Grand prix du m - Pharmacie Delepoulle

Transcription

N° 2763 - JEUDI 1er JUILLET 2010
www.quotipharm.com
Actualité
Une évolution
nécessaire mais délicate :
la rémunération
en question
PAGE 4
Publicité :
PHR contre-attaque
Les lauréats des Grands Prix du « Quotidien » 2010
La pharmacie qui gagne
Récompenser et valoriser les réalisations des officinaux, célébrer le talent
et le dynamisme d’une profession, tels sont les objectifs des Grands Prix
de la pharmacie, dont la deuxième édition vient de se dérouler à Paris
en présence des responsables du monde pharmaceutique. Parmi
les nombreux dossiers présentés, un jury prestigieux en a sélectionnés
neuf qui illustrent l’engagement gagnant des officinaux dans l’amélioration
des services rendus aux patients.
VOIR PAGES 2 ET 3
PAGE 5
Pharmacie
et médecine
Les pharmaciens
à Eurocancer :
les lymphomes non
hodgkiniens, fréquents
et pourtant mal connus
PAGE 6
Une avancée
thérapeutique
sans précédent
PAGE 6
Toxicologie, recherche
médicamenteuse :
un poumon sur une puce
PAGE 7
Conseil
à l’officine
L’halitose
PAGE 8
Marketing
et gestion
Le marché des produits
pour les cheveux :
festival estival
pour soins capillaires
PAGE 11
CE NUMÉRO COMPORTE
UNE SURCOUVERTURE
LAB. BIOGARAN
UNE CAMPAGNE CONTRE LA SOMNOLENCE AU VOLANT
La vérité est au fond
de la bouteille
LE FLACON semble tout droit sorti
des placards de nos aïeux. Arborant sans complexe la promesse de
« Remède miracle pour vaincre la
somnolence au volant », son étiquette décline une formule à réveiller les morts ! Jugez plutôt :
« taurine, nicotine, caféine,
coca, bol d’air, musique volume max, passager bavard
ou encore alarme vibrante de
téléphone… ».
Cet OPNI (objet publicitaire
non identifié) un brin provocateur a été imaginé par les assurances MMA et les sociétés
d’autoroutes pour leur dernière
campagne de communication
qui rappelle aux automobilistes de prendre le volant reposé
et sans dette de sommeil. Un
message pas superflu du tout
lorsqu’on sait que 70 % des Fran-
Occasion
manquée
J’ai toujours voulu être minis-
sans en avoir, bien sûr, les
HUM tre,
capacités. C’était un rêve, le
EUR
çais prennent le chemin des vacances alors qu’ils ont réduit leur
temps de sommeil habituel. Dormir avant de partir, donc. Voilà
pour la première recommandation. Et, bien sûr, faire la pause,
quand le sommeil s’impose…
Un dernier conseil pour la
route ? Vous le trouverez sur le
Net (www.pausez-vous.fr) car
les commanditaires de cette salutaire campagne proposent en
téléchargement gratuit 4 morceaux de musique conçus pour
réussir les pauses sur l’autoroute. Chaque plage musicale
dure 15 minutes, durée minimale pour une récupération efficace. Rouler reposé pour arriver en bonne santé, il n’y a
pas de miracle, c’est la seule
solution.
voilà anéanti. Je rêvais de fumer de gros cigares payés par
le contribuable, d’avoir une superbe voiture de fonction, un chauffeur et un garde
du corps, deux douzaines de collaborateurs, de voyager en jet privé chaque fois
que mes importantes activités me projetaient aux quatre coins du monde. Tout
ça, c’est fini. Le président de la République
a en effet mis les membres de son gouvernement à la diète. Il supprime sept
mille voitures officielles, la garden-party
de l’Élysée et les chasses présidentielles
(le seul privilège dont je me serais passé
de toute façon). Dans ces conditions, à
quoi bon être ministre ? Pour être cloué
au pilori par la presse et l’opposition,
comme Éric Woerth ? Pour renoncer à son
mas dans le Midi, comme Alain Joyandet ?
Pour voyager en classe affaires, comme
le même Joyandet ? Pour rendre son appartement de fonction ? Pour ne plus diriger que quatre à dix collaborateurs ? Nos
concitoyens sont bien ingrats. Ils veulent
des ministres irréprochables, mais n’entendent pas en payer le prix.
> D. D.
> RICHARD LISCIA
BIHEBDOMADAIRE : LUNDI, JEUDI - 21, RUE CAMILLE-DESMOULINS, 92789 ISSY-LES-MOULINEAUX CEDEX 9 - TEL. : 01.73.28.14.40 - ISSN 0764-5104 - CPPAP : 0414 T 81518
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Une société du groupe
actualité
LES LAURÉATS DES GRANDS PRIX DU « QUOTIDIEN » 2010
La pharmacie qui gagne
de la profession. L’occasion de constater, une fois encore,
l’engagement sans faille des officinaux dans l’amélioration
du service rendu aux patients au travers des divers projets
récompensés.
E. THEY
Le 24 juin dernier, les lauréats des deuxièmes Grands Prix
de la pharmacie, créés à l’initiative du « Quotidien
du Pharmacien », ont reçu leurs trophées au cours d’une soirée
parisienne devant une assemblée de représentants
■ Prix du meilleur plan
de formation de l’équipe
Anne Schwenke
(Puteaux), le quiz
du préparateur
Avant de penser à concourir
pour les deuxièmes Grands Prix
E. THEY
Un voyage en Guadeloupe tiré au sort
Les participants des deuxièmes Grands Prix de la pharmacie n’ont pas seulement eu la chance d’assister à une belle soirée réussie. L’un d’entre eux,
André Iannaconne, titulaire à Ermont (Val-d’Oise), est ainsi reparti avec deux
billets d’avion pour la Guadeloupe, offerts par Air Caraïbes, et un séjour de
six nuits pour deux personnes à la Créole Beach Hôtel & Spa, en Guadeloupe,
offert par Des Hôtels & des Îles.
