Diagnostic du Développement récréotouristique de Sainte-Rose

Transcription

Diagnostic du Développement récréotouristique de Sainte-Rose
Diagnostic du Développement
récréotouristique de Sainte-Rose
Rapport final
Sommaire exécutif
présenté par
Fanny Pasteur
Agent de développement
Tourisme Laval
Novembre 2003
Contexte
Dans le cadre de sa planification stratégique 2002-2007, en collaboration avec le milieu,
Tourisme Laval souhaite renforcer la mise en valeur du caractère insulaire et naturel de Laval.
C’est à ce titre que le projet de développement récréotouristique du Vieux-Sainte-Rose y est
directement associé, puisqu’il permet de doter Laval d’un quartier touristique mettant
l’emphase sur cette identité.
Le tourisme est une orientation de développement économique de la MRC devant contribuer
« à créer une image distinctive de Laval dans la grande région métropolitaine de Montréal ».
À cet effet, Sainte-Rose est identifié comme un « territoire d’intérêt particulier, dont la
conservation de l’intégrité du noyau villageois permet d’enrichir la trame de l’offre des
activités permettant la découverte de la région ».
Le CRD-Laval, quant à lui, fait du tourisme un axe stratégique de développement
économique dans sa planification stratégique 2000-2005, où il présente l’aménagement de la
rivière des Mille-Îles comme une « initiative majeure », opération associée à la promotion de
l’histoire et du patrimoine bâti.
Tourisme Laval est soucieux d’inscrire la bonification de l’offre touristique lavalloise dans le
cadre de la politique québécoise du développement touristique. Ainsi, les orientations de
développement touristique du Vieux-Sainte-Rose s’insèrent en parfaite synergie dans les axes
d’intervention de Tourisme Québec (2000-2005) : mise en marché du cyclotourisme,
développement de l’écotourisme, consolidation du tourisme culturel, mise en valeur du
tourisme nautique et développement d’une économie touristique locale.
Le développement récréotouristique du Vieux-Sainte-Rose prend racine dans le cadre du
développement durable. Il est le fruit d’une consultation auprès de l’ensemble des acteurs et
intervenants du milieu, puisqu’il émane d’un consensus général. La mise en valeur
récréotouristique cristallise le rôle essentiel que peut jouer cette industrie dans la préservation
d’un patrimoine unique et en danger (respect des écosystèmes, sociétés et cultures). La vision
cherche à être la plus large et intégrée possible (respectueuse de l’équilibre des ressources
complémentaires présentes sur le territoire, soucieuse de la qualité de vie des résidents,
nécessiteuse de retombées économiques). Tourisme Laval adopte une démarche d’avenir
répondant aussi bien aux besoins en constante évolution de la population vieillissante que celle
des générations à venir.
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PREMIER CHAPITRE : Présentation du territoire à l’étude
Définition du territoire
Le tronçon du boulevard Sainte-Rose à l’étude s’étend de l’autoroute 15 (niveau du golf quartier Fabreville) à la voie ferrée à l’est. La trame patrimoniale (P.I.I.A.) délimite en grande
partie le quartier touristique.
Ancien lieu de villégiature de la bourgeoisie montréalaise à la fin du dix-neuvième et au début
du vingtième siècles, puis destination « plage » par excellence des vacanciers jusque dans les
années 1960, Sainte-Rose a conservé les traces de son passé : une rivière présentant des
écosystèmes uniques, un bâti marqué par des tracés de rue ayant vue sur l’eau, des ajouts de
plantation d’arbres en parfait alignement et désormais centenaires… en somme, un cadre
champêtre qui s’impose encore aujourd’hui.
Accès privilégié
Sainte-Rose jouit d’une situation privilégiée de par son accès. Entrée directe sur l’autoroute
des Laurentides, axe touristique par excellence, présence d’une halte ferroviaire le reliant à
Montréal (pour l’instant majoritairement utilisée par les travailleurs et absence de liaison les
fins de semaine), passage de l’axe nord-sud de la Route verte reliant Laval à la grande région
de Montréal et aux Laurentides (piste du Pt’it train du nord) ainsi que la venue imminente de
l’axe est-ouest (finalisation prévue pour 2004), proximité de deux aéroports internationaux, lui
confèrent un avantage certain.
Les portes du territoire
L’analyse de la configuration du territoire permet de distinguer trois portes distinctes :
La Porte ouest d’une part, située au niveau de la sortie 16 de l’autoroute 15, bénéficiant d’une
zone agricole permanente, présente un espace idéal pour le projet de relocalisation d’accès
principal du Parc de la Rivière-des-Mille-Îles (PRMI), et, grâce à son nouvel échangeur, fera
du boulevard Sainte-Rose une entrée de qualité au vieux quartier en contournant le trafic lourd
et de transit sur le boulevard de la Renaissance, ce qui permettra également d’assurer une
sécurité pour les cyclistes et piétons empruntant la Route verte. La présence de producteurs
(horticoles et maraîchers) ainsi que des installations sportives basées sur la pratique du golf
font de cette porte un pôle vert par excellence.
Les Portes sud et nord, d’autre part, sont localisées au centre du village, au carrefour des
boulevards Curé-Labelle et Sainte-Rose. Elles adoptent une position stratégique assurant au
Vieux-Sainte-Rose une accessibilité et une visibilité de premier plan, puisqu’elles sont à la
croisée de bassins de clientèles différents, celui du sud de l’île et celui de la rive nord.
L’aménagement du carrefour qui les délimite devrait limiter les nuisances sonores ainsi que
les problématiques engendrées par la vitesse automobile. Il devrait par ailleurs intégrer de
manière plus harmonieuse les commerces et les espaces de stationnement faisant entrave au
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caractère champêtre du lieu. Une analyse de l’aménagement « bâti/nature » permettra de
redonner à cette porte son cachet d’antan.
Enfin, la Porte est se caractérise par la présence de la halte ferroviaire et le passage de l’axe
nord-sud de la Route verte. Située à proximité du Bois de l’Équerre (composée notamment de
propriétés privées), à la porte de Sainte-Rose et de la Plage Jacques-Cartier (quartier Auteuil),
elle pourrait ainsi offrir des services en adéquation avec les besoins des clientèles touristiques
à venir. Par ailleurs, une vision juste de l’aménagement du carrefour doit être adoptée, tout
comme pour la partie reliant cette porte au centre du village, dont la mise en valeur touristique
devra réduire l’impression de longueur que pourraient éprouver les promeneurs.
La trame touristique
La trame récréotouristique est définie par un ensemble d’infrastructures et de services diversifiés
pour un territoire de petite taille et répartis de manière plus ou moins homogène.
À l’ouest
Constat
Il s’agit du pôle vert, comme décrit précédemment.
Objectifs
Renforcer le lien entre ce pôle et la zone centrale.
Initier la structuration de sa mise en valeur touristique à partir des composantes naturelles.
Pistes de solution au niveau des aménagements
Il serait souhaitable que la réalisation du nouvel échangeur adopte un caractère vert en parfaite
harmonie avec le projet potentiel de relocalisation de l’accès principal du PRMI, intégrant les
petites zones industrielles grâce à des plantations d’alignement qui les soustraient à la vue.
Par ailleurs, le golf et son champ de pratique devraient s’assurer que le traitement avec
pesticides a un minimum d’impact sur la rivière.
Dans l’éventualité de la réalisation de la relocalisation, la zone agricole et horticole profiterait
de l’achalandage du PRMI et aurait, dans une perspective d’agrotourisme, à se structurer et à
offrir des prestations en fonction des attentes des visiteurs.
