Nouvelle ville côtière dans la région du Gharb-Chrarda

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Nouvelle ville côtière dans la région du Gharb-Chrarda
‫الممـلـكـة الـمـغـربـيـة‬
Royaume du Maroc
Premier Ministre
‫الـوزيـر األول‬
‫الوزارة المنتدبة المكلفة‬
‫باإلسكان و التعمير‬
Ministère Délégué Chargé de
l’Habitat et de l’Urbanisme
‫الكتابة العامة للمجلس الوطني لإلسكان‬
SECRETARIAT GENERAL DU CONSEIL
NATIONAL DE L’HABITAT
ETUDE RELATIVE A LA CREATION D'UNE VILLE NOUVELLE DANS
LA REGION DU GHARB CHRARDA BENI HSSEN
(Axe du littoral Kénitra - Larache)
------------------------Rapport d’analyse et de synthèseAvril 2007
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
SOMMAIRE
INTRODUCTION…………………………………………………………………………………………… 1
PROBLEMATIQUE………………………………………………………………………………………… 3
I - SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE………………………………………………………………. 4
LA POPULATION………………………………………………………………………………………….. 4
A. EVOLUTION DE LA POPULATION DE LA REGION……………………….. 4
B. LES DETERMINANTS DE L’ACCROISSEMENT DEMOGRAPHIQUE…… 7
C. EVOLUTION DES STRUCTURES DES MENAGES………………………
10
D. ANALPHABETISATION ET SCOLARISATION……………………………… 13
E. L’ACTIVITE ECONOMIQUE……………………………………………………… 17
F. LE TYPE ET LE STATUT D'OCCUPATION DU LOGEMENT…………… 18
1. Type de logement…………………………………………………………… 18
2. Statut d’occupation du logement……………………………………… 19
3. Occupation des logements………………………………………………… 21
4. Ancienneté du logement………………………………………………… 22
5. Eléments de confort dans le logement……………………………… 22
LES ATOUTS ECONOMIQUES…………………………………………………………………… 24
L’AGRICULTURE, LES FORETS ET LA PECHE………………………………………………… 24
1 L’AGRICULTURE………………………………………………………………. 24
 LES STRUCTURES FONCIERES…………………………………….. 24
 LES CULTURES INDUSTRIELLES…………………………………… 25
 LES CULTURES OLEAGINEUSES…………………………………… 25
 LES CULTURES MARAÎCHERES……………………………..……… 26
 L’ARBORICULTURE FRUITIERE………………………………..…… 26
 LA PRODUCTION ANIMALE……………………………………….… 26
 LA PRODUCTION DE VIANDE ROUGE…………………………… 27
 LA PRODUCTIONLAITIERE…………………………………………… 27
2 LES FORÊTS ……………………………………………………………….… 27
3 LA PÊCHE
MARITIME …………………………………………….……………………… 27
B. L’INDUSTRIE ………………………………………………………………………… 28
C. L’ARTISANAT ……………………………………………………………..………… 30
1 les coopératives artisanales……………………………………………… 30
2 le financement du secteur………………………………………………… 30
3 L’activité artisanale …………….…………………………………………… 30
D. LE TOURISME …………………………………………………………………….… 30
LES VOCATIONS REGIONALES ………………………………………………………………… 31
1. LA DYNAMIQUE INTER REGIONALE : LES GRANDS PROJETS……… 31
1 TANGER MED………………………………………………………………… 31
2 LE PORT DE LIXUS…………………………………………………………… 31
3 LES SITES D’INTERET CULTUREL……………………………………… 32
4 LA KASBAH DE MEHDIA…………………………………………………….32
5 THAMUSIDA…………………………………………………………………… 32
2. LES SITES D’INTERET TOURISTIQUE………………………………………… 33
LES PLAGES…………………………………………………………………………
33
6 LES ZONES HUMIDES……………………………………………………… 33
7 LA FORET……………………………………………………………………… 33
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2
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II – LE CONTEXTE DU MILIEU NATUREL………………………………………………………….. 34
1 – DESCRIPTION DE LA ZONE D’ETUDE………………………………………… 34
2 – TOPOGRAPHIE………………………………….…………………………………… 35
3 – PAYSAGE ……………………………………….……………………………………… 36
4 – CLIMAT DE LA REGION……………………….………………………………… 36
4.1 – Climat régional……………………………………….………… 36
4.2 – Indice pluviométrique régional…………………..………… 37
4.3 – Indice thermique du bassin………………………..……… 37
4.4 – Vents locaux et régionaux……………….………………… 37
4.5 – Humidité …………………………………………………………… 37
5 – Géomorphologie ………………………….………………………………………… 37
6 – GEOLOGIE REGIONALE ………………………………………………………… 38
1 – Litho stratigraphie………………………………………………… 38
2 – Tectonique et risques sismiques……………………………… 39
7 – LIGNES DE RAZ OU TSUNAMI………………………………………………… 42
8 – GLISSEMENT DE TERRAIN………….…………………………………………… 42
9 – PEDOLOGIE DU GHARB……………………………………………………………43
10 - RESSOURCES EN EAU…………………………………………………………… 44
1 Eaux souterraines…………………………………………………… 45
2 Eaux superficielles…………………………………………………… 46
11 – ENVIRONNEMENT BIOLOGIQUE ET ECOLOGIQUE…………………… 49
1 Zone d'étude du milieu biologique……………………………… 49
2 Facteurs de dégradation du couvert végétal de la région 50
3 Conséquences de la dégradation du couvert végétal…… 50
III - VOCATIONS DE LA VILLE NOUVELLE……………………………………………………… 51
PREAMBULE………………………………………………………………………………………………… 51
LA VOCATION……………………………………………………………………………………………… 51
1. LA BIO-AGRICULTURE ………………………………………………………………………… 53
2. DIVERSIFICATION DES PRODUITS…………………………………………………………. 54
3. INNOVATION ET RECHERCHE………………………………………………………………… 54
4. UN SALON D’EXPOSITION PERMANENT ……………………………………………….. 55
5. LE SECTEUR TOURISTIQUE……………………………………………………….…………. 55
IV – SCHEMA DE BASE DE LA MATRICE .............................................................. 56
V-
ARMATURE REGIONALE URBAINE ET IDENTIFICATION DU FONCIER
DANS LES CENTRES EXISTANTS……………………………………………………………… 57
VI - CRITERES D'IMPLANTATION……………………………………………………………………
1. ACCESSIBILITE……………………………………………………………………………………
2. PROXIMITE METROPOLITAINE………………………………………………………………
3. ENTITES PAYSAGERES…………………………………………………………………………
4. ENTITES URBAINES ET ARCHITECTURALES……………………………………………
5. DISPONIBILITE FONCIERE……………………………………………………………………
VII -
67
67
67
67
67
67
PROPOSITION DU SITE …………………………………………………………………………68
VIII - LE CHOIX DU SITE ET LES PRINCIPES PROGRAMMATIQUES DE
LA MATRICE TRIANGULAIRE…………………………………………………………………70
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3
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INTRODUCTION :
La région du Gharb Chrarda Beni Hssen s’étend sur une superficie de 8.805 km2, soit
près de 1,23% de la superficie du Maroc.
Le Gharb constitue la plaine la plus importante du Maroc avec une superficie de 4.200
km2. Il représente 21% du potentiel national d’irrigation avec 250.000 ha de terres
irrigables dont 100.000 ha sont déjà irrigués depuis 1994 contre 911.000 ha à l’échelle
nationale.
La superficie agricole utile est de 388.000 ha sur laquelle vivent environ 115.000
agriculteurs. Sur le plan économique, le périmètre du Gharb contribuait au BIP pour
18% en 1996 et au quart des exportations agricoles du pays.
La région dispose de richesses forestières importantes s’étalant sur une superficie de
48608 ha, soit 0,5 des forêts du Royaume. Le Gharb contribue pour 22% dans la
production forestière et pour 33% dans la production d’élevage.
La densité régionale de la population est relativement élevée en comparaison avec
celle des autres régions : 211,2 hab. / km2 en 2004, soit près de 5 fois la moyenne
nationale.
Il est vrai que l’étude concerne la région du Gharb Chrarda Beni Hssen conformément
au découpage administratif, mais la réalité est que le découpage en question a été
effectué par le Dahir de la Régionalisation en 1997 plus pour des considérations
politique et éthique que pour celles géographique et économique.
La logique est de visualiser une région en tant qu’aire géographique présentant des
similitudes qui vont au-delà du découpage en question pour toucher du doigt un
ensemble homogène où convergent plusieurs paramètres de développement dans
différents secteurs. C’est dans ce sens que le choix de la vocation et de l’implantation
de la future ville nouvelle suivra cette logique répondant ainsi non seulement aux
besoins de la région mais aussi à ceux des régions limitrophes à caractère similaire.
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4
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
La région s’urbanise de plus en plus : le taux est passé de 33,6% en 1982 à 38,4% en
1994 et à 42% en 2004. Elle se caractérise par une structure démographique jeune :
32,4% de sa population ne dépassent pas 15 ans en 2004. Par milieu de résidence, la
population rurale est plus jeune puisque la part des moins de 15 ans atteint 34,9%
contre 29,2% en milieu citadin.
La région dispose de potentialités économiques importantes et diversifiées pouvant
être mobilisées pour un développement conséquent, harmonieux et durable et
également des réserves naturelles et biologiques importantes comme le lac de sidi
Boughaba, la Maâmoura, et la Merja Zarga.
Dans la dynamique de développement de la région et de ses environs, l’Etat a
programmé un projet intégré de développement durable des ressources en eau du
bassin du Sebou qui compte une population de 6 millions d’habitants et abrite des
activités agricoles, industrielles et artisanales très importantes engendrant une
pression sur les ressources naturelles et particulièrement sur l’eau qui constitue un
facteur majeur du développement socio-économique dans la région.
La région s’urbanise de plus en plus : le taux est passé de 33,6% en 1982 à 38,4% en
1994 et à 42% en 2004. Elle se caractérise par une structure démographique jeune :
32,4% de sa population ne dépassent pas 15 ans en 2004. Par milieu de résidence, la
population rurale est plus jeune puisque la part des moins de 15 ans atteint 34,9%
contre 29,2% en milieu citadin.
La région dispose de potentialités économiques importantes et diversifiées pouvant
être mobilisées pour un développement conséquent, harmonieux et durable et
également des réserves naturelles et biologiques importantes comme le lac de sidi
Boughaba, la Maâmoura, et la Merja Zarga.
Dans la dynamique de développement de la région et de ses environs, l’Etat a
programmé un projet intégré de développement durable des ressources en eau du
bassin du Sebou qui compte une population de 6 millions d’habitants et abrite des
activités agricoles, industrielles et artisanales très importantes engendrant une
pression sur les ressources naturelles et particulièrement sur l’eau qui constitue un
facteur majeur du développement socio-économique dans la région.
Au nord et à l’extérieur de la région du Gharb Chrarda Beni Hssen, s’érige la ville de
Larache dans la limite sud de la région de Tanger-Tétouan, une ville qui connaît un
essor économique important à prendre en considération lors de la programmation de
la future ville nouvelle où est prévu le lancement de l'extension du port de la ville de
Larache avec un chantier naval et des dépendances des plus modernes pour assurer
l'envol et l'épanouissement du secteur. L'Office régional de la mise en valeur du
périmètre du Loukkos (ORMVAL) est une valeur ajoutée pour la région de Larache qui
s'est vu confiée la vocation agricole avec de grandes surfaces irriguées, d'où
l'implantation des dizaines d'usines pour le traitement des produits agro-alimentaire.
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5
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
Pour ce qui est du tourisme, Sa Majesté le Roi Mohammed VI a effectuée une visite à
Larache le 6 Février 2006 en lançant de grands projets de la station touristique de
Lixus avec une superficie globale de 462 ha. Juchée sur une colline dominant l'océan
Atlantique et bordé de bois dense, ce projet de grande envergure verra la construction
d’un complexe hôtelier donnant sur un port de plaisance et qui aura certes un impact
sur la région du Gharb Chrarda Beni Hssen et qu’il faudrait prendre en considération
pour la création de la future ville nouvelle.
Le projet en question sera doté d'une façade sur mer et d'un vaste espace vers
l'intérieur consacré aux activités sportives (golf, équitation, baignade,
thalassothérapie) et ceci dans le but de mettre au point un produit polyvalent
(balnéaire l'été et bien-être l'hiver). Il est aussi prévu la mise en valeur du Lixus et les
sites naturels de la région.
Par contre, au sud se trouve la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaër qui englobe la
capitale du Royaume et qui connaît un développement économique indéniable par la
création de la nouvelle ville de Tamesna, du pôle urbain Bouknadel, du plateau de
Akkrech, de la corniche de Rabat et de l’aménagement du projet de Bouregreg.
Tous ces atouts précités dans les régions voisines ne sera que bénéfique pour
encadrer la région du Gharb Chrarda Beni Hssen dans une dynamique extra régionale
équilibrée à même de tirer vers le haut l’axe métropolitain énoncé dans le Schéma
National de l’Aménagement du Territoire pour s’étendre vers le nord jusqu ‘à Larache.
PROBLEMATIQUE
La région du Gharb Chrarda Beni Hssen présente des atouts indéniables du point de
vue écologique, agricole et paysager. Malheureusement, malgré sa richesse, elle
constitue la deuxième région pauvre du Maroc par la dominance de l’analphabétisme,
de l’agriculture traditionnelle dans beaucoup de contrées isolées par manque de lien
de communication. Ceci est d’autant plus marquant par la prolifération de l’habitat
précaire dans des espaces urbains hétéroclites sans lecture spatiale où il y a une
absence d’équipements d’accompagnement à même de répondre aux besoins
minimums qualitatifs et quantitatifs des habitants.
Concernant l’armature urbaine de la région, elle se caractérise par la présence de trois
principales villes à savoir Kénitra, Ouezzane et Sidi Kacem. La première s’étend vers
le nord et subit une pression remarquable par la poussée démographique et l’exode
des populations arrivant des autres régions. Quant à Sidi Taibi aux alentours de
Kénitra, la situation reste alarmante par la prolifération de l’habitat anarchique sans
infrastructure de base. Ceci se ressent plus au moins à Chouaffaâ, Lalla Mimouna et
dans d’autres douars qui se trouvent au centre de la région. Par contre, dans le sud
de la région, c'est-à-dire la partie s’étalant entre Méhdia et Kénitra, l’extension urbaine
est relativement maîtrisée et le paysage est préservé surtout dans les sites naturels
sensibles autour du lac et de la kasbah de Méhdia.
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CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
Il est vrai que l’étude en question a pour objet la création d’une ville nouvelle dans le
littoral de la région ; mais, la difficulté réside en premier lieu dans l’intervention dans
une région convoitée et très sensible socialement et politiquement et en second lieu,
la réponse à un besoin sociétal et économique pour palier au développement
anarchique de l’armature urbaine dans le but de canaliser l’urbanisation pour protéger
l’environnement, les espaces agricoles et les centres existants.
L’étude en question doit prendre en considération les orientations du schéma national
de l’aménagement du territoire par lequel l’Etat affiche ses options politiques
d’ensemble en matière d’aménagement et de développement du territoire où se
décline les secteurs prioritaires et les espaces d’intervention nécessitant des efforts
d’investissement et de promotion à moyen et longs termes.
Basée sur les principes de l’équité sociale, de l’efficacité économique et de la durabilité
des ressources dans les régions du royaume en général et dans la région du Gharb
Chrarda Beni Hssen en particulier, le schéma souligne en même temps les grands
aménagements à entreprendre dans les différentes régions du pays.
L’axe métropolitain el Jadida Kénitra a été identifié comme la zone la plus convoitée
du pays. Cette zone peut s’étendre au nord et au sud dans les années à venir.
Concernant le nord, objet de l’étude, l’investigation pour la création de la ville nouvelle
doit anticiper sur cette évolution qui doit être orientée dans un réaménagement de
l’armature urbaine régionale.
Par rapport à ces problèmes territoriaux identifiés dans la région du Gharb Chrarda
Beni Hssen, le SNAT hiérarchise les priorités au niveau structurel et spatial mais ne
propose aucune ville nouvelle proprement dite à l’instar de l’axe métropolitain précité
