Dors, Bébé, dors - Boobs-`n

Dors, Bébé, dors
« Alors ? Elle fait déjà ses nuits ? ». Vous n’osez pas répondre : il semblerait que tous les autres bébés
dorment plus que le vôtre ? Vous avez le sentiment que pour être une bonne mère, il faut avoir un bébé
qui « dort bien » ? On vous inonde de conseils pour que votre bébé apprenne à dormir « autrement » ?
Le sommeil est l’un des sujets de prédilection des jeunes parents, et aussi l’un des plus pénibles.
Armez-vous des bonnes informations ... et de quelques notions de biologie.
Les bébés suivent le rythme de leur propre corps. Ils ne lisent pas d’ouvrages
savants et les normes sociales leur échappent complètement. Il faut souvent
plusieurs mois pour qu’un bébé alterne des moments d’éveil et de sommeil
correspondant à un schéma jour-nuit. Compte tenu du déficit de sommeil qui
accompagne votre vie de jeune parent, il peut être rassurant d’apprendre que
1) cette situation est temporaire et que 2) le comportement de votre bébé est
normal. Gardez à l’esprit que si votre propre manque de sommeil est certes
difficile à supporter, il ne signifie pas qu’il y a un problème, ou plutôt, que votre
bébé est problématique. Nos attentes quant au sommeil des bébés sont
peut-être tout bonnement irréalistes.
LES FAITS
Le sommeil est un processus de développement et
les besoins de sommeil évoluent avec les années.
Les réveils nocturnes des jeunes enfants sont
normaux et les bébés en bonne santé connaissent
plusieurs moments d’éveil chaque nuit. Les
nouveau-nés dorment jusqu’à 18 heures par jour,
réparties en règle générale dans des blocs de
seulement 2 ou 3 heures. Après un an, la durée du
sommeil passe de 18 heures à 15 heures environ,
avec un bloc de sommeil principal réservé à la nuit.
Un bébé peut avoir besoin d’un an pour que son
corps suive un rythme de 24 heures.
C’est valable pour tout, mais surtout pour le
sommeil : chaque enfant est différent ! L’étude de
Galland et al. (2012) (voir illustration) montre la
répartition moyenne du sommeil au cours de la
première année. L’estomac d’un nouveau-né est
minuscule (à peu près la taille de son poing) et il lui
faut de nombreux repas en petite quantité. C’est
pourquoi les petits bébés se réveillent environ
toutes les deux heures. Certains plus souvent,
d’autres moins, et à mesure qu’ils grandissent, ils
peuvent espacer davantage leurs repas. Le lait
maternel est digéré très rapidement, c’est pourquoi
les bébés doivent être nourris régulièrement, le jour
comme la nuit. Vers l’âge de trois mois environ,
certains bébés (mais pas tous) commencent à
dormir plus longtemps (environ cinq heures
d’affilée après une tétée). Aux alentours de cinq
mois, environ la moitié des petits dorment
certaines nuits de huit heures. Toutefois, jusqu’à
l’âge d’un an, les nuits complètes sont l’exception
plutôt que la règle. Et même s’il lui est déjà arrivé
de dormir une nuit complète, il est tout à fait
normal qu’un enfant recommence à se réveiller la
nuit à d’autres moments. Environ un tiers des
bébés ne dorment pas régulièrement de 22 h à 6 h
ET BIEN PLUS
LE SOMMEIL
à l’âge d’un an, indépendamment de leur mode
d’alimentation et de l’endroit où ils dorment. Un
bébé sur dix ne dort même pas régulièrement cinq
heures d’affilée à l’âge d’un an. Les réveils nocturnes
peuvent en outre faire partie du schéma de sommeil
normal de certains enfants en bonne santé au-delà
de leur premier anniversaire.
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LA MASTITE
LE REFLUX
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MAIS POURQUOI ?
Les bébés humains présentent plusieurs caractéristiques très spécifiques. L’évolution a fait de nous ce
que nous sommes et des millions d’années d’adaptation à notre environnement et aux circonstances
expliquent nos spécificités biologiques et notre
comportement.
