CR technique AFD - Comité pour une Intervention Civile de Paix
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CR technique AFD - Comité pour une Intervention Civile de Paix
Projet mené en consortium par : Comité pour une Intervention Civile de Paix (assurant la coordination et la responsabilité légale du consortium), Collectif Guatemala, Brigades de Paix Internationales-France Nonviolent Peaceforce. COMPTE RENDU TECHNIQUE - ANNEE 1 : Renforcer la protection et favoriser les capacités d’action des défenseurs des droits de l’Homme et plus particulièrement des défenseurs des droits économiques, sociaux et culturels en s’appuyant sur les principes de l’intervention civile de paix. Projet : J 080017 – Titre 6, Hors FSP. « Nous sollicitons l’accompagnement de la communauté nationale et internationale » MAN/Comité français pour une Intervention Civile de Paix (Comité ICP) 114, rue de Vaugirard – 75006 PARIS Téléphone/fax : 01 45 44 48 25 [email protected] SOMMAIRE Pages I. Résumé 3 II. Notes de conjonctures 3 III. Activités et résultats / impact et perspective 5 1- Renforcer la professionnalisation de l'accompagnement des défenseurs des droits de l'Homme des pays du sud et le partage des compétences Nord-Sud / Sud-Nord 1.1- Formation ICP 1.2- Formation avant départ par les structures d'envoi 1.3- Ateliers de formations aux volontaires pendant la mission 5 2- Renforcer la visibilité, la sécurité et la capacité d'action des défenseurs des droits de l'Homme et de la société civile 2.1- Présence physique : accompagnement et observation internationale 2.2- Activité de formation des défenseurs des droits de l'Homme à la transformation et à la résolution non-violente des conflits 2.3Réalisation et appropriation de nouveaux supports pour la défense des défenseurs des droits de l'Homme 9 3- Facilité la mobilité et améliorer la visibilité des ONG de défense des droits de l'Homme par le renforcement des actions de communication et de plaidoyer en Europe 3.1- Tournée de défenseurs et activités de sensibilisation et de plaidoyer 3.2- Production et diffusion d'information 3.3- Contacts avec les autorités, les organisations internationales ainsi qu'avec d'autres ONG et/ou initiatives de la société civile 35 IV. Suivi et évaluation 48 1- Méthodes, ajustements, difficultés 2- Visibilité AFD et MAEE ANNEXES 5 7 9 9 22 30 35 40 44 48 50 52 I - Résumé Le projet intitulé « Renforcer la protection et favoriser les capacités d’action des défenseurs des droits de l’Homme et notamment des droits économiques sociaux et culturels, en s’appuyant sur les principes de l’intervention civile de paix », a été présenté conjointement par trois ONG françaises (le Comité pour une Intervention Civile de Paix – Comité ICP- , le Collectif Guatemala – CG -, les Brigades de Paix Internationales France – PBI) et une ONG ayant son siège à Bruxelles (Nonviolent Peaceforce – NP), réunies en consortium. Ce projet a débuté le 1er janvier 2009. Il a pour but d'utiliser l'intervention civile de paix pour maintenir et renforcer -sans interférer- le travail des défenseurs des droits de l'Homme et de la société civile au Guatemala, au Mexique, en Indonésie, au Népal, aux Philippines et au Sri Lanka. Trois objectifs spécifiques lui sont assignés : - Professionnaliser l’accompagnement des défenseurs des droits de l’Homme des pays du Sud ainsi que le partage de compétences ; - développer les capacités d’action des défenseurs des droits l’Homme et des acteurs de la société civile ; - faciliter l’action des ONG de défense des droits de l’Homme et accroître leur visibilité. II- Notes de conjonctures Guatemala L'insécurité des défenseurs des droits de l’Homme (DDH) au Guatemala a été une grande préoccupation en 2009 et risque de s'empirer au vu des derniers événements conjoncturels. Selon le rapport annuel du Haut Commissariat des Nations unies pour les droits de l'Homme, ces défenseurs (incluant syndicalistes, leaders et organisations communautaires, environnementalistes et ceux qui centrent leur travail sur la lutte contre l'impunité et la recherche de la vérité et de la justice) effectuent leur travail quotidien dans un contexte de menaces et d'intimidations1. Avec l'accroissement de la militarisation dans toutes les régions où se trouvent les accompagnateurs, en plus d'autres dynamiques en lien avec le crime organisé, il est nécessaire de poursuivre l'analyse du rôle de l'accompagnement international. Beaucoup d'attaques qui ont lieu à l'intérieur du pays peuvent être attribuées à des pouvoirs qui veulent profiter du climat politique pour s'en prendre aux organisations sociales et individus qui travaillent pour la vérité et la justice et, de façon plus notoire encore, aux défenseurs des droits économiques, sociaux et culturels (DESC)2. Sri Lanka Malgré l'annonce, en mai 2009, de la fin des combats après 26 ans de guerre, les DDH continuent de se trouver face à de grands défis concernant le travail qu’ils effectuent et leur sécurité. Le problème des personnes déplacées à cause de la fin de la guerre touche le nord, où 1 Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (OACNUDH). 29 février 2009. Rapport annuel du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme et rapports des bureaux du Haut commissaire et du secrétaire général au Guatemala, en 2008. 2 Selon le rapport d'avril 2008 à janvier 2009 de l'UDEFEGUA (Unité des défenseurs des droits de l'Homme au Guatemala), il y a eu un taux élevé d'attaques à l'encontre des défenseurs des DESC (57% des attaques). 3 les combats ont eu lieu, mais aussi l’est de l’île. La majeure partie de la communauté internationale s’est ainsi recentrée sur la situation d'urgence dans le nord pendant la première moitié de l’année 2009, réduisant notablement leur présence dans le district de l'est. Toutefois, les rapports des équipes de terrain de NP et d’autres ONG Internationales - telle que le CICR ainsi que des partenaires communautaires indiquent que les enlèvements, le harcèlement, les assassinats, et même le recrutement d'enfants sont fréquents dans l'est et le nord. Philippines La population de Mindanao dans le sud des Philippines souffre des effets d’un violent conflit depuis plus de trente ans. Même avec le cessez-le-feu actuel, les droits de l’Homme et les libertés fondamentales sont menacés car constamment négligés par toutes les parties impliquées. Les récentes violences politiques et les opérations de contre-insurrection soulèvent des inquiétudes concernant la sécurité des défenseurs des droits de l’Homme et des leaders communautaires. Bien que certaines négociations de paix aient été initiées entre le gouvernement et les principaux groupes rebelles en août 2008, le refus de signer le protocole d'accord portant sur le domaine ancestral (MOA-AD) a relancé les hostilités. À la lumière de cet événement, la négligence et le manque d’implication de toutes les parties concernées pour le rétablissement de la paix mettent en danger les droits de l'Homme et les libertés fondamentales. Mexique Les tendances les plus marquées du processus de criminalisation de la contestation sociale furent au niveau fédéral la mise en adéquation des cadres légaux afin de rendre possible l’application de la loi dans des cas de figure choisis, et augmenter l’autonomie des corps de sécurité de l'État. Sans aucun doute, l’acteur qui a bénéficié le plus des changements récents de la conception de la sécurité nationale (aujourd’hui appelée «sécurité intérieure») est l’Armée, qui a augmenté sa présence dans tout le pays, réduisant les espaces de mobilisation citoyenne et affaiblissant la défense des libertés fondamentales. Une série de réformes d’un impact considérable fut adoptée en silence : modifications de la Loi de Sécurité Nationale, du Code de Justice Militaire, de la Loi Organique du Pouvoir Judiciaire de la Fédération, de la Loi Fédérale sur les Armes à Feu, de la Loi contre la Délinquance Organisée, et au Code Fédéral de Procédures Pénales. Il faut ajouter à ces réformes la modification du Règlement Intérieur du Sedena (Secrétariat de la Défense Nationale). Cette dernière contraste avec les préoccupations exprimées par la communauté internationale dans l’Examen périodique universel des Nations unies. Indonésie La formation d'un service des droits de l'Homme par l'ASEAN (Association des nations de l'Asie du Sud-Est) a suscité un optimisme prudent. Les militants soutiennent le principe d'une coopération régionale en faveur des droits de l'Homme mais redoutent que ce service n'ait pas suffisamment d'autorité pour être efficace. En Papouasie, au cours du premier semestre de 2009, les autorités ont rendu difficile la présence des organisations internationales (y compris PBI) dans la province. PBI a reçu plusieurs menaces d'expulsion et a souffert d'un niveau plus élevé que par le passé de tracasseries administratives, en ce qui concerne les visas et permis de séjour. L'Indonésie n'a pas tenu son engagement de ratifier, fin 2008, le traité de Rome créant la Cour Pénale Internationale, semant ainsi le doute sur sa volonté de lutter contre les violations des droits de l'Homme. L'armée indonésienne (TNI) est abondamment critiquée par la société civile pour ses abus concernant le non-respect des droits de l'Homme. Depuis le début de 4 l'année 2008 les DDH manifestent leur inquiétude à propos des restrictions apportées à la liberté d'expression et à la liberté de pratiquer sa religion. Népal En mai 2009, une crise politique autour de la confrontation entre le Président et le Premier ministre a conduit au renversement du gouvernement maoïste, à la démission du Premier ministre maoïste, et à la formation d'une nouvelle coalition gouvernementale avec tous les partis politiques majoritaires à l'exception des Maoïstes. Les instabilités politiques demeurent, ainsi que l'absence de mise en place des Accords de paix, notamment l'établissement d'une commission pour la vérité sur les disparitions. Il n'y a eu aucune poursuite contre les violations relatives à la guerre. L'intégration de l'armée est violemment contestée, laissant le Népal entre deux armées actives et distinctes. Aucune justice efficace n'a été établie à travers le pays. Le crime est florissant. La population est de plus en plus frustrée par le manque de progrès, et les manifestations et protestations sont fréquentes, avec des groupes de plus en plus tentés d'employer la violence pour obtenir ce qu'ils demandent. Le nombre d'ethnies armées, de groupes dissidents maoïstes et indigènes augmente. La voix des DDH et la question des droits de l’Homme en général ont disparu des discours publics. À cause de la forme incertaine du pouvoir et des responsabilités dans le pays, de nombreux avocats et organisations non gouvernementales ne bénéficient pas de l'accompagnement par des membres gouvernementaux clairement mandatés avec qui négocier et auprès desquels engager une responsabilité. III - Activités et Résultats / Impact et Perspectives 1- Renforcer la professionnalisation de l’accompagnement des défenseurs des droits de l’Homme des pays du Sud et le partage des compétences Nord-Sud/Sud-Nord (Objectif 1) 1.1- Formation ICP (ensemble des partenaires) Septembre 2009 Activité et résultats Élaboration d’un module commun de formation à l’accompagnement pour les différentes organisations du consortium. Quatre réunions ont eu lieu depuis le début de l’année pour mettre en place cette formation. Un comité de pilotage avec plusieurs représentants (chargés de formation, coordinateurs Europe et coordinateurs terrains) a été constitué de manière à travailler sur les contenus pédagogiques de ce nouveau module de formation à partir des besoins d’accompagnement éprouvés par les défenseurs des droits de l’Homme sur le terrain ainsi qu’à partir du retour d’ex-accompagnateurs nous ayant communiqué des besoins particuliers de formations. Ce module de formation a eu lieu à L’escale (Poissy – 78) du 4 au 11 septembre 2009. (Cf. annonce des formations sur notre site internet : www.interventioncivile.org ainsi que le programme général de formation en document annexe à cette évaluation). Cette formation a compté 15 stagiaires dont deux partenaires du Kosovo et un partenaire du Burundi. Parmi les formateurs un accompagnateur terrain du Sri Lanka, ainsi qu’une personne 5 de la coordination régionale au Sri Lanka et un accompagnateur de Colombie ont participé à la formation. Les coordinateurs des différentes associations étaient également présents ainsi que des anciens coordinateurs terrains et accompagnateurs au Guatemala et au Kosovo. Photos de la formation ICP du 4 au 11, Septembre 2009, Poissy, Ile de France. 15 stagiaires étaient réunis pour la formation à l’intervention civile de paix co-organisée par le MAN/Comité ICP, Nonviolent Peaceforce, Brigades de Paix Internationales France et le Collectif Guatemala. Cette formation était l’occasion d’établir un premier contact avec les organisations d’envoi qui la coorganisaient. Chacune des associations a pu présenter ses méthodes de formation, ses approches et ses expériences. Les stagiaires ont découvert les différents domaines de compétence nécessaires dans une mission d’intervention civile de paix ainsi que les étapes pour se préparer à postuler pour de tels engagements. Cette formation a eu lieu en anglais et en français et a été l’occasion d’une rencontre interculturelle enrichissante avec des personnes venant du Burundi, du Kosovo, du Sri Lanka, et des volontaires et anciens volontaires venant témoigner de leurs misions d’intervention civile de paix au Guatemala et en Colombie. Cette semaine offrait : - Une présentation de l'ICP et de son rôle dans la transformation des conflits contemporains. - Un travail sur le savoir-être en situation de conflits. - Une acquisition de savoir-faire en matière de gestion en zone de conflit. - Entretiens individuels avec les associations organisatrices. Une de nos stratégies pour mesurer les besoins des DDH en termes d’accompagnement devait être, en plus des contacts et des retours réguliers sur le terrain vers les accompagnateurs et les coordinateurs régionaux, de mettre en place un système de questionnaires destinés aux bénéficiaires de l’accompagnement. Nous estimons que ces questionnaires ne sont pas forcément pertinents dans le sens où les personnes bénéficiaires de l’accompagnement protecteur n’ont généralement pas le recul suffisant pour nous faire des réponses critiques. Nous avons donc choisi de travailler, pour ce module commun de formation à partir des différents questionnaires retournés par les accompagnateurs. Il nous est en effet apparu qu’un certain nombre d’aspects de l’accompagnement devaient être travaillés dans un premier temps à partir de ces retours, sur lesquels nous avions déjà eu l’occasion de nous réunir en tant que consortium. De plus, les coordinateurs terrain ont été complètement impliqués dans l’élaboration, et participation, en tant que formateurs, à ce module de formation et plusieurs partenaires du Sud, bénéficiaires indirects du projet ont pu suivre ce module. Impact et perspectives Cette formation nous a permis de présélectionner des personnes mieux formées au départ et ayant connaissance des différents acteurs travaillant sur des thématiques proches sur le terrain. Ces formations permettront également de tisser des liens entre anciens et nouveaux accompagnateurs et ainsi de garantir un meilleur suivi des missions et une présence internationale mieux coordonnée sur place. La participation de partenaires du Sud dans l’élaboration des contenus et surtout pendant la formation, en tant que stagiaires devrait également permettre de renforcer les capacités d’actions des défenseurs des droits de l’Homme et ainsi garantir une meilleure prise en compte des besoins de nos partenaires et bénéficiaires en terme d’accompagnement protecteur. 6 Une seconde et troisième session de formation est prévue du 3 au 11 septembre 2010 et début septembre 2011, dans le cadre de ce projet et de manière à assurer la pérennité et la régularité de ces formations essentielles à un départ en mission d’accompagnement. Pour ces deuxième et troisième formations, nous travaillerons d’autant plus depuis un échange de compétences Sud-Nord. Le bilan des formations sera fait à la même période que les tournées de DDH qui nous permettrons de faire un point beaucoup plus précis sur les besoins de formation des accompagnateurs en travaillant directement avec ces défenseurs. Les sessions de formation de l’année 1 du projet feront également l’objet d’un bilan critique et d’un ajustement du contenu des formations en fonction du bilan des stagiaires juste après la session de septembre et sur le moyen terme, à partir des retours des accompagnateurs depuis leurs missions. Un travail en collaboration avec l’IRNC verra le jour dans les premiers mois de l’année 2010. C’est un document de capitalisation des interventions, méthode et programme des formations ICP. Ce guide pourra servir de promotion aux formations ICP et surtout représente un document source essentiel pour le groupe de travail « formation » qui s’est déjà réuni début 2010 pour faire le point sur les dernières formations et commencer à faire évoluer les contenus et les objectifs de formation pour la session de 2010. Un guide sur l’intervention civile de paix doit être publié en 2010. Le groupe de travail a commencé à se réunir pour travailler autour d’un sommaire et sur la rédaction des textes qui figureront sur le guide. Cette production sera une production conjointe Non-violence XXI et Comité ICP. 1.2- Formation avant départ par les structures d'envoi Collectif Guatemala Un groupe ad hoc suit le projet « Accompagnement international » au sein du Collectif Guatemala. Au nombre de trois, ces ex accompagnateurs gèrent et assurent la préformation des volontaires avant leur départ. Il s'agit d'un week-end de formation de 2 à 3 jours qui vise à compléter les informations sur le contexte et les objectifs de mission et à mettre les candidats en situation pour qu'ils puissent se projeter. Un Week-end d'orientation (WEO) a été organisé les 4 et 5 avril 2009 qui a permis de sélectionner et former trois accompagnateurs pour des départs en juin et juillet (Les 2 autres accompagnateurs de 2009 avaient participé à des WEO fin 2008). Entre le WEO et le départ, plusieurs réunions de préparation (calées sur les réunions mensuelles d'activités) ont eu lieu pour compléter les informations, mettre en lien les volontaires avec la coordination terrain du CG et la coordination générale du partenaire local, la CAIG. A l'arrivée au Guatemala, la CAIG-ACOGUATE3, assure une formation de 10 jours qui complète la préparation et rentre plus dans le détail des accompagnements par région et du cadre de mission : histoire des communautés accompagnées, criminalisation du mouvement social, problématique des DESC, conditions de vie et règles de sécurité, atelier de soutien psychosocial. La formation se déroule au travers de jeux de rôle, de réflexions en équipe, de films, de lectures et de parties plus « théoriques ». Sur les 5 accompagnateurs français présents sur le terrain en 2009 : une personne avait bénéficié de cette formation fin 2008, une 3 Coordination de l'Accompagnement International au Guatemala 7 a participé à la session du 13 au 20 janvier 2009, deux à celle du 1er au 9 juin 2009 et une dernière à celle du 6 au 14 juillet 2009. PBI PBI France ne participe pas directement au recrutement des volontaires français sur le terrain. Mais l'association donne une formation initiale et accompagne les volontaires dans leurs candidatures. Il y a d'une part des sessions courtes de projections - foire aux questions : ces rencontres sont l’occasion d’une première présentation de l’ONGI et surtout visualisation des actions développées sur le terrain. Il s'agit de diffuser des documentaires qui montrent le travail de terrain de PBI. A ces projections s'ajoutent les Journées d'orientation (ou initiation) : c'est l’action de formation de base de l’association. Elle vise à accueillir et orienter les personnes intéressées par la non-violence, la prise de décision au consensus, l’accompagnement international, et la protection des droits de l’Homme en général. Organisée de façon progressive, ces journées comprennent une présentation des principes régissant l’action de PBI ainsi que des mises en situation. Elles sont aussi l'occasion de rencontrer d'anciens volontaires de retour et/ou des défenseurs des droits de l'Homme en tournée de sensibilisation en Europe (par exemple en novembre 2009, 2 femmes défenseures du Népal ont participé à la journée du 14 novembre). L’encadrement est fait par 2 à 3 membres confirmés de PBI France. Généralement il y a l’animateur de l’action globale qui se charge de toutes les questions sur PBI. Il est relayé par le ou les autres animateurs sur l’organisation des exercices pratiques et le témoignage de terrain. Chaque Projet de PBI sur le terrain est autonome et assure le recrutement et la formation de ses volontaires. Il s'agit de sessions de 8 à 10 jours où se retrouve l'ensemble des candidats au volontariat. C'est la dernière étape après les entretiens téléphoniques et les cahiers de formation à distance, et avant le départ sur le terrain. Il s'agit de recréer les conditions réelles de la mission : par la vie et le travail en équipe 24h/24, des exercices de mises en situation, l'observation de la gestion du stress et des tensions. C'est aussi l'occasion de compléter l'information sur le pays, les bénéficiaires, les conditions d'interventions, les congés, etc. A cette occasion, les candidats rencontrent des DDH accompagnés et d'anciens volontaires, dont les témoignages donnent une dimension beaucoup plus concrète à la réalité de l’ICP. En moyenne il peut y avaoir une à deux sessions de formation par an et par projet. Le lieu change également d'un projet à l'autre (accords avec des centres de formation en particulier). Les Projets asiatiques sont amenés à faire des sessions de formation à Darjeeling ou à Yodjakarta lorsqu'il y a un nombre important de candidats du Sud. En 2009, il y a eu : - une session de 10 jours pour le Népal en Catalogne (du 14 au 23 Février, au centre Mas Franch4), avec 14 participants de 11 pays différents. - une session de 10 jours pour l'Indonésie (en août, en Indonésie) pour recruter 5 volontaires. - une session de 9 jours pour le Mexique à Lisbonne (du 22 au 30 août) avec 17 candidats et 13 volontaires recrutés. 