Infomusa 7/1 FR
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Maladies sible d’établir des barrières sanitaires pour empêcher les mouvements de matériel infecté par la cercosporiose noire. Menace confirmée La cercosporiose noire au Brésil Impact prévisible sur l’industrie bananière du Brésil Zilton José Maciel Cordeiro, Aristoteles Pires de Matos et Sebastião de Oliveira e Silva a cercosporiose noire, causée par le champignon Mycosphaerella fijiensis Morelet (stade parfait), Paracercospora fijiensis (Morelet) Deighton (anamorphe), est la plus destructive des maladies des bananiers. La cercosporiose jaune, qui lui est similaire, est présente au Brésil depuis les années 40. En dépit de sa sévérité, la cercosporiose jaune est généralement remplacée par la cercosporiose noire lorsque l’une et l’autre sont présentes dans des zones de culture bananière. Cela vient du fait que la cercosporiose noire est plus agressive que la cercosporiose jaune, causant des pertes de rendement qui peuvent atteindre 100 % en l’absence de mesures de lutte. La cercosporiose noire a également pour effet d’accroître les coûts de production, car elle rend nécessaires des pulvérisations intensives de fongicides. En Amérique centrale, le nombre de pulvérisations peut aller jusqu’à 40 par an, soit quatre fois plus que pour lutter contre la cercosporiose jaune. En outre, M. fijiensis est capable d’infecter une large part des variétés de bananier et bananier plantain qui sont cultivées par les petits planteurs dans les régions du Nord et du Nord-Est du Brésil. En février 1998, José Clério Resende Pereira, Luadir Gasparotto et Ana Fabíola da Silva Coelho, phytopathologistes de l’EMBRAPA /CPAA, ont détecté la cercosporiose noire au Brésil. Ayant observé une sévère épidémie de cette maladie sur plusieurs cultivars de bananier dans l’État de l’Amazonas, ils en ont avisé le ministère brésilien de l’Agriculture. Des experts de l’EMBRAPA/CNPMF ont visité plusieurs plantations infectées et confirmé la présence de la maladie dans cette région. Ils ont constaté que l’incidence de la cercosporiose noire était particulièrement élevée chez les cultivars de bananier Prata Anã et Maçã et chez plusieurs cultivars locaux de bananier plantain. En revanche, aucune infection n’a été observée chez le cultivar Ouro. La cercosporiose noire a été détectée pour la première fois au Brésil dans des plantations localisées près de la ville de Tabatinga, dans l’État de l’Amazonas, à la frontière avec la Colombie. La maladie s’est déjà diffusée jusqu’à plus de 400 km du site où elle a été signalée initialement, et on la rencontre à présent dans les zones bananières des districts de Benjamin Constant et Coari (voir carte). L INFOMUSA — Vol 7, N°1 Manaus Goari B. Constant Tabatinga Belem Fortaleza Brésil Recife Salvador Goiania Brasilia Rio de Janeiro Sao Paulo Porto Alegre Étant donné le potentiel de destruction de cette maladie, il a été recommandé de prendre immédiatement les mesures suivantes. Étant donné que la plupart des producteurs de bananes du Brésil sont des petits et moyens exploitants qui utilisent un très faible niveau de technologie et n’ont pas les moyens d’acheter des fongicides, et compte tenu de la sévérité de la maladie observée dans la région de l’Amazone, on peut s’attendre à ce que celle-ci exerce un impact très négatif sur les rendements et la qualité des fruits dans les zones où des mesures de lutte ne sont pas appliquées. Quant aux planteurs qui ont l’habitude d’appliquer des fongicides contre la cercosporiose jaune, ils verront leurs coûts de production augmenter, puisque la cercosporiose noire nécessite des pulvérisations plus intensives. Dans le Nord et le Nord-Est du Brésil, la maladie devrait avoir des effets très sensibles sur la production de bananes plantain, car les cultivars de bananiers plantains sont résistants à la cercosporiose jaune, mais très sensibles à la cercosporiose noire. ■ Les auteurs travaillent à l’EMBRAPA/CNPMF, Rua EMBRAPA s/n, Caixa Postal 007, Cruz das Almas, Lutte génétique La première mesure proposée consiste à planter des génotypes résistants à la place des variétés sensibles actuellement cultivées dans la région affectée. Tout en étant la plus économique et la plus efficace, cette méthode est sans danger pour l’environnement et permet une lutte durable. Pour mener à bien cette tâche, l’EMBRAPA/CNPMF fournira en août 50 000 vitroplants de ‘Caipira’ et PV 03-44, tous deux résistants à la cercosporiose noire. D’autres génotypes introduits et/ou sélectionnés par l’EMBRAPA/CNPMF, tels que FHIA-01, FHIA-03, FHIA-20, FHIA-21, SH-3640 et Thap Maeo qui font preuve de résistance à la maladie, seront multipliés in vitro pour être testés dans la région de l’Amazone. La plantation de génotypes résistants devrait permettre de diminuer le potentiel d’inoculum afin de réduire les pertes de rendement, tout en ralentissant la diffusion de la maladie dans la région de l’Amazone et en direction des autres zones de culture bananière du Brésil. Suivi de la diffusion de la maladie Les services locaux du ministère brésilien de l’Agriculture ont déjà arrêté les mesures à mettre en œuvre dans l’État de l’Amazonas pour réglementer le transport et la commercialisation des plants et du matériel végétal de la famille des Musacées afin de prévenir la diffusion de la maladie. Les chercheurs et agronomes de l’EMBRAPA et du Ministère de l’agriculture feront des enquêtes dans les zones bananières de la région de l’Amazone. Il sera alors pos- Bahia 44380-000, Brésil. Maladies Le point sur… La cercosporiose noire au Venezuela, Rapport 1997 Gustavo Martinez, Rafael Pargas, Edwuard Manzanilla et Daniel Muñoz a cercosporiose noire, causée par le champignon Mycosphaerella fijiensis Morelet, est considérée comme l’une des maladies les plus graves du genre Musa en raison des conséquences socio-économiques qu’elle entraîne, du fait que les fruits des bananiers constituent un élément essentiel de la diète de nombreux pays latino-américains. Les symptômes causés par le pathogène consistent en une nécrose des feuilles de la plante, entraînant une réduction de l’activité photosynthétique parallèlement à une diminution de la production, de la qualité du produit final, voire même à la mort de L 31