Quelle est la durée optimale de la période de tarissement

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Quelle est la durée optimale de la période de tarissement
AFFICHE
Quelle est la durée optimale de la période de tarissement pour maximiser
la santé et la production des vaches laitières?
D.E. Santschi1, C.L. Girard2, R.I. Cue3, D. Pellerin4, D.M. Lefebvre1
1 Valacta,
Sainte-Anne-de-Bellevue
et Agroalimentaire Canada, Sherbrooke
3 Université McGill, Sainte-Anne-de-Bellevue
4 Université Laval, Québec
2 Agriculture
Une gestion appropriée de la période de transition est essentielle pour optimiser la santé, la
production et la reproduction lors de la prochaine lactation. Des études récentes suggèrent que le
tarissement court conviendrait davantage aux vaches hautes productrices d’aujourd’hui. Toutefois,
on ne connaît pas encore la durée optimale d’une période de tarissement court.
Le tarissement de durée conventionnelle demeurera sans doute une pratique courante dans les
troupeaux, puisque certaines vaches ne produisent pas suffisamment de lait pour poursuivre leur
lactation aussi longtemps que l’exige un tarissement court. Une gestion optimale de tarissement
implique une durée optimale de tarissement et une gestion de l’alimentation adéquate.
L’objectif de cette étude était de déterminer la durée optimale de la période de tarissement afin de
maximiser la production et faciliter la transition, selon la stratégie de gestion du tarissement
employée.
Les données utilisées pour ce projet ont été obtenues d’une étude précédente, dans laquelle avaient
été comparés les effets du tarissement court et du tarissement conventionnel. Les informations
liées à 934 vaches Holstein issues de 13 troupeaux commerciaux du Québec ont été divisées en
deux groupes, selon la gestion de tarissement choisie :
•
522 vaches en gestion de tarissement conventionnel
ƒ durée cible de 60 jours de tarissement
ƒ ration de tarissement suivie de 21 jours de ration pré-vêlage
•
412 vaches en gestion de tarissement court
ƒ durée cible de 35 jours de tarissement
ƒ ration pré-vêlage seulement
Pour chacun des deux groupes, la durée optimale de tarissement a été déterminée. Pour le groupe
en tarissement conventionnel, aucun effet bénéfique n’a été observé au-delà de 43 à 49 jours
(Tableau 1). De plus, il a été établi que les performances de reproduction pourraient être affectées
après 57 jours de tarissement.
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35e Symposium sur les bovins laitiers
Tableau 1. Effet de la durée de la période de tarissement en gestion de tarissement
conventionnel sur la production de lait corrigé pour l’énergie, le taux de réforme et le taux
de mortalité
≤ 42
jours
43-49
jours
50-56
jours
57-63
jours
64-70
jours
≥ 71
jours
Erreur
standard
Valeur
P
Production moyenne
de lait corrigé pour
l’énergie (kg/jour)
29,5
32,5
31,9
30,9
31,5
31,2
1,0
0,62
Taux de réforme (%)
24,0
21,3
30,1
28,0
40,0
38,5
7,7
0,24
Taux de mortalité (%)
7,5
6,4
8,0
5,7
4,3
6,4
1,5
0,65
Chez les vaches du groupe en gestion de tarissement court, lorsque la durée de la période de
tarissement était de 28 jours ou moins, on a remarqué :
•
↓ acétonémie
•
↑ incidence des non-délivrances
•
↑ taux de réforme et de mortalité
•
↓ lait corrigé pour l’énergie pour la lactation suivante
Ainsi, 29 jours au minimum sont nécessaires pour maximiser la production laitière et faciliter la
transition. Pour parer aux vêlages hâtifs, la cible idéale se situe à 35 jours.
Tableau 2. Effet de la durée de la période de tarissement en gestion de tarissement court sur
la production de lait corrigé pour l’énergie, le taux de réforme et le taux de mortalité
≤ 28 jours
29-35
jours
36-42
jours
≥43 jours
Erreur
Standard
Valeur
P
Production moyenne de
lait corrigé pour l’énergie
(kg/jour)
29,8a
31,8b
32,5b
31,5b
0,7
< 0,01
Taux de réforme (%)
39,4
22,8b
16,4b
22,5b
9,5
0,02
2,3b
0,9b
1,3b
1,5
< 0,01
Taux de mortalité (%)
8,6a
et b : Dans une même ligne, les lettres différentes en exposé représentent une différence statistiquement
significative.
a
Il est important de noter que ces résultats ne suggèrent pas qu’une stratégie d’alimentation en
gestion de tarissement conventionnel jumelée à une durée de tarissement raccourcie (à moins de
42 jours) pourrait être bénéfique. En effet, des résultats de notre étude précédente démontrent
plutôt que la transition peut en effet être facilitée grâce à la gestion de tarissement court, et ce, sans
impact négatif sur la production, la santé et la reproduction, en autant que la durée ET
l’alimentation prescrites par cette stratégie soient respectées.
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35e Symposium sur les bovins laitiers