4 http://www.masfranch.org/novaweb/masfranch.php?cos=4&seccio=1 8 1.3- Ateliers de formation aux volontaires pendant la mission Collectif Guatemala Des ateliers complémentaires peuvent être dispensés en fonction des besoins ressentis par les équipes et de la conjoncture. En 2009 les volontaires ont bénéficié de deux ateliers spécifiques : - Une introduction à la sécurité informatique : ne pas écrire de noms de personnes dans les emails, faire attention à ce que l’on dit dans les conversations Skype, etc. Les accompagnateurs ont également appris à utiliser TrueCypt, afin de sécuriser l’information sur les ordinateurs. - A la suite du coup d'État au Honduras (28 juin 2009), la CAIG a organisé un atelier à l'attention des volontaires sur les réactions à avoir si un événement semblable se produisait au Guatemala. Il y a par ailleurs des moments de « retiro » (retraite), tous les 3 mois, qui sont à la fois des espaces d'évaluation, pour prendre du recul sur la mission et aborder les problèmes plus personnels, mais aussi de formation à travers l'échange d'expériences. PBI A leur arrivée sur le terrain les volontaires sont encore considérés comme en formation. Ainsi ils ne commencent pas directement les sorties en accompagnement. Ils sont pris en charge par les volontaires présents sur le terrain depuis plusieurs mois. Les sorties se font toujours à deux, un nouveau et un ancien. Tout au long de la mission et en fonction des conditions de travail et de la conjoncture, les volontaires peuvent bénéficier d'ateliers complémentaires de formation. Par exemple, durant les 3 premières semaines de juillet, les équipes de Jakarta, Jayapura et Wamena ont bénéficié d'ateliers de Team building pour parvenir à une meilleure gestion des relations au sein des groupes de travail. PBI Népal a organisé 4 ateliers (février, mars, septembre et octobre) à destination des équipes de volontaires sur le système légal au Népal, la gestion de l’urgence et la simulation de crise. Les volontaires au Guerrero et de Oaxaca de PBI Mexique ont bénéficié d'ateliers de santé mentale (en moyenne un par mois, la moitié de ces ateliers est préparée par les volontaires eux-mêmes avec l'aide de la psychologue, et l'autre moitié est menée par la psychologue en personne), et de deux week-end de Team building (menés par les volontaires eux-mêmes pour bien gérer la vie en groupe). L'équipe du Guerrero a également reçu un atelier "sensibilité culturelle" par un psychologue externe. 2- Renforcer la visibilité, la sécurité et la capacité d’action des défenseurs des droits de l’Homme et de la société civile (Objectif 2) 2.1- Présence physique : Accompagnement et observation internationale Guatemala (par le Collectif Guatemala) Activités et résultats La Coordination de l'Accompagnement international au Guatemala (CAIG) coordonne le travail d'accompagnement de neuf organisations de solidarité internationale en Europe et en Amérique du Nord, auprès de nombreux DDH, avec l'objectif de dissuader les attaques ou de diminuer leur gravité, de leur apporter un appui moral et de contribuer à attirer l'attention sur 9 leur situation aux niveaux national et international. De cette façon, la CAIG cherche à apporter sa contribution au travail réalisé par les défenseurs pour garantir des conditions minimum de sécurité et ouvrir un espace politique pour réaliser leur travail. (cf. tableau accompagnateurs en annexe) Accompagnement long terme Au total, sur l’année 2009, 36 accompagnateurs, dont 26 femmes, se sont intégrés au projet de la CAIG. La durée moyenne de travail dans le projet sur 2009 est de 5 mois. Cinq accompagnateurs français (dont 4 femmes) sont venus en 2009 pour des périodes différentes (mais jamais inférieures à 5 mois) afin d’effectuer un travail d’observation des droits humains, d’appui moral et de documentation et diffusion d’éventuelles violations des droits humains. Chaque mois, une formation de 10 jours est donnée aux nouveaux arrivants, permettant de leur donner les outils et les éléments de compréhension nécessaires au travail dans le pays. En accompagnement long terme, ce sont près de 100 témoins membres de l’Association Justice et Réconciliation (AJR) que nous accompagnons tous les mois, dans différentes communautés. Accompagnement court terme L’accompagnement court terme correspond à des accompagnements ponctuels (qui sont cependant suivis sur plusieurs mois) pour des défenseurs des droits humains menacés qui souhaitent être accompagnés pour un déplacement, une réunion publique, etc. Cela peut aussi correspondre à des visites régulières sur un cas particulier, afin d’une part d’apporter un appui moral aux personnes menacées, et d’autre part, de suivre et documenter le cas, afin de pouvoir diffuser l’information dans les pays du Nord. En 2009, il y a eu 17 cas d'accompagnement court terme. Accompagnement des femmes L'accompagnement international ouvre un espace pour que les défenseures puissent poursuivre leur travail malgré les intimidations et les attaques à leur encontre. Le travail d'ACOGUATE5 dans la région de Chimaltenanog facilite l'accès des femmes défenseures aux systèmes de justice pour pouvoir porter plainte pour violations aux droits de l'Homme. ACOGUATE fournit un accompagnement à une multitude de femmes dans les régions de Baja Verapaz (par exemple à la présidente de l'AJR), les régions Ixil, Huehuetenango, Ixcán et à plusieurs communautés sur la côte sud (par exemple à la fille d'Hector Reyes, disparue de la Finca Nueva Linda) et ainsi leur offre une opportunité de participer à certains espaces pour réclamer leurs droits. ACOGUATE travaille à promouvoir la sécurité des DDH et des organisations qui travaillent sur le thème de la défense des droits des femmes et des enfants. Accompagnement des syndicats Le secteur syndical reste l'un des plus touchés par les menaces et les agressions au Guatemala. Depuis plus d'un an, la CAIG accompagne les membres du syndicat des eaux du Petén, Sitrapeten, suite à leur licenciement injustifié dû à la création du syndicat. Le 10 décembre dernier, la police les a délogés avec violence de leur campement sur la place centrale de la capitale, depuis lequel ils revendiquaient leurs droits depuis plus d'une année. La présence d'accompagnateurs durant le délogement et les semaines qui ont suivi ont permis une diffusion plus large de ces événements, notamment à travers l'émission d'une action urgente concernant ce cas. 5 Accompagnement du Guatemala 10 Observation des consultations communautaires et présence à des événements particuliers. En parallèle des activités mentionnées plus haut, l’équipe d’accompagnateurs de la CAIG assure également une présence lors des consultations communautaires organisées dans différentes parties du pays. Ces consultations représentent pour la population – et en particulier les populations autochtones6- un mécanisme de résistance à l’imposition de grands projets d’exploitation de ressources naturelles sur leurs territoires. Elles sont également une voie légale, encadrées juridiquement par les lois nationales et par la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), pour permettre aux habitants des régions touchées par l’exploitation des ressources naturelles (mines, barrages, etc.) d’exprimer démocratiquement leur opinion. En 2009, plus de 44 consultations communautaires ont été organisées. Parmi elles, la consultation de Cunén (département du Quiché), durant laquelle 18.934 personnes de 71 villages (ce qui représente 57.5% de la population totale du municipe), ont exprimé leur opposition aux projets miniers et aux grands projets d’exploitation des ressources naturelles sur leurs territoires (27 octobre 2009). Les accompagnateurs/trices de la CAIG étaient présents en tant qu’observateurs internationaux de cette consultation, conjointement à d’autres organisations et institutions nationales et internationales. Les accompagnateurs assurent également une présence lors d’événements particuliers, tels que le jour de la dignité des victimes du conflit armé (25 février), ou encore la marche organisée le 22 mai 2009 à la capitale par l’association ADISMI7, qui lutte pour la défense des ressources naturelles dans le département de San Marcos. Accompagnement de processus légaux Dans la région de Cunen, nous avons accompagné les membres de l'Assemblée communautaire de Cunen qui s'organisent pour réaliser une consultation communautaire sur la présence du barrage hydroélectrique et de la mine, et pour défendre leur territoire. Cette zone a aussi vu une augmentation de la présence militaire, raison pour laquelle l'Assembée a réalisé une réunion avec les députés du Quiché au siège du Congrès de la République8. Nous avons accompagné UDEFEGUA9 dans ses sorties en lien avec le jugement des 2 sbires présumés responsables de l'assassinat, commis le 6 février 2007 à La Quebrada del Hato sur le chemin du village de Los Achiotes, du dirigeant paysan Israel Carias et de ses 2 fils. Ce cas est significatif parce qu' "il est le premier qui est mené contre des auteurs matériels d'agression de DDH, depuis celui des assassins de Guillermo Ovalle, comptable de la Fondation Rigoberta Menchu Tim en 2004". ACOGAUTE poursuit son accompagnement au syndicat Sitrapeten. Bien qu'en février 2009 un juge ait ordonné la réintégration des travailleurs, l'ordre n'a pas été exécuté10. Selon le Conseil général de l'OMC, le Guatemala offre un contexte insuffisant de protection des droits syndicaux11. Entre 2008 et 2009, ACOGUATE a cessé d’accompagner 4 des 22 cas. Cela concerne : 6 Les différents groupes Mayas représentent plus de la moitié de la population globale du Guatemala. Association de développement intégral de San Miguel 8 ACOGUATE les a accompagné à la réunion du 19 février 2009 lors de laquelle on a pu constater un manque de respect de la part des congressistes envers les membres de l'assemblée. 9 Unité de protection des défenseurs des droits de l’Homme au Guatemala 10 ACOGUATE. 4 mai de 2009. “Un an de lutte de SITRAPETEN et la situation syndicale au Guatemala.” http://acoguate.blogspot.com/2009/05/un-ano-de-lucha-de-sitrapeten-y-la.html 11 Rapport pour l'examen de la politique commerciale du Guatemala par le Conseil général de l'OMC, Genève, 2 – 4 février 2009, www.ituc-csi.org/IMG/pdf/Examen_OMC_feb2009_-_Guatemala_final_SP.pdf 7 11 - le cas de Juana Mendéz (un suivi est cependant assuré en relation avec l’Institut d’études comparées en sciences pénales au Guatemala-ICCPG). - H.I.J.O.S et l’Union nationale des femmes guatémaltèques (UNAMG). Cependant, ces différents cas restent ouverts et il se peut que l’accompagnement reprenne en cas de besoin (nouvelles menaces, action en justice, etc.). - l’Équipe d’éducation en santé communautaire-ETESC, suite à l’arrêt des exhumations à Huehuetenango, pour lesquelles avait été déposée la sollicitude d’accompagnement. En 2009 CAIG-ACOGUATE n'a pas eu à refuser des accompagnements car le nombre d’accompagnateurs était suffisant dans l’équipe de court terme et a permis de couvrir les différents besoins. Avancées sur le cas de génocide Le 31 août 2009 a été rendu un jugement historique: la première condamnation pour disparition forcée jamais édictée au Guatemala dans le cas de six personnes disparues entre 1982 et 1984 à Choatalúm. L'ex-commissaire militaire accusé a été condamné à 25 ans de prison par personne disparue, soit 150 ans de prison au total. La CAIG a suivi de près l'évolution du procès et des accompagnateurs ont été présents durant toute la durée du processus judiciaire (recueil de témoignage, audiences mais également visites dans la communauté) afin d'assurer une présence et un appui moral mais aussi, de pouvoir relever et diffuser les différentes menaces et intimidations qui ont marqué le procès. Le 3 décembre 2009, un autre jugement attendu a été rendu dans le cas de la disparition forcée de huit personnes dans la communauté de El Jute, en octobre 1981, confirmant à nouveau le caractère permanent du délit de disparition forcée. En outre, c'est la première fois qu'un officier (colonel) de l'armée est condamné. Une équipe d'accompagnateurs a suivi du début à la fin le processus judiciaire et continue à se rendre dans la communauté, ce qui leur a permis de pouvoir dénoncer différentes menaces contre la partie civile faites suite au jugement. Par ailleurs, ces informations ont été amplement diffusées, notamment au niveau d'institutions diplomatiques et internationales (ambassades, OACNUDH, etc.) Impact et perspectives Bénéficiaires directs La majorité des cas accompagnés concerne des communautés, ce qui inclut des familles entières. Souvent, les jeunes et les enfants participent aux réunions, ainsi qu’une proportion importante de femmes. Il y a des exceptions à cela, dû à la particularité de certains cas, comme celui de Sitrapeten, qui concerne des travailleurs ouvriers et principalement hommes. (cf. tableau bénéficiaires directs et indirects en annexe) Bénéficiaires indirects Concernant les bénéficiaires indirects du projet d’accompagnement, nous pouvons considérer d’une part, les habitants des régions d’action des différentes organisations accompagnées qui bénéficient de leurs activités en défense des droits humains et des ressources naturelles. Dans un cadre plus large, nous pouvons considérer l’ensemble de la société guatémaltèque comme bénéficiaire indirect. En effet, l’accompagnement permet à ces organisations de continuer leur travail dans des conditions acceptables. Toutes ces organisations parviennent donc, malgré les nombreuses difficultés présentes dans le contexte guatémaltèque, à poursuivre leur travail et leur combat pour la promotion et la défense des droits humains, des droits des peuples autochtones et en défense de leurs territoires et des ressources naturelles. C’est donc bien l’ensemble de la société qui, indirectement et à long terme, bénéficiera de ce travail en faveur d’une société plus juste et plus démocratique. (cf. tableau bénéficiaires directs et indirects en annexe) 12 Les personnes et organisations accompagnées ont estimé que l'accompagnement a répondu aux objectifs de dissuasion des violations des DDH et d'appui moral et qu'il a été un outil important de documentation et de diffusion de l'information. Beaucoup de personnes et d'organisations accompagnées nous demandent de partager de l'information avec elles sur les processus et initiatives menés par les 9 comités qui composent la CAIG. Ainsi nous travaillons à la planification de cette action et essayons de voir si l'on pourrait donner une information d'intérêt aux personnes accompagnées. Sri Lanka (par Nonviolent Peaceforce – NP) Activités et résultats Les équipes de terrain de NP ont accompagné les DDH dans des zones sensibles leur permettant d’effectuer leur travail. Plus précisément, NP a accompagné les défenseurs pour se rendre en zones reculées afin de rencontrer les populations vulnérables, aux postes de police afin de s’assurer que les plaintes pour violations de droits de l’Homme étaient correctement documentées et déposées, ainsi que dans leur soutien aux victimes de violations de droits de l’Homme et leur gestion de la situation en termes de droits de l’Homme. NP a également accompagné les familles des défenseurs afin qu’elles puissent se réunir en lieu sûr, là où résident les défenseurs. Par exemple, NP a suivi la situation en termes de sécurité de l’un des docteurs du Vanni qui était détenu par le Département d’Investigation Criminel (DIC). NP a accompagné la famille du docteur dans la recherche d’assistance légale jusqu’à qu’il soit relâché. NP continue de suivre la situation du docteur et en réfère aux organisations et diplomates qui seraient en mesure de lui apporter un soutien dans le futur si nécessaire. NP a assuré une présence internationale régulière dans les districts de Colombo, à Jaffna, Trincomalee et Batticaloa. La présence à Trinco prit fin puisque l’agent du gouvernement local a estimé que malgré les manques flagrants exprimés par les partenaires et les clients, les services de NP n’étaient plus nécessaires. La présence de NP a été étendue au district de Vavunya (Vavunya et Mannar) en octobre 2009 et des équipes mobiles ont couvert les districts de Trincomalee et d’Ampara. NP a effectué le suivi de 124 nouveaux cas documentant les préoccupations en termes de protection et les allégations de violations des droits de l’Homme. NP a aidé plus de 210 individus vulnérables (personnes déplacées et autres citoyens) dans le nord et l’est à approcher la police et d’autres autorités afin d’obtenir des documents en règle, tels que des cartes nationales d’identité et des actes de propriété, mais aussi afin de rapporter des violations de droits de l’Homme ou de chercher assistance. Ceci incluait des accompagnements, des réunions/consultations et des renvois aux organismes appropriés. Ces activités ont également aidé à s’assurer que les autorités en question répondaient de manière appropriée et effective aux problèmes des individus. Par exemple, une femme victime d’abus sexuel a contacté NP car la police avait refusé de lui porter assistance lorsqu’elle avait tenté de rapporter son cas. NP s’est assuré du soutien de la section droits de l’Homme de YMCA Valaichchenai et a accompagné la femme à la police pour déposer plainte. Le responsable a été arrêté peu de temps après. Au moins 166 visites de contrôle dans les différents camps de personnes déplacées et les zones de réinstallation ont été effectuées, améliorant la protection de 8974 personnes. NP a apporté une présence protectrice dans les camps de personnes déplacées et les zones de réinstallation, zones particulièrement délicates, afin de réduire le risque de violence. 13 NP a effectué 67 Accompagnements, escortes à risque de jeunes et/ou membres de la famille, pour assurer leur sécurité ou leur accès aux services nécessaires : des enfants menacés ont été accompagnés et réinstallés en lieu sûr où ils pouvaient, à court terme, échapper à la menace. De plus, NP a accompagné des enfants, déjà en lieu sûr, afin d’approcher différents fournisseurs de services et des autorités telles que le gouvernement local et la police. Des parents ont également été accompagnés auprès d’autorités telle que l’armée afin de défendre leurs enfants. NP a aussi aidé les enfants menacés à demander l’asile, a facilité l’assistance légale, les a assistés à rapporter les 1612 violations et/ou a redirigé les familles vers d’autres organismes qui pourraient traiter leurs besoins. Les menaces directes à l’encontre des familles et des enfants en 2009 étaient principalement liées à des problèmes avec les forces gouvernementales et partiellement à des problèmes avec les groupes armés dans le lieu d’origine. Environ 100 réunions de coordination et activités sur le terrain ont également été organisées. Impact et perspectives Les accompagnements des défenseurs ont permis à plus de défenseurs de mener à bien leur travail de manière sûre et efficace. La situation en termes de droits de l’Homme a également été suivie de plus près et les plaintes pour violations de droits de l’Homme déposées plus fréquemment et avec un plus grand taux de réussite. Sur le long terme, ceci a permis aux défenseurs de rester actifs, améliorant par conséquent la situation en termes de droits de l’Homme dans son ensemble au Sri Lanka. L’objectif pour 2010 est alors d’améliorer la sécurité des DDH afin de continuer à réduire le niveau des violations des droits de l’Homme. Projet Philippines Activités et résultats Les équipes de NP ont contribué directement et indirectement à l’évacuation des civils pris au piège des zones de tirs ou blessés lors des violences de 2009, en étroite coordination avec les acteurs armés et les organisations partenaires de la société civile. Les équipes d'accompagnement de NP ont également contribué au retour de divers groupes de personnes déplacées à leurs barangays12. L’équipe de Central Mindanao de NP (CMT) a aussi réalisé l’escorte de l'UNICEF, de l'« Emergency Response Network Mindanao » (MERN) et d'autres ONG au cours de la période de préparation de la visite du Dr Radhika Coomaraswamy (Sous-secrétaire des Nations Unies pour la Sécurité et les enfants dans les conflits armés). NP a réalisé l’escorte des divers groupes locaux et internationaux de droits de l’Homme afin de documenter et d’enquêter sur les cas de violations de droits de l’Homme. La plupart de ces actions ont été effectuées de manière discrète. Beaucoup d’organisations de droits de l’Homme, de victimes ou de familles de victimes de violations de droits de l’Homme se sont rendues aux locaux de NP. Des dizaines de familles de victimes de violation de droits de l’Homme ont reçu un accompagnement protecteur afin de leur permettre de signaler leurs cas 12 Plus petites instances administratives des Philippines 14 aux autorités compétentes et aux partenaires clés. Ils ont également bénéficié, à leur demande, d’un accompagnement protecteur de leurs témoins. Impact et perspectives Les accompagnements ont permis à de nombreuses personnes déplacées de rentrer chez elles, et de demeurer sauves, même dans des environnements parfois très difficiles en termes de sécurité. La présence internationale apportée à ces personnes leur a permis de se sentir en sécurité et d’accroître leur confiance pour qu’elles soient disposées à rentrer chez elles. Plus d’organisations internationales et de la société civile ont également pu opérer avec la présence de NP là où ils n’auraient pas pu le faire autrement. Les civils pris dans les tirs au début de l’année ont également pu être mis hors de danger, particulièrement à Maguindanao, NP ayant été capable d’être en contact avec tous les acteurs et de créer suffisamment d’espace pour mettre les civils menacés en lieu sûr. L’objectif pour 2010 est de renforcer les capacités locales des DDH, de surveiller et signaler les cas de violations des droits de l'Homme afin d'améliorer la sûreté et la sécurité des civils à Mindanao. Projet Mexique Activités et résultats Au Distrito Federal Depuis février 2002, PBI accompagne les membres du Comité Cerezo dans toutes ses actions nécessitant la présence de PBI, à cause de la détention le 13 août 2001 des frères d’Emiliana et Francisco Cerezo (Alejandro, Hector et Antonio), qui furent torturés et déclarés coupables de délits en rapport avec le crime organisé. Le 28 février 2005 Alejandro fut libéré faute de preuve, et ses frères sortirent de prison en 2009 après avoir purgé leur peine. Le Comité Cerezo a servi de plateforme pour la libération des frères et lutte pour des réformes judiciaires pour accélérer la libération des prisonniers politiques et prisonniers de conscience. Au Guerrero: A sa demande, PBI accompagne depuis août 2003 Madame Tita Radilla Martinez, viceprésidente de AFADEM (Association des familles de détenus, disparus et victimes de violations de droits de l’Homme au Mexique), à cause des risques encourus par elle et d’autres proches de disparus (menaces, harcèlement). Le 7 juillet 2009 a eu lieu la première audience au siège de la Cour inter-américaine des droits de l’Homme (CIDH) au Costa Rica et PBI a accompagné Tita Radilla. Le mardi 15 décembre 2009, la CIDH a rendu public son arrêt contre l'État mexicain dans le cas de Rosendo Radilla, disparu après avoir été retenu à un poste militaire à Atoyac de Alvarez, Guerrero, en août 1974. La CIDH établit la responsabilité de l'État mexicain dans la violation des droits à la liberté et à l’intégrité de la personne, ainsi que du droit à la reconnaissance de la personnalité juridique et du droit à la vie de Monsieur Radilla. Par une sentence définitive et irrévocable, la CIDH ordonne au gouvernement mexicain de conduire efficacement, avec toute la diligence requise et dans un délai raisonnable, l’enquête qui continuera la recherche effective et la localisation immédiate de Monsieur Radilla ou de sa dépouille, et qui déterminera les responsabilités pénales correspondantes. La sentence ordonne aussi l’indemnisation de ses proches. 