JACQUES OFFENBACH - Opéra de Saint
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JACQUES OFFENBACH - Opéra de Saint
Jacques Offenbach Opéra venez découvrir la nouvelle saison Jeudi 23 et vendredi 24 mai à 19h30 Dans la limite des places disponibles. Retirez vos billets à la billetterie. établissement de la Ville de Saint-étienne, l’Opéra Théâtre bénéficie du soutien du Ministère de la Culture et de la Communication ( Direction Régionale des Affaires Culturelles ), du Conseil régional Rhône-Alpes et du Conseil général de la Loire L’Opéra Théâtre remercie l’ensemble de ses partenaires pour leur confiance et leur fidélité à l’opéra théâtre Récital ALEXANDRE THARAUD VARIATIONS GOLDBERG Œuvre de référence pour de nombreux pianistes, les Variations Goldberg de Bach sont absolument incontournables pour la plupart des amateurs de musique. Grand Théâtre Massenet Samedi 25 mai : 20H Tarifs : de 10 € à 21 € (et tarifs réduits) Récital ADAM LALOUM CHOPIN, SCHUBERT Adam Laloum revient à l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne deux ans après sa première participation au Festival Piano Passion qui lui avait valu d’être élu jeune interprète préféré du public stéphanois. Grand Théâtre Massenet Mardi 28 mai : 20H Tarifs : de 10 € à 21 € (et tarifs réduits) Ciné-concert BUSTER KEATON cadet d'eau douce Dès les origines du cinéma, les pianistes furent des compagnons de route incontournables. Dans les premières salles obscures, c’est bien souvent à ces musiciens que l’on doit l’animation sonore, souvent improvisée, qui accompagne les images des réalisateurs pionniers. Grand Théâtre Massenet Dimanche 26 mai : 15H Tarif : 15 € (et tarifs réduits) Musique de chambre TRIOS DE LÉGENDE ! BEETHOVEN, RAVEL, SCHUBERT Le Festival Piano Passion met cette saison à l’honneur les partenaires de musique de chambre du piano à travers un concert réunissant trois des plus belles pages écrites pour le trio avec piano. Grand Théâtre Massenet Mercredi 29 mai : 20H Tarifs : de 10 € à 21 € (et tarifs réduits) Retrouvez tout au long de la saison les détails des spectacles (distributions, vidéos...) sur www.operatheatredesaintetienne.fr 1 mai Exposition Idée cadeau 2 Le 26 mai c’est la Fête des mères, pensez aux chèques cadeaux de l’Opéra Théâtre ! Soyez sûr de faire plaisir en offrant un large choix de spectacles pour tous les goûts. D’une valeur de 10 ou 20 €, ils sont valables un an à partir de la date d’achat et sur tous les spectacles ! Renseignements auprès de la billetterie au 04 77 47 83 40 Les coulisses d’un opéra : La Princesse de Trébizonde Découvrez la création des décors, la fabrication des costumes, les répétitions des solistes... à l’occasion de cette exposition dans le hall de l’Opéra Théâtre ! À partir du 15 mai le Traverse - Cie Arcosm 7 juin prochain à l'Opéra Théâtre ©Thibaut Ras JACQUES OFFENBACH OPÉRA BOUFFE EN TROIS ACTES LIVRET DE CHARLES NUITTER ET ÉTIENNE TRÉFEU ADAPTÉ PAR WAUT KOEKEN ET BENJAMIN PRINS DIRECTION MUSICALE LAURENT CAMPELLONE MISE EN SCÈNE WAUT KOEKEN DRAMATURGIE / ASSISTANT À LA MISE EN SCÈNE BENJAMIN PRINS SCÉNOGRAPHIE BENOÎT DUGARDYN COSTUMES CARMEN VAN NYVELSEEL LUMIÈRES NATHALIE PERRIER CHORÉGRAPHIE JOSHUA MONTEN CHEF DE CHŒUR ET ASSISTANT À LA DIRECTION MUSICALE LAURENT TOUCHE CHEF DE CHANT CYRIL GOUJON CHEF DE CHANT CHŒUR FLORENT MATHEVET RÉGISSEURS DE PRODUCTION ELSA RAGON, DAVID HERREZUELO ZANETTA AMEL BRAHIM-DJELLOUL LE PRINCE RAPHAËL MARIE KALININE TRÉMOLINI EMILIANO GONZALEZ TORO RÉGINA ROMIE ESTÈVES CABRIOLO LIONEL PEINTRE PAOLA MARIE-THÉRÈSE KELLER LE PRINCE CASIMIR RAPHAËL BRÉMARD SPARADRAP ANTOINE NORMAND LE DIRECTEUR DE LA LOTERIE CHRISTOPHE BERNARD PAGES ROSELYNE GIRAUD, CATHERINE BERNARDINI, CLAIRE BABEL, ANNE CRABBE, CATHERINE SÉON, STÉPHANIE BORÉ FIGURANTS / ACROBATES ADRIANA GUÉANT, CÉDRIC BOUTET