par lequel il a identifié l’implantation de Tamesna, de Nouasser et de Bouknadel en
tant que nouvelles zones d’urbanisation.
Le parti d’aménagement se définit comme la poursuite d’un objectif global dans la
synergie efficiente des composantes spatiales dans le respect des zones agricoles dans
une région qui est considérée comme la plus riche du royaume.
Contenant des ressources en eaux, des zones humides et inondables, des merjas et
du périmètre irrigué, la région reste très sensible quant à la possibilité d’implantation
d’une ville nouvelle.
Aujourd’hui, il est clair que la vision doit être opérée dans une totale synergie et dans
une coordination avec les autres documents d’aménagement du territoire couvrant la
région, notamment le schéma de développement d’armature rural ainsi que les
documents d’urbanisme tels le schéma directeur d’aménagement urbain du littoral, les
plans d’aménagement des centres urbains et les plans de développement
d’agglomération rural, sans oublier l’étude menée par le Ministère de l’habitat et de
l’Urbanisme qui a identifié les centres émergents dans la région tels Khénichet, Lalla
Mimouna et Ain Dorrij comme étant des espaces évolutifs dans la région .
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I - SITUATION SOCIO-ECONOMIQUE
LA POPULATION
A – EVOLUTION DE LA POPULATION DE LA REGION
Tableau 1 : Evolution de la population de la région par milieu de résidence
(1971 – 2004)
1971
1982
1994
2004
Milieu urbain
Kénitra
185153
294370
448785
572700
Sidi kacem
72224
118713
175360
208271
Région
257377
413083
624145
780971
Milieu rural
Kénitra
335403
421597
530425
594601
Sidi kacem
342362
395414
470512
483968
Région
677765
817011
1000937
1078569
Total
Kénitra
520556
715967
979210
1167301
Sidi Kacem
414586
514127
645872
692239
Région
935142
1230094
1625082
1859540
Source : R.G.P.H 1971, 1982, 1994 et 2004
Graphe1 : Evolution de la population de la région par m ilieu de résidence(19712004)
1200000
1000000
800000
600000
400000
200000
0
Kénitra
Sidi kacem
Région
Urbain
1971
Rural
Urbain
1982
Rural
Urbain
1994
Rural
Urbain
Rural
2004
La province de Kénitra regroupe plus de 62% de la population totale de la région. En
ce qui concerne le taux d’accroissement annuel moyen de chaque province de la
région, le tableau ci-après indique les changements survenus de 1971 à 2004.
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Il apparaît clairement que les taux d’accroissement annuels moyens du milieu rural
des deux provinces sont plus faibles que ceux des milieux urbains.
Tableau 2 : Taux d’accroissement annuels moyens de la population de la
région par milieu de résidence (1971 – 2004)
1971-1982
Urbain
Rural
1982-1994
Urbain
Rural
1994-2004
Urbain
Rural
Kénitra
4.3
2.1
3.6
1.9
2.5
1.1
Sidi kacem
4.6
1.3
3.3
1.5
1.7
0.3
Région
4.4
1.7
3.5
1.7
2.1
0.7
Graphe2: Taux d’accroissement annuels moyens de la population de
la région par milieu de résidence (1971 – 2004)
5
4,5
4
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
Kénitra
Sidi kacem
Région
Urbain
Rural
Urbain
Rural
1971-1982
1982-1994
La densité de la population
Urbain
Rural
1994-2004
La densité dans la région est considérée comme très élevée par rapport au reste du
Maroc : 211h/km2 en 2004 contre 185 h/km2 en 1994. Par province, la densité la plus
élevée est enregistrée par la province de Kénitra avec 246 h/km2 contre 170 h/km2
pour la province de Sidi kacem. En 1994, cette densité fut successivement de 206
h/km2 contre 159 h/km2.
La répartition par grands groupes d’âges et sexe au niveau de la région
32.5 % de la population de la région a moins de 15 ans en 2004, alors qu’en 1994, ce
taux atteignait près de 40% contre 44.4% en 1982.La population rurale est plus
jeune que la population urbaine : 34.8% contre 29.1% en 2004, alors qu’on 1994,
cette proportion était de 44.3% contre 32.9%. La baisse de la population des jeunes
en milieu urbain qui s’est nettement accentuée est due à la baisse de la fécondité
notamment.
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De leur côté, les personnes âgées ont vu leur poids légèrement augmenter, passant
de 5% en 1982 à 6% à 1994 et à 7.2% en 2004.
Tableau 3:
Structure en pourcentage de la population de la province de Kénitra par grands groupes
d’ages et milieu de résidence (1982-1994 – 2004)
Groupes
d’âges
1982
1994
2004
Urbain
Rural
Urbain
Rural
Urbain
Rural
00-14
38.3
45.0
32.5
45.0
29.1
34.8
15-59
56.6
49.9
61.2
49.9
63.3
58.1
60+&
5.1
5.1
6.3
5.1
7.6
6.9
100.0
100.0
100.0
100.0
100
100
Total
Graphe 3: Structure de population par grands groupes d'ages et milieu de
résidence
70
60
56,6
50
40 38,3
30
20
10
5,1
0
Urbain
61,9
58,1
63,3
61,2
49,9
45
49,9
45
32,5
34,8
29,1
0 à 14 ans
15 à 59ans
5,1
Rural
1982
6,3
Urbain
5,1
Rural
1994
7,6
Urbain
60 ans et plus
Rural
2004
B – LES DETERMINANTS DE L’ACCROISSEMENT DEMOGRAPHIQUE
La nuptialité
On entend par « nuptialité » le phénomène des unions et mariages de façon légitime
entre les individus de sexe différent. Le tableau suivant retrace l’évolution de l’état
matrimonial de la population âgée de 15 ans et plus de la région aux recensements de
1982, 1994 et 2004 (les deux sexes).
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Tableau 4 : Evolution de l’état matrimonial de la population
Etat
1982
Matrimonial Masculin
1994
2004
Féminin
Masculin
Féminin
Masculin
Féminin
Célibataires
37.6
23.8
44.4
30.5
45.7
33.3
Marié (é)
59.8
60.9
53.8
56.3
52.7
53.9
Veufs
(veuves)
1.0
11.0
0.8
9.8
0.8
3.3
Divorcé(e)
1.6
4.4
1.0
3.4
0.8
9.6
Total
100
100
100
100
100
100
Graphe 4: Evolution de l'état matrimonial de la population
70
60
50
Célibataires
40
Marié (es)
30
Veufs (veuves)
20
Divorcé (e)s
10
0
Masculin
Féminin
1982
Masculin
Féminin
1994
Masculin
Féminin
2004
Il ressort de ce tableau que la population féminine célibataire de la région est
composée de 23.8% au recensement de 1982, de 30.5% à celui de 1994 et de 33.3%
à celui de 2004, d’où l’ampleur du célibat féminin d’un recensement à l’autre.
Par contre, la population féminine mariée a régressé passant de 60.9% en 1982 à
56.3% à 1994 et à 53.9% en 2004.
Par comparaison entre les deux sexes, il apparaît clairement que le célibat des
hommes domine largement celui des femmes.
Par milieu de résidence, le phénomène du célibat touche plus la population urbaine
que la population rurale à cause des changements ayant affecté les villes plus que les
campagnes, en raison notamment de la scolarisation et de l’emploi.
De son côté, le veuvage affecte plus la population féminine que celle masculine avec
un taux un peu plus fort en milieu citadin qu’en milieu rural.
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CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
Pour la tranche d’âge de 25 – 29 ans, le célibat concerne, selon le recensement de
2004, les pourcentages suivants : 73% d’hommes et 40.6 de femmes en milieu urbain
contre 54.7% et 33.2% en milieu rural.
L’âge au premier mariage
L’analyse des données fournies par les trois derniers recensements montre que l’âge
moyen au premier mariage en milieu urbain est supérieur à celui du milieu rural, et
qu’il est plus élevé pour les hommes que pour les femmes comme le montre le tableau
suivant :
Tableau 5: Age moyen au premier mariage par sexe et milieu de résidence (selon trois
recensements de 1982, de 1994 et 2004)
Sexe
1982
Urbain
1994
Rural
Urbain
2004
Rural
Urbain
Rural
Masculin
28.5
24.1
31.0
27.0
31.9
28.8
Féminin
23.9
20.3
26.1
22.9
26.4
24.6
Graphe 5 :Age m oyen au prem ier m ariage par sexe et m ilieu de
résidence selon trois recensem ent de 1982 ,1994 et 2004
35
30
25
20
15
10
5
0
Masculin
Féminin
Urbain
Rural
1982
Urbain
Rural
1994
Urbain
Rural
2004
Entre les trois derniers recensements, l’âge au premier mariage des citadins a connu
une augmentation plus forte en comparaison avec l’âge au premier mariage des filles
en milieu rural : 28.5 en 1982, 31 en 1994 et 32 en 2004, contre respectivement 24,
26 et 26,5.
La même évolution a également caractérisé le milieu rural étant donné que les
garçons se mariaient à 24 ans en 1982, à 27 ans en 1994 et à presque 29 ans en
2004. Les filles en milieu rural n’ont pas échappé de leur côté à cette évolution : 20
ans en 1982, 23ans en 1994 et 24 ans et demi en 2004.
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Qu’en est –il de ce phénomène dans chaque province de la région ?
Qu’il s’agisse du milieu urbain ou du milieu rural, on se marie de plus en plus
tardivement. Ce phénomène touche les deux sexes quelle que soit la province, et
trouve en partie son explication dans la prolongation de la scolarisation, les
contraintes de l’emploi et du logement, etc.
La province de Sidi Kacem a enregistré l’augmentation la plus importante de l’âge
moyen au premier mariage, même si l’on considère chaque milieu séparément étant
donné que l’âge moyen au premier mariage des citadins de Sidi Kacem est passé de
28.3 en 1982, à 31 ans en 1994 et à 32 ans en 2004.
Pour le milieu rural de la province de Sidi Kacem, l’âge moyen au premier mariage des
hommes est passé de 24 ans en 1982 à 27 ans en 1994 et à plus de 29 ans en 2004.
Le même sort a frappé également les femmes rurales : 20 ans et demi en 1982, 23
ans et demi en 1994 et plus de 25 ans en 2004.
Tableau 6 : Age moyen au premier mariage par province de la région1982 – 1994 et 2004.
RG P H de 1994
Urbain
Rural
Masculin
Féminin
Masculin
Féminin
Kénitra
28.9
23.9
24.4
19.9
Sidi Kacem
28.3
23.0
24.1
20.6
RG PH de 1994
Urbain
Rural
Masculin
Féminin
Masculin
Féminin
Kénitra
30.9
26.3
26.6
22.4
Sidi Kacem
31.1
25.9
27.6
23.4
RG PH de 2004
Urbain
Rural
Masculin
Féminin
Masculin
Féminin
Kénitra
32.0
26.6
28.5
24.4
Sidi Kacem
31.9
26.2
29.3
25.3
La fécondité
Constituant la principale composante de la dynamique démographique, la fécondité et
la natalité sont des facteurs de l’accroissement naturel de la population.
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L’évolution des taux de fécondité par groupes d’âges et de l’indice synthétique de
fécondité (ISF) selon le milieu de résidence entre 1982, 1994 et 2004 révèle une
régression de la fécondité plus importante en milieu urbain qu’en milieu rural étant
donné qu’elle est passée de 4.6% en 1982 à 2.6% en 1994 et à 2.1% en 2004.
Tableau 7: Evolution des taux de fécondité (en%) par groupes d’âges et de l’indice
synthétique de fécondité de la région
Graphe 7: Evolution des taux de fécondité
300
250
1982 Rural
200
1982 Urbain
Rural
150 groupes d’âges, on remarque que les taux de fécondité des1994
Par
femmes
1994 Urbain
100
2004 Rural
50
2004 Urbain
0
15 – 19
20 – 24
25 – 29
30 – 34
35 – 39
40 – 44
45 – 49
Graphe 8 : Indice synthétique de fécondité par province
20
15
Région
Sidi Kacem
C5 – L’EVOLUTION DES STRUCTURES DES MENAGESKénitra
10
0
Urbain
Rural
Urbain
L’évolution des ménages
1982
Rural
1994
Urbain
Rural
2004
C. EVOLUTION DES STRUCTURES DES MENAGES
Un ménage peut être composé d’une ou de plusieurs personnes. Celles-ci peuvent
mettre leurs revenus en commun et avoir un budget unique. Les ménages occupent
généralement en totalité ou en partie une unité d’habitation ou plusieurs unités.
Durant la période 1982-2004, le nombre de ménages dans la région est passé de
197297 en 1982 à 258768 en 1994 et à 325456 ménages en 2004.
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Tableau 9 : Population et ménages de la région - recensements de 1982, 1994 et 2004
Ensemble région
Population
Ménages
1982
1230094
197297
1994
1625082
258768
2004
1859540
325456
MILIEU URBAIN
1982
413083
73743
1994
624145
115308
2004
780971
158747
MILIEU RURAL
1982
817011
123554
1994
1000937
143460
2004
1078569
158747
Graphe 9: Population et ménages
2000000
Ensemble région
1500000
Milieu urbain
1000000
Milieu rural
1982
1994
Ménages
Population
Ménages
Population
Ménages
0
Population
500000
2004
Les ménages par province
L’augmentation du nombre de ménages dans l’espace provincial n’a pas été identique
d’une province à l’autre. C’est ainsi que le nombre de ménages de la province de
Kénitra est passé de 113016 en 1982 à 155163 en 1994 et à 203 959 ménages en
2004.
Dans la province de Sidi Kacem, le nombre de ménages est passé de 84281 en
1982 à 103605 en 1994 et à 121497 ménages en 2004.
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Graphe10 : Ménage de la région par province et milieu de résidence
700000
600000
500000
400000
Kénitra
300000
Sidi kacem
200000
100000
0
Urbain
Rural
Urbain
1982
Rural
Urbain
1994
Rural
2004
L’évolution de la taille moyenne des ménages
La taille moyenne des ménages se définit comme étant le nombre moyen des
personnes par ménage. En l’absence du dépouillement des résultats du recensement
de 2004 relatif à cette question, nous allons nous contenter de certaines projections
« officielles » établies par le centre d’études et de recherches démographiques
(CERED).
Il semblerait que la taille moyenne des ménages au niveau de l’ensemble de la région
diminuerait de 0.5 point passant de 6.2 personnes par ménage en 1994 à près de 5.7
personnes en 2004. Cette diminution serait le résultat de la baisse du nombre
d’enfants par ménage qui passerait de 2.5 enfants par ménage en 1994 à 1.8 en 2004.
En revanche, le nombre d’adultes augmenterait de 0.8.
Par milieu de résidence, cette évolution ne serait pas la même car les projections
établissent que la taille moyenne des ménages passerait de 7 personnes en 1994 à
7.2 en 2004. Cette hausse de 0.2 point trouverait son explication dans la hausse du
nombre d’adultes par ménage de 0.6 point et d’une diminution du nombre d’enfants
par ménage de 0.5 point, alors qu’en milieu urbain cette variable connaîtrait une
diminution de 0.8 point entre 1994 et 2004 qui s’expliquerait par une baisse du
nombre d’enfants par ménage à cause de la diminution de la fécondité.
Tableau 11: Evolution de la taille moyenne des ménages de la région par milieu de
résidence (1994-2004)
Milieu de résidence
1994
2004
Milieu urbain
5.3
4.5
Milieu rural
7.0
7.2
Total de la région
6.2
5.7
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Graphe11 : Evoultion de la taille moyenne des menages de la région par milieu
de résidence
8
7
6
5
4
3
2
1
0
Milieu urbain
Milieu rural
1994
2004
Tableau 12 : Composante de la taille moyenne des ménages de la région
Graphe 12: La taille moyenne des ménages de la région
8
7
6
5
4
3
2
1
0
Taille moyenne
1994
Taille moyenne
2004
La région
L’urbain de la Le rural de la
région
région
Les projections font ressortir qu’on devrait assister entre 1994 et 2004 à une
diminution de la taille moyenne des ménages au niveau de chaque province. C’est
ainsi que la province de Kénitra verrait la taille moyenne des ménages passer de 6.3
en 1994 à 5.7 en 2004, soit une diminution de 0.6 point. Il en serait de même pour la
province de Sidi Kacem qui verrait passer également la taille moyenne des ménages à
0.6 point.
D. ANALPHABETISATION ET SCOLARISATION
Selon le recensement de 2004, le taux d’analphabétisme dans la région est de l’ordre
de 47.8%, la part de la population urbaine représente 30.1% et celle de la population
rurale 61.0%. L’élément féminin s’accapare la part du lion avec 40.7% en milieu
urbain et 76.0% en milieu rural.
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Les chiffres donnés par le recensement de 1994 révèlent que le taux d’analphabétisme
dans la région s’élevait à 58%, que la part du milieu urbain était de 36% contre 73%
en milieu rural, que la part du sexe masculin était de 44% contre 72% pour celle du
sexe féminin. Par contre, le recensement de 2004 établit que l’analphabétisme dans la