Au centre
Constats
Le vieux quartier, défini entre l’autoroute 15 et la rue des Patriotes, présente un patrimoine
architectural (diversité du cadre bâti) et naturel (site d’accès principal du PRMI) riche. De ce
cœur émane une identité culturelle colorée (fine gastronomie/arts) ainsi qu’une atmosphère
estivale chaleureuse avec la vie événementielle qui s’y déroule. Il s’agit également de l’artère
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commerciale qui accueille désormais une auberge haut de gamme. C’est au cœur du territoire
touristique que la pièce de théâtre unique en son genre, Les Aventures du capitaine Dubord,
est jouée. Le château de Céline Dion s’érige sur l’île Gagnon. Le centre accueille également
l’usine de filtration des eaux usées, où sont offertes des visites guidées et qui fait actuellement
l’objet d’une étude d’un centre d’interprétation de l’eau s’adressant à la clientèle étudiante.
L’église, bien classé, et la Berge des baigneurs qui la borde, sont les pièces maîtresses de ce
territoire central.
L’axe est-ouest de la Route verte aura des impacts déterminants sur le pôle central. Aussi, le
plus important réside dans l’interface que cette piste créera avec le circuit linéaire et bâti du
boulevard Sainte-Rose, pour les visiteurs qui se plaignent de ne pas voir l’eau et qui souhaitent
que ses accès soient mis en valeur. Les mini-circuits, représentés par les rues perpendiculaires
se jetant toutes dans la rivière, ajoutent un atout supplémentaire au parcours nature/bâti.
Objectif
Faire de ce pôle le lieu central de la mise en valeur de l’offre récréotouristique. En effet, il
semble opportun de le considérer comme une priorité dans les efforts d’aménagement, dans la
mesure où il est le cœur du territoire touristique.
Pistes de solution au niveau des aménagements
Dans un premier temps, il importe de mettre en valeur de manière exceptionnelle la place
centrale, composée de la Berge des baigneurs et de l’église, et de la doter d’infrastructures
récréotouristiques d’importance, inusitées et porteuses, afin d’attirer des visiteurs extérieurs.
Il est important que ces dernières reflètent le caractère identitaire de Sainte-Rose, marqué par
la présence de l’eau. Des aménagements doivent permettre d’offrir un espace de scène pour
les événements et la programmation estivale, besoin émanant du milieu.
Dans un deuxième temps, il apparaît nécessaire d’intervenir radicalement sur l’aménagement
du carrefour Sainte-Rose/Curé-Labelle, qui rencontre des problématiques de bruit, de vitesse
excessive, d’aménagement urbain non sécuritaire pour le visiteur ainsi que d’un cadre
commercial et bâti peu favorable au développement touristique. Cet élément est un facteur
déterminant dans la mise en valeur récréotouristique de ce pôle. Ainsi, il serait souhaitable de
rendre l’endroit le plus achalandé de Sainte-Rose visuellement porteur d’une qualité
d’aménagement compatible avec le contexte d’un village historique et patrimonial. Ceci peut
être rendu possible grâce à une approche « verte et bleue » mettant en avant la végétation
d’arbres à grand déploiement et la présence accrue de l’eau, élément principal de mise en
valeur. Une meilleure intégration du bâti ainsi que l’embellissement du mobilier urbain et des
aménagements piétons feront de cette porte une entrée notoire du quartier.
Enfin, il existe dans le pôle central des bâtisses d’intérêt en danger. Le site du Dragon Forgé
doit accueillir une tour à sept étages. Il semble opportun d’envisager la mise en place d’une
norme afin de veiller à l’intégration de nouvelles constructions avec la trame patrimoniale,
c’est-à-dire respectant le rythme architectural ainsi que le cadre environnemental. Cette
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dernière devrait considérer la hauteur des arbres comme limite verticale à ne pas dépasser.
Cette norme s’applique ailleurs et connaît un franc succès. Par ailleurs, deux bâtisses
d’intérêt - l’ancienne caserne et l’ancienne bibliothèque – qui sont occupées par des OBNL,
sont situées sur des terrains appartenant à la Fabrique et dont le bail emphytéotique de la Ville
arrive à échéance en 2007. L’ancienne caserne pourrait continuer d’abriter la galerie d’art,
tandis que l’ancienne bibliothèque pourrait adopter plusieurs vocations, telles qu’un centre
d’expositions thématiques. Par ailleurs, l’école Latour, vacante en 2005, pourrait devenir le
centre permanent des associations récréotouristiques ou organismes communautaires. La Ville
de Laval pourrait à ce titre considérer cette problématique en partenariat avec les différents
occupants. Le Vieux couvent, qui a perdu sa vocation initiale, jouit d’un emplacement idéal
pour un centre d’hébergement touristique. Enfin, l’église doit subir des rénovations lourdes
nécessitant des engagements financiers que la Fabrique ne peut assumer et qu’il importe de
prendre en compte dans le cadre du développement.
À l’est
Constat
Il s’agit du pôle découverte, avec les départs de promenade en bateau offerts par Éco-Nature,
gestionnaire du PRMI; en hélicoptère, proposés par le propriétaire de Marina Venise; en kayak
de mer (initiation au kayak de mer avec interprétation de la faune et de la flore), dispensés par
le responsable d’Amikayak. Par ailleurs, comme pour le pôle ouest, on recense des
producteurs horticoles et maraîchers, mais leur intégration reste à faire avec les autres produits
récréotouristiques.
Objectif
Définir une vision d’aménagement intégrant la position stratégique de ce pôle.
Pistes de solution au niveau des aménagements
Il n’existe aucune vision d’aménagement de la Porte est, un accès stratégique considérant le
carrefour entre la gare ferroviaire, l’axe nord-sud de la Route verte ainsi que la voie de
contournement qu’est le boulevard de la Renaissance. Aussi, tout reste à faire au niveau de
cette porte. Il importe donc de réaliser une esquisse d’ensemble des questions que soulève son
aménagement physique.
Il est par ailleurs recommandé de lotir vers l’est dans la poursuite du boulevard de la
Renaissance, selon une organisation du parcellaire plus orthogonale et inspirée du lotissement
ancien, car Sainte-Rose mérite d’être complété avec la même beauté et qualité urbaine que ses
ancêtres ont initiées.
De plus, le parc Olier-Payette devrait être considéré comme une réserve riche où la nature
devrait reprendre ses droits. Aussi, l’ancienne ferme, très caractéristique, mérite d’être sauvée
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de la disparition et rénovée, tout comme la petite résidence immédiatement à l’ouest de cet
ensemble, en péril dans son milieu.
DEUXIÈME CHAPITRE : Étude de l’offre et de la demande
L’offre récréotouristique
Le circuit historique
Constats : Importance historique
Le travail concernant le circuit historique dans l’offre récréotouristique du Vieux-Sainte-Rose
permet de définir l’importance historique du lieu et définit les éléments, artefacts, témoins,
personnages qui caractérisent le territoire et présentent un intérêt certain pour piquer la curiosité
des visiteurs et enrichir leur découverte.
Paroisse la plus ancienne (1740) avec Saint-Vincent-de-Paul après Saint-François, SainteRose a couvert une immense partie du territoire de l’île Jésus (environ six quartiers actuels).
Dès 1855, il a joui d’une position dominante au Conseil de comité de Laval en raison de ses
deux droits de vote, à l’avantage des autres villages. Sainte-Rose devient alors le chef-lieu du
comté de Laval, où il accueille le Bureau d’enregistrement (cadastre). En 1959, son maire
devient le président de la Corporation interurbaine de l’île Jésus. Le village perd de son
importance avec la création de la nouvelle ville de Laval en 1965, au profit de Chomedey.
