PLUS ÇA VA, ET PIRE C`EST.

Transcription

PLUS ÇA VA, ET PIRE C`EST.
PLUS ÇA VA,
ET PIRE C’EST.
Dans le cadre de l’accord de Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences (GPEC) « actualisée », la
direction a annoncé un nouveau plan catastrophe de 1385 suppressions de postes 2015/2016/2107. Toutes
les entités sont touchées, sauf GBS qui devrait compenser les pertes des années précédentes. Compte-tenu
des départs du PSE 2015, les postes à supprimer en 2016/2017 seront proche de 1000, soit environ 500 par
an (auxquels ajouter 200 démissions et licenciements annuel). L’effectif dans deux ans sera alors inférieur à
5700 salariés. IBM cherche à vivre dans le mythe d’une grandeur en fait disparue depuis longtemps …
Sans surprise, c’est GTS qui trinquera le plus. Près de 30 % des emplois (environ
750) sont appelés à disparaître sur 2016/2017. Délocalisations en Europe de l’Est,
ventes d’activités TSS, licenciements secs ? IBM garde le secret, mais comme ce fut
dit au niveau européen, ce sera « sanglant » … IBM-Italie ouvre le bal chez TSS avec
306 emplois vendus à Adecco (en France, le partenaire d’IBM est Manpower et sa
filiale Proservia), et les syndicats allemands s’attendent à 3000 pertes d’emplois.
Les autres entités les plus touchées sont le Software Group, puis les fonctions
supports et administration. Même France Lab sera touché (- 10 %) et IGF.
Sachant que le vivier de « seniors » aptes à prendre retraite ou préretraite s’est considérablement amoindri, ce sont
bien à des mesures autoritaires de suppressions de postes que nous sommes confrontés. En clair, les salariés d’IBMFrance sont au bord du précipice, la DRH n’attend que le feu vert de la Corp pour les pousser dans le vide.
Bien entendu, ces suppressions de postes se feront sans reclassement ni formation/adaptation pour le personnel
survivant, vu les maigres 2,7 jours officiels de formation par an et par salarié en moyenne (cf. Bilan Social 2014). Ce
qui est minable au regard de l’accélération technologique et des restructurations internes.
Dis-moi qui tu aimes, je te dirai qui tu es …
Nicolas Sekakki aime à se présenter comme un dirigeant moderniste et volontariste, voulant renouveler le style
de management des patrons d’IBM-France précédents. Début septembre, il s’est présenté aux organisations
syndicales et leur a expliqué la politique qu’il voulait mettre en œuvre. Sans surprise, il l’a joué « jeune »,
insistant sur l’importance du sourire (authentique !) et sur sa volonté de défendre IBM-France, y compris s’il lui
fallait se battre contre certains projets de la Corp qui lui sembleraient contraire aux intérêts français . Difficile à
croire, même au bénéfice du doute …
Mais patatras. Notre « saint Nicolas » n’a pu s’empêcher dans une interview intitulée « le souffle du renouveau »
(revue « E.D.I. » n° 54 de décembre 2015) de nommer les deux hommes qu’il admire le plus.
Premier de ses maîtres à penser : Lou Gerstner. Façon de se donner une filiation et une légitimité, sachant que
Gerstner est le CEO d’IBM Corp qui a décidé de la stratégie « tout Services » pour Big Blue et a fait chuté les
effectifs à marche forcée. C’est l’homme qui voulait « faire danser l’éléphant » …
Le second mérite encore plus le détour : c’est Jack Welch, qui fut le grand patron de General Electric. Ce même
Welch qui a imposé à tout son management la règle de fer qu’il a édictée : licencier chaque année les 10 % de
salariés classés comme les plus mauvais. En clair, une politique d’élimination systématique de tous ceux que
l’entreprise ne veut plus voir, quelles qu’en soient les raisons (surtout les mauvaises).
Nicolas Sekkaki admirateur de Welch et de sa politique : au secours, tous aux abris ! Et ça n’a pas tardé. Le plan
2016/2017 (1000 départs, en net, sur deux ans) approche les 10 % annuels ...
Jack Welch peut être fier de son disciple. Quant à nous, nous savons maintenant qu’avec notre nouveau patron,
il vaut mieux se méfier du chant des sirènes : le grand naufrage approche.
