Une histoire parallèle à l`évolution du vélo

Transcription

Une histoire parallèle à l`évolution du vélo
Les troupes cyclistes suisses
Une histoire parallèle à l’évolution du vélo
1892-1895
Le 5 avril 1892, entre en vigueur la loi fédérale établissant la
formation de compagnies cyclistes:
- les cyclistes accomplissent différentes missions d’estafette ou
d’ordonnance,
- ils fournissent leur vélo. L’armée considère qu’il s’agit d’un location
et verse un modeste remboursement au propriétaire,
- les exigences : connaître sa machine, savoir l’entretenir, savoir
lire des cartes et une bonne condition physique.
En 1893, le Conseil fédéral établit une ordonnance au sujet de
l’uniforme: les cycliste touchent un équipement adapté, une tunique
droite avec col rabattu, un manteau de vélo, un pantalon spécial
avec gamaches de cuir et un bonnet. Une sabretache est fixée sur
le cadre.
1896
Dès 1896, des pneumatiques remplacent les pneus en caoutchouc.
Les avantages sont nombreux, mais ce changement exige une
formation technique des soldats.
1904
La diversité des vélos
pose problème : il est
difficile d’arrimer des
paquetages
uniformes.
Les bicyclettes privées
ont d’autres avantages: la
réparation est du ressort
du propriétaire et les vieux
vélos n’encombrent pas les
arsenaux !
L’ordonnance du Conseil fédéral, du 5 juillet 1904, prévoit d’équiper
uniformément la troupe avec une machine améliorée sur le plan
technique et fournie par l’Etat.
Le vélo standard des compagnies cyclistes suisse :
noir émaillé, cadre petit et rigide, roues d’un diamètre de 65 cm,
un pas d’entraînement de 5,5 m et une roue libre (à cause des
nombreuses descentes sur les routes de montagne), équipé des
meilleures pneumatiques, d’une lanterne à acéthylène et d’une
sonnette.
A part les pneumatiques, il est entièrement construit en Suisse.
1912
Réorganisation. Des compagnies cyclistes ne sont plus seulement
engagées pour des missions de liaison, les cyclistes font partie
dorénavant des sections de combat avec des missions comme
l’exploration, l’occupation des avant-postes, la sûreté des flancs de
déplacement des unités de l’infanterie, etc.
Durant la Première guerre mondiale les cyclistes de l’armée ont
effectué 500 à 600 jours de service actif, tandis que la Landwehr
n’en a accompli que 300.
1936
En 1897, à l’école de
sous-officiers à Berne,
sont formés les premiers
mécaniciens sur vélo.
Le 22 octobre 1935, le Conseil fédéral décide d’incorporer les
cyclistes (dans l’infanterie jusque alors) à la cavalerie.
Un changement du « vert » au « jaune ».
En octobre 1936, un corps de troupe entièrement nouveau est créé
qui réunit trois armes différentes : la cavalerie, les cyclistes et les
troupes légères motorisées.
1993
L’armée touche de nouvelles bicyclettes, le modèle de 1904 est
remplacé par un modèle à 7 vitesses et freins hydrauliques.
2002
Au mois de décembre, les troupes cyclistes de l’armée suisse sont
dissoutes.
René Meillard, recrutement 1930.
La plus mauvaise critique
des annales du département
militaire fédéral !
Durant les manœuvres
d’automne 1895 du 1er corps
d’armée dans le canton de
Vaud, les résultats des 27
hommes engagés furent si
mauvais qu’on lit dans le
rapport du département
militaire :
« Grace à la vitesse de
leur machine, nos cyclistes
pouvaient
quitter
très
rapidement le champ de vision
des colonels pour s’installer
dans les auberges, d’où il était
pratiquement impossible de
les faire ressortir »
Message du Conseil fédéral
à l’assemblée fédérale, le
3 juin 1910
« Notre armée a accordé
jusqu’ici trop peu d’attention
à la bicyclette (…) en palier et
à la descente, aucun mode
de locomotion n’offre autant
d’avantages, aucun ne peut
lui être comparé tant au point
de vue du bon marché que
des services qu’il rend (…) le
vélocipède nous procure le
moyen, plus sûr que n’importe
quel autre, de réduire le
nombre règlementaire de
chevaux des selle (...) Si l’on
met ici en présence la facilité
avec laquelle on se procure
une bicyclette, la facilité
avec laquelle on la manie,
l’entretient et la remplace ; et
les difficultés de l’acquisition
de chevaux , de leur entretien
(...) de leur remplacement,
on se rend compte de tous
les motifs que nous avons
d’encourager la bicyclette… »