DES LOGOS EN VEUX
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DES LOGOS EN VEUX
LABELS QUALITÉ, SÉCURITÉ, SANTÉ ET TEXTILE DES LOGOS EN VEUX-TU, EN VOILA ! Un produit portant label inspire, même inconsciemment, une certaine confiance. Bien ou mal placée ? C'est la question à laquelle ce tour d'horizon des labels et allégations portant sur la qualité, la sécurité et la santé tente de répondre. Tout comme les labels et allégations "Environnement", ceux concernant la qualité, la sécurité et la santé se sont multipliés ces dernières décennies. Certes pour répondre à une demande de la part des consommateurs perdus dans un marché qui se mondialise et aux technologies de plus en plus sophistiquées. Mais le mieux est souvent l'ennemi du bien et un foisonnement de "labels" (le plus souvent des logos, allégations…) à valeurs diverses finit par désorienter le consommateur au lieu de l'aider. Or, à partir du moment où ce dernier fait ses achats dans de grandes chaînes de distributions, les seuls réels "services" disponibles sont très souvent réduits aux annotations sur l'étiquette et aux labels quand ils existent. Notre inventaire des logos les plus présents sur nos produits le démontre: certains (ils sont peu nombreux) sont clairs et explicites, d'autres sont totalement incompréhensibles ou sèment la confusion. Mais, encore une fois, rien ne distingue les uns des autres en ce qui concerne le degré de confiance que l'on peut leur attribuer. Cette fois, ce sont les allégations concernant la sécurité, la qualité et la santé que nous passons à la moulinette dans le cadre du projet d’évaluation soutenu par l’Union européenne et mis en œuvre au niveau local par les quatre pays d’Euroconsumers (Italie, Espagne, Portugal et Belgique). Comme pour le volet "environnement", l'enquête s'est articulée en plusieurs phases. La première : un inventaire des labels, logos et allégations les plus couramment apposés sur le petit électroménager, le textile, les produits de soins pour le corps et les produits de consommation courante (détergents, mais aussi articles en papier, piles et peintures). On a repéré ces logos sur plus de 300 produits. La seconde : une enquête d’une part auprès des fabricants et des organismes certificateurs pour voir comment ils justifiaient la présence d’un logo ou d’une allégation; d’autre part du côté des consommateurs pour vérifier dans quelles mesures ils en comprenaient les réelles signification et valeur. Même méthodologie donc et mêmes résultats globaux : les personnes interrogées ne comprennent pas toujours la valeur de l'information qui leur est dispensée de cette façon. 1 o Les labels textile 1. Le label vert et santé Öko-Tex est l'un des labels textile "verts" les plus répandus. La langue dans laquelle on le trouve varie en fonction du labo qui a effectué les tests. Créé par un groupe de laboratoires textiles, ce contrôle est tout à fait sérieux et l’application du label garantit que le tissu ne contient pas (ou en quantité considérée comme non nocive) de colorants allergènes ou cancérigènes, de résidus de pesticides, de métaux lourds, de formaldéhyde, et que leur PH est non irritant pour la peau. Aujourd’hui, il est appliqué par plus de 6 000 entreprises dans 79 pays. Ce label gagnerait à être mieux connu. 2. Protection contre le soleil Le label UV Standard 801 existe depuis 1995 et l’Association Internationale de Test en assure la supervision depuis 1997. En fait, pour pouvoir appliquer ce label, un vêtement doit effectivement être certifié, par le laboratoire de l’association, comme garantissant le facteur de protection précisé (ici 40) et ce, même après avoir été lavé, séché, mouillé, etc. comme n’importe quel autre vêtement. Le label est volontaire, mais une fois qu’un fabricant l’applique, il doit accepter les contrôles de l’association. L’agréation n’est d’ailleurs valable que pour 1 an. L’UV Proof est aussi un label volontaire, privé, mais se basant sur une norme australienne. Il ne concerne que le vêtement neuf (non lavé, sec). Le fabricant doit soumettre ses tissus à un laboratoire avant de pouvoir appliquer son logo. Le coefficient de protection annoncé est d'ailleurs celui déterminé par le laboratoire. Pas de contrôle. 