Maya Raic : la dame qui veut et qui peut

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Maya Raic : la dame qui veut et qui peut
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Maya Raic :
la dame qui veut et qui peut
Quand les connaissances vécues de la sphère publique se mettent au service du secteur privé :
tel est le cheminement professionnel de Maya Raic, la PDG de la ChAD dont le discernement
répond avec brio à la fois aux besoins du public et ceux de l ’industrie.
«P
our un bon gestionnaire, la capacité de déléguer fait partie
des talents de la réussite, pour
aller chercher le potentiel optimal des
gens. Si vous favorisez le développement
des individus, ils vont s ’éclater ! J ’aime
les gens qui se mettent au défi :
cela facilite l ’engouement pour
toujours aller plus loin. De cette
façon, ton organisation prend de
l ’envergure. Chacun a son apport,
car c ’est impossible de tout faire
seul ! Lorsque tous les blocs sont
à la bonne place, c ’est là que les
choses bougent, que les projets se
multiplient, et ce dans n ’importe
quel domaine. Le développement
de l ’individu est garant du succès
d ’une entreprise. » Voilà quelquesuns des secrets du succès de
Maya Raic, PDG de la Chambre
de l ’assurance de dommages
(ChAD), fille d ’un père croate et
d ’une mère québécoise, « de la
Malbaie ! », confie-t-elle. « Le défi de mon
père, qui a souffert d ’intégration, c ’était de
ne pas encabaner ses enfants dans une
communauté, de sorte qu ’ils n ’auraient pas
à vivre le déchirement de ne pas être intégrés
dans le pays où ils vivaient. Je ne parle pas
le croate, mais je connais une chanson ! »,
avoue-t-elle en riant.
En plus de son intégration sociale,
Mme Raic a également réussi son intégration professionnelle. La PDG de la
ChAD, détentrice d ’un baccalauréat ainsi
que d ’une maîtrise en sciences politiques,
en plus d ’un MBA, a tout d ’abord travaillé
dans l ’administration publique. « J ’avais
débuté mon doctorat, car je voulais enseiwww.assurancededommages.ca
gner; mais finalement, je voulais participer
à la réalisation des choses plutôt que de
les raconter ! »
Alors qu ’elle vivait à Québec et avait
une carrière fructueuse dans la fonction
publique, on l ’a contactée pour se joindre
à l ’équipe à l ’origine de la création de la
ChAD à titre de directrice générale. « Je
suis née à Montréal, alors c ’était pour moi
un retour aux sources. J ’ai donc passé du
secteur public au secteur privé, en oeuvrant
toutefois encore dans la fonction de la
chose de l ’État. Je n ’étais donc pas déconnectée, même si mon expérience venait
principalement du secteur public. Et c ’est
ce que je voulais faire. Je conseille d ’ailleurs à
tous ceux qui ont travaillé dans le secteur
public de passer au privé, pour saisir les
nuances, pour justement bien comprendre
comment les secteurs fonctionnent, car il
y a une énorme différence entre les connaissances acquises et celles qui sont vécues. »
C ’est finalement en 2004 qu ’elle
devient PDG de l ’organisme « afin
d ’occuper une fonction de porte-parole
de la ChAD. Mais moi, je ne suis ni agent,
ni courtier, ni expert en sinistre, alors je
venais neutraliser la fonction. La visée,
c ’était l ’objectivité, en m ’entourant
bien sûr de gens de la profession
pour être efficace. »
Parmi les nombreuses réalisations de la ChAD depuis sa création
il y a maintenant dix ans, et par
ricochet l ’apport de Mme Raic
dans l ’évolution et surtout le développement de l ’organisme,
impossible de passer sous silence
la naissance de la Coalition en
2002. « La Coalition, c ’est la créature de la ChAD ! Ce sont deux
employés qui sont entrés dans mon
bureau et ont insisté pour faire
quelque chose pour s ’attaquer au
dossier du manque criant de relève
dans l ’industrie. Cela a suscité un
intérêt pour la création d ’un conseil d’administration distinct pour la Coalition, le
tout soutenu par la ChAD, et beaucoup
de jeunes s ’impliquent aussi dans ce projet. La ChAD est d ’ailleurs un précurseur
à cet égard. La Coalition, c ’est un beau
dossier, car les gens qui s ’assoient à la
même table sont des concurrents, mais ils
collaborent tous ! Chacun a son rôle à
jouer pour assurer la pérennité de l ’industrie, et aussi le confort et la sécurité des
consommateurs. Sans encadrement, c ’est
le laisser-faire ! Dans de telles conditions,
ni l ’industrie ni les consommateurs ne
sont bien servis ! », insiste en terminant la
dame de la ChAD.
AE • JUIN 2009
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