DE MONVEL, SOPHIEN FABRE ORCHESTRE SYMPHONIQUE SAINT-ÉTIENNE LOIRE CHŒUR LYRIQUE SAINT-ÉTIENNE LOIRE GRAND THÉÂTRE MASSENET VENDREDI 17 MAI : 20H / DIMANCHE 19 MAI : 15H / MARDI 21 MAI : 20H DURÉE 2H50 - DEUX ENTRACTES COMPRIS EN FRANÇAIS SURTITRÉ 1H AVANT LE CONCERT, PROPOS D’AVANT SPECTACLE PAR JONATHAN PARISI, MUSICOLOGUE NOUVELLE PRODUCTION OPÉRA THÉÂTRE DE SAINT-ÉTIENNE RÉALISATION DES DÉCORS, COSTUMES ET ACCESSOIRES DANS LES ATELIERS DE L’OPÉRA THÉÂTRE DE SAINT-ÉTIENNE 3 ’ « Qu’on ne s’étonne pas de tant de gravité dans le frivole. » Baudelaire 4 La version adaptée en trois actes de La Princesse de Trébizonde aux Bouffes Parisiens remporta un immense succès qui peut nous étonner tant l’œuvre est aujourd’hui méconnue. La Revue et Gazette musicale de Paris estimait qu’Offenbach n’avait rien écrit de plus parfait et de plus inspiré que cette pièce. On l’a jouée jusqu’à la fin du XIXe à Paris, en Province, et partout au monde, à Londres, aux États-Unis, à Berlin, à Vienne et jusqu’en Australie. À Prague, de 1863 à 1883, c’était même un des huit opéras les plus joués après Faust de Gounod et Le Trouvère de Verdi, mais devant Les Huguenots de Meyerbeer et La Muette de Portici ! Les personnages que l’on rencontre dans La Princesse sont pour moi parmi les plus extraordinaires de l’univers offenbachien. Robert Pourvoyeur [un des biographes du maestro] le dit très joliment : « C’est comme s’il ne s’agissait pas de vrais personnages mais de leur reflet dans les eaux de quelque étang endormi ». En même temps, ce qui est peut-être le plus frappant, c’est leur relative "normalité", si on les compare à de nombreux autres personnages de la mythoffenbachologie, qui rassemble de prétendus dieux, des savantsfous, des monarques mégalomanes, des habitants de la Lune (Le Voyage dans la Lune), ou même des légumes vivants (Le Roi Carotte) ! Ils sont tous « humains, trop humains ». C’est sur l’incommensurable "bêtise bourgeoise" de son temps qu’Offenbach se concentre et derrière cela bien sûr l’éternelle bêtise humaine, la nôtre aussi donc ! On peut ainsi dire qu’à de nombreux égards Offenbach met en scène son propre public – et lui-même. Certes, Offenbach n’épargne jamais son critique, il se moque de tout et de tous, c’est un Spottvogel, un oiseau railleur comme dit S. Kracauer [un autre grand biographe] ; il regarde à la loupe les travers humains – mais son regard reste tendre, vif, bénin et clément. C’est pour cette raison qu’il est capable de me toucher parfois autant que Mozart. Ce n’est d’ailleurs pas sans raison, je crois, que Rossini, cet autre grand humoriste de la scène lyrique du XIXe, l’a tendrement surnommé « le petit Mozart des Champs-Élysées ». Inspiré par le vertige de la musique et les métaphores centrales du texte - le tourbillon, la ronde, la kermesse, le cirque - j’ai cherché un univers scénique évoquant avec poésie le lien entre les deux mondes absolument différents qui s’entrecroisent dans la pièce : le monde de la fête foraine, et le monde des têtes couronnées, des châteaux, de l’argent, de la cour. À la lecture du troisième acte, d’ailleurs, il semble que l’on fait davantage la foire dans le château du Prince Casimir qu’à la fête foraine. La convention du vaudeville aussi nous a intéressés avec sa salle traditionnelle et ses portes qui claquent. Un univers où tout est vrai et faux à la fois. Où tout tourne en rond, comme cette société insensée du Second Empire, ce monde d’opérette tournant sur lui-même, miroir étrange de notre époque. La scénographie ne peut jamais être plus "logique", moins invraisemblable, que l’histoire qu’elle est censée raconter. L’intrigue de La Princesse de Trébizonde – un conte de fées comicoromantique - est articulée autour des vicissitudes amoureuses de trois couples improbables. La dramaturgie de l’œuvre