Bollywood s`invite au Festival de Cannes pour ses 100 ans.

Transcription

Bollywood s`invite au Festival de Cannes pour ses 100 ans.
Bollywood s’invite au Festival de Cannes pour ses 100 ans.
Un siècle de Bollywood: invité d'honneur à Cannes à l'occasion de son centième anniversaire,
le cinéma de Bombay se porte comme un jeune homme même si certains, en Inde, l'accusent
de radoter en faisant des claquettes au mépris des réalités sociales.
Bombay à l’honneur sur la Croisette.
Des claquettes, il en fera encore sur la Croisette au cours du 66e Festival de Cannes (11-22
mai) qui met l'Inde à l'honneur avec la projection de « Bombay Talkies », une série de quatre
courts métrages, et « Bol
lywood, The Greatest Love Story EverTold
» (Bollywood, la plus belle histoire d'amour jamais contée), un long métrage montré hors
compétition. Avant Cannes, New Delhi ouvre ses salles obscures et ses musées pour célébrer
« ce cinéma qui a contribué à fonder l'identité de l'Inde dans le monde et à faire de Bombay l'une
des capitales mondiales de l'histoire du cinéma
», comme le rappellent les organisateurs du festival.
Le chorégraphe indien Sandip Soparkar et son épouse, le 28 avril 2013 à Bombay
© AFP
1/4
Bollywood s’invite au Festival de Cannes pour ses 100 ans.
Pour le producteur Skhekhar Kapoor, « qu'on l'identifie à quelque chose d'arrière-garde ou de
définitivement moderne (...), on dit chez nous que c'est la seule culture capable de rassembler
tous les Indiens
». Bollywood ne s'est jamais aussi bien
porté: l'Inde a produit près de 1.500 œuvres l'an dernier et l'industrie du film devrait peser 3,6
milliards de dollars d'ici cinq ans (2,75 milliards d'euros), contre 2 milliards aujourd'hui, selon le
cabinet KPMG. Bollywood (B pour Bombay) est d'abord un cinéma populaire en hindi, en
grande majorité des comédies musicales où l'on chante et l'on danse dans un décor volontiers
coloré et fleuri, à un rythme effréné.
Mais pour les puristes et les critiques issus des classes moyennes, Bollywood passe totalement
à côté des évolutions sociétales qui ont marqué et marquent l'entrée de l'Inde dans le 21ème
millénaire. « Il y a une tendance au rabais en termes de contenu. Je pense que nous souffrons de ce qu'on
appelle une crise narrative
», estime le réalisateur et producteur Mahesh Bhatt. L'acte de naissance de Bollywood est daté
du 3 mai 1913. Le cinéma, alors, est muet. Son père, Dhundiraj Govind Phalke, adapte « Le Mahabharata
», une épopée sanscrite de la mythologie hindoue.
2/4
Bollywood s’invite au Festival de Cannes pour ses 100 ans.
L'actrice
Son
sont
fera
1930.
© une
film,
AFP/Archives
joués
centaine
indienne
« Raja
par des
Harishchandra
de
Katrina
hommes
filmsKaif,
avant
--lestar
»,
cinéma
d'être
connaît
de Bollywood,
balayé
était
un une
grand
parprofession
le succès
cinéma
15 décembre
même
parlant
quasi 2012
interdite
siapparu
les àpersonnages
Ludhiana
aux
dansfemmes.
les années
féminins
Phalke
Hollywood au curry.
Pour beaucoup, les années 1950 ont consacré « l'âge d'or » du cinéma indien avec
l'émergence de grands cinéastes et parmi eux, le plus grand, Satyajit Ray, venu pourtant non
pas de Bombay mais des studios concurrents du Bengale occidental. L'Inde tout juste
indépendante (1948) se cherche un ciment, une identité post-coloniale. Les années 1970 et
1980 vont voir le secteur gagner en professionnalisation et en productions plus commerciales.
C'est le temps des « masala », ces
films légers mêlant romantisme et action, chants et mélodrame, jusqu'à l'inévitable « happy end
». A la marge, des auteurs se réclament du cinéma réaliste, comme « Arth
» de Mahesh Bhatt (1982), l'histoire d'une liaison adultère mettant en scène des rôles de
femmes de caractère. Le cinéma indien connaît une décennie difficile: télévision couleur,
piratage et dépendance à l'argent mafieux menacent son essor.
3/4
Bollywood s’invite au Festival de Cannes pour ses 100 ans.
Et puis l'économie indienne commence à s'ouvrir au début des années 1990. Les sources de
financement se diversifient. Fox et Disney s'installent à Bombay. Dix ans plus tard, le cinéma
indien est une industrie. Riche, populaire, il doit désormais se réinventer, sortir des pas
américains dans lesquels il marche un peu trop facilement, estiment certains. Les classes
moyennes, qui vivent en ville et voyagent à l'étranger, « veulent voir autre chose que des
inepties qui plaisent aux conducteurs de rickshaws
», assène l'acteur Rishi Kapoor. Des cinéastes novateurs commencent à se faire un nom,
comme Anurag Kashyap dont le « Hindi indie
» fait actuellement le tour du monde des festivals.
Selon Raj Nidimoru, coréalisateur de « Go Goa Gone », l'un des tout premiers films indiens de
morts-vivants, le cinéma alternatif en Inde n'en est qu'à ses balbutiements. « Ce n'est qu'une onde, ce sera bientôt une vague
», prédit-il.
Photo principale: L'actrice indienne Vemi Rephung au cours d'un enregistrement pour un
nouveau film, le 8 avril 2013 à Bombay
© AFP/Archives Indranil Mukherjee
4/4

Documents pareils