Développement de la race synthétique ovine `DS`
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Développement de la race synthétique ovine `DS`
1 Développement de la race synthétique ovine ‘DS’ I. Boujenane Département des Productions Animales, IAV Hassan II, Rabat Résumé Le programme de développement de la race synthétique ovine DS, composée de 50% des gènes de race D’man et 50% des gènes de race Sardi, a commencé en 1988 à la Ferme d’Application de l’IAV Hassan II du Tadla. Les étapes de la création de cette nouvelle race ont été passées en revue et les performances de reproduction, production laitière, croissance, viabilité, engraissement et carcasse des animaux de la race DS ont été comparées à celles des animaux des races parentales D’man et Sardi. Il ressort de cette étude que les performances de la race DS sont intermédiaires à celles des races D’man et Sardi et même proches, pour certains caractères, de celles de la meilleure race parentale. Il a été conclu que la race synthétique DS constitue une ressource génétique prometteuse qui pourrait contribuer à l’augmentation de la production de viande rouge à l’échelle nationale. Mots clés : ovins, D’man, Sardi, race synthétique DS, croisement, reproduction, croissance, carcasse. Introduction La rentabilité d’un élevage ovin se mesure par la productivité de son troupeau. Celle-ci est la résultante de plusieurs composantes, en l’occurrence, la fertilité et la prolificité des brebis, la croissance et la viabilité des agneaux, et si on s’intéresse à la productivité annuelle, on peut également inclure le nombre d’agnelages par an. Ainsi, pour améliorer la productivité d’un troupeau, il faut optimiser chacune de ces composantes. Or, il a été démontré que la productivité dépend plus de la prolificité des brebis que des autres composantes (Large, 1970 ; Dickerson, 1978). À l’échelle nationale, excepté la race D’man, toutes les autres races locales ont une prolificité faible (Boujenane, 1999) et ne répondent pas complètement aux souhaits des éleveurs, surtout des régions favorables (périmètres irrigués, bour favorable), qui ont besoin d’animaux plus productifs. L’amélioration génétique de la prolificité des brebis peut être faite par sélection ou par croisement. Le progrès génétique réalisé par sélection sur la prolificité est faible ; il est de l’ordre de 0,018 agneau né/brebis/an (Bradford, 1985). Cela veut dire que l’augmentation de la prolificité d’une race à un niveau élevé nécessite plusieurs années d’efforts de sélection. Pour cette raison, la méthode d’amélioration de la prolificité la plus répandue est le croisement d’une race prolifique avec la race locale non prolifique pour la production des femelles F1, qui seront elles mêmes croisées à leur tour aux béliers de races à viande pour la production des agneaux de boucherie ; c’est le croisement à double étage. Celui-ci est intéressant, mais il est difficile à mettre en œuvre, surtout chez les petits éleveurs, à cause de son mode de conduite difficile, puisqu’il y aura dans l’exploitation deux types génétiques de 1 Séminaire de l’ANPA sur « L’amélioration génétique au service de l’élevage ovin », 24-25 novembre 2000, Rabat. 1 brebis et trois types génétiques d’agneaux. De plus, ce système pose le problème du renouvellement des brebis F1 qui est fait à partir des brebis locales non prolifiques. Pour éviter les inconvénients du croisement à double étage, la création de races synthétiques est une alternative intéressante. Cette méthode consiste à grouper dans une même nouvelle race les avantages de deux ou plusieurs races déjà existantes pour répondre à une nouvelle demande. Ainsi, l’objectif de cet article est de présenter les différentes étapes du développement de la race synthétique ovine DS et de comparer certaines de ses performances à celles des races parentales D’man et Sardi. Objectif du programme L’objectif visé par ce programme est la création d’une race maternelle simple à élever et qui bénéficie d’une haute productivité. En d’autres termes, il s’agit de mettre au point des brebis avec une prolificité voisine de 2, pas trop exigeantes en main d’œuvre, capables d’être saillies à n’importe quelle période de l’année et qui produisent des agneaux ayant une croissance satisfaisante. Genèse L’idée de la création d’une nouvelle race ovine a fait suite aux différents croisements entre les races D’man et Sardi dont l’objectif était d’étudier le déterminisme génétique de la haute prolificité de la race D’man. Pour cela, différents groupes génétiques ont été produits : Sardi pur, D’man pur, F1 réciproques, F2, 3/4D’man ¼ Sardi, et 3/4Sardi ¼ D’man. La comparaison des productivités de ces différents groupes génétiques dans les conditions de la Ferme d’Application du Tadla de l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II (IAV Hassan II) a montré que ce sont les animaux ayant 50% du sang D’man et 50% du sang Sardi (animaux F1 et F2) qui ont enregistré les productivités pondérales les plus élevées (Boujenane, 1988). De plus, la comparaison des performances pour différents caractères des brebis et des agneaux F1 et F2 a montré que l'hétérosis retenu au niveau de la F2 n’est pas statistiquement différent de l’hétérosis auquel on s’attendrait suite à la diminution de l’hétérozygotie (Boujenane, 1988 ; Boujenane & Bradford, 1991 ; Boujenane et al., 1991a,b ; Boujenane & Lairini, 1992). Ces deux résultats montrent qu’il est possible de créer une race