda RP1 Swa-Tenda Katembo 2 2 21 21 coupée coupée GVER - - - - - - Swa Ibula Samasangu __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 45 __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 46 ANNEXE 2 : Liste des marchés existants et des marchés à créer (Inspection du développement rural). Secteur Kasa Kasa Kasa Kasa Kasongo-Lunda Kasongo-Lunda Kasongo-Lunda Kasongo-Lunda Kasongo-Lunda Kasongo-Lunda Kasongo-Lunda Kasongo-Lunda Kasongo-Lunda Kasongo-Lunda Kasongo-Lunda Kasongo-Lunda Kasongo-Lunda Kibunda Kibunda Kibunda Kibunda Kibunda Kibunda Kingulu Kingulu Kingulu Kingulu Kingulu Kingulu Kizamba Kizamba Kizamba Kizamba Kizamba Kizamba Kizamba Kizamba Mawanga Mawanga Nom du bourg Ferme Kinzamba Mukundji Muyamba Nfumudimi Bamba Cité de Kasongo-Lunda Kasaka Kibuka-Lusengi Kingunda Kipanzu Kiyanga Kumba Longo Matadi Mazemba Mbangi Mwela Bwandu Zinamukete Buka Kalawa Kiama Kidima Mazengele Mpata Mwana Mutombo Kazembe Kingulu Mabaka Mongo Pelende Tatabantu Bombitumba Kahungula Cité Kasandji Kiambamba Landa Bongo Mangangi Mawangu Centre Tembo Cité Kabaka-Mbangi Kapata Marché existant oui oui oui oui oui oui non oui oui non non non oui oui oui non oui non non oui oui oui oui oui non non oui oui oui oui oui oui non non non oui oui oui non Marché à créer non non non non non non oui non non oui oui oui non non non oui non oui oui non non non non non oui oui non non non non non non oui oui oui non non non oui __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 47 Secteur Mawanga Mawanga Mawanga Panzi Panzi Panzi Panzi Panzi Panzi Panzi Panzi Panzi Panzi Panzi Panzi Swa-Tenda Swa-Tenda Swa-Tenda Swa-Tenda Swa-Tenda Swa-Tenda Swa-Tenda Swa-Tenda Swa-Tenda Swa-Tenda Nom du bourg Matsetse Maygo Mwaku Kabemba Kabundi Kasandji Kialakamba Kibunda Kingwangala Mazinda Mbanza kipungu Mukalakata Muningulu Panzi centre Pungu Iyenga Centre Kahumbesi Katala Matunga Mukondo Mutwambala Ngundu Mayala Nvumfu Samasangu Yamfu Kilunga Yamfu Kitiba Marché existant oui oui oui non oui oui oui oui oui non non oui oui oui oui oui non oui oui oui oui oui non non oui Marché à créer non non non oui non non non non non oui oui non non non non non oui non non non non non oui oui non __________________________________________________________________________________ Plan CARG de Développement du Territoire de Kasongo Lunda. juillet 2010 48 ANNEXE 3 : Cadre de Négociation entre l’ICCN et les Populations, via le CARG, concernant la meilleure gestion du domaine de chasse de Swa Kibula (Négociation gagnant /gagnant). OBJECTIFS Exemples Ce que la population pourrait concéder pour que l’objectif soit atteint (actions et contreparties) Ce que l’ICCN pourrait concéder pour que l’objectif soit atteint (actions et contreparties) Exemples • la clôture des terres de culture exemples • la fourniture de fil barbelé permettant de protéger les blocs de culture • le contrôle des effectifs des troupeaux sauvages • la culture en blocs, permettant la surveillance collective • Le respect des règles de la chasse I La diminution voire l’arrêt des dégâts des animaux sur les cultures • le strict respect des quotas de chasse s’ils sont attribués • l’implication des populations (groupements, cvd, chefs de terre…) dans la localisation des menaces animales • l’arrêt des attributions de fermes d’élevage II La sauvegarde des espèces menacées • le paiement effectif de pénalités par les chefs de groupements en cas de manquement aux règles de la chasse (sur leurs terres et quel que soit la personne commettant l’infraction) • la négociation et la signature d’un protocole d’accord sur les règles de la chasse et de la pêche dans la réserve. Signataires : le Président National de l’ICCN, les chefs coutumiers, les chefs de groupement, les chefs de terre, l’AT, le coordonnateur du CARG. • l’attribution de quotas de chasse aux populations • l’attribution aux populations d’engins permettant de chasser les animaux • la mise au point d’un système d’alerte des menaces animales et de refoulement impliquant les populations • effectivité des mesures de refoulement à la demande des populations • le paiement d’indemnités aux populations en cas de non respect de ce qui précède, et que les champs de culture sont affectés. • la reconnaissance des tributs de chasse aux chefs coutumiers ___________________________________________________________________________________________Plan de développement agricole du territoire de Kasongo 49 Lunda . atelier du 5 au 10 juillet 2010. OBJECTIFS Ce que la population pourrait concéder pour que l’objectif soit atteint (actions et contreparties) • la vulgarisation de ce protocole auprès