De quoi rions-nous - Territoire et Lien Social

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De quoi rions-nous - Territoire et Lien Social
BOSSER Morgane
De quoi rions-nous ? Notre société et ses
comiques
Olivier Mongin
De quoi rions-nous ? est un ouvrage paru en 2006
écrit par Olivier Mongin. Celui-ci est un écrivain français
d’influence gauchiste né en 1951 à Paris. Il est alors dans les
années 1970 en contradiction avec le mouvement gauchiste
de l’époque et s’inscrira dans une tendance plus antitotalitariste. Il se penche ainsi au travers de rencontres sur des
problématiques urbaines, s’intéresse beaucoup à la politique
et la philosophie et acquiert des connaissances en sociologie,
en ethnologie et plus généralement aux science dîtes
« molles ». C’est avec ce parcours multi-disciplinaire qu’il va
écrire « De quoi rions-nous ? La société et ses comiques » en
2006. Ce livre est donc une réflexion sur la société à travers
un travail sur l’humour pratiqué en France à notre époque
avec l’analyse de comiques français en « vogue » tels que
Jamel Debbouze, Gad El’Maleh ou encore Bigard et leurs
différents « types » de comiques pratiqués : ethnique ou
sexuel.
…
Dans un premier temps, O. Mongin nous présente l’évolution du rire notamment le
tournant important qu’a été la télévision. Le rire se décline alors sous toutes les formes :
mises en scène et petits sketchs, animateurs d’émissions comiques, duos… Ainsi, les
comiques ne nous viennent plus de la scène mais directement du petit écran même si la scène
reste toujours une consécration
Pour illustrer ce qui pour lui est le « rire ethnique », Olivier Mongin prendra pour
exemple quatre humoristes français : Jamel Debbouze, Gad El’Maleh, Fellag, et Dieudonné.
Ces trois comiques font l’objet de l’analyse d’Olivier Mongin car malgré qu’ils pratiquent
tous le rire dît « communautaire », celui-ci prend différentes formes. Alors que Jamel joue
sur plusieurs tableaux en alternant ses rôles de jeune de banlieue à son arrivée sur Canal+
(« C’est là qu’il s’enferme dans le rôle de petite frappe de banlieue »), puis son rôle de fils
d’immigrés marocains dans son premier spectacle enfin celui de star du showbiz dans son
second one man show, Gad El’Maleh et Fellag ont plutôt tendance à mélanger plus
qu’alterner leurs « multiples identités », soit en refusant d’appartenir à une seule mais bien de
ressembler à soi comme Gad El’Maleh, soit d’être le théâtre d’une « polémique entre des
communautés qui empêchent de se lier à une origine » comme Fellag. Enfin, Dieudonné
joue également avec ce rire ethnique mais lui en basant son humour sur une « concurrence »
entre les communautés et stimule « le raciste qui est en chacun de nous ».
Dans une seconde partie, l’auteur analyse le rire dît « sexuel » notamment avec le
passage au crypte de l’humour J-Marie Bigard. Ce comique choisit dans son spectacle de
parler du sexe en prenant un rôle face à son public à la fois de professeur mais également de
« découvreur ». Il semble réfléchir et vouloir faire réfléchir le public sur un triptyque :
L’Homme, l’animal et le sexe. Ce rôle de professeur/élève est également joué par Professeur
Leeb et les actrices des « Monologues du vagin ». Dans un autre registre, Muller et Dupontel
De quoi rions-nous ? La société et ses comiques.
Culture Générale
Année scolaire 2008/09
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sont appelés par l’auteur « les trasheurs » de part leur humour déstabilisant, renversant et
révolutionnant les codes. Enfin, Feydeau mélange d’une certaine manière ces deux crédos en
engendrant la réflexion de son public sur le désir et le couple tout en mettant cela en scène de
manière plutôt « crue » avec des situations burlesques.
…
Ainsi, De quoi rions-nous ? est une étude originale de la société actuelle française
en passant par le billet de l’humour. Cette étude nous permet alors de prendre du recul sur le
rire en France et d’en comprendre mieux les mécanismesCe livre nous décrit assez bien le
paysage humoristique français en nous faisant prendre du recul face à ce que l’on voit tous
les jours notamment à la télévision. Mongin analyse donc les deux thèmes récurrents de
l’humour français : les communautés et le sexe en nous les faisant comprendre sous un angle
concret avec l’étude de comiques que tout le monde connaît. Ainsi, il fait réfléchir le lecteur
et l’encourage à pousser ses propres conclusions.
Cependant, De quoi rions-nous ? ne nous guide pas réellement dans cette réflexion et
ne nous donne pas toutes les données permettant une analyse complète. Par exemple, ce livre
occulte complètement les effets de l’humour sur la société. La question des répercutions de
ces humoristes sur la vision de certaines communautés par exemple ou les conséquences sur
nos habitudes et pratiques. L’évolution de l’humour en France a-t-elle un rôle dans
l’évolution de nos normles et valeurs ? Seule la polémique créée par Dieudonné il y a
quelques années laisse entrevoir quelles conséquences l’humour peut avoir à la fois sur son
interprète et sur la société en général (public, non-public, monde politique…). De plus, le rire
« féminin » n’y est que très peu abordé (2 pages ½) sans doute du fait de sa minorité. Mais,
O. Mongin ne fait aucune allusion à cette faible féminisation de l ‘humour en France et ne
pousse pas la recherche ni la réflexion du lecteur dans cette voie. L’analyse répond ainsi très
bien au premier titre « De quoi rions-nous ? » mais n’aborde en réalité que très peu le second
: « Notre société et ses comiques. ».
De quoi rions-nous ? La société et ses comiques.
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