Anniversaire kaléidoscopique

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Anniversaire kaléidoscopique
RÉGION
JEUDI11SEPTEMBRE2014 P
18
VAL D’ARGENT Carrefour européen du patchwork
STRASBOURG Saison 2014/15
Le Maillon, à l’horizon
du nouveau théâtre au Wacken
Anniversaire
kaléidoscopique
Dans la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines, le carrefour européen du patchwork s’est
tissé une renommée internationale en deux décennies. La vingtième édition de
l’événement devrait encore surprendre.
Pour la saison 20014/15, Le Maillon propose au public 3 000
places de plus. PHOTO ARCHIVES DNA – CHRISTIAN LUTZ-SORG
Lors de la présentation à la
presse de la saison 2014/15,
le directeur du théâtre, Le
Maillon, Bernard Fleury a
évoqué hier, une programmation et la construction du
nouveau théâtre strasbourgeois inscrites dans « une
vision d’avenir positive ».
Au théâtre strasbourgeois Le
Maillon, les chiffres de fréquentation sont en hausse.
« Avec 25 300 entrées qui ne
sont pas des spectateurs, a
précisé hier le directeur Bernard Fleury, lors de la conférence de presse de présentation
de la nouvelle saison, on a
atteint un taux de remplissage
de près de 94 % ». Pour la
nouvelle saison, le directeur
annonce 3 000 places de plus.
Au Wacken, les équipes du
Maillon gèrent un provisoire
qui a fini par durer et l’ancrage
du théâtre strasbourgeois s’est
pérennisé.
Un budget de
3,191 millions d’euros
Après les bureaux de l’administration, la billetterie qui était
itinérante dans l’attente de la
fin de la Foire européenne,
s’est installée elle aussi du côté
du Wacken. Prenant position
dans l’ancienne halte-garderie,
au 7 allée du Printemps, jusqu’au 11 octobre. Après cette
date, le public sera accueilli au
hall 3 et les locaux réservés
aux services techniques.
Conçu par le cabinet d’architecture LAN et livré en mars 2017,
le nouveau théâtre du Maillon,
à côté du site actuel, est pour
Bernard Fleury « un projet
techniquement remarquable et
un lieu exceptionnel qui n’a
pas d’équivalent dans le Grand
Est ni même de l’autre côté du
Rhin, avant la Kaserne de
Bâle ». Le directeur ne cache
pas que le budget actuel ne
suffira pas à faire fonctionner
l’équipement aux deux scènes,
préfiguré comme une véritable
fabrique. « Il faudra trouver
d’autres financements », prévient-il.
La région Alsace qui cofinance
via le Théâtre national de
Strasbourg, le festival Premières s’engage désormais au
Maillon et lui permet de reprendre en 2015 la programmation d’expositions avec La
Chambre. Qu’en sera-t-il à
l’horizon 2017 ? Car aujourd’hui, la Ville de Strasbourg qui
a réactualisé sa subvention en
2014 (35 000 €) et la CUS demeurent à hauteur de 83 % les
principaux contributeurs d’un
budget qui se chiffre à
3,191 millions d’euros.
Une saison polysémique
Dans les prochaines semaines,
il s’agira de définir avec le
premier adjoint au maire de
Strasbourg et chargé de la
culture, Alain Fontanel, le
mode de gestion (statut juridique), le projet artistique et le
financement du futur théâtre.
Un tour de table auquel, espère
Bernard Fleury, participera la
région Alsace et l’État qui a
baissé son soutien de 6 %. Une
réflexion qu’envisage Bernard
Fleury à l’échelle de l’Eurométrople, et de la réforme territoriale – la refonte des régions
annoncée [Ndlr : ChampagneArdenne, Lorraine et Alsace]
afin d’élargir les possibilités.
À l’image d’une nouvelle saison
(cf Reflets DNA du 6 septembre)
qui résonne en 26 spectacles
dont deux créations et dix
coproductions, d’une belle
polysémie. Évoluant à la croisée des idiomes et des esthétiques et des disciplines, avec
l’ambition, la fraîcheur et la
radicalité d’artistes – Romeo
Castellucci, Angélica Liddell,
Brett Bailey, tg STAN, Josse de
Pauw, Pierre Maillet, Jean-Yves
Ruf, Mathias Moritz, Maguy
Marin, Gisèle Vienne, Ant
Hampton… Une affiche tissée
en grande complicité avec des
partenaires privilégiés d’ici
– TJP/CDN d’Alsace, Pôle Sud,
La Filature, le KulturBüro
Offenburg – et d’Europe au sein
du réseau Second Cities – Performing Cities.
