Valentina : biographie d`un personnage. Volume 1

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Valentina : biographie d`un personnage. Volume 1
Valentina : biographie d'un personnage.
Volume 1
GENCOD : 9782330047771
PASSAGE CHOISI
Pour présenter Valentina...
Valentina, de Guido Crepax, est une héroïne mythique de l'histoire de la bande dessinée, l'un
des premiers personnages féminins d'envergure de l'ère moderne. Elle reste pourtant trop
peu et trop mal connue en France. Trop peu, car moins de la moitié des épisodes écrits et
dessinés par Crepax jusqu'en 1996 ont été traduits à ce jour, et les albums, répartis entre
une demi-douzaine d'éditeurs différents, sont indisponibles. Trop mal, parce que, si Valentina
a appartenu à la génération des Barbarella, Pravda et autres héroïnes emblématiques de la
libération des années 1960, elle est loin de n'être qu'un symbole érotique. Ceux qui ne se
souviennent que de sa bisexualité, de sa coiffure de garçonne empruntée à Louise Brooks et
de sa propension à tomber le vêtement en ont une vision bien trop réductrice.
Valentina n'est pas une poupée ou une pin-up girl, c'est un personnage de femme complet,
parfaitement accompli. Elle est dotée d'un patronyme (Rosselli), d'une profession
(photographe), de convictions (elle professe des opinions trotskistes), d'une biographie (elle
est censée être née le 25 décembre 1942 ; elle souffre d'anorexie à 13 ans; elle rencontre son
futur compagnon, Philip Rembrandt, en 1965; en 1971, elle accouche d'un fils, Mattia, et
ainsi de suite).
Avec ce volume débute une nouvelle édition de Valentina. Ses aventures seront regroupées
par cycles thématiques. Assez logiquement, il fallait commencer par les histoires les plus
aptes à introduire notre héroïne. L'épisode inaugural, «Le virage de Lesmo» (paru en 1965
dans le deuxième numéro du mensuel Linus), figure ici en troisième position. Valentina n'y
apparaissait qu'à titre secondaire ; le héros en titre était Neutron, criminologue et justicier
doué de pouvoirs surnaturels. Neutron cache en réalité Philip Rembrandt. Crepax s'amuse
avec les codes du récit de genre, et sacrifie au principe de la double identité habituelle aux
super-héros, mais son personnage est bien double, car Rembrandt ne porte pas un nom de
peintre pour rien : il est un critique d'art des plus avertis. Par la suite, Neutron quittera la
scène; seul demeurera Rembrandt, éclipsé dès 1967 par Valentina, qui le reléguera à
l'arrière-plan. Les deux épisodes placés en tête de ce volume sont légèrement postérieurs,
quant à leur réalisation. «L'intrépide Valentina de papier» a été dessiné en 1968, «L'intrépide
Valentina» en 1971-72. Ces deux histoires aux titres volontairement proches sont destinées à
doter Valentina d'un passé. Elles confèrent de l'épaisseur au personnage - si l'on peut dire,
étant donné que l'un des thèmes abordés est celui de l'anorexie. Dans «L'intrépide
Valentina», deux récits s'entremêlent, en montage alterné. Le premier, situé en Italie, nous
fa.it assister à la naissance et aux jeunes années de Valentina. Le second, dont l'action nous
transporte à Leyde, aux Pays-Bas, puis à New York, s'intéresse à Rembrandt. Tout lecteur un
peu aguerri ne peut manquer de deviner très vite que ces deux récits sont appelés à
converger. Effectivement, l'épisode s'interrompt au moment où les deux personnages
prennent l'un et l'autre le chemin de l'aéroport milanais de Malpensa.
Or c'est dans cet aéroport que se produit leur première rencontre, mise en scène à la
huitième page du «Virage de Lesmo». La suture est parfaite.
(...)
Thierry Groensteen
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