La question du genre dans la petite enfance

Transcription

La question du genre dans la petite enfance
 La question du genre dans la petite enfance
Vers plus d'égalité filles-garçons, femmes-hommes
Public : Les professionnel-le-s et futur-e-s professionnel-le-s au contact avec des enfants de
0-6 ans ainsi que les responsables et gestionnaires de structures.
1. CADRE DE RÉFÉRENCE
Article 29 de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant traitant
des buts de l’éducation
« L’éducation de l’enfant doit viser à préparer l’enfant à assumer les responsabilités de la vie
dans une société libre, dans un esprit de compréhension, de paix, de tolérance, d’égalité
entre les sexes et d’amitié entre tous les peuples (…). »
Comme le souligne le Comité des droits de l’enfant dans son « Observation générale » n°1
de 2001 sur les buts de l’éducation,
« L’éducation dépasse de loin les limites de l’enseignement scolaire formel et englobe toute
la série d’expériences de vie et des processus d’apprentissage qui permettent aux enfants,
individuellement et collectivement, de développer leur propre personnalité, leurs talents et
leurs capacités et de vivre une vie pleine et satisfaisante au sein de la société.
L’objectif est de développer l’autonomie de l’enfant en stimulant ses compétences, ses
capacités d’apprentissage et ses autres aptitudes, son sens de la dignité humaine, l’estime
de soi et la confiance en soi. »
Convention interministérielle pour l’égalité entre les filles et les garçons, les femmes
et les hommes dans le système éducatif 2013- 2018
« Préjugés et stéréotypes sexistes, ancrés dans l’inconscient collectif, sont la source directe
de discriminations et, à ce titre, doivent être combattus dès le plus jeune âge. Ainsi, la mixité
acquise en droit et ancrée dans la pratique demeure une condition nécessaire mais non
suffisante à une égalité réelle entre filles et garçons et plus tard entre femmes et hommes.
Elle doit être accompagnée d’une action volontariste des pouvoirs publics, de l’ensemble des
acteurs de la communauté éducative et des partenaires de l’École. »
La convention « est porteuse d’une vision partagée : la réussite de tous et toutes, élèves,
apprentis ou étudiants, qui est au cœur de la mission du service public, suppose de créer les
conditions pour que l’École porte à tous niveaux le message de l’Égalité entre les filles et les
garçons et participe à modifier la division sexuée des rôles dans la société. »
Cela nécessite que :
- la réussite scolaire des filles contribue pleinement à la construction de l’égalité
professionnelle entre les femmes et les hommes. L’éducation à l’égalité, au respect mutuel
et la lutte contre toutes les formes de violence à l’école s’inscrivent dans la perspective d’une
forte mobilisation contre les représentations sexistes ;
- l’éducation à la sexualité, dans toutes ses dimensions, soit assurée pour les filles et les
garçons. Les savoirs scientifiques issus des recherches sur le genre, les inégalités et les
1 stéréotypes doivent nourrir les politiques publiques mises en place pour assurer l’égalité
effective entre filles et garçons, femmes et hommes.
« Conclue pour la période 2013-2018, cette convention sera régulièrement suivie et évaluée
par un comité de pilotage partenarial associant représentant-e-s des ministères, expert-e-s
qualifié-e-s et associations, pour décliner les orientations en priorités opérationnelles et en
actions concrètes et pour suivre les résultats.»
2. ENJEUX
¾ Mettre en valeur le potentiel de chacun sans apriori lié au sexe
¾ Construire des rapports sociaux égalitaires et agir sur la division socio sexuée du
travail.
¾ Commencer, dans un contexte de mixité sexuée effective, une éducation
égalitaire dès la petite enfance.
¾ Déconstruire les stéréotypes inégalitaires pour en construire d’autres égalitaires
avec les professionnel-le-s, les parents et les institutions concernées.
¾ Envisager individuellement et collectivement des changements dans une
structure (promotion des métiers de la petite enfance - recrutement – relation
