les artistes fêtent les 80 ans des congés payés
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les artistes fêtent les 80 ans des congés payés
LES ARTISTES FÊTENT LES 80 ANS DES CONGÉS PAYÉS EXPOSITION ITINÉRANTE D’ART CONTEMPORAIN Première présentation publique de l’exposition : Assemblée Nationale, Paris, du 17 au 20 juin 2016 Depuis 80 ans, les Français bénéficient des congés payés, fruit de la loi votée le 20 juin 1936, qui fut l’une des initiatives marquantes du Front Populaire. Pierre-Yves Hervy-Vaillant, « La Luluputienne », 2016, photographie éditée sur bâche, technique distorsion. Ernest Pignon-Ernest, « Petit hommage au plus grand «, 2016, photographie d’un pastel sur toile, 160 x 200 cm Afin de commémorer cet anniversaire, la revue Art Absolument, à l’initiative de La Compagnie Internationale André Trigano – la CIAT – présente l’exposition « 36/36, les artistes fêtent les congés payés » du 17 au 20 juin 2016 dans le lieu symbolique de l’Assemblée Nationale. Elle pérégrinera ensuite, cet été, dans plusieurs villes de France. Chacun des 36 peintres et photographes vivant en France a créé une œuvre originale sur une toile de tente recyclée, dans un même format (160 x 200 cm), faisant un clin d’œil à l’imaginaire collectif de cette avancée sociale et culturelle relative aux loisirs et aux vacances. Cet événement co-organisé par la CIAT achèvera son périple à la Fête de l’Humanité, du 9 au 11 septembre prochains, au cours de laquelle les 36 œuvres seront vendues aux enchères sous le marteau d’Antoine Godeau de la maison Pierre Bergé & Associés, au profit d’une association caritative, permettant ainsi à des enfants de partir en vacances. Les artistes présentés : Jacques Bosser, François Bouillon, Nabil Boutros, Marie Bovo, Mark Brusse, Pierre Buraglio, Damien Cabanes, François Cante-Paco, Coskun, Jean Gaudaire-Thor, Anne Geritzen, Gérard Guyomard, Serge Hélénon, Pierre-Yves Hervy-Vaillant, Jerk 45, François Jeune, Claire-Jeanne Jezequel, Peter Klasen, Rachid Koraichi, Jean Le Gac, Frédérique Lucien, Najia Mehadji, JeanMichel Meurice, Franck Moëglen, Philippe François Nault, Yazid Oulab, Biagio Pancino, Stéphane Pencréac’h, Ernest Pignon-Ernest, Emmanuelle Renard, Assaf Shoshan, Vladimir Skoda, Barthélémy Toguo, Claude Viallat, Jan Voss, Kimiko Yoshida. 1 Contextualistion Extrait du texte de Renaud Faroux Dans la mémoire collective, une importance immense est donnée en France au Front populaire. Alors qu’en Espagne débute la guerre civile, que Berlin nazifié se prépare aux Jeux olympiques, que l’Angleterre pousse à l’abdication le roi Édouard VIII, que Mussolini envahit l’Éthiopie, dans les premiers mois de 1936, la France, inquiète par la montée du danger fasciste, se préoccupe d’un programme de gouvernement qui réunirait les trois grands partis de gauche : les socialistes, les radicaux et les communistes. Cette coalition électorale ne masque pas les contradictions qui existent entre les buts des trois formations. Du côté des arts plastiques, ce changement va apporter un regard inédit et original sur les classes laborieuses, symbolisé par les photographies des vacanciers de Cartier-Bresson, les marinières vives et les roues de bicyclettes de Fernand Léger, l’univers attachant du cinéma de Renoir et de Duvivier... [...] « Le Front populaire, avec sa mystique de l’unité, ses aspirations à de profonds changements sociaux s’effectuant sans violence, ses moments d’unanimité, sera pour beaucoup d’artistes la période idéale. » Le Front populaire, avec sa mystique de l’unité, ses aspirations à de profonds changements sociaux s’effectuant sans violence, ses moments d’unanimité, sera pour beaucoup