3. Les marques déposées, collectives et privées Lycra, Tactel, Teflon, Polartec, Gore-Tex et Sanitized sont toutes des marques déposées. Toutes ces matières (sauf Teflon et Sanitized qui sont des traitements des fibres) présentent des caractéristiques différentes et indiquent un type particulier de qualité du textile. Le Lycra est une fibre élasthane qui peut s’étirer jusqu’à 7 fois sa longueur. Le Tactel est un polyamide plus facile d’entretien et plus solide que le nylon ordinaire. Le Polartec désigne un tissu tissé d'une manière très précise lui conférant un haut pouvoir isolant en restant léger. Enfin, le Gore-Tex est une membrane utilisée pour la fabrication 2 de vêtements waterproof et coupe-vent permettant malgré tout à la peau de respirer (la sueur peut s’évaporer). Le Teflon, lui, est un traitement imperméabilisant et anti-taches alors que le label Sanitized indique que le tissu a subi un traitement antibactérien, notamment contre les bactéries responsables des mauvaises odeurs. Toutes ces marques déposées ont des standards de qualité, ne délivrent une licence à une entreprise de confection que si elle les respecte, et permettent donc au consommateur de savoir exactement à quel niveau de qualité il a affaire. 4. Les matières naturelles Peu de risque de confusion avec ces logos. Fil d’Ecosse est supposé garantir une qualité de coton mercerisé particulièrement solide, mais n’est qu’une allégation qui n’est soumise à aucun critère de qualité de base et aucun contrôle. Pur coton est juste un symbole et malgré le fait que les trois quart des personnes interrogées lui accordent leur confiance, il n’est soumis à aucun contrôle. Vrai cuir est sûrement l’un des labels du vêtement et des accessoires les plus connus mais sa compréhension est, en général, incorrecte. Plus de la moitié des personnes interrogées y voient une garantie de qualité, alors qu’en fait, il ne fait qu’indiquer la composition du vêtement. Masters of Linen est une marque déposée n'appartenant pas à une seule société, mais à une association de producteurs. Ce label garantit que le lin utilisé provient de l’Union européenne et a été fabriqué et/ou transformé, où que ce soit dans le monde, en respectant des critères sociaux, environnementaux et de qualité stricts. Pour pouvoir l’appliquer sur ses produits, une entreprise doit être membre de l’association et, pour cela, soumettre sa production à des contrôles complets. Créé en 1994, ce label est enregistré dans 55 pays. Quant à Woolmark , il s’agit aussi d’une marque déposée appartenant à une association de producteurs dont l’origine est australienne. Le symbole Woolmark garantit une composition 100% laine vierge. Tous les produits qui s’y réfèrent doivent subir les tests de l’Australian Wool Service et répondre à des critères de qualité bien précis. Né en 1964, Woolmark a "fait des petits" avec la création, en 1971 de Woolmark Blend (qui contient au moins 50% de laine vierge) puis de Wool Blend en 1999 (qui contient entre 30 et 49% de laine vierge). 3 o Labels sur l'électroménager Très souvent, qualité et sécurité sont associés dans l'esprit des consommateurs. Or, dans les faits, quand un label est axé sur la sécurité, il ne donne aucune indication sur la qualité du produit et inversement. D'autant que, si en matière de qualité, il peut y avoir différents niveaux d'exigence, en ce qui concerne la sécurité, c'est impossible. Un appareil répond ou ne répond pas aux normes de sécurité, un point c'est tout. o Les labels obligatoires 1. Le label CE Plus de 85% des Belges connaissent ce label, mais seul 3 sur 5 lui accordent leur confiance. Avec raison puisque, s’il est obligatoire sur tous les produits (notamment l'électroménager) pour être vendus sur le territoire de l'Union, c'est le fabricant qui l'appose lui-même sur ses produits. Il suffit que le fabricant assure répondre aux exigences de la directive européenne sur la sécurité électrique et la compatibilité électromagnétique à laquelle son produit est rattaché. Aucun test préalable n'est obligatoire et des contrôles sont prévus par le SPF qui a l'Économie en charge, mais ils sont insuffisants. Or, pour certains produits, comme les antivols, par exemple, la réglementation belge antérieure à la directive était beaucoup plus stricte! 2. Avec ou sans mise à la terre Le double carré appliqué sur un appareil signale qu'il dispose d'une double isolation et ne doit pas être raccordé à la terre pour une utilisation en toute sécurité. Le second logo l'exige. Or, c'est le double carré qui est légalement obligatoire et pas le symbole de la mise à la terre (qui signale, lui, pourtant, une situation dangereuse s'il n'y a pas de prise de terre). En outre, aucun des deux n'est compréhensible pour le consommateur non averti ! 3. Attention danger ! Ce logo donnant un avertissement ayant trait à la sécurité d'utilisation du produit est assez explicite. Pourtant il est encore trop méconnu : seuls un tiers 4 des Belges l'ont déjà vu, mais plus de 60% comprennent qu'il s'agit de ne pas utiliser ce produit dans le bain ou sous la douche. 