Le modèle des commissions scolaires

Transcription

Le modèle des commissions scolaires
Le modèle des commissions scolaires anglophones
pour les cours à option en ligne
Paul Inchauspé
Consultant en éducation
Juin 2010
Cette étude a été réalisée grâce aux informations communiquées par Michael Canuel, directeur
général de LEARN et par des membres de son équipe.
Je le remercie pour sa disponibilité et sa générosité.
P. I.
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Introduction
Un besoin, un projet
Le but
Les initiateurs
Les choix de départ
Des cours par Internet
Des cours « en ligne » synchrones
Des cours « à option »
10 ans plus tard
Learn
Les développements des « cours en ligne »
Les principes qui guident les développements des services
Organisation et fonctionnement des cours en ligne
Les cours offerts et leur clientèle
La provenance des élèves inscrits
Les résultats des élèves
La classe virtuelle
Le matériel pédagogique
L’enseignant
Les règles de financement
Conclusion
Annexes
Liste des cours du curriculum d’études de 4ème et 5ème secondaire
Carte géographique situant les écoles qui ont recouru au service des cours « en ligne »
Comparaison de la réussite aux cours entre élèves des « cours en ligne » et élèves des « classes
régulières »
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Des « cours en ligne » sont offerts pour les élèves des écoles secondaires des commissions
scolaires anglophones.
Ce sont pour l’essentiel des cours dits « à option » du deuxième cycle du secondaire.
Ces cours se donnent sous la forme d’une classe virtuelle synchrone. Les élèves dispersés dans
l’espace constituent une classe virtuelle. En contact direct entre eux et avec un enseignant au
moyen de l’internet, ils participent à des activités pédagogiques, en temps réel, sous la direction
d’un enseignant.
Pour présenter ces cours on dira :
-
ce que fut le projet initial : à quel besoin répondait-il ? quels sont les choix de départ
qui ont déterminé le modèle ?
-
ce qu’il est devenu 10 ans après : quels sont les développements réalisés et en cours
-
ce que sont quelques-uns des paramètres d’organisation et de fonctionnement de ces
« cours en ligne »
4
Un besoin, un projet
Le projet Distance Education and Community Network (DECN) est né en 1999.
1- Son but : assurer un service d’enseignement de qualité dans les petites écoles de langue
anglaise, quelle que soit leur situation géographique au Québec.
2- Il fut initié par trois petites commissions scolaires anglophones, Western Québec (Gatineau),
Central Québec (Québec), Eastern Shores (Magog), confrontées à deux problèmes pouvant
hypothéquer la qualité de la formation qu’ils veulent donner à leurs élèves :
-
la première est d’ordre géographique. Elles ont des écoles situées dans des zones
éloignées, ayant peu de pouvoir d’attraction pour attirer des enseignant qualifiés,
notamment dans certaines matières du secondaire.
-
la deuxième est d’ordre financier. Ces écoles éloignées du secondaire sont petites.
Elles ont, selon les règles de financement public et d’affectation des enseignants,
même quand elles sont bonifiées, de la difficulté à offrir dans certaines matières des
postes à plein temps à des enseignants qui accepteraient un emploi dans ces écoles.
Les trois commissions scolaires obtiennent pour leur projet un financement de base du Ministère
de l’Éducation, embauchent une coordonnatrice du projet (Margareth Dupuis).
Elle constitue une petite équipe (notamment un conseiller technique et un enseignant de
mathématique). En septembre 2000, après un an de recherche, de tâtonnement, de consultation,
d’examen de différentes réalisations d’apprentissage en ligne, le modèle est déterminé, le
matériel nécessaire préparé, les procédures et les politiques mises en place et le premier cours en
ligne, Math 536, est offert à 6 élèves d’une des écoles secondaire de chacune des trois
commissions scolaires initiatrices du projet.