fait fi de toutes les distinctions conventionnelles de statut social et de type comique en vigueur à l’époque. Zanetta et Raphaël : lui, rôle travesti et héritier au trône ; elle, l’enfant du cirque portant le masque de la Princesse. Tout les sépare, le théâtre les réunit ! Jeunes rêveurs, réunis par le coup de foudre, ils incarnent l’amour qui transcende les contrariétés sociales et familiales. Le thème d’une poupée mécanique qui inspire l’amour aveugle d’un jeune naïf nous rappelle bien sûr Les Contes d’Hoffmann, mais Zanetta n’est pas seulement la mère spirituelle d’Olympia, car elle assume le rôle de la poupée – symbole de la passivité - au service de son audacieuse entreprise. Elle devient l’exact opposé d’une poupée inanimée. Puis l’autre grand duo d’amour : le couple Régina-Trémolini : le dandy ancien majordome, qui rappelle Désiré de Sacha Guitry, et la danseuse libertine. Dans la situation théâtralisée de l’enlèvement, leur amour sincère se révèle de manière très touchante : « Je te promets la pauvreté et la misère – Oh, ne me tente pas ». Et bien que ses histoires, personnages et situations soient burlesques, absurdes, parodiques, grotesques, Offenbach n’est jamais juste un pitre, mais toujours un poète, avec un talent incroyablement raffiné pour toucher la mélancolie – parfois même la tristesse – dissimulée dans les situations les plus délirantes et frénétiques. Son art, à l’image des bohémiens de sa Princesse, est une habile danse sur la corde raide, entre gaîté burlesque et une certaine mélancolie. Comme dit l’admirateur d’Offenbach, le poète Karl Kraus, cet art a pour but « d’effacer les crispations de la vie ». Waut Koeken (metteur en scène) Benjamin Prins (dramaturge) 5 Jacques Offenbach 4 Né à Cologne en 1819, Jacques Offenbach a fait toute sa carrière à Paris où il est arrivé dès 1833 et où il est mort en 1880. Violoncelliste virtuose, il peina à se faire reconnaître comme compositeur et sa carrière ne fut véritablement lancée qu’avec la fondation du Théâtre des Bouffes Parisiens en 1855 et la création du genre de l’opérette. Riche de 110 ouvrages, son répertoire scénique a connu un immense succès et, de La Belle Hélène aux Contes d’Hoffmann, d’Orphée aux Enfers à La Périchole, il continue à être joué sur les scènes du monde entier. La Princesse de Trébizonde : court résumé de l’action L’action a pour cadre, au premier acte, une place où se produit le saltimbanque Cabriolo, accompagné par sa sœur Paola et par ses filles Régina et Zanetta. Trémolini, un ancien domestique, s’est joint à eux par amour pour Régina. Les affaires vont mal et le nez de la Princesse de Trébizonde, une figure de cire qui sert d’attraction, est même cassé ! Mais tout change quand Cabriolo gagne le premier prix d’une loterie, à savoir rien moins qu’un château… Au deuxième acte, voilà donc les saltimbanques installés dans leur château. À vrai dire, ils s’y ennuient. Une chasse amène chez eux le Prince Raphaël, fils du très autoritaire Prince Casimir. Raphaël est amoureux de Zanetta et il parvient à faire acheter par son père la collection de figures de cire de Cabriolo. Au troisième acte, les exsaltimbanques ont encore déménagé puisque Cabriolo et les siens ont suivi la collection au palais du Prince Casimir. Un triple rendez-vous nocturne se termine en une fête très joyeuse, un instant perturbée par Casimir. Mais le Prince peut-il se montrer sévère, lui qui a jadis épousé la propre sœur de Paola ? La pièce s’achève par un triple mariage : Raphaël épouse Zanetta, Trémolini Régina et Paola Sparadrap, le précepteur de Raphaël. Une création en deux temps La genèse de La Princesse de Trébizonde est à relier directement avec les séjours réguliers qu’Offenbach, à partir de 1858, fit chaque été ou presque dans la station thermale d’Ems, près de