synthétique composée de 50% des gènes D’man et 50% des gènes Sardi dont les performances sont presque identiques à celles enregistrées par les animaux de la génération F1. Choix des races Le choix des races parentales a donc porté sur des races dont les aptitudes sont complémentaires ; la race D’man caractérisée par ses performances de reproduction exceptionnelles: prolificité élevée, puberté précoce et saison sexuelle très étendue, et la race Sardi connue pour sa croissance rapide, sa bonne qualité de carcasse, sa toison fine et ses aptitudes d’adaptation. Origine du troupeau de base Le troupeau de base de la Ferme d’Application du Tadla a été formé en 1982. Le troupeau de race Sardi a été constitué de 135 antenaises issues de la station de la COMAGRI de Tassoltante à Marrakech et de 24 brebis de différents âges transférées de la Ferme 2 d’Application de l’IAV Hassan II du Gharb. Le troupeau de race D’man a été constitué de 50 brebis dont 20 ont été achetées chez les éleveurs de la vallée de Ziz, 20 chez ceux de la vallée de Draâ et 10 ont été transférées de la Ferme d’Application du Gharb. Les trois béliers Sardi, utilisés à la 1ère lutte de juillet 1982, sont issus du troupeau de la Ferme d’Application du Gharb. Les béliers de race D’man utilisés à la 1ère lutte sont au nombre de cinq (parmi les 8 disponibles): 2 sont issus de la vallée de Draâ, 2 de la vallée de Ziz et 1 de la Ferme d’Application du Gharb. En 1983, 103 femelles Sardi ont été achetées de la COMAGRI, dont 8 antenaises et 95 brebis de différents âges. De même, 5 béliers Sardi ont été achetés de la Ferme de Sélection de Kra Kra et 5 béliers de race D’man ont été achetés de Tinzouline, dont 3 de la station de sélection et 2 chez les éleveurs. En juillet 1991, un achat de 97 antenaises de race Sardi a été effectué de la Ferme de sélection de Kra Kra. De même en 1993, 51 brebis de race D’man ont été achetées de la Station d’Errachidia. Programme de croisement Le programme de création de la race synthétique DS a débuté en 1988 à la Ferme d’Application de l’IAV Hassan II du Tadla en croisant les races D’man et Sardi entre elles pour la production des produits F1 réciproques, mais également en introduisant dans le troupeau 125 brebis croisées F1 et 70 brebis croisées F2 de différents âges, ainsi que 7 béliers F1 et 2 béliers F2 issus des croisements précédents. De façon détaillée, le programme de création consistait au croisement des béliers de race D’man avec les brebis de race Sardi et au croisement des béliers de race Sardi avec les brebis de race D’man pour la production des croisés F1 réciproques (DxS et SxD). Ensuite, les mâles et les femelles F1 sont croisés entre eux pour la production des croisés F2, etc.. Ainsi, les produits mâles et femelles de chaque génération ont été croisés entre eux pour la production des animaux de la génération suivante, tout en évitant les accouplements entre individus apparentés. À partir de la génération F4, la nouvelle race est considérée comme stable et aucune distinction entre les générations qui ont suivi n’a été faite. C’est à dire que les accouplements ont été effectués sans distinguer entre les générations F4, F5, F6, etc.. Au cours de cette phase de création, toutes les femelles qui sont capables de mener à bien une nouvelle campagne de production ont été gardées dans le troupeau. L'élimination n’a concerné que les femelles à problèmes (maladie, stérilité : les brebis non gestantes après la 1ère et à la 2ème lutte ont été éliminées, mauvaise aptitude maternelle, etc.). Quant aux béliers, une certaine sélection a été opérée afin de n’utiliser à la lutte que ceux qui sont indemnes de tares, qui ont un poids au sevrage élevé, une bonne conformation et issus de mères prolifiques. Aucune sélection n’a été faite sur la coloration ni des mâles ni des femelles. L’objectif était de créer le maximum de variabilité génétique qui serait utile lors de la fixation du phénotype de la race synthétique une fois stabilisée, et pour ne pas perdre par sélection ou élimination prématurée des individus intéressants qui auraient des phénotypes indésirables (animaux colorés). À chaque lutte, 3 à 5 béliers de chaque groupe génétique sont utilisés. Chaque bélier n’est utilisé qu’une ou deux saisons de lutte seulement. Mode de conduite Conduite de la reproduction Durant toute la période de la création de la race DS, les antenaises ont été introduites à la lutte pour la 1ère fois à l’âge moyen de 18 mois et l’ensemble du troupeau est conduit au rythme d’un seul agnelage par an. La lutte commence généralement vers la fin du mois de juin et se termine vers le début du mois d’août, après une durée de lutte de 40 jours. Avant la lutte, les 3 brebis de chaque groupe génétique sont réparties de façon aléatoire en lots de 20 à 25 brebis, auxquels un seul bélier est affecté. Celui-ci est introduit le soir et retiré le lendemain matin. Chaque jour, les brebis saillies la veille sont identifiées. Une fois que la lutte est terminée, les brebis sont regroupées en un seul troupeau. Conduite alimentaire Trois semaines environ avant le début de la lutte, pendant les périodes de lutte, de fin de gestation et d’agnelage, les brebis sont en stabulation et reçoivent une ration composée de 1,3 kg de foin de luzerne, 150 g d’orge ou de maïs et 10 g de complément minéral et vitaminé par tête et par jour. En dehors de ces périodes, les brebis sont conduites sur jachère en hiver et sur chaumes de blé en