4. Imperméabilité assurée ? La goutte signale une protection contre les liquides. Mais il y a jusqu'à 8 degrés de protection, soit indiqués par "IPX" suivi d'un chiffre de 1 à 8 (plus le chiffre est élevé, plus la protection est importante), soit par des symboles progressifs. Les plus courants sont : IPX3 ou une goutte dans un carré qui garantit un appareil protégé contre les chutes d'eau verticales, IPX4 ou goutte dans un triangle contre l'eau venant dans n'importe quel sens et IPX5 ou deux gouttes dans deux triangles contre les projections fortes. Ce label est obligatoire sur tous les appareils utilisés en milieu humide. o Les labels volontaires 1. Certifiés par un laboratoire Il s'agit d'une démarche volontaire de la part du producteur qui, outre l'agrément CE, veut démontrer que son produit est conforme aux normes standards en matière de compatibilité électromagnétique (a) – leur fonctionnement n'est pas altéré par la présence proche d'un autre appareil et vice versa - et qu'il répond à la norme européenne concernant la sécurité du matériel électrique, mécanique, thermique, etc. Pour ce faire, ces producteurs ont fait appels à des labos spécialisés et agréés qui font les tests nécessaires: VDE (a et b) et TÜV (c) en Allemagne, Kema (e) en Hollande, IMQ (f) en Italie, Cebec (g) en Belgique, Aenor (h) en Espagne et Afnor-Association Française de Normalisation (i) en France. Le cas de Geprüfte Sicherheit (d) est légèrement différent car celui-ci était obligatoire en Allemagne avant l'introduction du label CE et est toujours accrédité par le Ministère allemand du Travail. Tous ces laboratoires sont indépendants des fabricants et l'application de leurs logos garantit que le produit a réellement été testé. Malheureusement, les contrôles périodiques prévus n'ont pas toujours la même rigueur. Cela dit, ces logos de certification viennent avantageusement augmenter la garantie de sécurité du label CE. 2. D'entreprises seulement À ne pas confondre avec les logos précédents, Les deux premiers ne sont que des marques déposées par le producteur Imetec (a) à un niveau européen et par Bosch-Siemens Hausgeräte (BHS) (b) au niveau international. Problème : ils sont en général placés, eux aussi, à côté du label CE, ce qui peut entraîner la confusion dans l'esprit du consommateur qui y verrait une garantie supplémentaire là où il n'y en a aucune ! Extra safe (c), qu'il se présente de la façon illustrée ou sous une autre forme, 5 se répand pour l'instant comme une traînée de poudre sur le petit électroménager. Cette allégation purement marketing, ne repose sur rien de concret (ni test, ni certification, etc.). Quant à la Garantie mondiale de 2 ans (d) proposée par Philips, elle ne fait que répondre – pour l'Europe en tout cas – à l'obligation d'offrir 2 ans de garantie pour tout produit acheté. L'intérêt pour le consommateur européen est donc très limité sauf - envisageons le cas - s'il se déplace hors Europe avec un appareil de cette marque et connaît un problème nécessitant la mise en œuvre immédiate de la garantie. 3. Le Keymark Ce label est volontaire, tout comme les précédents, mais ne peut être appliqué que sur des produits testés, cette fois, par un laboratoire certifié par le Comité européen pour la Standardisation. Ce label ne garantit que la sécurité pour l'électroménager, mais il est question, dans le futur, d'y inclure des exigences de performances et de qualité comme c'est déjà le cas pour les matériaux du bâtiment. 4. ISO 9001:2000 certifié Les normes internationales de la famille ISO 9000 concernent, toutes, la prise en charge de la qualité au sein de l'entreprise. C'est donc un standard de qualité de processus de fabrication, dans l'entreprise, pas un standard de qualité des produits. Des audits sont d'ailleurs prévus pour les entreprises qui ont demandé la certification, pas pour les produits qui y sont fabriqués. Normalement, cette certification ne peut se trouver ni sur le produit, ni sur l'emballage, justement pour éviter toute confusion. Sauf si on y ajoute “Système de management” ou “Processus certifié”. o Labels sur les cosmétiques et produits ménagers 6 1. Les labels obligatoires La "Fourchette et le verre" (a) sont supposés garantir que le produit peut être utilisé pour l'alimentation ou contenir de la nourriture sans qu'il y ait risque de contamination du matériau pouvant causer des problèmes de santé. Il n'y a pas de contrôle a priori par les instances nationales (sur base du règlement cadre européen qui en définit l'utilisation), mais un contrôle a posteriori est possible par chaque état membre. Le second (b), X Mois repose sur une directive européenne toute récente et un peu paradoxale. Elle concerne les cosmétiques uniquement et prévoit l'obligation de mentionner la durée de validité du produit après ouverture pour les produits dont la date d'expiration excède 30 mois. Ces derniers sont alors dispensés de la mention "à utiliser avant…". À l'inverse, les produits dont la date d'expiration (même non ouverts) est inférieure à 30 mois, ne peuvent apposer ce label pourtant très clair, mais doivent conserver la phrase "à utiliser avant…". On se demande pourquoi la directive n'a pas, directement, rendu les deux mentions obligatoires sur tous les produits! 