15 A partir de décembre 2003, PBI a commencé l’accompagnement international d’Alejandro Ramos Gallegos, avocat du Centre de droits de l'Homme la Montaña "Tlachinollan", à cause des menaces et violations subies (détention, torture, viol, intimidation). Le 7 mai 2009, le cas de Inés Fernandez Ortega fut envoyé à la CIDH qui a émis une résolution de poursuite de l'État mexicain. Le cas de Valentina Rosendo Cantu, avec des caractéristiques semblables, fut envoyé à la Cour en septembre. Inés Fernandez et Valentina Rosendo ont porté plainte en 2002 pour des viols commis par des membres de l’armée mexicaine. Les deux font partie de l’Organisation du Peuple Indigène Me’phaa, OPIM. PBI a continué son travail en 2009 pour garantir leur sécurité, spécialement pendant le processus devant la CIDH et la Commission inter-américaine des droits de l'Homme. PBI accompagne l’équipe de Monitor civil depuis 2009 dont le travail est de veiller au bon fonctionnement et au respect des droits fondamentaux lors des missions des unités de la police et de l’armée dans l'État du Guerrero, particulièrement dans la région de la Montaña. Pour cela, Monitor documente les plaintes des particuliers et réunit des informations, en identifiant les bonnes et mauvaises pratiques des opérations des forces de sécurité. État de Oaxaca Le Comité du 25 novembre est une ONG de défense des droits de l’Homme dédiée au soutien juridique et à la dénonciation publique des violations de droits. Il travaille avec les cas dérivés du conflit de 2006-2007 à Oaxaca, aux niveaux étatique et fédéral. En 2009 nous avons réalisé 8 réunions entre PBI et le Comité, et 4 accompagnements, et nous poursuivrons ces actions en 2010. Cet accompagnement se poursuivra en 2010 et augmentera en fonction des besoins du Comité. En 2009, PBI a réalisé 6 réunions et 2 accompagnements du Centre de droits humains et de conseil aux peuples indigènes (CEDHAPI), ONG de droits de l’Homme qui mène un travail de soutien juridique et de dénonciation publique de violations de droits. CEDHAPI se spécialise dans les droits des peuples indigènes et dénonce l’impunité, en se centrant particulièrement sur l’appui des communautés mixtèques et d’autres communautés indigènes. Cet accompagnement se poursuivra en 2010 et augmentera en fonction des besoins de CEDHAPI. Indicateurs Accompagnements Organisation Nombre d’accompagnements Comité Cerezo 17 AFADEM 10 OMESP 6 Tlachinollan 39 OPIM 35 Monitor Civil (nouvel accompagnement) 16 Valentina Rosendo accompagnement) Cantú (nouvel 25 Comité 25 Novembre (nouvel accompagnement) 3 (6 réunions préparatoires) CEDHAPI (nouvel accompagnement) 2 (6 réunions préparatoires) 16 "Voyages exploratoires", nouvelles régions couvertes ou visitées après de nouvelles demandes d’accompagnement Régions et dates Nombre (de visites) Courte explication (raisons et réunion planifiée) - Région de Costa ChicaXochistlahuaca (Radio Ñomndaa) 5 - Radio Ñomndaa a émis une demande d’accompagnement mais pour diverses raisons nous n’avons pas pu accepter. Néanmoins, nous surveillons de près la situation et informons les autorités sur la situation des membres de cette radio et sur le conflit qui entoure leur droit à la liberté d’expression. - Région de Petatlan (TADECO) 1 - TADECO (Atelier de Développement Communautaire) Projet Indonésie Activité et résultats Équipe de Jakarta En janvier, l'équipe de Jakarta a fait une tournée de trois semaines en Aceh : bien que l'équipe d'Aceh ait été supprimée en juin 2008, PBI s'était engagé à veiller sur la région d'Aceh, notamment en ce qui concerne la sécurité et les conditions d'existence de ses anciens clients et partenaires. Précédant les élections d'avril 2009, nous avons observé une augmentation des actes de violence. En réaction à ces signes, une équipe de trois volontaires s'est rendue par la route de Banda Aceh à Lhokseumawe et Bireuen, afin de rencontrer les ONG locales et internationales, ainsi que les autorités locales. Équipe de Jayapura L'équipe de Jayapura a poursuivi en 2009 sa stratégie de « visibilité » en menant des tournées dans des contrées retirées ou vivent et/ou travaillent ses clients. En janvier elle s'est rendue à Arso, près de la frontière avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée pour rencontrer son ancien client, John Djonga. Pour rendre plus visible le soutien apporté par PBI à ce prêtre, l'équipe a rencontré les représentants de l'armée et de la police. En mars, SKP Merauke13 a demandé une présence plus soutenue à PBI pour protéger son responsable, le pasteur Dicky, qui avait été indirectement menacé par le préfet de Merauke. Au cours de son séjour à Merauke, l'équipe a rencontré les autorités civiles, policières et militaires, les ONG locales, les universitaires, les médias, les communautés de croyants, et les entreprises agro-industrielles. En avril l'équipe a mené un accompagnement protecteur pour l'association BUK. Des membres de BUK ont été pris dans une rafle au petit jour, le 9 avril, en réaction à une attaque d'un poste de police par un petit groupe de civils non-identifiés. Le responsable de BUK, Peneas Lokbere a dû se cacher sous une voiture parce que la police tirait sur les civils qui couraient dans la rue. Dans un contexte très difficile, les membres de l'équipe PBI ont pu assurer une présence protectrice aux membres de BUK et à leurs familles pendant que le plus 13 La Commission pour la paix et la justice pour le diocèse de Merauke 17 gros des arrestations avaient cours. Au cours de la semaine suivante, l'équipe a multiplié les visites sur place et les appels téléphoniques pour soutenir BUK et lui permettre de poursuivre son travail. En mai l'équipe s'est rendue à Nabire à la demande de son client Emanuel Goo. Ce déplacement ne répondait pas à une urgence mais il fut utile car il permit de rassembler des informations, et de rendre visible le soutien que PBI apporte à ce défenseur. Pendant le second semestre 2009, l'équipe a fait deux déplacements, à Merauke et à Manokwari. Celui qui l'a conduite à Merauke faisait suite à celui de mars : il s'agissait de surveiller la situation politique et la sécurité à la suite des élections présidentielles. Le déplacement à Manokwari faisait suite à celui qui avait été effectué en décembre 2008 : il avait pour but de soutenir LP3BH14. En décembre l'équipe a assuré deux accompagnements protecteurs à BUK pendant leur commémoration pacifique du massacre d'Abepura (2000) et à l'occasion de la Journée Internationale des Droits de l'Homme. Les autorités suivantes sont informées de tous ces accompagnements: KODAM (Commandement militaire de la région), KODIM (Commandement militaire du district), KOREM (Commandement militaire du site), Polda (police provinciale), Polres (police du district), Brimob (Brigade mobile), Komnas HAM (Commission nationale des Droits de l'Homme). En plus de ces rencontres régulières, l'équipe de Jayapura a participé activement à un événement organisé par la police de la capitale de la province (Jayapura) et a fait un exposé pour présenter PBI. Cet événement a été considéré comme une bonne opportunité pour élargir l'audience de PBI dans le milieu de la police et sensibiliser les officiers de police au respect des droits de l'Homme. Équipe de Wamena L'équipe PBI de Wamena a pour objectif d'assurer une présence protectrice dans la région des « Hautes terres du centre » en renforçant les aptitudes des militants locaux de la paix. Bien intégrée dans le tissu associatif local, l'équipe travaille en partenariat avec des personnalités et des organisations dans des activités pour promouvoir la paix et des sessions de formation. L'équipe a été très active pendant le premier semestre. Le climat dans la région (sur le plan de la sécurité) étant particulièrement tendu, l'équipe a dû assurer de nombreux accompagnements protecteurs, des déplacements pour rendre sa présence plus visible, la collecte d'informations et leur analyse. En février elle s'est rendue à Napua (son premier déplacement officiel dans cette région) où, dans un premier temps, les forces de sécurité ne lui ont pas permis d'entrer. Après bien des négociations sur place et auprès d'autorités supérieures, l'équipe a pu retourner à Napua et mener à bien la mission qu'elle s'était fixée. L'équipe s'est également rendu à Ibele et Kurima. Impact et perspectives Équipe de Jakarta C'était important d'être présent au moment où se préparait la campagne électorale : la plupart des personnes rencontrées étaient enthousiastes à l'idée de pouvoir exercer leurs droits politiques (il y avait six partis en présence) mais, en même temps, regrettaient que le processus électoral soit si confus et qu'une partie importante de la population ne dispose pas de la culture démocratique lui permettant de comprendre les enjeux de cette élection. Équipe de Jayapura SKP a reconnu que la présence de PBI était bénéfique, dans une certaine mesure, mais souhaite que l'équipe renouvèle ses visites plus fréquemment (tous les 3 mois). Une visite 14 Organisation d’assistance juridique, de recherche et de développement en Papouasie occidentale 18 serait souhaitable dès la mi-avril (après les élections) au moment où est prévu une rencontre devant marquer la réconciliation du Préfet avec SKP. Les membres de BUK ont exprimé leur reconnaissance à l'équipe de PBI, disant que, le moment de leur accompagnement a été le seul pendant lequel ils se sont sentis en sécurité et sont arrivés à dormir. Équipe de Wamena Faisant partie des rares organisations internationales présentes sur place à plein temps et pour un long terme, PBI reçoit des témoignages des communautés locales attestant que sa présence a un impact positif sur la sécurité des populations. Il est dit que depuis que PBI est présent dans la région, les autorités traitent la population civile avec un respect croissant. Indicateurs Accompagnements Organisation Nombre BUK 2 SKP 1 JAPH&HAM 1 "Missions exploratoires", visites dans les autres régions Lieu Nombre objectif Merauke Nabire Manokawri 1 1 1 - donner de la visibilité aux partenaires - rencontrer les bénéficiaires - Rencontrer les autorités locales Aceh 1 Suivi après le retrait de PBI Projet Népal Activités et résultats Accompagnement protecteur et présence protectrice internationale Au printemps 2009, PBI Népal a ouvert au Teraï une équipe de terrain à Gulariya, dans le district de Bardiya (région centre ouest) en réponse à l'instabilité grandissante et au manque de sécurité des membres de la société civile. Ce déploiement s'est fait après un investissement considérable en temps, en efforts et en ressources pour analyser les besoins, estimer la sécurité, planifier un budget et une stratégie à long terme. Bien que PBI ait travaillé périodiquement dans la région depuis 2005, les bénéfices d'une présence constante dans le Teraï sont déjà apparents, avec 3 nouvelles demandes d'accompagnement et des relations plus fortes avec les partenaires actuels, qui demandent de plus en plus d'accompagnements à PBI et affirment se sentir plus en sécurité grâce à cette présence. 19 PBI a accepté un nouveau partenaire, la DAFUO15, en mai 2009, et pris en charge de 2 nouveaux accompagnements de défenseurs indépendants des droits de l’Homme. Accompagnement à Advocacy Forum (AF) PBI Népal assure un accompagnement protecteur au collectif d'avocats AF depuis 2006. AF enquête sur différents cas de violations des droits de l’Homme, tente d'obtenir justice, lutte contre l'impunité et visite des centres de détention pour contester les emprisonnements illégaux, rapporter les cas de torture et assurer un traitement correct des détenus. En 2009, PBI Népal a effectué les accompagnements de AF : - dans les multiples déplacements à Gulariya où les membres d'AF ont dénoncé des cas de violations des droits de l’Homme ; - à Kapilvastu (région ouest), où AF a des difficultés à rencontrer les détenus ; - à Morang, où AF a collecté des informations concernant 14 défenseurs des droits des femmes battus par la Police pendant une manifestation publique ; - à Banke, où AF a déposé des demandes pour forcer la police à enquêter sur les cas d'exécutions extrajudiciaires et de disparitions ; - dans les différents déplacements à Nepalgunj (région centre ouest), où les membres d'AF ont reçu des menaces relatives à leur travail sur un cas haut profil d'une exécution extrajudiciaire ; - à Biratnagar (région est), où les membres d'AF sont menacés par rapport à leurs efforts pour arrêter la torture dans les centres de détention. Accompagnement du comité des victimes de conflit (CVC)16 PBI Népal accompagne depuis 2007 CVC, une organisation des victimes de tous les auteurs du conflit, basée dans le centre ouest du Népal. Durant cette période, PBI Népal a effectué les accompagnements de CVC à Banke et Bardiya, durant le mois de janvier, suite aux tensions et à la peur causées par la diffusion d'un rapport du bureau du Haut commissaire des droits de l’Homme concernant les disparitions survenues pendant le conflit et durant l'assemblée générale de CVC ; et où CVC se prépare également à intenter un procès concernant des cas emblématiques de disparitions commises par les maoïstes et l'Etat pendant le conflit. Accompagnement de la DAFUO La DAFUO travaille pour les droits de l’Homme des communautés marginales, et en particulier le droit des femmes. Elle est dirigée par et pour les femmes Dalits avec pour but de lutter contre les discriminations, améliorer leur statut économique et social et améliorer leur accès aux droits constitutionnels. Les membres de la DAFUO ont reçu des menaces et intimidations de la part des familles et des communautés des auteurs de discriminations à cause de leur travail sur des cas culturels très sensibles (viols, violences domestiques, concernant parfois des personnes influentes). Elles sont intimidées par les leaders de la communauté locale et subissent des pressions des partis politiques particulièrement lorsque le coupable est affilié à un parti politique. Aussi bien au niveau local qu'au niveau du district, les autorités et la police ne soutiennent pas le travail de la DAFUO et ne soutiennent pas leurs tentatives de procès, particulièrement dans les cas où le personnel de la police ou de l'armée est impliqué. PBI Népal a approuvé la demande formelle de l'accompagnement de la DAFUO en mai 2009. Demandes individuelles A la mi Janvier 2009, PBI a reçu une nouvelle demande d'accompagnement à court terme de Kokila Dhakal, une reporter de la radio de Jhapa, membre du comité de l'alliance nationale 15 Dalit Feminist Uplift Organization, organisation népalaise non gouvernementale indépendante créée par des femmes Dalits en 1997 à Gulariya, dans le district de Bardiya. 16 Conflict Victims Committee 20 des défenseurs des droits des femmes à Ilam. Elle a reçu des appels de menace suite à ses rapports sur les groupes de Limbuwan qui perçoivent des taxes routières illégales le long de la route de Mechi. Elle a de plus en plus peur après le meurtre de la reporter Uma Singh en janvier, et a choisi de se déplacer à Kathmandu. PBI a accepté sa demande de la raccompagner à Ilam et de rencontrer les autorités locales, pour garantir sa sécurité. En novembre, l’OHCHR a demandé à PBI de protéger le DDH Jai Kishor Labh, qui subit des menaces de mort de la part de la police. Son plus jeune fils, Rajeev a été emprisonné deux fois par la police népalaise et maltraité durant sa détention. Pendant sa détention, la police a menacé la vie de son père. La maltraitance et les menaces proférées sont apparemment liées aux activités pour la paix de la famille, qui milite depuis plus de 6 ans pour obtenir justice dans l'affaire de la disparition forcée, en octobre 2003, de leur fils aîné Sanjeev Kumar Karna, commise probablement par les forces de sécurité de l'Etat. En octobre 2009, Human Rights Watch et Advocacy Forum ont diffusé un rapport dénonçant l’absence d’investigation sur le cas de Sanjeev Kumar Karma comme un exemple de l'impunité persistante face aux violations des droits de l’Homme au Népal. Ils y ont nommé les hauts fonctionnaires comme personnes à interroger. Le 19 novembre, PBI a assisté Jai Kishor Labh et Rajeev alors qu'ils fuyaient dans un autre district pour leur sécurité, et a assuré leur accompagnement durant le mois de janvier. Suivi et observation PBI Népal défend la liberté d'expression et la loi en travaillant avec les organisations locales de défense des droits de l’Homme telle que HURON, et le bureau du Haut commissaire des droits de l’Homme aux Nations unies afin d'assurer une présence internationale pendant les protestations et manifestations de rue. Le but est de décourager l'usage excessif de la force et de rappeler aux autorités leur obligation de maintenir leurs engagements pour le respect des droits de l’Homme. PBI Népal a accompagné : - 3 manifestations distinctes organisées par l'importante communauté d'exilés tibétains - 1 protestation à Gulariya en mars 2009, organisée par le CVC pour mettre l'accent sur les droits des victimes. - 1 manifestation menée par HURON et d’autres ONG népalaises appelant à la ratification du statut de Rome. - 1 manifestation organisée par WOREC (Centre de réhabilitation pour les femmes) et d’autres organisations de femmes en réponse lynchage de 14 défenseurs des droits des femmes en avril. Les 12 et 13 Novembre, PBI a effectué une mission d’observation internationale sur les manifestations de Maoïstes à Singha Durbar. Indicateurs De par la géographie du Népal et la nature du travail de nos partenaires, beaucoup de nos accompagnements se sont déroulés sur plusieurs jours. Accompagnements Organisation ou individus Nombre Jiman Basnet, avocat de DDH et journaliste Appels téléphoniques de sécurité 3 fois par accompagné en 2007 et de nouveau en 2009 semaine pendant les premiers mois de 2009. pour son retour au Népal après un exil prolongé pour sa sécurité. Advocacy Forum (AF) (depuis 2006) Accompagnements = 21 demandes Jours d’accompagnement = 47 21 Réunions de planification et d’analyse du risque = 53 Conflict Victims Committee (CVC) depuis 2007 Accompagnements = 7 demandes Jours d’accompagnement = 32 Réunions de planification et d’analyse du risque = 22 DAFUO depuis mai 2009 Accompagnement = 1 Jour d’accompagnement = 1 Réunions de planification et d’analyse du risque =7 Kokila Dhakal (femme reporter) en janvier 2009 1 accompagnement à court-terme sur 2 jours pour son retour à Ilam (après un retrait à Katmandou pour sa sécurité) et pour rencontrer les autorités locales. Jai Kishor Labh Accompagnement = 1 1 demande à haut risque qui a impliqué un accompagnement 24h/24 à Janakpur (où ils résident) puis à Katmandou pour leur évacuation. Jours d’accompagnement = 36 Total Accompagnements = 30 Jours d’accompagnement = 128 Réunions avec les partenaires = 82 2.2- Activité de formation des défenseurs des droits de l’Homme à la transformation et à la résolution non-violente des conflits (transfert de compétences, renforcement des capacités) Sri Lanka Activités et résultats Développement de réseaux sociaux : Faciliter la mise en relation régulière du réseau « Early Warning and Information Network » (Réseau Communautaire d'Alerte Rapide et d’Information ) avec « Organisation for Coordinating Peace and Coexistence » (OCPC : Organisation de Coordination de la Paix et de Coexistence). Tout au long du projet, l’équipe Valaichchenai de NP a fourni un support technique et un espace de travail permanent aux organisations de Coordination de