province de Kénitra représente 46.6% dont 29.3% pour le milieu urbain et 64.0%
pour le milieu rural.
La part de l’élément féminin est importante : 58.6% dont 39.6% en milieu urbain et
78.4% en milieu rural contre 34.5% pour l’élément masculin dont 18.5% en milieu
urbain et 50% en milieu rural.
Graphe14 :Taux d'Alphabétisme de la population agée de 10ans et plus dans
la région et ses provinces par le milieu de résidence et le sexe (2004)
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Masculin
Féminin
Urbain
Rural
Kénitra
Urbain
Rural
Sidi kacem
Urbain
Rural
Région
Le phénomène de l’analphabétisme est fortement lié à l’âge car il s’accentue au fur et
à mesure que l’âge avance : il est réduit au niveau des groupes d’âges jeunes, tout
particulièrement en milieu urbain, et élevé au niveau des groupes d’âges avancés.
Graphe 15 :Taux d'alphabétism e de la population par ptovince selon les
grands groupes d'ages et le m ilieu de résidence
100
80
Kénitra Urbain
60
Kénitra Rural
40
Sidi Kacem Urbain
Sidi Kacem Rural
20
0
10 à 14
15 à 24
25 à 34
35 à 49
50 et plus
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18
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Alors qu’elle enregistrait un taux élevé d’analphabétisme lors du recensement de 1994
la classant parmi les dix dernières provinces au niveau national, la province de Sidi
Kacem a fait une avancée remarquable en matière d’alphabétisme puisque son milieu
rural a nettement devancé celui de la province de Kenitra.
La scolarisation
Au niveau de l’ensemble de la région, la ventilation de la population scolarisée âgée de
10 ans et plus se présente ainsi : 47.4 % pour les sans niveau contre 42.7% au
niveau national ; 3% pour le préscolaire contre 2.7% au niveau national pour le
primaire,26.8% contre au niveau national ; 12.5% pour le collégial contre 14.0% au
niveau national ;7.3% pour le secondaire contre 8.7% au niveau national et 3.7%
pour le supérieur contre 5.0% au niveau national.
Tableau 16: Population scolarisée âgée de 10 ans et plus selon le niveau d’étude, le
milieu de résidence, la région et le pays
Niveau d’étude
Urbain
Rural
ensemble
Région
Maroc
Région
Maroc
Région
Maroc
Sans niveau
30.1
29.5
60.5
59.8
47.4
42.7
Préscolaire
2.1
2.3
3.6
3.3
3.0
2.7
Primaire
28.8
28.0
24.2
25.3
26.1
26.8
Collégial
18.4
18.8
8.1
7.9
12.5
14.0
Secondaire
13.5
13.4
2.6
2.6
7.3
8.7
Supérieur
7.3
8.0
1.0
1.1
3.7
5.0
100.00
100.0
100.0
100.0
100.0
100.0
Total
Source : R.G.P.H. 2004
Graphe 16:Population scolarisée âgée de 10 ans et plus selon le niveau d’étude, le m ilieu
de résidence, la région et le pays
70
60
50
Urbain Région
40
Urbain Maroc
30
Rural Région
20
Rural Maroc
10
0
Sans niveau
Préscolaire
Primaire
Collégial
Secondaire
Supérieur
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19
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Au Maroc, le préscolaire comprend les écoles coraniques ou « msids » et les écoles
préscolaires modernes (garderies, jardins d’enfants et écoles maternelles) qui
dépendent essentiellement du privé. Ce secteur concerne les enfants âgés de 3 à 6
ans et parfois même de deux ans.
Tableau 17 : Population scolarisée âgée de 10 ans et plus selon le niveau d’étude
par province et par milieu de résidence.
Niveau
d’étude
Urbain
Rural
ensemble
Kénitra S.Kacem Kénitra S.Kacem Kénitra S.Kacem
Sans
niveau
29.3
32.1
63.6
56.8
46.4
49.2
Préscolaire
2.0
2.4
3.5
3.7
2.7
3.3
Primaire
28.7
28.9
22.3
26.4
25.5
27.1
Collégial
18.7
17.4
7.4
9.0
13.1
11.6
Secondaire
13.7
12.7
2.3
3.0
8.1
6.0
Supérieur
7.5
6.5
0.9
1.1
4.2
2.8
100.0
100.0
100.0
100.0
100.0
100.0
Total
Source : R.G.P.H. 2004
On remarque une nette avancée de la province de Sidi Kacem en matière de
scolarisation dépassant même la province de Kénitra, et ce dans les deux milieux de
résidence.
Conclusion :
Toutes les données sociales précitées permettront d’identifier la population à cibler
pour la création de la ville nouvelle (strates sociales, pyramide d’âges, niveau
intellectuel, état patrimonial…) et de mesurer par la même occasion les besoins de la
population en matière de déplacement, de cohabitation et d’agrément.
La connaissance des us et coutumes n’est pas à négliger. Pour toute intervention dans
la région, il faudrait recadrer les pratiques sociales et anticiper sur leurs évolutions
pour définir un programme de la ville nouvelle adapté au contexte social régional.
La combinaison des différentes données du RGPH identifiera exactement les pistes à
entreprendre pour créer une ville nouvelle pour les autochtones qui sont les plus
concernés par cet aménagement de grande envergure même si cette dernière peut
accueillir les migrants des autres régions du pays par un rayonnement extra régional
indéniable.
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20
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E - L’ACTIVITE ECONOMIQUE
Au niveau de la région du Gharb Chrarda Béni-Hssen, la répartition de la
population active montre un grand écart entre l’homme et la femme : 76.7% contre
23.3%. Par milieu de résidence, l’élément féminin n’occupe que 26.2 en milieu urbain
contre 73.8% pour l’élément masculin et 21.3% en milieu rural contre 76.7%.
Tableau 18: Taux d’activité de la population de la région selon le milieu de résidence
et le sexe (%)
Graphe 18:Taux d’activité de la population de la région selon le m ilieu de résidence et
le sexe (%).
60
50
40
Urbain
30
Rural
20
10
0
Masculin
Féminin
La province de Sidi Kacem se distingue par un faible taux d’activité de la population
féminine dans les deux milieux de résidence : à peine 13.6% en milieu rural et 14.5%
en milieu urbain.
Source : R.G.P.H. 2004
Graphe 19: Taux d’activité de la population de la région selon le groupe
quinquennal d’âge et le sexe (%)
100
90
15 – 19 ans
80
20 – 24 ans
70
25 – 29 ans
60
30 – 34 ans
50
35 – 39 ans
40
40 – 44 ans
30
45 – 49 ans
50 – 54 ans
20
55 – 59 ans
10
60 ans et plus
0
Masculin
Féminin
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ETUDE POUR LA CREATION D’UNE VILLE NOUVELLE SUR LE LITTORAL DE LA REGION DU GHARB-CHRARDA-BENI HSSEN
21
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
Conclusion :
Il apparaît aisément que l’écart est énorme entre le taux d’activité de l’élément
masculin et celui de l’élément féminin le dépassant parfois de 4 fois plus. Cet écart se
creuse davantage au niveau de la province de Sidi Kacem.
Dans l’étude en question, l’activité enregistrée dénote que l’élément féminin doit être
pris en considération dans le développement de la région par l’introduction d’activités
qui s’adaptent aux conditions de la femme lui permettant ainsi de contribuer à la
dynamique économique de la région tout en faisant évoluer le niveau de vie de son
ménage.
Dans la même logique, pour parer à l’analphabétisme, le secteur de la formation doit
être développé pour faire prévaloir le niveau intellectuel de la population régionale qui
généralement se limite aux études secondaires.
Ceci étant, pour la création de la ville nouvelle, il faudrait introduire des activités
génératrices d’emploi pour fixer la population et parer à la pauvreté qui sévit
notamment dans le milieu rural de la région.
F - LE TYPE ET LE STATUT D’OCCUPATION DU LOGEMENT
1-Le type de logement :
D’une façon générale au niveau de toute la région et plus particulièrement en milieu
urbain, le type de logement dominant est la « maison marocaine moderne » avec
68.1% de ménages suivi de la « maison sommaire ou bidonville » avec 12.6% de
ménages.
Tableau 21: répartition des ménages de la région selon le type de logement occupé
et le milieu de résidence
Type de logement
Urbain
Rural
Ensemble
Villa, niveau de villa
4.3
0.2
2.2
Appartement
5.4
-
2.7
Maison marocaine traditionnelle
4.7
5.0
4.8
Maison marocaine moderne
68.1
16.9
41.8
Maison sommaire ou bidonville
12.6
4.7
8.6
Habitation de type rural
1.8
71.3
37.4
Autres
3.1
1.9
2.5
Source : R.G.P.H. 2004
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22
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Graphe 21 :répartition des ménages de la région selon le type de logement occupé et le
milieu de résidence
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Urbain
l
ra
ru
p e ...
ty
b
s
de
ou
tr e
n
r e ...
Au atio
ai
o
tt
m
m
bi
m
Ha
so
ne
...
ai
n
di
so
oc
tra
ai
ar
M
ne
m
ai
n
oc
so
ai
ar
M
m
n
t
so
lla
ai
en
M
m e vi
rte
d
pa au
Ap ive
,n
l la
Vi
Rural
En comparaison avec le recensement général de la population et de l’habitat de 1994,
la « maison marocaine moderne » n’occupe que 60.8% en milieu urbain et 13.9% en
milieu rural contre un pourcentage plus fort pour l’habitat sommaire ou bidonville :
17.3% en milieu urbain et 13% en milieu rural.
Par province, la maison marocaine moderne était occupée en 2004 par 73.0% en
milieu urbain dans la province de Sidi Kacem et 66.3% dans la province de Kénitra.
En milieu rural, 71.3% des ménages de la région occupent des logements dits de
« type rural » contre 68.5% en 1994. Au niveau des provinces, la province de Sidi
Kacem avec ses 80.8% se distingue par la proportion la plus élevée, dépassant
largement la moyenne de la région de près de 10 points, alors que dans la province de
Kénitra, ce type d’habitat n’atteint pas 63%.
2-Le statut d’occupation du logement :
Dans la région, 56% des ménages urbains occupant leur logement, en 2004, en tant
que propriétaires et prés de 6 % en tant qu’accédant à la propriété contre 23.7% en
tant que locataires. En milieu rural, la proportion des propriétaires atteint 87.5%.
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23
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Tableau 22: Répartition des ménages de la région selon le statut d’occupation
Type de logement
Urbain
Rural
Ensemble
Propriétaire ou copropriétaire
56.0
87.5
72.2
Accédant à la propriété
5.9
1.9
3.9
Locataire
23.7
0.5
11.8
Logement de fonction
2.5
1.4
1.9
Logé gratuitement
7.3
4.2
5.7
Autres
2.6
2.4
2.5
Non déclaré
2.0
2.1
2.0
Source : R.G.P.H. 2004
Par rapport à l’ensemble de la région, le milieu urbain de la province de Kénitra
enregistre une proportion inférieure de propriétaires de plus de 2 points (53.9 contre
56.0).
Graphe 22:Répartition des m énages de la région selon le statut d’occupation
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Urbain
Rural
n
No
r
la
c
dé
s
é
t
en
t
nc
rié
té
n
io
rié
op
pr
op
pr
co
fo
m
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la
ou
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u
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en
gr
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gé
t
Au
Lo
m
ge
ire
tà
re
ai
an
ta
ca
Lo
Lo
éd
t
ié
pr
c
Ac
o
Pr
...
Pour les deux milieux, la proportion des propriétaires est supérieure de près de 9
points par rapport à l’ensemble de la région (81.1 contre 72.2).
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24
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3- L’occupation des logements :
En milieu urbain de la région, on enregistre une forte concentration des ménages au
niveau des logements composés de deux et trois pièces, respectivement 27.9 % et
30.9% faisant un total de 58.8%.
En milieu urbain provincial, les ménages occupant les 2 ou 3 pièces atteignent 58%
(27.7 et 30.3) dans la province de Kénitra et 60.8% (28.4 et 32.4) dans la province
de Sidi Kacem. Dans les deux provinces, la proportion des ménages urbains occupant
une seule pièce est sensiblement la même : 11.9% à Sidi Kacem et 11.4% à Kénitra.
Tableau 23: Répartition des ménages de la région selon le nombre de pièces
habitées et le milieu de résidence
Nombre de pièces
Urbain
Rural
Ensemble
1 pièce
11.6
11.6
11.6
2 pièces
27.9
26.9
27.4
3 pièces
30.9
27.1
29.0
4 pièces
13.7
18.9
16.4
5 pièces
5.5
8.0
6.8
6 pièces
4.8
3.6
4.2
7 pièces
1.6
1.2
1.4
8 pièces et plus
2.0
1.3
1.6
Non déclaré
2.3
1.3
1.8
Source : R.G.P.H. 2004
Graphe 22: Répartition des m énages de la région selon le nom bre de pièces habitées et le
m ilieu de résidence
35
30
25
20
15
Urbain
Rural
10
5
0
1 pièce
3
5
pièces
4- L’ancienneté pièces
du logement
:
7
pièces
Non
déclaré
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25
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4. L’ancienneté du logement
Au niveau de l’ensemble de la région, 55.5% des ménages occupent des logements qui
ont moins de 20 ans d’âge : 26.3% des ménages occupent des logements qui ont
moins de 10 ans et 29.2% des logements qui ont entre 10 à moins de 20 ans d’âge.
Par contre, les logements dont l’âge varie entre 20 à moins de 50 ans sont occupés par
32.8 % des ménages.
Dans la province de Kénitra 28.7% des ménages occupent des logements qui ont
moins de 10 ans d’âge contre seulement 19.7% dans la province de Sidi Kacem, alors
que la proportion de logements dont l’âge varie de 20 à moins de 50 ans dans cette
province est occupée par 37% de ménages contre 31.3% dans la province de Kénitra.
Tableau 24: Répartition des ménages urbains selon l’ancienneté du logement dans
le logement
Age du logement
En pourcentage
Moins de 10 ans
26.3
De 10 à moins de 20 ans
29.2
De 20 à moins de 50 ans
32.8
Plus de 50 ans
11.7
Total
100.0
Source : R.G.P.H. 2004
5- les éléments de confort dans le logement:
Graphe 25 :Ménages de la région selon les équipements de base de leur
logement par milieu de résidence
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Urbain
Rural
Cuisine
W.C
Bain
Bain local
moderne ou
douche
Eau
courante
Electricité
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26
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Au niveau de la région du Gharb-Chrarda-Beni Hssen, 78.3% des ménages urbains
occupent un logement relié à un réseau d’eau contre 10.4% pour les ménages ruraux.
Il est à signaler également que 79.2% des ménages urbains, contre 56.7% des
ménages ruraux occupent un logement pourvu d’électricité.
Au niveau des provinces le milieu urbain de la province de Sidi Kacem est mieux
desservi en eau courante et en électricité que celui de la province de Kénitra ,
respectivement : 89.8% et 88.4% contre 74.1% et 75.8%.
Equipement
Urbain
Rural
Ensemble
Cuisine
89.4
81.4
85.3
W.C
95.2
63.3
78.8
Bain moderne ou douche
40.8
3.7
21.8
Bain local
4.8
45.3
25.5
Eau courante
78.3
10.4
43.5
Electricité
79.2
56.7
67.7
Source : R.G.P.H. 2004
Conclusion :
L’habitat est une composante essentielle sur laquelle doit reposer l’étude. L’analyse a
permis de dégager les programmes et les équipements les plus courant dans les
unités d’habitat, mais ceci n’indique en rien quand aux degré de la satisfaction des
ménages au niveau de l’appropriation des espaces habités.
Les tableaux précités indiquent les critères répondant à un besoin minimum des
usagers au niveau urbain et à la non satisfaction du seuil minimal d’habitabilité au
milieu rural dans la mesure où les habitants vivent une situation précaire.
Par ailleurs, il est à noter que dans la majorité des habitations en milieu rural, des
désordres structurels affectant les constructions se manifestent clairement autour des
Merjas et sur les sols humides. Ceci peut être liée à une mauvaise évaluation
qualitative et quantitative des critères de l’implantation, des différents éléments
constituant la structure principale au niveau de la qualité et de la quantité des
matériaux de construction ainsi que de la qualité et de la mise en œuvre. A cela
s’accompagne les formes pathologiques possibles qui sont dues essentiellement au
manque d’entretien qui cause une nuisance directe sur le logement tels que les
fissures, les désordres structurels et les problèmes d’étanchéité et d’humidité pouvant
conduire à des risques d’effondrement de la structure du logement.
