CR du 30 mars 2015 - Pays Centre Bretagne

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CR du 30 mars 2015 - Pays Centre Bretagne
Conseil de Développement du Pays du Centre Bretagne
Compte rendu du groupe de travail « Comment faciliter le retour à la formation et à
l’emploi, pour les jeunes en situation de décrochage ? »
Réunion de lancement du 30 mars 2015, Loudéac
Etaient présents :
ADELIS Gildas, DEMALINE Estelle, DORGE Tiphaine, DUDORET Yann, FINGIER Laurent, HAMEON
Monique, HAMON Saig, HAMON Serge, LANOË Laurence, MADORE Dominique, MOISAN Régine,
PICHARD Jean-Noël, QUERO Olivier, SOHIER Isabelle, THOMAS Cindy, TROPE Hélène.
Etaient Excusés :
BEDEL Bea, BREARD Georgette, FERNANDEZ Ronan, HAMON Xavier, HUBERDEAU Jean-Pierre,
JAFFROT Eric, LE CLEZIO Valérie, LE GUEN Céline, LE RAY Armand, MAZURIER Cécile,
RECOURSE Nathalie, THOMAS Nathalie.
Ordre du jour
1.
2.
3.
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7.
Présentation des participants et de leur structure
Orientations 2015 du CDD
Les jeunes en situation de décrochage
Méthodologie envisagée
Pistes d’actions potentielles
Projet IFMV à Challans
Organisation du groupe de travail
Référents : Serge HAMON, Président du CDD et Eric JAFFROT, MFR de Loudéac (absent ce jour)
1. Présentation des participants et de leur structure
Pour constituer un groupe de travail riche en diversité, le CDD a souhaité inviter l’ensemble des
structures du Centre Bretagne impliquées sur les thématiques de la jeunesse, de la formation et
de l’emploi.
Membres du CDD, élus, représentants de la Région Bretagne, du Conseil Général 22, des
associations (ADALEA, Restos du Cœur, l’ODCM et Familles Rurales), directeur du lycée et CFA du
Mené, du lycée Anne de Bretagne à Locminé, professionnel de la Mission Locale, du CIAS, et de
l’IFMU, ont ainsi été conviés à partager leurs expériences, leurs opinions, leurs connaissances sur
les jeunes en situation de décrochage scolaire.
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2. Orientations 2015 du CDD
Avant de lancer le débat sur la thématique des jeunes décrocheurs, il a paru essentiel de rappeler
les axes de travail du CDD en cette année 2015.
Le rôle du CDD
Pour rappel, le rôle du CDD est d’accompagner des actions de développement local, de trouver
des financements et ainsi proposer des projets fiables aux élus. Il est important de préciser que le
CDD, n’a aucun pouvoir décisionnel, son rôle est d’agir en co-construction, en actionnant certains
leviers, afin que les politiques s’emparent des projets le cas échéant.
Les axes de réflexion 2015
L’ESS, L’Economie Sociale et Solidaire
A ce jour, le dossier est bien engagé. Une étude de préfiguration va prochainement voir le jour.
Cette étude de préfiguration a pour objet de diagnostiquer la pertinence ou non de créer un pôle
de l’ESS sur notre territoire.
Les jeunes et l’implication citoyenne - Prochain groupe de travail : Lundi 13 avril à Loudéac
A ce jour, le groupe de travail a mené une première phase de travail d’enquête auprès des jeunes,
sur leur perception de la politique. La suite du travail consiste maintenant à réaliser une enquête
auprès des élus, mettre en corrélation les deux études, puis proposer des pistes d’actions.
L’attractivité résidentielle
L’attractivité résidentielle est au cœur de nombreuses réflexions. L’objectif du CDD est de
réfléchir à une nouvelle approche, complémentaire à celles déjà menées par les collectivités et les
associations du territoire.
Les jeunes en situation de décrochage
Cette thématique découle de la volonté du CDD d’œuvrer en faveur des jeunes. Effectivement, les
jeunes sont le reflet d’un territoire vivant et dynamique. Or, en Centre Bretagne, nous sommes
confrontés à une population vieillissante et à l’exode des jeunes.