Tout comme sa prédominance civile, Sainte-Rose bénéficie d’un développement touristique
majeur de 1876 à 1950. Une première période, de 1876 à 1930, place Sainte-Rose sur
l’échiquier des cinq destinations de villégiature les plus prisées du Québec, où la bourgeoisie
montréalaise vient en train « prendre la fraîcheur à l’ombre des grands ormes et au bord de la
rivière », construisant de luxueuses maisons secondaires et dotant le village du Boating Club,
à l’origine de la grande animation estivale (canotage, grands pique-niques corporatifs, régates,
bals, etc.). On dénombre alors plusieurs hôtels offrant une capacité de plus de 200 lits. La
deuxième période (1930-1950) est marquée par l’arrivée de milliers de personnes qui viennent
profiter des plages. Des petits chalets sont alors érigés par dizaines. Avec la pollution de la
rivière, les plages sont peu à peu fermées.
Enfin, Sainte-Rose a connu une certaine importance culturelle grâce aux nombreux artistes qui
soit y sont nés (Marc-Aurèle Fortin, Clarence Gagnon) soit y venaient en vacances (Henri
Julien, Louis-Philippe Hébert, etc.).
Objectif
Faire du patrimoine historique de Sainte-Rose, un produit complémentaire de l’offre
récréotouristique. En effet, l’histoire de Sainte-Rose et les témoins de son passé ne peuvent
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s’inscrire comme axe principal au développement touristique, puisque les éléments visibles
n’ont pas un pouvoir d’attraction suffisamment fort pour en faire un produit de destination.
Malgré tout, ses traces sont riches et porteuses, et devraient par conséquent être intégrées dans
la mise en valeur récréotouristique. Aucun produit ou équipement ne permet aujourd’hui de
les apprécier.
Pistes de solution
Pour ce faire, un parcours historique d’interprétation à des fins touristiques peut être envisagé.
Un circuit a été créé dans le cadre de ce présent travail afin de mettre en lumière les éléments
d’importance qui permettent aux visiteurs de s’approprier l’histoire, l’identité et la culture
locale du lieu et qui présentent un intérêt suffisamment grand pour des regards extérieurs.
Trente étapes le définissent.
Dans l’approche de la mise en place d’un circuit patrimonial et historique, il serait d’intérêt de
veiller à la reconstitution de certains éléments qui ont marqué plus particulièrement l’histoire
de Sainte-Rose, par exemple les baignoires (les bourgeois se baignaient dans la rivière à l’abri
des regards à l’intérieur des grands murs de bois et de béton).
L’histoire peut ainsi s’inscrire en complémentarité de l’offre touristique grâce à un parcours de
découverte mis en valeur par une signalisation adéquate sur les lieux et diffusé par un dépliant
remis aux visiteurs (comme Victoriaville).
Par ailleurs, la présence de la rivière des Mille-Îles a joué un impact majeur dans le
développement du village. En effet, l’eau a été et est encore (PRMI) le fil conducteur qui a
modelé Sainte-Rose, et il importe de mettre en valeur ce caractère identitaire.
Les produits événementiels
L’analyse des produits événementiels a été déterminée selon deux approches : rencontre auprès des
programmateurs d’événements ayant une envergure récréotouristique (cinq événements + le
produit culturel à valeur récréative : Les Aventures du capitaine Dubord) et analyse terrain
effectuée par deux experts en événementiel qui ont assisté aux cinq événements. Il faut toutefois
lire les résultats en ayant conscience que toutes les manifestations n’ont pas atteint le même niveau
de développement. Par ailleurs, il faut mettre en avant la forte mobilisation des personnes
entourant les événements, dont la volonté, les efforts et la motivation permettent de voir le VieuxSainte-Rose animé durant l’été, ce qui confère une notoriété certaine au vieux quartier.
Constats généraux
Programmation très concentrée sur la période estivale, particulièrement en août, et présence
d’un seul événement durant la période hivernale (Le Grand Blanc, produit dérivé des
Aventures du Capitaine Dubord).
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Capacité d’accueil du territoire où se déroulent les événements d’environ 30 000 personnes,
sans aucune structure. Cet estimé ne tient pas compte du pont et de la piste cyclable utilisés
par un seul événement1.
Constats selon les programmateurs d’événements
Les problèmes majeurs auxquels les événements doivent faire face sont par ordre
d’importance (nombre de mentions citées) : le manque d’infrastructures permanentes et
d’aménagements sur le site des activités; le manque de financement (subventions et difficulté
à trouver des commandites, problèmes de personnel, manque de matériel de bureau);
l’aménagement déficient de la Berge des baigneurs non valorisée; les conditions précaires de
locaux de fonctionnement; le manque d’expertise.
Les attentes et les besoins exprimés concernent majoritairement le soutien au niveau
promotionnel ainsi que le personnel qualifié. Il apparaît important que les problématiques
relatives aux locaux de fonctionnement soient solutionnées.
Enfin, la vision des responsables d’événements quant au développement récréotouristique de
Sainte-Rose met en lumière certaines actions à réaliser, telles que : travailler sur
l’homogénéité du décor du boulevard Sainte-Rose, conserver le caractère artistique de SainteRose en développant la programmation des arts de la scène, axer le quartier à échelle piétonne
et le doter d’équipements ou de services touristiques permanents (musée, parcours de
découverte, aménagement de la berge).
Constats selon les experts en événementiel et d’après l’analyse terrain des événements
Forces : masse critique d’événements en août, activités familiales agréables et abordables,
qualité de l’organisation et de l’encadrement, sites attrayants et accessibles, important bassin
de publics potentiels à proximité, événements jeunes en lien avec leur mission, atteignant leurs
publics cibles.
Faiblesses : originalité des concepts à développer pour être compétitifs par rapport à la
concurrence métropolitaine et québécoise, qualité inégale des activités ou des produits,
manque d’infrastructures urbaines, aménagement des événements à mettre en valeur, mettre
plus d’accent sur le marketing, présence d’éléments vendeurs et exportables à renforcer pour
un plus grand rayonnement, direction artistique à maximiser dans certains événements,
présence parfois trop forte de la dimension commerciale, améliorations techniques à apporter
selon l’expansion des événements, besoin d’une meilleure gestion des stationnements, absence
de bannières promotionnelles à l’entrée et à la sortie du site, public pas suffisamment mis en
avant à l’instar des VIP.
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Source : Police de Laval
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Objectif
Bonifier et renforcer les produits événementiels de Sainte-Rose afin de rendre l’offre
distinctive sur le marché québécois.
Pistes de solution
Accueillir un événement phare d’envergure nationale.
Confier en partie ou en totalité l’animation et la gestion des concerts et spectacles présentés à
l’église de Sainte-Rose de Lima à la Salle André-Mathieu, en offrant des redevances à la
paroisse.
Définir une programmation estivale hebdomadaire (concerts de chambre, activités familiales,
etc.) permettant de positionner Sainte-Rose comme le fief de l’événementiel à Laval et de
fidéliser une clientèle tout en la renouvelant sans cesse.
Définir une structure centrale forte pouvant offrir aux promoteurs l’expertise événementielle et
les outils dont ils ont besoin afin de favoriser leur croissance.
Améliorer les équipements et le mobilier urbain ainsi que les aménagements pour hausser la
capacité d’accueil et la qualité de diffusion.
Regrouper les événements de Sainte-Rose pour en faire une offre événementielle qui soit le
rendez-vous familial de l’été dans la région de Montréal, en tenant des objectifs communs, en
rehaussant les standards et en regroupant leurs forces.
Définir une orientation régionale en matière événementielle afin de réaliser des choix
stratégiques.
Favoriser une alliance des bailleurs de fonds afin de déterminer un programme d’aide
complémentaire.