Coblence. Dans cette station où villégiature l’élite européenne, le musicien retrouve le public mondain qui est le sien. Le casino lui permet de s’adonner à sa passion du jeu et lui offre une salle de spectacle où il présente en avant-première des ouvrages qui seront ensuite repris à Paris et à Vienne. De 1862 à 1867, huit œuvres sont ainsi créées à Ems, avec une troupe venue de France. Au printemps 1868, la presse annonce la prochaine création à Ems d’une opérette en deux actes, La Princesse de Trébizonde. Pourtant, durant l’été 1868, aucune pièce nouvelle d’Offenbach n’est jouée à Ems. Charles Nuitter et Étienne Tréfeu, les deux librettistes, ne reprennent leur travail sur la pièce qu’en mars 1869. Désormais, l’œuvre est destinée au Théâtre de Bade [BadenBaden] puis au Théâtre des Bouffes Parisiens dont elle est censée marquer la réouverture en septembre. Passer d’Ems à Bade est une promotion pour Offenbach car la station thermale de la Forêt-Noire est encore plus courue que sa rivale des bords de la Lahn ; dans son "palais de la Conversation", on croise maintes célébrités. Bade, de surcroît, possède un théâtre moderne, inauguré en 1862 avec Béatrice et Bénédict de Berlioz. L’arrivée du compositeur à Bade ne passe pas inaperçue, comme en témoigne la presse : « Paris n’est plus dans Paris : "Il est tout où je suis", s’écrie le joyeux maestro Offenbach, c’est-à-dire à Bade. […] Le maestro Offenbach est visible tous les jours, de trois à cinq heures, à la Conversation, où il ébaubit [sic] les populations autant parce qu’il est Offenbach qu’à cause de l’excentricité de ses costumes. » Merveilleusement doué pour capter l’attention et faire parler de lui, le musicien est le "lion" de Bade, ce qui ne l’empêche pas de travailler d’arrache-pied car, aux répétitions de La Princesse de Trébizonde, s’ajoute la préparation des Brigands, l’opéra promis pour l’automne au Théâtre des Variétés. 7 8 La Princesse de Trébizonde est créée au Théâtre de Bade le 31 juillet 1869, devant un public très aristocratique. Offenbach dirige lui-même l’orchestre. Les chanteurs appartiennent à la troupe des Bouffes Parisiens, installée depuis le 7 juillet à Bade. L’ouvrage, qui ne compte alors que deux actes, est très bien accueilli par le public. Le lendemain de la première, Tréfeu, présent sur place, écrit à Nuitter, retenu à Paris : « Le succès de la pièce a été aussi complet que possible. La pièce, en effet, est amusante et la musique très réussie. » Mais il ajoute, avec lucidité : « Toutefois, je fais une réserve pour la pièce. Il y a beaucoup à refaire. Elle se ressent évidemment de la promptitude avec laquelle elle a été montée. » Après avoir énuméré tout ce qui doit être changé, il n’en termine pas moins sa lettre sur une note positive : « La salle a ri beaucoup, elle s’est amusée beaucoup, la musique l’a transportée. C’est un succès bien complet qui, à Paris, devra être, sera un grand succès, vous verrez. » La nécessité de remanier l’œuvre fait qu’elle n’est pas prête pour la réouverture des Bouffes Parisiens en septembre. Offenbach, Nuitter et Tréfeu décident même de lui ajouter un troisième acte, en l’occurrence le premier. Ainsi modifiée, La Princesse de Trébizonde est créée au Théâtre des Bouffes Parisiens le 7 décembre 1869, trois jours avant la création des Brigands aux Variétés. Dix morceaux ont été ajoutés par rapport à la version de Bade et l’ouvrage a trouvé un équilibre qu’il n’avait pas l’été précédent. La presse est presque unanimement élogieuse. La Princesse de Trébizonde reste à l’affiche jusqu’en mai 1870. Après la guerre, l’œuvre continue sa carrière à Paris et elle remporte de beaux succès à l’étranger, notamment à Vienne où Die Prinzessin von Trapezunt est créée le 18 mars 1871, le jour même où éclate la Commune de Paris… déguisement et nostalgie