■ Prix de la meilleure vitrine
Nilame MarinosyBadouraly (Bourgla-Reine), intelligence
et pédagogie
« Pourquoi grossit-on ? » Tel est
donc le titre de la vitrine lauréate
réalisée par Nilame MarinosyBadouraly, titulaire de la pharmacie Martin-Lavigne, à Bourg-laReine (Hauts-de-Seine). Le visuel
met en scène deux jolies blondes,
l’une vêtue pour l’hiver, l’autre en
maillot de bain, comme pour souligner l’urgence qu’il y a à retrouver une jolie silhouette à l’approche de l’été. Mais cette vitrine ne
se limite pas à accrocher le regard du passant. Elle offre aussi
et surtout une approche intelligente et pédagogique du surpoids. « Savez-vous calculer votre
IMC ? Combien de calories la ration alimentaire quotidienne doitelle compter ? » Voilà le type de
questions abordées succinctement dans ce panneau vitrine en-
2 - LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN - N° 2763 - JEUDI 1 e r JUILLET 2010 - www.quotipharm.com
La vitrine gagnante de Mme MarinosyBadouraly
tièrement fait maison. « Ne pas
trop en dire pour donner envie
de rentrer en demander plus »,
tel était le souhait de Nilame Marinosy-Badouraly, qui propose
également dans son officine une
brochure venant compléter l’information délivrée en vitrine.
diabétiques à l’aide justement du
document élaboré par Sandrine
Masseron. À noter que chaque
bilan est rémunéré 25 eu-ros au
pharmacien. « L’avantage du travail en réseau est la possibilité
pour tout professionnel de santé,
et notamment le pharmacien, de
pouvoir, à tout moment réorienter le patient, suivant ses demandes et ses attentes repérées
au cours du bilan éducatif, vers
les professionnels les plus compétents », explique la lauréate.
Pierre-Olivier Masson
(Bayeux), au cœur de
la coordination des soins
Le projet présenté par PierreOlivier Masson, titulaire à Bayeux
(Calvados), a
tout autant retenu l’attention
du jury qui lui a
également attribué le prix de
l’engagement
dans un réseau
de soins, ex
aequo avec Sandrine Masseron. Il s’agit de l’association Hospipharm, qui regroupe
une vingtaine de pharmaciens,
fruit d’une collaboration entre les
officinaux et l’hôpital de Bayeux.
Cette collaboration a permis, entre autres, la création d’un service
d’hospitalisation à domicile (HAD)
à statut public/privé, actuellement présidé par un pharmacien
libéral. Tous les adhérents d’Hospipharm s’engagent à respecter la
charte régissant la politique de
qualité, de service, d’hygiène, de
sécurité, mais aussi de prix. La
formation est aussi un élément
essentiel du dispositif qui met indéniablement en valeur le rôle
pivot de l’officinal dans la coordination ville-hôpital.
■ Prix de l’engagement
dans un réseau de soins
Sandrine Masseron
(Paris), un bilan éducatif
rémunéré
La titulaire de la pharmacie des
Écoles, dans le 11e arrondissement de Paris, est déjà une habituée des Grands Prix de la pharmacie. L’an passé, Sandrine Masseron avait remporté le prix du
meilleur projet d’éducation thérapeutique avec sa « fiche du pharmacien », document permettant
le suivi de patients diabétiques.
Cette année, la titulaire parisienne est une nouvelle fois récompensée pour son engagement
auprès de ces malades et son implication dans le réseau Paris-Diabète qui regroupe 600 professionnels de santé, dont 50 pharmaciens. Leur rôle est de dresser
un bilan éducatif de leurs patients
■ Prix du meilleur site
Internet
Anne-Sophie Delepoulle
(Maretz), un site sur mesure
Anne-Sophie Delepoulle, titulaire à Maretz (Haute-Marne),
n’est pas, a priori, une spécialiste
de la création de site Web. Pourtant, elle a réussi la prouesse de
DR
LE PALMARÈS
2010
de la pharmacie, l’équipe de la
Pharmacie 58 à Puteaux (Hautsde-Seine) cherchait avant tout à
trouver un moyen d’assurer la formation de sa nouvelle apprentie
préparatrice. C’est ainsi qu’est
venue l’idée d’un Pharmaquiz. Un
projet tout simple et visiblement
efficace, nécessitant peu de
moyens : une boîte à questions,
des fiches bristol, un dictionnaire
Vidal et… un peu de temps, ce qui
n’est pas le plus facile. Les questions portent sur le médicament
ou sur le conseil, et elles peuvent
évoluer en fonction des cours suivis par l’apprentie. L’objectif est
qu’elle lise et tente de mémoriser
cinq fiches par jour, sur lesquelles
elle sera interrogée par un membre de l’équipe à la fin de la journée. L’idée a été bien accueillie
par l’équipe officinale, qui a pu
ainsi s’impliquer dans la formation de l’apprentie et parfaire, par
la même occasion, ses connaissances. Ce Pharmaquiz pourrait
bien se retrouver prochainement
dans d’autres officines, puisqu’il a
été proposé au centre de formation pour l’ensemble des étudiants de la prochaine promotion.
E. THEY
Rowa, Alliance Healthcare France
et du groupe PHR, parrains respectifs du prix de l’officine assistée par ordinateur, de celui de la
première installation et de celui
du meilleur projet d’éducation
thérapeutique. Rendez-vous en
2011 pour les troisièmes Grands
Prix de la pharmacie.
E. THEY
POUR LA DEUXIÈME ANNÉE
consécutive, les acteurs de la
pharmacie s’étaient donné rendezvous pour remettre les « Grands
prix de la pharmacie ». L’idée de
cette manifestation organisée par
« le Quotidien du Pharmacien » :
récompenser et valoriser les initiatives des officinaux dans des
domaines aussi variés que la
communication, la formation de
l’équipe, le développement durable ou encore l’éducation thérapeutique. Et, comme l’an passé, le
jury*, réunissant des représentants de syndicats, des ordinaux,
des académiciens, des universitaires et des étudiants, a eu fort à
faire pour départager les nombreux dossiers de qualité adressés par les candidats. Certaines
délibérations ont même été particulièrement animées, mais toujours enrichissantes, comme l’a
souligné lors de la soirée l’un des
membres du jury, Dominique Porquet, président de la Conférence
des doyens de la faculté de pharmacie. L’intérêt suscité par ces
Grands Prix de la pharmacie s’apprécie également par le soutien
renouvelé des partenaires, qui ont
choisi de s’associer à certaines
catégories plus particulièrement.