Au terme de cette première année de prestation, marquée par la résolution de problèmes
techniques et organisationnels, mais aussi par l’augmentation de la compréhension des conditions
et de la nature des paramètres que suppose la mise en œuvre de « cours en ligne » synchrone, le
cours, donné sous cette forme, s’avère un succès.
3- Les choix de départ.
Des cours par Internet
Il y avait déjà, alors, dans le réseau des écoles anglophones, une offre de formation à distance
rudimentaire pour les petites écoles éloignes : papier, crayon, service postal, téléphone.
Mais, dès le départ, ce qui fut visé par ce projet, ce n’était pas la simple amélioration de cette
offre mais la mise en place d’une solution plus innovante : celle de l’utilisation des nouvelles
technologiques de communication pour offrir des cours à distance. Le projet avait pour ambition
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de construire, au moyen des technologies de l’information alors en développement, l’Internet, un
modèle d’apprentissage nouveau pour les élèves. Ce modèle déclinerait, sous ces formes
nouvelles, les grandes fonctions de l’enseignement dans une classe conventionnelles.
Des cours « en ligne » synchrones
Mais quel type de « cours à distance » mettre en place avec ces technologies ? Des cours
asynchrone basés sur l’auto apprentissage assisté ou des cours synchrones reconstituant
dans l’espace une classe virtuelle avec un enseignant et des élèves dispersés dans l’espace ?
Les services d’éducation des adultes avaient depuis longtemps l’expérience des cours à distance.
Naturellement, à cette époque, ils furent les premiers à vouloir utiliser les possibilités offertes par
ces nouvelles technologies pour parfaire ce qu’ils faisaient déjà. Les développements qu’ils
réalisaient se faisaient selon leur pente naturelle, celle de la mise en place avec ces nouveaux
outils de cours asynchrones qui permettent à l’adulte d’apprendre quand il veut ou quand il le
peut.
Mais l’équipe du projet pensait que reproduire pour les jeunes ce qui se développait alors pour les
adultes présenterait deux difficultés qui hypothéqueraient la réussite du projet :
o La perception négative des syndicats enseignants relativement aux « cours à
distance ». Leur implantation leur paraissait comme un moyen de réduire les
emplois en offrant des services d’enseignement permettant l’auto
apprentissage par les élèves eux-mêmes. Cette méfiance était alimentée par de
nombreux d’articles qui, à cette époque, vantaient les capacités accrues
d’apprentissage asynchrone (auto apprentissage assisté) que permettaient les
nouvelles technologies pour des populations dispersées.
Note Cette perception, basée sur l’assimilation de tout « cours à distance » ou
« en ligne » à des cours asynchrone d’auto apprentissage individuel assisté, est
loin d’avoir disparue.
o Si l’apprentissage asynchrone peut convenir à des adultes motivés, en serai-t-il
de même pour les jeunes, d’autant plus que les mécanismes de soutien alors
utilisés pour des disciplines comme les mathématiques et les sciences dans des
cours organisés pour l’auto apprentissage ne semblaient pas très efficaces?
Ces considérations ont déterminé l’orientation qui sera choisie : celle de la mise en place de
cours offerts de façon synchrone à des élèves dispersés dans l’espace et constituant un
groupe virtuel auquel un enseignant est affecté.
Des cours « à option »
Mais quels cours mettre en place ? Ces sont les cours de spécialités ou d’options qui ont été
d’abord ciblés. Pour plusieurs raisons :
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o ce sont les cours dont l’offre et l’organisation dans les petites écoles
secondaires sont les plus problématiques
o ce sont des cours dont la réussite conditionne les choix d’études ultérieurs des
élèves
o tout est alors à élaborer : la mise en œuvre des contenus de cours du
programme du Ministère de l’Éducation du Québec pour répondre aux besoins
des « cours en ligne », le choix de la plate-forme, son développement pour
tenir compte des besoins d’un enseignement synchrone en ligne, l’organisation
et la mise en place de ces services en ligne… Et cela, dans une situation où les
précédents existent peu : absence d’enseignants ayant l’expérience de cette
forme d’enseignement, les réalisations produites ailleurs (notamment dans
d’autres provinces canadiennes) sont inspirantes, mais non pas nécessairement
pertinentes (contexte différent, programme différent, importance des modèles
asynchrones).