la Paix et de Coexistence (OCPC). NP a initié un réseau local d’alerte rapide et de communication inter-communautaire de 30 organisations à base communautaire (CBO) afin de planifier et de développer des activités pour traiter des besoins de la communauté en termes de sécurité. L’espace de travail était mis à disposition tous les jours. Le réseau comprend approximativement 100 personnes que l’on peut appeler rapidement pour aider à atténuer de possibles situations violentes lorsqu’elles se présentent. L’OCPC a systématiquement facilité une communication juste entre et au sein des communautés. Un exemple particulièrement notable de la manière dont le réseau est utilisé s’est produit en mai, lorsque de multiples incidents violents éclatèrent entre les communautés 22 tamoules et musulmanes à Valaichchenai, à la suite de l’enrôlement de deux musulmans. Des commerçants tamoules et musulmans de l’Association des syndicat de Valaichchenai demandèrent à NP de tenir une réunion où ils pourraient discuter des stratégies de prévention de la violence communautaire, sur le marché principal situé à mi-chemin entre les deux communautés. Durant la réunion, les participants se sont mis d’accord pour publier un appel au gouvernement afin d’augmenter les patrouilles et d’établir une présence permanente de la police et des forces de sécurité. NP Sri Lanka a aidé à écrire la lettre à cet effet et a accompagné les leaders de la société civile dans la livraison de cette lettre et dans l’engagement d’un dialogue avec les forces de sécurité locales et les autorités de police. Offrir un espace sûr pour le dialogue: En permettant aux réseaux des organisations de la population locale (« grassroots ») tamoules et musulmanes de pouvoir utiliser les infrastructures de l’organisation pour pouvoir travailler ensemble et surmonter les différences d’ethnies. Durant le projet, les équipes de NP ont pu rassembler les communautés, et particulièrement les communautés tamoules et musulmans, à 64 reprises au minimum. NP a arrangé des espaces sûrs de discussion sur la paix et les problématiques de droits de l’homme pour que les acteurs locaux puissent interagir en toute sécurité afin de combiner leurs efforts. Pour ce faire, des relations avec les leaders religieux et communautaires clés ont été établies et renforcées afin de soutenir leurs initiatives concernant la paix, les droits de l’homme et la sécurité. Les activités de l’OCPC ont également fourni un espace de discussion sécurisé pour le dialogue entre les organisations de la population locale tamoules et musulmanes. En juin, l’équipe à Valaichchenai a tenu de nombreuses réunions avec les réseaux des organisations tamoules et musulmanes et a aidé l’un de leurs comités de coordination à accéder avec succès au soutien financier d’un bailleur de fonds international. Tandis que des projets individuels se réalisaient, plus d’individus et de communautés y ont vu des possibilités d’action conjointes et ont continué à se rassembler afin de travailler sur ces questions. A Trincomalee, NP Sri Lanka a aidé des comités pour la paix à planifier de petites initiatives sur la paix, l’harmonie et la justice. Les comités pour la paix ont travaillé à la planification d’évènements qui rassemblent les trois communautés à Trincomalee. Des leaders religieux de différentes communautés, des représentants officiels du gouvernement et le département de l’éducation et du commerce ont tous assisté à ces rassemblements. Tous les acteurs ont eu l’opportunité de se rencontrer et d’interagir les uns avec les autres, ainsi que de construire des relations qui ont mené à une plus grande collaboration sur les questions de protection dans le futur. Renforcer la capacité d'action de la société civile : Aider les leaders de la communauté à se livrer à une activité de cartographie pour les aider à évaluer leurs besoins de protection et de ressources, sans oublier l'identification et le renforcement des mécanismes communautaires et des ressources. Le projet a été mené en partenariat avec des militants sri lankais, des leaders de la société civile sri lankaise et d’autres acteurs locaux. NP a soutenu un certain nombre de CBO qui travaillent sur les questions de sûreté et de sécurité au sein de leurs communautés. Avec le soutien des équipes terrain de NP, des groupes tels que l’OCPC à Valaichchenai ont été capables de s’accroître et de travailler au sein des communautés tamoules et musulmanes afin de promouvoir la confiance intercommunautaire, et ainsi, d’augmenter la sécurité de toutes les parties. Des communications régulières entre les acteurs concernés et les organisations partenaires de NP ont augmenté leur participation aux réunions communautaires. Comme mentionné ci-dessus, un des résultats fut la formation de l’OCPC à base communautaire, maintenant son propre système d’alerte rapide avec l’aide de NP et apportant des services liés à la protection aux communautés reculées. 23 En impliquant les autorités et les mécanismes locaux et en encourageant les familles à approcher ces autorités, NP Sri Lanka a augmenté l’accès des individus et des communautés aux services locaux ainsi que leur habilité à chercher réparation pour les violations de droits de l’Homme. Les famille touchées ont gagné en confiance afin d’approcher, seules, les autorités locales dans le futur. Parce qu’elles seront capables d’accéder aux services, elles auront augmenté leur liberté de mouvement, ce qui permettra aux familles de bénéficier de services essentiels tels que les soins de santé, de visiter leurs proches et même de déménager si nécessaire. Elles garderont également leur propriété foncière et les questions de droits de l’Homme et de sécurité pourront très certainement être traitées. Faciliter la réunion des acteurs de l'ensemble des minorités ethniques, religieuses ou de la communauté, y compris en facilitant l’accueil du seul et unique moine bouddhiste de Batti Ville, pour entrer en conversations avec les hindous et les chefs religieux musulmans des environs. Durant le projet, NP a organisé plus de 92 réunions de communautés avec des acteurs variés afin de leur permettre de se rassembler et de traiter des questions de sécurité et de travailler ensemble à la recherche de solutions aux problèmes tels que les menaces à l’encontre des enfants et des familles. NP a continué à rencontrer les leaders religieux et locaux afin de suivre la situation en termes de sécurité. Toutes les équipes de NP ont travaillé avec des leaders religieux hindous, chrétiens et musulmans dans leurs villes et quartiers tout au long du projet. Comme NP Sri Lanka a aidé les leaders religieux et communautaires à mener à bien leurs activités, ils se sont sentis plus en sécurité pour continuer leur travail inter-religieux et intercommunautaire. La liaison des organisations et des structures locales à Batticaloa a débouché sur la formation d’un réseau de protection communautaire. A Jaffna, des organisations locales ont amélioré l’accès aux ressources ce qui pourrait améliorer leur situation en termes de sécurité. A Batticaloa et Jaffna, ces activités ont abouti à une coordination améliorée entre le gouvernement local, la société civile et les acteurs du CBO pour qu’ils puissent surveiller de manière indépendante la situation en termes de sécurité et traiter des questions de protection. Sensibilisation aux droits de l’Homme: la participation active à la campagne contre l'utilisation d'enfants soldats appelés "Bring Back the Child" Afin d’attirer l’attention dans les zones reculées et à risques sur les services disponibles pour que les enfants soient relâchés d’un groupe illégal, NP a soutenu la campagne « Bring Back the Child », lancée par l’UNICEF et le gouvernement du Sri Lanka en janvier 2009. Plus précisément, NP a organisé 7 réunions pour les partenaires locaux, pour les informer sur la campagne et les possibilités de réintégration et de promotion qui s’y rattachent. NP a aussi distribué des brochures concernant la campagne à de nombreuses communautés et aux leaders communautaires qui avaient déjà démontré un intérêt à participer à la campagne dans des zones reculées à travers la région de Batticaloa. NP Sri Lanka a amélioré la connaissance des familles et des partenaires locaux sur les moyens d’adresser les 1612 violations de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU à travers son soutien à la campagne « Bring back the Child » de l’UNICEF et du gouvernement sri lankais, et a accru leur confiance afin de reporter des cas de violations et de défendre leurs enfants en public sans peur de répercussions. De plus, ils ont accru leur connaissance sur la manière de réintégrer et de gérer le retour des anciens enfants-soldats. 24 Impact et perspectives Des institutions telles que YMCA et l’OCPC ont acquis l’expérience et la confiance nécessaires pour traiter directement avec les autorités afin de se défendre eux-mêmes et de défendre leurs communautés. 18 organisations tamoules et musulmanes se sont réunies dans le bureau de NP pour décider de poursuivre l’apprentissage de la langue cingalaise et anglaise afin de pouvoir mieux communiquer malgré leurs différences. 153 réunions coordonnées avec un grand nombre de parties concernées ont été organisées pour soutenir et faciliter les réseaux nécessaires et construire des relations de confiance au niveau local, et renforcer la sensibilisation et le plaidoyer auprès des autres acteurs. Philippines Activités et résultats Développement des capacités des DDH En partenariat avec le groupe "G7 - Espace pour la Zone de Paix » (« Space for Peace Zone »), NP a soutenu de nombreux séminaires d'orientation sur les droits de l'Homme, le Droit international des droits humains et les principes directeurs pour les personnes déplacées. NP a d’abord soutenu un séminaire d’orientation à General Santos en août et a coordonné ensuite la reprise du programme de Ginapalataka (G7) Inc, sur la formation des formateurs à Tapudok, Bualan, pamalian, Sililk et Kulambog. Le séminaire était une reprise, axée sur les droits de l’Homme et sur la communauté, du séminaire de General Santos et les participants des cinq barangays devaient l’animer en tant que formateurs et apporter leur contribution à la communauté concernant les droits de l’Homme. Le but principal du projet était de créer un noyau dur de leaders à base communautaire qui peuvent de manière volontaire apporter des réponses effectives sur la gestion des risques et sur les cas d’abus et de violations des droits de l’Homme. Le programme était destiné à rendre la communauté capable de former un mécanisme de contrôle des droits de l’Homme conscient et basé sur la communauté dans leurs barangays. Fort de cet objectif, le programme a adopté une approche participative et, à l’intérieur de ce cadre, le programme a été conçu comme un outil fournissant l’opportunité et l’espace nécessaire afin que les participants produisent leurs propres stratégies et sélectionnent leurs dirigeants responsables au sein des barangays. Grâce au séminaire « G7 – Espace pour la Zone de Paix », chaque barangay a pu identifier 4620 leaders de leurs sites respectifs. Au total, des cinq séminaires, environ 40 participants comprenant des représentants officiels des barangays, le dirigeant du barangay, des leaders religieux, des professeurs ainsi qu’un groupe de femmes et de jeunes ont pu participer. Les groupes en question ont pu obtenir des informations sur les instruments et les procédures établies pour la protection des droits de l’Homme au niveau local et ont pris conscience de la nécessité d’apprendre. Dans le même temps, l’équipe a pu rassembler des informations afin d’évaluer la situation sur le terrain en termes de violations de droits de l’Homme à partir de l’expérience d’une communauté. Rapport sur les violations des droits de l’Homme NP a reçu des rapports de différents types de cas de violations des droits de l'Homme, (du centre de Mindanao et Basilan / Sulu). Ces rapports ont pu être partagés et exploités avec différents groupes et organismes. NP a travaillé étroitement avec les partenaires locaux et les travailleurs des droits de l’Homme afin de documenter et de traiter les cas de violations de 25 droits de l’Homme et les cas partagés/rapportés par diverses organisations nationales et internationales ainsi que par des groupes de droits humains. Les équipes de NP ont documenté divers cas de violations de droits de l’Homme allant d’assassinats, arrestations illégales, harcèlement, menaces aux incendies de propriétés, etc. Dans certains cas, les équipes de NP ont accompagné les familles des victimes et ont maintenu une présence dans leurs zones respectives. Des douzaines de familles et de personnes ont pu utiliser NP afin de partager des informations et demander de l’aide dans la déposition de leur plainte pour violations de droits de l’Homme. L’assistance de NP a permis aux organisations partenaires de porter des cas spécifiques devant les autorités appropriées et de partager ces informations avec les acteurs nationaux et internationaux concernés. Ce partage d’informations et de ressources entre NP et les organisations locales, les personnes et les familles travaillant sur les violations ont permis à toutes ces plaintes d’être déposées et aux victimes d’être protégées, même pour des cas déposés à des moments extrêmement sensibles. Concernant un cas, en novembre 2009, NP a fait une demande immédiate afin d’emmener des victimes de Maguindanao rapporter des violations commises à leur encontre aux autorités de l’état. Ceci a été fait sans aucun incident. Formations NP a travaillé étroitement avec les organisations partenaires et a fourni des formations en droits de l’Homme au travers de moyens formels et informels à plus de 220 travailleurs des droits de l’Homme à base communautaire. Ceci comprenait une « formation sur les structures des droits de l’Homme à base communautaire » (« Human Rights Community Based Structures Training ») qui comptait 20 participants sur un jour avec pour but d’informer la société civile sur les principes de construction de réseau et sur la manière dont ces structures peuvent devenir un atout pour garantir de bons mécanismes de relai dans la région. En collaboration avec le Consortium de la société civile de Bangsamoro (CBCS), NP a développé un atelier droits de l’Homme dans la municipalité de Tipo Tipo avec la participation de différents militants des droits de l’Homme locaux. Les formations ont été une ressource précieuse pour les travailleurs des droits de l’Homme locaux puisque leur connaissance de ces questions s’est accrue et que plus de personnes ont pris conscience des problématiques de droits de l’Homme à Mindanao. Il y a maintenant plus de personnel formé au sein des organisations et des communautés locales traitant des droits de l’Homme capable de gérer et d’évaluer efficacement les situations où les droits de l’Homme sont violés et où ils peuvent être améliorés. Ceci aidera à augmenter le volume d‘informations impliquant différents types de violations qui sont rapportées et sur lesquelles les organisations locales peuvent de concentrer. Création des synergies Au début de l’année, NP a invité les représentants de la Commission des droits de l'Homme (du bureau de Zamboanaga) afin d’établir un lien avec la communauté locale de travailleurs/défenseurs des droits de l'Homme. Les équipes de NP, en collaboration avec le bureau principal de Cotabato City, ont également organisé des rencontres de protection à l’intérieur des zones critiques et ont élaboré des stratégies communes afin de soutenir les initiatives des organisations de la société civile locale. De plus, NP a organisé plusieurs diners entre des ONG internationales, des organisations intergouvernementales et des délégations de diplomates en visite afin de discuter des questions de sécurité et de droits de l’Homme dans les zones du centre de Mindanao affectées par le conflit. Des groupes se sont formés entre les travailleurs des droits de l’Homme et des représentants du bureau de la Commission des droits de l’Homme à Zamboanga afin de documenter et de surveiller les cas de violations des droits de l’Homme avec les partenaires locaux. Ceci a 26 radicalement augmenté la capacité des organisations locales à opérer avec les autres dans la région et par conséquent, les cas documentés violations de droits de l’Homme. Grâce aux réunions à Cotabato City, civile locale devient plus organisée afin de produire des résultats activités respectives. efficacement les unes et les évaluations des l’activité de la société qui complètent leurs Développement des réseaux Au début de l’année, l’équipe NP du centre de Mindanao, avec ses partenaires locaux, a encouragé les dirigeants communautaires de différents Barangays, des municipalités de Datu Piang et de Midsayap à participer à une série de réunions pour organiser formellement les communautés et établir des liens avec la base pour renforcer le partage de l'information. A la demande de diverses ONG internationales, NP a endossé le rôle de coordinateur afin de réorganiser le réseau d’ONG internationales des Philippines (PINGON) basé à Catabato City. NP a organisé et animé deux réunions à ce sujet afin d’améliorer les niveaux de coordination et de soutien parmi les ONG internationales qui opèrent à Maguindanao, Cotabato et au nord de Cotabato. Le rôle de NP dans la coordination du réseau PINGON à Mindanao a permis d’établir plus de relations entre ONG internationales sur l’île. Impact et perspectives Un module de formation a été conçu en collaboration avec un partenaire local (Tipo Tipo). Des clusters ont été formés entre les DDH et les représentants de la Commission des droits de l'Homme du bureau de Zamboanga pour documenter et surveiller les cas de violations des droits de l'Homme avec les partenaires locaux. Un poste de surveillance de la paix a été mis en place dans le domaine de Rangaban, pour renforcer les actions des acteurs locaux. Indonésie Activités et résultats Dans le courant du premier semestre 2009, l'équipe de Jakarta a travaillé de près avec les ONG locales, clientes et partenaires, pour réfléchir à l'opportunité d'organiser des ateliers de formation à la sécurité. Il a été conclu que c'était un élément important de la construction d'une société civile efficace. PBI travaille à proposer ces formations en lien avec Protection Internationale et Impartiale et a investi dans la traduction en Indonésien Bahasa du Manuel de Sécurité pour les DDH édité par Protection International. Cette activité sera poursuivie en 2010. L'équipe reste en contact avec Protection Internationale en vue d'organiser des ateliers de formation à la sécurité pour les défenseurs, et d'ouvrir une antenne en Indonésie. Ces projets ont été provisoirement suspendus : PBI Indonésie doit étudier dans quelle mesure elle dispose de ressources financières et humaines suffisantes pour mener à bien ces projets. L'équipe de Jakarta continue d'assister les clients de PBI basés en Papouasie lorsqu'ils viennent à Jakarta, en les accompagnant physiquement, les appelant au téléphone, organisant des rendez-vous. Pendant le second semestre l'équipe a ainsi contribué à organiser plusieurs rencontres entre Emanuel Goo (de Nabire, Papouasie) et des ambassades, des ONG nationales et internationales. 27 L'une des principales difficultés que rencontrent les ONG locales est de trouver des financements pour faciliter leur travail. Beaucoup de défenseurs travaillent sans (ou avec une très faible) rémunération et prennent des risques économiques pour leur famille. L'équipe a donc travaillé à leur faire rencontrer d'éventuels bailleurs, et à préparer leurs demandes de financement. Bien que des fonds soient disponibles, peu d'ONG locales ont la capacité d'y accéder, et de faire preuve d'une gestion financière efficace. PBI s'efforce de remédier à ces insuffisances, tout en restant dans le cadre de son mandat. En février, l'équipe de Wamena a coordonné l'organisation d'un atelier de formation à la gestion financière des associations. Ce projet est né du constat que les organisations locales, lorsqu'elles avaient voulu travailler sur un projet commun (organisation de la Journée Internationale de la Paix) avaient vécu des situations conflictuelles à propos de la gestion financière. En offrant cet outil aux organisations de la société civile, PBI leur permet d'agir et de se développer. Le but de cet atelier était également d'encourager les organisations locales à participer à d'autres formations, comme celles sur la résolution non-violente des conflits et la gestion des relations sociales et politiques. En collaboration avec son partenaire Sanggar Seni l'équipe a coordonné des spectacles de « danses pour la paix ». L'objectif est d'inclure cette activité de danse dans les diverses manifestations visant à promouvoir la paix : cet aspect très ancré dans la culture papoue peut faciliter la gestion des tensions entre tribus autochtones, ou entre les autochtones et les migrants indonésiens. Les Papous redoutent que leur culture disparaisse, aussi, prendre en compte ces aspects culturels est un élément important de l'éducation à la paix. L'équipe poursuit également avec succès ses activités de débat et d'éducation à la paix, à partir de la projection de films. C'est un bon moyen pour des « facilitateurs » locaux d'acquérir de l'expérience. Le premier spectacle de « danses pour la paix » organisé par Sanggar Seni et accueilli par une troupe de Muliama a réuni des artistes venus de différentes régions de Papouasie dans un village traditionnel de la vallée de Balim. La musique et la danse étaient de très bonne qualité et contenaient des messages de résolution pacifique des conflits. Une autre manifestation a réuni des danseurs de Assolokobal, Kelila et Suroba, dans le village de Suroba. Pour beaucoup de participants, c'était la première fois qu'ils pouvaient se rendre dans cette région, regarder les performances des uns et des autres, se rencontrer, rire, applaudir et danser ensemble. PBI a profité de cette manifestation pour animer deux ateliers d'éducation active à la paix, un pour les adultes, l'autre pour les enfants. PBI va maintenir sa présence en Indonésie aussi longtemps que la situation nécessite une présence proactive internationale. PBI va continuer à travailler de façon à donner pouvoir et aptitudes à la société civile évitant au maximum le risque de créer une dépendance. PBI travaille actuellement à une évaluation et envisage de modifier son mode d'intervention à Jakarta : il serait proposé de réduire le nombre d'internationaux à Jakarta et de confier plus de tâches à des nationaux, comme le plaidoyer, la communication, la stratégie. En réponse aux demandes de ses clients, PBI envisage de développer son programme d'éducation active à la paix à Nabire en Papouasie et à Flores. En outre, PBI va mener une étude de faisabilité en vue d'installer, comme l'a demandé LP3BH, une équipe permanente à Manokwari. Consciente de la nécessité d'envisager la fonction de « protection » de façon globale, PBI Indonésie s'investit de plus en plus dans le développement des aptitudes citoyennes et la bonne gouvernance. PBI souhaite également – en partenariat avec KomnasHam et d'autres organisations indonésiennes de défense des droits de l'Homme – promouvoir les liens entre les petites associations de terrain et ces institutions d'envergure nationale. 