C’est le cas des sociétés ARX
DR
Les lauréats de l’édition 2010 entourés des membres du jury
E. THEY
Une soirée placée sous le signe de la convivialité
■ Prix de l’officine assistée
par ordinateur
Isabelle Geiler
(Haubourdin),
un conseil informatisé
E. THEY
■ Prix pharmacie
et santé durable
Éric Gendrin (Iffendic),
une logique écologique
La pharmacie Gendrin-Thouault,
à Iffendic (Ille-et-Vilaine), ne s’est
pas engagée à moitié dans le développement durable : tri sélectif
des déchets, impression rectoverso des feuilles de papier, achats
de fournitures et de consommables mieux réfléchis, ou encore
mise en place d’animation de sensibilisation du public pour la récupération des MNU. Sans ou-
DR
Ruppert Katritzky, P-DG d’ARX Rowa remet
son prix à Isabelle Geiler
Le projet d’Isabelle Geiler de la
pharmacie Béniac et Labbe, à
Haubourdin (Nord), détaille une
utilisation de l’ordinateur qui va
bien au-delà de la simple gestion
du tiers payant et de la délivrance
des ordonnances. En effet, l’objectif affiché est clairement d’aider les femmes enceintes à gérer
leurs traitements. Comment ? En
répondant à leurs questions grâce
au recours au site Internet du
CRAT (centre de référence des
agents tératogènes) et en rédigeant des fiches conseils claires
et richement illustrées. Pour cela,
il a suffi à cette titulaire d’installer quelques logiciels sur un des
Grands Prix de la pharmacie, n’a
rien eu à y redire. Son projet, Michaël Zazoun l’a baptisé tout simplement MaPharmacie. Pas seulement parce qu’il y a mis beaucoup de lui-même, mais aussi
parce que son objectif est que les
patients qui en franchissent le
seuil s’accaparent les lieux et s’y
sentent bien. Pour le jeune titulaire, « MaPharmacie » appartient
à tout le monde.
■ Prix de la première
installation
Michael Zazoun (Paris),
my beautiful pharmacie
Lorsque Michaël Zazoun décide
de s’installer dans le 4e arrondissement de Paris, à deux pas de la
Bastille, il entend opérer une
complète révolution des codes architecturaux de l’officine traditionnelle. Pour la dessiner, il a eu
recours à un designer qui n’a rien
à voir avec le monde de la pharmacie. Il aura fallu cinq longs
mois pour dresser les contours de
cette officine pas comme les autres qui ne cède rien aux exigences du commerce dans le respect
de la déontologie. Même le président de la section A (titulaires) de
l’Ordre et membre du jury des
Alliance Healthcare remet son prix
à Michael Zazoun (à droite)
■ Prix du meilleur projet
d’éducation thérapeutique
Yves Michiels (Longvic),
l’HTA en questions
Yves Michiels, titulaire à Longvic (Côte-d’Or),
a mis au point
un programme
original de suivi
des patients hypertendus, intitulé OSTA, pour
Officine Suivi
Tension Artérielle. L’idée de
ce programme a germé dans la
tête de ce pharmacien à la lecture
des résultats d’une récente étude
montrant que 25 % des malades
souffrant d’hypertension artérielle ont des difficultés à suivre
régulièrement leur traitement.
Yves Michiels a donc élaboré un
test permettant, en une vingtaine
de questions, de suivre de manière rapprochée les patients.
L’objectif est de prévenir les complications de l’HTA en interrogeant le malade sur son hygiène
E. THEY
postes informatiques pour réaliser ses fiches conseils et ses vitrines informatives. « L’outil informatique au service du conseil
thérapeutique durant la grossesse », pourrait-on ainsi résumer.
Lucien Bennatan (au centre), P-DG
du groupe PHR, parrain du Grand Prix
de l’éducation thérapeutique
de vie, sa connaissance des facteurs de risque et sur les mesures
prises pour gérer et optimiser son
traitement. Et ça marche ! Selon
le lauréat, 80 % des patients déclarent prendre mieux en considération leur pathologie et leur
traitement ; 60 % affirment avoir
modifié une ou plusieurs mauvaises habitudes.
> C. M.
DR
construire le sien de ses propres
mains, sans l’aide d’un prestataire
extérieur. « Du 100 % personnalisé », souligne-t-elle. Ce site, qui
s’adresse aussi bien aux clients
de la pharmacie qu’aux membres
de l’équipe officinale, présente de
nombreux arguments. Doté notamment d’une rubrique conseil
très complète, il propose, par
exemple, des questionnaires en
ligne. Avec ses 1 200 connexions
par jour (revendiquées), le site de
la pharmacie Delepoulle a su se
faire remarquer par de nombreux
professionnels, confrères officinaux et médecins. Il a même eu
les honneurs d’une thèse de pharmacie ! Pour le découvrir, il suffit
de se rendre à l’adresse pharmaciedelepoulle.com.
blier l’installation de plus de
35 m2 de panneaux photovoltaïques, dont le surplus d’énergie
produite est revendu à EDF. Dans
le cadre de l’assurance qualité développée par son officine, Éric
Gendrin a mis au point une charte
écologique prévoyant un certain
nombre de dispositions à appliquer par chacun des membres de
l’équipe pour contribuer au développement durable. Outre l’objectif écologique, cette charte est
également source d’économies,
en permettant de limiter les gâchis ou d’investir dans du matériel peu consommateur d’énergie,
par exemple. Elle participe enfin
à l’amélioration de l’image de l’officine, en communicant auprès
du grand public sur les efforts
réalisés dans le domaine de la
santé durable.