D'après la direction et les syndicats signataires « le Plan Prévisionnel Triennal GPEC permettra aux
salariés de se projeter dans l'avenir » … De qui se moque-t-on ? Si les signataires UNSA-CGC-CFDTCFTC considèrent s’être fait rouler dans la farine par IBM, qu’ils retirent leur signature !
Avec la CGT, refusons le pire : ne laissons pas notre entreprise s’autodétruire et anéantir nos emplois.
PBC et entretien professionnel : janvier s’annonce chaud !
Revoilà la période du PBC ! Bien évidemment, même dans sa nouvelle mouture qui se veut plus élaborée,
le PBC a pour IBM l’intérêt majeur de l’aider à gérer les effectifs (désignation des salariés à pousser dehors)
et à diminuer la masse salariale (103 millions d’euros, soit - 8,5 % sur les deux dernières années publiées).
La nouveauté 2016 est la création par la loi du 5 mars 2014 de l’obligation d’un entretien professionnel tous
les deux ans. Les obligations des employeurs en matière d’entretien professionnel (article L6315-1 du code du
travail) : « le salarié est informé qu'il bénéficie tous les deux ans d'un entretien professionnel avec son
employeur consacré à ses perspectives d'évolution professionnelle, notamment en termes de qualifications
et d'emploi. Cet entretien ne porte pas sur l'évaluation du travail du salarié. Cet entretien professionnel (…)
donne lieu à la rédaction d'un document dont une copie est remise au salarié ».
Cet entretien vise à permettre au salarié d’anticiper son évolution de carrière et le maintien de son
employabilité. Il doit donc vous aider à réfléchir sur votre parcours professionnel, à identifier vos besoins et à
formaliser votre projet de développement.
Point important, l’entretien est formalisé à son issue par un écrit actant de toutes les actions posées par
l’employeur pour répondre à son obligation légale d’adapter le salarié aux exigences de son poste de travail
et de « veiller au maintien de sa capacité à occuper un emploi » (art. L6321-1).
IBM reste tentée de contourner et minimiser ces nouvelles obligations légales.
Elle veut que le PBC reste la pierre angulaire de sa politique de gestion du
personnel (et de sa gestion financière par la contraction de la masse salariale).
Nous avons vite constaté la tactique de certains manageurs :
- lier les entretiens PBC et professionnel en les convoquant l’un à la suite de
l’autre avec une durée limitée : INACCEPTABLE.
- dire aux récalcitrants au PBC que s’ils ne remplissent pas leur autoévaluation, il n’y aura pas d’entretien professionnel : INACCEPTABLE .
Finalement, IBM a ouvert un site « entretien professionnel » avec un formulaire pour encadrer ce qu’elle
voudrait être une nouvelle procédure interne. Soyons attentifs, ne nous laissons pas manipuler ! Dans le
domaine de votre carrière professionnelle, et de la formation associée, vous avez des droits et l’employeur
a des devoirs envers vous. Sachons en tirer le positif et les bénéfices pour notre avenir.
Vous connaissez déjà le texte-type pour refuser d’entrer dans la procédure d’évaluation PBC (www.cgt-ibm.fr).
Si votre management cherche à vous imposer l’auto-évaluation, dites-lui qu’elle est jugée illicite (TGI Nanterre
12 septembre 2013). La CGT vous donne ci-dessous la formule à employer pour vous aider à contester. Utilisezla sans modération si votre management tente de combiner résultats PBC et nouvel entretien professionnel :
ne laissez pas votre encadrement s’essuyer les pieds sur la loi et sur votre avenir.
Je n’ai pas participé à l'élaboration de mes objectifs professionnels pour l'année 2015, la procédure PBC
n'ayant aucun caractère obligatoire. De ce fait, je ne me livrerai pas non plus à mon auto-évaluation, jugée
illicite. C’est le management qui est, par sa fonction, chargé de procéder aux évaluations de son équipe, qu’il
établit avec sa connaissance du travail de chacun acquise tout au long de l’année.
Par ailleurs, j’attends d’être convoqué pour l’Entretien Professionnel spécifique (séparé du PBC), qui
permettra un état des lieux récapitulatif de mon parcours professionnel et fixera les moyens pour répondre
aux exigences de mon poste de travail et maintenir mon employabilité.
De plus en plus de salariés refusent de cautionner le PBC.
Rejoignez ce mouvement collectif de contestation, ne restez pas isolés, contactez vos délégués CGT.
janvier 2016
www.cgt-ibm.fr
cgt ibm paris