Les produits d’écotourisme
Constats : Éléments caractérisant les produits d’écotourisme
Le Parc de la Rivière-des-Mille-Îles (PRMI) est un archipel et une réserve faunique présentant
un territoire naturel des plus exceptionnels et des plus vastes du Grand Montréal dans le bassin
du fleuve. Il s’agit d’un lieu idéal pour la pratique d’activités d’eau douce, de plein air, un
milieu privilégié pour l’écotourisme. Les activités d’Éco-Nature, à savoir la protection et la
mise en valeur du Parc à des fins de découverte et d’éducation, ont permis d’assurer la
sauvegarde de ce joyau environnemental. À ce titre, Éco-Nature a fait la démonstration que le
site actuel où il est implanté limite son développement, car la capacité d’accueil réduite
restreint le nombre de visiteurs. Aussi, selon l’organisme, le projet de relocalisation de l’accès
principal, situé à l’ouest de l’autoroute 15, se définit comme le lieu idéal pour son
implantation. Il est vrai qu’aucun autre espace n’a été identifié sur le territoire, et la présence
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de cette porte d’entrée pourrait permettre de renforcer le pôle ouest et assurerait une
bonification en termes de mise en tourisme. Enfin, il est important de signifier que la mise en
valeur des produits d’écotourisme du Vieux-Sainte-Rose doit intégrer les principes de la
stratégie mise en place dans le Grand Montréal Bleu.
Les rives et les berges présentent un capital à fort potentiel pour le développement
récréotouristique et nécessitent une mise en tourisme inusitée, comme partout à travers le
monde où les berges ont vu naître des projets de mise en valeur et ont connu des succès
retentissants (cas de Boston, Toronto, etc.).
La végétation centenaire du Vieux-Sainte-Rose est un héritage qu’il faut défendre. La seule
présence des arbres plantés serrés sur rue assure le caractère et la beauté du milieu,
l’atmosphère bucolique très bien représentée par Marc-Aurèle Fortin.
La production agro-alimentaire aux Portes est et ouest n’est pas intégrée au secteur touristique
actuel. L’absence de maillage entre le centre et les producteurs horticoles fait défaut, tout
comme l’absence de structures d’accueil et de produits d’appel forts dans le cadre de
l’agrotourisme.
Il est à noter que la limitation d’accès pour les embarcations à moteur dans le Vieux-SainteRose, pour faire de la berge un accès piétonnier et sécuritaire pour les citoyens, permet à
Rosemère de développer un pôle touristique.
Le parc Olier-Payette offre une aire de repos d’intérêt qui est sous-exploité.
Objectifs
Faire de l’eau le produit d’appel de l’offre touristique du quartier.
Protéger et mettre en valeur le patrimoine environnemental de Sainte-Rose.
Pistes de solution
Il est recommandé de :
Continuer à protéger les espaces uniques de l’archipel de la rivière des Mille-Îles.
Encadrer et réglementer le passage des embarcations à moteur sans toutefois l’interdire au
profit d’autres municipalités.
Se positionner sur la mise en valeur du noyau institutionnel en rapport avec la Berge des
baigneurs, ce qui implique la transformation visuelle et environnementale de l’usine de
filtration par un lien qui devrait être végétal.
Ne pas perdre les vues sur l’eau à partir du village et favoriser le contact en rive de la
promenade « verte et bleue ».
Regrouper les espaces ouverts centraux, qui s’allongent de la place centrale au boulevard de la
Renaissance (rue Filion), par une liaison « nature/bâti » les mettant en valeur.
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Protéger la richesse naturelle de l’île Locas.
Relocaliser l’accès principal d’Éco-Nature dans des délais raisonnables.
Anticiper les besoins futurs relatifs à l’axe est-ouest de la Route verte selon lesquels
l’augmentation du trafic cycliste au bord de l’eau causera des conflits d’usage avec la présence
des promeneurs (marcheurs).
Contrôler la coupe des arbres non réglementaire et veiller au reboisement de Sainte-Rose. Il
faudrait faire respecter la réglementation concernant la protection des arbres et replanter des
essences de gros calibre en réalisant au préalable des esquisses graphiques à l’aide de photos
anciennes. Il serait préférable de revoir la technique urbaine qui plante des arbres « dans le
béton » et prévoir des fosses de plantation.
Implanter de façon particulière l’activité horticole au centre du vieux quartier en
complémentarité avec La Route des Fleurs à Sainte-Dorothée : la présence de vitrines
horticoles dans le village est un art qui devrait transparaître dans l’aménagement des lieux
publics du quartier. Il faut en effet pallier l’absence de maillage entre le pôle ouest et le centre
du quartier. Par ailleurs, il importe que les producteurs agrotouristiques offrent des services
correspondant aux attentes de la clientèle.
Mettre en valeur le parc Olier-Payette.
Encourager une présence d’Éco-Nature au lieu central, et ce, malgré le projet à l’étude de
relocalisation afin de donner de facto la crédibilité indispensable aux futurs projets.
Appuyer le projet du centre d’interprétation de l’eau dans la mesure où il s’adressera, entre
autres, à la clientèle touristique et offrira une qualité de prestations répondant aux attentes de
la clientèle touristique internationale.
Le circuit patrimonial
Le parcours patrimonial
Constats
Le Vieux-Sainte-Rose peut être qualifié de grand intérêt patrimonial, puisqu’il offre une
concentration de bâtiments patrimoniaux de grande valeur, une diversité du cadre bâti, c’est-àdire une présence de nombreux styles architecturaux (neuf styles présentant une unité de
traitement et des détails très caractéristiques) et d’alignement de façades sur le tracé du
boulevard, ajoutant beaucoup de richesse au niveau des perspectives ainsi qu’un paysage
naturel de grande échelle.
Les résultats associés aux études passées (Vie en Rose et études Pluram) ainsi qu’à la création
d’une zone régie par le P.I.I.A. (plan d’implantation et d’intégration architecturale permettant
de contrôler les actions de construction, rénovation et démolition dans une zone patrimoniale)
se font toujours attendre, et plusieurs facteurs expliquent sans doute une telle stagnation : la
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limite trop restreinte de la zone où le P.I.I.A. est applicable, l’éventail des choix, matériaux et
critères n’incite pas à conserver le matériau d’origine, un manque de ressources suffisamment
disponibles afin d’orienter le requérant qui implique pratiquement une présence dans le milieu,
une disponibilité et une facilité d’accès au « cas par cas », comme c’est le cas à Terrebonne
où, depuis 30 ans, la même personne rencontre, conseille et encourage ceux qui veulent
restaurer leur bien.
Objectifs
Redonner à Sainte-Rose son cachet d’antan en axant la mise en valeur patrimoniale sur
l’authenticité.
Doter la place centrale d’équipements ou d’infrastructures permettant de faire déplacer des
visiteurs.
Pistes de solution
Il est recommandé de préserver l’authenticité du milieu de vie en basant l’approche sur la
valorisation de l’apparence originelle du bâtiment, tout en tenant compte de l’évolution
naturelle du bâti dépendant des besoins de ses habitants, en éliminant les ajouts maladroits, en
prolongeant la durée de vie de chaque constituante, en privilégiant le développement durable,
c’est-à-dire axant le choix sur la qualité, en utilisant une méthode non coercitive, c’est-à-dire
impliquant une négociation avec les propriétaires et en s’associant aux partenaires les plus
sérieux.
Par ailleurs, il est important de mettre en place des actions à court terme qui impliquent des
conséquences mesurables et immédiates sur le patrimoine. Il s’agirait notamment de prêcher
par l’exemple (retenir les services d’un technicien, conseiller averti pour la restauration de
maisons anciennes et lui assurer une présence « pignon sur rue » sur le boulevard SainteRose), puis il est suggéré d’acheter une maison en péril, soit au 64 du boulevard Sainte-Rose
ou au 107 du boulevard Desaulniers, et procéder à une restauration ancienne sérieuse, de
réviser la zone du P.I.I.A. ainsi que la réglementation relative à ce plan afin d’englober un
territoire plus large permettant de protéger les alentours de la zone.