E. THEY
E. THEY
actualité
* Thierry Barthelmé, président de l’UTIPFPC, Martine Baumgarten, de l’Académie
nationale de pharmacie, Maxime Beltier,
président de l’Association nationale des
étudiants en pharmacie de France, Gilles
Bonnefond, président délégué de l’Union
des syndicats des pharmaciens d’officine,
Philippe Gaertner, président de la
Fédération des syndicats pharmaceutiques
de France, représenté par Danièle Paoli,
Claude Japhet, président de l’Union
nationale des pharmacies de France,
Pascal Louis, président du Collectif
des groupements de pharmaciens,
Jérôme Parésys-Barbier, président
du Conseil central D de l’Ordre des
pharmaciens, Dominique Porquet,
président de la Conférence des doyens
de la faculté de pharmacie, Robert Pujol,
pharmacien d’officine chargé
d’enseignement à la faculté de médecine
et de pharmacie de Toulouse,
et Jean-Charles Tellier, président
du Conseil central A de l’Ordre
des pharmaciens.
JEUDI 1 e r JUILLET 2010 - N° 2763 - LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN - www.quotipharm.com - 3
actualité
UNE ÉVOLUTION NÉCESSAIRE MAIS DÉLICATE
La rémunération en question
PÉDAGOGUE, Philippe Besset
– président de la commission
économie de l’officine de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) –
rappelle en quoi consiste la rémunération du pharmacien. Sa
marge est totalement différente
selon le type de produits vendus.
Mais, même au sein de la catégorie médicament, rien n’est simple
puisqu’il faut différencier ceux à
prescription médicale obligatoire
et ceux à prescription médicale
facultative, mais aussi les remboursés et les non-remboursés.
Ce n’est que le début du cassetête, puisque la rémunération repose ensuite sur la marge dégressive lissée (MDL) pour le médicament remboursable lorsqu’il s’agit
du princeps ou du générique sous
TFR, un système instauré en
1990, pour remplacer l’ancienne
marge linéaire, comprenant désormais trois tranches. À cette rémunération à la marge s’ajoute un
forfait à la boîte fixé à 0,53 euro.
sur
cette semaine
Enquête flash
La viabilité économique de votre officine est-elle,
selon vous, menacée ?
60
65%%
Oui
8 % 21 32
% %14 %
Non
Nsp
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a décidé de changer de vie.
Sans dire adieu au comptoir
et au contact humain,
la pharmacienne a créé
son site en ligne pour
le bien-être des femmes.
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à décembre 2010
SOURCE FSPF
À l’occasion d’un colloque
organisé par l’institut Droit
et Santé, la Fédération des
syndicats pharmaceutiques
de France (FSPF) a fait
le point sur la rémunération
du pharmacien. Appelée
à évoluer, la rémunération
pourrait mieux prendre
en compte la qualité
de la dispensation.
Évolutions des dépenses de médicaments remboursés, de l’ONDAM, du chiffre d’affaires
industriel et de la marge officinale (base 100 en 1997)
Enfin, des conditions particulières existent pour les génériques
depuis 1999 et pour les génériques hors TFR depuis 2003. Or
« les mesures prises ces dernières années sur le médicament ont,
compte tenu de la MDL, fortement
impacté les pharmaciens d’officine », indique Philippe Besset.
Préserver les pharmacies essentielles. Preuve à l’appui, la
FSPF souligne les effets micro- et
macroéconomiques de la réglementation des marges du médicament. À l’aide du panel Pharmastat d’IMS Health, qui compte
13 000 officines, la fédération
peut connaître la situation des
pharmaciens en termes de rémunération selon les typologies de
pharmacie. « La marge moyenne
du remboursé sur ordonnance
est d’environ 8,50 euros, mais
cela varie énormément d’une
pharmacie à l’autre, par exemple
entre les pharmacies de centres
commerciaux et les pharmacies
de proximité, entre les officines
rurales et celles situées près d’un
centre hospitalier… » La variable
en cause est le nombre de lignes
par ordonnance, qui affiche une
certaine faiblesse dans les pharmacies de passage et des hypercentres, alors qu’elle est forte en
milieu rural et dans les quartiers.
« Tout changement de rémunération va perturber le réseau,
mais la rémunération actuelle
crée des distorsions entre officines, distorsions indépendantes
de la qualité de dispensation.
Dans le contexte économique
particulièrement délicat de l’officine, la rémunération doit évoluer, mais on doit s’assurer que
les écarts existant ne vont pas
s’amplifier et préserver les phar-
macies essentielles, c’est-à-dire
celles situées en milieu rural,
dont le rôle sociétal est important, et les pharmacies de quartier qui représentent souvent la
dernière lumière de la cité », insiste Philippe Besset.
Confiance des patients. D’autre
part, la marge réglementée des
produits remboursables, qu’ils
soient remboursés ou pas, apporte 5,6 milliards au réseau officinal (cumul mobile à avril 2010,
selon les données GERS). Une
somme qui dépend aussi du caractère plus ou moins bon acheteur et plus ou moins bon commerçant du pharmacien. « Ces
valeurs n’ont rien à voir avec la
qualité de dispensation et avec
l’enseignement suivi par le pharmacien », note Philippe Besset.
Les questions qui se posent
sont donc de savoir comment
faire évoluer la rémunération du
pharmacien, alors que l’économie
officinale se dégrade rapidement,
et comment l’articuler avec les
missions définies dans l’article 38
de la loi Hôpital, patients, santé et
territoires (HPST), « en particulier celles qui sont déconnectées
de la vente de produits ». C’est
pourquoi la FSPF s’interroge sur
une évolution de la rémunération
« vers un mode mixte permettant aux pouvoirs publics d’utiliser le pharmacien et la pharmacie pour des missions sans
lien avec la dispensation de médicaments ». Philippe Besset rappelle : « Nous sommes attachés à
ce que ces prestations disposent
de prix réglementés, comme le C
des médecins, pour qu’il n’y ait
pas de perte de confiance des patients. »
> MÉLANIE MAZIÈRE
DÉSERTS MÉDICAUX
– « Asthme »
❚ le 16 septembre à Paris,
❚ le 23 septembre à Toulouse,
❚ le 30 septembre à Bordeaux,
❚ le 4 octobre à Draguignan
et à Rennes,
❚ le 5 octobre à Lille,
❚ le 7 octobre à Grenoble
et à Orléans,
❚ le 11 octobre à Lyon
et à Clermont-Ferrand,
❚ le 14 octobre au Mans,
❚ le 19 octobre à Avignon,
❚ le 25 octobre à Annecy,
❚ le 29 novembre à Albi
et à Montpellier,
❚ le 2 décembre à Bourges,
❚ le 7 décembre à Dijon,
❚ le 9 décembre à Caen
et à Tours,
❚ le 16 décembre à Paris.