Il faut donc se concentrer d’abord sur la mise en œuvre de ces cours « à
option », puisque la demande est d’abord là. Résoudre leurs difficultés propres,
développer les stratégies qui leur sont pertinentes devient la première priorité.
Projet stimulant parce qu’innovant, mais intimidant parce que nouveau, sans
précédent.
En se concentrant d’abord sur l’organisation de cours à distance qui exploitent les possibilités
offertes par les nouvelles technologies, et cela pour répondre à un besoin évident celui des cours
« à option », les promoteurs de ce projet pensaient qu’ultérieurement, forts de ce succès, ils
pourraient, par ces mêmes moyens, répondre par la suite à d’autres besoins de la communauté.
10 ans plus tard
Que trouve-t-on 10 ans plus tard ?
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1 LEARN
C’est un organisme sans but lucratif, créé en 2006.
Son directeur est Michael Canuel.
La mission de Learn est de « procurer, de manière opportune et appropriée, l’accès à du matériel
d’apprentissage de qualité ainsi qu’à des ressources en technologies éducatives d’apprentissage
par voie électronique, pour la communauté éducative anglophone du Québec ».
Il est composé de trois divisions :
-
le e-LEARNing Connections qui offre des services et du soutien pour « l’apprentissage
en ligne » par voie électronique à toutes les commissions scolaires anglophones, aux
écoles privées, aux organisations communautaires, au secteur privé. L’offre de « cours
en ligne » qui s’est développée pour les cours « à option à partir du projet de 1999
appartient à cette division. Maggie Dupuis en assure la direction.
-
le LEARNing Communities dont le mandat est d’encourager et de promouvoir la
collaboration et l’innovation sur le plan pédagogique, par le biais des technologies de
l’information : rassemblement et soutien des innovateurs et des experts, publication
d’outils er de ressources, activités RECIT. Bev White est la directrice de cette
division.
-
le LEARNing Materials dont le mandat est de fournir du matériel pédagogique aux
enseignants de la communauté anglophone du Québec, notamment pour l’implantation
des nouveaux programmes d’études. Michel Lafontaine est le directeur de cette
division.
Ce ne sont plus trois commissions scolaires qui sont impliquées dans ce développement, mais
l’ensemble des commissions scolaires anglophones : Central Québec (Québec), Eastern Shores
(New Carlisle), Eastern Townships (Magog), English-Montréal (Montréal), Lester-B.-Pearson
(Dorval), New Frontiers (Chateauguay), Riverside (St-Lambert), Sir-Wilfrid-Laurier (Rosemère),
Western Québec (Gatineau).
Des représentants de leurs directions générales constituent le conseil d’administration de Learn.
Une partie de son financement est assurée par l’entente Canada-Québec relative à l’enseignement
dans la langue de la minorité.
2- Les développements réalisés pour les « cours en ligne »
Pendant ces 10 ans, les développements significatifs suivants ont été réalisés pour ces cours « à
option » offerts « en ligne » et de façon synchrone pour les élèves du secondaire :
8
-
augmentation du nombre de cours différents offerts : on passe de un cours à dix cours
et la clientèle passe de 6 élèves-cours à 140 élèves-cours. (On trouvera plus loin la
liste des cours offerts les trois dernières années et le nombre d’inscrits à chacun de ces
cours).
-
enrichissement progressif des possibilités de la plate-forme (Learn en est le
propriétaire) utilisée pour la prestation de ces cours : tableau-écran de meilleure
qualité, possibilité de faire travailler les élèves d’une même classe virtuelle en sousgroupe pendant un certain temps et les remettre ensuite en groupe avec l’enseignant,
ajout de la vidéo, clavardage pour interaction entre élèves et enseignant et élèves entre
eux, messagerie privée, archivage de la leçon etc.