Il faut envisager la mise en place d’un programme d’aide à la rénovation allant de pair avec un
plan de revitalisation touristique.
Il importe également de veiller à la qualité des réalisations qui devront mettre en valeur
l’espace central qui, grâce à leur unicité, doivent faire de Sainte-Rose une destination
recherchée. Il faut de plus recréer le Sainte-Rose d’autrefois, en permettant aux bâtisses à
caractère patrimonial le long du boulevard de redevenir les témoins de la grande période qui
les a vu naître, grâce à des restaurations minutieuses. Ceci permettra également de faire vivre
cette symbiose d’antan entre le patrimoine naturel et architectural. Pour ce faire, il faut
préserver et enrichir le patrimoine naturel composé d’arbres centenaires.
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Il serait judicieux de veiller à ce que les outils créés dans le cadre de la présente étude ne
deviennent tout simplement désuets (l’inventaire patrimonial et les fiches d’aide à la
rénovation, le circuit historique, la liste des commerces du Vieux-Sainte-Rose, etc.).
De plus, il est conseillé d’utiliser de manière urgente la méthode du « cas par cas » en utilisant
l’expertise d’un conseiller en patrimoine ayant « pignon sur rue », afin de préserver
l’authenticité du cadre bâti.
Enfin, il faudrait créer un aménagement unique, dynamique, facilitant le propos urbain et
l’intégration du bâti à une vision porteuse et inusitée au niveau de la berge, la rue principale et
les rues perpendiculaires.
Pour mener à bien tous ces objectifs, il serait préférable d’implanter un éventuel programme
d’aide à la rénovation allant de pair avec un plan de revitalisation.
Le design urbain : les infrastructures à améliorer
Constat
L’amélioration des infrastructures et du mobilier urbain est un élément qui rallie l’ensemble
des intervenants. La grande majorité souhaitent une intervention rapide. Aussi, les pistes de
solution présentées ci-dessous devraient permettre de répondre aux attentes du milieu, mais
surtout auront pour but de poser des gestes significatifs pour la mise en valeur du cadre
champêtre du quartier afin d’en faire un lieu touristique authentique.
Objectifs
Concourir à doter le vieux village d’une dimension humaine à échelle piétonne, authentique et
de qualité.
Offrir aux visiteurs un cadre enchanteur reflétant la personnalité de Sainte-Rose dans le but de
cristalliser la fonction touristique du quartier.
Définir un design urbain qui permette de découvrir la culture environnementale et bâtie du
milieu de part et d’autre de la double promenade.
Pistes de solution
Enfouir les fils électriques, lesquels représentent actuellement une entrave majeure à
l’embellissement du site dans un contexte de mise en valeur patrimoniale. Il est essentiel que
la Ville poursuive ses démarches auprès d’Hydro-Québec afin de les enterrer, considérant que
les préalables à toute manifestation d’intérêt de la compagnie nationale sont : la volonté du
pouvoir municipal, la preuve faite de la qualité exceptionnelle du milieu urbain ou patrimonial
(réalisée dans le cadre de cette étude) ainsi que la mise en place d’actions de préservation et de
mise en valeur du territoire. Toutefois, en attendant l’enfouissement, qu’il serait préférable de
commencer par le centre, l’amélioration, entre autres, des trottoirs, de l’éclairage, du mobilier,
14
de la signalisation et de la plantation d’alignement peut s’amorcer sur le côté opposé aux fils
aériens afin de poser des gestes concrets de mise en valeur.
Améliorer l’état des trottoirs et de la chaussée associé à la lourde circulation et au caractère
piétonnier non sécuritaire. Le nouvel échangeur devrait permettre de solutionner le trafic de
transit, mais il faut pour cela continuer le prolongement du boulevard de la Renaissance vers
l’est. Il convient également de rénover les trottoirs et limiter la vitesse à 30 km/heure sur le
tronçon commerçant du boulevard Sainte-Rose et au niveau des Portes sud et nord. Des
esquisses devraient illustrer les propositions de trottoirs, carrefours, squares, d’élargissements,
de refuges pour piétons et de facilités d’accès pour les personnes handicapées. Un plan
d’aménagement et d’urbanisme doit être réalisé à cet effet. Il est certain que les interventions
devront être apportées sur les seuls endroits requérant une amélioration et être planifiées en
différentes phases selon la priorité des besoins.
Le mobilier urbain : l’éclairage doit faire face à un éclairage d’ambiance, privilégiant
l’atmosphère intimiste, et donc être à hauteur des visiteurs, c’est-à-dire plus bas et à un rythme
assez espacé pour ne pas multiplier les poteaux verticaux et créer l’impression d’un mur.
L’affichage et la signalisation publique ont avantage à rester sobres et à échelle du piéton.
L’affichage et les enseignes privées devraient être uniformisés; pour ce faire, il convient que la
Ville de Laval offre des incitatifs financiers (voir paragraphe suivant Mix commercial).
L’utilisation de matériaux chauds est fort appréciée dans un tel contexte de mise en valeur.
Enfin, on note l’absence d’affichage touristique sous forme de « colonne Maurice » ou de
panneaux présentant les différents attraits récréotouristiques du territoire, qu’il serait judicieux
de pallier. Tout comme pour les fils électriques, il serait judicieux d’intervenir par étape, en
commençant par le centre.
Les bancs et poubelles publics ainsi que tout le mobilier urbain situés au niveau de la place
centrale devraient être intégrés à la thématique choisie dans la mise en place d’un concept
touristique porteur.
Les enjeux liés au stationnement doivent permettre de solutionner le problème de capacité
restreinte lors des événements, de résoudre le manque déploré par les commerçants et de
considérer de nouveaux emplacements publics afin d’anticiper la hausse de l’achalandage
touristique. S’agissant du stationnement commercial, les pistes de solution résident dans
l’effort à faire d’organisation des espaces et dans la collaboration entre voisins. Une esquisse
pourrait être proposée à ce sujet. De plus, les arrière-lots seraient une alternative à prendre en
compte. Concernant le stationnement public, des vignettes pour résidents ainsi que la
possibilité d’utiliser les édifices à caractère public (église, écoles, etc.) en faisant un
recensement et des propositions d’organisation plus fonctionnelles sont des choix possibles.
La place centrale devrait faire à elle seule l’objet d’une proposition détaillée d’aménagement
en identifiant les places disponibles et les modes d’utilisation en considérant le projet du
centre d’interprétation de l’eau. Les avenues de solution par pôle sont : pour le centre, la
possibilité de tirer partie de la proximité des grands espaces d’écoles situées sur l’axe vert sudnord; à l’ouest, le stationnement de 700 places du projet à l’étude de relocalisation de l’accès
15
principal du PRMI est une occasion d’augmenter les échanges entre l’activité centrale et celle
des programmes en rive; enfin le pôle est combine à la fois le doublement de la capacité
actuelle du stationnement de la gare et celle du parc Notre-Dame, lequel offre un important
espace ouvert pour satisfaire les besoins occasionnels des événements, où un service de
navettes pourrait être mis en place moyennant éventuellement une contrepartie financière de la
part des utilisateurs.
Afin de permettre à ces pistes de solution de voir le jour, il serait judicieux de mettre en place
une approche concertée et rigoureusement coordonnée au niveau des infrastructures.