– « Cardiologie »
❚ les 27 et 28 septembre
à Châteauroux et à Lyon,
❚ les 7 et 8 octobre
à Charleville-Mézières,
❚ les 11 et 12 octobre à Annecy,
❚ les 18 et 19 octobre à Nancy,
❚ les 2 et 3 décembre à Amiens.
– « Innovations
thérapeutiques »
à Dijon,
à Saint-Étienne,
❚ les 4 et 11 octobre à Nancy,
❚ les 15 et 22 novembre
à Bourg-en-Bresse,
❚ les 10 et 17 janvier 2011
à Metz.
– « Iatrogénie »
❚ le 7 octobre à Lyon,
❚ le 11 octobre à Nantes,
❚ le 14 octobre à Strasbourg,
❚ le 18 octobre et
le 29 novembre à Bordeaux,
❚ le 15 novembre
et le 6 décembre à Paris,
❚ le 22 novembre à Toulouse,
❚ le 6 décembre à Marseille.
Renseignements : UTIP,
tél. 01.45.55.52.76/06.69.70.68.92,
fax : 01 45 55 26 95, www.utip.fr
Bachelot renonce aux mesures coercitives
LORS D’UN CONGRÈS de médecine générale, à Nice, Roselyne Bachelot a créé la surprise en annonçant qu’elle renonçait à la mise en
place du contrat santé solidarité, censé combattre la désertification
médicale. Par ce dispositif, les médecins des zones surdotées s’engageaient à prêter main-forte à leurs confrères des zones fragiles
proches. Ceux qui refusaient de signer le contrat s’exposaient à une
pénalité maximale de 3 000 euros. La mesure, vivement critiquée par
le corps médical, figurait pourtant dans la loi Hôpital, patients, santé
et territoires (HPST). Mais la ministre de la Santé a donc décidé de
refermer la parenthèse, privilégiant désormais les « mesures incitatives ».
INDUSTRIE
Jean-Pierre Garnier quitte Pierre Fabre
DEUX ANS après sa nomination en tant que directeur général du
groupe Pierre Fabre, Jean-Pierre Garnier quittera ses fonctions le
1er septembre prochain. Il laisse le groupe « en excellente santé », selon un communiqué du laboratoire. Le groupe Pierre Fabre doit annoncer prochainement la nouvelle gouvernance mise en place pour
conforter son développement dans la continuité de l’organisation
actuelle. Le chiffre d’affaires réalisé en 2009 s’élève à 1,8 milliard
d’euros.
La pharmacie de Les Vals,
à Andorre, nous envoie :
« 6 tubes de vaseline
Mammouth grand
modèle, SVP » (pour
Monot, bien sûr)
NDLR : « Pachidermatologie ! »
Faites-nous partager les « mots »
de vos clients, nous les publierons.
Envoyez vos « Perles de comptoir »
à Didier Doukhan :
« le Quotidien du Pharmacien »
21, rue Camille-Desmoulins
92789 Issy-les-Moulineaux Cedex 9
[email protected],
fax : 01.73.28.14.41.
actualité
FCC
Alliance Healthcare
lance trois modules
DANS LE CADRE de la formation conventionnelle continue
(FCC), Alliance Healthcare lance trois modules agréés dans
neuf villes de France. Les pharmaciens titulaires, et leurs adjoints par délégation, pourront
ainsi satisfaire à leur obligation
de formation dès septembre, en
choisissant parmi les trois thématiques retenues. Le module
sur les addictions se tiendra le
30 septembre à Lille, le 2 décembre à Angers et le 16 décembre à
Saint-Étienne. La formation sur
le diabète de type 1 et de type 2
aura lieu les 22 et 23 septembre à
Paris, les 4 et 5 novembre à Lyon
et les 18 et 19 novembre à Limoges. Quant au risque cardiovasculaire, il sera traité les 14 et
15 octobre à Agen, les 25 et
26 novembre à Bordeaux et les
9 et 10 décembre au Mans. Chaque module, accueillant jusqu’à
16 personnes, est animé à la fois
par un pharmacien et par un médecin.
« Les trois modules (...) complètent ainsi notre programme
de stages présentiels et notre
plate-forme de formation et de
gestion de compétences lancée
en mars dernier. Nous proposerons d’autres modules pour
2011 », précise Mathilde Leimgruber, responsable formation
d’Alliance Healthcare France.
Pour s’inscrire, contacter Alliance
Healthcare au 01 40 80 18 98 ou par mail :
[email protected].
PUBLICITÉ
PHR contre-attaque
Poursuivi par le Conseil
national de l’Ordre
des pharmaciens, réclamant
100 000 euros de dommages
et intérêts pour une
campagne de publicité
jugée contraire au code
de la santé, le groupe PHR
contre-attaque et demande
à son tour 50 000 euros
de dommages et intérêts
à l’Ordre pour procédure
abusive et vexatoire.
REBONDISSEMENT dans l’affaire opposant l’Ordre des pharmaciens au groupe PHR. On se souvient que le Conseil national de
l’Ordre des pharmaciens (CNOP)
avait, en septembre dernier, attaqué en justice le groupe PHR
pour ses campagnes de publicité
grand public, et notamment sa
campagne d’affichage sur le thème « Avec moi, 2 600 pharmaciens s’engagent à vous donner
toutes les raisons de préférer
votre pharmacie », message relayé dans la presse grand public
et professionnelle. Estimant cette
campagne contraire au code de
déontologie, l’Ordre demandait à
PHR 100 000 euros de dommages
et intérêts. D’autres groupements,
comme Giphar ou Plus Pharmacie, ont, entre-temps, fait l’objet
de procédures similaires, toujours pour cause de publicité auprès du grand public. Depuis,
l’Ordre a organisé des réunions
avec l’ensemble des groupements
pour tenter de trouver un modus
vivendi sur cette épineuse question de la communication, pour le
moment toujours en chantier. Mais
c’est sur le terrain juridique que
PHR a décidé de contre-attaquer.