d’artistes la période idéale. Ils vibrent devant les manifestations et les grands défilés parisiens, où intellectuels et ouvriers, partis et syndicats, communient dans le Paris historique des insurrections, aux mêmes idéaux de défense de la République, de la justice et de la liberté. Cette notion de peuple qui met davantage l’accent sur l’unité, l’effusion, que sur la rupture radicale est nourrie d’une vision de l’histoire qui est celle des romantiques, où l’idée de peuple est liée à la foi presque religieuse en un avenir de fraternité et d’universalité. Elle s’appuie sur Michelet, Victor Hugo, elle s’enracine plus dans la tradition révolutionnaire française que dans l’Octobre rouge russe. Les idéaux de 1936 semblent se rattacher au souvenir des révolutions ouvrières de 1848, de 1871, révolutions vaincues mais préfiguratrices de l’avenir. Pour en revenir à Jean Cassou, il conclut dans « Les Massacres de Paris », écrit en 1936 en hommage à la Commune : « Les révolutions se brisent et celle-là s’est brisée au mur des Fédérés. Et cependant, un élan, même brisé, n’est jamais inutile et vaut par luimême, comme tout acte vital. » Gérard Guyomard, « 1936 », 2016, acrylique sur bâche, 160 x 200 cm 2 Focus sur 4 oeuvres Jacques Bosser Né en 1946 au Havre. Vit et travaille à Montrouge Jacques Bosser, « Les Flots Bleus », 2016. Photographie. Pouvez-vous nous éclairer sur votre œuvre produite pour cette exposition 36/36 ? Dans cette œuvre photographique, je reprends les codes d’une affiche de publicité mais avec dérision. Les couleurs et accessoires évoquent la joie des vacances à la mer mais la mise en scène et la pose du modèle sont caricaturaux. Qu’évoquent pour vous l’année 36 et les congés payés ? Les congés payés gagnés par la lutte du front populaire en 1936, sont pour moi le rappel des familles qui profitent de cette nouvelle liberté, qui vont voir » la mer pour de vrai », se baignent, se mettent au soleil sur les plages. C’est la plage, jusque là réservée à la bourgeoisie avec les grandes maisons de bord de mer qui devient accessible à la classe populaire. Le bord de mer deviendra un symbole fort des congés payés et de la libération des corps. Les premiers lieux de séjour des vacanciers en congés payés furent donc balnéaires. C’est le paradoxe d’une lutte sociale qui engendre un commerce et une industrie de tourisme et de produits dérivés. L’histoire des congés payés est donc plus qu’un acquis politique, elle a modifié la mixité et les rapports sociaux, mais aussi les lieux géographiques. Ces changements ont produit une forme de loisirs et ont fait naitre de nouveaux types d’agglomérations, les stations balnéaires populaires et les campings. L’industrie va vendre aux vacanciers de nouveaux produits, un rêve idéalisé de villégiatures, mis en scène dans des publicités, dans des catalogues qui sont diffusés à grande échelle. Assaf Shoshan Né en 1973 à Jérusalem, Israël Vit et travaille à Paris Qu’évoquent pour vous l’année 36 et les congés payés ? Quand je pense à cette date, je me souviens que le monde n’est pas juste. La justice n’existe pas. C’est à nous, les hommes de la créer. L’instauration des congés payés, en France, en 1936 est une entrée dans la dynamique sociale déjà adoptée par d’autres pays d’Europe (Allemagne, AutriceHongrie, Pologne) vers plus de justice et d’égalité. Pouvez-vous nous éclairer sur votre œuvre produite pour cette exposition 36/36 ? J’ai rencontré ces deux jeunes femmes hollandaises sur une plage de Tel Aviv. En fin d’après-midi. C’était le premier jour de leur voyage. J’ai compris que c’était un voyage important pour elles, qu’elles l’attendaient depuis longtemps. Ce temps hors de la