28 Indicateurs Ateliers de formation aux bénéficiaires et partenaires Dates Nombre/Objectif Décembre 2009 1 atelier (150 villageois) Sujet Violence domestique, discussion et projection de film Septembre 1 atelier présenté par PBI sur le contexte de Peace building protection des DDH. Socialisation sur PBI pour une large audience et pour la conscientisation des droits des Papous par les membres de la police. 21 septembre Journée internationale de la paix : activités de Socialisation sur la paix socialisation sur la paix, dans les principaux marchés à Wamena afin de toucher des personnes souvent laissées en dehors des activités plus officielles de cette Journée. (vendeurs de légumes, les enfants qui appellent les taxis, les conducteurs de taxi vélos, etc.). Août Concours de dessin pour la paix avec des enfants Implication des jeunes de maternelle et primaire de Wamena (4 à 12 générations sur la paix et la ans): Cette activité a été organisée à la maison de non-violence PBI avec 15 enfants. Concours de Football avec des enfants des rues : l'objectif était de leur permettre de participer à une activité sportive sur laquelle une importante communication sur le fair play et le respect a été délivrée (40 enfants / ados) 20 mai Présentation du programme d'éducation à la paix Projection de film avec Gladi de PBI. Éveiller les consciences sur les cultures Rohani locales auprès des enfants et leur rôle dans la construction de la paix. 21 mars - Soutenir le renforcement de la société civile Danses pour la paix locale en luttant contre la violence culturelle et en valorisant la dignité culturelle des populations autochtones - Promouvoir le respect mutuel entre les différents groupes culturels (avec les groupes de la transmigrasi et entre groupes indigènes papous) - Manifester une présence internationale et faire connaître l'accompagnement protecteur dans des zones rurales isolées autour de Wamena comme à Muliama qui a accueilli ces danses de la paix et où il y a eu des heurts entre forces de sécurité et communautés locales. 29 14 février En collaboration avec YSBA Discussion sur la paix Objectif : Renforcer les capacités d'organisation et de facilitation de ce partenaire auprès des acteurs et de la population locale. 23-24 février Renforcer les partenaires, les bénéficiaires et Atelier finances ONG locaux dans leur gestion financière, dans la recherche de financements. Népal Activités et résultats Le 30 mars 2009, un atelier de formations a été mis en place par Advocacy Forum à destination des volontaires, bénéficiaires et partenaires. L’atelier portait sur les mécanismes nationaux de protection au Népal et la ratification du protocole optionnel sur la convention contre la torture. Cet atelier d’une journée a regroupé 20 personnes. Les équipes de PBI Népal ont contribué aux leçons apprises sur le discours global de construction de la paix au Népal, des principes de la non-violence et de la protection des droits de l’Homme. 2.3- Réalisation et appropriation de nouveaux supports pour la défense des DDH: réalisation d'un documentaire et ateliers vidéos Guatemala Activité et résultats Outil / Publication de manuel Le Collectif Guatemala a piloté, en partenariat avec les comités de solidarité qui composent la CAIG, la rédaction, la mise en page et la publication d'un dossier sur les droits sociaux et culturels et les droits indigènes au Guatemala : "Spoliation des ressources naturelles au Guatemala : Territoires indigènes et démocratie sous pression". Ce manuel est un outil de plaidoyer destiné aux organisations de la société civile guatémaltèques et internationales. Ateliers17 L’objectif principal de ces ateliers est de permettre un développement des capacités de communication des organisations de base guatémaltèques à travers des productions audiovisuelles faîtes par des femmes et hommes issues de ces communautés et/ou organisations. Lors de ces ateliers, les participants apprennent toutes les étapes de la production audiovisuelle et ont pour mission de réaliser un reportage. 17 Pour cette évaluation, nous comptabiliserons aussi l’atelier d’édition réalisé en janvier 2010 (qui fait partie de la session 2009) et qui boucle le projet de l’année 1. L'agenda des participants et les autres activités du CG (notamment la tournée) ont amené à décaler ce dernier atelier de quelques semaines. 30 2009 - Suivis des ateliers 2008 : - Atelier vidéo (écriture de projet) pour le groupe des expérimentés réalisé à Solola en janvier. - Accompagnement technique pour la finalisation du projet personnel des participant(e)s du groupe de débutants et du groupe des expérimentés (activités réalisées dans les communautés respectives des différentes participant(e)s et participants et à Guatemala City) – Cet accompagnement a été réalisé entre février à juillet. - Présentation des reportages lors d’un festival de diffusion à Guatemala City, les 2 et 3 juillet. Ces diffusions ont permis aux réalisatrices et réalisateurs de nouer des contacts et partenariats. D’autre part, de nombreuses copies ont été réalisées et ont été vendues ou distribuées au public présent. Intégration de nouveaux participants en 2009 : 12 participantes et participants venant de 8 organisations sociales différentes - Ateliers 1 et 2 du groupe des débutants réalisés à Solola en décembre. - Rencontre entre l’ensemble des participant(e)s aux ateliers vidéos à Solola en décembre. Cette rencontre avait pour but de permettre à ces personnes de se connaître et de construire à terme un réseau de "communicateurs" sociaux communautaires. - Réunions de planification avec le groupe des expérimentés à Solola en décembre dans le but d’analyser leurs besoins et de leur dédier un atelier qui sera réalisé en mars 2010. - Atelier d’édition numéro 1, réalisé à Chimaltenango en janvier 2010 (première semaine) afin que chaque participant puisse apprendre les bases du montage et commencer à éditer son film. À noter que parallèlement aux cours techniques qui composent majoritairement ces ateliers, de nombreux espaces de discussion et de réunions ont été aménagés dans le but de développer un débat sur ce que doit être la communication alternative et son importance dans le contexte actuel de monopole de l’information. Enfin, l’équipe technique s’est réunie avant, pendant et après les ateliers dans le but d’évaluer les ateliers, les participants, de planifier les activités futures et évaluer, systématiser les méthodologies proposées et les possibles évolutions du projet. Parmi les initiatives lancées en 2009 pour la diffusion d’une production alternative et pour le mouvement social et communautaire, on peut mentionner les aspects suivants : - Création d’un catalogue des différents reportages réalisés (durée, contact, synopsis) - Création d’une page internet pour les "communicateurs" alternatifs et/ou communautaires où il sera possible de voir les vidéos réalisées par les communautaires et de voir le catalogue de films disponibles. - Réalisation de plus de documentaires en langues indigènes Mayas. En effet, nombre de personnes dans les communautés ne comprennent pas l’espagnol et il est important d’avoir une production en langues autochtones faite par les personnes elles-mêmes. - Création d’un réseau de communicatrices et communicateurs communautaires qui pourra réaliser des activités et développer des stratégies communes. Parallèlement à ces initiatives, la continuité des ateliers vidéo alimentera le renforcement et le développement du réseau et des initiatives. Enfin, le Collectif Guatemala, en partenariat avec des journalistes guatémaltèques, des organisations sociales et des communicateurs communautaires a monté un projet de diffusions communautaires des vidéos produites dans les ateliers. Ce projet de diffusion, qui va être mis en place en 2010 et 2011 est une initiative qui a pour but d’organiser des circuits de projection des vidéos réalisés lors des ateliers. Ces circuits auront lieu uniquement dans des zones rurales éloignées et qui ont peu accès à ce genre de travaux. Les reportages diffusés, parce qu’ils ont été réalisés par des personnes comme elles, aborderont des thématiques proches de leurs intérêts et dans certains cas dans leur langue maternelle. Ce projet de diffusion se traduit concrètement par 8 circuits de diffusion d’une semaine dans les villages guatémaltèques. Ces 31 « circuits » de diffusion constituent une nouvelle initiative concrète de démocratisation de l’accès de populations exclues, à des vidéos réalisées par des communicateurs alternatifs. Film En 2008, l’action avait été basée sur la construction de l’idée et des objectifs, la réalisation de l’investigation, la recherche de partenaires et de financements permettant la production d’un documentaire. L’année 2009 a été consacrée à la réalisation du documentaire, à son montage, à une première mouture de sous-titrage en français et à une première série de diffusion en Europe. L’année 2010 sera consacrée à la postproduction du documentaire (finition, colorisation, étalonnage), à son sous-titrage (français, anglais, allemand, flamand), à la réalisation de jaquettes, à la reproduction de copies DVD et à sa diffusion et distribution, en France, en Europe, Amérique du Nord et au Guatemala. L’année 2009 a donc permis au projet de prendre corps. L’accent a été mis sur la réalisation et le montage du documentaire. Même si des images avaient été prises en 2007 et 2008, la plupart des images qui composent ce documentaire ont été tournées dans la première moitié de l’année 2009. Le tournage a eu lieu principalement à San Miguel Ixtahuacan, dans le département de San Marcos, là où la compagnie Goldcorp exploite la mine Marlin. D’autres images ont été tournées à Guatemala City, à Vancouver, Canada (siège de la compagnie minière) mais aussi, dans d’autres communautés indigènes du pays. Le tournage a été effectué par le réalisateur Grégory Lassalle, accompagné en général d’un caméraman (Sergio Paredes, Elvis Vasquez ou Marcos Perez) et dans les cas où c’était possible, d’un ou d’une preneuse de son. La situation de sécurité (du matériel et des personnes) a amené cette équipe à se déplacer souvent en voiture et à demander l’appui des contacts et partenaires locaux afin de les accompagner lors des tournages. Entre mai et juin, la plupart du travail a été basé sur la recherche d’archives. À partir de juillet, l’équipe technique a commencé le travail de montage, d’édition du documentaire. Pendant 2 mois, le réalisateur a construit un « ours », c’est-à-dire un premier brouillon. En septembre, un technicien monteur est venu appuyer l’édition. Celle-ci a été conclue fin octobre. Entre temps, un technicien musical s’occupait de créer les musiques du film et une équipe de traducteurs commençait le sous-titrage du film en français. En début novembre, une première version du film était prête avec sous titrage en français. Cette version a servi de document de communication lors d’une tournée organisée par le Collectif Guatemala en novembre 2009. Impact et perspectives Ateliers Les ateliers vont plus loin qu’un simple renforcement de quelques organisations sociales mais doivent être compris comme un processus de démocratisation de la communication. Cela implique qu'il faut qu’il y ait également une stratégie démocratique de diffusion et une réelle utilisation des reportages réalisés. Dans un contexte national et mondial de monopole de la production de l’information et de sa diffusion, il est difficile d’occuper les espaces traditionnels de diffusion et il devient indispensable de développer des « routes » alternatives de diffusion. La réalisation d’un festival en juillet 2009 (pour la première fois) a été un premier pas dans ce sens. Il a été une plateforme pour que le public présent (surtout des membres d’organisations sociales) prenne conscience de l’utilité de ces reportages pour leur travail de sensibilisation et d’information dans les communautés. Des liens ont été noués, des contacts échangés et les reportages ont été utilisés par les ONG et les organisations de base. 32 Trois années d’expérience et une équipe de techniciens de qualité ont permis de développer une méthodologie qui fonctionne et qui débouche sur des résultats concrets en terme de productions audiovisuelles. De plus, les alliances tissées avec un nombre croissant d’organisations sociales ont permis l’introduction de nouvelles idées et facilités logistiques qui ont rendu plus efficaces encore les cours de vidéos. Une des activités que s’est fixée l’équipe technique lors de l’année 2010 est de systématiser les méthodologies utilisées dans les cours de scénario, de prise d’images et d’édition, dans le but de pouvoir reproduire l’expérience dans d’autres espaces et avec d’autres groupes. Cette systématisation, qui débouchera sur la rédaction d’un manuel, sera coécrite par les techniciens et par des « catalyseurs » d’information qui auront la mission de rédiger les processus de formation et leurs contenus. Parallèlement, le réseau de communicatrices et communicateurs sociaux grandit et la formalisation du réseau est en processus. La réalisation d’une réunion constitutive est prévue en mars 2010, ce qui permettra de commencer à réaliser des activités communes (mentionnées plus haut), de donner une personnalité juridique à ce réseau et aux journalistes communautaires. Certaines organisations et certains membres guatémaltèques de l’équipe technique envisagent de développer aussi les ateliers vidéo. La création d’une école de vidéo permettrait de continuer l’action des ateliers et de lui donner encore plus d’envergure et de capacité formatrice. Cette possibilité, qui doit être analysée et construite rigoureusement permettrait un retrait progressif du Collectif Guatemala de la coordination du projet et une appropriation par les acteurs locaux (organisations et journalistes) du processus de formation. Cette école de vidéo fonctionnerait toujours à partir de financements extérieurs, ce qui constituerait une limite en terme de pérennisation à long terme. Cela dit, les résultats de l’action, l’augmentation de la production communautaire, elle sera pérennisée par l’effet multiplicateur des ateliers réalisés depuis 3 ans. Cette école de vidéo possèderait un endroit « physique » constant. Cette volonté de développer le projet vidéo, qui est probable au vu des résultats positifs atteints jusqu’à présent, se fera à partir d’une série d’analyses et de réunions avec les différents acteurs et bénéficiaires du projet. Une décision sera prise en juin-juillet 2010 et les changements commenceront à prendre effets lors du début de la session 2010-2011. Film Le documentaire intitulé « Le business de l’or. Chronique d’un conflit annoncé. » peut être résumé de la manière suivante : « Depuis les accords de paix de 1996, le gouvernement guatémaltèque impulse l'arrivée de transnationales extractives sur les territoires indigènes. Cette politique viole les droits des populations autochtones qui s’organisent afin de défendre leurs territoires. Ce documentaire traite de la résistance communautaire contre les transnationales et les politiques néolibérales et d'un cas précis : la résistance de Crisanta Perez Bamaca et d’une partie de la population de San Miguel Ixtahuacán contre la compagnie minière canadienne: Goldcorp Inc. » Ce film est né de la volonté de journalistes français et guatémaltèques en partenariat avec des membres de communautés et/ou d’organisations indigènes de disposer d’un documentaire permettant de systématiser de manière graphique les problèmes relatifs au projet minier Marlin au Guatemala et les résistances indigènes contre ce projet et contre les transnationales minières en général. Le film dure 54’ (avec générique), ce qui lui permet d’avoir un format exploitable sur différentes chaînes et festivals. Lors de la tournée de novembre, le documentaire a été diffusé à 7 reprises et a principalement permis de présenter la situation et de lancer le débat lors de conférences avec les invités 33 guatémaltèques. Il a aussi été diffusé de manière autonome en salle (Cinéma Action Christine Paris) et lors d’un festival en Suisse (Festival FILMAR à Genève). Cette phase de diffusion a été alignée sur la tournée des défenseurs et a servi cet objectif. Outre ces diffusions en Europe, une autre activité importante en vue du début du cycle de présentation au Guatemala a été celle de validation du documentaire et de son contenu par les protagonistes de l’histoire qui y est racontée. Cet accord permet d’assurer l’appropriation du matériel par les acteurs qui apparaissent dans le documentaire. Cette validation s’est réalisée à travers une projection collective à San Miguel Ixtahuacan. Suite à la projection du documentaire, les personnes apparaissant dans le documentaire ont toutes prises la parole afin de notifier leur accord de diffusion du reportage et afin d’apporter leur avis sur la manière dont il est possible de diffuser ce documentaire. Une autre validation a été nécessaire avec des avocats du mouvement social. En effet, nombres des protagonistes du documentaire ont des problèmes judiciaires et il était important de s’assurer que ce film ne leur faisait pas prendre de risques juridiques et qu’il était pertinent d’un point de vue politique. En 2010, l’objectif est de terminer la production dans un premier temps et d'organiser la distribution du documentaire dans un deuxième temps. Au Guatemala, la stratégie de diffusion se fera à travers des circuits de diffusion, tant au niveau de la capitale, que dans les zones rurales guatémaltèques. Ces circuits se feront en collaboration avec des organisations sociales, de base, comme au niveau national, et dans des zones affectées par l’activité minière ou potentiellement affectées. Les organisations guatémaltèques ayant pour l’instant proposé d’être partenaires dans ces activités de diffusion sont l'Association « El Observador » et « ADISMI ». Cette phase durera de février à mai. Parallèlement, le documentaire sera remis aux organisations sociales qui en feront un usage propre de sensibilisation auprès de leurs partenaires communautaires. Au niveau international, la distribution se fera à travers des partenariats avec des ONG européennes et nord américaines et par la présentation du documentaire dans des festivals et auprès de chaînes de TV. Indicateurs Ateliers - 4 ateliers - 29 participants en 2009 dont 11 femmes et 20 organisations (Cf. liste en annexe) - 11 vidéos ont été achevées d’une durée moyenne de 15 minutes (Cf. liste en annexe) - 4 personnes dans l’équipe technique (formateurs) Film - 7 diffusions en Europe - une Moyenne de 70 personnes par diffusion (total de environ 500 personnes) - Film traduit en 2010 en 5 langues (Français, allemand, anglais, espagnol et flamand) - 10 ONG de 7 pays ont pour l’instant montré un intérêt afin d’utiliser ce documentaire (en Europe : Collectif Guatemala, CATAPA Belgique, ADA Autriche, AI France, Breaking the Silence Canada, Rights Actions Canada, NISGUA États Unis, Peace Watch Swizterland, SWEFOR Suède, PAQG Canada) - En 2010, le film est inscrit (pour l’instant) dans 6 festivals - Le film sera présenté dans 20 communautés 34 3. Faciliter la mobilité et améliorer la visibilité des ONG de défense des droits de l’Homme par le renforcement des actions de communication et de plaidoyer en Europe 3.1- Tournées de DDH et activités de sensibilisation et de plaidoyer Guatemala Activités et résultats La tournée européenne s’est déroulée du 15 novembre au 5 décembre 2009 dans cinq pays européens (Suisse, Autriche, France, Belgique, Espagne). Impulsée par le Collectif Guatemala, cette initiative n’aurait cependant pas été possible sans l’appui d’autres organisations, principalement ADA (Autriche) et CIFCA (Belgique). Les deux participants à la tournée, Fernando Solis et Javier de León, ont été choisis pour leur grande connaissance de la thématique des ressources naturelles et de leur exploitation. La thématique principale de la tournée était « L’industrie extractive au Guatemala : le cas de Goldcorp Inc. Spoliation des ressources naturelles. Droits et mécanismes de résistance des peuples indigènes ». Objectifs de la tournée Concernant les industries extractives et en direction de l’État guatémaltèque : • Dénoncer les violations des droits humains et collectifs perpétrées par l’entreprise Goldcorp Inc. à l’encontre des peuples autochtones de San Marcos. • Dénoncer la criminalisation du mouvement social de la part de l’Etat guatémaltèque, et plus particulièrement le cas de Crisanta Perez, leader indigène Maya Mam. • Dénoncer la violation systématique de la Convention 169 de l’OIT par l’Etat du Guatemala. Concernant la politique de spoliation des ressources naturelles : • Réaliser des alliances et des débats avec la société civile européenne avec l’objectif de dénoncer le modèle d’accumulation actuel qui justifie l’exploitation massive des ressources naturelles et la violation du droit au territoire des peuples indigènes. Concernant les initiatives ADISMI et El Observador : • Rechercher des espaces pour présenter les initiatives de ADISMI et de El Observador, afin d’établir des contacts et des réseaux de communication et de trouver des appuis économiques. Contenu des rencontres Selon qu’il s’agissait d’une organisation de solidarité, d’une institution ou d’une réunion publique, le contenu des rencontres était amené à être modifié sensiblement. Cependant, l’objectif principal a toujours été de dénoncer les différentes violations aux droits humains et aux droits des peuples autochtones, dues à la présence de la mine d’or Marlin à San Miguel Ixtahuacán (San Marcos). Les analyses de Javier de León et de Fernando Solis étaient complémentaires afin de montrer et d’expliquer les différentes dynamiques en jeu. Javier de León, leader communautaire, a ainsi offert une vision depuis les communautés, insistant sur les conséquences directes de l’exploitation minière sur le territoire de San Miguel et les mettant en parallèle avec la vision Maya de développement. Fernando Solis, quant à lui, a présenté un panorama général de la situation d’exploitation des ressources naturelles au Guatemala, permettant de comprendre les différents intérêts qui s’y rencontraient et insistant sur les causes à la fois endogènes et exogènes de la situation actuelle. 