été, avec parfois un complément de foin de luzerne le soir en bergerie. Les agneaux sont élevés sous mères de la naissance jusqu’au sevrage (90 jours). Leur alimentation est exclusivement lactée durant le premier mois de leur vie. À partir du deuxième mois, ils reçoivent généralement un aliment concentré à base d’orge à volonté, sauf pendant certaines années où l’orge n’était pas disponible. Ils reçoivent également un complément de foin de luzerne. Conduite sanitaire Les brebis sont vaccinées contre l’entérotoxémie. Elles reçoivent également une injection du Toco-Sélénium trois semaines avant l’agnelage, à raison de 2 cc par brebis pour prévenir la myopathie ou la maladie du muscle blanc. Les agneaux reçoivent une injection de 2 cc du Toco-Sélénium à la naissance pour éviter la myopathie. Au sevrage, ils sont vaccinés contre l’entérotoxémie. Une fois par an, tous les animaux sont traités contre les parasites internes et externes. Contrôles effectués Depuis le démarrage du programme, les informations suivantes sont enregistrées sur chaque brebis : - Numéro, groupe génétique et date de naissance de la brebis - Numéros et groupes génétiques du père et de la mère de la brebis - Numéro et groupe génétique du bélier de lutte - Date de lutte et d’agnelage de la brebis, poids à la lutte et à l’agnelage - Taille et poids de la portée à la naissance, nombre d’agneaux nés vivants - Taille et poids de la portée au sevrage Pour ce qui est des agneaux, ils sont identifiés à la naissance à l’aide de deux boucles métalliques, puis ils sont pesés pour déterminer leurs poids à la naissance. Des pesées régulières sont ensuite réalisées tous les 15 jours jusqu’au sevrage pour estimer les poids aux différents âges types. Les informations collectées sur les agneaux sont : - Numéro, sexe et groupe génétique de l’agneau - Numéro, groupe génétique et date de naissance de la mère - Numéro et groupe génétique du père - Date de naissance, type de naissance et mode d’élevage de l’agneau - Poids à la naissance, 30, 60 et 90 jours, date de mortalité Standard de la race 4 Actuellement, les animaux mâles et femelles de race DS n’ont pas un standard bien défini. Néanmoins, la couleur de la toison et de la face est soit blanche, noire, ou plus fréquemment constituée d’un mélange de noir et de blanc avec une expressivité variable. Les mâles sont mottes ou portent des cornes de différentes tailles et de diverses formes. La taille est en moyenne de 72 cm chez les brebis et de 82 cm chez les béliers. Le poids adulte est en moyenne de 40 kg (varie de 28 à 60 kg) chez les brebis et de 65 kg chez les béliers. Le poids moyen de la toison est de 1,5 kg chez les brebis et 1,7 kg chez les béliers. Performances actuellement enregistrées en station Les résultats de la 1ère phase du programme de création de la race DS, relatifs aux performances des animaux des différentes générations de croisement (F1, F2, …, F5), ainsi qu’à l’hétérosis et l’hétérosis retenu pour différents caractères, ont été publiés par Boujenane et al. (1999). Performances des brebis Les performances réalisées, à la Ferme d’Application de Tadla durant les campagnes 199798, 1998-99 et 1999-2000, par 105 brebis de race Sardi, 103 brebis de race D’man et 550 brebis de race DS (4ème génération ou plus), âgées en moyenne de 40 mois montrent que (Tableaux 1 et 2): • La race a un effet significatif sur le poids à la lutte des brebis (P < 0,001). Les moyennes de poids sont de 41,8 kg, 35,7 kg et 37,8 kg chez les brebis respectivement des races Sardi, D’man et DS. Le poids à la lutte des brebis de race DS augmente avec l’âge de 33,9 kg chez les brebis âgées de moins de 30 mois à 43,0 kg chez celles ayant un âge supérieur à 78 mois. • La moyenne ajustée de la fertilité est de 91% chez les brebis de race Sardi, 85% chez les brebis de race D’man et 82% chez celles de race DS, toutefois les différences entre les trois races ne sont pas significatives (P > 0,05). La fertilité moyenne des brebis de race DS varie avec l’âge ; elle est plus faible chez les brebis jeunes ou très âgées et élevée chez celles dont l’âge est compris entre 54 et 66 mois. • L’analyse de la variance a révélé un effet significatif de la race sur la taille de la portée à la naissance (P < 0,001). Ainsi, les brebis de la race D’man ont enregistré la taille de la portée à la naissance la plus élevée (2,02 agneaux), les brebis de la race Sardi ont présenté la taille de la portée la plus faible (1,15 agneau) et les brebis de la race DS ont enregistré une taille de portée à la naissance intermédiaire de 1,57 agneau. La moyenne de la taille de la portée des brebis de race DS augmente progressivement avec l’âge et passe de 1,43 chez les brebis dont l’âge est inférieur à 30 mois à 1,86 chez celles dont l’âge est supérieur à 78 mois. • La distribution de fréquences de la taille de la portée à la naissance montre que les naissances simples et doubles représentent respectivement 91,6% et 8,4% chez les brebis de race Sardi, 28,7% et 47,1% chez les brebis de race D’man et 55,9% et 34,9% chez les brebis de race DS. Les naissance triples sont absentes chez les brebis de race Sardi, alors qu’elles représentent 20,7% et 7,5% chez les brebis respectivement de races D’man et DS. Les naissances quadruples sont de l’ordre de 3,4% chez la race D’man et 1,3% chez la race DS (Figure 1). On constate que la taille de la portée à la naissance des brebis de race DS est encore variable, ce qui nécessite beaucoup d’efforts pour limiter les naissances multiples et donc le taux de mortalité ou le nombre d’agneaux allaités artificiellement. A titre d’exemple, la distribution de fréquences de la taille de la portée à la naissance de la race INRA401 est : 16% de simples, 69% de doubles et 15% de triples. 