De plus, l’ajout d’un système de gestion de l’apprentissage en ligne (Learning
Management System), SAKAI, a facilité la transmission des documents et a augmenté
les possibilités de communication et d’interaction entre élèves et enseignants et entre
élèves entre eux.
-
maintien pour tous ces cours du mode de prestation synchrone, pour les raisons qui ont
conduit à choisir ce modèle au départ. Mais ce choix se justifie aussi par la nature de
cours qui constituent la plus grande partie de cette offre de cours : des cours de Math
et de Sciences. Dans ces matières, la plus grande partie du travail se réalise dans le
cours à travers le développement de séquences logiques ou des équations. Dans cette
situation, la présence active d’un « médiateur » qui donne immédiatement aux élèves
des informations de façon synchrone, est plus avantageuse pour leur apprentissage.
Mais cela n’empêche pas que des outils d’apprentissage asynchrone soient négligés.
Au contraire, les élèves sont incités à se tester, à s’exercer, à approfondir ce qui leur
est enseigné : présence de matériel pouvant permettre l’auto apprentissage pour
certains éléments du cours, enregistrement et archivage du cours qui permet à l’élève
d’y revenir ou de pallier à une absence, site de perfectionnement mis en place pour les
différents niveaux du curriculum scolaire et accessible aux élèves et aux parents.
3- Les principes qui guident le développement des services
On ne rendra pas compte ici de toutes les actions et réalisations de LEARN, mais les principes
qui les animent sont visibles : fédérer les acteurs, partager les ressources, renforcer le réseau des
écoles anglophones et de leur communauté et se servir des possibilités des nouvelles technologies
pour atteindre ces buts. La situation de groupe minoritaire dispersé dans l’espace rend plus
évidente la nécessité d’une telle stratégie de développement.
On indiquera ici quelques réalisations qui illustrent ces choix de développement :
-
Service de tutorat en ligne (S. O. S. Learn). En semaine, le lundi au jeudi soir, les
élèves peuvent obtenir de l'aide en ligne de la part d’enseignants expérimentés. Il
suffit que les enfants aient à la maison un ordinateur avec un accès Internet pour
pouvoir bénéficier de ce programme gratuit.
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Les élèves des écoles secondaires bénéficient de cette aide dans les matières
suivantes : Mathématiques (tous les niveaux), Français (1er et 2e cycles du
secondaire), Anglais, langue d’enseignement (1er et 2e cycles du secondaire), Histoire
et citoyenneté, Sciences et technologie, Chimie, Physique.
Le financement de ce service est assuré par le 0,50 $ par élève que reçoivent les
commissions scolaires dans leurs allocations budgétaires pour l’aide aux devoirs et
qu’elles remettent à LEARN.
-
Service de mentorat. Depuis 1999 Academos offre un service de cybermentorat. Des
jeunes peuvent ainsi entrer en contact par courriel avec des bénévoles qui pratiquent
un métier qui les intéresse. Ces échanges facilitent le choix de carrière des jeunes
participants et les encourage à poursuivre leurs études.
Le financement de ce service est assuré par l’appui de partenaires gouvernementaux et
privés.
-
Matériel pédagogique des cours en ligne. La division LEARNing Materials produit du
matériel qui est commercialisé. Cependant le matériel élaboré pour la prestation des
« cours en ligne » est mis gratuitement à la disposition de toutes les commissions
scolaires anglophones. Tous les enseignants qui enseignent dans un environnement de
classe traditionnelle peuvent s’ils le désirent l’utiliser en tout ou en partie.
-
Les Community Learning Centres (CLC). Le développement d’une approche plus
holistique ou écologique des relations école-communauté est très présente dans les
écoles et les communautés anglophones, notamment dans celles où les anglophones ne
représentent qu’un très faible pourcentage de la population d’une région et que l’école
est la seule institution publique anglophone de la communauté.