VENERANDA PALADINO
Q Apéro de présentation, ce
11 septembre à 19h, au Gobelet
d’or, 28 rue de la Broque.
www.maillon.eu
@
La Fondation de France décore
« La Grande Écluse »
consultations familiales La
Grande Écluse assure, dans
tout le Bas-Rhin, une prise en
charge spécialisée et globale
des souffrances individuelles,
familiales et contextuelles
montrées par les enfants et les
adolescents. Ainsi, en cas de
deuil, d’accident, de maladie,
de cas de maltraitance, l’enfant
peut voir son développement
compromis. L’organisation
familiale se trouve profondément perturbée. La Grande
Écluse souhaite répondre aux
souffrances des familles par
une prise en charge combinant
l’accompagnement collectif et
individuel, grâce à des entretiens idoines.
Au carrefour européen du patchwork, public et artistes apprécient les expositions dans les
églises du Val d’Argent. PHOTO ARCHIVES DNA
ge avec un système de led. »
Plus de 1000 œuvres
sur 21 sites
Plus de 1000 œuvres textiles
seront exposées sur 21 sites
dans les quatre communes du
Val d’Argent. Plus de 150 boutiques spécialisées du monde entier seront aussi présentes. Et
une quarantaine d’œuvres du
concours international sur le
thème « Imaginer… » seront exposées sur le site de Val Expo. Si
cette année, la Russie et l’Australie sont les pays invités
d’honneur, les artistes viennent des quatre coins du globe…
Pour fêter les vingt ans d’un
événement devenu incontour-
nable en Alsace, le parc minier
Tellure servira d’écrin à une exposition bien particulière.
« Nous avons demandé à des
artistes internationaux de précédentes éditions de venir représenter une œuvre exposée
antérieurement et une création
d’aujourd’hui afin de montrer
leur évolution. »
Deux spectacles sont également
prévus à Tellure. L’art traditionnel du kimono sera présenté
par la Kimono Association de
Tokyo le jeudi et vendredi à
11h30 et 14h30. Un défilé russe
avec des costumes ethniques
traditionnels, des reproductions de costumes anciens tissés et brodés à la main, des
costumes de scène et des costu-
mes de patchwork contemporain le samedi et dimanche à
11h30 et 14h30.
Le carrefour européen du patchwork est aussi un événement
important pour l’économie touristique régionale. « En quatre
jours, la manifestation génère
12 000 nuitées. Les gîtes comme les chambres d’hôtel haut
de gamme sont réservés huit à
dix mois à l’avance… »
R
Q Du 18 au 21 septembre. Tarif :
13,50€ pour un jour, 24€ pour deux
jours, 29€ pour quatre jours. Tarifs
de groupe à partir de 20
personnes. Entrée gratuite pour les
enfants de moins de 14 ans
accompagnés d’un adulte.
www.patchwork-europe.com
@
UNIVERSITÉ DE STRASBOURG Santé
Des réponses après un cancer
Depuis 2009, la Ligue contre
le cancer et l’Université de
Strasbourg proposent aux
étudiants et jeunes adultes
atteints d’un cancer de suivre une formation « Projet
pro » pour définir leur projet
d’avenir.
« QUAND VOUS AVEZ un cancer,
ALSACE Solidarité
Depuis sa création en 1969, la
Fondation de France soutient
des petites associations locales
qui œuvrent dans le domaine
de l’aide aux personnes vulnérables, le développement de la
connaissance et l’environnement. En 2014, elle a décerné
des « Lauriers » à 66 projets,
sélectionnés par un jury d’experts, à travers la France.
En Alsace, c’est le projet
« CRCF Grande Écluse » qui a
été désigné et qui recevra une
dotation de 2 000 € avant de
participer au concours au
niveau national (avec une
éventuelle dotation supplémentaire de 4 000 €).
Le centre de ressources et de
E
n seulement vingt éditions, le carrefour européen du patchwork, qui
se déroule dans la vallée
de Sainte-Marie-aux-Mines (cette année du 18 au 21 septembre), a réussi à se tisser au fil
des ans une renommée internationale aussi importante que
les événements organisés à
Houston aux Etats-Unis ou à
Birming-ham au Royaume-Uni.
« Aujourd’hui, notre fréquentation est à 50 % française, 35 %
européenne et 15 % pour le reste du monde », décline William
Freppel, directeur d’Initiatives
Evénements.