35 En France, Javier de León et Fernando Solis –avec l’accompagnement constant de membres du Collectif Guatemala- ont rencontré les institutions et organisations suivantes : - La Commission interparlementaire d’amitié avec l’Amérique centrale, au Sénat ; - le rédacteur sur l’Amérique centrale du Ministère des Affaires Étrangères et Européennes, ; - Amnesty International ; - France Amérique Latine – FAL ; - l’association Survie ; - des représentants du Tribunal Permanent des Peuples ; - ATTAC ; - ses représentants du parti Vert et du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) ; - le Comité de Solidarité avec les Indiens des Amériques – CSIA. En plus de ces rencontres, deux réunions publiques, sous forme de projection-débat, ont eu lieu : l’une au siège d’Amnesty International-France et l’autre au cinéma Action Christine (Paris 6e). Dans les autres pays visités, les deux participants ont également rencontré différentes institutions nationales (Ministères, députés), européennes (Parlement, EuropAid) et internationales (ONU, OIT), ainsi que des organisations de solidarité. Dans chaque pays, des réunions publiques ont également eu lieu. Impact et perspectives Les différentes rencontres effectuées nous laissent penser que l’objectif de sensibilisation à la thématique de l’exploitation des ressources naturelles a été atteint. Les débats ont généralement été animés, avec de nombreuses questions de la part des participants. Les autres objectifs sont à considérer davantage sur le moyen et long terme et dépendent principalement de la qualité du suivi donné. Différents objectifs de suivi ont été définis en commun avec Javier de León et Fernando Solis, afin d’optimiser au mieux les différentes rencontres faites en Europe. Au-delà de réunions régulières au Guatemala, il s’agit également d’entretenir des contacts réguliers avec les différentes organisations et institutions rencontrées, afin d’échanger de l’information ou d’actualiser leur connaissance de la situation. Cette tâche de suivi est assurée par la coordinatrice du Collectif en France, par les deux coordinateurs terrain, en communication permanente avec les deux invités de la tournée. Indicateurs Au total : plus de 20 organisations / institutions rencontrées. Nombre d’organisations rencontrées : 10 Nombre d’institutions rencontrées : 13 Nombre de présentations publiques : 8 Nombre de personnes touchées durant les réunions publiques : 500 ?? Mexique Activité et résultats PBI Mexique a programmé 2 tournées de sensibilisation en 2009 : une pour le Centre La Montaña Tlachinollan (8-19 juin 2009) et une pour Tita Radilla Martinez – Vice présidente de l’AFADEM (26 octobre – 12 novembre 2009). Dans le cadre du présent projet, nous nous sommes concentrés sur la première tournée, celle du Centre. L'objectif était de générer une prise de conscience et un soutien politique face aux 36 menaces sérieuses et atteintes aux droits de l'Homme des indigènes défenseurs des droits de l'Homme dans le Guerrero. Le Centre compte parmi ses principaux axes la défense juridique de cas présentés par l’OPIM (Organisation du peuple indigène Me’phaa) et l’OFPM (Organisation pour le futur du peuple Mixtèque) devant la justice mexicaine et le système inter-américain de droits de l'Homme, tout en offrant également un soutien psychologique aux victimes et à leurs familles. En raison de ces activités, les membres de Tlachinollan et leurs familles ont fait l’objet d’une série d’agressions, de menaces et d’actes de harcèlement (depuis février/mars 2009). Deux défenseurs du Centre (Alejandra Gonzalez Marin, chargée du Programme d’appui psychologique aux victimes, et Vidulfo Rosales Sierre, avocat et coordinateur du Centre) ont participé à la tournée et se sont répartis les rencontres afin de toucher un plus large public. Du 9 au 12 juin, Vidulfo était en Suisse où il a rencontré le Conseil des droits de l'Homme Examen périodique universel Mexico et l'OMCT. Du 15 au 16, il s'est rendu au Royaume Uni pour y rencontrer les représentants du ministère des Affaires étrangères, le Premier ministre, le Comité des droits de l'Homme au Barreau d'Angleterre et du Pays de Galles, et Amnesty International. Alejandra était en Suisse les 8 et 9 juin où elle a lancé les rencontres avec le ministère des Affaires étrangères et l'OMCT (poursuivies par Vidulfo) et étudié les possibilités de parrainage de défenseurs du Centre. A Genève elle a participé à une discussion publique au local « Tierra Incognita, Centro Cultural Latinoamericano », comptant parmi les participants 5 membres de la délégation mexicaine pour l’Examen Périodique Universel (EPU). Du 10 au 13, Alejandra était en Espagne. Elle y a notamment rencontré l’Association de recherche et de spécialisation sur les thèmes latino-américains (AIETI), des députés du Congrès à Madrid et membres de la Commission parlementaire de coopération internationale pour le développement, le directeur du comité droits de l'Homme au Barreau de Catalogne. Alejandra a également témoigné de la situation auprès du journal « El Diagonal ». La tournée s'est poursuivie par la France du 14 au 16 juin. Elle y a rencontré les coordinateurs des programmes pour les personnes en situation de risque et les DDH à Amnesty International, ainsi que le journaliste Alain Devalpo auteur d'un livre sur le système judiciaire, la criminalisation et les droits de l'Homme au Mexique (Peines mexicaines). Au sein du ministère des Affaires étrangères et européennes elle s'est entretenue avec José Gomez et Anne Suard de la Direction pour le Mexique, l’Amérique Centrale et les Caraïbes, et Cécile Vigneau de la section droits de l’Homme et affaires humanitaires. Elle a également pu rencontré l'attaché parlementaire du sénateur Jacques Muller. Alejandra et Vidulfo se sont retrouvés du 17 au 19 juin en Allemagne pour une rencontre au ministère des Affaires étrangères et avec la plateforme allemande d’ONG travaillant sur les droits de l'Homme au Mexique. Notre projet a financé les activités de la tournée menée par Alejandra, soit 14 réunions, 4 témoignages auprès de la presse, 4 rencontres avec des organismes civils et 11 rencontres avec les autorités des pays européens. Impact politique et lobbying (Europe et Amérique du Nord) En Europe et Amérique du Nombre (meetings, actions) Nord ONU - Revue périodique universelle sur le Mexique: question des défenseurs au Mexique soulevée Lieu: Conseil des droits de Thèmes principaux et résultats Réunions avec les MAE de Les six pays ont présenté leurs Norvège, R-U, Allemagne, recommandations concernant Espagne, Pays-Bas, France, les défenseurs: Suisse, Portugal. • fin de l’impunité de Lettres à ces pays et à d’autres leurs agresseurs 37 l'Homme de l’Homme, Genève, pays d’Amérique latine qui sont février 2009 membres du Conseil des droits de l'Homme de l’Homme de l’ONU. Réunions avec les ambassades à Genève d’Espagne, R-U, Allemagne, Argentine, Brésil, Pérou. Documents de travail qui présentent les préoccupations de PBI envers l’impunité et les attaques commises contre les défenseurs au Mexique. Propositions de recommandations à émettre auprès du Conseil des DH. Espagne – Allemagne – France PBI demande le soutien aux – Royaume Uni défenseurs de Guerrero à Madrid, Paris, Londres, Berlin et Mexico. • • dialogue entre l'État et les défenseurs reconnaissance publique de leur rôle fondamental Mexico a accepté de respecter toutes ces recommandations devant le Conseil des droits de l'Homme de l’Homme Les ambassades de France et d’Allemagne ont visité Ayutla – Guerrero – et rencontré les défenseurs et les autorités locales. Délégation de 16 ambassades européennes a rencontré les défenseurs et les autorités à Chilpancingo – Guerrero- pour exprimer leur préoccupation envers les attaques contre les défenseurs. Déclarations publiques de l’Union Européenne sur sa préoccupation envers la situation des défenseurs au Mexique (Mars et Juin) Indonésie PBI Indonésie a programmé trois tournées en 2009 : Paulus Aspalek de JAPH§HAM aux États-Unis en mars, Yan Christian Warnussey (basé à Manokwari) en avril et le diacre John Djonga en août, en Europe. Néanmoins dans le cadre de ce projet nos efforts se sont concentrés sur l'organisation d'une mission de suivi terrain par la coordinatrice de PBI France en juillet (voir plus bas). Cette mission a notamment permis de préparer la visite de la défenseure Suciwati Allende Suukyi à Paris (février 2010). Sur ce projet, PBI France programme des tournées de défenseurs pour 2 des 3 pays d'intervention et une mission de terrain dans le troisième pays. En 2010, la tournée de Suciwati du Projet Indonésie a déjà eu lieu. La mission de terrain sera programmée au Népal. 38 Népal PBI Népal a organisé une tournée de sensibilisation d'un ancien volontaire de retour, Krystal Mason (fin décembre 2008- 12 janvier 2009) aux États-Unis et au Canada. Cela a donné lieu à 18 rencontres dont le Congrès américain, le département d'État, l'ONU, le ministère des affaires étrangères canadien, et le centre de coopération CIDA. Néanmoins pour ce projet, les efforts ont été dirigés sur la tournée de deux femmes défenseures népalaises en Europe du 7 au 28 novembre. Cette tournée fait suite à l'analyse de la situation des femmes défenseures au Népal, de plus en plus fragile. Dans un rapport du 10 avril 2009, Amnesty International explique que beaucoup d’entre elles sont les cibles d’attaques parce qu’elles dénoncent les fondements de la société patriarcale et les violences et abus sexuels dont les femmes sont victimes. La police népalaise refuse souvent d’enregistrer les plaintes ou d’enquêter, laissant ainsi les femmes sans protection, vulnérables à d’autres persécutions de leurs familles ou de leurs propres communautés. Fort de ces constats, PBI a adapté sa stratégie de protection en développant comme objectif à long terme le renforcement de ses liens avec les femmes défenseures. Grâce à l’ouverture d’un second bureau à Gulariya (district de Bardiya, région centre-ouest) en avril 2009 (celui de Katmandou fonctionne depuis 2006), PBI a pu élargir son travail d’accompagnement auprès des populations les plus démunies et marginalisées : les femmes et les dalits. La tournée européenne d’Indira Ghale et Laxmi Devi Kadhka, bénéficiaires de l’accompagnement protecteur, entre dans le cadre des activités de PBI pour soutenir la participation des femmes au processus de paix et leur engagement pour la reconnaissance de leurs droits. Indira Ghale, 42 ans, travaille depuis plus de 10 ans à la promotion des femmes dalits, après avoir été enseignante dans un lycée. Elle est membre de Protection desk –Népal, une ONG internationale qui forme les militants à assurer leur sécurité dans des pays où ils sont menacés. Laxmi Devi Kadhka recherche son mari enlevé en 2004 et milite pour que justice soit rendue. Elle a rejoint le Conflict Victims' Committee – CVC, et y est devenue conseillère. Grâce à ce projet nous avons pu prévoir la visite de deux défenseures et sur une durée relativement longue (3 semaines). Du 7 au 13 novembre, elles se sont rendues en Suisse où une entrevue vidéo a pu être réalisée et utilisée par des médias comme Radio RaBe, mais aussi dans d'autres pays comme la France, l'Allemagne et l'Autriche18. Elles ont aussi participé à 3 évènements publics dont une table ronde sur "le renforcement du rôle des femmes dans la construction de la Paix". Elles ont rencontré les ONG Femmes de Paix autour du monde (PWAG), TRIAL (Traquer l'impunité toujours), Non-Resident Nepali Association, l'OMCT. Enfin elles ont eu des réunions avec le Forum pour les minorités et le bureau du Haut commissariat aux droits de l'Homme aux Nations unies. En France du 14 au 22 novembre, elles ont participé à la journée d'orientation (formation des bénévoles et volontaires français) et à un débat universitaire à l'Institut catholique de Paris. Elles ont rencontré le rédacteur Inde/Bhoutan/Népal au MAEE, le groupe d'amitié parlementaire France-Népal, Amnesty international et le Secours catholique. Enfin trois rencontres publiques ont été organisées pour faire connaître leur situation au grand public (en partenariat avec l'association France Népal, puis avec le centre culturel Le Carreau à Cergy). Leur tournée s'est achevée en Allemagne du 23 au 28 novembre. Elles y ont rencontré le Programme Zivik (promotion de projet de Paix dans les pays en crise et conseil aux ONG et 18 Vidéo nepalaises/ disponible à http://www.peacebrigades.ch/fr/actualites/dans-les-medias/podcasts/deux- 39 programmes gouvernementaux), le Bureau Népal du ministère des Affaires étrangères, le groupe parlementaire Allemagne-Asie du Sud Est, la fondation Filia (aide aux projets pour et par les femmes) 3.2- Production et diffusion d’information Guatemala Réseau Le réseau d'appui (RdA) de la CAIG a comme point focal 2 listes de courriers électroniques qui totalisent 440 contacts de personnes et organisations, dont 15 ont une influence ou un accès direct aux autorités guatémaltèques ou à d'autres pays. L'une des listes fournit de l'information d'importance sur la situation des DDH au Guatemala. La seconde liste (celle des "actions urgentes) est utilisée lorsqu'il y a des attaques contre des DDH, des communiqués d'organisations nationales et internationales sur des attaques récentes à leur encontre, des pétitions, des actions de plaidoyer et d'incidence politique, et des actions urgentes émises par des organisations nationales et internationales. Entre 2009, la CAIG-ACOGUATE a diffusé 22 messages à la liste des actions urgentes sur des attaques de défenseurs des droits humains. La majorité de ces messages a été envoyée en relation à des attaques reçues contre des organisations qui ont été accompagnées par CAIG-ACOGUATE après avoir reçu ces attaques ou en relation avec un aspect de la conjoncture qui aurait des implications dans les régions où nous accompagnons des DDH. Des organisations comme Amnesty international, Human rights first et les comités de la CAIG se sont mis en contact avec nous pour recueillir plus d'informations sur ces situations. 62 messages informatifs ont été envoyés à la première liste. Chacun des 9 comités de la CAIG maintient à son tour son propre réseau de contacts, ce qui permet d'atteindre plusieurs milliers de personnes et organisations, et d'alimenter les réunions avec les différentes instances dans leur pays. ACOGUATE dispose également d'un blog19 dont l'objectif est de diffuser de l'information publique sur les cas que nous accompagnons : des articles écrits par des accompagnateurs et des membres de la coordination, des interviews, des communiqués et des actions urgentes d'importance. Depuis décembre 2007, 24 articles ont été déposés sur le blog (moyenne d'un par mois), dont 8 en 2009, sur différents cas accompagnés (El Jute, Choatalum, ADISMI, etc.). Mexique Alertes urgentes Dates Nombre Sujet Février 2009 1 - Disparitions forcées, torture et meurtre de deux leaders indigènes de l’AFPM, à Ayutla - Menaces de mort contre les leaders / nécessité de partir de la région / déplacés internes Février-Décembre/ Alerte en cours OPIM/OFPM/Tlachinollan/menaces et dangers continus 19 www.acoguate.blogspot.com 40 - Menaces de mort contre des avocats-défenseurs des droits de l'Homme de l’Homme / forces à fermer leur cabinet / Centre des droits de l'Homme humains de la Montaña Tlachinollan Juin 2009 1 1 1 Septembre 1 Décembre 2009 1 - Tentative d’assassinat contre la veuve et les proches d’un des deux leaders assassinés - Menaces de mort contre les avocats-défenseurs du Monitor Civil de Policia Menaces contre Ines Fernandez de l’OPIM / poursuite de l’armée mexicaine devant la Cour Inter-américaine des droits de l'Homme de l’Homme - L’armée tue un passager indigène à Tlapa et en détient un autre sans raisons - L’armée mène une opération dans une communauté de la Sierra de Petatlan, torture, meurtre, vols et menaces sont dénoncés -Menaces contre Ines Fernandez et Valentina Rosendo et leurs familles / poursuite de l’armée mexicaine devant la Cour Interaméricaine des droits de l'Homme de l’Homme -Mandats d’arrêt contre des membres indigènes de la communauté Radio Ñomndaa -Nouvelles menaces contre Ines Fernandez, Valentina Rosendo et leurs familles / poursuite de l’armée mexicaine devant la Cour Inter-américaine des droits de l'Homme de l’Homme - Menaces de mort contre les membres de l’OPIM et de Tlachinollan - Nouveaux mandats d’arrêt contre des membres indigènes de la communauté Radio Ñomndaa - Attaques et menaces contre 41 Alba Cruz, avocate du Comité 25 Novembre et contre un autre défenseur à Oaxaca Production et distribution d’information Type Nombre Bulletin “Silences”- Mai 3 000 Anglais, Allemand Contenu Espagnol, Pour avertir sur la violence subie par les défenseurs et les leaders indigènes dans le sud du Guerrero Bulletin Examen périodique 1 000 Anglais, Espagnol universel, 2009, Mexico en évolution - Octobre Pour informer sur les résultats de la Revue Périodique Universelle du Mexique présentés au Conseil des droits de l'Homme de l’Homme des Nations Unies Bulletin Défenseurs de droits 1 000 Anglais, Espagnol de l'Homme de l’Homme derrière les Barreaux Décembre Pour informer sur l’utilisation des procédés légaux contre les défenseurs “Focos”- newsletter régulière et 6 exemplaires confidentielle qui rend compte Espagnol des menaces contre les défenseurs - Anglais, (distribution en ligne ; rapports sur les menaces contre les défenseurs) Anglais, Espagnol, distribution Entrevue avec Tita Radilla en ligne et imprimée Cuauhtemoc Ramírez Raúl Hernández Radio Ñomndaa Centro de derechos Humanos Tepeyac Comité Cerezo Centro contra la Tortura y la Impunidad Centro de derechos Humanos Tlachinollan Pour faire entendre la voix des défenseurs : présentation de leur travail et des menaces qu’ils endurent à cause de leurs activités. Indonésie Dans ses efforts pour améliorer les mécanismes de protection des défenseurs, l'équipe de PBI a développé un outil d'évaluation pour l'application des « Lignes directrices de l'Union européenne concernant les défenseurs des droits de l'Homme ». La stratégie à moyen-long 42 terme de PBI est de faire en sorte que les défenseurs connaissent ce document et sachent l'utiliser, et de le diffuser en Papouasie. Début 2009 PBI Wamena a réouvert la bibliothèque et le centre de documentation sur la paix, qui avait été créés en 2005. Pour que cet équipement soit plus bénéfique à la population, PBI a décidé de recruter une équipe locale pour le gérer, d'augmenter le stock de livres et d'y organiser des activités. Ce centre de documentation sur la paix bénéficie d'un financement pour trois ans, de la part d'une organisation missionnaire des Pays-Bas, ce qui a permis à PBI de recruter et former une équipe d'animateurs qui pourront pérenniser cette installation quand la présence de PBI ne sera plus nécessaire à Wamena. Pour donner une coloration plus « papoue » à cet équipement, l'équipe a décidé d'y organiser une fête « Bakar Batu » le 16 mai 2009. Beaucoup de gens ont participé à la préparation de cette fête, qui a entraîné une fréquentation accrue de cet équipement culturel : élèves de différents établissements scolaires, militants, journalistes d'une petite station de radio isolée dans la montagne. Alertes Urgentes relayées Dates Nombre Décembre Février Janvier 2 1 1 Production et distribution d'information Type Nombre Usage Bi-weekly update Internet (21) Fournir de l'information régulière sur nos bénéficiaires et la situation d'intervention. Bulletin triannuel Internet (3) Fournir de l'information régulière sur nos bénéficiaires et la situation d'intervention. Rapport semestriel Papier (2) Bailleurs, autorités, bénéficiaires. Népal Alertes urgentes En Avril 2009, une alerte a été envoyée par PBI Népal au corps diplomatique à Kathmandou pour stipuler l'augmentation inquiétante de la frustration des victimes par rapport aux avancées dans leurs affaires et le risque que cette frustration n'aboutisse à des vagues de violences. L'alerte consistait à demander aux États étrangers d'encourager le gouvernement népalais à ouvrir le dialogue avec les groupes de victimes empêcher la violence potentielle. En novembre 2009 : Activation relayée par l'ensemble des entités PBI requérant l'intervention des gouvernements étrangers sur le cas du DDH Jai Kishor Labh, pour demander sa protection et la justice pour l'assassinat de son fils. Parmi les résultats : signature d'un courrier commun par 7 ambassades (Allemagne, France, USA, Suisse, Danemark, Finlande et GB) adressé au Ministère par l'ambassadeur d'Allemagne 43 Type Nombre Usage Namaste (newsletter publique) Trois fois par an Pour les membres soutien de PBI-Népal : situation dans le pays, travail de PBI et de ses partenaires. Paquet d'information mensuel (interne) Mensuel Pour les groupes nationaux de PBI : analyse sur DDH, demandes en terme de plaidoyer, information sur le projet. Utilisé pour la construction du réseau d'appui pour les groupes nationaux. Brochure 1 Information générale pour les tables de presse, le corps diplomatique, etc. Rapport annuel 1 Rapport narratif et financier Internet permanent Information public Rapport spécial sur l'impunité 1 Projet transversal à tous les Projets PBI et groupes nationaux sur le travail des DDH travaillant sur la lutte contre l'impunité. 