3. Les jeunes en situation de décrochage
Le décrochage scolaire
Quelle définition mettons-nous derrière le décrochage scolaire ?
Au regard de l’Etat, il s’agit d’un jeune qui sort du système scolaire sans diplôme.
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Au regard des échanges entre les participants, le décrochage scolaire se définit de diverses
façons, on peut même parler de décrochages « au pluriel ».
Il existerait 3 typologies du décrochage scolaire :
 Le décrochage provoqué par des problématiques matérielles (logement, transport …)
 Le décrochage lié aux difficultés psychologiques du jeune (décès, rupture …)
Ces types de décrochage sont difficiles à identifier.
 Le décrochage scolaire lié aux difficultés scolaires du jeune
Dans ce cas, l’identification des jeunes se constate lors des différentes étapes scolaires.
Il existe plusieurs nuances du décrochage et donc plusieurs définitions. Il y a les jeunes qui sont
définis comme « décrocheurs » mais qui sont toujours inscrits dans un système scolaire. Puis il y a
les jeunes décrocheurs qui sont déjà sortis du système scolaire.
Quelles sont les manifestations du décrochage scolaire ?
Listing de principales manifestations évoquées lors de la réunion :
Rupture familiale
Motivation du jeune
Phobie scolaire
- Cadre familial difficile
- Education
- Mères adolescentes
-Les jeunes savent ce qu’ils ne veulent
pas faire, mais pas ce qu’ils veulent faire.
(Ex : Je ne veux plus aller à l’école)
-Culture du « non effort ». Les jeunes
d’aujourd’hui sont nés dans une société
ou la culture de l’effort se fait rare. Alors
même que la scolarisation et le retour à la
scolarisation demandent de l’effort.
-Jeunes sans projets
-L’absentéisme
La phobie scolaire est un
point capital lorsque l’on
aborde le thème du
décrochage, Les jeunes
touchés par la maladie, ont
d’autant plus de mal à
revenir vers la formation.
Difficultés
scolaires
Une autre thématique s’est dégagée de ces échanges : « Comment accompagner les jeunes
femmes de 16-17 ans qui deviennent mère, alors qu’elles ne sont que des ados ? ». Cette
problématique, pourrait faire l’objet d’un prochain axe de travail du CDD.
Quelques situations rencontrées ?
Cas 1 : Rencontré au Service Action Sociale à la Maison du Département : « Une jeune de 16 ans
dont le père est malade, la mère alcoolique et le frère sans diplôme et au chômage, se voit dès à
présent confrontée au problème du décrochage. Effectivement cette jeune fille ne sait pas ce qu’est
le monde du travail, puisque qu’elle n’a jamais vu quelqu’un de son entourage travailler. Ça sert à
quoi de travailler ? Ça sert à quoi d’avoir des diplômes ? ».
Cas 2 : Rencontré au Lycée du Mené : « Deux jeunes en BTS, ont été contraints de décrocher pour
cause de transport et d’hébergement, leur décrochage n’était pas lié à des difficultés scolaires ».
Cas 3 : Rencontré à la Mission locale : « Un jeune de 15 ans, qui est en conflit constant avec ses
parents, est aussi régulièrement absent ».
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Cas 4 : Rencontré au Lycée du Mené: « Un élève en animalerie, prend conscience que son
attachement pour les animaux n’est qu’une passion et ne souhaite pas en faire son métier. C’est à ce
niveau-là que se crée le décrochage, car l’élève est confronté à un vide, il ne sait plus quoi faire ».
Constat du décrochage scolaire sur le territoire du Centre Bretagne
« Au niveau de l’association Les Restos du Cœur, le constat est que les jeunes recourent rarement à
cette association. Toutefois, lorsque des jeunes viennent chercher de la nourriture, le premier réflexe
des membres de l’association est de dire « Tu n’es pas à ta place ici ».
L’association doit être cohérente sur son rôle, donner de la nourriture à des jeunes va inévitablement
les conduire vers l’assistanat. C’est pour cela que les membres des Restos du Cœur dirigent les jeunes
vers des institutions plus adaptées (Service d’Action Sociale, Mission Locale…) » précise
M.PICHARD.