Son avocat, Me Chaigneau, a déposé, lundi dernier, ses conclusions auprès du tribunal de grande instance de Nanterre. Estimant
l’action du CNOP irrecevable et
mal fondée, il lui réclame à son
tour 50 000 euros de dommages et
intérêts pour procédure abusive
et vexatoire et 25 000 euros pour
les frais juridiques engagés.
Selon la défense de PHR,
« toutes les campagnes réalisées
par le groupe auprès du grand
public ont contribué à la promotion de la profession et des pharmaciens ». La phrase litigieuse,
stigmatisée par l’Ordre pour
conduire son action à l’encontre
de PHR – « Vous donner toutes
les raisons de nous préférer » –
est uniquement parue dans la
presse professionnelle, souligne
l’avocat du groupe, et n’est donc
pas accessible au grand public.
Par ailleurs, l’avocat de PHR estime que la question de la légalité
des dispositions du code de
la santé publique, prévoyant
« qu’un groupement ou un réseau constitué entre pharmacies
ne peut faire de la publicité en
faveur des officines qui le constituent » et qu’« aucune publicité
ne peut être faite auprès du public pour un groupement ou un
réseau constitué entre officines » (article R. 5125-29), doit
être renvoyée devant le juge administratif. Ces dispositions, toujours selon l’avocat, « placent les
groupements et réseaux dans
une situation inéquitable tant à
l’égard des officines de pharmacie que des parapharmacies »,
ces dernières n’étant assujetties à
aucune contrainte relative à la
communication, en violation du
principe constitutionnel d’égalité,
reconnu par le Conseil d’État. La
défense de PHR réfute point par
point les arguments du CNOP
(sollicitations de clientèle, publicité trompeuse, dénigrement,
dommage et préjudice) et en appelle au Conseil constitutionnel,
estimant que plusieurs dispositions du code de la santé publique sont non conformes au droit
européen et constituent une restriction aux libertés en ne respectant pas le principe de la libre
communication des pensées et
des opinions : « Tout citoyen peut
parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus
de cette liberté dans les cas déterminés par la loi » (article 11
de la Déclaration des droits de
l’homme et du citoyen).
On nous signale les vols
suivants :
Dr Dominique STERATTO
57, avenue Jean-Lolive
93500 Pantin
❚ carte professionnelle.
Dr Jean MOREL
1, boulevard de l’Est
93340 Le Raincy
Dr Guy LARIVE
169, avenue Gabriel-Péri
92230 Gennevilliers
❚ tampon professionnel et
ordonnancier.
Dr Moulay Hafid LAMRANI-GASRI
Centre hospitalier de Dourdan
2, rue Potelet
91415 Dourdan
Dr Hélavitra RATINAHIRANA
4, avenue Jacques-Duclos
91700 Sainte-Genevièvedes-Bois
Dr Laurent PERELSTEIN
52, avenue Jean-Jaurès
91560 Crosne
❚ caducée.
Dr Frédéric LAURENT
19, allée Moulerens
33170 Gradignan
Dr Ali MOJALLAL
10, quai Jean-JacquesRousseau
69001 Lyon
> J. G.
¹Fhen_c_j[jfWhjW][º
Astera,
pharmaciens avant tout !
Astera est le premier groupe coopératif
de pharmaciens associés en Europe.
6 300 pharmaciens,
3 500 collaborateurs,
4 milliards d’euros de chiffre d’affaires.
Le groupe Astera, c’est l’association
de pharmaciens qui ont fait le choix
du modèle coopératif. Les adhérents,
propriétaires et clients de leur
coopérative, souhaitent partager des
moyens ainsi que des compétences aﬁn
de garantir leur liberté et rester maîtres
de leur avenir.
3 pôles spécialisés.
Répartition : maîtriser son
approvisionnement,
Soins à la personne : développer son
activité MAD,
Services aux pharmaciens : accroître
la performance de son ofﬁcine.
Répartition • Soins à la personne • Services aux pharmaciens
pharmacie et médecine
LES PHARMACIENS À EUROCANCER
Les lymphomes non hodgkiniens,
fréquents et pourtant mal connus
Deux éminents
spécialistes de la question,
le Pr Nicolas Mounier (CHU
de Nice) et le Pr Catherine
Thieblemont (hôpital SaintLouis, Paris), ont animé
la traditionnelle soirée
« Les pharmaciens
à Eurocancer »* consacrée
aux lymphomes non
hodgkiniens. Une catégorie
de lymphomes qui ont
bénéficié ces dernières
années de remarquables
avancées thérapeutiques et
qu’il importe de diagnostiquer
le plus tôt possible.
LE Pr MOUNIER a rappelé en introduction que les lymphomes
sont des syndromes lymphoprolifératifs à cellules matures, à lymphocytes B (80 %) ou T (20 %), se
développant initialement au niveau des organes lymphoïdes
ganglionnaires ou extraganglionnaires et pouvant envahir secondairement quasiment tous les
organes et tissus, ce qui explique
la grande diversité des signes
cliniques possibles. Bien qu’il
Dépistage : les signes qui doivent
attirer l’attention
– Adénopathie(s) superficielle(s) : de plus de 2 cm, indolores, mobiles, symétriques ou non et persistant depuis au moins 1 mois.
– Signes généraux : fièvre supérieure à 38 °C durant plus d’une semaine sans
cause infectieuse, amaigrissement de l’ordre de 10 % du poids, sueurs nocturnes (signe très évocateur).