des populations • la mise en application de ce protocole, y compris par le paiement des sanctions en cas de manquement. • III IV V La sauvegarde du mikwati et de sa production de chenilles L’accès aux terres de culture pour les générations présentes et futures Le maintien de la biodiversité halieutique et de la richesse en poisson des rivières • le respect de règles négociées de mise à feu et l’information préalable de l’ICCN sur les départs de feu dans les forêts • l’interdiction de la chasse devant les feux et le maintien d’ouvertures permettant aux animaux de fuir • le strict respect des périodes de mise à feu • le respect des bonnes règles de prélèvement des chenilles (pas plus de 50%) • la limitation des feux de brousse dans les savanes où le mikwati est en cours de reprise • le reboisement • le respect de la durée des jachères par la culture en blocs • l’introduction de techniques permettant l’augmentation des rendements (variétés améliorées, jachères améliorées, agroforesterie) • le strict respect des règles de la pêche responsable (taille des filets, dates d’ouverture et de fermeture, interdiction des engins et des pratiques de pêche Ce que l’ICCN pourrait concéder pour que l’objectif soit atteint (actions et contreparties) • l’arrêt total de la chasse illicite par les agents de l’ICCN. • la vulgarisation de ce protocole auprès de ses agents et le strict respect de ce protocole par l’ICCN. Le renvoi des agents mal formés, ou incompétents. • l’encadrement rapproché des espèces les plus dangereuses (éléphant, hippopotame) • l’augmentation du nombre et des superficies exploitées • le refoulement des animaux en dehors des zones de feu durant les mises à feu • la protection des jeunes plantations contre la dent des animaux • l’appui à l’innovation technique et à la protection des terres de culture comportant des innovations (parc à bois…) • l’interdiction stricte de pêcher par les agents de l’ICCN ___________________________________________________________________________________________Plan de développement agricole du territoire de Kasongo 50 Lunda . atelier du 5 au 10 juillet 2010. OBJECTIFS Ce que la population pourrait concéder pour que l’objectif soit atteint (actions et contreparties) illicites et destructeurs, interdiction de la pêche dans les frayères…) • la récupération des fermes non viables • l’interdiction d’attribuer de nouvelles fermes • l’interdiction de cadastrer les fermes d’élevage VI VII Le maintien de l’élevage dans les fermes existantes L’appropriation par les populations des objectifs de la conservation • le regroupement des élevages dans des fermes bien dimensionnées, avec des bouviers formés, payés correctement. • l’interdiction stricte d’abattre les bêtes sauvages dans et en dehors des fermes • la limitation du cheptel au niveau de son effectif actuel. • l’interdiction du commerce de la viande de brousse à Tembo. • l’abandon de toute négociation parallèle avec l’ICCN sur la fiscalité de l’élevage. • création d’un cadre de concertation • négociation d’un accord détaillé de co gestion des ressources naturelles du domaine de chasse. Cet accord prévoit l’attribution d’une partie des revenus du tourisme aux organisations locales, sous la responsabilité du CARG. • large diffusion, dans les écoles, par les églises, par les Ce que l’ICCN pourrait concéder pour que l’objectif soit atteint (actions et contreparties) • le refoulement des buffles en dehors des terres d’élevage • l’abandon effectif de toute perception de taxes au détriment des autres services de l’état et des chefs coutumiers • la fourniture d’équipements pour la clôture des fermes • participation active à ce cadre, par opposition à la politique de la chaise vide et de l’arrogance. • participation de l’ICCN à la diffusion de la culture environnementale, par la fourniture de ___________________________________________________________________________________________Plan de développement agricole du territoire de Kasongo 51 Lunda . atelier du 5 au 10 juillet 2010. OBJECTIFS Ce que la population pourrait concéder pour que l’objectif soit atteint (actions et contreparties) Ce que l’ICCN pourrait concéder pour que l’objectif soit atteint (actions et contreparties) chefs coutumiers et les services de l’état de la culture environnementale • large diffusion des codes et règlement à tous les niveaux des services de l’état, des Organisations villageoises et paysannes, de la chefferie… ___________________________________________________________________________________________Plan de développement agricole du territoire de Kasongo 52 Lunda . atelier du 5 au 10 juillet 2010.