Fiche 5 : Les déterminants de l`investissement

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Fiche 5 : Les déterminants de l`investissement
Fiche Corrigés
Nº : 25005
ECONOMIE
Série ES
LE TALENT C’EST D’AVOIR ENVIE
Fiche 5 : Les déterminants de l’investissement
I - COMPRENDRE UN DOCUMENT
Document 1
Evolution du taux de marge et du taux d’investissement des sociétés non financières en % de la valeur ajoutée en
France
La bonne compréhension du document suppose d’abord que soient connues du candidat les notions de taux de marge et de taux
d’investissement. Le taux de marge mesure le profit de l’entreprise et le taux d’investissement celui de l’effort du pays en matière
d’investissement.
Puis le candidat doit croiser ces deux taux pour déterminer si l’augmentation du profit des entreprises entraîne une augmentation
du financement des investissements ou bien si ce n’est pas toujours le cas.
En principe, si le taux de marge diminue, le taux d’investissement doit diminuer puisque l’entreprise a moins de possibilité pour
s’autofinancer. C’est ce que l’on constate de 1970 à 1982.
Egalement, si le taux de marge remonte, on doit logiquement voir le taux d’investissement remonter, l’entreprise possédant alors
plus de capacité d’autofinancement. On constate cette relation de 1985 à 1990.
Mais les périodes 1982-1985 et 1990-1999 indiquent un taux de marge élevé alors que le taux d’investissement est beaucoup
plus faible. Le candidat doit en déduire que le taux de marge peut, par moments, n’être pas déterminant dans l’investissement des
entreprises.
Cette analyse permet alors au candidat de répondre à la question 2 du travail préparatoire. Puis, dans sa dissertation, il démontrera
en première partie que la hausse de la rentabilité des entreprises favorise la reprise de leurs investissements en s’appuyant sur les
périodes 1970-1982 et 1985-1990.
En revanche, il utilisera les périodes 1982-1985 et 1990-1999 pour démontrer, dans sa deuxième partie, qu’il y a d’autres éléments
que le taux de marge pour inciter ou freiner les investissements des entreprises.
II - CORRIGÉ
Travail préparatoire
1. Le taux de marge permet de mesurer le profit restant à l’entreprise pour rembourser ses créanciers, verser les dividendes aux
actionnaires et constituer ses capitaux propres ou autofinancement.
2. On constate une évolution similaire entre le taux de marge et le taux d’investissement au cours de certaines périodes : une baisse
simultanée de ces deux taux entre 1970 et 1982 et une remontée commune entre les années 1985-1990. En revanche, en dehors
de ces périodes, on peut noter une évolution souvent divergente de ces deux taux. Cela montre que le taux de marge ne peut être
le seul facteur qui détermine l’investissement.
3. L’auteur souligne que le chef d’entreprise procédera à des investissements s’il juge que les perspectives d’avenir vont amener
une augmentation de la demande pour ses produits. Il considère que c’est le critère essentiel dans sa décision d’investir. Il reprend
en cela l’analyse keynésienne de la demande effective.
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4. L’amélioration de la rentabilité apporte à l’entreprise de nombreux avantages :
• l’allégement de ses dettes lui permet d’augmenter son EBE et donc ses capacités d’autofinancement ;
• une meilleure situation financière est favorable à l’obtention d’emprunts à un taux moins élevé car l’entreprise bénéficie d’une
confiance plus grande auprès de la banque ;
• elle rencontrera enfin un meilleur accueil sur le marché financier pour émettre de nouvelles actions ou obligations.
5. Lorsque l’entreprise a un taux élevé d’utilisation de ses capacités productives, il est normal qu’elle accentue ses investissements
pour pouvoir affronter toute nouvelle hausse de la demande. Cette corrélation se vérifie par exemple pour les années 1986 à
1990.
En revanche, un faible taux d’utilisation des capacités productives n’incite pas à engager de nouveaux investissements, comme nous
le voyons de 1972 à 1974 ou de 1992 à 1994.
6. La baisse des taux d’intérêt réels, c’est-à-dire hors inflation, pousse l’entreprise à investir et à augmenter sa rentabilité.
En effet, par ce que l’on appelle l’effet de levier, la faiblesse du taux de l’emprunt lui permet une rentabilité supérieure au montant
à rembourser.
Question de synthèse
Introduction
Indispensable pour assurer le démarrage ou « take off » (Rostow) d’un pays vers le développement économique, l’investissement
est tout aussi nécessaire pour maintenir de façon constante une croissance forte et durable. La recherche des motivations ou des
obstacles à l’investissement est l’une des questions majeures de la science économique.
Après avoir analysé l’importance de la rentabilité de l’entreprise pour favoriser la reprise de l’investissement, nous montrerons
qu’elle ne peut cependant être considérée comme l’unique facteur de la décision d’investir.
Partie I
La rentabilité de l’entreprise est un élément déterminant pour investir. Cette rentabilité provient de l’augmentation de son taux
de marge qui mesure l’accroissement du profit et améliore ses fonds propres ou autofinancement. Cette situation incitera donc
l’entreprise à développer son capital fixe.
On constate dans le document 1 que la baisse du taux de marge entre 1970 et 1982 s’accompagne parallèlement d’une baisse
du taux d’investissement. En revanche, lorsque l’amélioration du taux de marge accroît les possibilités d’autofinancement de
l’entreprise, on observe une reprise simultanée de l’investissement, comme l’illustre la période 1985-1990.
Il convient par ailleurs de noter que cette amélioration de situation financière permet à l’entreprise :
• de lever plus facilement des fonds sur le marché financier ;
• d’obtenir des taux d’intérêt plus avantageux auprès des banques, ce qui favorisera sa décision d’investir.
Car la rentabilité dépend aussi de la profitabilité de l’investissement. Si le profit escompté est supérieur au coût du capital emprunté,
l’entreprise n’hésitera pas à utiliser cet effet de levier pour investir et augmenter ainsi ses fonds propres. C’est ce que confirme
le document 4 en indiquant que le repli des taux d’intérêt a favorisé la reprise des investissements compte tenu du rendement
escompté.
Partie II
Il convient cependant de remarquer, comme le montre le document 1, que l’augmentation de la marge bénéficiaire de l’entreprise
ne s’accompagne pas toujours d’une reprise de l’investissement.
Il apparaît en effet primordial, comme souligné dans le document 2, que la demande anticipée soit prise en compte par le chef
d’entreprise avant qu’il se décide à investir. Comme l’a démontré Keynes, un chef d’entreprise ne procédera en effet à des
investissements qu’en fonction de l’importance de son carnet de commandes. Dans une conjoncture estimée maussade, l’entreprise
ne décidera pas d’investir.
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Par ailleurs, même si la conjoncture est favorable, l’entreprise ne cherchera pas à augmenter son capital fixe si ce dernier n’est pas
utilisé à la pleine capacité de ses possibilités.
La comparaison des documents 1 et 3 indique en effet que, pour les périodes 1972-1974 et 1992-1994, un faible taux d’utilisation
des capacités productives n’incite pas l’entreprise à réaliser de nouveaux investissements.
Conclusion
La reprise de l’investissement est étroitement liée à l’amélioration du taux de marge ou à la baisse des taux directeurs. Mais
l’importance d’une demande anticipée ou du niveau d’utilisation des capacités productives est également à prendre en compte.
L’élargissement de la construction européenne pourrait créer dans l’avenir une détermination nouvelle des entreprises à augmenter
leurs investissements dans une dynamique communautaire.
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