ÉTUDE DU MIX COMMERCIAL
Constats
Plus de 128 commerces, producteurs agro-alimentaires et prestataires de services
récréotouristiques sont recensés dans la zone à l’étude. L’offre commerciale du vieux quartier
se caractérise par un nombre important de fines tables (11 sur 28 restaurants) qui ont acquis
une renommée certaine et qui représentent une plus value importante dans le cadre du
développement récréotouristique, artisans du meuble et antiquaires (8), prestataires de services
et produits de loisirs (8), salons d’esthétisme/beauté/relais santé (11), producteurs agroalimentaires (7) et écoles, boutiques, galeries d’art (4). La clé de voûte de l’offre de produits
dits semi-courants ou réfléchis (nécessitant des choix et un temps de réflexion) semble résider
dans la qualité et le caractère haut de gamme (restaurants, meubles d’artisanat) permettant à
Sainte-Rose d’attirer à la fois une clientèle plus aisée à la recherche d’un produit différent
ainsi qu’une clientèle familiale grand public à la recherche de produits de loisirs (événements,
PRMI, etc.). La grande majorité de la clientèle est caractérisée par la proximité (locale et
quartiers limitrophes ainsi que les municipalités riveraines du nord). Dans le cas de produits
semi-courants ou réfléchis, le rayon est plus étendu, à savoir la grande région de Montréal, le
nord de la Montérégie, les Basses-Laurentides, la couronne nord.
Le Vieux-Sainte-Rose fait figure de parent pauvre en ce qui a trait à son hébergement, manque
pallié par la grande capacité hôtelière lavalloise à proximité. Toutefois, le défi consiste à la
fois à attirer la clientèle de ces lieux d’hébergement vers le vieux quartier, mais aussi à définir
une offre distinctive d’hébergement, de celle existante sur le territoire lavallois, qui s’intègre
au cadre champêtre. Par ailleurs, la masse critique de boutiques spécialisées n’est pas
suffisante pour capter les consommateurs le temps de leur venue pour les amener à allonger
leur durée de visite et, au-delà, leur dépense moyenne. Toutefois, pour attirer de nouveaux
commerçants, il faut leur démontrer qu’une stratégie performante pour augmenter
l’achalandage touristique est de mise. Enfin, la présence d’espaces marchands inoccupés met
en évidence une discontinuité de la trame commerciale dont la densité est peu élevée.
Il est intéressant de noter que si la grande majorité des commerçants précisent qu’ils ne
retirent aucun bénéfice lucratif durant les événements, la plupart s’accordent à penser que la
présence de ces derniers est positive pour le quartier, qui est animé, lui donnant une visibilité
16
et une meilleure notoriété, tout comme pour leurs commerces. Le PRMI ainsi que le golf de
Sainte-Rose ne sont pas des pourvoyeurs de clientèles pour les commerçants du Vieux-SainteRose dans la mesure où la presque totalité d’entre eux avouent ne pas en rencontrer.
Les problèmes perçus par les commerçants et pouvant être solutionnés dans le cadre du
développement récréotouristique (paragraphe précédent sur le circuit patrimonial) concernent
les éléments suivants (par ordre d’importance, soit le nombre de mentions citées) : le manque
de stationnement (24), le mauvais entretien du boulevard (18), la circulation trop lourde et
rapide (17), le vandalisme (15), les freins au développement engendrés par la zone dite
patrimoniale (8), le manque d’homogénéité en termes d’affichage et de visibilité commerciale
(7), les passages pas suffisamment fréquents pour le déneigement et les ordures (7), la
mauvaise signalétique touristique (4). Le fait de pouvoir bénéficier d’incitatifs financiers
motiverait les commerçants à embellir leur commerce.
Les attentes définies par les commerçants à l’égard de la Ville de Laval consistent à résoudre
des problèmes rencontrés : offrir une aide à la rénovation, régler le problème de
stationnement, limiter la circulation lourde et la vitesse en étant plus coercitif, embellir le
boulevard, soit le mobilier urbain, les fleurs et plantations, faire respecter l’homogénéité
architecturale au niveau de l’affichage, de l’éclairage et des façades, et contrôler la mixité des
commerces afin d’assurer une diversité. Les attentes envers Tourisme Laval sont celles de
promouvoir le quartier en développant de la visibilité et faire du réseautage. Celles-ci
pourraient être relevées par une association de marchands du Vieux-Sainte-Rose, et à ce sujet
la majorité des commerçants ayant répondu à la question y sont en faveur (33/50).
Le développement récréotouristique est reçu avec grand enthousiasme par les commerçants
qui y voient l’opportunité de donner plus de visibilité au quartier. Ils affirment que SainteRose bénéficie d’un potentiel sous-exploité qu’il faut mettre en valeur, à l’instar des villes
comme Terrebonne. D’après les commentaires, cette stratégie de développement devrait
permettre de mettre en valeur l’atmosphère, le charme, le caractère champêtre ainsi que le
cadre authentique des lieux. Les actions devraient porter essentiellement sur les points
suivants : l’embellissement du boulevard et sa sécurité, la mise en valeur du patrimoine
architectural, l’aménagement de la Berge des baigneurs et de ses abords, la venue de boutiques
spécialisées et de cafés-terrasses, la mise en place d’une programmation événementielle de
grande qualité répartie à l’année, la bonification de l’offre récréotouristique par la création
d’un nouvel attrait, le développement de l’hébergement touristique.
Objectifs
Concourir au développement récréotouristique et renforcer la destination commerciale que
devrait devenir Sainte-Rose grâce à une offre plus spécialisée.
Qualifier l’offre d’hébergement marchand distinctive de Sainte-Rose
Créer une unité visuelle harmonieuse en termes d’affichage et appuyer les commerçants dans
leur problématique de publicité in situ.
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Pistes de solution
Consolider l’activité commerciale actuelle en augmentant la densité de commerces à l’est du
boulevard Curé-Labelle (occuper les locaux vacants et favoriser la venue de nouveaux
commerces).
Positionner l’offre commerciale du quartier en définissant une zone retreinte sur le territoire et
déterminer ainsi le type de commerces à privilégier : favoriser les commerces à caractère
récréotouristique, augmenter la masse critique de boutiques et éviter l’abondance de
commerces de même type.
Relocaliser les commerces non apparentés par une entente gré à gré.
Développer un type d’hébergement touristique quasi-absent dans la région lavalloise et
complémentaire à celui existant, qui s’harmonisera au cadre champêtre.
Renforcer l’homogénéisation de l’affichage commercial afin de créer une unité visuelle
harmonieuse, et ce, grâce à des incitatifs financiers.
Offrir aux commerçants la possibilité d’user d’un dispositif adéquat leur permettant d’être
visibles depuis le boulevard.
Favoriser la synergie entre les commerçants pour permettre une meilleure communication
ainsi que la création éventuelle de forfaits avec les promoteurs récréotouristiques et d’outils
communs de promotion lorsque tous les produits auront atteint une certaine maturité.
ÉTUDE DE LA DEMANDE
Constats
La clientèle touristique actuelle
Un sondage a été réalisé dans Sainte-Rose (PRMI, fines tables, événements et vieux village),
et ce, durant la période estivale 2003, afin de qualifier la demande actuelle. Il apparaît que les
femmes représentent la majorité des répondants à l’étude. Plus de la moitié des visiteurs
rencontrés (58 %) sont âgés entre 34 et 54 ans et 50 % possèdent un revenu familial de
60 000 $ ou plus. Également, 50 % ont un niveau de scolarité universitaire. Ces éléments
définissent une clientèle au niveau d’instruction et au pouvoir d’achat élevé, et, par
conséquent, le développement touristique futur devra en tenir compte. Si c’est en famille que
Sainte-Rose est le plus visité (31 %), particulièrement pour le PRMI (37 %) et durant les
événements (35 %), les fines tables attirent une proportion élevée de couples (47 %). Selon la
provenance des visiteurs, Sainte-Rose reçoit 20 % de touristes. Il est certain que le
développement récréotouristique permettra d’aller chercher une plus grosse part encore de
clientèle touristique, particulièrement celle d’hébergements marchands.