Dans un tel contexte l’école et la communauté sont vues comme un tout organique
beaucoup plus que comme des entités séparées. Elles sont appelées à planifier, gérer et
faire progresser l’éducation et la communauté de façon concertée. Et l’école est aussi
amenée à offrir des services et activités, en dehors des heures d’école, pour aider à
répondre aux besoins des élèves, des familles et de la communauté en général.
Pour soutenir l’expansion de ce mouvement et permettre le partage d’activités un
réseau de plus d’une vingtaine de salles de vidéoconférences, installées dans les
écoles, a été implanté dans tout le Québec.
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Organisation et fonctionnement des « cours en ligne »
1- Les cours offerts et leur clientèle
Année 2007-2008
Cours offerts
Chemistry
History 414
Math 436
Math 514
Math 536
Media Studies
Music
Élèves
21
20
35
3
28
7
8
Groupes
2
2
3
1
2
1
1
11
Physical Science 416
Physics
12
17
1
2
Note Le cours de Musique a été suivi sous une forme asynchrone
Année 2008-2009
Cours offerts
Chemistry 534
Math 514
Math 536
Math 565 406 (Option
Science)
Music 444
Physical Science
Physics
Élèves
11
14
23
Groupes
1
1
2
20
15
7
16
2
1
1
2
Note Le cours de Musique a été suivi sous une forme asynchrone
Année 2009-2010
Cours offerts
Math 564-406
Math 565-406
Sc. & Tech. 555-404
Math 564-506
Physics
Math 565-506
Chemistry
Math CST 563-504
Music 444
Sc, of Env. 558-402
Élèves
15
28
16
9
10
21
18
7
2
15
Groupes
1
2
1
1
1
2
2
1
1
1
On trouvera en annexe la liste des cours du curriculum d’études de 4ème et 5ème secondaire
2- La provenance des élèves inscrits à ces cours
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Au cours des 10 années dernières, les commissions scolaires et écoles secondaires suivantes ont
recouru à ces cours en ligne synchrones
Commission scolaire Western Quebec (Gatineau)
9 écoles secondaires : Dr. W. Keon (Chapeau, 110 élèves), G. Théberge (Témiscaming, 83
élèves), Golden Valley (Val D’Or, 63 élèves), Maniwaki Woodland (Maniwaki, données sur
nombre d’élèves non disponible), Noranda (Rouyn-Noranda, 54 élèves), Philemon Wright
(Gatineau, 774 élèves), Pontiac Hig (Shawville, 506 élèves) St. Michael's (Low, 54 élèves),
D'Arcy McGee (Gatineau, 709 élèves)
Commission scolaire Central Quebec (Québec)
5 écoles secondaires : A.S. Johnson (Thetford Mines, 121 élèves), Jimmy Sandy
(Kawawachikamach, données sur le nombre d’élèves non disponibles), La Tuque (La Tuque, 75
élèves), Maclean Memorial (Chibougamau, 65 élèves), Shawinigan (Shawinigan, 96 élèves)
Commission scolaire Eastern Shores (New Carlisle)
7 écoles secondaires : Baie Comeau (Baie Comeau, 38 élèves), Bonaventure (Bonaventure, 167
élèves), Escuminac (Eskuminac, 36 élèves), Evergreen (Chandler,18 élèves), Grosse lsle (Grosse
Île, 25 élèves), Métis Beach (Métis-sur-Mer, 24 élèves), New Carlisle (New Carlisle, 53 élèves)
Commission scolaire Sir Wilfrid Laurier (Rosemère)
1 école secondaire : Joliette (Joliette, 310 élèves)
Commission scolaire English Montreal (Montréal)
3 écoles secondaires : Elizabeth (Montréal, 9 élèves), James Lyng (Montréal, 288 élèves),
Perspectives (Montréal, 50 élèves)
Commission scolaire du Littoral (Sept-Îles)
4 écoles secondaires : Mecatina (La Tabatière, 38 élèves), Netagamiou (Chevery, 26 élèves),
St.Augustine (Rivière-St-Augustin, 49 élèves), St. Paul's (Rivière St-Paul, 62 élèves)
Commission scolaire Kativik (Kuujjuaq)
1 école secondaire : Jaanimmarik (Kuujjuaq, 100 élèves)
Écoles secondaires privées
6 écoles secondaires : The Study (Montréal), Lower Canada College (Montréal), Weston School
(Montréal) et 3 écoles de l’ AEEEQ (Association des églises-écoles évangélistes du Québec)
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On trouvera en annexe la care géographique des écoles ayant recouru au service des cours « en
ligne »
Note Le nombre d’élèves de ces écoles est celui de 2007-2008, tel qu’il apparaît dans des
fichiers du MELS.