Le succès s’est d’abord construit grâce à l’histoire de Sainte-Marie-aux-Mines. En 1993,
un colloque est organisé pour
fêter le 300e anniversaire de la
naissance du mouvement
amish. Des quilts amish sont
exposés. La première édition du
carrefour du patchwork est née
l’année suivante. « L’essor de la
pratique du patch-work en
France a eu lieu entre 1985
et 1990. Quand le Val d’Argent,
ancienne vallée textile et berceau du mouvement amish, a
organisé sa manifestation, il
n’existait aucun autre rassemblement en France. »
Depuis 1994, le carrefour a accueilli plus de 148 000 visiteurs, dont 20 800 l’an dernier.
Ce qui constitue aujourd’hui encore l’originalité du carrefour ?
« Les expositions à travers les
différents villages de la vallée
offrent sa particularité et son
charme. Le public et les artistes
apprécient notamment que les
œuvres soient présentées et mises en valeur dans des églises.
Cette année, nous changeons
d’ailleurs de méthode d’éclaira-
vous êtes bousculé physiquement, psychologiquement, socialement. Les traitements vous
isolent. Vous êtes plongé dans
un bouillonnement de questions sur l’avenir en général, et
sur votre avenir professionnel.
Projet pro m’a permis de retrouver une immersion sociale,
d’être accompagné au moment
où l’on se pose le plus de questions », témoigne Mickaël Charpentier.
Titulaire d’un diplôme d’ingénieur eau et environnement, ce
Lorrain de 28 ans, installé en
Alsace depuis six ans pour son
travail, a appris qu’il était atteint d’un cancer en juillet 2013.
« Tout s’est enchaîné très vite:
première opération, chimio,
deuxième opération… », rapporte celui qui se considère
comme « un survivant ».
Ayant repris son emploi en
mars 2014, Mickaël Charpentier
a découvert l’existence de Projet
pro en poussant la porte de la
Ligue contre le cancer 67 à
Strasbourg. Suivi par une quinzaine de jeunes adultes depuis
sa création en 2009, ce dispositif a été initié par Josette Saulnier-Cazals, psychologue au comité de la Ligue contre le
cancer, en partenariat avec
l’Université de Strasbourg.
Pour retrouver une
immersion sociale
Le président de l’Unistra, Alain
Beretz, a « tout de suite dit d’accord. C’était vraiment génial de
jouer le jeu avec nous », se réjouit Mickaël Charpentier.
Grand amateur de course à pied
en milieu naturel, ce sportif
s’est engagé dans des opérations de bénévolat auprès des
jeunes atteints d’un cancer. Il
est un des fondateurs de l’association Vibration nature, qui accompagne les jeunes malades
pendant la période de rémission/guérison à travers des activités sportives. Il est également
entré au conseil d’administration de la Ligue 67, en compagnie de Charlotte Bruck, 24 ans,
une autre bénévole qui avait
suivi Projet pro en 2013. Tous
Mickaël Charpentier, chargé
de mission Jeunesse et
sports, au sein de la Ligue
contre le cancer 67. PHOTO DNA
– CHRISTIAN LUTZ-SORG
deux sont chargés des relations
avec les jeunes malades.
Ouvert à tous les jeunes adultes
malades d’un cancer, « jeunes
en formation ou salariés désireux de se reconvertir ou d’évoluer au sein de leur entreprise »,
le dispositif Projet pro a été
construit sur la base de l’Unité
d’enseignement Projet professionnel développée par l’Uni-
versité de Strasbourg.
Destinée aux étudiants de licence première année, cette formation permet de réfléchir à son
projet professionnel et de le préparer. Elle se compose de cinq
modules, soit deux heures de
cours en amphi et huit heures
de travaux dirigés. « Cette formation est l’occasion de travailler sur un projet qui vous
tient à cœur. Pour ma part, j’ai
travaillé sur la thématique des
métiers de l’environnement. Le
cadre et les rythmes de la formation sont plutôt flexibles pour
les personnes atteintes d’un
cancer », précise Mickaël Carpentier.
Deux sessions Projet pro sont
organisées par l’Unistra en janvier et septembre. La prochaine
démarrera après le 15 septembre. Pour les jeunes malades du
cancer, le baccalauréat n’est pas
obligatoire. La Ligue contre le
cancer prend en charge les frais
d’inscription.
J.F.C.
R
Q Pour plus d’informations,
contactez la Ligue contre le cancer
du Bas-Rhin, 21 rue des FrancsBourgeois à Strasbourg.
✆03 88 24 71 86 ou
✆03 88 24 71 88
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