18
Le caractère local de l’achalandage touristique de Sainte-Rose est mis en avant par
l’importance des fréquences de visites, soit plus du tiers des répondants se rendent dans le
vieux quartier pour le plaisir deux à cinq fois par année. Toutefois, il manque
d’infrastructures touristiques et commerciales ainsi que de structuration et de mise en marché
de l’offre, puisque 63 % des visiteurs passent entre deux et cinq heures seulement sur les
lieux.
Les services et activités les plus connus sont la promenade avec une embarcation sur la rivière
(79 %), la gastronomie (72 %) et la marche au bord de l'eau (68 %). Ce sont celles que les
visiteurs pratiquent le plus également. Les événements ont dans l’ensemble un taux de
notoriété moins élevé, Les Aventures du capitaine Dubord étant le plus connu (49 %). Les
visiteurs dépensent en moyenne 82 $ par famille pour la durée de leur visite, et l’on note un
écart important entre la clientèle des fines tables (149 $), celle du PRMI (75 $) et celle des
événements (49 $) ou venue visiter le vieux quartier (52 $).
Parmi les services ou infrastructures que les visiteurs souhaiteraient voir améliorer, on
retrouve le stationnement lors des événements et au niveau des fines tables (commerces),
l’accueil dans les commerces, la sécurité sur le boulevard, les possibilités offertes pour
découvrir le patrimoine architectural et les possibilités d’accès à l’eau, aux rives et aux berges.
Par ailleurs, on note un niveau d’intérêt élevé particulièrement pour la gastronomie (86 %) et
les produits nature (une marche au bord de l’eau 87 % et une excursion avec embarcation sur
la rivière 81 %). La découverte du Vieux-Sainte-Rose avec son patrimoine architectural
intéresse une large proportion de visiteurs (77 %), même si peu d’entre eux démontrent un
intérêt très élevé pour cette activité (19 %). Il semble qu’elle soit propice à jumeler avec
d’autres ayant un pouvoir d’attraction plus élevé, puisque les éléments reliés au patrimoine
attirent particulièrement les visiteurs (89 % pour la beauté et la richesse des maisons anciennes
et 86 % pour le patrimoine naturel). Un Sainte-Rose animé avec des festivals et événements
suscite également de l’intérêt (83 %), particulièrement chez les Lavallois. Parmi les services
touristiques ou aménagements que les visiteurs souhaiteraient qu’on leur offre, 92 %
aimeraient que le caractère champêtre du milieu soit mis en valeur, 88 % désirent pouvoir
découvrir à la fois la richesse architecturale et naturelle. Les visiteurs extérieurs aux régions
lavalloises et métropolitaines de Montréal ont un intérêt particulier pour la présence de
restaurants ou boutiques en bordure ou à proximité de la rivière, un parcours d’interprétation
pour découvrir l’architecture du lieu ainsi qu’un circuit patrimonial d’art et d’histoire.
Ainsi, l’art, l’histoire et le patrimoine bâti sont des éléments pouvant s’inscrire comme
produits complémentaires de l’offre touristique, définie par la nature mise en avant par une
trame et des équipements touristiques porteurs, devenant le produit d’appel d’offre.
Les clientèles touristiques potentielles
Les clientèles touristiques potentielles à privilégier pour le Vieux-Sainte-Rose sont celle de la
région lavalloise (455 863 touristes), dont il faut allonger la durée de séjour (1,8 jour), celle
familiale en provenance des régions cibles de Tourisme Laval, les amateurs de cyclotourisme
19
empruntant la Route verte (500 000 cyclistes québécois et 140 000 touristes canadiens et
américains pratiquant une activité de vélo au Québec durant leur séjour), les amateurs
d’écotourisme, activité principalement axée sur l’observation et l’appréciation de la nature et
des composantes culturelles qui y sont associées, les amateurs de tourisme culturel permettant
un contact plus ou moins intense avec la personnalité d’une collectivité ainsi que les adeptes
de plein air pratiquant le canot/kayak.
Objectifs
Consolider le produit touristique lavallois et le faire consommer aux touristes et
excursionnistes qui visitent Laval.
Offrir des équipements et services aux touristes empruntant la Route verte.
Axer le développement sur une thématique porteuse imposée par l’eau.
Pistes de solution
Il importe de bonifier et structurer l’offre touristique de Sainte-Rose dans un plan de
développement.
Les enjeux impliquent la création d’une structuration de l’espace et d’équipements ou
infrastructures nouvelles et inusitées permettant à Sainte-Rose de se positionner sur l’échiquier
des destinations touristiques québécoises.
Il faut réaliser un exercice de priorisation des interventions à mener.
Une fois les produits récréotouristiques mûrs, la création de forfaits est un facteur déterminant
dans la mise en marché de l’offre.
TROISIÈME CHAPITRE : Étude des cas comparables
L’étude de trois cas comparables (territoire ayant sensiblement la même taille du Vieux-SainteRose, comprenant la présence d’un cours d’eau, d’une rue principale et ayant réalisé une mise en
valeur touristique), soit Lachine, Terrebonne et Sainte-Anne-de-Bellevue, a permis d’enrichir la
réflexion concernant le développement récréotouristique du Vieux-Sainte-Rose et de tirer des
enseignements majeurs.
Terrebonne : mise en valeur de l’Île-des-Moulins et du Vieux-Terrebonne
Cet exemple a permis de comprendre que les résultats actuels de mise en valeur du patrimoine bâti
sont le fruit d’une trentaine d’années d’efforts mis au service d’une cause commune : préserver
l’authenticité du milieu de vie, un milieu vivant et vrai. Cela a été rendu possible grâce à la volonté
du milieu (sauvegarder et mettre en valeur l’Île-des-Moulins, etc.) soutenue par les instances
municipales. Les interventions maîtrisées sur le patrimoine, caractérisées par une approche basée
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sur la valorisation de l’apparence originelle et l’élimination d’ajouts maladroits, ont volontairement
résisté aux courants de pensée établis selon des modes. Par ailleurs, la présence « pignon sur rue »
du même conseiller agissant depuis 30 ans de manière non coercitive, mais au contraire en
analysant au « cas par cas » les demandes des propriétaires, en parfaite synergie avec ceux-ci, a
permis d’apporter une richesse au projet axée sur la continuité. Les gestes posés pour préserver
l’atmosphère du Vieux-Terrebonne témoignent d’une vision cherchant un équilibre entre vie
résidentielle, commerciale et touristique, dont les principaux éléments sont : l’animation (animation
annuelle par la SODEC afin d’assurer une programmation permanente, présence d’un théâtre
permettant aux restaurants de fonctionner à l’année longue) et la mise en valeur des lieux
(conservation de la plus ancienne maison acquise par la Ville et classée, transformée récemment en
Maison de pays de Lanaudière, fouilles archéologiques, présence de commerces de quartier, d’une
voie de contournement, opposition farouche aux bannières), préservation du quartier à échelle
piétonne (enfouissement des fils électriques, plantation d’arbres, piste multifonctionnelle, aires de
repos, importance des stationnements, décoration florale, réglementation de l’affichage pour
séduire, etc.), présence de services et activités publics au cœur du site. Les résultats sont
évocateurs, puisque la valeur moyenne des maisons était de 20 000 $ en 1981; désormais, elle est
de 200 000 $. L’offre commerciale se développe depuis sept ou huit ans, axée sur la qualité et la
spécialisation (chocolaterie, brûlerie, fromagerie, salaison, etc.); une association des gens d’affaires
favorise l’esprit de communication et de collaboration; le C.C.U. de la Ville traite plus de 700
dossiers par année dont 200 en patrimoine, un parc de 600 bâtiments a fait l’objet d’interventions
de rénovation patrimoniale. La Ville envisage à présent de refaire le décor urbain et construit un
théâtre de huit millions de dollars.