Reprise régulièrement au XIXe siècle, La Princesse de Trébizonde est passée au second plan au siècle suivant et, de nos jours, elle n’est connue que des spécialistes d’Offenbach, essentiellement grâce à des enregistrements de l’ORTF. Sans pouvoir être comparée tout à fait aux chefs-d’œuvre du musicien, elle se place néanmoins au premier rang de son répertoire. À l’origine, l’action imaginée par Nuitter et Tréfeu devait se dérouler vers 1760 en Allemagne et comportait une teinte fantastique assez marquée, annonciatrice des Contes d’Hoffmann. Ensuite, on transporta l’intrigue en Calabre pour finalement la placer dans un royaume imaginaire et à une époque indéterminée. L’opéra bouffe garde la trace de ces différentes étapes car il y règne une atmosphère très particulière, comme si l’Italie et l’Allemagne étaient encore présentes en filigrane. On y retrouve certes des thèmes chers à Offenbach, par exemple la satire d’un souverain autoritaire (les « Couplets de la canne » du Prince Casimir), les caprices du hasard (le tirage de la loterie) ou encore la découverte de l’amour (la « Romance des tourterelles » de Raphaël). Mais rarement le compositeur a poussé aussi loin l’analyse du déguisement – un de ses sujets favoris. La soudaine ascension sociale de Cabriolo et des siens, plus qu’un prétexte à des effets comiques qui sont bel et bien présents dans la pièce, est avant tout l’occasion pour Offenbach de montrer l’artificialité du "vêtement social" que chacun porte, plus ou moins consciemment. Dans La Princesse de Trébizonde, tous les personnages sont mal à l’aise dans leurs habits ; leurs sentiments sont exposés avec une grande délicatesse. Bouffonnerie et opéra-comique font ici bon ménage. Le seul personnage "parfait" n’est pas humain puis qu’il s’agit de la Princesse de Trébizonde, une figure de cire qui préfigure la poupée Olympia. Les autres personnages vivent tous dans l’attente, les uns espérant un futur heureux (Paola qui se croit fille de grand seigneur, Trémolini qui veut épouser Régina, etc.) tandis que les autres regrettent le passé (tels les saltimbanques dans les deux derniers actes). Cette nostalgie est particulièrement bien évoquée à la fin du premier acte lors du très émouvant adieu à la « baraque héréditaire » (écho à l’« asile héréditaire » du Guillaume Tell de Rossini). Pour endurer un présent désespérant, ou au mieux morne, Offenbach se tourne vers deux exutoires : la vie d’artiste et la fête. Le quintette des assiettes, au deuxième acte, illustre avec brio les joies de la vie d’artiste et le grand morceau d’ensemble du troisième acte (« Ensemble, brindisi et grand galop ») constitue sans doute la plus belle scène de fête mise en musique par Offenbach. À lui seul, ce morceau magistral – qu’il est impossible d’écouter sans se sentir irrésistiblement emporté… – suffirait à justifier la redécouverte de La Princesse de Trébizonde. Vraiment, voilà une loterie où il fait bon prendre un billet, on est sûr d’être gagnant ! Jean-Claude Yon Jean-Claude Yon est professeur en histoire contemporaine à l’Université de Versailles Saint-Quentin. Spécialiste d’histoire des spectacles du XIXe siècle, il est directeur adjoint du Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines. Il a notamment publié une biographie d’Offenbach (Gallimard, 2000, réédition 2010). Il a dirigé le volume Les Spectacles sous le Second Empire (Armand Colin, 2010) et publié en 2012 chez Aubier une Histoire du théâtre à Paris de la Révolution à la Grande Guerre. 