– Syndromes compressifs : dyspnée, œdème, troubles du transit, troubles à
la marche.
s’agisse de tumeurs hématologiques, elles revêtent le plus souvent l’apparence de tumeurs solides. Les lymphomes non hodgkiniens sont les plus fréquentes des
hémopathies malignes avec environ 10 000 nouveaux cas par an
en France, survenant très majoritairement à l’âge adulte.
Une origine généralement méconnue. Après avoir doublé en 20
ans, leur incidence s’est stabilisée
depuis 2005 sans que l’on sache
précisément pourquoi. Quant à la
mortalité, elle diminue depuis la
fin des années quatre-vingt-dix,
résultat de l’introduction de nouvelles thérapeutiques, au premier
rang desquelles des anticorps monoclonaux. Si leur origine est le
plus souvent inconnue, dans 10 %
des cas une ou plusieurs causes
peuvent être retrouvées, comme
certaines bactéries (lymphome
de l’estomac), certains virus (VIH,
virus de l’hépatite C, virus de la
mononucléose infectieuse), des
maladies du système immunitaire
(maladies auto-immunes, polyarthrite rhumatoïde, maladies inflammatoires chroniques intestinales…), les déficits immunitaires héréditaires, les traitements
immunosuppresseurs (cas, notamment, des greffés) ou encore
des produits chimiques (pesticides). Les premiers signes cli-
niques peuvent être très divers,
mais il s’agit souvent d’une adénopathie, notamment au niveau
du cou, d’une fièvre sans cause
apparente et de sueurs nocturnes.
Si ces symptômes se prolongent,
une consultation médicale s’impose rapidement car l’évolution
d’un lymphome non hodgkinien
peut être rapide.
Les zones repérées comme fortement suspectes à l’imagerie doivent être impérativement biopsiées, car le type histologique du
lymphome conditionne son pronostic et son traitement, a indiqué
le Pr Thieblemont. Cette biopsie
est réalisée dans la plupart des
cas en ambulatoire, par le radiologue sous contrôle d’imagerie.
Seule la biopsie permet d’affirmer
le diagnostic et de réaliser un typage très précis (histologie, recherche de marqueurs de différenciation leucocytaires…) des
cellules en cause, indispensable
au choix de la meilleure stratégie
thérapeutique. Le bilan d’extension comprend un scanner corps
entier, un TEP-scan (tomographie
par émission de positons) – qui
permet de visualiser toute la
masse tumorale et de mettre en
évidence des lésions occultes (il
est aussi précieux pour mesurer
la réponse thérapeutique), une
biopsie de moelle osseuse (afin,
notamment, de déterminer si elle
est envahie ou non), un prélèvement de liquide céphalorachidien
et un bilan sanguin complet.
L’évaluation du stade du lymphome dépend du nombre et de
la localisation des adénopathies :
une adénopathie – stade 1, deux
adénopathies situées d’un même
côté du diaphragme (le plus souvent au-dessus de ce dernier) –
stade 2, adénopathies des deux
côtés du diaphragme – stade 3,
adénopathies multiples et envahissement d’organes (foie, intestin…) – stade 4. Cette évaluation
est complétée par une lettre, A ou
B, selon qu’il n’y a pas ou qu’il y a
des signes généraux, comme une
fièvre, des sueurs nocturnes et/ou
une perte significative de poids.
> DIDIER RODDE
* Organisé par l’UTIP-Île-de-France avec
le concours du « Quotidien du Pharmacien ».
Jusqu’à récemment,
l’incidence du lymphome
ne faisait que croître.
Or, depuis les années 2000,
le Pr Nicolas Mounier
(hôpital de l’Archet, Nice)
fait observer un
infléchissement de la courbe
d’incidence des lymphomes :
au lieu de monter,
elle se stabilise.
La mortalité aussi décroît
et la survie augmente
de 15 à 20 %. Un succès
notamment attribuable
à l’addition de l’anticorps
monoclonal anti-CD20,
le rituximab (MabThera),
aux chimiothérapies
traditionnelles.
C’EST LA FIXATION de l’anticorps monoclonal au CD20 qui induit une apoptose de la cellule ciblée et le recrutement des cellules du système immunitaire
(monocytes, cellules NK et neutrophiles) et des protéines du
complément et conduit à l’effet
cytotoxique. Son association au
protocole CHOP (cyclophosphamide, doxorubicine, vincristine et
prednisone) a bouleversé le traitement des lymphomes B diffus
à grandes cellules et des lymphomes folliculaires. Désormais,
l’association R-CHOP est reconnue comme traitement de première ligne pour ces lymphomes.
De la même façon que l’immunothérapie est couplée à la chimiothérapie, elle peut l’être à la
radiothérapie. L’anticorps antiCD20 est alors couplé à un radioisotope (ibritumomab tiuxétan,
Zevalin) permettant une radiothérapie ciblée. Enfin, la consolidation peut être éventuellement intensifiée par une autogreffe de moelle.
Après traitement : les effets
indésirables. Nous avons vu en
matière de diagnostic, l’apport du
TEP-scan par rapport au scanner.
Il permet d’identifier des localisations non vues en imagerie
conventionnelle. Le Pr Catherine
Thieblemont (hôpital Saint-Louis,
Paris) souligne qu’il est aussi précieux pour améliorer l’évaluation
de la réponse (en utilisant l’examen initial comme référence).
Les effets indésirables du traitement sont d’ordre hématologique,
digestif, cutané, et cardiaque. Les
chimiothérapies peuvent induire
des malformations fœtales. C’est
pourquoi, pendant les traitements, les rapports sexuels doivent être protégés et les femmes
doivent suivre une contraception
efficace. De plus, sous traitement,
il existe une stérilité induite. Par
précaution, au cas où la stérilité
ne serait pas transitoire, il est
préférable pour les hommes de
réaliser un stockage de sperme
congelé. La fatigue résiduelle a
fait l’objet de nombreuses études
qui montrent une évolution bicompartimentale des échelles de
qualité de vie et de fatigue. Elles
remontent très vite de 1,5 mois à
trois mois puis ensuite, elles évoluent très lentement sur plusieurs
mois, de 12 mois, jusqu’à 18 mois.