3- Les résultats des élèves
La réussite des élèves qui ont suivi les cours en ligne est équivalente à celle des élèves qui ont
suivi les mêmes cours dans une classe traditionnelle.
Voir en annexe : Comparaison de réussite de cours en math et en sciences et au DES entre élèves
des « cours en ligne » et élèves des classes régulières.
4- La classe virtuelle
Le mode de classe virtuel utilisé est celui du modèle « multi points ». Des élèves distants les uns
des autres sortent chacun de leurs classes respectives et constituent, à travers l’espace, une classe
virtuelle avec un nouvel enseignant.
Note Ce modèle de classe virtuelle se distingue du modèle « diade » pratiqué dans l’école ÉÉR
où ce sont deux classes et leurs deux enseignants qui, en étendant électroniquement pour
certaines des activités de leurs élèves l’aire de leurs classes respectives, constituent une classe
virtuelle.
La logique du modèle choisi conduit à l’organisation suivante :
-
constitution des groupes. Les demandes d’inscription aux cours offerts sont
adressées au e-LEARNing Connections par les écoles (dans la suite du texte, on
appellera cette division de LEARN, « centre »). La norme de constitution des groupes
et d’un maximum de 15 élèves. C’est une norme que le « centre » s’est donné en se
basant sur l’expérience. Quand le nombre d’inscriptions dépasse ce seuil un autre
groupe est constitué par le « centre », de façon aléatoire.
-
organisation matérielle de la classe virtuelle. Chaque école s’assure que chaque
élève dispose, dans le temps prévu à l’horaire pour le cours, d’un ordinateur avec
accès Internet dans un lieu qui permet, à la fois, que chaque élève soit isolé et sous
surveillance.
Note. Suivre et participer à un cours en ligne demande à l’élève une grande
concentration. Les éléments de distraction doivent être évités.
14
-
organisation de l’horaire. Les cours se donnent de façon synchrone. Tous les élèves
inscrits à ces cours doivent donc être disponibles en même temps pour la période
prévue pour le groupe virtuel auquel ils sont inscrits. Ce qui implique une
coordination entre l’horaire des élèves dans leur école et leur horaire pour le ou les
cours suivis au « centre ». En mars, les écoles envoient au « centre » les prévisions
d’inscription de leurs élèves. Suit une période d’échanges entre le « centre » et les
responsables de fabrication des horaires des écoles. En tenant compte des contraintes
respectives, on aboutit à un horaire qui permet à chaque élève de suivre de façon
synchrone, les cours « en ligne » aux moments prévus par le « centre » et cela dans le
cadre horaire général de son école.
La situation par rapport à l’horaire et aux horaires des écoles n’est pas différente dans
les commissions scolaires anglophones de celle des commissions scolaires
francophones : variation du nombre de jours de la « semaine », variation du cadre
horaire de la journée scolaire. Malgré ces difficultés, des solutions sont trouvées.
Volonté parce que nécessité et esprit de collaboration.
Note Il y aurait intérêt, ultérieurement, à se renseigner sur les patterns de ces
solutions.