2. Les informatifs Aucune législation pour ces deux logos, mais une information pour le consommateur. Le Certifié par l'International Dental Health Foundation, que l'on trouve sur certains produits dentaires, donne l'aval d'un organisme anglais non officiel, mais dont le but est de promouvoir l'hygiène dentaire. C'est mieux que rien. Par contre, Contient du Bitrex est en général apposé sur des détergents (maison, voiture, ...), des pesticides, etc. Il signale que le produit contient une substance (le Bitrex) dont le seul but est d'en rendre le goût très amer, donc rébarbatif pour les enfants. 3. Attention, danger ! Ces trois logos, très explicites et d'ailleurs connus et compris par la grosse majorité des personnes interrogées signalent : À ne pas boire (a), À tenir hors de portée des enfants (b) et Se nettoyer les yeux en cas de contact avec le produit (c). Ces logos ne répondent à aucune législation, les fabricants sont donc libres de les appliquer ou non sur leurs produits. Mais, ils donnent une information qui peut être précieuse pour les utilisateurs. 4. Les allégations sans fondement. Aussi dommage que cela paraisse, ce sont les logos qui bénéficient du plus haut taux de confiance de toute notre enquête. Or, il s'agit de simples arguments de vente ! Les allégations Efficacité cliniquement prouvée et Testé dermatologiquement (avec quels résultats ?), mais il y a aussi les Recommandé par le dentiste (Lequel ? Une association officielle ?), Hypoallergénique, Testé sous contrôle ophtalmologique, Testé dermatologiquement avec Protocole européen (qui n'existe pas !), ou encore Antibactérien. Aucune ne repose sur du concret puisque aucune législation n'en définit la signification, ni, a fortiori, les critères pour avoir le droit de l'appliquer sur un produit. Par contre, il existe une directive européenne, valable pour tous les cosmétiques, y compris ceux qui ne font aucune publicité 7 de ce type, stipulant qu'un produit destiné à être appliqué sur la peau ne peut causer de problèmes de santé à celui qui l'applique. Cette directive donne, en outre, une liste des substances pouvant être utilisées ou non dans la fabrication de ces produits. Pour mettre un cosmétique sur le marché, il suffit de la respecter. Aucun test préalable n'est obligatoire. Cela dit, aucun test ne pourra jamais assurer qu'un produit est hypoallergénique à 100%, c'est impossible. o Logos ou labels? La quantité de logos, labels ou allégation est énorme. Certains, inutiles, pourraient être éliminés, mais d’autres, comme certaines marques déposées ou les symboles d’avertissement, par exemple, même quand ils n’offrent aucune garantie légale donnent quand même au consommateur une information importante et digne de confiance. Quelques points sont cependant à mettre en exergue : • • • • pourquoi le label CE, émanant de l’Union européenne, donne-t-il si peu de garantie au consommateur ? Ce label CE ne peut être considéré que comme un "passeport", permettant une commercialisation dans toute l’Union européenne. Or, on pourrait en attendre plus; les symboles de sécurité sont trop mal connus du public alors même qu’ils peuvent fournir une information précieuse. Des campagnes d’information à ce sujet seraient bienvenues. aucun label n'est sûr à 100%. Même quand le produit a été testé par des laboratoires reconnus, nos tests l'ont déjà démontré; les logos d’entreprise ou de groupe (ex : BHS), n’offrant aucune garantie, ne devraient pas pouvoir se placer à côté des labels reconnus comme le CE, par exemple. Placés à cet endroit, ils sèment la confusion quant à leur valeur réelle. En outre, tout label devrait : • • garantir au moins une valeur ajoutée par rapport aux dispositions légales. Ce qui n'est certainement pas le cas des allégations du type "Testé dermatologiquement" et autres du même secteur; informer de manière claire, non-ambiguë et précise sur la valeur ajoutée ainsi qu'être facilement identifiable et compréhensibles pour le consommateur, ce qui n'est pas le cas des logos des laboratoires testeurs qui, pourtant, apportent une garantie supplémentaire. Source : Test Achats – Conso News 8