« Au niveau du Lycée du Mené, l’établissement est peu confronté au décrochage scolaire, lié au
manque de motivation. Il s’agit de filières horticoles, animales ou le jeune vient par passion, il ne se
dirige pas au hasard vers cette voie. De plus, à travers ces filières, le jeune va être revalorisé par sa
technique, sa créativité et va développer de l’ambition. », nous indique M.FINGIER, Proviseur.
Le constat en Centre Bretagne est que notre territoire est avantageux, pour ce qui est de la
centralité et de la proximité avec les grandes villes. Le Centre Bretagne est caractérisé par une
offre immobilière et une vie moins chère que dans d’autres territoires. Ces facteurs devraient être
un attrait pour les jeunes et pourtant le phénomène tend à l’exode des jeunes. Actuellement, il y a
1200 étudiants sur le bassin de vie du Centre Bretagne. Un des arguments que l’on peut utiliser
pour « appâter » les jeunes, c’est le logement et le coût de la vie. « Viens au lycée à Merdrignac, tu
trouveras facilement un logement pas ou peu cher. », précise M.FINGIER
Dispositifs existants en Centre Bretagne pour combattre le décrochage
Les institutions d’accompagnement :
Le CIO et la Mission Locale établissent un croisement des données, cela permet de traiter les
situations des jeunes en décrochage scolaire et d’accompagner les jeunes sur la durée.
Effectivement, les jeunes en situation de décrochage deviennent « transparents » des institutions
d’accompagnement. C’est au bout de 2 où 3 ans que ces jeunes reviennent vers les institutions
pour bénéficier d’un soutien. Or, suite à un décrochage de longue durée, il est très difficile
d’enrayer la situation.
Au Lycée du Mené, il existe déjà des dispositifs de lutte contre le décrochage. L’accompagnement
permet d’identifier et de proposer un soutien aux élèves en situation de décrochage. Toutefois,
les cas peuvent être très différents en fonction du soutien ou non de la famille.
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L’internat :
L’internat est une solution efficace face au décrochage scolaire. Ce lieu permet de pallier au
problème d’un cadre familial difficile.
Les démarches engagées :
En Centre Bretagne, il existe déjà plusieurs démarches, comme l’Adobus, la maison des jeunes,
l’association « L’outil en main » et l’EPIDE.
L’association « L’outil en main », rassemble des retraités et des artisans, l’objectif est que chacun
donne de son temps pour enseigner et donner le goût d’un travail manuel à des jeunes de 9 à 14
ans. Il s’agit d’un loisir, susceptible de lancer des vocations.
La mission de L'EPIDE est de favoriser l'insertion sociale et professionnelle des jeunes éloignés de
l'emploi, grâce à un projet pédagogique. (www.epide.fr) L’inconvénient de ce système est qu’il ne
soit pas ouvert pour tous.
4. Méthodologie envisagée
Pertinence de la cible 15-18ans
La tranche d’âge des 15-18 ans est une cible judicieuse, puisque qu’à 14-15 ans, c’est le premier
choix d’orientation. Il s’agit d’un tournant capital puisqu’un mauvais choix d’orientation en fin de
3ème peut déclencher le décrochage scolaire. Le décrochage en général se manifeste dès l’âge de
16 ans, s’agissant de l’âge obligatoire pour suivre une éducation scolaire, il est rare que ce
phénomène se produise avant.
Lors des différents échanges, il a été évoqué la possibilité d’élargir la cible vers la tranche des 1920 ans.
Le cadre du projet
Analyse de
l’existant
- Diagnostic en
Centre Bretagne
-Des synergies ?
Identification
des besoins
- Recenser les
problématiques
- Réfléchir à des
pistes d’actions
-Actions
- Mobilisation des
acteurs
Organisation
-Ressources
-Financements
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-Groupe de travail
5. Pistes d’actions potentielles
L’objectif du groupe de travail est de mutualiser l’ensemble des compétences et des dispositifs
existants afin de créer un maillage en Centre Bretagne et optimiser la lutte contre le décrochage
scolaire.