9 Laurent Campellone Direction musicale Après avoir étudié chant, violon, tuba, percussions et philosophie, Laurent Campellone se tourne vers la direction d’orchestre. Talentueux et hyperactif, Laurent Campellone a été invité à diriger près de 250 œuvres symphoniques et plus de 50 partitions lyriques en Europe et dans le monde. Nommé Directeur musical de l’Opéra Théâtre et de l’Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire depuis 2004, il entreprend un travail en profondeur sur la qualité artistique de cet ensemble qui a permis à celui-ci de s’engager dans une nouvelle phase de développement et de s’élever au rang des grands orchestres français. 10 Waut Koeken Mise en scène Né en Belgique, Waut Koeken étudie l’histoire de l’art et la philosophie à Anvers et Louvain. Il apprend les arts du théâtre en travaillant comme assistant metteur en scène. Sa première mise en scène est une adaptation pour enfants de La Flûte enchantée de Mozart. Cette saison sa mise en scène de la création française de Blanche-Neige du compositeur allemand Marius Felix Lange, créée à l’Opéra National du Rhin et reprise à l’Athénée Théâtre Louis-Jouvet à Paris fut un réel triomphe. La reprise de son Aladin à l’Opéra de Lausanne connut également un immense succès. Il est invité pour la première fois à l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne. Amel Brahim-Djelloul Soprano - Zanetta Reconnue comme une personnalité musicale d’exception, appréciée pour la couleur riche et ensoleillée de son timbre, la soprano Amel Brahim-Djelloul se produit notamment en 2012-2013 sur les scènes de l’Opéra de Paris (elle est la Princesse dans L’Enfant et les Sortilèges au Palais Garnier) et de l’Opéra de Saint-Étienne (Zanetta dans La Princesse de Trébizonde). Elle retrouve également l’Orchestre Pasdeloup en concert au Théâtre du Châtelet, ainsi que l’ensemble 2E2M ou encore l’Orchestre Divertimento. Dans le cadre du Jardin des Voix de William Christie, elle se produit en 2005 sur les scènes les plus prestigieuses du monde. En 2007, elle est nommée dans la catégorie Révélation Lyrique des Victoires de la Musique classique. Elle a pu travailler avec des chefs d’orchestre tels qu'Alain Altinoglu, William Christie, Sir Colin Davies, Laurence Equilbey, Adam Fischer... Marie Kalinine Mezzo-soprano - Le Prince Raphaël Née en 1979, Marie Kalinine commence ses études musicales à la Maîtrise de Radio France, puis débute l’étude du chant lyrique auprès de Christiane Eda-Pierre et au Conservatoire Supérieur de Paris. « Révélation 2007 » d’Ève Ruggieri qui l’engage pour le rôle-titre de Carmen avant de l’inviter dans son émission Musiques au Cœur cinq étoiles, elle a fait ses débuts au Festival d’Aix-en-Provence, dans le rôle de Vénus (Orphée aux Enfers d’Offenbach), sous la baguette d’Alain Altinoglu. Sa saison 2012-2013 est marquée par les rôles de Carmen en tournée avec l’Opéra de Rouen, Cybèle dans Atys de Piccinni à Venise et Paris, Armide dans Renaud de Sacchini avec Christophe Rousset (concerts et enregistrement), puis elle retrouvera le rôle de Santuzza dans Cavalleria Rusticana, à l’Opéra Royal de Wallonie. Elle revient cette saison à l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne dans le rôle du Prince Raphaël dans La Princesse de Trébizonde d’Offenbach, avant Ascagne dans Les Troyens de Berlioz à l’opéra de Marseille. La saison prochaine, elle reprendra Atys de Piccinni avec les musiciens du Cercle de l’Harmonie. 11 Emiliano Gonzalez Toro Ténor - Trémolini Né à Genève de parents chiliens, et bercé par la culture latino-américaine, Emiliano Gonzalez Toro intègre très tôt la maîtrise du Conservatoire populaire de Genève. Il se produit régulièrement à travers le monde, que ce soit aux États-Unis (le rôle-titre du Magnifique de Grétry à Washington et New York), en Allemagne et Autriche (les rôles de Melindo, Ancrocco, Ergauro dans Il Paride de Bontempi ; La Passion selon St Jean de Bach à Francfort), en Pologne ou à Athènes et Beaune. Son parcours l’amène à collaborer avec des chefs tels que William Christie, John Duxbury, Laurent Gay, Laurent