avec les pères et mères).
¾ Développer les conditions de travail des équipes mixtes et faire évoluer les
représentations relatives au masculin et au féminin.
3. PRINCIPES ET VALEURS
La liberté, l’égalité et la justice sociale sont des valeurs fondatrices de notre république. Il
importe que chaque femme, homme, fille et garçon puisse déployer l’ensemble de ses
potentialités en toute liberté.
¾ La psychologie i de l’enfant et la psychosociologie nous apprennent que l’égalité
s’apprend dès le plus jeune âge. Intervenir tôt auprès de la petite enfance permet
d’anticiper et d’agir sur des attitudes précoces, potentiellement discriminantes,
notamment en matière de sexisme.
¾ Les parents comme les professionnel-le-s de la petite enfance jouent un rôle
important dans la construction de l’identité des jeunes enfants d’où la nécessité
de rendre lisibles les attitudes stéréotypées dont ils sont porteurs.
¾ Au nom de la justice sociale, promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation
des femmes, est un moyen efficace de combattre la pauvreté et de promouvoir un
développement réellement durable.
4. MODALITES D’INTERVENTION
Pour sensibiliser et former les acteurs/actrices, différentes formes d’interventions sont
à envisager :
- conférence débat
- sensibilisation sur 2 ou 3 heures
- formation 1 jour
- formation 3 jours
2 5. ORIENTATIONS PEDAGOGIQUES
Tout en s’appuyant sur un langage épicène,
‐ Articuler les expériences des professionnel-le-s avec les apports théoriques dans
le but de faire comprendre le contexte d’émergence des inégalités de genre et
d’en mesurer les enjeux.
Favoriser l’interactivité et la réflexivité par l’utilisation d’outils (Photo langage,
vidéo, quizz…) et faire émerger les représentations relatives aux enfants et aux
métiers.
‐ Proposer des pistes de travail pour favoriser la participation des parents et
sensibiliser ceux-ci à la construction d’un projet égalitaire.
6. CONTENUS (modulables en fonction des publics)
6.1.
Apports théoriques
‐ Contexte socio-historique et législatif. Évolution des droits des femmes et des
droits de l’enfant.
‐ Développement des enfants et de leur identité sexuée.
‐ Concepts de genre, sexe, égalité, équité.
‐ Processus de construction des stéréotypes.
6.2.
Analyse des pratiques de terrain pour favoriser la prise de conscience des
stéréotypes et des préjugés
‐ dans le langage verbal et non verbal,
‐ dans les attitudes et postures (proximité),
‐ dans les relations (gestions des émotions, attention, échanges, types de
valorisation),
‐ dans l’organisation de la journée,
‐ dans le choix du matériel,
dans l’aménagement des espaces,
‐ dans les activités proposées (manuelles, physiques, jeux symboliques),
‐ dans les interactions enfant/adulte,
‐ dans les interactions entre les adultes.
6.3.
Construction d’un projet égalitaire associant les parents
‐ Partage d’expériences
‐ Co-organisation de manifestations (exposition – jeux – rencontres…)
‐ Élaboration d’outils communs (charte…)
3 6.4.
Analyse systémique de l’organisation du service
‐ Intégration de la dimension de l’égalité dans tous les domaines :
o composition de l’équipe
o fonctionnement interne,
o communication,
o actions et projets
‐ Construction de projets visant la promotion de comportements égalitaires
6.5. Articulation entre politiques publiques et collectivités territoriales dans une
perspective égalitaire.
Marie
Françoise Iwaniukowicz, professeur de philosophie
Michèle Lewonczuk, enseignante
Joëlle Brauener, CIDFF67 Josiane Peter, directrice du CIDFF 67 Marie Françoise Bellamy, Graine d’égalité Pauline Gaucher, coordinatrice Illkirch Virginie Pasqualini, conseillère petite enfance CAF Sylvie Gruber, coordinatrice Schiltigheim Raphaël Delattre, adjointe au chef de service Petite enfance de la ville de Strasbourg Anne Dive, médiathèque Olympe de Gouge de la ville de Strasbourg Danièle Renard-Fuehrer, coordinatrice petite enfance, Strasbourg
Marie Nicole Rubio, directrice du Furet Francine Hauwelle, présidente du Furet Dalila Kiesele, responsable service formation Furet
4 

Documents pareils