dossier dialogues d`exiles

Transcription

dossier dialogues d`exiles
Comédie de Picardie / Compagnie du Berger
dialogues d’exilés
de Bertolt Brecht
mise en scène
Olivier Mellor
texte français
Gilbert Badia et Jean Baudrillard (l’Arche)
avec
Olivier Mellor et Stephen Szekely
musiciens
Séverin “Toskano” Jeanniard
Cyril “Diaz” Schmidt
Romain Dubuis
Feat. Olivier Mellor, Stephen Szekely, Greg Trovel
lumière
Benoît André
son
Séverin Jeanniard
arrangements
Séverin Jeanniard, Romain Dubuis
scénographie
Alexandrine Rollin, Noémie Boggio
costumes
Hélène Falé
régie
Greg Trovel
administration
Karine Thénard Leclerc
photos
Ludo Leleu, Will Dim, Nava
production
Comédie de Picardie
Compagnie du Berger
avec le soutien du Conseil régional de Picardie, du Conseil général de la Somme, de la DRAC Picardie, de l’ADAMI,
de la SPEDIDAM et du Centre Culturel de Songeons (60), du Théâtre de l’Epée de Bois / Cartoucherie, du CSC
Etouvie / Amiens (80), et de Grobiland.
La Compagnie du Berger est « compagnie associée » à la Comédie de Picardie, au Théâtre de l’Epée de Bois /
Cartoucherie et à la Communauté de communes du Val de Nièvre et environs.
« L’homme est bon, mais le veau est meilleur. » BRECHT
NOTE D’INTENTION
Avant-propos
A
l’aube de l’an 2000, en 1999 exactement, fraîchement émoulu de l’Ensatt et
perdu dans le Cosmos de cette même année, j’ai commis non sans mal l’acte
premier qui devait conduire la Compagnie du Berger sur les chemins parfois
tortueux du professionnalisme…
Elisabeth Chailloux et le Théâtre des Quartiers d’Ivry venaient de
m’embaucher pour trois ans, me tirant du même coup de l’angoisse et du vide astral
que chaque jeune comédien (même formé dans une école nationale par les meilleurs
professeurs) peut (doit ?) ressentir au sortir de son apprentissage quand il se lance
comme tout le monde dans la « vie active d’acteur ».
Bref, en 1999, alors que je jouais le milliardaire Harder dans UNE LUNE POUR
LES DÉSHÉRITÉS d’Eugene O’Neill à Ivry et en tournée dans toute la France de plus
de cents dates, j’avais aussi le temps (je n’avais qu’une scène dans ce spectacle) de
poser les bases de ma réflexion sur ce qui tiraille notre esprit (et celui de nos
mères) : l’avenir. La Compagnie du Berger existait déjà depuis un lustre, où nous
avons écumé quelques festivals amateurs et autres salles des fêtes picardes, avec
des spectacles parfois approximatifs mais toujours enthousiastes.
Donc à ce moment-là, sur les bancs de la salle de l’Ermitage à Paris, espace
de répétitions bien connu du « subventionné », quand je ne regardais pas mes
partenaires comme Gérard Watkins ou Prunella Rivière travailler, je me suis pris à
voler des feuilles A4 vierges dans la photocopieuse et à commencer à les noircir
d’une prose et d’idées qui allaient devenir ma première pièce, et surtout le premier
« opus professionnel » de la compagnie, JE SUIS UN PEU LÂCHE (COMME TOUT LE
MONDE).
C’est Elisabeth qui l’a lu la première, suivie de près par Alain Knapp, mon cher
professeur à l’Ensatt (je lui avais très fébrilement envoyé…)
La réaction d’Elisabeth Chailloux fut au-delà de mon espérance puisqu’elle organisa,
dans la petite salle du Théâtre des Quartiers d’Ivry – Antoine Vitez (rien que ça !)
une lecture où je rencontrai quelques sommités comme le directeur du Lavoir
Moderne Parisien où plus tard nous allions plus tard jouer cette pièce…
Alain Knapp ne fut pas moins « dithyrambique » et aimant puisque
spontanément il écrivit la préface de mon texte qui parut moins de trois mois après
aux éditions « théâtre d’hier et d’aujourd’hui » : tout un programme…
Avec quelques anciens élèves de ma classe à l’Ensatt qui sont encore là
comme Marie-Béatrice Dardenne, Adrien Michaux ou Denis Verbecelte, nous avons
joué JE SUIS UN PEU LÂCHE (COMME TOUT LE MONDE) en tout 12 fois, et posé
l’acte fondateur de la compagnie.