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27
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La ville nouvelle peut répondre fortement à certaines préoccupations énoncées par
l’introduction de nouveaux matériaux de construction et de procédés de mise en
œuvre dans des programmes adaptés au contexte socio-économique.
LES ATOUTS ECONOMIQUES
Bénéficiant de grandes et diverses potentialités, la région contribue de manière
appréciable au développement du pays grâce au dynamisme de ses secteurs
productifs tels que l’agriculture, l’industrie, le tourisme …
A – L’AGRICULTURE, LES FORETS ET LA PECHE:
1. L’AGRICULTURE
La région occupe une position géographique stratégique caractérisée par sa proximité
de l’Europe et des grands centres de consommation (Rabat, Casablanca…). Elle
constitue également un réservoir de main-d’œuvre qualifiée, et bénéficie d’un
encadrement technique des agricultures de haut niveau, et d’une importante
infrastructure routière et ferroviaire permettant d’assurer en toute quiétude le
transport des produits agricoles.
La région bénéficie également de ressources hydriques importantes puisqu’elle dispose,
à peu près, du tiers des réserves hydrauliques au Maroc constituées de la nappe
phréatique de Sidi Taïbi, des eaux de surface (oued Sebou et ses affluents), des
barrages et des précipitations pluviométriques.
 Les structures foncières
Selon le statut juridique, les terres Melk occupent 53,2% suivies des terres collectives
avec 26,4% et les terres du domaine avec 11,6%. Quant aux autres statuts, ils
occupent 8,8% de la surface agricole utile (Habous et réforme agraire).
Source : Annuaire statistique du Maroc 2004
Statut
Kénitra
Sidi Kacem
Région
Terres Melk
125 614
181 194
306 808
Terres collectives
92 441
59 884
152 325
696
6 516
7 212
Terres du domaine
55 405
11 781
67 186
Réforme agraire
21 081
21 833
42 914
Total SAU
295 237
281 208
576 445
Terres Habous
SAU pays
8 732 200
Source : DPA, ORMVAG et ORMVAL + Annuaire statistique du Maroc 2003.
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28
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Entre 1996 et 2002, la superficie irriguée s’est réduite d’environ 21500 ha.
Selon l’annuaire statistique du Maroc de 2004, les principales productions agricoles se
ventilent de la façon suivante.
Production (en 1000 qx)
Région
Maroc
Part (en%)
7154,6
79593,9
9
Légumineuses
370
2321,4
16
Oléagineuses
839,2
1117,4
75
12801,3
43272,9
30
Céréales
Cultures industrielles
Surface agricole utile (en ha) selon le statut juridique et les provinces en 2002
 Les cultures industrielles
Les cultures industrielles de la région dont la superficie a atteint 30360 ha, en
2001/2002, se sont appropriées 39% de la superficie nationale réservée à ce type de
culture. Leur production a été estimée à 14 millions de qx, soit 36% de la production
nationale.
Par province, la superficie ainsi que la production des cultures industrielles sont
presque similaires dans les deux provinces: Kénitra et Sidi Kacem. La région participe
avec 72% et 29% respectivement aux superficies nationales de la canne à sucre et de
la betterave sucrière.
La production de ces deux cultures s’élève respectivement à 6 550 400 qx, soit 69%
de la production nationale et à 7 596 800 qx, soit 25% de la production de la
betterave du pays.
On signale que la totalité des plantes sucrières sont traitées dans les unités de
transformation implantées dans la région. L’importance de ces deux cultures sucrières
est justifiée encore plus par le rendement qui enregistre des taux plus élevés par
rapport aux autres cultures industrielles 524,0 qx/ha pour la canne à sucre et 436,6
pour la betterave à sucre.
Aussi, signalons-nous que la culture du coton est produite exclusivement dans la
région du Gharb-Chrarda-Béni Hssen et ce depuis la campagne 2000/2001.
 Les cultures oléagineuses
La production des oléagineuses occupe une superficie de 47200 hectares (8,2% de la
SAU), représentant, ainsi 67,2% de la superficie totale du pays consacrée à ces
cultures. Elle est estimée au niveau de la région à 441200 qx, soit 60% de la
production nationale.
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29
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
Comparées à la campagne agricole 95/96, la superficie et la production des cultures
oléagineuses ont baissé de plus de la moitié en 2001/2002. Par type de cultures, la
production régionale du tournesol s’accapare 75% de la production nationale contre
48% pour l’arachide. Toutefois, le rendement de l’arachide est meilleur que celui du
tournesol : 16,4% qx/ha contre 13,3% qx/ha.
 Les cultures maraîchères
La superficie réservée aux cultures maraîchères lors de la campagne agricole
2001/2002, a atteint 35800 ha, soit 15,4% de la superficie nationale. Quant à la
production, elle représente 18%, soit à peu près 10 millions de qx. Signalons à ce
sujet que le rendement au niveau régional est plus élevé que celui du national (279
qx/ha contre 236 qx/ha respectivement).
La comparaison avec la campagne agricole 95/96, montre que la superficie et la
production des cultures maraîchères ont connu une hausse considérable en 2001/2002
et qui a atteint respectivement 147% et 151%.
Les cultures sous serres ne cessent de se développer depuis une vingtaine d’années,
parallèlement aux cultures traditionnelles. Elles concernent des spéculations agricoles
très variées telles que la banane, la fraise, le melon, le kiwi, le cornichon, le
concombre, la tomate, le poivron, les cacahuètes (arachide)..
Liée à l’agro-industrie, cette agriculture profite d’une infrastructure en irrigation
moderne dont les retombées sur la productivité situent la région parmi les plus riches
du pays. Cette richesse agricole est à l’origine des relations entretenues tant avec le
reste du Royaume qu’avec l’étranger importateur des légumineuses, des primeurs et
des produits agro-alimentaires.
 L’arboriculture fruitière
S’étalant sur une superficie de 64800 ha en 2001/2002, les plantations fruitières ont
réalisé une production de 4,819 millions qx au cours de la campagne 2001/2002. Par
type de plantations, nous constatons que la production régionale des agrumes
constitue le tiers de la production nationale. Le poids de la production des bananiers
est également important et il est l’ordre de 29% au niveau national. Selon les
provinces, Kénitra réalise 57% de la production des plantations fruitières même si elle
n’occupe que 25% de la superficie de l’arboriculture fruitière
 La production animale
L’élevage a toujours constitué une activité économique importante dans la région du
Gharb-Chrarda-Béni Hssen aussi bien par l’effectif considérable du cheptel que par les
variétés dont dispose la région.
L’effectif des bovins a atteint en 2002, 363700 têtes (14,3% par rapport au national)
dont 38% sont de race pure, 36% de race locale et 26% de race croisée. Les ovins
sont au nombre de 1 194 300 têtes représentant ainsi 8% de l’effectif national. Quant
aux caprins, ils sont au nombre, de 26 700 têtes. Leur contribution au niveau national
est faible, soit environ 0 ,5%. Enfin, les équidés constituent près de 7% de l’effectif
national.
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30
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
L’évolution de l’effectif du cheptel durant les années 1996-2002 fait apparaître une
augmentation globale des bovins de 142 380 têtes, soit une hausse de 64%.
Les ovins ont enregistré également, une amélioration globale d’environ 43% par
rapport à l’année 1996. Par contre l’effectif des caprins n’a augmenté que de 9%.
Quant à l’effectif des équidés, il n’a pratiquement pas changé.
 La production de viande rouge
La production de viande rouge dans la région du Gharb-Chrarda provient
essentiellement des bovins, des ovins, et des caprins. La quantité de viande contrôlée
par les services vétérinaires est estimée à 5978 tonnes, soit 3% de viande rouge
contrôlée au niveau national dont 77% de viande bovine et 20% de viande ovine.
 La production laitière
La production laitière procure aux éleveurs du cheptel une source non négligeable de
revenu. Sa commercialisation auprès des coopératives ou centres de collecte reste
importante pour les industriels de transformation du lait.
Au niveau de la région du Gharb, on compte 3403 producteurs dont 2320 se trouvent
à Kénitra. Les centres de collecte sont au nombre de 71, installés principalement dans
la province de Kénitra (les deux tiers à peu près). La quantité du lait collecté en 2002
est estimée à 33,2 millions de litres dont presque 78% est collectée à Kénitra
2 – LES FORETS
Le secteur forestier constitue l’une des richesses de la région. D’une part, il engendre
des recettes financières importantes suite à la vente du bois aux unités industrielles
spécialisées, et d’autre part, il offre la possibilité de faire du tourisme écologique.
En 2004, la superficie forestière de la région a été estimée à 124 289 hectares dont
36003 hectares de forêt naturelle et 88 486 hectares de forêt artificielle.
Il est à signaler que les forêts de la région disposent, à présent, des plans
d’aménagement du secteur sui seront mis à la disposition de tout acteur visant le
développement du secteur forestier.
3 – LA PÊCHE MARITIME
La région dispose d’un seul site de débarquement qui est le port de Mehdia situé dans
la province de Kénitra. La contribution de la pêche maritime au niveau national reste
très limitée et ne dépasse guère les 3071 tonnes en 2002, soit à peine 0,3% de la
production nationale.
La flotte dont dispose la région se composait en 2002 de 91 unités immatriculées, de
45 unités actives, de 21 unités étrangères et de 462 canots selon les sources de
l’Office National de la Pêche Maritime citées dans la monographie sur la région publiée
par le Haut Commissariat au Plan en Mars 2004. A cela, il faut ajouter 104 canots
exploités à My Bousselham.
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31
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
Les unités composant cette flotte sont constituées essentiellement des chalutiers, des
palangriers et des sardiniers. En 2002, le tonnage réalisé par cette flotte est estimé à
3071 tonnes, soit une valeur de 27 millions de dirhams.
Quant à la pêche hauturière, elle a atteint 730,4 tonnes, soit une valeur de 46 millions
de dirhams. Cette production représente, au niveau national, 1,3% en quantité et 2%
en valeur, alors que la façade maritime dispose pourtant de ressources importantes en
matière de pêche.
Tout au long de la côte se pratique une pêche artisanale et occasionnelle dont les
produits sont destinés à la consommation des douars avoisinant à cause de l’absence
de tout port ou de place pour la vente du poisson. L’idée d’un port prévu à Chlihat ne
semble pas prendre forme encore, bien que le besoin en soit manifeste depuis
longtemps.
Le programme de développement des infrastructures du port de Kénitra initialement
prévu par l’ODEP aurait pu permettre le renforcement du trafic global actuellement en
nette progression.
B- L’INDUSTRIE
Kénitra connaît une crise générale, l’emploi industriel régresse fortement. Les
possibilités agro-industrielles ne sont pas exploitées de manière optimale et la majorité
des produits du Gharb ne sont ni conditionnés, ni transformés à Kénitra, mais plutôt à
Meknès.
L’origine de la crise de l’emploi à Kénitra est imputable pour une large part à
l’industrie. Depuis 1994, l’industrie a perdu un quart des emplois industriels (5000),
les effectifs passant de 17900 à 12900. Cette désindustrialisation retentit évidemment
sur l’ensemble des autres activités, car la part de 5000 emplois industriels représente
un manque à gagner de 15 000 à 20.000 emplois induits, sans parler des
répercussions sur les autres activités formelles et informelles de la ville et de la
province.
Selon le recensement économique de 2001/2002, la province de Sidi Kacem comptait
2336 établissements industriels employant 6500 personnes.
Kénitra occupait juste après l’indépendance le second rang de ville industrielle du pays.
Actuellement, elle se trouve reléguée à la 11ème position à l’échelle nationale et
concentre la majorité des établissements de la province de l’ordre de 77%.
Elle concentre les industries agroalimentaires, les équipements de conditionnement et
de commercialisation des denrées agricoles comme les marchés de gros, les abattoirs
et marchés de détails.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ETUDE POUR LA CREATION D’UNE VILLE NOUVELLE SUR LE LITTORAL DE LA REGION DU GHARB-CHRARDA-BENI HSSEN
32
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
Conclusion:
Kénitra a dépassé le demi million d’habitants dans des constructions économiques très
défavorables car elle subit passivement la crise sociale du Gharb avec le risque de
rester le lieu de déversement et rétention des migrations du Gharb.
La forte croissance démographique de Kénitra traduit donc plus les difficultés sociales
de sa région que sa propre vitalité économique. Il s’agit pour l’essentiel d’une
croissance dérivée de la misère et dans des déséquilibres sociaux du Gharb, et qui se
traduit par la prolifération de l’habitat précaire.
Dans le rapport de première phase de l'étude du schéma d’organisation fonctionnelle
et d’aménagement de l’aire métropolitaine centrale Casablanca-Rabat, les rédacteurs
de ce rapport écrivent que « Kénitra pose un des problèmes sociaux les plus graves de
l’aire métropolitaine centrale » et qu’il est important qu’elle soit d’abord « La capitale
du Gharb, c’est-à-dire qu’elle soit capable d’impulser le développement de cette région
qui représente un potentiel agricole de tout premier plan, actuellement sous-utilisé
mais susceptible d'une forte croissance. »
Cette croissance se situe immanquablement du côté des industries agro-alimentaires
qui constituent la vocation la plus solide en relation avec la base productive du Gharb
et comme décrivent les rédacteurs du rapport précité « il y a là un problème majeur.
La question des industries agro-alimentaires est particulièrement stratégique, il s’agit
d’une énergie nationale qui renvoie à la politique agricole nationale ».
Dans ce sens, la ville nouvelle projetée a incontestablement un rôle clé à jouer dans le
dispositif agro-alimentaire et dans celui de mettre fin à la dégradation économique et
sociale de la ville de Kénitra.
Le schéma directeur urbain du littoral « SDAUL » en cours d’étude incite à :
 L’encouragement et le développement des cultures industrielles, et la
production alimentaire.
 La commercialisation des produits agricoles vers des unités agro- alimentaires
de la région.
 La desserte en équipements d’infrastructures et matériels roulants pour faciliter
le transfert des marchandises.
 L’organisation des unités dans des zones industrielles et leur éloignement du
littoral,
 L’implantation d’équipements frigorifiques à proximité des lieux de production et
des grandes exploitations.
 La desserte en outils et matériels de transport réfrigérés pour conserver la
qualité de la marchandise périssable comme les fraises.
Au sujet des zones industrielles, il convient de préciser que la réalisation de celles-ci
devrait relever d’une vaste opération d’aménagement. Ainsi, les principaux objectifs
que doivent remplir les zones industrielles sont les suivants :
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ETUDE POUR LA CREATION D’UNE VILLE NOUVELLE SUR LE LITTORAL DE LA REGION DU GHARB-CHRARDA-BENI HSSEN
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -

répondre à une demande de terrains industriels viabilisés et équipés,

décourager la spéculation foncière,

prévoir un développement équitable au niveau local, mais aussi national.
Il ne faut pas se lasser de souligner que le développement industriel est
incontestablement freiné et limité par la faiblesse des infrastructures d’accueil.
C- L’ARTISANAT
Le secteur de l’artisanat occupe une place importante dans le tissu économique et
social au niveau de la région : il emploie une main-d’œuvre importante, en plus de la
place privilégiée qu’il occupe dans l’espace culturel, et contribue efficacement dans
l’activité commerciale de la zone.
a) Les coopératives artisanales
En 2002, le nombre de coopératives dénombrées dans la région atteint 14
coopératives des artisans, soit environ2,7% du niveau national. Le nombre
d’adhérents composant ces coopératives est de 212 personnes, soit 1,5% de
l’ensemble des adhérents au Maroc.
b) Le financement du secteur
Au cours de l’année 2002, le nombre des demandes déposées par les artisans, en vue
de financer leurs projets, est de 255 dont 209 ont été satisfaites, soit 82% du total de
la région.
Les crédits demandés au niveau régional représentent 4,7% du montant national.
Quant aux crédits accordés, ils constituent seulement 3,5% des montants accordés
dans l’ensemble du pays.
c) L'activité artisanale
En 2002, le nombre de tapis estampillés produits, s’élève à 36435 avec une surface
de 96716 m2. L’ensemble de ces tapis est produit exclusivement au niveau de la
province de Kénitra. Le volume est important puisqu’il représente 24% de la
production nationale.
Dans l’ensemble, les produits artisanaux sont destinés à l’exportation. C’est ainsi que
la quantité produite en 2002 exportée par la région, s’élève à 6092 qx, soit 3% en
quantité par rapport au niveau national des exportations.
Beaucoup d’entraves empêchent l’évolution de ce secteur malgré les potentialités
importantes dont dispose la région en matière artisanale.
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34
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
D- LE TOURISME
Le Gharb offre de belles plages d’une grande beauté comme celles de Sidi Boughaba,
Mehdia, My Bousselham, Mers Leghnem, etc. Par ailleurs, la zone abrite les deux
zones humides les plus importantes du pays: Merja Zerga et le lac de Sidi Boughaba.
Malgré une richesse touristique considérable par la beauté du paysage naturel, le
secteur touristique dans la région connaît une léthargie sans aucune commune
mesure avec les ressources existantes tant en matière de plages qu’en matière de
sites historiques témoins de l’existence de civilisations anciennes.
Par ailleurs, la région dispose d’infrastructures de transport et d’hébergement
suffisantes pour assurer l’arrivée d’un grand nombre de touristes.
En matière d’hébergement, la région abrite 45 établissements hôteliers avec 954
chambres pour une capacité de 1494 lits. La part des hôtels non classés représente
87% de l’ensemble des établissements hôteliers.
LES VOCATIONS REGIONALES :
Le potentiel touristique de la région se trouve renforcé par un certain nombre de
projets et réalisations dans la zone Nord du Royaume, intéressant plusieurs secteurs :
industrie, tourisme balnéaire, tourisme rural,…etc.
Deux méga projets méritent d’être signalés, à savoir Tanger-Med et le Port Lixus.
A- LA DYNAMIQUE INTER REGIONALE :
LES GRANDS PROJETS
1 – TANGER MED
Ce projet est associé à un territoire de 500 km², et l’investissement public à lui seul
est évalué à 12 milliards de dirhams devant permettre à cette réalisation de stimuler
les exportations aussi bien à partir des zones franches que des autres pôles
économiques du pays en offrant aux opérateurs une chaîne logistique permanente.
2 – LE PORT DE LIXUS
Troisième site balnéaire du plan Azur, ce projet s’étend sur une superficie de 450 ha
et prévoit un investissement global de plus de 5 milliards de dirhams qui va permettre
à terme la création de 12000 lits dont d’ouverture du 1er hôtel du site Lixus est prévus
courant 2007.
La réalisation de ce projet piloté par la société d’aménagement SALIXUX regroupe
deux grands opérateurs, prévoit la réalisation d’un chiffre d’affaires annuel de deux
milliards de dirhams et la création de 3800 emplois directs et 1900 autres emplois
indirects.
Ces projets et bien d’autres encore vont transformer les données économiques de la
région, ce qui ne manquera pas d’avoir des retombées bénéfiques sur la future ville
nouvelle.
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35
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
Il convient de préciser également que la tendance spontanée des populations du
Gharb s’oriente vers le groupement des habitations, l’implantation progressive
d’activités non nécessairement agricoles en fonction du processus de concentration de
la population et de densification du tissu urbain, implantation et accessibilité plus
aisées des équipements socio collectifs, etc. ….
En plus de l'objectif principal assigné à la création de cette ville nouvelle qui est celui
de soulager la ville de Kénitra en limitant sa croissance , cette nouvelle cité va :
 permettre la création de nouvelles conditions pour l’urbanisation de la
population rurale,
 offrir la possibilité d'une migration de proximité ou le migrant ne va pas trop
s'éloigner de son milieu d’origine tout en adoptant un nouveau mode de type
urbain,
 inciter les ruraux à investir dans la construction ou le commerce,
 permettre la création de l’emploi non agricole,
 rapprocher les zones rurales des services et des commerces de type urbain…
B- LES SITES D’INTERET CULTUREL :
Tous les ingrédients d’une vocation touristique du site à retenir pour la ville nouvelle
sont réunis tels que le confirment les nombreuses potentialités suivantes :
La côte atlantique constitue un réservoir de monuments historiques précieux entre le
Lixus, la péninsule Tangitane et la côte sud vers Rabat Salé.
1 – La Kasbah de Mehdia
Constitue le témoin privilégié des grandes époques de l’histoire du royaume depuis
l’antiquité jusqu’à nos jours: Phéniciens, Romains, Ibériques…Elle occupe une position
privilégiée et constitue un lieu de rencontre de tous les passagers qui convergent vers
Kénitra.
2 – Thamusida
Se situe juste à côté du centre de sidi Ayache appartenant à la commune rurale des
Oulad Slama. Traversée par la route nationale n° 2 reliant Rabat et Tanger, elle
occupe la rive gauche de l’oued Sebou à 10 km au Nord de Kénitra, et fut découverte
par Tissot au début du 20e siècle, elle garde encore les traces visibles de l’architecture
romaine qui démontrent son rôle économique, commerciale et miliaire.
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CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
C- LES SITES D’INTERET TOURISTIQUE
Le littoral réunit trois types de sites d’un grand intérêt touristique ; les zones humides
les plages et la forêt.
1 – Les plages
La côte s’étend sur une longueur d’environ 150 km offrant de longues plages
rectilignes couvertes de grandes étendues de dunes. Ce potentiel est largement sousexploité à l’exception de deux plages : Mehdia et Moulay Bousselham qui se trouvent
saturées pendant la période estivale, il convient donc d’assurer la promotion
touristique dans la région, et de décloisonner les communes rurales qui ont une
façade sur l’atlantique.
2 – les zones humides
Le littoral est bordé au nord et au sud par deux zones humides : la Merja zerga et le
lac de Sidi Boughaba qui constituent deux sites de grande importance à cause de
leurs rôles fonctionnels sur les plans écologiques, biologiques, économiques, éducatifs
et scientifiques. Ces deux zones humides constituent un réservoir faunistique et
floristique important pour la préservation des espèces.
Classé zone humide depuis 1951, le lac sidi Boughaba abrite quelque 200 espèces
d’oiseaux migratoires. Il revêt une importance mondiale, et exerce un effet attractif,
une population de plus en plus nombreuse. Il joue également un rôle de laboratoire
de recherche pour de nombreuses équipes scolaires et universitaires qui organisent
des excursions d’études pour de nombreux jeunes.
L’autre merveille de la nature qu’abrite la région du Gharb se trouve dans la région de
Moulay Bousseham est constitué de la Merja Zerga qui est gérée par la convention des
zones humides RASMAR adoptée en 1971 et ratifiée par le Maroc en 1980.La Merja est
considérée comme le milieu le plus humide de la côte atlantique, et joue un rôle de
grande importance pour la préservation d’une multitude d’oiseaux migratoires.
3 – La Forêt
Elle constitue un atout d’une grande importance pour le tourisme rural: chasse,
randonnée, sport, laboratoire pour l’enseignement et la recherche, pique-niques en
famille, parc d’attraction…
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CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
IV – LE CONTEXTE DU MILIEU NATUREL
La Région de Gharb Chrarda Beni Hssen bénéficie d’un important patrimoine
écologique et diversifié (littoral, plaines, réserves écologiques, forêts, lacs, paysages
verts, …). Cependant, cet environnement reste, dans certains endroits, vulnérable.
Leur protection et leur préservation font l’objet d’interventions multiples, en
partenariat avec les opérateurs institutionnels nationaux et étrangers et les
organisations non gouvernementales (monde associatif). Cette action régionale vise à
maintenir, voire à reconstituer, un réseau continu d’espaces naturels.
La Région du Gharb Chrarda Beni Hssen s’est engagée dans la mise en œuvre d’une
stratégie tendant à préserver le cadre de vie, à travers son territoire, en application
des attributions qui lui sont expressément dévolues par la loi 47/96 relative à
l’Organisation de la Région au Maroc.
Partant du principe que la préservation de l’environnement est l’affaire de tous le
groupe d’étude qui cherche, à travers ce projet, à faire une description du milieu
existant.
Ce chapitre traitera les aspects relatifs à la description du milieu physique
caractérisant la zone en question. Cette description est fondée sur une analyse des
données bibliographiques et des enquêtes effectuées sur le terrain.
La morphologie générale de la zone se particularise par la proximité de la côte
atlantique et des hauteurs faibles. II en résulte de cette configuration, une zone plate
avec les lits des oueds peu profonds. Ce régime topographique ne permet pas le
développement des vallées, au sens vrai, mais plutôt des plaines larges et continues.
1- DESCRIPTION DE LA ZONE D’ETUDE :
Le territoire de la région est ouvert directement sur la côte atlantique. Il s’agit d’une
zone plate. L’objectif de la description de la zone d’étude est de réaliser un diagnostic
morpho territorial.
Ceci permettra de bien situer le territoire dans son bassin versant, tout en étudiant
les variantes physiques pertinentes du milieu (coordonnées géographiques et
délimitation de la zone d’étude, caractéristiques du milieu physique, contexte
général…). La limite de la zone de l'étude du milieu physique est conditionnée par les
contraintes naturelles existantes. Ces contraintes dépendent, entre autres, de :
- La nature topographique plate de la zone ;
- La nature pédologique des terrains ;
- L'hydrologie de la zone ;
- L'hydrogéologie régionale.
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La plaine du Gharb présente la forme d'un triangle isocèle de plus de 100 km de côté,
pointu vers l'Est, sa base est configurée par le cordon dunaire accompagnant la côte
atlantique. Les altitudes y sont faibles, toujours inférieur à 10 m. L'oued Sebou décrit
une grande courbure tournée vers le Sud, suit les dunes avant de les traverser au
niveau de la Qasba de Mehdia à la limite de la Mamora.
Cette plaine a été la cible, dès le début du 20ème siècle, de nombreuses opérations
d’aménagement en vu de l’installation de colons. Elle était l’une des régions les mieux
étudiées.
Cernée entre la lagune de Moulay Bou Salham et celle de Sidi Bou Ghaba, la frange
littorale du Gharb montre des formations sableuses à structure entrecroisées. La
subsidence de la plaine donne au littoral un caractère d’alternance plages de sables et
falaises gréseuses.
Du point de vue géomorphologique, le Gharb est une plaine d’inondation. A la
subsidence qui le caractérise s’ajoute une convergence remarquable du réseau
hydrologique en provenance des montagnes les plus arrosées du Maroc : Rif et Moyen
Atlas. Les matériaux fins (limons et argiles) issus de l’érosion du système montagneux
atterrissent dans cette région et favorisent la présence des sols merjas (fig2).
Cette plaine est aussi marquée par la présence de plusieurs nappes hydrogéologiques
superposées qui parfois arrivent jusqu’à la surface et engendrer une série de dayas.
Celles accompagnants le cordon dunaire à l’ouest sont très typiques.
L'examen général du bassin versant permet d'évaluer la portée de la topographie
plate aux risques d'inondation et des risques du tsunami.
2 - TOPOGRAPHIE
La zone d’étude se particularise par un caractère topographique plat et assez
contrasté dans I'ensemble nord de la région (nappes de charriages pré rifaines).
Cette structure topographique résulte de la phase tectonique tertiaire qui s'est
manifestée par la genèse d'un complexe rifain au Nord et le bassin du Gharb au Sud.
Le bassin versant de l'oued Sebou est rattaché dans son contexte régional à ces
perturbations tectoniques et topographiques (cf. cartes topographiques et
géologiques – Annexes ).
De l'examen de ces cartes, certaines constatations ont été tirées :
 Les pentes des terrains sont, dans I'ensemble central du bassin et vers les
cotes, faibles et restent comprises aux environs de 3 à 4%.
 Les faibles pentes, inférieures à 3%, se localisent essentiellement au niveau
de l'embouchure et localement le long de l’oued Sebou où se configurent des
formes exagérées de méandres,
 Les lits de l'oued Sebou et ses affluents perdent leur largeur de l’aval vers
I'amont.
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3 - PAYSAGE
L'analyse du paysage est particulièrement importante lorsqu'un processus de
construction projette la réalisation de multiples actions potentiellement agressives
envers l'environnement. Pour réaliser une description du paysage de la zone d'étude,
il est nécessaire de la diviser, au préalable, en sous zones ou sites paysagers
remarquables plus ou moins homogènes permettant son étude, suivant le degré de
conservation, les utilisations du sol, les caractéristiques chromatiques et texture…
Si l'on considère les éléments ponctuels qui composent le paysage, comme les cours
d'eau. les agglomérations et les habitations dispersées, on peut constater, au niveau
de la zone étudiée, trois sites paysagers remarquables :
 Le premier concerne l'espace nord et nord-est de la région constitué par des
reliefs légèrement contrastés et des nappes de charriages pré rifaines (zone
Nord), la partie occidentale s’ouvre directement sur la côte atlantique.
 Le deuxième paysage est constitué par un territoire plat bordé de dunes
fossiles et drainé par les grands oueds de la région. Il concerne la partie
centrale et centro-occidentale de la région. Le paysage de cette zone a une
valeur importante, non seulement de par sa propre valeur intrinsèque, mais
aussi par le fait qu'elle constitue une zone à fort potentiel agricole sur un
territoire très fertile et plat.
 Le troisième paysage est couvert principalement par la forêt de la Maamora.
Il s’agit d’une zone assez plate et homogène en raison de son relief.
Il y a d'autres composantes qui apparaissent dans le paysage du Gharb, telles que
l'existence d'agglomérations rurales, les cours d'eau et les masses isolées de
plantations, ainsi que des éléments ponctuels comme les carrières et les parcelles
agricoles irriguées. Le paysage du cours d'eau de l’oued Sebou a une grande valeur
hydro agricole. On peut encore parler d'une certaine qualité scénique, en général, et
d'une grande qualité visuelle dans certains endroits situés à proximité de la côte. Par
conséquent, on peut considérer que la qualité visuelle de l'environnement paysager
de la future ville nouvelle est beaucoup plus esthétique à proximité de la côte et que
certaines valeurs visuelles se maintiennent encore dans un environnement ouvert sur
un espace naturel vert à usage essentiellement forestier et / ou pastoral.
4 - CLIMAT DE LA REGION
1 - Climat régional
Le climat
pluviosité
des étés
influence
fertilité.
de la région du Gharb est un climat méditerranéen caractérisé par une
concentrée dans les mois froids de l’année (d’automne au printemps) avec
chauds. Les conditions climatiques de la zone d’étude ont une grande
sur l’évolution du couvert végétal et des sols et, par conséquent, leur
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CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
2 - Indice pluviométrique régional
Le régime pluviométrique de la région est caractérisé essentiellement par de
moyennes précipitations qui sont liées aux conditions météorologiques régionales
(zone ouverte à l’ouest directement sur l’Océan Atlantique). Le total pluviométrique
moyen de la plaine côtière est d’environ 547 mm/an (station Mnasra) et de l’ordre de
504 mm/an dans la station de Souk Tlat au nord de Kenitra (Kacimi, 2004), parfois
plus si les conditions climatiques le favorisent. Les précipitations sont généralement
moyennes par rapport aux autres régions du Maroc - Nord.
3 - Indice thermique du bassin
Le régime thermique de la zone d’étude est typiquement méditerranéen. Il est
caractérisé par des hivers froids (6,1 °C au mois de janvier), et des étés chauds
(28,4° C au mois d’août). La température moyenne annuelle est de l’ordre de 17,3°C
(station de Mnasra) et 18,2 °C (pour la station de Souk Tlat).
4 - Vents locaux et régionaux
La zone d’étude connaît des vents occidentaux frais et froids d’origine océanique; par
contre, les vents orientaux (chergui) sont chauds et accentuent l’évapotranspiration.
La direction des vents dominants est d’origine atlantique (W à NW). Au point de vue
environnemental, ces vents favorisent le déplacement des masses d’air vers l’Est et le
Sud Est.
5 - Humidité
Dans la région du Gharb, le taux d’humidité est relativement élevé par rapport aux
autres régions du Maroc. Il se situe autour de 70% (Gharbaoui, 1987).
5 - GEOMORPHOLOGIE
La région du Gharb Chrarda Beni-Hssen fait partie de l’ensemble structural rifain
(orogenèse alpine). Ce domaine peut être subdivisé en trois grands domaines
géomorphologiques inégaux et très distincts.
-
Zone littorale : zone parallèle au rivage qui sépare la plaine alluviale de l’océan.
Elle se présente comme une succession des collines et vallées allongées
parallèlement entre elles et à la plage sableuse. Cette disposition est due au
dépôt de dunes littorales au cours de la régression marine. La zone de plage est
dominée par des falaises et des dunes vives ou récentes.
-
Plaine alluviale : ce domaine est une continuité de la plaine littorale. Elle présente
une topographie basse et monotone à pente douce. Le contact entre les dépôts
alluviaux et marins est brutal. Les dépôts alluviaux sont plus récents et couvrent
les sables marins notamment dans les merjas.
Zone Nord et Nord Est de la région : elle présente des reliefs caractérisés par des
altitudes relativement élevées par rapport aux autres endroits de la région. Mais il
y a aussi des altitudes basses au niveau des talwegs. L’analyse morphométrique
montre la présence des sommets ayant environ les mêmes altitudes, séparées par
des cuvettes étroites bordées de fortes pentes.
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ETUDE POUR LA CREATION D’UNE VILLE NOUVELLE SUR LE LITTORAL DE LA REGION DU GHARB-CHRARDA-BENI HSSEN
-
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
En général, le bassin versant de Sebou se présente sous la forme d’une dépression
dissymétrique, limitée par deux grands domaines structuraux: mésitien méridional et
rifain septentrional.
6 – GEOLOGIE REGIONALE
1. Lithostratigraphie
Les cartes géologiques publiées ont permis de préciser la nature lithologique de la
surface et de la subsurface du terrain (unités lithologiques, réseau de fracturations
tectoniques et de linéaments).
La zone d’étude, qui fait partie du domaine rifain, a été formée au cours de la phase
orogénique alpine. Son évolution est le résultat de la succession de plusieurs phases
tectoniques qui sont échelonnées dans le temps géologique.
Le comblement du bassin du Gharb s’est achevé par la formation d’une vaste plaine
alluviale correspondant aux deux rives de l’oued Sebou. Son évolution au cours du
Cénozoïque a entraîné la genèse d’une vaste plaine plate avec relief peu développé.
Vers le Nord se localisent les premières déformations de la chaîne rifaine. Il s’agit de
formations pré-rifaines relevées brutalement en nappes de charriages orientées NESW (Monitin 1963). L’ensemble du bassin est subsident depuis le Vindobonien moyen.
Son affaissement a persisté depuis le Quaternaire jusqu’à l’actuel (Combe, 1975 ;
Cirac, 1985). Les cartes ci-dessous récapitulent les principales unités lithologiques du
bassin en question.
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CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
6.2 - TECTONIQUE ET RISQUES SISMIQUES
LE MAROC DANS SON CADRE GEODYNAMIQUE
Depuis quelques décennies, les géologues savent, en effet, que les côtes d'Afrique se
rapprochent des côtes sud européennes à un rythme assez soutenu : environ 2 cm/an
entre la Libye et la Crète à 0.5 cm/an au niveau du détroit de Gibraltar. Ce
mouvement s'est amorcé il y a 7 à 8 millions d'années.
D’après les données géophysiques et géologiques, la limite de plaques, entre l’Afrique
et l’Europe depuis l’Atlantique jusqu’en Méditerranée, présente d’Ouest en Est
différents contextes géodynamiques :