3.3- générale Contacts avec les autorités, les organisations internationales ainsi qu’avec d’autres ONG et/ou initiatives de la société civile Guatemala Partenaires locaux Le Collectif Guatemala et la CAIG travaillent avec de nombreux partenaires guatémaltèques, à l'échelle nationale ou locale. Nous procédons régulièrement à des réunions durant lesquelles sont privilégiés l'échange d'informations et l'analyse de conjoncture. Nous travaillons également de manière régulière avec l'Unité des Défenseurs des Droits de l'Homme-UDEFEGUA, référence en matière d'analyse de la conjoncture nationale, particulièrement concernant les menaces et attaques contre les défenseurs des droits de l'Homme. Relations avec les institutions françaises dans les pays d'intervention En plus de réunions avec le 1er Conseiller de l'Ambassade, M. Philippe Moreau, le Collectif Guatemala maintient régulièrement l’Ambassade informée de la situation des droits humains au Guatemala, ainsi que de l’évolution des cas accompagnés et des avancées du projet. En outre, nous leur remettons de manière régulière des « paquets d’informations », constitués de différents documents (synthèses, articles, etc.) permettant d’analyser la conjoncture 44 tout actuelle et l’évolution de certains cas à la lumière d’une information de première main recueillie sur le terrain. Le réseau d’appui à la CAIG (RdA) Le travail du RdA comprend également des rencontres avec les autorités guatémaltèques -au niveau local et du Bureau du Procureur des droits de l'Homme (PDH) principalement-, avec des membres du corps diplomatiques, avec des instances du système des Nations unies (OACNUDH et PNUD) et des plateformes d'incidence (Plateforme Hollandaise, Plateforme des organisations américaines avec NISGUA, WOLA, GHRC et Human rights first, CIFCA, Americas Policy Group etc. CAIG-ACOGUATE participe aussi au Forum des organisations non gouvernementales internationales (FONGI) afin de renforcer la capacité de réponse aux attaques contre les DDH et soutenir l'accompagnement physique pourvu. Mission de suivi du siège sur le terrain En décembre 2009, le président du CG, Alain Bivel, s'est rendu sur le terrain (à la place de la visite de la coordination siège initialement prévue). Cette visite a servi à faire une première évaluation du projet avec les 2 coordinateurs terrain du CG : Cynthia Benoist pour l'accompagnement et l'observation internationaux et Grégory Lassalle pour les ateliers de formation vidéo et la réalisation du documentaire de plaidoyer. Le président a pu suivre l'atelier vidéo réalisé sur cette période à Solola et rencontré les différents bénéficiaires et partenaires. Cela a également servi à préparer la mise en place, pour la seconde année du projet, de la diffusion communautaire des documentaires réalisés en ateliers. Mexique Le 16 avril 2009, à la demande de PBI, une délégation des ambassades de l’UE, menée par la République Tchèque, se rendit à Chilpancingo, Guerrero, pour se rendre compte de la grave situation sécuritaire des DDH dans cet État, après l’assassinat de Raul Lucas et Manuel Ponce. La délégation reçut des représentants de la Commission Européenne de République Tchèque, Allemagne, Belgique, France, Irlande, Italie, Pays Bas, Pologne, Portugal et Royaume Uni. Lors de son arrivée à Chilpancingo, la délégation s’est d’abord réunie avec le Centre Tlachinollan et l’OPIM dans la maison de PBI afin de réviser l’information disponible sur les cas de Raul Lucas et Manuel Ponce, sur les cas des prisonniers de conscience de l’OPIM, sur les cas d’Inés Fernandez et Valentina Rosendo, et pour prendre la mesure de la situation de sécurité à Ayutla. La délégation s’est ensuite réunie avec les instances gouvernementales de l'État de Guerrero (Secrétaire du Gouvernement, Procureur, Commission Étatique des droits de l’Homme). Le jour suivant, des représentants des ambassades de France et d’Allemagne, accompagnés par des membres de PBI, ont continué leur route vers Ayutla, où ils ont pu parler directement avec d’autres membres de l’OPIM et de l’OFPM. Dans ces réunions, les délégués parlèrent avec Obtilia Eugenio Manuel, présidente de l’OPIM, avec les quatre prisonniers de conscience de l’OPIM (récemment sortis de prison), et avec les veuves de Raul Lucas et de Manuel Ponce. Se sont aussi tenues des réunions avec les autorités locales. La visite au Guerrero fut motivée par la gravité de la situation sécuritaire des défenseurs d’Ayutla, et fait partie des actions que les pays membres de l’UE peuvent entreprendre, dans la droite ligne des Directives de l’UE quant à la protection des DDH, en vigueur depuis 2004. Fin 2009, Obtilia Eugenio Manuel est revenue à Ayutla et y reçoit depuis un accompagnement intensif de la part de PBI. 45 Contact avec les autorités et les organisations dans le pays Local/régional/national/intern Institutions et autorités ational Nombre de réunions Local Autorités municipales 15 Guerrero / 1 Oaxaca Regional Autorités étatiques ONG de l'État concerné 41 Guerrero/ 12 Oaxaca 22 Guerrero /33 Oaxaca National Autorités fédérales ONG nationales 14 23 International ONU Ambassades ONG Internationales 4 50 10 Total 179 Indonésie En juillet et août, l'équipe de Jakarta a beaucoup travaillé à développer les liens entre ses bénéficiaires et les différentes entités nationales et internationales de PBI. Elle a reçu la visite de la coordinatrice de PBI France, Anne Boucher, et l'a introduite auprès de la plupart des bénéficiaires et partenaires. Ensemble, elles ont recherché comment assurer une coopération durable entre PBI International et les organisations de défense des droits de l'Homme indonésiennes. L’objectif était de rendre visite aux trois équipes de volontaires (Djakarta à Java, Jayapura et Wamena en Papouasie) et à la coordination du Projet (basée à Yodjakarta à Java), de rencontrer les organisations accompagnées et partenaires sur leur lieu de travail, de consolider les liens avec l’ambassade de France (rencontre avec Claude Abily), de mettre en place des activités de soutien. La visite s’est déroulée 1er au 22 juillet, dans un contexte particulièrement dense : 40ème anniversaire du rattachement de la Papouasie à l'Indonésie, élections présidentielles (8 juillet), double attentat à la bombe à la capitale (17 juillet). La visite a notamment permis de programmer la tournée de sensibilisation de la défenseure Suciwati Allende Suukyi en février 2010, d'assurer un suivi avec le défenseur précédemment accueilli en France (février 2007) Peneas Lokbere, et de rencontrer le Conseil coutumier papou (Dewan Adat Papua) en préparatifs d'activités non-violentes de manifestation pour la Journée des peuples autochtones (9 août). Au cours du second semestre 2009, une des principales activités de l'équipe a consisté à préparer avec la Commission Nationale des Droits de l'Homme une convention de partenariat. Ce travail est bien avancé mais le document n'est pas encore signé. Quoique PBI ait mis fin à ses engagements concernant l'accompagnement protecteur, l'équipe maintient une collaboration étroite avec ses ex-clients : - Suciwati Munir, veuve de Munir Said Thalib - PBHI (Association indonésienne pour les droits de l'Homme et l'aide juridique) - WALHI (Les amis de la terre – Indonésie) - Koalisi Masyarakat Sipil untuk Keadilandan Perdamaian (KMSKP) - KontraS Papua (Commission pour les disparus et victimes de violences) - BUK (Unis pour la Vérité) - SKP Justice et Paix, diocèse de Jayapura - FOKER (Coordination des ONG de Papouasie) 46 - John Djonga - Emauel Goo - JAPH§HAM (aide juridique et plaidoyer pour les droits de l'Homme) - Membre de BUK, un client de PBI, Komunitas Korban (communauté des victimes) - Sanggar Seni, groupe culturel situé dans les montagnes de Papouasie centrale - YSBA (Fondation pour une culture autochtone) Comme celle de Jakarta, l'équipe de Jayapura élabore une convention de partenariat avec la Commission Nationale des Droits de l'Homme (Komnas HAM, section de Papouasie). Ce partenariat formaliserait un soutien mutuel : Komnas HAM soutiendrait la présence des équipes PBI en Papouasie, notamment quand elles reçoivent des menaces des autorités locales et PBI soutiendrait Komnas HAM dans ses objectifs de régler les conflits par le dialogue et la médiation. Contact avec les autorités et organisations dans le pays Institutions et autorités qui Nombre de rencontres Local Militaire, Police 29 Régional Militaire, Police, Représentants de 20 l'Immigration, de la Loi et de la Justice, des Affaires sociales National Police, Représentants de l'Immi-gration, de la 27 Loi et de la Justice, des Affaires sociales International 36 Ambassades GB / Allemagne / Suisse / France / Suède / Finlande / Australie Total 6 112 Népal Réunions avec les autorités et organisations dans le pays Cf. tableau en annexe 47 IV- Suivi et évaluation 1- Méthodes, ajustements, difficultés Guatemala Bien que nous ayons un nombre d'accompagnateurs qui nous permet de répondre aux demandes reçues, l'équipe rencontre des difficultés à cause de la faible durée de mission de nombreux accompagnateurs. La moyenne est de 5 mois mais beaucoup ne restent que 3 mois et connaissent très mal le pays et ont un niveau trop faible en espagnol. Nous prévoyons un échange20 inter-régional (Guatemala, Mexique, Colombie) avec plusieurs organisations d'accompagnement international pour analyser quel doit être le rôle de l'accompagnement dans le cadre de la remilitarisation, de l'augmentation du crime organisé et de l'insécurité. Nous espérons que l'étude sur la méthodologie de l'accompagnement international nous servira comme base pour cette analyse et nous permettra de former de nouvelles règles qui nous aideront à analyser. Difficultés sociales ou culturelles : La difficulté « sociale » correspond à la conjoncture actuelle guatémaltèque qui présente différents éléments qui peuvent mettre en difficulté ou qui effectivement empêchent le travail d’accompagnement dans certaines régions. Entre autres problèmes se présente particulièrement celui du narcotrafic et de son expansion actuelle au Guatemala. Ainsi, certaines communautés ne peuvent plus être visitées car « prises par les narcos ». Cela est également le cas de certaines municipalités dont les liens avec le narcotrafic sont connus mais évidemment difficiles à prouver. En outre, la remilitarisation actuelle du pays et différents « états d’exception » peuvent également remettre en cause l’efficacité du travail d’accompagnement. Sri Lanka L’interdiction des LTTE21 en janvier 2009 a limité le travail de NP avec les enfants associés aux conflits armés (Children Associated with Armed Conflict - CAAC). En réponse à cette interdiction, NP a cherché une assistance légale et a redéfini les procédures de sécurité afin de garantir à ceux qui pouvaient avoir des doutes quant aux activités de NP, telles que l’accompagnement de CAAC, que la loi était suivie à la lettre et de manière transparente. Des réglementations de visas de plus en plus strictes, et notamment une limitation de la durée de travail des travailleurs internationaux au Sri Lanka à trois ans, s’est avérée difficile en termes de renouvellement du personnel. L’institution de la règle des trois ans a notamment provoqué le départ, en avril 2008, d’un responsable travaillant sur un programme à long terme. Cependant, NP a travaillé à assurer un bon tuilage aux nouveaux salariés, la transmission du savoir institutionnel, et à rendre ses propres procédures de visas plus efficaces. De nombreux clients de NP continue de rapporter que la situation dans beaucoup de régions des districts de Batticaloa, Trincomalee et Jaffna reste instable pour les CAAC et leurs 20 Nous en sommes aux premières étapes et tentons de voir s'il y a un intérêt pour ce type d'échanges et s'il faudra formaliser par une rencontre ou plutôt mettre en place un échange d'analyse par mails. 21 Tigres de libération de l'Îlam Tamoul 48 familles. Retourner dans leurs communautés n’est pas toujours perçu comme sûr, soit par les familles touchées soit par les communautés d’accueil. Les rapports avec les groupes armés sont toujours perçus comme des risques en termes de sécurité pour toutes les parties concernées, car ils peuvent conduire à un nouveau recrutement, des dénonciations d’anciens et/ou actuels membres de groupes armés et de membres de la communauté. Les conséquences extrajudiciaires ainsi que les répercussions pour ces enfants par les forces de sécurité sont autant de raisons pour les familles et communautés d’être réticentes à leur retour. Philippines Le risque d’être attaqué par des éléments illégaux, particulièrement en novembre durant le “massacre de Maguindanao”, a été réduit grâce aux protocoles et aux procédures générales de NP. Les équipes de NP Philippines sont restées sauves durant cette période particulière d’insécurité et ne se sont pas écartées de leurs mécanismes de sécurité, qui ont fait leurs preuves. Durant cette période, NP a également contracté des garanties de sécurité auprès des leaders communautaires des groupes illégaux, opérant à travers ses partenaires locaux et les communautés dans lesquelles travaillent ses équipes, ainsi qu’auprès d’autres acteurs armés. Indonésie En mars 2009, PBI Indonésie a tenu à Bali son séminaire annuel de réflexion stratégique : pour la première fois, les clients et les partenaires de PBI ont été invités à y participer. L'objectif de cette rencontre était de définir avec les clients et partenaires de PBI les axes de son activité pour les trois années à venir (2010-2013). Un aspect important de cette rencontre a été soulevé par les organisations clientes de l'équipe de Jakarta : celles-ci estiment que leurs besoins – par rapport aux services rendus par PBI – ont évolué, qu'elles ont moins besoin « d'accompagnement protecteur » mais plus de soutien en matière de plaidoyer international. L'équipe de Jakarta (JAST) et ses clients ont donc formellement mis fin aux activités de « protection » et décidé de travailler aux besoins de plaidoyer. PBI a élaboré un plan stratégique détaillé pour ce type de travail, qui a été mis en œuvre à partir du 2ème semestre 2009. PBI considère que ces changements sont un signe de l'efficacité de son travail, car ils révèlent que les organisations clientes se sentent plus en sécurité, et plus libres de mener leurs activités. A la place des services d'accompagnement protecteur, PBI a élaboré le concept « Protection en cas d'urgence » avec ses clients : tous les anciens clients de PBI peuvent faire appel à ces services en cas d'urgence, s'ils reçoivent des menaces. Dans ce cas, PBI assurera un accompagnement protecteur aussi longtemps que nécessaire. En Papouasie, les clients et partenaires de PBI ont clairement exprimé le besoin que PBI reste actif dans la province. Ils estiment que la stratégie de « visibilité » menée par les équipes de Papouasie depuis 2008 a été positive, en accroissant l'assurance des organisations accompagnées et en réduisant les actes d'intimidation dont elles étaient victimes. Ils ont également estimé les ateliers d'éducation active à la paix très utiles pour construire la société civile et ont demandé, en particulier, que cette activité soit étendue à la ville de Nabire, en partenariat avec Emanuel Goo. Yan Christian Warinussy, un client de longue date de PBI membre de LP3BH, a réitéré sa demande qu'une équipe PBI s'installe à Manokwari où règne, de façon incontestable, un climat d'intimidation à l'égard des militants de la société civile. PBI a décidé de mener une étude de faisabilité pour envisager une implantation début 2010. Outre l'intérêt de participer à l'élaboration du plan d'action de PBI, les clients et partenaires ont trouvé enrichissant de rencontrer des défenseurs de différentes régions d'Indonésie. PBI 49 souhaite promouvoir les relations entre militants de Java et de Papouasie. Dans cette optique, il a été décidé d'organiser un forum sur les droits de l'Homme en novembre à Jakarta. A partir du mois de septembre l'équipe de Jakarta a été très occupée à aider le Bureau de la Coordination dans ses relations avec le Ministère des Affaires étrangères (Deplu) et le « Clearing House » pour régler un problème de visas. Il s'est avéré à la mi-septembre qu'il y aurait eu des irrégularités dans la délivrance des permis de séjour temporaires (KITAS) et des permis de travail (IMTA) à l'ensemble des volontaires basés en Papouasie. La régularité des documents attribués se révélant incertaine, il a été décidé, par précaution, d'évacuer tous les volontaires basés en Papouasie et de les accueillir à Jakarta. Une partie d'entre eux s'est provisoirement rendue en Malaisie, l'autre s'est jointe à l'équipe de Jakarta, qui travaillait à clarifier la situation (sur le plan légal) tout en maintenant un lien, par téléphone, avec les organisations accompagnées en Papouasie. Les volontaires de l'équipe de Jakarta ne disposant pas du même type de permis de séjour que ceux basés en Papouasie, ils ont pu former une équipe « temporaire » de travail en Papouasie. Deux, puis un plus grand nombre de volontaires ont pu se rendre par roulement en Papouasie de façon à ne pas abandonner les organisations auprès desquelles PBI est engagé. Dès le 4 octobre, à Jayapura, puis à Wamena, cette équipe temporaire a rencontré les autorités locales et les clients de PBI pour expliquer les raisons du départ des deux équipes permanentes. Malheureusement, alors qu'elle était de nouveau à Jayapura, elle a du se rendre précipitamment à Wamena, la maison des volontaires ayant été cambriolée. Avant de partir en septembre, les volontaires basés en Papouasie avaient pris soin de vider le bureau de toute information sensible. On déplore néanmoins la disparition de deux téléphones d'urgence, du coffre-fort et de quelques liquidités. Après évaluation des dégâts, des mesures ont été prises pour sécuriser la résidence de l'équipe de Wamena. C'est à partir du 11 novembre que PBI Indonésie a pu réinstaller trois équipes opérationnelles. Une partie des volontaires évacués en Malaisie, à qui avait été offert un temps de repos, ont rejoint l'Indonésie – non sans avoir à attendre plusieurs semaines à l'étranger la régularisation de leur situation administrative. Toutefois les trois équipes doivent pour le moment fonctionner avec des effectifs réduits. Il se trouve, de plus, que le poste de chargé de communication est provisoirement vacant ; celui de coordinateur des équipes l'a été jusqu'au 14 décembre. L'ensemble des équipes a toutefois travaillé pendant cette période de crise à consolider l'assise légale de PBI Indonésie. Elles ont été encouragées par les retours positifs reçus de la communauté diplomatique, concernant la communication de PBI Indonésie et la valeur de son travail en Papouasie. Plusieurs ambassades ont proposé leur soutien pendant cette période de crise et ont apprécié le travail entrepris. Les difficultés vécues en septembre-octobre n'ont pas empêché l'équipe de Jakarta de poursuivre ses autres engagements. 2- Visibilité AFD et MAEE Les organisations membres du consortium ont indiqué le partenariat financier avec le MAEE et / ou de France coopération et/ou de l'AFD sur le projet sur leur différents outils de communication : sites Internet, plaquettes d'informations papier. Le MAEE a été cité dans le dernier rapport annuel de PBI International. MAEE et AFD seront présents dans la liste des donateurs institutionnels dans le prochain rapport. 50 Les logos du MAEE et de l'AFD sont également présents sur certains des outils de plaidoyer développés dans le cadre du projet, comme sur la jaquette du film du Collectif Guatemala "Le business de l'or au Guatemala. Chronique d'un conflit annoncé" Enfin, ce partenariat a été évoqué lors de nombreuses rencontres publiques et de conférences (ex : Salon des initiatives de paix en juin 2009, Village associatif Solidays, Journée d'orientation lors de la semaine de la solidarité internationale, Festival Camino de la nonviolence, Forum des métiers de relations internationales de Sciences-Po en mai 2009, etc). 