5 • La race de la brebis n’a pas d’effet significatif sur le poids de la portée à 90 jours (P > 0,05). Les moyennes ajustées sont de 19,1 kg chez les brebis de race Sardi, 21,5 kg chez celles de race D’man et 20,1 kg chez celles de race DS. La moyenne du poids de la portée à 90 jours des brebis de race DS varie avec l’âge des brebis de 17,9 kg à 21,3 kg. Tableau 1. Poids à la lutte, fertilité, taille de la portée à la naissance et poids de la portée à 90 jours des brebis des races Sardi, D’man et DS (Roudies, 1998 ; Benmira, 1999 ; El Idrissi, 2000)1 Poids à la lutte (kg) *** Fertilité (%) NS Sardi 41,8a (95) 91 (105) 1,15a (95) 19,1 (95) D’man 35,7b (87) 85 (103) 2,02b (87) 21,5 (87) DS 37,8c (454) 82 (550) 1,57c (456) 20,1 (456) Race Taille de la portée à Poids de la portée la naissance à 90 j (kg) *** NS 1 ( ) Nombre de brebis NS : P > 0,05 *** : P < 0,001 abc : Les moyennes de la même colonne ayant la même lettre ne sont pas significativement différentes au niveau 5%. Tableau 2. Poids à la lutte, fertilité, taille de la portée à la naissance et poids de la portée à 90 jours des brebis de race DS selon l’âge de la brebis1 Age de la brebis (ans) Age ≤ 2,5 Poids à la lutte (kg) 33,9 (143) Fertilité (%) 80 (178) 2,5 < Age ≤ 3,5 38,3 (134) 83 (160) 1,53 (134) 19,5 (134) 3,5 < Age ≤ 4,5 39,0 (76) 84 (94) 1,59 (78) 21,3 (78) 4,5 < Age ≤ 5,5 42,1 (61) 88 (69) 1,67 (61) 20,6 (61) 5,5 < Age ≤ 6,5 41,0 (33) 83 (40) 1,85 (33) 19,5 (33) Age > 6,5 43,0 (7) 78 (9) 1,86 (7) 19,4 (7) 1 Taille de la portée à Poids de la portée la naissance à 90 j (kg) 1,43 (143) 17,9 (143) ( ) Nombre de brebis 6 Poids vifs des agneaux L’analyse a porté sur les performances de 1108 agneaux, dont 100 sont de race Sardi, 166 de race D’man et 842 de race DS nés à la Ferme d’Application de Tadla durant les campagnes 1997-98, 1998-99 et 1999-2000. Les résultats obtenus montrent que (Tableaux 3 et 4) : • Les agneaux de la race Sardi ont enregistré le poids à la naissance le plus élevé (3,34 kg), ceux de la race D’man ont réalisé le poids à la naissance le plus faible (2,69 kg), quant aux agneaux de la race DS, ils ont enregistré un poids intermédiaire de 2,73 kg. Les différences sont significatives (P < 0,001). • La race de l’agneau exerce un effet significatif sur les poids à 30 jours (P < 0,05) et à 90 jours (P < 0,001). Les agneaux de race Sardi ont enregistré les poids à 30 et 90 jours les plus élevés (6,95 kg et 16,6 kg), les plus faibles ont été réalisés par les agneaux de la race D’man (6,27 kg et 14,3 kg). Les agneaux de la race DS ont enregistré des poids à 30 et 90 jours intermédiaires à ceux des races parentales (6,65 kg et 15,8 kg). Les poids à la naissance, à 30 jours et à 90 jours des agneaux de race DS varient avec l’âge des mères. Ils sont faibles chez les agneaux issus des brebis âgées de moins de 30 mois et élevés chez ceux nés des mères dont l’âge est compris entre 42 et 66 mois. Par ailleurs, les poids les plus élevés ont été réalisés par les agneaux nés simples et les plus faibles ont été enregistrés par les nés triples et plus. De même, les agneaux mâles sont plus lourds à tous les âges que les agneaux femelles. L’écart de poids augmente avec l’âge de l’agneau. • L’analyse de la variance n’a pas montré un effet significatif de la race sur la viabilité des agneaux à 90 jours (P < 0,05), qui est en moyenne de 88% chez les races Sardi, D’man et DS. La viabilité des agneaux de race DS varie avec l’âge des mères ; elle est plus faible chez les brebis âgées de plus de 66 mois. De même, les agneaux nés simples ont la viabilité la plus élevée, ceux nés triples et plus ont la viabilité la plus faible. La viabilité des femelles est légèrement supérieure à celle des mâles. Production laitière La production laitière au cours de deux mois de lactation a été estimée par la méthode de pesée avant et après tétée sur 58 brebis de race Sardi, 44 de race D’man et 58 de race DS au cours des campagnes 1997-98, 1998-99 et 1999-2000. Les courbes de lactation sont caractérisées par des productions initiale et maximale journalières supérieures chez les brebis de race DS que chez celles des races Sardi et D’man, mais par des coefficients de persistance qui sont plus faibles (Tableau 5). La production laitière au cours de deux mois de lactation des brebis de race Sardi est de 61,8 kg, celle des brebis de race D’man est de 61,2 kg et celle des brebis de race DS est de 62,0 kg (Tableau 5). L’analyse de la variance n’a pas montré d’effet significatif de la race sur la production laitière au cours de deux mois de lactation (P > 0,05). Il va de soi que la production laitière journalière des brebis de race DS est inférieure à celle des brebis de la race synthétique INRA401 allaitant 2 agneaux et qui est de 2,5 kg/j. Performances d’engraissement et caractéristiques des carcasses Un essai d’engraissement d’une durée moyenne de 47 jours a été conduit à la Ferme d’Application de Tadla durant les années 1998, 1999 et 2000 sur 151 agneaux mâles de race Sardi (43), D’man (50) et DS (58), ayant au début de l’essai un âge moyen de 124 jours et un poids moyen de 23,3 kg. La ration distribuée est composée en moyenne d’un