la faille transformante dextre Açores-Gibraltar (faille de Gloria) qui sépare
l’Atlantique Nord et l’Atlantique centrale à croûte océanique ;

une zone intra océanique de déformation (banc de Goringe-Ampère) avec
présence de chevauchement probable d’échelle crustale, situé en relais de
grands décrochements qui peuvent se prolonger jusque dans le domaine
continental ibérique ;

une zone très large de tectonique de collision continent-continent (AfriqueEurope) au niveau de l’arc de Gibraltar et de la mer d’Alboran qui évolue
probablement vers l’Est à un contexte de marge active avec amorce de
subduction de la croûte océanique algéro-provençale.
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CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
Le Maroc est situé en bordure Nord-Ouest du continent africain, à proximité de la
frontière de ces deux grandes plaques tectoniques. La sismicité dans cette région est
essentiellement gouvernée par le rapprochement l’Afrique et l’Eurasie.
Cette situation est d’autre part compliquée par la présence des zones de subduction
égéenne et calabraise. Il est difficile d’y définir une frontière précise entre les deux
plaques, mais le jalonnement des plus gros séismes peut nous aider à y voir plus clair.
La limite entre les deux plaques est représentée par une ligne sismique qui part des
Açores jusqu’à l’ouest du détroit de Gibraltar, cette ligne est le siège de violents
séismes de magnitudes qui peuvent atteindre ou dépasser le degré 7 (séisme de
Lisbonne de 1755 : M  8.5; 1941 : Ms = 8.2; 1969 : Ms = 7.3; 1975 : Ms = 6.7).
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Au niveau du détroit# de Gibraltar,
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est
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# s’étend dans tout
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ETUDE POUR LA CREATION D’UNE VILLE NOUVELLE SUR LE LITTORAL DE LA REGION DU GHARB-CHRARDA-BENI HSSEN
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CARTE DE SISMICITE DU GHARB ET DE L’OCEAN ATLANTIQUE
(1901 – 2002)
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# 44
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
Le Gharb est un bassin néogène d'avant chaîne qui s'étend de la zone externe de la
chaîne rifaine (nappes d'Ouezzane) jusqu'aux bordures de la Meseta côtière et
centrale et se prolonge vers la marge atlantique à l'Ouest.
Les cartes géologique et structurale de ce domaine montrent que la plaine du Gharb
est couverte de dépôts récents d'âge plio-quaternaire qui oblitèrent les structures
sous-jacentes. De ce fait, il est nécessaire de faire appel aux données géophysiques
essentiellement pétrolières pour comprendre sa structure et appréhender les
principales failles susceptibles d'être actives.
Le bassin du Gharb et toute la région méridionale sont tectoniquement stables. Le
socle paléozoïque est plongé du Sud vers le Nord sous la couverture néogène et
pléistocène du Gharb par une série de gradins constitué par des panneaux faillés
(Cirac, 1985 et Flinch, 1993).
La genèse et le cadre structural du bassin du Gharb sont principalement conditionnés
par l’évolution de la chaîne rifaine et plus précisément les nappes pré-rifaines dont
l’origine est liée à l’orogenèse alpine. Les études de la sismique réflexion (Flinch,
1993 ; Flinch et Vail, 1998 et Litto et al., 2001) ont montré que le matériel de la
supra nappe est affecté par des failles de différents ordres : faille d’extension, de
compression et y compris les chevauchements des synclinaux et des anticlinaux dont
l’orientation est E-W.
Durant le Quaternaire, le bassin du Gharb a subi des mouvements verticaux en
réponse à la phase néotectonique de l’orogenèse alpine (Michard, 1976 ; Aberken,
1986 ; Piqué et Michard, 1987 et Zouhri et al., 2001 et 2002). Ces mouvements
néotectoniques sont traduits par des failles normales dans la zone côtière et un
rééquilibrage isostatique. La structure du bassin est donc contrôlé par des failles
hercyniennes matérialisées par deux grandes familles NE-SW et NW-SE qui ont
contrôlé l’évolution paléogéographique du bassin (Zouhri et al., 2002).
L’établissement de la carte des intensités observées depuis 1901 jusqu’à 2001 est
basé sur les données disponibles au département de physique du globe de l’institut
scientifique. Le tableau ci-dessous récapitule les principaux séismes ressentis au
Maroc.
L’analyse de la carte sismotectonique du Maroc du Nord montre que le bassin du
Gharb est une zone assez calme. Il se trouve dans le prolongement SW du Rif. Sa
partie centrale correspond à des domaines asismiques ou à faible sismicité (….).
Cette carte de zonage sismotectonique constitue un document de base pour tout
aménagement du territoire et délimite les zones tectoniques stables. La région de
Gharb, malgré son activité sismotectonique faible ou asismique, est caractérisée par
la présence des failles actives ce qui nécessite une appréhension du danger sismique
lors de la construction des ouvrages importants (ponts, autoroutes, ville nouvelle,
centrale électrique, industrie chimique…). La définition, au préalable, des normes de
construction est indispensable pour mieux définir le dimensionnement selon les
normes parasismiques.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ETUDE POUR LA CREATION D’UNE VILLE NOUVELLE SUR LE LITTORAL DE LA REGION DU GHARB-CHRARDA-BENI HSSEN
45
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
7 - LIGNE DE RAZ OU TSUNAMI
Comme plusieurs zones côtières de la Méditerranée, la zone côtière du Gharb est
exposée aux tsunamis générés par les séismes atlantiques.
Parmi les Tsunamis d’origine atlantique ayant affecté le Maroc, le séisme du 1er
novembre 1755, connu sous le nom du séisme de Lisbonne de magnitude 8.5 à 9
sur l’échelle de Richter, a développé des Tsunamis dont la hauteur ont atteint 15
mètres et ont touché les villes marocaines Asilah, El Jadida et Safi et entraîné des
dégâts considérables au niveau des villes côtières de Tanger, Asilah, Larache,
Mehdia, Salé, Rabat, Casablanca. La mer a pénétré sur plus de 2 km à l'intérieur des
terres.
8 - GLISSEMENT DE TERRAIN
La chaîne du Rif, prolongement Nord-est du Gharb, présente la fréquence la plus
importante au Maroc en terme d’instabilité de versants du fait de sa complexité
géologique et morphologique. Ces instabilités entraînent chaque année une
destruction des habitations, des aménagements hydrauliques et électriques, des
terres agricoles, du réseau ferroviaire et surtout du réseau routier.
Dans les premières déformations structurales de la chaîne rifaine (les nappes pré
rifaines), les traits originaux du relief s’expliquent par des raisons structurales qui
caractérisent l’évolution de la cette chaîne. Ce type morphologique est expliqué par la
forte érosion hydrique de nappes de charriages. Les affleurements qui ressortent
dans la topographie locale se présentent sous forme des collines assez contrastées.
Par ailleurs, l’érosion qui affecte la zone nord dégage un risque de glissement de
terrains tendres mettant en cause toute sorte d’aménagement local.
L’instabilité de la marge méridionale pré rifaine et le mouvement de bascule du à la
surrection rifaine ont provoqué le déversement d’énormes quantités de matériaux
terrigènes et des mouvements en masse des terrains déracinés ( ) dont l’influence
et les conséquences sont majeures pour l’organisation et l’aménagement de la zone
instable.
Le risque du glissement de terrain n’existe pas dans la zone centrale du fait que les
terrains sont à l’horizontal et constituent des collines larges et arrondies. De plus, le
reste de la région semble morphologiquement stable et les principaux affaissements
de terrains que connaît la zone d’étude se concentrent le long des grands oueds où
se trouvent des alluvions récemment déposées et peu compactées.
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46
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
9. PEDOLOGIE DU GHARB
Les potentialités du sol sont définies par la profondeur, le degré de développement
du profil, la texture, la richesse en éléments organiques et l'absence de pollution.
Elles peuvent être affectées par destruction directe, compactage et accumulation de
polluants.
Malgré ses potentialités agricoles, les études pédologiques effectuées dans la région
du Gharb sont assez nombreuses (Aubert, 1950 ; ORMVAG 1994 ; RESING, 1994).
Ces études nous ont permis de comprendre les particularités des sols de la zone en
question, de dresser une carte pédologique des sols rencontrés et de connaître leurs
caractéristiques morphologiques et analytiques. Les études de l’ORMVAG ont été
basées sur l’analyse des profils verticaux exécutés sur une profondeur de plus de 2
mètres. Elles ont montré l’existence de 6 grands groupes de sols décrits ci-dessus
(carte des sols).
Sols de type B ou sols brunifiés
Ce sont des sols que l’on trouve dans le périmètre de la Maamora et la partie nord de
la forêt. Ils sont brunifiés, lessivés sableux sur argileux. L’épaisseur de la strate
superficielle sableuse dépasse 2 m et présente une coloration brunâtre.
Sols de type C ou sols calcimagnésiques
Ce sont des sols développés dans la partie Nord-Est de la région du Gharb-ChrardaBeni Hsen. Ils présentent une composition carbonatée (calcium et magnésium) et
considérés comme sols carbonatés, développés dans le périmètre des nappes de
charriages pré rifaines (entre Ouazzane et Jorf El Melha).
Sols de type H ou sols hydromorphes
Ce sont des sols qui se trouvent dans les dépressions et les bordures des merjas.
Celles-ci présentent des caractères d’hydromorphie ancienne et des fluctuations de
niveaux de la nappe libre proche de la surface au cours des périodes pluvieuses. Ce
sont des sols moyennement organiques avec une hydromophie actuelle totale au
cours de la période pluvieuse.
Sols de types P ou sols podzoliques
Ces sont des sols qui se trouvent le long de l’oued Sebou et de ses affluents, dans les
zones basses. Ils se caractérisent par un humus incomplètement décomposé et de
structure granuleuse. Ils sont de couleur rouille (oxyde de fer) avec tendance de
concrétionnement.
Sols de type X ou sols à sesquioxydes
Ces sont des sols qui couvrent les zones relativement basses et les légères
dépressions et se caractérisent par une couleur noire. Ces sols sont développés sur
des alluvions argileuses des zones de dépressions. Ils présentent une texture de type
argileux de faible perméabilité, ce qui provoque des engorgements d’eau plus ou
mois prolongés au cours des périodes pluvieuses, ce qui laisse apparaître des nappes
perchées locales.
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ETUDE POUR LA CREATION D’UNE VILLE NOUVELLE SUR LE LITTORAL DE LA REGION DU GHARB-CHRARDA-BENI HSSEN
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
Sols de type V ou vertisols
Ces sont des sols trop fertiles situés de part et d’autre de la vallée de Sebou. Ils
occupent une grande superficie aussi bien dans la province de Kénitra que dans celle
de Sidi Kacem. Ce sont des sols à structure arrondie et angulaire, développés sur
place ou ailleurs. Ils présentent les caractères de topomorphie et de lithomorphie.
10 – RESSOURCES EN EAU
Cette partie est consacrée à l’évaluation régionale des ressources en eau
superficielles et souterraines existantes (cf. cartes des ressources en eau). Ces
ressources en eau sont essentiellement conditionnées par la nature géologique et
géomorphologique existante. Les eaux souterraines restent localisées et contenues
dans une grande nappe profonde et autres nappes perchées qui circulent
essentiellement dans les dépôts récents quaternaires. Contrairement aux ressources
souterraines, les ressources en eaux superficielles sont abondantes vu l’intensité
pluviométrique que connaît la région. La présence des nappes perchées, dayas,
merjas et lacs favorise également la saturation superficielle et le ruissellement, qui se
produit dans les grands oueds qui drainent la région.
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CARTE DES RESSOURCES EN EAUX
PROFONDES ET DE SURFACE DE LA
REGION GHARB-CHRARDA-BENI HSSEN
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S. Kacem
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