Quelques années plus tard, entre l’Escalier du Rire à Albert et le début de
notre implantation en Baie de Somme, je me suis remis à l’écriture avec LA RETAPE,
que nous avons joué 37 fois.
Depuis, plus rien. Plus vraiment l’envie d’écrire.
Mais nous avons abordé toutes les écritures et tous les genres ou presque, en
montant Pinter, David Mamet, Dario Fo, Pirandello, Feydeau, Jules Romains, Edmond
Rostand, Maupassant, Poe, Dickens ou Pierre Garnier…
La Compagnie du Berger a eu vingt ans en 2012. Le bel âge, sinon celui de
raison. Car il nous appartient plus que jamais de continuer de mener un travail qui
flirtent à la fois avec nos envies et le respect nécessaire à apporter à nos partenaires
et au public, et dans le fond à nous-mêmes. Le paysage culturel a changé, mais sans
être tout à fait encore des « petits jeunes » nous restons à mon sens en marge d’un
certain conformisme ambiant qui tend pour les uns à s’adapter, pour les autres à
disparaître. Nous avons à nos côtés des amis, des collègues, et depuis deux saisons
et quelques poussières la chance d’être accompagnés et aidés par la Comédie de
Picardie, scène conventionnée.
Avec Nicolas Auvray et son équipe, nous échangeons sans cesse en pensant à
l’immédiat et au long terme, et c’est parfois difficile.
Un jour de mai 2009, j’étais en compagnie de Ben et Nicolas Auvray, dans le
petit bureau de ce dernier. Entre autres considérations d’importance, puisque c’est ce
jour qu’il nous a proposé d’être « artiste associé » pour deux saisons dans son
théâtre (on a dit oui plutôt tout de suite), Nicolas m’avait demandé pourquoi je
n’écrivais plus ? Ou peut-être pourquoi je ne pouvais pas être aussi drôle et efficace
sur scène qu’en fin de soirée ?...
Je me souviens très bien lui avoir répondu exactement la même chose qu’à Alain
Knapp, qui m’avait posé la même question quelques années plus tôt :
« - pourquoi tu n’écris plus ?
- Parce que Brecht écrit mieux que moi. »
Au-delà de la pirouette d’usage, il y a tout de même beaucoup de moi dans cette
laconique réponse. C’est tout un questionnement autour du théâtre contemporain et
du théâtre dit « classique » qui se pose dans ce court échange. J’ai tout appris
d’Alain Knapp : bouger, dire, lire un texte, respecter son auteur. Lui-même écrit.
Mais surtout il nous a tous formés, initiés aux grands textes : Marivaux, Molière, Lars
Noren, Vinaver, … mais surtout Bertolt Brecht.
Je peux dire sans trop m’avancer qu’avec Knapp on a bouffé du Brecht, presque
tout Brecht, sa vie, son œuvre, ses frasques, pendant trois ans. Nous avons surtout
monté en fin de cursus L’OPERA DE QUAT’SOUS, dans lequel je jouais Mackie
(d’ailleurs, merci du cadeau, je m’en rends compte chaque jour), et que nous avons
joué à l’Opéra National de Lyon en et en tournée.
Brecht…
Alain Knapp et Bertolt Brecht…
Depuis, mon attirance pour Brecht, qui se mêle aussi à une certaine crainte,
est intacte. Mais totalement inefficiente aussi…
C’est alors que Nicolas Auvray entre en scène. Depuis quelques temps déjà, ils
étaient plusieurs (Benoît André en tête) à m’asticoter pour qu’on monte du Brecht…
Seulement voilà : modestement, Brecht, je connais.
Je connais le degré d’exigence que demandent Brecht et son écriture : un
subtil mélange de sincérité brute et de symbolisme, un jeu codifié mais qui doit tout
inventer, un propos politique et brutal mais qui n’oublie jamais la dimension de
divertissement puisqu’il se joue loin des bureaucraties, sur scène, devant un public.
Nicolas Auvray, à force de conseils, aura eu raison de mes derniers
retranchements. Nous allons donc monter DIALOGUES D’EXILÉS.
DIALOGUES D’EXILÉS est un texte méconnu de Brecht : radical, original,
dialectique. Il contient pourtant toute l’essence de l’écrivain, et s’avère utile si l’on
veut parler de Brecht au public. Au plus près du premier rang, DIALOGUES
D’EXILÉS raconte l’Allemagne lointaine de Brecht, alors qu’il séjourne, en exil, à
New-York.