Lachine : le vieux quartier, l’entrée au Canal, le lac Saint-Louis
Au départ, la municipalité de Lachine n’a pas planifié la mise ne valeur du vieux quartier et du
Canal, mais elle a su saisir toutes les opportunités qui se sont présentées à elle (programmes de
financement) tout en posant de gestes significatifs en matière de développement (par exemple,
adoption d’une disposition à la charte de non-construction le long des abords du Canal et du fleuve,
reprise des bâtiments d’intérêt patrimonial et réalisation d’un théâtre et de salles d’expositions,
rénovation du Parc des écluses, création du plus grand parc nord-américain de sculptures géantes,
création du musée de Lachine dans la seule maison classée, etc.). Désormais, la Ville a choisi de
modifier sa réglementation en matière commerciale sur le boulevard faisant face au Canal, pour n’y
autoriser la venue des seuls restaurants et commerces à caractère nautique. De plus, elle investit
constamment (intervention future sur l’artère commerciale afin de la revitaliser, restauration de
tous les quais de la marina, etc.). La municipalité a opté pour le développement durable, la mise en
valeur de son patrimoine, au détriment de l’argent facile, celui des investisseurs qui auraient pollué
l’attrait visuel que représentent ses rives. Elle a capitalisé avant tout sur le caractère identitaire de
la ville (Canal, traite des fourrures, etc.).
Sainte-Anne-de-Bellevue : la promenade et la rue principale
21
La mise en valeur de la rive est le produit d’une volonté municipale de revitaliser le noyau
villageois et d’exploiter ses richesses à des fins récréotouristiques. La promenade a ainsi été
construite afin d’offrir un accès piéton à l’eau aux citoyens et d’engendrer des retombées
économiques avec le tourisme de plaisance. Toutefois, l’artère commerciale n’a pas profité des
retombées aussi fortement qu’elle aurait dû et le tourisme se traduit par une saisonnalité très
marquée, puisque la majeure partie des restaurants ferment durant l’hiver. La plus vieille maison
du quartier a été classée monument historique en 1962 et abrite désormais un restaurant. Il faut
noter que la rue principale a souffert de cet engouement pour le bord de l’eau (construction de
boutiques, restaurants, bars, terrasses), puisque l’atmosphère vivante qui se dégage du vieux village
est tournée sur la rivière et fait dos à cette dernière. La Municipalité désire remédier à cela et
envisage la construction d’un théâtre et la réalisation d’interventions majeures au niveau de la mise
en valeur du boulevard avec une dimension piétonne. Elle a également soutenu les commerçants
afin d’homogénéiser l’affichage commercial en leur offrant une subvention.
CONCLUSION
Les éléments clés en termes d’interventions sont : l’adoption du choix de la thématique doit
nécessairement mettre en avant le caractère identitaire du lieu, la volonté du milieu et le soutien des
autorités politiques, des appuis financiers, l’adoption d’une vision à long terme, d’une thématique
porteuse et d’équipements originaux, la recherche constante d’un développement homogène et
équilibré, la présence d’infrastructures permanentes et d’une offre suffisamment riche pour inciter
le visiteur à allonger sa durée de visite afin qu’il augmente sa dépense moyenne.
CONCLUSION GÉNÉRALE DU DIAGNOSTIC RÉCRÉOTOURISTIQUE
Il est indéniable que Sainte-Rose peut compter sur certaines forces : des bassins touristiques
lavallois (455 000) et montréalais comptant plus de 5,6 millions de touristes, un accès privilégié
comprenant une sortie directe de l’autoroute touristique du nord, celle des Laurentides et la
présence d’une gare ferroviaire, le passage de l’axe nord-sud de la Route verte du Québec et bientôt
celui de l’axe est-ouest, une réserve naturelle unique dans le Grand Montréal Bleu, la présence de
la rivière des Mille-Îles, la porte d’entrée du Parc de la Rivière-des-Mille-Îles et le projet d’accès
principal d’Éco-Nature, un patrimoine bâti de grande valeur aux styles architecturaux diversifiés et
aux ensembles multiples, un caractère champêtre préservé, une masse critique de fines tables
faisant la réputation du quartier, un produit culturel unique et précurseur : Les Aventures du
capitaine Dubord, une saison estivale animée, un passé historique valorisant, une présence
artistique, l’ouverture récente d’une auberge champêtre haut de gamme, la présence d’antiquaires et
de meubles d’artisanat, un fort sentiment d’appartenance et de fierté de la part des résidents et
commerçants.
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Toutefois, Sainte-Rose doit relever certains défis qui permettront d’atteindre une revitalisation
récréotouristique et l’augmentation de la qualité de vie pour ses résidents : faire transiter
l’achalandage touristique lavallois à Sainte-Rose, développer sa propre clientèle touristique,
développer la synergie entre les commerçants et promoteurs récréotouristiques, redéfinir un cadre
urbain offrant des infrastructures de qualité qui s’intègrent au milieu, déterminer un cadre
réglementaire permettant d’intervenir de manière optimale sur le territoire (P.I.I.A.), limiter les
transformations malheureuses sur le patrimoine bâti allant à l’encontre de sa préservation et de son
authenticité, sécuriser les terrains ou bâtisses d’intérêt en danger, créer un lien entre les pôles ouest
et centre, favoriser le renvoi de clientèles entre l’accès au Parc de la Rivière-des-Mille-Îles et les
commerçants, dépasser le caractère local de la trame événementielle et palier l’absence d’un
événement de valeur nationale, contrôler la circulation et la vitesse afin d’éliminer certains
problèmes de sécurité, accroître la capacité de stationnement, mettre en valeur les boulevards
Sainte-Rose et Curé-Labelle dans le territoire à l’étude, mettre en valeur l’aménagement de la
Berge des baigneurs, augmenter la capacité d’accueil, structurer l’offre agrotouristique, développer
le mix commercial à caractère touristique.
Aussi, pour définir au mieux son développement récréotouristique, les pistes de solution à
développer sont : définir une thématique forte et révélatrice du milieu afin de doter Sainte-Rose
d’une mise en valeur récréotouristique inusitée et vecteur d’achalandage touristique, travailler sur
l’aménagement urbain, le patrimoine bâti et le patrimoine naturel, aider les promoteurs
d’événements et de produits culturels à mieux se structurer (manque de ressources et
d’infrastructures), doter Sainte-Rose d’un événement à valeur nationale, favoriser le projet de
relocalisation de l’accès principal d’Éco-Nature à l’ouest de l’autoroute 15, développer
l’hébergement touristique en complémentarité avec celui existant à Laval, encourager
l’enrichissement du mix commercial à caractère récréotouristique, inviter toutes les forces vives du
milieu à se prendre en main, définir les priorités d’action.
Pour ce faire, le plan de revitalisation nécessite la présence d’une structure permanente. Celle-ci,
où sont représentées toutes les forces vives du milieu, pourrait assumer les mandats suivants : offrir
des ressources pour soutenir les événements et les produits récréotouristiques, mettre en place un
programme de revitalisation commerciale, coordonner la mise en place d’un programme de
rénovation du patrimoine bâti et d’incitatifs pour l’affichage, recommander les changements à
apporter au cadre réglementaire et à l’aménagement urbain.
Par ailleurs, ce diagnostic récréotouristique sert de base pour la réalisation d’un plan de
développement récréotouristique qui fixera les priorisations en matière de développement. Dans ce
contexte, et afin de mettre en marché l’offre touristique qui permettra de résoudre toutes les
problématiques d’aménagement et d’infrastructures urbaines, il est essentiel que Sainte-Rose
adopte une vision porteuse basée sur une thématique identitaire du lieu, soit l’eau, à partir de
laquelle un parcours original mettant en valeur les différents éléments caractéristiques de SainteRose et reliant les points d’intérêt peut être créé.
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