Récits de retour harassant après la réunion de 2008 à Mont
Transcription
Récits de retour harassant après la réunion de 2008 à Mont
HOMMAGE BORÉAL Récits de retour harassant après la réunion de 2008 à Mont Tremblant! Les températures estivales nous bercent enfin… et quelle différence par rapport à ce que nous vivions il y a à peine quelques mois. Si les hivers canadiens sont rudes, celui qui vient de se terminer peut être qualifié d’extrême et serait digne d’une mention dans les manuels d’histoire. Les voyages hivernaux peuvent donc certainement représenter un défi, ce pourquoi nous avons demandé aux membres de la SCR de partager certaines des péripéties qu’il ont vécues pendant leurs déplacements en vue de notre dernière réunion annuelle à Mont Tremblant. Voici les gagnants… Bonne lecture! Le Gagnant! RÉCIT DE VOYAGE NO 1 Péripéties « rhumatologiques » Par Philip Baer, M.D., FRCPC et Erica Weinberg, M.D. Nous avions particulièrement hâte d’assister à la réunion 2008 de la SCR à Mont-Tremblant. Erica avait été invitée à présenter un séminaire sur le traitement de la douleur et notre affiche sur le même thème avait été acceptée. Malheureusement, le voyage de Toronto à Mont-Tremblant a fait mentir les belles publicités sur le plaisir de voyager : ce fut une expérience éprouvante. Le matin du 5 mars, au moment de quitter Toronto, nous savions qu’une tempête hivernale était prévue durant la nuit. Nous décidâmes, par conséquent, de laisser notre auto à la maison et de nous rendre en taxi à l’aéroport Pearson. Le taxi arriva avec 15 minutes de retard à cause du mauvais temps. Pas de problème! Nous profitâmes d’un peu plus de temps pour pelleter l’allée du garage, ce que nous avions commencé à faire à 4 h 30. À notre arrivée à l’aéroport Pearson, nous ne fûmes pas surpris d’apprendre que notre vol avait été retardé à cause des mauvaises conditions météorologiques – heureusement, nous arrivâmes à Montréal avec deux heures de retard seulement. Notre chauffeur, qui nous attendait patiemment, nous montra alors le « savoir-faire » des conducteurs québécois – conduire par mauvais temps, à la limite de vitesse permise ou au dessus, sans boucler sa ceinture de sécurité, en tenant le volant d’une main et le téléphone cellulaire de l’autre! Malgré tout, nous arrivâmes sains et saufs à Mont-Tremblant, à temps pour le repas du midi et le début de la réunion, à l’heure prévue. La réunion s’avèra un succès en tous points – scientifique et social. Bien entendu, les bulletins météo n’avaient rien d’encourageant pour le retour à Toronto, prévu le samedi. « Tempête hivernale majeure, avec chutes de neige soutenues pendant 36 à 48 heures » nous annonça le météorologue, et ce, pour toute la fin de semaine. D’autres participants, plus sages, décidèrent de partir tôt, mais nous tenions à assister aux réunions du samedi matin; nos places étaient réservées pour la navette de 13 h. Entre-temps, nous vérifâmes sur Internet : bonne nouvelle, de nombreux vols vers Toronto étaient annulés, mais notre vol de 23 h ne l’était pas. D’autres participants venus 20 JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 2 de l’Ouest constatèrent que leurs vols aussi avaient été annulés. Le retour à l’aéroport de Montréal par la route se déroula sans incident, mais la neige et le vent reprirent de plus belle au moment de notre arrivée, à 15 heures. Au comptoir d’enregistrement automatisé, on refusa de nous enregistrer pour notre vol et on nous demanda de nous présenter au comptoir. Mauvaise nouvelle, notre vol de 23 h était annulé. On nous réserva des sièges sur le vol de 20 h – nous fîmes donc une croix sur notre rendez-vous en ville pour dîner avec des parents. La zone d’embarquement était d’une tranquillité inhabituelle, car de nombreux départs et arrivées avaient été annulés. Notre vol fut retardé à 21 h, puis à 22 h, et enfin annulé. Pas besoin d’explications – les immenses fenêtres nous permettaient bien d’admirer la neige et la poudrerie d’une rare intensité. Nous rencontrâmes d’autres participants à la réunion de la SCR qui partageaient notre sort. Des centaines d’autres personnes étaient immobilisées à l’aéroport – certaines étendues sur les fauteuils ou sur les chariots à bagages, voire sur le sol. Un couple chanceux se reposait sur un matelas gonflable. Air Canada proposa un rabais sur les tarifs d’un hôtel du centre-ville de Montréal, mais il était impossible de s’y rendre. Tous les hôtels près de l’aéroport étaient combles et, de toute façon, les navettes ne circulaient plus. Nous dénichâmes deux bancs dans un coin à l’étage supérieur; impossible de dormir, même si Air Canada nous avait donné des couvertures et des oreillers et même si nous avions pris un léger somnifère. Nous nous présentâmes au comptoir à 3 h 30 en prévision de notre vol de 5 h 30 – c’était maintenant dimanche. Le préposé à la billetterie dut réveiller les voyageurs couchés sur la balance à bagages pour enregistrer nos bagages. Mauvaise nouvelle – le vol de 5 h 30 était annulé, mais nous allions prendre celui de 15 h! Retour à la foire alimentaire, nouvelles histoires échangées avec d’autres rhumatologues et voyageurs laissés en plan. Nous rencontrâmes deux Montréalais revenant