Dans l’expérimentation de l’ÉÉR, on a buté sur la difficulté d’appariement des
horaires. Mais la difficulté dans cette situation était bien plus grande que dans a
situation des « cours en ligne ». Dans l’EER, les deux classes de deux enseignants
constituent une « diade ». Faire en sorte que leurs horaires correspondent demande
donc un remembrement général de la maquette d’horaire l’école. Un tel changement a
donc des incidences sur tous les autres enseignants et leurs habitudes. Dans le cas des
« cours en ligne », l’ajustement d’horaire ne concerne qu’un élève qui pour quelques
périodes doit pouvoir quitter sa classe pour suivre une autre activité. De tels
ajustements sont courants dans les écoles.
-
responsabilité du groupe. La responsabilité du groupe virtuel est confiée à un
enseignant. Ce groupe virtuel constitue un des élément de sa tâche.
5- Le matériel pédagogique des cours
Pour chaque cours, le matériel pédagogique mis à la disposition de l’enseignant comprend :
-
le contenu du cours : concepts, notions
-
matériel permettant à l’élève de maîtriser de façon personnelle ces notions et de
mesurer la connaissance et la maîtrise qu’il en a
-
documents textuels ou visuels d’information, d’accompagnement, de travaux. Pour
certaines expériences en Sciences l’élève dispose d’un kit. Des vidéos lui montrent
une expérience réalisée et l’accompagnent dans les réalisations d’expérience.
15
Mis à part le contenu du cours, chaque enseignant est maître de l’utilisation de ce matériel. Il
détermine les séquences d’apprentissage, l’usage qu’il fera de ce matériel ou d’un autre qu’il
voudrait utiliser. Il peut constituer à partir de ces éléments, son propre « manuel » de cours, un
ebook, et l’éditer.
L’élaboration de ce matériel est assurée par le « centre ». Il confie cette élaboration à des
enseignants spécialistes, experts reconnus.
Ce matériel est rendu disponible à toute école et à tout enseignant qui voudrait y avoir accès. Il
peut être utilisé dans une situation de classe conventionnelle. Sa diffusion est assurée par
LEARN.
Note
Les informations sur le dispositif « techno-pédagogique » utilisé pour ces « cours en ligne » sont
déjà bien connues par le CEFRIO, aussi des informations spécifiques, notamment sur la plateforme n’ont pas été recueillies sur ce point.
En ce qui concerne le matériel pédagogique, le travail d’élaboration préalable dans une situation
de « cours en ligne » synchrone n’est pas aussi lourd que dans une situation de « cours en ligne »
asynchrone. Dans le premier cas, l’enseignant est présent, il assure directement la médiation
entre le matériel et l’élève. Dans le deuxième cas, il est absent, il faut y suppléer par d’autres
formes de médiation.
6- L’enseignant
L’enseignant et les élèves utilisent la plateforme dans une situation d’un cours synchrone. Le
rôle de l’enseignant est le même que celui d’une situation conventionnelle :
-
il est l’organisateur et le prescripteur des situations d’apprentissage
-
il assure la « prestation » du cours qui lui est confié
-
il évalue ses élèves
Il est à l’emploi d’une commission scolaire. Une partie de sa tâche est ce cours virtuel.
Il peut l’assurer de l’école ou de chez lui.
Note Il faudrait, ultérieurement, cueillir des informations sur :
-
les difficultés que rencontrent les enseignants dans ce mode d’exercice de leur
enseignement et les avantages professionnels qu’ils en retirent
16
-
la préparation technique nécessaire pour enseigner ainsi
-
le soutien aux enseignants qui doit être mettre en place
-
les formes de développement professionnel avantageuses pour ces enseignants
7- Les règles de financement
Les élèves qui suivent ces cours sont considérés dans la population d’élèves de la commission
scolaire. La commission scolaire reçoit donc les allocations financières et les quantités de
ressources enseignantes que génèrent ces élèves.
Mais même si elles ont reçu des ressources financières et enseignantes pour ces élèves, elles ne
défraient pas les coûts occasionnés par ces cours. Elles n’ont aucun frais à payer pour que les
élèves suivent ces cours.