vie quotidienne m’a marqué. J’ai repensée l’importance de cet « hors du temps » pour l’évolution de la culture et de la civilisation. Assaf Shoshan, « Les deux baigneuses (Hertzelia #2) », Serie Home, 2005. Exp: 1/5, Original: Negative 6X7 3 Vladimir Skoda Né en 1942 à Prague, République tchèque Vit et travaille à Paris Vladimir Skoda, « Sans titre », 2016, toile en coton, 160 x 200 cm environ, spray noir, empreint des billes en acier, Ø 20 mm © D.R. / ADAGP, Paris 2016 Qu’évoquent pour vous l’année 36 et les congés payés ? Les congés payés évoquent souvent d’emblée les vacances, la mer et le sable. Pouvez-vous nous éclairer sur votre œuvre produite pour cette exposition 36/36 ? Sable brillant réfractaire, comme des billes en acier inox poli, miroir de l’œuvre « Entropia grande, 1 - infinie » produite entre 2001 et 2005 qui a donné naissance à l’œuvre « Sans titre » de 2016, présentée ici. Elle prend la forme des empreintes des billes dont est composée « Entropia grande, 1 - infinie », en utilisant leur forme comme un gabarit qui reçoit de la couleur pour permettre de laisser des traces sur une toile de coton posée par terre. Les empreintes de billes sur le papier, leur existence signifiée par les traces graduées. Empreintes du corps dans le sable, son passage est manifesté par la trace éphémère qu’il laisse derrière lui. Le support conserve l’action des billes et le sable l’action du corps. Depuis l’année 2008, je réalise aussi des dessins de poussière à l’aide d’un gabarit circulaire métallique, dont le résultat final est toujours mené par une empreinte imprévue et souvent surprenante au niveau de la densité. Najia Mehadji Née en 1950 à Paris Vit et travaille entre Paris et Essaouira Qu’évoquent pour vous l’année 36 et les congés payés ? Je songe à la découverte de la mer par les enfants. L’instant précis où ils se retrouvent pour la première fois de leur existence face à cette immensité liquide, cet horizon qu’on ne peut pas imaginer avant de l’avoir vu. La joie des parents, aussi, enfin libres. Car la liberté, de nos jours encore, doit être conquise et la sérénité est loin d’être acquise. Pouvez-vous nous éclairer sur votre œuvre produite pour cette exposition 36/36 ? L’œuvre que j’ai réalisée exprime, comme toujours dans ma démarche, plusieurs thèmes tout en restant ouverte à d’autres interprétations. Mais, désireuse de transcrire la liberté inhérente aux congés payés, ce qui m’a requise, c’est de capter la sensation d’un flux pareil à une vague euphorisante et salvatrice dont le rythme vous transporte. Najia Mehadji, « Ligne de crête », 2016, peinture vinylique sur bâche pvc, 160 x 200 cm 4 Informations pratiques EXPOSITION ITINÉRANTE D’ART CONTEMPORAIN : LES ARTISTES FÊTENT LES 80 ANS DES CONGÉS PAYÉS Première présentation publique de l’exposition : du 17 au 20 juin 2016 Assemblée Nationale, galerie des Fêtes, Paris Itinérance : juillet-août 2016 La Rochelle : du 26 juin au 03 juillet Avignon : du 22 au 31 juillet Thonon les Bains : du 05 au 15 août La Ciotat : du 26 août au 04 septembre Vente aux enchères des 36 œuvres, par la maison Pierre Bergé & associés, et clôture de l’événement : du 9 au 11 septembre 2016 Fête de l’Humanité, Courneuve Nombre d’artistes : 36 Nombre d’œuvres : 36 Exposition itinérante organisée par la revue art absolument soutenue par la CIAT - Compagnie Internationale André Trigano Un livre de 116 pages dédié à l’événement est publié pour l’occasion Direction générale : Teddy Tibi A l’initiative de : Eric de Ficquelmont Curator : Pascal Amel Contact presse Agence Observatoire www.observatoire.fr 68 rue Pernety, Paris 14e +33 1 43 54 87 71 Aurélie Cadot : [email protected] 5