La nostalgie Kamarade ? Pas seulement…
DIALOGUES D’EXILÉS
Ecrite lors de son exil New-Yorkais (il ne faisait pas bon être un homme de
théâtre de gauche sous Hitler ou presque…), Brecht n’a jamais monté cette pièce.
Dans une ambiance de salon, détendue et nocturne, elle convie deux
personnages, Kalle et Ziffel, autour de quelques bières au buffet de la gare d’une
capitale indéterminée… La pièce est constituée de chapitres, qui peuvent être joués
seuls, indépendamment des uns et des autres. Ce système narratif qui dénote dans
toute l’œuvre de Brecht, est avant tout un moyen de toucher le « tout-public ». Il
permet, comme en peinture, de poser plusieurs couches successives, pour préciser
de plus en plus le trait et figurer au détail près la construction du récit, comme un
précis de dialectique, un exercice de style.
Ziffel et Kalle, nos deux protagonistes, ne sont alors que des pinceaux (un poil
souple et épais pour Ziffel le physicien, l’intellectuel; un autre plus fin et plus dur
pour Kalle, l’ouvrier, l’homme du peuple).
« C’est de la pure dialectique, on définit, on sépare, on ne parle que de ce que
l’autre admet, on construit une nouvelle définition qui devient un instrument de
travail sur soi et sur le monde. » Bertolt Brecht
C’est l’histoire de deux mecs…
Nous sommes au buffet de la gare, lieu de départ, lieu indéterminé d’une
capitale européenne. Deux hommes en exil, plutôt supportés qu’accueillis, plutôt
pourchassés que fuyards, se racontent et disent ce monde qui les entoure.
Tous les deux au comptoir, en vidant quelques chopes, en fumant quelques
cigarettes, Kalle et Ziffel font un peu le bilan de leur vie, de leurs expériences, et
nous renvoient notre propre image.
Bien entendu il y a du Brecht à chaque instant, dans l’un et l’autre, comme
une parodie de lui-même, et il y a quelques salves politiques et savoureuses.
C’est drôle, c’est tendre et c’est dur l’instant d’après.
Le procédé qui consiste à faire dialoguer deux anonymes, deux représentants
d’un même peuple, d’une même humanité, tend à faire dialoguer le spectateur avec
lui-même, Ziffel devenant Kalle et inversement, et si souvent, qu’on ne sait plus qui
est qui, et finalement on se demande s’il n’y a pas qu’une seule et même personne
derrière tout ça : Brecht lui-même. Il y a là tout le génie de l’auteur sur l’Auteur, et à
l’intérieur d’un dialogue à première vue banal et anecdotique, tout le Théâtre.
Le buffet de cette gare devient dès lors un lieu indéterminé, no man’s land
improbable aux allures de Paradis, car sécurisé et ouvert en même temps sur
d’impossibles voyages. On y vient discourir sans craindre les foudres d’un monde en
flammes. De loin on juge, on observe, on critique, on sourit. Ces brèves de comptoir
deviennent autant de sentences et de définitions du monde qui s’écroule. Prophètes
du quotidien, Kalle et Ziffel sont deux personnages attachants, tellement proches et
pourtant irréels.
Si proches qu’on ne pleure pas avec eux sur leur Paradis Perdu, ce qu’ils ont fait ou
pas. On s’interroge plutôt sur notre propre parcours. Kalle et Ziffel ne sont pas des
héros, ce ne sont pas des personnages, ils n’en ont pas besoin.
Qui sont-ils ?
« Ziffel (c’est son nom) se présente comme physicien et intellectuel (c’est à dire qu’il
dépasse sa sphère de connaissances professionnelles) mais aussi comme quelqu’un
d’insignifiant (mais pas n’importe qui) en précisant que cette insignifiance est due à
cette nouvelle ère des héros. Il est en quelque sorte sûr de lui intellectuellement
voire imbu surtout lorsqu’il tombe sur un « manuel », mais il n’est pas rassuré du
tout et c’est la faute des autres. (…) Kalle (diminutif de Karl-Heinz [Kalle est aussi le
premier prénom du valet de Puntilla]) est un ouvrier autodidacte passé par toutes les
formes de luttes sociales et politiques, d’où son internement. Il se sait dominé
socialement sinon inférieur et s’en tire par un réalisme moqueur. On veut l’ouvrier
idéaliste, lui vous renvoie à la réalité d’une entreprise…capitaliste. Ce qu’il sait des
théories ou des outils intellectuels c’est ce que dans les mouvements les cadres ont
bien voulu lui apprendre. Son problème serait surtout que ces théories qu’il n’a
qu’entre aperçu n’ont pas l’air d’avoir les avantages ni les performances annoncés. »
Bertolt Brecht
La construction de DIALOGUES D’EXILÉS exploite au mieux la radicalité qui
existe entre ces deux personnes. Ziffel le social-démocrate et Kalle le communiste ?
