Le textile tunisien rebondit-il en 2010 suite à la reprise de décembre ?

Transcription

Le textile tunisien rebondit-il en 2010 suite à la reprise de décembre ?
Le textile tunisien rebondit-il en 2010 suite à la reprise de
décembre ?
Le Centre Technique du Textile (CETTEX) vient de publier les dernières statistiques
du secteur pour le mois de décembre 2009. Cette tradition, de la part du centre aide
les professionnels à se positionner par rapport aux actualités et la conjoncture d’un
secteur stratégique en Tunisie.
D’après les statistiques, le mois de décembre 2009 se caractérise par une
croissance importante des échanges dans le secteur Textile-Habillement par rapport
au mois de décembre 2008.
Les exportations du secteur augmentent de 16% en dinars, soit +12,6% en euros.
Cette progression est due au renforcement des exportations de vêtements maille
(+36% en valeur et + 32% en volume) mais aussi de vêtements en chaîne et trame
qui croissent de 8,3% en valeur et 0,6% en volume.
Parallèlement, les importations du secteur évoluent à la hausse (+14.9% soit +11,5%
en euros). Tous les produits importés enregistrent des augmentations de leurs taux
de croissance notamment les tissus (+11,5% en valeur et +5,9% en volume).
Ainsi, le cumul de 12 mois de l’année 2009 affiche une baisse des exportations (8,8% en DT soit -12,1% en €) et des importations (3 204 MDt (-8,3%) soit 1 702 M€
(-11,8%).
Sur les 12 mois de 2009, les exportations textile-habillement ont enregistré une
décroissance en valeur de 8,5% pour l’habillement et de 10,5% pour le textile par
rapport à l’année 2008. Les principales évolutions par produits :
 Lingerie, vêtements de travail, pantalons denim et prêt-à-porter homme :
les baisses les plus importantes,
 Meilleure résistance de la maille (pull-overs et tee-shirts) par rapport au
chaîne et trame : cette filière, ayant connu un essor depuis la fin des années
90, s’appuie partiellement sur l’intégration des activités du tricotage et de
l’ennoblissement.
 Chemises et chemisiers : recul limité en valeur grâce à l’orientation des
exportations vers des produits plus haut de gamme.
 Prêt-à-porter féminin : meilleure résistance des exportations avec une bonne
montée en gamme, portée notamment par le succès des robes dans les
collections.
En décembre, seuls les pantalons ont enregistré une baisse (-4%) réalisée
essentiellement sur les trois principaux marchés clients (Italie, Allemagne et France).
Alors que les autres principaux vêtements exportés ont augmenté notamment la
lingerie (+27%) et les tee-shirts (+31%). Les reculs cumulés concernent tous les
principaux pays clients exception faite pour le Portugal qui enregistre un
accroissement de 13,1% sur l’année.
Les importations en provenance des grands fournisseurs européens de la Tunisie
affichent des reculs prononcés, l’Italie et la France en tout premier lieu. En revanche,
les arrivées en provenance de la Turquie de la Chine et du Portugal progressent
respectivement de +10,8%, +11,3% et +56,2%.
Sur les douze mois 2009, tous les types de tissus ont subi des reculs comparés à
2008, reflétant la baisse de l’activité des confectionneurs.
Seules, les étoffes maille échappent à la morosité et enregistrent une progression
significative (+7,7% en valeur) mais les volumes concernés sont sans commune
mesure avec les importations de tissus chaîne et trame.
En décembre, les importations textile-habillement ont enregistré la meilleure
croissance de l’année avec +14,9% en dinars et de +11,4% en euros. En terme de
volume (tonne) elle est de +40,7%.
Sur tous les grands marchés occidentaux, la consommation d’habillement s’est
fortement dégradée en 2009. Les reculs sont particulièrement brutaux en Espagne et
aux Etats-Unis, en liaison avec la crise immobilière et le surendettement des
ménages. L’Italie semble pour l’instant mieux résister malgré la baisse enregistrée au
niveau de ses importations.
Les importations d’habillement de l’Union Européenne ont légèrement reculé, -0,6%
en valeur au cours des neuf premiers mois de l’année 2009.
Dans un contexte de focalisation des consommateurs européens sur les prix, les
importations asiatiques ne cessent de progresser au détriment de l’espace euroméditerranéen.
Si la Chine conforte sa position de premier fournisseur de l’Europe et progresse de
8,5%, le Bangladesh gagne des parts de marché, profitant de coûts de main d’œuvre
inférieurs aux coûts chinois et de l’absence de droit de douane vers l’Union
Européenne.
Bien que tous les marchés de la zone méditerranéenne ont été touchés par cette
concurrence asiatique, la Tunisie est arrivée quand même à conserver sa position de
cinquième fournisseur.
La part de la Tunisie est proche de 8% dans les approvisionnements de vêtements
de l’Italie et de 6 % dans ceux de la France. En revanche, cette part reste inférieure à
2% chez les principaux pays importateurs européens (Allemagne, Royaume-Uni)
ainsi que dans les pays nordiques. Cette faiblesse structurelle milite en faveur des
stratégies de diversification du panel de clients des confectionneurs tunisiens.

Documents pareils