d’un voyage. Ils avaient passé cinq heures dans l’avion entre l’atterrissage et l’arrivée au quai de débarquement; ils n’avaient pu trouver un moyen de transport pour retourner à la maison, et ils avaient passé la nuit à l’aéroport. Cliquez ici pour commenter cet article Les heures passèrent et le moment vint de nous présenter à la porte d’embarquement pour le vol de retour à 15 h. Malheur! Le vol de midi, pour lequel nous n’avions pas obtenu de sièges, était déjà retardé à 16 h! (Le vol de 14 h, également complet, avait été annulé). Un coup d’œil par la fenêtre et nous vîmes bien que notre avion n’était pas là. On nous annonça alors que notre avion était pris dans un banc de neige... à un autre quai d’embarquement. Une heure plus tard, le voici enfin. Nouveau retard : impossible de faire le plein – le bouchon du réservoir était coincé dans la glace! Nous décolâmes avec trois heures de retard, après avoir passé 27 heures à l’aéroport de Montréal. À Toronto, le retour à la maison se déroula sans histoire, mais ce fut un retour à la case départ – il fallut pelleter l’entrée pour pouvoir enfin passer le seuil de notre maison. Pendant tout ce temps, les courriels s’accumulaient dans la boîte de réception et racontaient d’autres histoires d’horreur. Voici quelques exemples : « L’avion a tourné au dessus de l’aéroport Pearson pendant environ une heure, les réserves de carburant étaient presque épuisées; le pilote n’a pas reçu l’autorisation d’atterrir et ils nous ont dirigés vers Sudbury! » Une autre : « Nous venions tout juste de quitter Mont-Tremblant, lorsque deux chevreuils ont surgi par-dessus une congère; l’un d’eux a frappé notre véhicule, du côté du conducteur. Nous n’avons pas eu de mal, mais il faudra laisser la voiture au garage cette semaine. À ce moment là, c’était plutôt la météo et les mauvaises conditions routières qui nous préoccupaient. Le risque de collision avec un chevreuil ne nous était même pas venu à l’esprit! » Nous sommes contents d’être rentrés à la maison et heureux de penser qu’une autre année s’écoulera avant d’avoir à planifier notre voyage aller-retour à Kananaskis pour la réunion de 2009 de la SCR. Deuxième prix! RÉCIT DE VOYAGE NO Photo par : Dr Humaid Al Wahshi étaient violentes et interminables – et il décida de remettre le cap sur Montréal. En vue de l’aéroport Pierre-Elliott Trudeau, le temps était toujours aussi mauvais. Lorsque le personnel nous annonça que nous ne pouvions atterrir à Montréal, un silence enveloppa la cabine pendant que je me demandais si mon testament était à jour et si l’avion pouvait faire le plein en vol, comme un jet pendant la Deuxième Guerre Mondiale. On nous annonça alors que nous allions attendre la fin de la tempête à North Bay. Nous atterrîmes à North Bay – enfin, je le crois, car nous entendîmes bel et bien deux annonces de bienvenue! Nous attendîmes une heure et demie sur le tarmac, puis une heure en vol avant d’atterrir à Toronto (notre destination originale), une autre heure sur le tarmac à Toronto en attendant l’équipe au sol, une autre heure pour nos damnés bagages et encore une autre heure pour un taxi! Ce voyage de 55 minutes aura pris neuf heures. Nous aurions pu et aurions dû prendre le train! Troisième prix! RÉCIT DE VOYAGE NO 3 2 Par Arthur A.M. Bookman, M.D., FRCPC J’aurais bien aimé ne pas avoir à raconter cette histoire, mais il appert que Montréal et moi ne faisons pas bon ménage durant l’hiver. J’avais déjà eu de malheureuses expériences de voyage à Montréal; je pris donc mes précautions et j’achetai des billets de première classe, remboursables, pour faire le voyage en train, au cas où notre vol allait être annulé. Lorsque la tempête commença à faire rage à l’aéroport PierreElliott Trudeau, Air Canada nous assura que rien n’avait changé à l’horaire. Ce qui ne les empêcha pas de nous obliger à enregistrer nos bagages de cabine à cause d’un malheureux 0,5 cm de trop. J’annulai donc mes billets de train; notre avion décolla avec 30 minutes de retard, et nous nous installâmes pour le trajet. En survolant l’aéroport Pearson, il semble que le pilote avait ressenti la même panique que nous tous à bord de l’avion – les turbulences Par Vivian Bykerk, M.D., FRCPC À Montréal, le départ de mon train « rapide » a été annulé, le vol de midi que je devais prendre a été retardé et, me dit-on, est arrivé à 21 h. J’ai réussi à obtenir un billet pour le train « ordinaire » (arrêts à toutes les gares ou presque); partis avec quatre heures de retard, nous avons mis huit heures pour arriver à Toronto (à partir de Montréal) parce que les aiguillages étaient gelés et qu’une seule voie restait ouverte. Le système de chemin de fer est plus efficace en Sibérie! J’ai manqué mon vol direct vers l’Arizona, car je suis arrivée chez moi à l’heure précise du décollage. Après 13 heures de voyage (je vous rappelle qu’il s’agit d’un trajet Montréal-Toronto), le lendemain, j’ai passé 17 heures dans quatre avions différents pour rejoindre ma famille pour le congé du mois de mars. Mais je dois reconnaître que mon histoire se termine bien, car nous avons passé cinq jours au soleil, ce que nous, Torontois n’avions pas connu depuis octobre 2007! JSCR 2008 • Volume 18, Numéro 2 21