Voici quelques idées d’axe de travail pour le CDD :
Accompagner les parents
Le constat :
Le constat est alarmant, il n’y a pas de lieu d’écoute pour les parents et pourtant ils sont des
acteurs importants du décrochage scolaire. Pour les parents, il est difficile de trouver leur place,
de savoir quoi dire, quoi faire. Ces derniers, manquent de pouvoir face au décrochage scolaire de
leur enfant, et cultivent un fort sentiment de culpabilité. (Ex : « C’est de la faute des parents »).
Les familles sont désarmées face à la situation. Il paraît évident que pour aider les jeunes, il faut
aussi aider les parents.
La problématique :
Comment pouvons-nous accompagner les parents, leur offrir soutien et conseil ?
Les idées :



Mettre en place des animations de coordination, soutien et accompagnement auprès des
parents.
Développer un concept comme « L’école des parents », une structure d’écoute à
destination des parents et des enfants.
Agir sur la revalorisation des compétences, la perte d’estime de soi, l’histoire familiale …
Développer le tutorat entre professionnels et jeunes
Le constat :
Le tutorat entre jeunes et professionnels a déjà fait ses preuves ailleurs, alors pourquoi ne pas
mettre en place ce dispositif sur notre territoire ?
Le tutorat, est une solution qui permet de donner de l’ambition et de la volonté aux jeunes. Il ne
s’agit pas du reflet de l’institution de l’éducation mais plutôt de celui de l’accompagnement, et de
l’entraide avec un professionnel.
La problématique :
Comment mettre en place le tutorat sur notre territoire ?
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Favoriser la valorisation des compétences des jeunes
Le constat :
Pour enrayer le décrochage scolaire, il faut accentuer les efforts sur la valorisation du travail (Ex :
C’est bien, bravo …). Qu’il s’agisse d’un travail manuel ou intellectuel, il faut valoriser les jeunes
(Estime de soi, confiance).
Les jeunes ont besoin d’un référent. Une personne extérieure au système scolaire permet
d’instaurer plus facilement le respect et un bon équilibre.
Les problématiques :
Comment ramener les jeunes vers la revalorisation de leurs compétences ?
Comment inciter les jeunes à s’impliquer dans un projet ?
Comment organiser des actions sur la remédiation et la prévention ?
6. Projet de l’Institut de formation des métiers de la viande (IFMV) à
Challans – Intervention de M.MADORE
Quel est le contexte ?
Le projet part d'un constat : il y a une pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans les métiers de la
viande. D’autant plus qu’un grand nombre de professionnels vont prochainement partir en
retraite, sans assurer la relève. Les jeunes se tournent peu vers ce type de débouchés, alors qu’il
s’agit d’une réelle opportunité d’avenir. « Les métiers de la viande représenteront 20 000 emplois,
dans les prochaines années. », nous indique M.MADORE
L’IFMV, c'est quoi ?
L’IFMV est une structure destinée à la formation aux méthodes industrielles et semi-industrielles
utilisées dans les métiers de la viande. La première du genre en France, qui ouvrira en fin d’année
à Sallertaine. Cet institut permettra aux candidats de se former à divers métiers de la viande en
étant certain de ressortir du système avec un emploi à la clef (grâce aux entreprises partenaires).
Il s’agit d’un réel débouché pour les jeunes en situation de décrochage.
Ce projet aurait dû naître du côté de Loudéac, mais c’est finalement à Challans qu’il va voir le jour.
D’ici quelques années, peut-être verrons-nous cette structure se développer sur notre territoire ?
La formation en quelques mots ?
L’IFMV, proposera des formations de 300 à 400h sur les métiers du bœuf, du porc et de la volaille
Les formations conduiront à des métiers de désosseur, affutage, sécurité, cariste … Il s’agit d’une
formation qualifiante qui découle d’une demande de l’entreprise
C’est près de 250 candidats (des demandeurs d’emplois, des intérimaires ou des salariés) qui
feront leur entrée chaque année.
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7. Organisation du groupe de travail
Il a été convenu un échéancier de rencontres d’une fois par mois, pour permettre d’instaurer une
bonne dynamique de travail.
La prochaine réunion du groupe de travail se tiendra le
Mercredi 29 Avril à 18H15 au Lycée du Mené à Merdrignac
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