mélange de foin de luzerne broyé (46%), orge grain (40%), tourteau de tournesol (12%) et CMV (2%). Les résultats obtenus (Tableaux 6 et 7) montrent que : 7 Tableau 3. Poids à la naissance, 30 j et 90 j et viabilité à 90 j des agneaux des races Sardi, D’man et DS (Roudies, 1998 ; Benmira, 1999 ; El Idrissi, 2000)1 Poids à la naissance (kg) *** Poids à 30 j (kg) * Poids à 90 j (kg) *** Viabilité à 90 j NS Sardi 3,34a (92) 6,95a (92) 16,6a (92) 0,88 (100) D’man 2,69b (135) 6,27b (135) 14,3b (135) 0,90 (166) DS 2,73b (698) 6,65a (698) 15,8c (698) 0,87 (842) Race 1 ( ) Nombre d’agneaux NS : P > 0,05 * : P < 0,05 *** : P < 0,001 abc : Les moyennes de la même colonne ayant la même lettre ne sont pas significativement différentes au niveau 5%. Tableau 4. Poids à la naissance, 30 j et 90 j et viabilité à 90 j des agneaux de race DS selon l’âge de la mère, le type de naissance et le sexe de l’agneau1 Facteur Age de la mère (ans) Age ≤ 2,5 2,5 < Age ≤ 3,5 3,5 < Age ≤ 4,5 4,5 < Age ≤ 5,5 5,5 < Age ≤ 6,5 Age > 6,5 Type de naissance Simple Double Triple et plus Sexe Femelle Mâle 1 ( ) Nombre d’agneaux Poids à la naissance (kg) Poids à 30 j (kg) Poids à 90 j (kg) Viabilité à 90 j 2,63 (198) 2,92 (189) 2,96 (130) 3,04 (109) 2,88 (64) 2,66 (8) 6,80 (198) 7,26 (189) 7,63 (130) 7,49 (109) 7,13 (64) 6,27 (8) 15,7 (198) 16,5 (189) 17,1 (130) 16,5 (109) 16,4 (64) 17,0 (8) 0,83 (237) 0,84 (225) 0,86 (153) 0,83 (132) 0,77 (84) 0,73 (11) 3,27 (279) 2,68 (329) 2,23 (90) 8,57 (279) 6,52 (329) 5,54 (90) 18,9 (279) 15,0 (329) 13,6 (90) 0,93 (299) 0,82 (404) 0,65 (139) 2,73 (370) 3,01 (328) 6,94 (370) 7,52 (328) 15,5 (370) 17,4 (328) 0,85 (436) 0,81 (406) 8 Tableau 5. Paramètres de la courbe de lactation et production laitière des brebis des races Sardi, D’man et DS (Roudies, 1998 ; Benmira, 1999 ; El Aouni, 2000)1 Race de la brebis Sardi 0,99 Production maximale (kg/j) 1,01 D’man 0,98 0,98 97,6 61,2 (44) DS 1,20 1,24 93,5 62,0 (58) 1 Production initiale (kg/j) Coefficient de persistance (%) 98,5 Production laitière en deux mois de lactation (kg) 61,8 (58) ( ) Nombre de brebis Tableau 6. Performances d’engraissement des agneaux des races Sardi, D’man et DS (Roudies, 1998 ; Benmira, 1999 ; El Aouni, 2000)1 Quantité ingérée (kg d’aliments /anim/j) Quantité ingérée (g /P0,75/j) GMQ à l’engraissement (g) NS Sardi 1,49 (43) 113 (43) 230 (43) D’man 1,36 (50) 120 (50) 213 (50) DS 1,49 (58) 119 (58) 221 (58) Race 1 ( ) Nombre d’agneaux Tableau 7. Caractéristiques des carcasses des agneaux des races Sardi, D’man et DS (Roudies, 1998 ; Benmira, 1999 ; El Aouni, 2000)1 Poids à l’abattage (kg) *** Poids de la carcasse (kg) *** Rendement économique (%) * Sardi 34,8a (43) 16,4a (43) 46,9a (43) 116a (43) 448a (43) D’man 29,5b (50) 14,0b (50) 47,2b (50) 99ab (50) 506b (50) DS 34,0a (58) 16,1a (58) 47,1ab (58) 144b (58) 534b (58) Race 1 Poids du gras Poids du gras de de rognon (g) mésentérique (g) ** *** ( ) 1( ) Nombre d’agneaux * : P < 0,05 ** : P < 0,01 *** : P < 0,001 abc : Les moyennes de la même colonne ayant la même lettre ne sont pas significativement différentes au niveau 5%. 9 • • • • • Le niveau d’ingestion des agneaux des races DS et Sardi est similaire et en moyenne égal à 1,49 kg d’aliments/animal/j, alors que celui des agneaux de race D’man est de 1,36 kg d’aliments/animal/j. La quantité journalière ingérée par kg de poids métabolique la plus élevée a été enregistrée chez les agneaux de race D’man (120 g/P0,75/j), tandis que ceux des races DS et Sardi ont enregistré respectivement des valeurs de 119 g/P0,75/j et 113 g/P0,75/j. Les résultats de l’analyse de la variance montrent que la race de l’agneau n’a aucun effet significatif sur le GMQ à l’engraissement (P > 0,05). Les agneaux de race Sardi ont réalisé un GMQ de 230 g, ceux de race DS 221 g et ceux de race D’man 213 g. La race de l’agneau a un effet significatif aussi bien sur le poids vif à l’abattage que sur le poids de la carcasse chaude (P < 0,001). Les agneaux de race Sardi ont enregistré un poids vif à l’abattage de 34,8 kg, qui n’est pas significativement différent du poids de 34 kg réalisé par les agneaux de race DS. Les agneaux de race D’man ont enregistré un poids qui est 5,3 kg et 4,5 kg de moins que celui des agneaux respectivement des races Sardi et DS. Les agneaux de races Sardi et DS ont réalisé un poids de carcasse respectivement de 16,4 kg et 16,1 kg, dépassant ainsi celui des agneaux de race D’man respectivement de 2,4 kg et 2,1 kg. Le rendement économique diffère significativement entre les races (P < 0,05). Il est de 46,9% chez les agneaux de race Sardi, 47,2% chez ceux de race D’man et 47,1 % chez ceux de race DS. Le gras de rognon et le gras mésentérique enregistrés chez les agneaux de race DS sont respectivement de 144 g et 534 g. Ce gras de rognon est de 23,9% et 46,3% plus lourd que ceux des agneaux respectivement des races Sardi et D’man. Quant au gras mésentérique, il est de 448 g chez les agneaux de race Sardi et de 506 g chez ceux de race D’man. Conclusion Cette étude a montré qu’il est possible de créer une race synthétique pour répondre à une nouvelle demande. Cette création nécessite certes beaucoup de temps, de patience et de moyens. Les performances réalisées par les brebis et les agneaux de race DS sont globalement encourageantes, malgré qu’elles soient obtenues dans les conditions de la Ferme d’Application du Tadla qui ne sont pas souvent optimales et sur un troupeau qui n’a fait l’objet d’aucune