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Salè 

Rabat


B. El-kansra
Sourc es : Cartes topographiques au 1/50 000 de la région,
ORMVAG et cartes d'aménagement hydro-agricole
Plages
: Site d'interet Biologique et Ecologique
Merjas
Lacs
Nappes phréatiques
Nappe de la Maamora
Nappe du Gharb
Plaine alluviale Ouled Ougbane R'Mell
Basssin verssants
DRADER SOUIER
LOUKOUS
SEBOU
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
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48
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
10.1 – EAUX SOUTERRAINES
La région du Gharb comporte au moins une nappe phréatique surmontée localement
par plusieurs lentilles à caractère lithologique semi-perméable. Les études
géologiques et hydrogéologiques ont qualifié ces lentilles de nappes perchées
(Thauvin, 1996 et Resing, 1994).
Cette nappe phréatique, qui repose sur les argiles bleues du Moi pliocène, s’écoule
dans les sables de grès marins du pliocène et dans les formations gréso-sableuses ou
caillouteuses du Villafranchien dunaire et continental (Office National de l’Irrigation,
1962).
L’extension de ces nappes perchées est variable et peut atteindre quelques
kilomètres carrés, leurs puissances pouvant atteindre quelques mètres. Elles sont
liées d’une part à la topographie des argiles rouges et d’autre part à l’épaisseur du
sable qui les surmonte (Kacimi, 2004).
Au point de vue hydrodynamique, l’écoulement souterrain est essentiellement
laminaire, avec une circulation karstique plus au moins faible dans la zone côtière.
Néanmoins, cette karstification reste généralement limitée (Kacimi, 2004).
De plus, la recharge de l’aquifère se fait principalement par les eaux souterraines. Le
taux d’infiltration efficace des eaux de pluie a été évalué suivant les quantités d’eau
précipitée et les types de sol de la région (Kacimi, 2004).
Deux unités aquifères :
- la nappe du Gharb peu exploitée ;
- la nappe de la Maâmora (principale ressource en eau de Kénitra, Rabat et Salé)
Fluctuation de la nappe
Les études réalisées par Kacimi (2004) ont montré que la nappe répond plus au
moins aux variations saisonnières de la pluviométrie. Le niveau piézomètrique de la
nappe baisse pendant la période de faibles précipitations entre les mois de mai et
septembre. L’irrigation des terres agricoles constitue l’un des autres facteurs
influençant le niveau pièzomètrique.
La pièzomètrie
précipitations et
eau potable et
d’irrigation dans
de la nappe du Gharb est conditionnée essentiellement par les
le développement intense des pompages destinés à l’alimentation en
à l’irrigation et les écoulements induits par l’infiltration des eaux
la région.
Les rivières de la région drainent la nappe phréatique mais ne constituent pas le
principal exutoire, la grande partie des eaux est drainée par l’Océan Atlantique.
L’écoulement général des eaux de la nappe phréatique obéit au gradient naturel
d’écoulement des eaux et se fait principalement selon deux axes : 1/ écoulement
vers l’océan atlantique et 2/ vers le centre de la plaine.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------ETUDE POUR LA CREATION D’UNE VILLE NOUVELLE SUR LE LITTORAL DE LA REGION DU GHARB-CHRARDA-BENI HSSEN
49
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
Le substratum imperméable de l’aquifère est constitué par des marnes bleues plus ou
moins sableuses du Moi pliocène. L’alimentation principale de la nappe est celle qui
se produit grâce aux précipitations efficaces et aux retours des eaux d’irrigations.
10.2 - EAUX SUPERFICIELLES
Les eaux superficielles représentent une ressource abondante au Maroc par rapport
aux autres pays sud méditerranéens. Toutefois, elles restent insuffisantes, en
comparaison avec les besoins en augmentation. Dans cette partie, nous
développerons l’étude hydrologique pour en dégager les aspects qualitatifs et
quantitatifs des eaux de surface (O. Sebou, marécages, dayas, lacs …), tout en
accordant une attention particulière au réseau hydrographique. Or, l’objectif principal
de cette étude est de faire évaluer et de valoriser les ressources en eaux
superficielles.
Tracés des talwegs
L’analyse des cartes topographiques au 1/100 000 et 1/50 000 de toute la région
montre la présence d’un réseau hydrographique peu développé, caractérisé par ses
formes exagérées de méandres et son orientation générale vers l’ouest et l’Ouest et
l’WSW. L’oued principal est Oued Sebou, il constitue l’un des principales sources
d’eau superficielle. Le cours d’eau de Sebou et ses affluents secondaires (Oued
Ourgha, Beht...) suivent des directions imposées par les formes structurales de la
région. Ils présentent un écoulement permanent.
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50
CONSEIL NATIONAL DE L’HABITAT - Secrétariat Général -
Aussi la région dispose d'abondantes ressources en eau superficielle telles que les
marécages, dayas, lacs, sebkhas.
-
Oued Sebou : un des principaux oueds du Maroc et dans la région du Gharb.
-
Oued Ourgha : une des rivières principales affluent d’O. Sebou.
-
Oued Beht : draine un bassin d'environ 4.500 km2 et assure l’irrigation du
périmètre de Sidi Slimane, d'une superficie d'environ 30.000 ha
La région du Gharb-Chrarda-Beni-Hssen jouit d'un climat méditerranéen tempéré par
l'influence océanique. Son ouverture sur l’Océan Atlantique lui vaut des précipitations
abondantes. La région dispose également d'un réseau hydrographique relativement
important et de ressources en eau souterraines.
La gestion des ressources en eau nécessite une réflexion cruciale pour
l'aménagement du territoire régional et de la ville nouvelle.
Risques d’inondations
La plaine du Gharb occupe une grande surface du bassin de Sebou. A coté de l’Oued
Sebou, la plaine est drainée par des grands affluents tels que Beht et Ouergha. Ces
trois grands oueds sont régularisés par d’importants aménagements hydrauliques
(barrages) qui ont été réalisés pour la protection de la plaine contre les risques
d’inondations, leur capacité dépasse 99,8 milliards de m3.
Les principaux aménagements sont :
-
Barrage Al Wahda sur l’oued Ouergha qui assure une véritable protection de la
plaine contre le phénomène des crues.
-
Barrage Idriss 1er, qui régularise les
(affluent du Ouergha).
-
Barrage El Kansra sur l’oued Beht retient une grande masse d’eau de l’oued
drainant.
-
D’autres barrages - moyens et petits - ont été installés pour régulariser les
masses d’eau courante dans le bassin de Sebou.
apports liquides de l’oued Inaoune
Les puissantes inondations de 1963
Dans le bassin versant de Sebou, le chenal naturel du bas Sebou constitue l’exutoire
unique des eaux apportées par le bassin d’une superficie de plus de 39 000 km2 dont
les principaux oueds drainant sont l’Ouergha et le Sebou. Ces inondations ont
entraîné des débordements de plusieurs mètres au-dessus du niveau de la plaine du
Gharb. L’analyse morphométrique du bassin versant montre que l’oued Sebou coule
dans un lit relativement encaissé et profond à peu profond en amont et qui en
s’élargissant se relève en aval (absence de relief et pente faible). De plus, le bassin
versant de Sebou est soumis à un régime pluvial et les débits les plus élevés
proviennent de l’Ouergha.
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En 1963, se produisait la plus forte crue connue dans le bassin de Sebou, due à la
conjonction de deux crues de O. Sebou (3600m3/s) et O. Ouergha (6050m3/s). Le
débit au confluent fut estimé à 8000 m3/s et 180 000 ha furent inondés (Atlas du
Gharb, Ministère de l’agriculture et de la réforme agraire, 1970).
Les inondations de 1996 ont entraîné des dégâts importants dans la ville Kenitra.
Les niveaux de l’eau avaient atteint plus de 60 cm dans plusieurs maisons et
quartiers industriels à Kenitra avec l’effondrement de plusieurs maisons, arrêt des
activités scolaires, des perturbations de la circulation (Rapport national sur la
prévention des désastres, Inondation de la plaine du Gharb 1996).
D’après ces données, la délimitation des zones de risques d’inondations montre que
la ville de Kenitra et sa périphérie est exposée en permanence aux phénomènes des
crues. L’installation de la ville nouvelle, loin de l’oued Sebou, principale source de
crue, assurera un aménagement efficace de l’infrastructure de nouvelle ville (cf.
zones optimales pour la création de la ville nouvelle).
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11. ENVIRONNEMENT BIOLOGIQUE ET ECOLOGIQUE
Des études ont été réalisées au Maroc par le Ministère de l’Agriculture pour identifier
les espèces menacées, en danger d’extinction et/ou endémiques. Ces études
montrent qu’il y a des espèces menacées dans les réserves et les marais de zone
côtière. De plus, des arbres indigènes sont nécessaires pour améliorer l’esthétique du
paysage et pour stabiliser le sol.
11.1 – ZONE D'ETUDE DU MILIEU BIOLOGIQUE
La zone d’étude biologique comprend l'aire potentielle qui peut subir l'impact de
l'activité de la ville nouvelle sur la cote et surtout la zone industrielle. Cette zone du
site potentiel constitue un milieu naturel du domaine du Gharb qui revêt un intérêt
singulier tant au niveau national que régional (réserve Moulay Bouselham et Sidi
Boughaba). Ces deux sites écologiques sont considérés, sur le plan biologique,
comme l'une des régions les plus riches du Maroc. Sa biodiversité potentielle est
exceptionnellement élevée.
En effet, on ne peut qu'insister sur la richesse floristique, écologique et paysagère de
la région qui a fait , en raison de son potentiel naturel, un site d'intérêt écologique et
biologique dit SIBE de la réserve écologique de Merja zerga, merja Halloufa, merja
Bokka, Fourat et Sidi Boughaba. Les pouvoirs publics ont pris le devant de la scène
en adoptant des textes législatifs et réglementaires qui, tout en n'handicapant pas
l’évolution de sociétés vers le mieux être, permettent d'assurer le maintien des
potentialités naturelles et biologiques en atténuant les effets néfastes
incontournables du développement urbain.
Le domaine forestier qui ceinture la région du Gharb Chrarda Beni Hsen, à part la
Maamora et la zone côtière, est de type montagneux. Le centre du bassin est
pratiquement vide ou contient des points verts isolés. Les principales essences
reconnues dans la foret du Gharb sont : cèdre, chêne liège, chêne vert, Thuya,
Eucalyptus, Résineux. On remarque aussi la présence de forêts mélangées et des
matorrals.
L'entité homogène, bassin versant du Oued Sebou, est en fait indiquée pour
entreprendre des actions intégrées de développement local et de dépollution, garant
de la pérennité de la ressource naturelle et du respect de la nature. Par ailleurs, la
protection des infrastructures du périmètre urbain et périurbain de la ville nouvelle et
ses annexes, qui seront construites sur la zone côtière, exige des mesures de
conservation des eaux de surface et souterraines et sols qui seront, bien entendu, à
l'ensemble du territoire du Gharb.
Ainsi, la délimitation de la zone a été établie en tenant compte des critères suivants :
- Les lignes du ras ou tsunamis ;
- La disponibilité de terrain ;
- La présence des espèces remarquables ;
- Les limites des sites d'intérêt biologique et écologique (SIBE)…
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11.2. FACTEURS DE DEGRADATION DU COUVERT VEGETAL DE LA REGION
Situé dans l’étage bioclimatique subhumide, le couvert végétal de la région en
question se trouve à la limite de l’aire de répartition naturelle ou artificielle. Cette
situation géographique la rend particulièrement sensible à la déforestation. Les
études socio-économiques menées dans ce cadre ont mis en évidence la multiplicité
et l’ampleur des facteurs qui vont à l’encontre de la pérennité et de la diversité de ce
capital difficilement renouvelable. Parmi ces facteurs, on cite : le surpâturage,
l’écimage, la collecte des glands, le découpage du bois, l’absence de régénération de
la foret, le manque d’encadrement des usagers.
11.3 - CONSEQUENCES DE LA DEGRADATION DU COUVERT VEGETAL
De l’analyse des facteurs de dégradation, il apparaît clairement que la pression
sociale constitue le facteur déterminant de la déforestation. Les conséquences qui
résulteront de l’amplification de ce phénomène peuvent se résumer comme suit:
Dégradation de l’environnement, ensablement, coût économique, exode rural.
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V - VOCATIONS DE LA VILLE NOUVELLE :
PREAMBULE :
Comme il a été expliqué plus haut, le Gharb dispose d’atouts importants. Il s’agit des
aspects suivants:

Potentiel humain

Entités paysagères

Agriculture dynamique

Atouts en matière de tourisme

Sites historiques nombreux et variés,

Un réseau urbain intense,

Un emplacement sur les axes les plus importants du pays et à proximité
des grandes villes où résident les pourvoyeurs de fonds.…
Alliant le balnéaire aux différentes autres activités (chasse, randonnées, pêche,
laboratoires de recherche, etc.), la ville nouvelle occupera une position privilégiée tant
pour le tourisme interne en provenance des villes enclavées (Fès, Meknès, etc.) que
pour le tourisme international, notamment pour les touristes espagnols et français en
visite dans la zone nord en excursion ou en voyage de groupes.
Pour tenir et réussir ce pari, il faudra élaborer une stratégie de développement axée
sur l’encouragement des investissements à la création de projets touristiques en
concordance et en harmonie avec les besoins de la clientèle visée ou recherchée. Il
faudra également inclure dans cette stratégie la diversification des segments d’offres
touristiques et le renforcement des sites tant sur le littoral que dans les réserves, le
patrimoine ou la forêt.
La stratégie de développement devra également renforcer le potentiel d’accueil et
d’hébergement ainsi que les structures et les programmes d’animation.
LA VOCATION
La ville nouvelle a été réfléchie en complément offrant un apport en complémentarité
avec ses aires d’influence qui doivent être développées, en créant une richesse
complémentaire pour la région. La vocation principale est une vocation touristique qui
se développera sur le littoral et qui sera complétée par une vocation agricole
confirmée à l’intérieur de la région par l’implantation d’agropoles.
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Afin d’assurer la pérennité du projet de ville nouvelle, celle-ci doit être :

une ville durable, qui possède ses capacités propres de gestion et de
développement, dans l’espace et dans le temps

une ville diversifiée, où un large éventail d’activités s’entrecroise, se
complète et crée des ressources, des richesses, de l’animation, et donne
naissance à une vie publique essentielle

une ville compacte et polycentrique, qui protège la campagne, rassemble
et intègre les communautés dans des quartiers et optimise la proximité

une ville écologique, qui minimise son impacte sur l’environnement

une ville en mouvement, où les mobilités sont diverses et maîtrisées, où
l’information s’échange à la fois face à face et électroniquement

une ville belle et conviviale, où l’architecture, le paysage, les
infrastructures, sont en harmonie, où le domaine public favorise le sentiment
de communauté.
Il a été constaté que la vocation première et essentielle de la région de Gharb est
basée sur les activités agricoles qui ont contribué pour 18 % au PIB en 1996 et au
quart des exportations agricoles du pays. Le Gharb qui constitue la plaine la plus
importante du Maroc, contribue également pour 22% dans la production forestière et
pour 33% dans la production d’élevage.
Mais, malgré cette importance, la population ne profite que très faiblement des
retombées économiques et financières des productions agricoles car leur
transformation se fait en grande partie ailleurs, ainsi que la plus value qui en découle.
D’où l’appauvrissement de plus en plus croissant de la région et le déséquilibre de plus
en plus important entre la zone nord qui connaît des transformation majeures dans
tous les secteurs et dans tous les domaines : industrie, tourisme, services, etc.
La zone nord a donc un besoin vital d’une région à même de répondre et satisfaire
ses besoins en matière alimentaire et agro-industriel. Les projets en cours de
réalisation, notamment le port de Tanger-Med et le projet de lixus vont faire du Gharb
un voisin plus proche de la France, de l’Espagne et du Portugal que ne le sont de
l’Allemagne, de la Belgique, de la Hollande, etc.
C’est donc pour des considérations hautement vitales pour la région du Gharb, la zone
nord du Maroc et la sécurité alimentaire de l’Europe qu’il convient de créer un
agropole susceptible de juguler, en grande partie, le marasme économique et sociale
du Gharb et la dépendance de la zone nord et du sud de l’Europe des marchés
lointains.
Autour de cet agropole naîtra et se développeront les aires d’influences de la future
ville nouvelle aux frontières de Larache qui sera résolument tournée vers le nord et
pour répondre en quelque sorte aux appétits grandissants de Meknès en matière agroalimentaire et agro-industrielle.
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L’emplacement en question a été également inspiré par l’étude approfondie des
caractéristiques sociodémographiques de 12 communes, à savoir :
1. Lalla Mimouna
2. Chouafaa
3. Sidi Bouhmer El Hadj
4. Moulay Bousselham
5. Bahha ouled Ayad
6. Ben Mansour
7. Mnasra
8. Sidi Mohamed Lahmar
9. Souk Tlat El Gharb
10. Sidi Allal Tazi
11. Mograne
12. Ouled Slama
L’implantation exacte sur site est conditionnée également par l’étude du foncier et des
sols ainsi que de la présence de l’infrastructure et de l’accessibilité de communication,
notamment terrestre et ferroviaire, sans négliger le transport maritime et aérien.
En plus de la vocation agricole, la région du Gharb a également deux autres vocations
à savoir ses richesses halieutiques et balnéaires qu’il convient de valoriser et de
développer.
LA BIO-AGRICULTURE
La qualité de nos produits ainsi que le manque d’innovation en matière de
diversification de nos produits agricoles et des marchés ont été déterminants dans le
recul de la compétitivité externe des entreprises nationales.
Pour vaincre les pratiques protectionnistes de l’Union Européenne qui continue à
constituer le principal débouché de nos produits, il faudrait opérer des choix
indispensables basés sur l’amélioration constante de la qualité et la spécialisation de
plus en plus pointue de nos cultures : la bio agriculture devant mener aux industries
bio et propres, nous semblent être le choix idoine non seulement pour la relance de
l’activité agricole dans le Gharb et sa mise à niveau, mais pour créer une plue value et
donc plus de richesse.
Dans un contexte où le marché mondial alimentaire est dominé par les firmes
multinationales géantes, il paraît de plus en plus difficile de s’imposer sur les marchés
européens et mondiaux sous d’étroits partenariats entre les industriels de ces pays et
les industriels marocains.
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La fragilité du système productif marocain exige une véritable stratégie de
redressement et de la mise en œuvre d’actions tendant à créer les conditions
favorables à une dynamique de progrès ou profit d’une industrie bio et la conclusion
de partenariats entre les capitaux européens et marocains.
Les efforts devront porter d’abord sur la qualité des facteurs de production :
modernisation de l’outil de production et l’usage de technologies performantes d’une
part, et mise en œuvre d’une politique de formation et de qualification de la force de
travail, d’autre part. Les entreprises doivent réaliser que l’amélioration du capital
humain est un préalable à tout progrès en matière de productivité et de qualité des
produits. Le processus de modernisation est un tout, et les innovations technologiques
ne peuvent avoir un effet positif que sur les organisations préparées.
DIVERSIFICATION DES PRODUITS
Les industries agricoles sont plus que jamais appelées à promouvoir les mécanismes
et permettent d’aboutir à la disponibilité des produits à la foi de bonne qualité et bon
marché. Afin d’améliorer le taux d’utilisation des capacités productives et donc les
conditions de profitabilité, les industries alimentaires ont intérêt à promouvoir dans
leur zone d’approvisionnement la production d’une gamme appropriée de variétés et
d’espèces arrivant à maturité pendant des saisons différentes de façon à tourner le
plus longtemps possible dans l’année.
Parmi les catégories d’activités où la région possède un important potentiel à exploiter,
on peut distinguer les conserves de fruits et légumes, les produits de la pêche, l’huile
et les conserves d’olive, la production de lait et ses dérivés, les épices et huiles
essentielles, les produits biologiques, etc.
INNOVATION ET RECHERCHE
Il faudrait impérativement mettre en place un véritable système d’innovation au
service des industries alimentaires permettant l’émergence d’un savoir faire
performant dans le génie industriel alimentaire. Pour ce faire, il faudra procéder à la
mise en place d’un cadre et de mécanismes appropriés permettant la sensibilisation et
l’incitation des entreprises à pratiquer la recherche et développement pour améliorer
la qualité de leurs produits, de leur organisation et de leur processus.
Dans ce cadre, il faudra promouvoir une réelle coopération entre l’industrie et
l’université en matière de recherche et développement.
Il faudra procéder à la création de centres d’appui technique aux industries
alimentaires pour améliorer les conditions de fonctionnement des entreprises et
soutenir les activités d’innovation et leur dotation en moyen humains et matériels
suffisant pour pouvoir s’acquitter convenablement de leurs missions.
Parmi les mesures urgentes à prendre figurent également l’encouragement des
investissements visant la mise en place ou le développement d’industries
intermédiaires ou constituant des supports au développement de l’industrie
alimentaire nationale : industrie de l’emballage, et de certains équipements,
fabrication de pesticides bio…
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UN SALON D’EXPOSITION PERMANENT
Afin de servir de pont entre le Sud de l’Europe et le Gharb, l’agropole doit mettre en
place un véritable système d’information permanent concernant les réglementations,
les consommateurs, les technologies et l’innovation, les opportunités d’investissement,
le développement des filières…
Cet espace d’exposition et d’échange devra connaître des animations constantes :
conférences et débats, formation et sensibilisation des industriels, projection de
documents, démonstrations, dégustations, etc.
LE SECTEUR TOURISTIQUE
1. Le secteur touristique dans la région possède toutes les caractéristiques qui
peuvent faire de la zone un pôle d’attraction pour les touristes nationaux et
internationaux : une côte atlantique de 140 km, des forêts immenses pour la
chasse et les randonnées, des sites touristiques importants (kasbah, thamocida,
Merja zerga, etc.), une production artisanale diversifiée.
2. L’exploitation rationnelle et la recherche de sites sur le littoral peut constituer
un levier de développement pour les communes qui possèdent une façade sur
l’Atlantique. Précisons avec insistance qu’il a tous les ingrédients de l’essor d’un
tourisme de qualité même s’il ne peut pas concurrencer les régions touristiques
classiques.
3. Le ministère du tourisme initie actuellement un nouveau produit touristique
pour les nationaux équivalent au produit du plan Azur –géré par un opérateur
privé.
La région du G.C.B.H. a tous les ingrédients voulus pour s’insinuer dans ce
nouveau projet.
Au terme de ce développement, il apparaît clairement que la future ville nouvelle à
créer devra être pilotée autour du tourisme une activité dominante accompagnée de
l’agro-industrie à l’intérieur de la région dans le cadre d’une matrice.
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ENTI TE
P AYS AG ERE
TO URISM E
VILLE
NOUVELLE
ECOLOGIQUE
TO URISM E
B ALNE AI RE
ECO TOURISME
TO URISM E
VERT
Le Littoral
AG RICULTURE
L’arrière pays
FORMATION
ET
BIO
AGRICULTURE
INDUSTRIE
AGROTECHNOLOGIE
BIO-INDUSTRIE
INDUSTRIE PROPRE
U
N
I
V
E
R
S
I
T
E
RECHERCHE
APPLIQUEE
DANS
L’AGRO
ALIMENTAIRE ET
L’ENVIRONNEMENT
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VII - ARMATURE REGIONALE URBAINE ET IDENTIFICATION DU
FONCIER DANS LES CENTRES EXISTANTS :
La lecture de cette armature se fait sur les deux cartes suivantes :
Carte de la bande littorale de Gharb
L’étude en question a pris en considération l’étude qui a été menée par le Ministère
qui a identifié les centres émergents de Khénichet, de Lalla Mimouna et de Ain Dorrij
comme étant des espaces évolutifs dans la région.
Les différents centres évoluent d’une manière considérable et la future ville nouvelle
peut atténuer et canaliser cette évolution à même de l’étendre sur un espace structuré
et pensé qu’est la ville nouvelle.
Il est évident que toute investigation dans ce sens nécessite une approche rigoureuse
qui prend en charge l’évolution de toute la région sans exclusion pour aboutir à un
équilibre régional où règnent des activités complémentaires et génératrices d’emploi
pour tous les profils.
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CARTE DES COMMUNES DU LITTORAL
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La région a connu une urbanisation importante dans différents centres qui ont fait
l’objet de couverture par les documents d’urbanisme à savoir les plans
d’aménagement et les plans de développement d’agglomération rural.
Les principaux documents d’urbanisme se caractérisent comme suit :
PLAN D’AMENAGEMENT DE MOULAY BOUSSELHAM
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PLAN D’AMENAGEMENT DE BHARA OULAD AYAD
Plan d’Aménagement de Lalla Mimouna
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PLAN D’AMENAGEMENT DE LALLA MIMOUNA
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PLAN D’AMENAGEMENT DE MOGRANE
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PLAN D’AMENAGEMENT DE SIDI ALAL TAZI
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PLAN D’AMENAGEMENT DE SIDI BOUBKER EL HAJ
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PLAN D’AMENAGEMENT DE SIDI MOHAMED LAHMER
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PLAN D’AMENAGEMENT DE SOUK TLET DU GHARB
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VIII - CRITERES D'IMPLANTATION :
Pour permettre le choix de se faire de façon rationnelle nous avons mis en places les
critères suivants :
Critères d'implantation
1 - ACCESSIBILITE
-
Voies de communications aériennes
-
Voies de communications maritimes
-
Voies de communications terrestres
2 - PROXIMITE METROPOLITAINE
3 - ENTITES PAYSAGERES
-
Façade maritime
-
Fleuve
-
Merjas et dayas classées
-
Barrage
-
Forêts domaniales
-
Vestiges historiques
4 - ENTITES URBAINES ET ARCHITECTURALES
-
Existence d’un centre émergent
-
niveau de développement
-
tendances architecturales dans le respect de l’identité régionale
5 - DISPONIBILITE FONCIERE
La contrainte de la disponibilité foncière sera prise en compte dans le choix final.
Ces critères sont développés en tableau détaillé ci-joint en annexe
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IX - PROPOSITION DU SITE :
De l’avis de tous les experts économistes, la ville de Kénitra est sous la zone
d’influence de Rabat-Casablanca. Cet état de fait ne favorise pas un développement
équilibré de la région du Gharb Chrarda Beni Hssen.
Pour palier à ce déséquilibre, la création ou le développement d’un centre urbain vers
le nord de la région serait un nouveau souffle pour la croissance et le développement
régional voire de la ville de Kénitra.
Néanmoins, bien que cette hypothèse soit partagée par d’autres experts et
aménageurs, il a été opté pour une approche qui répond à d’autres données découlant
de notre analyse :
1. Approche socio-économique basée sur les statistiques de 2004.
2. résultats de l’étude en reléguant la contrainte de la disponibilité du foncier, qui
sera prise en compte que dans le choix final.
3. Etablissement des cartes de contraintes naturelles et géographiques. Ces cartes
ont permis de faire ressortir dans un premier temps les sites ne posant aucune
contrainte naturelle majeure pour accueillir une nouvelle ville.
4. Analyse des communes concernées.
5. Mise au point d’un tableau de critère pour le classement des communes offrant
des sites potentiels. Le tableau de critères a permis de déterminer les
communes susceptibles d’accueillir le projet de ville nouvelle.
6. Enfin, la ville nouvelle doit bénéficier des différents investissements :