L’enseignant qui est appelé à donner un de ces cours, reçoit son salaire de la commission
scolaire, mais celle-ci est remboursée de la partie du salaire qui correspondait à ce cours.
Le financement que reçoit LEARN par l’entremise de l’entente Canada-Québec relative à
l’enseignement dans la langue de la minorité et les revenus de ses propres productions lui permet,
pour le moment, d’assurer ces coûts.
Note Non seulement ces cours en ligne ne diminuent pas l’emploi enseignant mais, dans la
situation de ces écoles anglophones, elle l’augmente. Des postes d’enseignant payés par LEARN
viennent s’ajouter aux postes que génèrent les ressources accordées aux commissions scolaires.
Mais même dans la situation où les commissions scolaires reverseraient au « centre »,
responsable de ces cours, une partie de l’allocation qu’elles reçoivent du ministère, il n’y aurait
pas de diminution d’emploi d’enseignants. Cependant, un enseignant d’école secondaire dont
quelques élèves suivent ces « cours en ligne » pourrait estimer qu’il est lésé et que si ces élèves
ne suivaient pas de tels ces cours, il aurait un peu plus de tâche dans son école.
Note Outre les coûts de la prestation d’enseignement, l’ordre des coûts de fonctionnement du
« centre » est le suivant :
-
Direction et technicien : 115 000 $
-
Logiciel/Licence :
-
Développement :
150 000 $
-
Équipement :
125 000 $
65 000 $
17
Conclusion
Dans le cadre de l’expérimentation de l’ÉÉR, plusieurs solutions ont été recherchées pour
répondre à un besoin, celui des petites écoles secondaires confrontées à la difficulté de pouvoir
offrir des cours « à option » à leurs élèves.
Quatre modes différents d’offre de cours « à distance » ont été examinés : l’ÉÉR, le cours en
ligne, le cours par vidéo, la classe virtuelle.
On en concluait que l’un d’entre eux se démarquait des autres par ses avantages, celui de la classe
virtuelle en réseau. Dans ce mode de « formation à distance », des élèves, distants les uns des
autres mais liés entre eux en réseau, constituent un groupe virtuel confié à un enseignant.
Dans le document présenté par le CEFRIO à Alain Veillleux les avantages de cette formule sont
ainsi décrits :
« Ce mode de cours « à distance » est celui qui présente le plus d’avantages pour les cours « à
option ».
-
il offre les meilleures garanties de stabilité, d’accessibilité et de qualité de l’offre de
service de tels cours (conditions matérielles et conditions d’organisation relativement
faciles à mettre en place).
-
il offre les meilleures possibilités pour l’apprentissage de jeunes en situation de
scolarisation : présence d’un enseignant, possibilité d’intégration dans le dispositif
électronique du cours des avantages du modèle ÉÉR (le travail collaboratif entre
élèves éloignés les uns des autres) et celui du modèle du cours en ligne (encadrement
du travail individuel de l’élève).
-
il est, sous sa forme virtuelle, le mode le plus proche de la configuration d’une classe
réelle. Aussi les paramètres habituels relatifs à l’organisation scolaire (taille des
groupes, responsabilités et tâches de l’enseignant, règles financières) peuvent
s’appliquer ou être adaptées facilement. » (Pour une offre de cours « à distance » de
cours à option en Sciences et en Mathématiques de Secondaire IV et V- Note à
l’attention de monsieur Alain Veilleux, sous-ministre adjoint à l’éducation préscolaire
et à l’enseignement primaire et secondaire et responsable des régions, CEFRIO,
Février 2009)
Le modèle qui, pour les mêmes besoins, a été adopté par les écoles anglophones est aussi celui de
la classe virtuelle synchrone. Et il marche. Et il confirme en tous points les avantages pressentis.
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Annexes
1 Liste des cours du curriculum d’études de 4ème et 5ème secondaire
2 Carte géographique situant les écoles qui ont recouru au service des cours « en ligne »
3 Comparaison de la réussite aux cours entre élèves des « cours en ligne » et élèves des « classes
régulières ».
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