sélection. En effet, les brebis de race DS ont hérité la prolificité élevée de la race D’man et leurs agneaux ont une croissance pré-sevrage et une croissance à l’engraissement comparables à celles des agneaux de race Sardi. Ces performances seraient sûrement améliorées lorsque un programme de sélection sera mis en place. De plus, la race DS possède une puberté précoce, un anœstrus post-partum court et une saison sexuelle longue qui peuvent être mis à profit dans un système accéléré d’agnelages. Ainsi, l’introduction de la race synthétique DS dans les élevages marocains, surtout ceux bénéficiant d’un mode de conduite adéquat, permettrait l’amélioration de la productivité des troupeaux à travers l’augmentation de la prolificité à un niveau voisin de 2 et par la possibilité de réaliser plus d’un agnelage par an. Actuellement, le troupeau de base est constitué de 400 brebis. Un programme de sélection rigoureux sera mené en station afin d’améliorer les performances et peut-être de fixer le phénotype de la race, en même temps qu’une mise à l’épreuve chez différents éleveurs, surtout ceux qui pratiquent le croisement industriel, afin de confirmer les résultats obtenus en station. Quand la race DS aura fait ses preuves et sera appréciée par les éleveurs, il sera procédé à sa large diffusion auprès des éleveurs intéressés. Cette race peut être utilisée soit en 10 race pure pour la production des agneaux de race pure DS pour le renouvellement et la diffusion de la race, soit comme race maternelle dans le croisement industriel avec des béliers de race à viande pour la production des agneaux de boucherie de bonne qualité. De même, les béliers de race DS et/ou leur semence peuvent être utilisés en croisement sur les brebis de races locales pour améliorer leurs performances de reproduction. Cette stratégie permettrait à l’éleveur d’augmenter progressivement la productivité de son élevage tout en lui permettant de changer au fur et à mesure le mode de conduite de son troupeau. Enfin lorsque la race aurait mérité sa place parmi le pool des races ovines marocaines, et que le nombre d’éleveurs de la race pure DS deviendrait important, un schéma de sélection à noyau ouvert pourrait être mis en place, dans lequel les meilleurs animaux de la race DS seraient placés dans le noyau de sélection, et les éleveurs sélectionneurs constitueraient la base de sélection. Les mères seront indexées sur la taille de portée et la valeur laitière, et les jeunes mâles seraient issus des meilleures mères et devraient avoir des poids au sevrage élevés. Remerciements L’auteur tient à remercier tous ceux qui ont participé de près ou de loin au programme de développement de la race synthétique DS. Références Benmira, A., 1999 ; Comparaison des performances des brebis et des agneaux des races DS, D’man et Sardi. Mémoire de 3ème Cycle Agronomie, IAV Hassan II, Rabat. Boujenane, I., 1988 ; Inheritance of reproduction traits in crosses between the D’man and Sardi breeds of sheep. Doctorat es-Sciences Agronomiques, IAV Hassan II, Rabat. Boujenane, I., 1999 ; Les Ressources Génétiques Ovines au Maroc. Actes Editions, Rabat. 136 pages. Boujenane, I. & G.E. Bradford 1991 ; Genetic effects on ewe productivity of crossing D'man and Sardi breeds of sheep. J. Anim. Sci. 69 :525-530. Boujenane, I., G.E. Bradford, Y.M. Berger & A. Chikhi 1991a ; Genetic and environmental effects on growth to one year and viability of lambs from a crossbreeding study of D'man and Sardi breeds. J. Anim. Sci. 69 :3989-3998. Boujenane, I., G.E. Bradford & T.R. Famula 1991b ; Inheritance of litter size and its components in crosses between the D'man and Sardi breeds of sheep. J. Anim. Sci. 69 :517-524. Boujenane, I. & K. Lairini 1992 ; Milk production and percentage fat of D'man, Sardi and crossbred ewes. Small Ruminant Research 8 :207-215. Boujenane, I., A. Chafik & M. Benbihi 1999 ; Heterosis retained in different generations of inter se mating between D’man and Sardi sheep. J. Anim. Breed. Genet. 116 :151-159. Bradford, G.E., 1985 ; Selection for litter size. In : R.B. Land & D.W. Robinson (Eds.) Genetic of Reproduction in Sheep. Butterworths, London, U.K. pp. 3-18. Dickerson, G.E., 1978 ; Animal size and efficiency : Basic concepts. Anim. Prod. 27 :367379. El Aouni, M., 2000 ; Comparaison des performances laitières des brebis et des performances d’engraissement et de carcasses des agneaux des races DS, D’man et Sardi. Mémoire de 3ème Cycle Agronomie, IAV Hassan II, Rabat. El Idrissi, Z., 2000 ; Comparaison des performances de reproduction des brebis et de croissance des agneaux des races DS, D’man et Sardi. Mémoire de 3ème Cycle Agronomie, IAV Hassan II, Rabat. 11 Large, R.V., 1970 ; The biological efficiency of meat production in sheep. Anim. Prod. 12 :393-401. Maijala, K. & C. Terrill, 1991 ; Breed structure, dynamic and new breed development in sheep. In : K. Maijala (Ed.), Genetic Resources of Pig, Sheep and Goat. Elsevier Science. Roudies, S.N., 1998 ; Comparaison des performances de la race synthétique ovine DS avec celles des races parentales D’man et Sardi. Mémoire de 3ème Cycle Agronomie, IAV Hassan II, Rabat. 