Pas si simple. Cette opposition première sert de fil didactique à la pièce, mais les
personnages s’en écartent souvent pour mieux nous balader : quand Kalle narre des
histoires triviales, c’est pour mieux enluminer les Mémoires que rédige son ami Ziffel.
Il est son illustrateur, mais aussi son inspirateur, son correcteur, son premier lecteur.
Au fur et à mesure, les histoires de Kalle se feront plus mordantes et lui
permettront, à lui dont la notion de culture semble, socialement, rimer avec
encyclopédie, de comprendre que son expérience, en fait, il l’a déjà théorisée. Il va
amener petit à petit son ami Ziffel à inverser les rôles. On le voit par exemple sur le
rapport au confort et à l’argent. Kalle va démonter les contradictions de Ziffel « petit
bourgeois plein de bonne volonté pour faire que ça change » mais englué dans des
théories et des gênes de petit-bourgeois. Sa supériorité est historique.
C’est sur cette spirale que tourne la pièce, imbriquant étroitement, par la
technique du dialogue, et la réflexion sur le monde et la réflexion sur soi. L’une ne
peut exister sans l’autre soutient ici Brecht et, ajoute-il, « la révolution sociale ne
saurait se faire dans la nécessité matérielle et dans la misère intellectuelle ».
En emmenant DIALOGUES D’EXILÉS sur les routes de Picardie, il s’agit
avant tout de rendre compte de l’excellence de l’écriture de Brecht, qui avant
beaucoup d’autres auteurs avait saisi toute la quotidienneté qui doit intervenir pour
toucher le public. Ici pas d’esbroufe, pas de décor ou presque, deux acteurs, un
musicien, un technicien, un camion et c’est parti.
Nous allons faire voyager Kalle et Ziffel, les sortir de leur prison dorée, de ce
buffet de la gare où ils errent, chaque jour un peu plus. En leur faisant prendre l’air,
dans une salle des fêtes, un bar, une bibliothèque, nous dirons du mieux possible
pourquoi nous nous sentons si proches, tous ensemble, de ces deux compères.
Il y aura de la bière, quelques chopines et quelques chansons, de la bonne
humeur et la désespérance joyeuse qui fait de Brecht un auteur éternel et rare.
Il y aura aussi et dans la continuité cette volonté qui nous est propre d’avoir à
la fois l’honneur et la joie de travailler sur le sens de nos métiers, aux côtés de la
Comédie de Picardie.
En offrant une tournée à Ziffel et Kalle, c’est un hommage appuyé aux
discussions de bar, de la rue, que nous voulons rendre. Dans une proximité réelle et
non feinte du public, au cœur des villages que nos deux piliers de comptoir n’auront
jamais vu. Et pour cause, ils n’existent pas ailleurs que dans cet exercice de style, ce
bilan caustique d’un monde qui fout le camp, et qui n’en a pas fini avec les
paradoxes, les injustices et les guerres, fussent-elles même de clochers…
Il faut jouer DIALOGUES D’EXILÉS, tout ou en partie, dans le sens qu’on
veut. Sinon, que restera-t-il de Kalle et Ziffel, sinon l’impression de déjà-vu et une
étrange ressemblance avec le voisin du dessous à qui on ne parle jamais ?
Le Théâtre convie l’Histoire et les petites gens… Quand le Théâtre s’appuie sur
l’Histoire, d’autant plus si elle est chargée et terrible comme le contexte de
DIALOGUES D’EXILES, il ne doit cependant pas rogner sur sa fonction première de
divertissement, tout en éveillant les consciences au recours d’un prisme qui décale la
vérité des faits historiques vers un lieu plus petit, plus commun, plus intime… Quand
Brecht entame DIALOGUES D’EXILES, il est lui-même en exil, et Kalle et Ziffel
révèlent surement deux facettes de sa même personne, déchiré entre son amour
pour son pays et ses multiples raisons de fuir… Il mettra plus de quinze ans à écrire,
raturer et réécrire ce texte, sans jamais le finir. Brecht y concentre tout son art dans
l’accomplissement d’un théâtre épique, à mille lieues du ressenti, de l’identification,
du mondain. Retranscrire DIALOGUES D’EXILES et cette charge sur le « long terme »
aurait eu un effet contraire à l’appétit de légèreté et d’humour noir de son auteur. Au
lieu de ces quinze années, nous avons préféré traduire tout cela sur une nuit
blanche, longue et joyeuse ; dans un concert de mots qui convieraient Kalle, Ziffel,
quelques musiciens, et d’autres gars de passage, au sous-sol d’un troquet désert
mais accueillant pour ces quelques poignées de petites gens que l’Histoire a oubliées
pour la plupart…
Kalle et Ziffel sont leurs voix, et nous tous leurs amis.
