LˇIndéfinition en Khmer, du Groupe Nominal au Discours

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LˇIndéfinition en Khmer, du Groupe Nominal au Discours
L’Indéfinition en Khmer, du Groupe Nominal au Discours
Études des particules "naa et y
Bearbeitet von
Joseph Thach
1. Auflage 2013. Taschenbuch. 383 S. Paperback
ISBN 978 3 0343 1250 9
Format (B x L): 15,5 x 22,5 cm
Gewicht: 550 g
Weitere Fachgebiete > Literatur, Sprache > Angewandte Sprachwissenschaft >
Studien zu einzelnen Sprachen & Sprachfamilien
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Introduction générale
I. La langue khmère et ses descriptions
1. Le statut du khmer et les langues parlées au Cambodge
La langue khmère, également dénommée cambodgien est la langue officielle du Royaume du Cambodge. À ce titre, elle est la langue de
l’administration et de l’enseignement et est utilisée par la plupart des
médias.
La grande majorité de la population actuelle du Cambodge (circa
13 000 000) est de langue maternelle khmère ; à ce chiffre, il convient
d’ajouter 1 500 000 locuteurs du khmer vivant en Thaïlande (Smalley,
1976), ainsi que la population khmère de Cochinchine, soit 2 500 000
personnes (Thomas, 1976). Enfin, bien qu’il soit souvent fait mention
d’une importante présence khmère dans le sud du Laos, les données chiffrées à ce sujet font défaut.
La structure ethnique du Cambodge se caractérise par une assez
grande compacité. La partie utile du pays, s’étendant autour du lac Tonle
Sap et du cours inférieur du Mékong, est essentiellement peuplée de
Khmers ou de Sino khmers (Huffman, 1967. et Willmott, 1967) ; dans
les pourtours excentrés vivent des minorités ethniques dont les langues
appartiennent au groupe austro-asiatique (Haudricourt, 1966) :
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Phnong (Mondulkiri) ;
Kravet, Tampuan et Brao (Rattanakiri) ;
Kui (Kompong thom et Preah Vihear) ;
Poar (Preah Vihear) ;
Saoch (Veal Renh) ;
Sui (Kompong Spoeu) ;
Samrê (chaîne des cardamomes) ;
Chong (district de Stoeung kranhung, Battambang) ;
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ou austronésien :
– Jaraï (Rattanakiri) ;
– Cham.
Il s’agit de populations numériquement très faibles dont le nombre total
ne dépasse probablement pas le chiffre de 60 000 personnes. Une bonne
proportion demeure monolingue ou n’a qu’une connaissance limitée du
khmer (Filippi, 2008).
À ces minorités vraisemblablement autochtones, il convient
d’ajouter une importante population Cham, numériquement représente
plus de 24 000 personnes (Filippi, 2008), des Chinois (Willmott, 1967 et
1970) dont le nombre est assez difficilement chiffrable à cause de
l’absence d’études récentes, ainsi que des Vietnamiens dont le nombre
est sujet à de grandes controverses.
Le khmer appartient à la branche mon-khmer du groupe austroasiatique (Diffloth, 2005 ; Haudricourt, 1974). Il s’agit d’un groupe de
langues parlées essentiellement sur le continent sud-est asiatique, à
l’exception du nicobarais parlé dans les îles Nicobar.
Le groupe mon-khmer présente une véritable unité géographique ;
ses membres sont présents sur une superficie relativement réduite dont
les limites sont les suivantes :
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la partie méridionale du Yunnan au nord (sous groupe wa-palaung) ;
le centre de la Malaisie au sud (langues asliennes) ;
l’est de l’Inde à l’ouest (khasi) ;
la mer de Chine méridionale à l’est (khmer et langues vietiques).
Figure 1 : la localisation des différentes langues austro-asiatiques.
Le terme austro-asiatique indique généralement un groupe composé du
mon khmer de khasi-khmuic et du munda. (Diffloth, 2005).
L’entrée de la langue khmère dans l’histoire coïncide avec
l’émergence des premières sources écrites. Trois époques ont été distinguées dans l’histoire du khmer (S. Pou, 1992, 2004, Dictionnaire vieux
khmer-anglais-français) :
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époque ancienne (VIe–XIVe siècle) ;
époque moyenne (XVe–mi-XVIIIe siècle) ;
époque moderne (mi-XVIIIe–aujourd’hui).
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Époque ancienne
L’époque ancienne débute conventionnellement avec la première stèle
écrite en vieux khmer. Il s’agit de la stèle d’Angkor Borei datée de 611
(Pou, ibid.). Cette date ne préjuge en rien de l’histoire des khmers sur
l’espace cambodgien actuel, car il existe d’autres inscriptions en vieux
khmer préangkorien non datables.
Époque moyenne
Un trait marquant de l’époque moyenne est l’émergence du pƗli, qui va
de pair avec l’arrivée du bouddhisme TheravƗda et va remplacer le sanskrit comme langue religieuse (Pou, 1989).