12 Tableau 9. Poids à la naissance, 30 j et 90 j (kg) des agneaux de race DS selon le type de naissance Type de naissance 1 2 3 et plus Nombre 279 329 90 Poids à la naissance Moyenne Minimum Maximum 3,27 1,5 4,9 2,68 1,2 4,8 2,23 1,0 3,9 Poids à 30 jours Moyenne Minimum Maximum 8,57 2,6 12,8 6,52 3,1 13,6 5,54 3,0 9,90 M Tableau 10. Poids à la naissance, 30 j et 90 j (kg) des agneaux de race DS selon le sexe Sexe Femelle Mâle Nombre 370 328 Poids à la naissance Moyenne Minimum Maximum 2,73 1,0 4,7 3,01 1,5 4,9 Poids à 30 jours Moyenne Minimum Maximum 6,94 2,6 12,4 7,52 3,1 13,6 M Tableau 11. Poids à la naissance, 30 j et 90 j (kg) des agneaux de race DS selon l’âge de la mère Age de la mère (mois) Nombre 198 Age ≤ 30 189 30 < Age ≤ 42 130 42 < Age ≤ 54 109 54 < Age ≤ 66 64 66 < Age ≤ 78 Age > 78 8 Poids à la naissance Moyenne Minimum Maximum 2,63 1,0 4,5 2,92 1,5 4,5 2,96 1,2 4,9 3,04 1,2 4,7 2,88 1,7 4,8 2,66 1,3 4,0 13 Poids à 30 jours Moyenne Minimum Maximum 6,80 3,0 10,7 7,26 3,1 12,0 7,63 3,9 12,2 7,49 2,6 12,4 7,13 3,4 13,6 6,27 4,2 9,1 M Tchamitchian et al., 1986 Rams are replaced every year. They are born of ewes with the best indexes (a combined index accounting for individual, dam, and full and half sib performances). All normally developed ewe lambs are joined. Non-regnant ones at 1st or 2nd mating are eliminated. Replacement animals are born from 3-year-old or older ewes (3rd or subsequent lambing) only. With its 86% spring mating fertility at the age of 15 months and a mean lambing interval of 7 to 8 months for the first 3 lambings, the INRA 401 dam line displays a very good out-ofseason mating ability. Live litter size at weaning, is 1.80 for adult ewes. Milk production normally allows suckling 2 lambs. The INRA 401 dam line is therefore mostly a female strain, and the meat quality of its products can be further improved by terminal cross. It can thus be used for replacement of Romanov halfbred females without the need for repeated crossbreeding of parent breeds. In order to confirm its aptitudes in widely varied environments, we have undertaken testing under farm conditions. It can also be used for absorption crossbreeding with low prolificacy ewes. The productivity can thus be progressively increased, while the breeder has enough time to modify his breeding techniques. Coop, 1978 The original Coopworths were derived by interbreeding the first-cross Border Romney and have 50% Border Leicester and 50% Romney blood. Another possible disadvantage is that it tends to be bigger than its competitors, and being more productive, has a higher feed requirements. A stud sire must be of multiple birth, born in the first 21 days, be out of a ewe with over 200% lambing record (lambs weaned to number of lambings), and the sire itself above average for adjusted weaning weight and hogget fleece weight. In this way the emphasis is on fertility without sacrificing growth rate and fleece weight. A ewe must be culled if it has not reared a set of its own twins by the end of its second lambing, or if on any occasion it is barren or is assisted at lambing. Peters et al., 1961 Flock management: During the development of the Romnelet, the flock was maintained under range conditions. Schoeman and de Wet, 1993 Both economic and biological efficiency in sheep flocks depend mainly on reproductive and growth performance (Large, 1970). Low reproductive rate and high maintenance requirements of the breeding female contribute largely to a low efficiency (Dickerson, 1978). Sheep breeds normally differ in age of sexual maturity, ovulation rate, prolificacy and length of natural breeding season. The limited scope for increased reproduction through selection, owing to the low heritabilities of these traits, directed the attention of sheep breeders to the large differences that exist in several reproductive components between breeds (Maijala, 1984). 14 Despite culling lambs which showed conformational abnormalities, no ewe selection was practiced within these two groups. Ram replacements were subjectively selected on conformational soundness and meaning mass. Introduction Les races ovines locales, actuellement élevées au Maroc, ne répondent pas complètement aux souhaits des éleveurs des régions favorables du pays (périmètres irrigués, bour favorable), qui ont besoin d’animaux plus productifs. Or, la productivité d’un troupeau dépend énormément de la prolificité de ses brebis, et pour que la première soit augmentée, il faut améliorer la deuxième. Toutefois, l’amélioration de la prolificité par sélection en race pure est un processus lent. Pour obtenir des résultats plus rapides, on fait appel à une race prolifique, comme la race D’man. Les brebis de cette race donnent en moyenne 2,1 agneaux par portée contre 1,1 pour les autres races locales. Toutefois, cette particularité remarquable jointe à son aptitude au désaisonnement et à sa précocité sexuelle est en partie contrebalancée par une croissance moindre, une conformation de carcasse médiocre et une laine grossière. Pour tirer au maximum parti des atouts d’une telle race, tout en évitant ses inconvénients, il faut jouer sur la complémentarité entre races et faire appel au croisement. Les races Timahdite, Sardi, Boujaâd et Béni Guil ont une croissance satisfaisante et une bonne carcasse, mais leur prolificité est faible. Dans ce domaine, deux stratégies peuvent être envisagées : l’une consiste à mettre en œuvre un schéma systématique de croisement, dit « à double étage », l’autre consiste à créer une nouvelle race, par croisement suivi de sélection. L’utilisation de béliers D’man pour produire des brebis F1 (D’man x race locale) dans un schéma de croisement à double étage où les agneaux « terminaux » mâles et femelles sont destinés à la boucherie n’est pas une solution optimale, car elle oblige à renouveler le troupeau à partir des brebis locales les moins prolifiques et entraîne la production de 3 types génétiques d’agneaux. En revanche la création d’une race synthétique permet d’optimiser la productivité du troupeau, tout en répondant aux préoccupations des éleveurs qui souhaitent une conduite simplifiée (comme en race pure), notamment grâce à l’autorenouvellement, et un niveau général de prolificité voisin de 2, pas trop exigent en main d’œuvre. De telles exigences peuvent être souvent satisfaites par les races synthétiques nouvelles qui combinent, dans la même race, les caractères complémentaires de différentes races. 