• Après la naissance, un bébé entame une longue
période de croissance et de développement. Au
cours de cette période, le cerveau en particulier
grandit très rapidement et cette croissance
demande beaucoup d’énergie.
• Un bébé humain doit être nourri à la demande, le
lait maternel n’est pas très gras mais très riche en
sucre (le carburant du cerveau) et très digeste.
• Les bébés naissent avec des sens très développés :
la vue, l’ouïe et le toucher sont très au point.
• Un bébé ne peut s’agripper seul à sa mère ou à la
personne qui s’occupe de lui, il doit être porté. Ce
besoin traduit le besoin de proximité avec la mère
ou le pourvoyeur de soins.
• Certaines fonctions n’atteignent un niveau de
maturité qu’après plusieurs mois, comme la
fonction digestive, la respiration et le rythme
cardiaque.
L’évolution a programmé les bébés pour qu’ils
demandent une présence constante de leur maman
ou de la personne qui assure leurs soins. Il s’agit
d’une stratégie de survie bien ancrée dans notre
nature. Ce constat, et la nécessaire fréquence des
repas, expliquent qu’un bébé doit être près de sa
maman nuit et jour. Cela signifie qu’il est préférable
pour un bébé de dormir à proximité de sa mère au
cours des premiers mois ou des premières années. Si
nous n’avions pas répondu à ce besoin par le passé,
notre espèce se serait éteinte. Bien sûr, nos
conditions de vie sont aujourd’hui totalement
différentes et ces lois naturelles semblent plus
© Boobs-’n-Burps
lointaines. Pourtant, nous pouvons comprendre le
sommeil des bébés et des jeunes enfants à la lumière
de notre évolution et accepter que ce comportement
résulte d’une suite de développements. Si l’on
comprend ce qui est normal pour le sommeil d’un
jeune enfant, au-delà des « normes » définies par
notre société et notre culture, il est plus facile de
composer avec le schéma de sommeil et les besoins
de nos bébés, et de les accepter.
FAIRE SES NUITS
Le concept de la « nuit complète » renvoie à des
études parues dans les années 1950-1960 et portant
sur des bébés nourris au biberon, non au sein. Si les
réveils et les repas nocturnes sont parfaitement
normaux au cours de la première année, ils le sont
encore davantage pour un bébé allaité.
Sous la pression de la société, il n’est pas rare que les
parents pensent devoir apprendre à leur bébé dès le
plus jeune âge à être indépendant. Un bébé « bien
sage » doit dormir toute la nuit, dans son petit lit et
dans sa petite chambre. Soucieux de bien faire, nous
avons tendance à tout mettre en œuvre pour « aider »
notre bébé à « faire ses nuits ». Chercher à poser
comme objectif qu’un bébé dorme uniquement
pendant de longues périodes est à la fois irréaliste et
potentiellement néfaste. Le passage aux préparations
artificielles peut entraîner un sommeil plus profond
et plus long que celui d’un bébé allaité, mais le
nombre total d’heures de sommeil par période de 24
heures restera inchangé. Introduire le biberon pour
encourager un bébé à « faire ses nuits » avant l’heure
risque de poser des difficultés pour la poursuite de
l’allaitement. Entraîner un bébé à faire ses nuits peut
impliquer de lui faire adopter un schéma de sommeil
semblable à celui d’un adulte alors que son
organisme et ses fonctions ne sont pas encore prêts.
L’interruption des périodes de sommeil est
considérée comme un mécanisme important de
protection contre les problèmes cardiaques ou
respiratoires associés à la mort subite du nourrisson.
Pour certains bébés, le fait de vouloir prolonger les
périodes de sommeil profond peut accroître le risque
de mort subite du nourrisson.
Ces informations sont basées sur les données disponibles à l’adresse : isisonline.org.
uk. Cette fiche d’information ne porte pas sur les problématiques cliniques du
sommeil et ne constitue pas un conseil dans le cadre d’uwne situation individuelle.
Consultez un spécialiste en cas de préoccupation liée à la santé de votre enfant.
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