51 ANNEXES ANNEXE 1 : Projet Guatemala Programme du week-end de présentation de l’accompagnement international au Guatemala – les 04/05/2009 Accompagnateurs/trices du projet au Guatemala (janvier-décembre 2009) Bénéficiaires directs et indirects du projet : Liste participants ateliers vidéos Guatemala liste des vidéos achevées en 2009 Affiche du festival de diffusion des vidéos en juillet 2009 ANNEXE 2 : Projet Népal Volontaires en 2009 (15 au total) Réunions avec les autorités et organisations au Népal ANNEXE 3 : Projet Indonésie Liste des volontaires de PBI en Indonésie en 2009 ANNEXE 4 : Projet Mexique Organisations accompagnées par PBI au Mexique en 2009 Liste des volontaires de PBI au Mexique en 2009 ANNEXE 5 : Formation ICP 2009 Plaquette de présentation de la formation ICP 2009 Programme formation ICP 2009 ANNEXE 6 : Cartes ANNEXE 7 : Description des différentes missions d’une intervention civile de paix 52 ANNEXE 1 : Projet Guatemala Programme du week-end de présentation de l’accompagnement international au Guatemala – les 04/05/2009 Samedi Présentation de l’accompagnement protecteur international au Guatemala Intervenants de la journée : Aurélie Noguès, Armelle Faillères, Emmanuelle Sancassini Principes et mandats de l’accompagnement international Le fonctionnement de CAIG - ACOGUATE L’accompagnement international préventif 1. Présentation des procédures judiciaires pour génocide (CEH, AJR& CALDH, Espagne) Présentation de l’AI préventif L’accompagnement réactif « court terme » 13h00-14h00Repas Jeux, mises en situation Questions pratiques : santé, cours d’espagnol, argent… Projection du film sur l’accompagnement au Guatemala Retour sur la première journée Apéritif/Repas du soir pris en commun (facultatif mais recommandé) Libre à partir de 22h00 Dimanche Présentation du Guatemala Intervenants : Nicolas Krameyer, Miguel Ceto (+ sous réserve, Emmanuelle Sancassini) Début de la journée : 9h30, au CICP, 21 ter rue Voltaire Guatemala : repères historiques Survies indiennes au conflit 12 ans après les accords de Paix : le bilan social, économique et politique au Guatemala Repas et projection du film « Trafiquants de vérité » Après-midi 12 ans après les accords de Paix : le bilan social, économique et politique au Guatemala Actualité politique, économique, et DH au Guatemala Conflits liés à la privatisation des ressources au Guatemala (sous réserve : projection du film Sipakapa no se vende ») La question de la terre au Guatemala + projection du film Km 207, au bord de la route Evaluation collective du week end/ Fin du week end à 18h00 53 Accompagnateurs/trices du projet au Guatemala (janvier-décembre 2009) Pays 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 France Allemagne Grande-Bretagne USA Suisse Suisse Suisse Suisse Canada (Québec) USA Suisse Autrichienne Suédoise Suédoise USA USA USA USA France France Allemagne France USA Autriche Canada (Québec) Canada (Québec) Canada (Québec) Suède Allemagne Autriche Autriche Allemagne USA Canada Canada Canada (Québec) Mois d’arrivée Janvier 09 Janvier 09 Janvier 09 Février 09 Mars 09 Mars 09 Mars 09 Mars 09 Mars 09 Durée Type Hommes/femm accompagnement accompagnement es 5 mois LP/CP F 3 mois LP H 6 mois CP F 5 mois LP F 3 mois LP/CP F 3 mois LP F 3 mois LP F 3 mois LP F 4 mois LP F Mars 09 Avril 09 Avril 09 Avril 09 Avril 09 Avril 09 Avril 09 Mai 09 Mai 09 Juin 09 Juin 09 Juin 09 Juillet 09 Juillet 09 Août 09 Septembre 09 9 mois 3 mois 3 mois 3 mois 3 mois 6 mois 6 mois 6 mois 6 mois 6 mois 6 mois 3 mois 12 mois 12 mois 3 mois 4 mois LP LP LP CP CP LP LP LP LP LP CP LP LP/CP LP/CP LP LP H H F F F F F H F H F F F F F F Septembre 09 3 mois CP H Septembre 09 5 mois LP H Septembre 09 Septembre 09 Octobre 09 Octobre 09 Octobre 09 Novembre 09 Décembre 09 Décembre 09 Décembre 09 4 mois 6 mois 3 mois 6 mois 3 mois 12 mois 3 mois 3 mois 4 mois CP LP CP CP LP LP/CP CP CP LP H F F F F H H F F 4 Français : Cynthia Benoist / Aurore Goujon /Thierry Lewden / Amandine Grandjean (+ Emmanuelle Sancassani, de septembre 2008 à mars 2009) 54 Bénéficiaires directs et indirects du projet : Les bénéficiaires directs Nº Nature Nombre 1 Syndicat de travailleurs des eaux Syndicat des Travailleurs des eaux du Petén Salvavidas, Guatemala Ciudad SITRAPETEN 2 Organisation paysanne, Coatepeque Comité d’Union Paysanne - CUC 3 Association de paysans de recherche Pro-Justicia Nueva Linda de la justice dans le cas Hector Reyes, Retalhuleu 4 Association de témoins dans un cas Comité de Victimes, El Jute de disparition forcée, El Jute 5 Organisation de défense des droits de UDEFEGUA (Unité de Défenseurs des Droits l’Homme Humains du Guatemala) 6 Organisation de défense des droits Centre d’Action Légale pour les Droits Humains humains et d’appui juridique dans les (CALDH) cas de crimes contre l’humanité, Guatemala Ciudad 7 Associations revendiquant des terres Coordination d’Asociations et Communautés pour communales pour usage le Développement Intégral de la Región Chortí communautaire et protection des (COMUNDICH), ressources naturelles,Chiquimula. 8 Témoins dans le cas contre l’exchargé militaire Felipe Cusanero, Comité de témoins dans le cas de Choatalum accusé de disparition forcée, Choatalum, Chimaltenango. 9 Équipe d’appui psycho-sociale organisaant, entre autres, des ateliers Équipe d’Études Communautaires et d’Action de santé mentale pour les victimes du Psychosociale (ECAP), conflit armé ou assurant une présence lors des exhumations, Guatemala Ciudad, Rabinal y Alta Verapaz. 10 Association de défense des Association pour le développement Intégral de San ressources naturelles et des Miguel Ixtahuacán (ADISMI), territoires, San Miguel Ixtahuacán, San Marcos. 11 Association de défense des Association de Communautés pour le ressources naturelles, Ixcán, Quiché Développement, la Défense de la Terre et des Ressources Naturelles (ACODET) 12 Assemblée de préparation et de mise Assemblée Communautaire de Cunén – Quiché en place de la consultation communautaire de Cunén 13 Témoins dans le cas du massacre de Comité de témoins de Panzós, au travers de Panzós – Alta Verapaz l’organisation Association de Familles de Disparus au Guatemala (FAMDEGUA) 14 Témoins dans les cas pour génocide - Association Justice et Réconciliation (AJR) Huehuetenango, Chimaltenango, Rabinal, Ixil e Ixcán 15 Association de défense des droits Association en Défense des Droits Humains en humains, Ixcán, Quiché Ixcán (ADDHAI) - Ixcán, Quiché 55 16 Association d’anciens réfugiés du conflit armé interne 17 Association de défense des droits de l’Homme et de familles de disparus 18 Association de victimes du conflit armé interne Association de Développement de Déracinés et Réinstallés de la Micro Région II et V d’Ixcán, Quiché et Cobán, Alta Verapaz (ADEREMCO) – Ixcán et Cobán Groupe d’Appui Mutuel (GAM) – Ville de Guatemala Association pour le Développement Intégral des Victimes de la Violence dans les Verapaces, Maya Achí (ADIVIMA) – Rabinal, Baja Verapaz Liste participants ateliers vidéos Guatemala 4. Nom Iliana Marielita Catun Choc Marvin Bamaca Santos Gomez Marta Lidia Matzir Mariela Hernandez Mateo Lorenzo Cua Cuc Rosario Morales jiatz Vicenta Reynoso Tzoc Felipe Gomez Jose Antonio Jose Fermina Chiyal Petrona Rosario Castro Juliana Guillermo Perez Mario Rolando Xiquin Chavez Teodoro Ricardo Xiquin Hernandez Jose Antonio José Marcos Perez Bernardo Corrio Cobo Carlos Poyon Eluvia Herera raymundo Elio Coloma Orellana Maria Pedro Pedro Oscar Galvez Rolando Caal Jose Demetrio Lantan Fernando Martinez Moises Arcadio 5. Organisations Ixcan Creativo La otra cooperativa Oxlajuj Ajpop Ukuxbe Ukuxbe Red de jovenes Toto NUTZIJ Oxlajuj Ajpop Oxlajuj Ajpop Oxlajuj Ajpop NUTZIJ Solola NUTZIJ Solola NUTZIJ Solola NUTZIJ Solola Comunidad de COPALA Oxlajuj Ajpop Oxlajuj Ajpop AMOYEB’ – Movimiento social de Santa Eulalia San Miguel Ixtahuacan CPR Sierra CONAVIGUA Red de Mujeres Ixiles San Juan Sacatepequez Movimiento social de Santa Eulalia Chimaltenango - CEIBA Ixcan COMUNDICH - Camotan, Chiquimula COPAE - San Marcos Jacaltenango – Zona Huista 56 Liste des vidéos achevées en 2009 Nom du participant Fermina Chiyal Rosario Castro Betty De Léon Eluvia Herera raymundo Maria Pedro Pedro Carlos Poyon Rolando Xiquin Chavez Basilio Sebastian Elio Coloma Orellana Jacinto Ceto Johnathan Guttierez Sosa 6. Thème du documentaire “La dure lutte pour l’équité de genre au Guatemala.” “Formation de communicatrices sociales dans le but d’utiliser les moyens de communication pour éradiquer le racisme”. “L’histoire noire de l’entreprise minière Montana à San Miguel Ixtahuacan.” “Le réseau des femmes ixhiles en appui des femmes victimes de violence intra familiale à Nebaj.” “Histoire de la Radio Comunautaire Sunq’ Jolom Konob’” “Résistance pour la terre mère: cas du barrage Xalala, Ixcan et celui de la Zone Reyna.” “renforcement de la culture Maya comme réponse au racisme” “Histoire de la Radio Comunautaire Sunq’ Jolom Konob’” “San Juan Sacatepequez. Flores en resistencia contre la compagnie de ciment Novella” “La vie de la organisationn Majawil: 18 ans de récupération culturelle” “Chronique de la realité de la jeunesse Sololatèque” 57 Affiche du festival de diffusion des vidéos en juillet 2009 58 ANNEXE 2 : Projet Népal Volontaires en 2009 (15 au total) Janvier à Juin 2009 Gitanjali Gurung, Inde Raghu Menon, Inde Krystal Mason, USA Carlos Fernandez Torne, Espagne Beate Arnold, Allemagne Emma Jansen, Hollande Jessica Johnston, Irlande Sophie Buxton, UK Juin à Décembre2009: Kathmandu Emma Jansen, Hollande Juin à Décembre2009: Centre - ouest Carlos Fernandez Torne, Espagne Beate Arnold, Allemagne Sophie Buxton (UK) Ellis Veen (Hollande) Jessica Johnston, Irlande Krystal Mason (USA) Iona Liddel (Ecosse) Daniel Quinlan (Australie) Elise Tillet – Dagousset (France) Katie Danko (USA) Fredrik Heldal (Norvège) Irantzu Pinillos (Espagne) Raphael Vergin (Allemagne) Jochen Riegg (Allemagne) Réunions avec les autorités et organisations au Népal Nom Nombre Autorités népalaises Chef de district ou son assistant Ilam Gulariya Nepalgunj Kailai Mahendranagar Baglung Biratnagar Morang Panchthar Parbat Janakpur 1 4 2 1 1 3 1 1 1 1 2 Superintendant de Police ou Député du SP Ilam Gulariya Nepalgunj Rupandehi Mahendranagar Baglung Biratnagar Panchthar Morang Janakpur Kipalvastu 1 4 3 1 1 1 3 1 1 2 1 Député Inspecteur général de Police de la région Est 1 59 Brigadier général de l’armée du Népal, directeur de la 1 cellule DDHH Cellule DDHH de la Police Police armée Total 2 1 42 Institutions ou ONG nationales Commission nationale des DDHH Protection Desk Nepal PDN WOREC Women’s Resource Centre INSEC Informal Sector Service Centre Fédération des journalistes népalais Fondation Fatima Conflict Victims Society for Justice Tharu Women Uplift Centre Dalit Welfare Organization Association du Barreau national Transitional Justice and Gender Network Human Rights Forum Human Rights Protection and Legal Service Centre Muslim Service Society National Democratic Institute 6 8 9 7 9 2 4 1 1 1 1 1 1 1 1 Total 53 ONG internationales ou Organisations intergouvernementales OHCHR Mission des Nations unies au Népal UNMIN Groupe de travail de l’UE sur les DDHH Association des ONGI au Népal Commission internationale des juristes Centre international pour la justice transitionnelle Awaaz Carter Centre Fondation légale internationale ICRC Total 21 3 9 5 4 1 2 2 2 1 51 Corps diplomatique à Kathmandu (Ambassades) Danemark Allemagne USA UK Finlande Norvège France Australie Total 1 4 4 5 2 2 1 2 21 60 ANNEXE 3 : Projet Indonésie Liste des volontaires de PBI en Indonésie en 2009 Nom Pays Période Nico Prins GB Juillet 09 – Jan 11 Arthur Witzenburg Pays-Bas Février 07 – Juillet 09 Bente Hansen Allemagne Janvier 09 – Juin 10 Halina Schmidt Allemagne Avril 09 – Oct 10 Emma Douglas GB Juin 09 – Oct 09 Tiffany Orneleas USA Juin 09 – Dec 10 Roggie Cale USA Oct 08 – Août 09 Lynda Mills GB Sept 07 – Sep 09 Sophie Crocker GB Mars 08 – Sept 09 Meriam Smith Pays-Bas Sept 08 – Sept 09 Harold Smith Pays-Bas Sept 08 – Sept 09 Esther Cann GB Avil 08 – Oct 09 Antoine Lemaire Belgique Février 09 – Février 10 Patrick Stuby Suisse Juin 09 – Déc 10 Frank Toole USA Sept 08 – Fév 10 Chris Chaplin GB Juillet 08 – Nov 09 Carole Reckinger Luxembourg Fév 09 – Fév 10 François Perrinet France Mars 09 – Nov 09 Henning Borchers Allemagne Jan 09 – Août 09 Michael Arron USA Sept 09 – Mars 11 Belinda Goodman GB Nov 09 - Avril 11 Sandra Binggeli Suisse Sept 09 – Fév 11 61 ANNEXE 4 : Projet Mexique Organisations accompagnées par PBI au Mexique en 2009 • Comité Cerezo, Distrito Federal • Asociación de Familiares de Detenidos, Desaparecidos y Víctimas de Violaciones a los Derechos Humanos en México (AFADEM), Atoyac de Alvarez, Guerrero • Centre de Derechos Humanos de la Montaña "Tlachinollan", Ayutla de los Libres y Tlapa de Comonfort • Organización del Pueblo Indígena Me’phaa (OPIM), Ayutla de los Libres • Organización de Mujeres Campesinas de la Sierra de Petatlán (OMESP), Petatlán, Guerrero • Monitor Civil, Tlapa de Comonfort • Valentina Rosendo Cantú, Chilpancingo de los Bravos, Guerrero • Comité 25 de Noviembre • CEDHAPI (Centre de Derechos Humanos y Asesoría Legal Indígena) Liste des volontaires de PBI au Mexique en 2009 Nom Pays Période Maik Muller Allemagne Février 2008 – Février 2009 Sandra Caluori Suisse Mars 2008 – Mars 2009 Sandra Camacho Padilla Espagne Avril 2008 – Avril 2009 Heike Böttcher Allemagne Mai 2008 – Mai 2009 Carla Cavarretta Italie Juin 2008 – Juin 2009 Marianne Bertrand France Octobre 2008 – Octobre 2010 Maude Chalvin Canada Décembre 2008 – Juin 2010 Marco Sarasin Italie Janvier 2009 – Janvier 2010 Liselot Petry Allemagne Janvier 2009 – Janvier 2010 Ben Richard Leather Royaume-Uni Avril 2009 – Avril 2010 Jenna Manheimer États-Unis Avril 2009 – Juillet 2009 Sandra Froidevaux Suisse Juin 2009 – Juin 2010 Juliane Marquardt Allemagne Juin 2009 – Juin 2010 Iñigo Prieto Espagne Octobre 2008 – Mars 2009 Françoise Greve Allemagne Octobre 2008 – Mars 2009 Kristina Johansen Norvège Mai 2009 – Novembre 2009 Andrea Righetti Italie Mai 2009 – Décembre 2009 Giulia Branda Italie Juillet 2009 – Janvier 2010 Cecilia Mondi Italie Octobre 2009 – Octobre 2010 Sierra Shraff -Thomas États-Unis Octobre 2009 – Octobre 2010 Stefan Zimmer Allemagne Octobre 2009 – Octobre 2010 Wendy Schutte Pays-Bas Novembre 2009 – Novembre 2010 Patricia García Pérez Espagne Novembre 2009 – Novembre 2010 Jamie Wick États-Unis Novembre 2005 – Septembre 2009 Michael Tamblyn Australie Février 2007 – Décembre 2010 62 ANNEXE 5 : Formation ICP Plaquette de présentation de la formation ICP 2009 63 Programme formation ICP 2009 FORMATION A L'INTERVENTION CIVILE DE PAIX - 4 au 11 Septembre 2009 - Programme Général H/ D 04-sept Thème 9h30 - 12h 05-sept 06-sept 08-sept 09-sept Qu'est-ce que Présence et Comprendre Pratique de Pratique de l'ICP ? / protection le conflit l'ICP l'ICP Présence et dans les Travail La sécurité protection dans conflits d'équipe les conflits contemporain contemporains s / L'action non-violente Petit-Déjeuner Petit-Déjeuner Petit-Déjeuner Petit-Déjeuner Petit-Déjeuner Témoignages Présence et Attitude Qu'est-ce que Sécurité d'anciens protection personnelle le travail personnelle en volontaires dans les face aux d'équipe zone de conflit (Nonviolent conflits conflits : : règles de Peaceforce au contemporain Jeux de rôle base Sri Lanka, s : Présence et mises en Collectif proactive situation Guatemala : acco. des témoins de génocide et défenseurs des Droits de l'Homme) / Qu'est-ce que l'ICP ? Pause café Pause café Pause café Pause café Pause café Témoignages Présence et d'anciens protection volontaires dans les (Témoignage conflits des Brigades contemporain de Paix s : Présence Internationales) proactive Déjeuner Déjeuner 14h - 18h30 Présence et protection dans les conflits contemporains : Intervenir dans les conflits aujourd'hui Pause café 18h : arrivée Présence et des protection dans participants. les conflits contemporains: Intervenir dans les conflits aujourd'hui 2 0 h 07-sept Diner Diner Présentation (logistique, installation, programme... ) Projection de film Soirée débat Attitude personnelle face aux conflits : apports théoriques Déjeuner Projection de Ecoute et film sur communicati l'action nonon violente Pause café Qu'est-ce que la nonviolence ? (définition et ancrage dans l'actualité) Pause café Outils de résolution des conflits Diner Diner 10-sept 11-sept Mise en situation/ Jeux de rôle Préparation au départ Petit-Déjeuner Jeu de rôle de mise en situation Petit-Déjeuner "Et maintenant?" Présentation des missions par ONG, sélection, candidature.. Pause café Pause café Témoignage / Sécurité Jeu de rôle La prise de personnelle en de mise en situation décision au zone de conflit consensus : règles de base Bilan et évaluation de la session de formation Déjeuner Déjeuner Déjeuner Déjeuner La multi culturalité dans les équipes de travail La vie des volontaires, les relations avec les activistes, les partenaires Jeu de rôle de mise en situation Pause café Pause café Témoignage / Réseau de La sécurité de soutien, nos diplomatie, partenaires relations entre les différents acteurs humanitaires et les forces militaires Diner Diner Pause café Jeu de rôle de mise en situation Possibilité de passer des entretiens personnels avec les personnes des équipe pédagogique Pause café Départ des stagiaires entre 16h et 18h Soirée-débat Projection de Conférence : sur les actions La film non-violentes Soirée débat philosophie de la nonviolence Introduction au grand jeu de rôle du lendemain Dinner Soirée de départ 64 ANNEXE 6 : Cartes Carte du Guatemala (Le projet porte sur tout le territoire) Carte des Philippines avec les lieux spécifiques d’intervention Carte du Sri Lanka, avec les lieux spécifiques d’intervention 65 Carte de l’Etat de Guerrero Mexique avec les zones spécifiques d’intervention Mexique avec la zone d’intervention Carte de l’Indonésie avec les lieux spécifiques de l’intervention Carte du Népal Le projet porte sur l’ensemble du territoire 66 ANNEXE 7 : Description des différentes missions d’une intervention civile de paix À travers l’envoi de volontaires civils pour des missions d’accompagnement, de médiation, d’observation ou, encore, de témoignage, c’est un instrument de construction de la paix et de résolution des conflits au profit et en lien avec les populations et les organisations représentants les sociétés civiles locales. Reconnaître, soutenir et promouvoir l’ICP, s’est engager : une action concrète en faveur de la paix une action concrète en faveur du renforcement des capacités locales à agir pour la paix. une action concrète pour optimiser un processus de paix et de réconciliation. L’ICP est un outil de gestion de crise opérationnel depuis les années 1980 qui s’est fortement développé dans les années 1990. L’ICP est constituée par un envoi de volontaires civils qui participent, sur le terrain et auprès des organisations des sociétés civiles locales, à la construction de la paix et la résolution non violente des conflits. Une mission ICP peut être menée par une organisation internationale (OSCE, ONU), un gouvernement, une collectivité locale, une ONG. Les volontaires de l’ICP doivent donc être qualifiés, formés aux techniques non violentes de régulation des conflits et aux fonctions spécifiques qu’ils auront à accomplir. Une mission ICP consiste à : - - - - Apporter une présence dissuasive : l’accompagnement des acteurs de paix locaux par des équipes internationales de volontaires de paix constitue une présence dissuasive qui leur permet de mener leur travail sans subir les menaces de violences physiques et politiques et ainsi continuer leur travail et participer aux processus de démocratisation et d’établissement d’un État de droit. Observer et témoigner de la situation sur le terrain : les atteintes aux Droits de l’Homme, les violations des termes d’un accord entre parties en conflit, le déroulement des élections dans les zones de tension, doivent pouvoir être observés, répertoriés et communiqués avec rigueur et indépendance afin de conduire un processus viable et durable de démocratisation et de construction de paix. Favoriser le dialogue et la réconciliation : l’intervention d’un tiers est décisive pour servir d’intermédiaire entre parties en conflit. Créer un espace « neutre » où les acteurs de paix, des associations de jeunes et de femmes issues de chaque communauté puissent se retrouver, échanger et agir semble est une condition indispensable pour recréer des liens et entamer un processus de dialogue et de réconciliation. Renforcer les capacités de la société civile locale : faire en sorte que les organisations de la société civile locale puissent agir et s’impliquer dans un processus de paix juste et durable, de résolution non violente du conflit est une caractéristique essentielle d’une mission ICP et une condition sine qua non de la réussite de ce processus. Une action essentielle de solidarité internationale : Les liens entre paix et développement sont aujourd’hui largement reconnus. Il ne peut y avoir de processus de développement humain et durable sans l’établissement d’une paix juste et durable et réciproquement. C’est le principe de même du concept de « paix positive ». La paix n’est pas simplement une absence de conflits ou de violences physiques, c’est aussi une dynamique durable garantie par des structures et un environnement de justice sociale, d’équité. La problématique des conflits se trouve aujourd’hui au cœur des enjeux de la solidarité internationale. En effet, les conflits anéantissent tout espoir de développement et l’absence de développement est un terreau favorable à l’émergence de nombreux conflits. Ce constat se vérifie également sur des zones de transition. Les tensions qui persistent dans certaines régions empêchent l’essor politique et économique de ces nouveaux États et de leurs habitants. Une intervention civile de paix peut s’appliquer durant les trois phases d’un conflit : avant, pendant et après. Pour chacune de ces phases de conflit, la stratégie consiste à renforcer la capacité des acteurs locaux à agir en faveur d’une résolution du conflit et de l’établissement d’une paix durable, de privilégier et soutenir les initiatives qui favorisent le dialogue, la coopération, le respect des droits fondamentaux, etc. Aux côtés des organisations de solidarité internationale (coopération au développement, action humanitaire), les organisations qui mènent des missions d’intervention civile de paix ont une action complémentaire. En travaillant sur la question même du conflit, et plus particulièrement sur ses causes, sa nature et ses dynamiques, ces organisations participent à la stabilisation d’une zone et à l’établissement de conditions plus favorables aux processus de développement économique, social, humain et durable. 67