Etatiques existants ou projetés : routes, autoroutes, port, aéroport,
électrification, approvisionnement en eau…

Privés existants ou projetés dans un rayon sous zone d’influence.
A partir de ce constat, il convient de conjuguer l’ensemble des données disponibles
pour cerner le site d’implantation approprié.
Tout d’abord, l’aire géographique retenue dans la région est composée des communes
longeant la côte atlantique et celles qui lui sont attenantes. Cela conforte l’axe Kénitra
- Larache tel que défini dans les termes de référence du marché. Cela le consolide
aussi avec deux façades : une façade côté mer et une façade côté terre –
L’emplacement de la ville nouvelle doit répondre par ailleurs à des critères permettant
de générer un dynamisme économique régional.
Par ailleurs, au vu des vocations naturelles de la région qui émergent : l’agriculture et
le tourisme et au vu des différentes données socioéconomiques sur la région, la ville
nouvelle doit avoir la possibilité d’assurer une formation technique et de développer la
recherche liée à l’agriculture.
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Les premiers résultats des différentes investigations menées et de l’ensemble des
paramètres cités dans l’étude, ont pu déterminer trois groupes de communes
susceptibles d’accueillir le projet de ville nouvelle par ordre décroissant
d’atouts (naturels, financiers, infrastructure, proximité, accessibilité…)

Groupe 1 : très favorable

Groupe 2 : moyennement favorable

Groupe 3 : favorable, sans plus

1er groupe :
1- Moulay Bousselham
2- Sidi Boubker El haj
3- Lalla Mimouna
4- Chouafaa

2e groupe :
1. Baha Ouled Ayad
2. Sidi Mohamed Lahmar

3e groupe :
1- Benmansour
2- Sidi Allal Tazi
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X – LE CHOIX DU SITE ET LES PRINCIPES PROGRAMMATIQUES DE LA VILLE
NOUVELLE:
1 – LE CHOIX DU SITE
Le choix final sera établi en concertation avec le maître d'ouvrage et les représentants
locaux. Dans une première phase, une sortie sur le terrain a été effectuée en mars
2007 dans la région du Gharb-Chrarda-Beni Hssen en présence des représentants du
Conseil National de l’Habitat et de l’Urbanisme, de la Directrice de l’Agence Urbaine de
Kénitra Sidi Kacem et de l’Inspectrice Régionale de l’Aménagement du Territoire, de
l’Eau et de l’Environnement.
L’objet de la sortie a été de prendre connaissance des sites proposés par l’étude en
question pour la création d’une ville nouvelle, aux alentours de My BOUSSELHAM et de
Lalla Mimouna au niveau du premier groupe de communes classés plus haut très
favorables en tant qu’espaces présentant le plus d’opportunités paysagères,
économiques, géologiques et foncières pouvant être mobilisées à cette fin. Par contre,
le foncier des autres sites autour de Boukmer qui ont été identifiés s’est avéré
malheureusement difficilement mobilisable sans oublier la difficulté géologique et
climatique qui sévit dans la zone en question.
La visite sur le terrain a commencé par celle du centre de My BOUSLEHAM, durant
laquelle l’équipe a examiné, surtout, des terrains vierges dans le centre et ceux en
cours d’aménagement conformément au Plan d’Aménagement homologué récemment.
Ainsi, il a été constaté que le centre présente une possibilité d’extension sur un
périmètre équivalent, à peu près, à la superficie occupée et celle en cours
d’aménagement actuellement. La grande partie de ce périmètre d’extension se trouve
dans la partie basse du centre située à l’entrée du centre depuis l’échangeur avec
l’autoroute. Quant à la partie haute du centre, elle offre une superficie d’extension de
moindre importante mais d’une position privilégiée, en ce sens qu’elle offre une vue
panoramique sur la mer et le grand lac (Merja Zerga), alimenté par la mer et l’oued ….
Les autres terrains qui constituent la véritable assiette foncière pouvant être support
pour la création d’une ville nouvelle sont de statut juridique collectif, totalisant une
superficie dépassant les 6000ha. Ces terrains sont occupés et exploités par les
collectivités ethniques suivantes : Ouled Rafaa, Ouled Ouknil et Dlalha et Riah Zaouia.
Cela dit, plus de 3000ha de ces terrains paraissent plus ou moins facilement
mobilisables. Ils sont constitués par deux zones :
-
la zone DA 125D qui est occupée actuellement par une forêt d’exploitation,
aménagée, plantée et entretenue par les Services des Eaux et Forêts, et ce
dans un cadre partenarial avec la collectivité ethnique de Riah Zaouia
permettant à cette dernière de bénéficier de 20% des recettes lors de
l’exploitation de la forêt (découpage et vente du bois). Ainsi, cette zone se
trouve sous un double régime juridique : celui du collectif et celui du domaine
forestier.
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La zone DA 125A est la zone qui offre le plus d’opportunités et de chances à la
création d’une ville nouvelle, en ce sens elle ne constitue pas d’enjeux agricoles
en raison du caractère traditionnel de son exploitation et de son occupation par
une population apparemment pauvre.
-
Une partie du terrain occupé par la forêt (DA 125B) peut être mobilisable en raison du
fait que la forêt en question sert à l’exploitation du bois d’eucalyptus et ne présente
pas de caractère purement écologique. Pour ce faire, il suffit que l’aménageur, qui
aurait la charge de la réalisation de la ville nouvelle, verserait la partie de
l’investissement faite par les Services des Eaux et Forêts pour l’aménagement et la
plantation de la forêt.
La visite a été continuée, plus au nord des terrains collectifs, afin de constater les
terrains privés limitrophes à ces terrains collectifs. Ces terrains sont de statut melk et
connaissent une concentration de l’habitat rural dans le douar Rafaa et connaissent
aussi l’existence de quelques domaines de plantation de la fraise présentant
visiblement un lourd investissement.
Les terrains en question peuvent être frappés d’une réglementation urbanistique qui
les rendrait une réserve stratégique à la ville nouvelle, en y gelant aussi toute vente
foncière afin de lutter contre d’éventuelle spéculation. Le site dans cet endroit connaît
la présence d’un grand lac (constitué de la Merja Hallofa et la Merja Nechfafa) qui
offre un paysage très riche.
Les discussions ont porté sur une résolution qui a conduit à développer une matrice
triangulaire regroupant les trois zones complémentaires et autonomes à savoir :
1. Le développement de la ville nouvelle doit s’effectuer à partir du centre My
BOUSSELHAM qui présente des atouts indéniables, dont une histoire
(touristique) ancrée dans la mémoire des habitants de la région et ce en
développant la vocation touristique
2. Le développement autour du lac Merja Hallofa-Merja Nechfafa, sis dans les
terrains melk, d’un village écologique en parallèle se situant à 8km au nord de
My BOUSSELHAM qui mériterait dans ce cas une action spécifique et
conséquente pour le développement du tourisme d’agrément et de détente
3. La développement de l’industrie agro-alimentaire dans le périmètre de Lalla
Mimouna en procédant à la requalification urbaine de ce centre tout en prenant
en considération les orientations du plan d’aménagement y afférent.
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2 - LES PRINCIPES PROGRAMMATIQUES DE LA MATRICE TRIANGULAIRE
La priorité de la matrice sera axée sur la création de richesses à base du
développement durable.
Cette priorité s’articulera aussi sur cinq objectifs principaux :

L’édification de la cohésion sociale,

Le développement économique et urbain durable, dédié aux secteurs balnéaires,
alimentaires et bio agricole,

Le développement urbain à taille humaine,

La préservation des paysages et du cadre de vie,

L’accès à l’autonomie et à l’indépendance foncière et financière

L’introduction de nouveaux matériaux de construction et des procédés de mise
en œuvre.
L’outil juridique de mise en œuvre de la matrice s’appuiera, le cas échéant, sur la
création de syndicats d’agglomération nouvelle SAN ; une instance politique
intercommunale où siègeront les élus désignés par les conseillers municipaux et où le
SAN travaillera en étroite collaboration avec les communes concernées qui
conserveront leurs compétences d’intérêts intercommunal.
L’objectif du SAN est aussi la perception directe des taxes fiscales pour assumer
l’aménagement et le développement de la matrice en liaison étroite avec ses différents
partenaires : communes et établissement publics d’aménagements EPA.
Les secteurs clés de la matrice seront les suivants :
 Le tourisme et le loisirs par la mise en œuvre d’itinéraires patrimoniaux,
historiques et écologiques, des balades et des randonnées pédestre et
équestres, des circuits de cyclotouristes en bois et en forêts, des hôtels, des
maisons d’hôtes, des appartements hôtels, des auberges, des gîtes ruraux, des
fermes écoles etc.

Le sport et le bien être en développant et en variant les équipements sportifs
de moyen et de haut niveau, etc.

La culture par la création de bibliothèques, de musée de l’écologie et de la
biodiversité, des théâtres, des salles polyvalentes, un complexe
cinématographique, des écoles de musiques, des ateliers d’art plastique, d’art
des jardins et des paysages, etc.

Les parcs d’activités et les pépinières d’entreprises par la mise à disposition aux
entreprises des locaux, un regroupement par affinité et complémentarité, des
compétences d’accompagnement, des conseillers et un réseau d’experts, des
services communs, tels que standards personnalisés, salles de réunions,
distribution de courriers, photocopieurs, Internet haut débit, etc
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
Les infrastructures de transport par la mise en œuvre de circuits multimodaux :
gares avec parcs à vélos et à stationnement de véhicules, tramway, bus, covoiturage, etc.,

L’ensemble commercial du centre avec la mise en place de grands marchés de
stockage et de vente de produits locaux, des moyennes surfaces, des boutiques
et des services, etc.,

Les grands projets structurels comme
o L’industrie agroalimentaire (usines, villages d’ouvriers équipés…)
o l’hôtel de la communauté de communes,
o le centre universitaire et de recherche en agriculture biologique,
o les centres de distributions,
o la maison de la nature, de l’environnement, des paysages et de la bio
agriculture MNEPB, celle-ci aura pour objectifs la création du label de la
charte de la qualité environnementale,
o le développement du jardinage et de l’agriculture écologiques,
o la mise en place d’un centre de ressource pour tous ceux qui cherchent
des informations, des documents, des conseils techniques ou
pédagogiques, etc.
Merja Halloufa
Mly Bousselham
Lalla Mimouna
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- SCHEMA DE LA MATRICE TRIANGULAIRE -
La triangulation :
Mly BOUSSELHAM
Lalla Mimouna
Merja Halloufa
Mly BOUSSELHAM : Ville balnéaire touristique
Merja Halloufa: Village écologique d’agrément et de loisir
Lalla Mimouna: Ville d’industrie agroalimentaire
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