Devoir sur table de type Bac : quelles missions pour

Transcription

Devoir sur table de type Bac : quelles missions pour
Écrit et Oral du BAC
1re
Devoir sur table de type Bac : quelles missions pour les poètes ?
Par Véronique Pagès
Vous trouverez ici, en lien avec le devoir sur table de type Bac proposé dans la version papier,
deux activités spécifiquement aménagées pour la classe de Seconde.
ACTIVITÉ N°1 : s’initier à la question sur corpus
Corpus
- Texte 1 : Victor Hugo, « Melancholia » extrait du recueil Les Contemplations, 1856, depuis « Où vont tous
ces enfants dont pas un seul ne rit ? » à « Qui fait le peuple libre et qui rend l’homme heureux »
- Texte 2 : Victor Hugo, « Demain, dès l’aube » extrait du recueil Les Contemplations, 1856.
- Texte 3 : Charles Baudelaire, « L’Albatros » extrait du recueil Les Fleurs du Mal, 1857.
- Texte 4 : Raymond Queneau, « Si tu t’imagines » extrait du recueil L’Instant fatal, 1948.
Question
Dans chacun des textes du corpus, quel est le principal but du poète ?
ACTIVITE N°2 : Développer un paragraphe de commentaire
Texte-support : Louis Aragon, « L’Amour qui n’est pas un mot » extrait du recueil Le Roman inachevé,
Gallimard, 1956.
Sujet : Développez, dans le cadre d’un paragraphe de commentaire d’une quinzaine de lignes minimum,
la piste d’analyse suivante : « La femme a le pouvoir de faire renaître le poète ».
Réponse intégralement rédigée :
Le poème de Louis Aragon intitulé « L’Amour qui n’est pas un mot » est une véritable déclaration d’amour
adressée à Elsa, un hymne à la femme, qui passe par l’exaltation de son pouvoir de renaissance. En effet,
Elsa a su sortir le poète de son désespoir et le rendre meilleur qu’il n’était. Dans les vers 45 à 50, nous
pouvons relever trois termes dépréciatifs : « démence » (vers 46), « désarroi » (vers 49) et « fièvres » (vers
50) ; ils évoquent le malheur du poète, sa souffrance intense. De plus, les adjectifs « débile et blême » ou
encore l’expression « l’ombre de soi-même » dénotent la mort qui habitait le poète avant qu’il ne fasse
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cette rencontre salutaire avec Elsa, dont le pouvoir se trouve formulé au travers des verbes « barrer » (vers
45), « montré » (vers 47) et « chasser » (vers 50). Les vers 51-52 : « Et j’ai flambé comme un genièvre / À
la Noël entre tes doigts » mettent en image le retour à la vie rendu possible grâce à l’amour d’Elsa. Les
verbes « renaître » et « reconnaître » utilisés au vers 10 indiquent bien un nouveau départ dans la vie du
poète qui, jusqu’alors, avait fait fausse route ; l’anaphore du verbe « rendre » dans les vers suivants : « Tu
me rends la caresse d’être / Tu me rends la soif et la faim » insiste sur le retour à la vie impulsé par Elsa.
Les vers 43-44 : « Ma vie en vérité commence / Le jour que je t’ai rencontrée » et les vers 53-54 : « Je suis
né vraiment de ta lèvre / Ma vie est à partir de toi » font d’Elsa un principe vital qui débouche sur la
juxtaposition, à valeur d’équation, du vers 12 : « Elsa mon amour ma jeunesse ». Par conséquent, cette
femme lui donne des raisons d’exister, l’ancre dans le présent et le tourne vers l’avenir. Dans les strophes
4, 5 et 6 le poète parle du désir qui fait vivre à travers notamment l’image de l’arbre : « D’une aile à la
cime des bois / L’arbre frémit jusqu’à la souche » (vers 33-34). Le thème de « la première fois » revient à
maintes reprises, par exemple aux vers 31-32 : « Pour la première fois ta bouche / Pour la première fois ta
voix » ou aux vers 35-36 : « C’est toujours la première fois / Quand ta robe en passant me touche » ; ce
motif signifie l’émerveillement constant procuré par Elsa et la force de leur amour toujours à inventer.
Elsa est tout pour le poète : elle est celle qui l’a sauvé et l’a ramené sur le chemin de la vraie vie, sa raison
d’exister et la source inépuisable de son « chant ».
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