Gendre, Stephan MacLeod, Jean-Claude Malgoire, Christina Pluhar, Bernard Tétu... 12 Romie Estèves Mezzo-soprano - Régina Après des études de musicologie, de danse contemporaine et de chant lyrique au Conservatoire de Bordeaux, Romie Estèves débute en 2006 avec le rôle-titre Lisa (Cie Arcosm), pour une création contemporaine où sont mêlés la voix et le mouvement. Elle obtient le Premier Prix de jury au Concours International des jeunes stars lyriques (Musique au cœur du médoc), en 2010. Elle interprète le rôle titre de Carmen en 2009 puis la saison suivante en Belgique, dans le cadre « d’Opéra en plein air ». Au sein du collectif bordelais Opéra Bastide, elle interprète les rôles de la Deuxième Dame (Zauberflöte), Roméo (I Capuleti e I Montecchi), et Donna Elvira (Don Giovanni). Elle chante le rôle de Dorabella (Così fan Tutte) avec la Cie Chant de Garonne. Engagée pour une série de représentations de la Cantate Alexandre Nevski de Prokofiev en 2011, elle interprète à nouveau Carmen en avril 2012 dans une production franco-belge. Parmi ses projets : Rosina (Il Barbiere di Siviglia) au Grand Théâtre de Tours… Lionel Peintre Baryton - Cabriolo Lauréat du CNSM de Paris dans les classes de Régine Crespin et Jean-Christophe Benoît, Lionel Peintre partage ses activités entre l’opéra, l’opérette, la création contemporaine et le récital. Il collabore à de nombreuses créations dont Avis de Tempête (Aperghis) à l’Opéra de Lille en 2004. En 2009 il est Bartolo du Barbier de Séville à Berne puis à l’Opéra National d’Israël à Tel-Aviv. En 2011, il crée Akhmatova de B. Mantovani à l’Opéra de Paris Bastille. Cette saison, il prendra part à la création Aliados pour T&M (rôle de Pinochet) au Théâtre de Genevilliers et dans le cadre du Festival Agora. Il interprétera Cabriolo dans La Princesse de Trébizonde à l’Opéra de Saint-Étienne. Parmi ses projets, notons aussi Calchas dans La Belle Hélène au Vlaamse Opéra d’Anvers en 2014 puis une reprise de La Bohème à Avignon en 2015. Marie-Thérèse Keller Mezzo - Paola Marie-Thérèse Keller débute ses études de chant au Conservatoire National de Région de Strasbourg, où elle obtient un Premier Prix de chant, un Premier Prix d’Art Lyrique, ainsi qu’un Prix de Musique de Chambre Baroque. Elle participe à de nombreux spectacles à l’Opéra de Paris, à l’Opéra Comique, ainsi que dans divers théâtres français et étrangers. Parmi ses nombreux rôles, il convient de citer Concepción dans l’Heure Espagnole qu’elle a notamment interprété à Toulouse sous la direction de Michel Plasson, Carmen au festival de Baalbek, Charlotte dans Werther à l’Opéra de Metz, etc. Marie-Thérèse Keller se produit souvent en récital, et a interprété de nombreux oratorios tels Le Requiem de Verdi, le Chant de la Terre. Elle a travaillé sous la direction de chefs prestigieux, tels Michel Plasson, Marek Janowski… Plus récemment, elle interprète le rôle d’Ihre Mutter (Lulu) à l’Opéra de Paris, Flora (La Traviata) au Grand Théâtre de Genève et Jenufa à l’Opéra d’Avignon. 13 Raphaël Brémard Ténor - Le Prince Casimir 14 Raphaël Brémard intègre le CNIPAL en 2004 et participe, au sein de cette structure, à de nombreuses productions à l’Opéra de Marseille. Il est ensuite invité par le Forum Franco-Allemand des Jeunes Artistes puis par le Glyndebourne Opera Tour en 2008. Par la suite et dans sa carrière il interprète notamment Les Noces de Figaro, Almaviva dans Le Barbier de Séville, La Belle de Cadix au Théâtre Comédia à Paris... Cette saison et dans le futur, il prendra part à La Veuve Joyeuse à Reims, La Traviata, Madame Butterfly à Avignon, Rouen, Rennes, Limoges, My Fair Lady à Metz et Avignon. Antoine Normand Ténor - Sparadrap Élève de Herbillon au C.N.R. de Lille puis de Giraudeau et de Gabriel Bacquier au C.N.S.M. de Paris, Antoine Normand participe très