UN BRECHT EN CHANSONS !!!
A la Compagnie du Berger, le théâtre s’accompagne toujours de musique.
C’est maintenant une longue histoire qui unit le travail de la compagnie et la
musique. Pas si longue que ça cependant si on compare cette union à la place
historique et même primordiale qu’occupe la musique au théâtre. Nous sommes tous
et toutes, au quotidien, bercés ou assaillis de musique : médias, espaces publics,
espaces privés recourent sans arrêt à l’illustration musicale, sans jamais se soucier
ou presque de l’impact émotionnel (et visuel) que produit fatalement la combinaison
des images et du son.
Nous travaillons ensemble avec Toskano (et son orchestre) depuis notre rencontre il
y a presque dix ans, à Quend-Plage, sur la création du DINDON de Feydeau, où je
cherchais trois musiciens capables de jouer en live des chansons originales
interprétées par des comédiens pas tout-à-fait chanteurs… Le résultat fut funk et
merveilleux. Dix ans après, ils sont encore là. De CYRANO DE BERGERAC de Rostand
à ON NE PAIE PAS ! ON NE PAIE PAS ! de Dario Fo, en passant par KNOCK de Jules
Romains, ou des poèmes du regretté Pierre Garnier, la musique et la composition
musicale font aujourd’hui partie de notre travail.
Comme il est impensable de passer un CD alors qu’on parle de « spectacle vivant »,
nous faisons aujourd’hui, tout naturellement, de la musique sur le plateau comme les
comédiens y disent le texte. Souvent, ces derniers chantent ou prennent un
instrument, et les musiciens se mettent aussi à jouer comme des acteurs… Cet
échange symétrique me ressemble : je suis un pénible musicien, mais je suis
heureux de pouvoir jouer avec d’excellents collègues et amis, qui eux-mêmes sont
étonnés et ravis de « faire du théâtre »…
Dans DIALOGUES D’EXILES, nous avons choisi d’entrecouper le texte par des
chansons, un florilège parfois décalé mais toujours sincère de ritournelles populaires
et engagées, comme des chansons de Bertolt Brecht et Kurt Weill, mais aussi Léo
Ferré, Bernard Dimey, Jean Yanne, Raoul de Godewarsvelde et même Jesse Garon !
TRACKLIST
INTRO
(Séverin Jeanniard, Romain Dubuis)
SI TU ME PAYES UN VERRE
(Bernard Dimey / Cris Carol)
LE GRAND CITRON
(Bertolt Brecht / Kurt Weill)
LA BALLADE DE LA BONNE VIE
(Bertolt Brecht / Kurt Weill)
LA GAMBERGE
(Jean Yanne)
JEAN-PAUL
(Romain Dubuis)
C’EST LUNDI
(Bruno Fumard aka Jesse Garon)
DE QUOI L’HOMME VIT-IL ?
(Bertolt Brecht / Kurt Weill)
UN VERRE DE OUATABADA
(Raoul de Godewarsvelde, Jean-Claude Massoulier / André Popp)
L’OPPRESSION
(Léo Ferré)
YOUKALI (TANGO HABANERA)
(Roger Fernay / Kurt Weill)
« La force du metteur en scène, Olivier Mellor, est d’avoir mis en
exergue le questionnement fondamental de cette pièce, qui ressurgit
de façon aigue en temps de crise. Et ça résonne terriblement
aujourd’hui. Dans ce troquet aux allures de cabaret, la rencontre
entre Brecht, Mellor et Szekely est d’utilité publique. »
Fabien Perrier - L’HUMANITE
« Un Brecht où se mêlent humour noir, dialectique et musique (…) Les
deux comédiens, accompagnés par deux musiciens de talent, poussent
la chansonnette avec cœur et auto-dérision. (…) Il faut, comme
Olivier Mellor, être un fin connaisseur de Brecht… et un audacieux,
qui respecte plus l’esprit que la lettre, pour créer ces Dialogues
d’Exilés comme un spectacle nomade à taille humaine. »
Laura Plas – LES TROIS COUPS
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