Cette époque voit aussi l’éclosion d’une très importante littérature
khmère, qui se manifeste à travers les cpƗp’ (des recueils versifiés utilisés à des fins didactiques), le RƗmakƯrti - version khmère de l’épopée
indienne du Ramayana (Pou, 1979c) -, ainsi que les premiers romans
versifiés, les lpae‫ۺ‬. Tous ces textes sont des manuscrits composés sur
des supports périssables ; au sein des monastères, leur transmission implique l’activité des copistes, qui se poursuivra jusqu’à la seconde moitié
du XXe siècle.
Époque moderne
Dans le domaine de l’écrit, l’époque moderne ne constitue pas une rupture car les différents genres littéraires de l’époque moyenne se perpétuent. Il faut cependant signaler au XXe siècle l’émergence d’un genre
nouveau : le roman moderne.
Ce bref survol de l’histoire de l’écrit au Cambodge vise à montrer
que de toutes les langues actuellement parlées dans la péninsule du sudest asiatique, le khmer est la seule dont on puisse suivre l’évolution sur
plus de 14 siècles.
2. États des travaux sur la langue
Le comparatisme môn-khmer
La linguistique comparative, très caractéristique de la recherche au
e
siècle et dans la première moitié du XXe siècle, vise à établir une
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charpente théorique permettant de poser le problème des relations génétiques entre les langues.
La théorie qui promeut l’existence d’un groupe môn-khmer est contemporaine de l’émergence de la théorie néogrammairienne en Europe.
Les années qui suivront verront des modifications substantielles apportées à la définition de ce groupe :
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statut des langues du sous-groupe viétique ;
problèmes des rapports entre le mon-khmer et l’austronésien ;
problèmes de la classification des langues munda ;
statut du khmer à l’intérieur du groupe.
Basé initialement sur un matériau très lacunaire, le comparatisme va
progressivement s’enrichir de données provenant de la description de
langues particulières. Notons qu’à ce jour aucune reconstruction du proto
Mon khmer n’a été proposée.
Les recherches épigraphiques
Les premières études épigraphiques commencent au début du XXe siècle,
et sont avant tout centrées sur des problématiques historiques.
Sous l’impulsion du travail monumental de G. Cœdès, l’épigraphie
va progressivement se détacher de l’histoire et se constituer en discipline
autonome. Le texte épigraphique se réfère bien entendu à un contexte
historique, mais il est écrit dans une langue particulière dont il importe
de mettre à jour les règles (Pou, 1992). C’est dans cette optique
qu’apparaissent dans les travaux de S. Pou deux directions de recherches, essentielles à l’activité de l’épigraphiste (voir bibliographie) :
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la constitution d’un corpus textuel du vieux khmer pris comme objet
de connaissance grammaticale (Pou, 1996 : « les termes grammaticaux du vieux khmer ») ;
la mise en évidence des liens entre le vieux khmer et le khmer moderne.
Si l’on inclut dans l’activité de l’épigraphiste la recherche sur l’évolution
de la langue khmère, et l’étude linguistique des rapports entre vieux
khmer, khmer moyen et khmer moderne, les travaux épigraphiques constituent, à l’heure actuelle, la somme la plus organisée des recherches sur
la langue khmère.
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La description linguistique du khmer moderne
Aujourd’hui encore, le khmer moderne reste une langue très imparfaitement décrite. Certes, il existe des travaux portant sur :
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la description phonétique et phonologique de la langue ; et
l’approche énonciative de la langue.
Cependant, ces travaux demeurent très parcellaires et sont loin d’avoir
fait école dans l’université cambodgienne.
Le seul dictionnaire monolingue dont nous disposons remonte aux
années soixante (VK1, 1967). Depuis, il a été réédité tel quel, ce qui implique non seulement l’absence du lexique apparu depuis, mais aussi la
non prise en compte de l’émergence des théories lexicologiques et lexicographiques qui ont révolutionné l’élaboration des dictionnaires.
Pour le khmer, nous disposons de quatre grammaires écrites sur la
base de langues étrangères :
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Maspero, G., 1915 ;
Huffman, F.E., 1967 ;
Khin, S., 1999 ; et
Haiman, J., 2011
Les deux premières sont déjà anciennes, et la troisième ne diffère guère
des deux premières dans le mode de découpage de la langue. L’ouvrage
de J. Haiman est une grammaire qui se prétend linguistique. Beaucoup
de constructions complexes y sont recensées, sans pour autant être expliquées de façon à faire entendre la singularité du khmer.
Quant à l’étude de la variation linguistique du khmer, elle débute à
peine et on ignore quasiment tout des parlers locaux. La notion de khmer
standard, souvent invoquée, demeure intuitive et n’est jamais définie en
termes explicites.
1
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VK : Dictionnaire de l’Institut bouddhique.

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