tôt à de nombreux spectacles. Son répertoire, une centaine d’ouvrages, va de la musique ancienne à la création contemporaine, en passant par l’opéra-comique et l’opéra. Il a chanté dans tous les théâtres de France, dans Butterfly, Turandot, Tosca, Rigoletto, Die Zauberflöte, Les Noces de Figaro, Carmen, et d’autres. Nous le retrouvons dans les festivals internationaux et à l’étranger, notamment à Bruxelles, Milan, Tokyo... Plus récemment, il chante La Bohème à l’Opéra de Marseille et au Grand Théâtre de Tours, ainsi qu’Idomeneo à Tours, Les Noces de Figaro à l’Opéra de Paris. Parmi ses projets : Hadji dans Lakmé (Opéra-comique Paris, janvier 2014), le Roi Bobèche dans Barbe Bleue (Opéra National de Lorraine - Nancy, février 2014), Alcindoro dans La Bohème (Opéra National de Paris, mars, juin et juillet 2014), Bardolfo dans Falstaff (Grand Théâtre de Tours, mai 2014)… L’Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire Créé en 1987, l’OSSEL a su s’élever au rang des grands orchestres français. En devenant Directeur musical de l’orchestre en 2004, Laurent Campellone entreprend un travail en profondeur sur la qualité artistique de cet ensemble. L’OSSEL est un acteur culturel incontournable qui accomplit une mission essentielle d’éducation et de diffusion du répertoire symphonique et lyrique. L’Orchestre a su acquérir une solide réputation, en particulier dans le répertoire romantique français. 15 Le Chœur Lyrique Saint-Étienne Loire Placé sous la responsabilité musicale de Laurent Touche, le Chœur Lyrique SaintÉtienne Loire constitue aujourd’hui un outil de niveau professionnel incontestable grâce à la rigueur apportée au recrutement de chacun des artistes, tous susceptibles, outre leur travail collectif, d’assurer des prestations individuelles de qualité. L’Opéra Théâtre de Saint-Étienne est désormais reconnu comme l’un des acteurs incontournables de la vie lyrique française. Orchestre Symphonique Saint-Étienne Loire Violons I Lyonel Schmit soliste Françoise Chignec soliste Élisabeth Gaudard Isabelle Reynaud Agnès Pereira Tigran Toumanian Virginie Fioriti Hubert Zrihen 16 Violons II François Vuilleumier soliste Alain Meunier Solange Becqueriaux Marie-Noëlle Villard Christophe Gerboud Françoise Guiriec Altos Anne Perreau soliste Marc Rousselet Geneviève Rigot Fabienne Grosset Anne-Lise Binard Violoncelles Ludovic Le Touzé soliste Louis Bonnard Marianne Pey Augustin Guénand Contrebasses Marie Allemand soliste Dominique Rochet Maxime Bertrand Flûtes Denis Forchard soliste Alice Szymanski Hautbois Sébastien Giebler soliste Clarinettes Bernard Gaviot-Blanc soliste André Guillaume Bassons Pierre-Michel Rivoire soliste Cors Thierry Gaillard soliste Serge Badol Trompettes Didier Martin soliste Stéphane Fyon Trombone Nicolas Vazquez soliste Timbales Philippe Boisson soliste Percussions Nicolas Allemand soliste Patrick Gagne CHœur lyrique Saint-Étienne Loire Sopranos I Roselyne Giraud Claire Babel Yu-Ling Huang Catherine Bernardini Altos Anne Bescobo Anne Crabbe Nicole Lousteau Stéphanie Boré Sopranos II Patricia Palamara Geneviève Kostaki Ghezlane Hanzazi Véronique Richard Ténors I François Bescobo Olivier Clairet Patrick Jeanne Frédéric Sabard Mezzos Catherine Séon Françoise Cabanac Ténors II Sébastien Beaulaigue Terence Newcombe Éric Chorier Barytons Frédéric Garcia-Fogel Frédérik Prévault Zoltan Csekö Christophe Bernard Basses Pascal Guillot Laurent Pouliaude Bernardo Scopazzo Locations / réservations du lundi au vendredi de 12h à 19h 04 77 47 83 40 [email protected] Conception graphique : Et d’eau fraîche / Opéra Théâtre de Saint-Étienne Réalisation : Opéra Théâtre de Saint-Étienne - Licences n°1028383-1028384-1028385 Opéra Théâtre de Saint-étienne Jardin des Plantes – BP 237 42013 Saint-étienne cedex 2 www.operatheatredesaintetienne.fr