15 OBJECTIF L’objectif visé à travers ce programme est la production d’une brebis qui bénéficie d’une haute productivité et qui allie la simplicité d’une conduite en race pure et une bonne conformation. 16 Répartition des brebis par race selon les campagnes Campagne 1997-98 1998-99 1999-00 Total Sardi 38 35 32 105 D’man 39 33 31 103 17 DS 124 186 240 550 Total 201 254 303 758 Tableau . Taille de la portée à la naissance des brebis de générations F1 à F4 selon l’âge Age de la brebis (mois) Nombre Moyenne Minimum 965 1,44 1 Age ≤ 30 654 1,61 1 30 < Age ≤ 42 373 1,68 1 42 < Age ≤ 54 269 1,75 1 54 < Age ≤ 66 162 1,81 1 66 < Age ≤ 78 95 1,82 1 Age > 78 Total 2518 1,59 1 Maximum 4 5 4 5 5 4 5 Tableau . Poids de la portée à 60 jours (kg) des brebis de générations F1 à F4 selon l’âge Age de la brebis (mois) Nombre Moyenne Minimum 965 14,5 0 Age ≤ 30 654 17,3 0 30 < Age ≤ 42 373 18,2 0 42 < Age ≤ 54 269 17,2 0 54 < Age ≤ 66 162 17,3 0 66 < Age ≤ 78 95 18,3 0 Age > 78 Total 2518 16,4 0 Maximum 41,5 50,8 45,8 47,7 42,9 38,5 50,8 Tableau . Poids à la lutte (kg) des brebis de générations F1 à F4 selon l’âge Age de la brebis (mois) Nombre Moyenne Minimum 937 34,2 20 Age ≤ 30 638 38,5 23 30 < Age ≤ 42 362 41,5 25 42 < Age ≤ 54 255 43,2 30 54 < Age ≤ 66 139 42,3 30 66 < Age ≤ 78 90 44,4 33 Age > 78 Total 2422 38,2 20 18 Maximum 55 60 61 63 63 60 63 Tableau . Poids à la naissance, 30 j et 90 j (kg) des agneaux de générations F1 à F4 selon le type de naissance Type de naissance Nombre 1369 1 1661 2 449 3 et plus Total 3479 Poids à la naissance Moyenne Minimum Maximum 3,30 1,0 5,2 2,62 0,5 4,8 2,10 0,5 3,9 2,82 0,5 5,2 Poids à 30 jours Moyenne Minimum Maximum 8,94 1,70 14,5 6,66 2,30 13,6 5,63 2,20 10,8 7,43 1,70 14,5 Poids à 90 jours Moyenne Minimum Maximum 19,0 4,9 31,7 15,2 5,0 30,7 14,0 5,0 25,3 16,5 4,9 31,7 Tableau . Poids à la naissance, 30 j et 90 j (kg) des agneaux de générations F1 à F4 selon le sexe Sexe Femelle Mâle Nombre 1779 1700 Poids à la naissance Moyenne Minimum Maximum 2,73 0,5 5,2 2,92 0,5 5,0 Poids à 30 jours Moyenne Minimum Maximum 7,14 2,20 14,4 7,72 1,70 14,5 Poids à 90 jours Moyenne Minimum Maximum 15,7 4,9 27,4 17,4 5,0 31,7 Tableau . Poids à la naissance, 30 j et 90 j (kg) des agneaux de générations F1 à F4 selon l’âge de la mère Age de la Poids à la naissance mère (mois) Nombre Moyenne Minimum Maximum 813 2,61 0,5 5,2 Age ≤ 30 609 2,75 0,5 5,0 30 < Age ≤ 42 458 2,92 0,6 5,0 42 < Age ≤ 54 373 2,87 0,9 4,8 54 < Age ≤ 66 221 2,83 1,2 4,9 66 < Age ≤ 78 148 2,95 0,5 4,6 Age > 78 Poids à 30 jours Moyenne Minimum Maximum 6,92 1,7 12,5 7,31 2,3 13,5 7,82 2,2 14,4 7,63 2,5 14,5 7,27 2,9 13,6 7,59 2,7 12,1 19 Poids à 90 jours Moyenne Minimum Maximum 16,4 6,2 29,9 17,0 5,0 30,5 17,6 6,0 31,4 17,4 6,0 30,7 17,0 7,0 31,7 18,6 9,6 28,4 20 Tableau 1. Répartition des brebis selon la race et la campagne d’agnelage Campagne d’agnelage Race 97-98 98-99 99-00 Total Sardi 38 35 32 105 D’man 39 33 31 103 DS 124 186 240 550 201 254 303 758 Total Tableau 7. Répartition des agneaux selon la race et la campagne de naissance Campagne de naissance Race 97-98 98-99 99-00 Total Sardi 30 42 28 100 D’man 51 67 48 166 DS 207 335 300 842 Total 288 444 376 1108 Tableau 13. Répartition des brebis utilisées dans l’essai sur la production laitière selon la race et la campagne d’agnelage Race Sardi D’man Campagne d’agnelage 97-98 98-99 99-00 20 19 19 13 16 15 Total 58 44 21 DS 20 19 19 58 Total 53 54 53 160 Tableau 14. Répartition des agneaux utilisés dans l’essai engraissement selon la race et la campagne d’agnelage Race Sardi D’man DS Total 1998 20 13 20 47 Année 1999 21 21 18 60 Total 43 50 58 151 2000 11 13 20 44 Tableau 2. Poids à la lutte (kg) des brebis de race DS selon l’âge Age de la brebis (mois) Nombre Moyenne 143 33,9 Age ≤ 30 134 38,3 30 < Age ≤ 42 76 39,0 42 < Age ≤ 54 61 42,1 54 < Age ≤ 66 33 41,0 66 < Age ≤ 78 Age > 78 7 43,0 Minimum 24,0 28,0 30,0 32,0 31,0 35,0 Maximum 50,0 58,0 50,0 58,0 52,0 60,0 Tableau 3. Taux de fertilité des brebis de race DS selon l’âge Age de la brebis (mois) Nombre Moyenne 178 0,80 Age ≤ 30 160 0,83 30 < Age ≤ 42 94 0,84 42 < Age ≤ 54 22 54 < Age ≤ 66 66 < Age ≤ 78 Age > 78 69 40 9 0,88 0,83 0,78 Tableau 4. Taille de la portée à la naissance des brebis de race DS selon l’âge Age de la brebis (mois) Nombre Moyenne 143 1,43 Age ≤ 30 134 1,53 30 < Age ≤ 42 78 1,59 42 < Age ≤ 54 61 1,67 54 < Age ≤ 66 33 1,85 66 < Age ≤ 78 Age > 78 7 1,86 Minimum 1 1 1 1 1 1 Maximum 3 4 3 5 5 4 Tableau 5. Poids de la portée à 90 jours (kg) des brebis de race DS selon l’âge Age de la brebis (mois) Nombre Moyenne 143 17,9 Age ≤ 30 134 19,5 30 < Age ≤ 42 78 21,3 42 < Age ≤ 54 61 20,6 54 < Age ≤ 66 33 19,5 66 < Age ≤ 78 Age > 78 7 19,4 Minimum 0 0 0 0 0 0 Maximum 41,5 43,2 45,8 47,7 40,9 38,5 23