Ordonnance à la loupe
L’ordonnance commentée à l’issue de la soirée par la pharmacienne Danielle Roquier-Charles (UTIP), comportait tout
d’abord la prednisone per os, corticoïde faisant partie du
protocole CHOP, prescrit pour 5 jours et destiné à limiter
la poussée œdémateuse et inflammatoire due au traitement antinéoplasique. Les autres médicaments prescrits
avaient pour mission de prévenir ou de limiter les effets
indésirables du protocole R-CHOP.
La cytotoxicité de ce dernier s’étend au-delà des cellules
cancéreuses, affectant notamment les cellules neutrophiles sanguines. Une injection unique, par voie sous-cutanée, de Neulasta (pegfilgrastin), facteur de croissance
leucocytaire, doit être faite dès le lendemain de la perfusion R-CHOP. Le pharmacien veillera à avoir cette spécialité en stock pour que le patient en dispose dès sa sortie d’hôpital. En cas de neutropénie fébrile, une combinaison d’antibiotiques est classiquement prescrite pour
7 jours : Augmentin (amoxicilline + acide clavulanique) et
Ciflox (ciprofloxacine), fluoroquinolone qui ne doit pas
être prise avec un produit laitier ou un jus de fruit enrichi en minéraux (risque de formation d’un complexe par
chélation qui entraînerait une diminution de l’absorption de la ciprofloxacine). Un terrain immunodéprimé
est favorable aux infections d’origines bactérienne ou
virale. L’ordonnance comporte ainsi la prescription d’un
antibiotique à large spectre (Bactrim : sulfaméthoxazole
+ triméthoprime) associé à un antiviral, le Zelitrex (valaciclovir). La neutropénie est un facteur favorisant le développement d’infections fongiques, locales (candidoses
oropharyngées) ou d’emblée systémiques. Aussi, l’ordonnance comporte-t-elle également la prescription d’un
antifongique, le Triflucan (fluconazole), dont la dispensation doit être accompagnée de conseils d’hygiène buccale. Les autres médicaments figurant sur cette ordonnance sont le Topalgic, antalgique opioïde (attention à
la constipation qu’il peut induire), du Mopral, contre les
acidités de la sphère digestive haute, et un hypnotique,
le Stilnox, à prendre 30 minutes avant le coucher.
E. DE KERVILLER (HÔPITAL SAINT-LOUIS, PARIS)
Une avancée thérapeutique sans précédent
Le TEP-scan permet d’identifier des localisations non vues en imagerie conventionnelle
Cela peut être mis en relation
avec l’élimination des toxiques.
Rien n’est comparable entre un
homme jeune et musclé et une
femme d’âge mûr, (cut off à 50
ans) qui mettra plus de temps à
se remettre. Non, celle-ci n’est ni
fainéante ni dépressive. Cette
plainte est normale et à respecter.
Le Pr Catherine Thieblemont met
en garde contre la pratique d’une
activité sportive à outrance ou la
reprise forcenée de l’activité professionnelle. Le traitement requiert généralement un arrêt de
travail de 3 mois. Mais tout dépend de l’âge du patient et de son
état avant la maladie. Le pharmacien, qui le connaissait avant le
traitement, peut l’aider à ajuster
sa reprise d’activité et apprendre
à s’écouter.
Le pharmacien, relais d’informations. Il peut également lui
proposer de prendre contact avec
des associations de patients, comme France Lymphome Espoir, qui
aident le malade et sa famille à
différents niveaux notamment
psychologique, social, financier
(prêts bancaires). Tout au long du
traitement du lymphome, le pharmacien est un relais d’informations, un observateur averti des
effets indésirables et un garant de
la bonne observance du traitement ambulatoire. Un traitement
que le patient réalise en huit cycles de chimiothérapie (R-CHOP)
toutes les trois semaines. De façon à ne pas détériorer les veines,
les produits cytotoxiques sont
perfusés via une chambre de perfusion implantée au niveau de la
clavicule. La perfusion des cytotoxiques et de l’anticorps monoclonal est réalisée en J 1, le plus
souvent en hôpital de jour sur 3 à
5 heures. À ce traitement est associé, de J 1 à J 5, de la prednisone, prescrite en ambulatoire.
Ce traitement entraîne un certain nombre d’effets indésirables.
Ceux concernant les neutropénies et les risques infectieux ont
été soulignés dans le commentaire d’ordonnance présenté à l’issue de la séance par Madame
Danielle Roquier-Charles, pharmacien (voir encadré ci-contre).
> MIREILLE PEYRONNET
pharmacie et médecine
SURCHAGE PONDÉRALE
TOXICOLOGIE, RECHERCHE MÉDICAMENTEUSE
Une perte de poids
en deux étapes
Un poumon sur une puce
LE FAIT que ce poumon sur puce
est capable de prédire l’absorption des nanoparticules aéroportées et d’imiter la réponse inflammatoire déclenchée par les microbes pathogènes apporte une
preuve de principe en faveur du
concept selon lequel des organes
sur puce pourront dans le futur
remplacer de nombreuses études
animales, souligne dans un communiqué le Dr Donald Ingber, directeur de l’institut Wyss de
Harvard (Boston, États-Unis) et
principal auteur de ce travail.
L’une des raisons du coût élevé
du développement pharmacologique, qui constitue un obstacle
majeur à l’identification rapide
des nouvelles toxines de l’environnement, est l’absence de modèles expérimentaux qui puissent
remplacer les études animales
longues et coûteuses.
Jusqu’ici, aucun des microsystèmes d’ingénierie tissulaire développés pour servir de modèles
d’organes (foie, cerveau, intestin...) ne reproduisait la complexité mécanique ou biologique
du micro-environnement de l’organe. Huh, Ingber et coll. ont développé un microsystème biomimétique qui reconstitue l’interface alvéolo-capillaire fonctionnelle du poumon humain.
À chaque inspiration, l’air entre
dans nos poumons et remplit
300 millions d’alvéoles ; là, à travers l’interface alvéolo-capillaire,
se déroulent les échanges gazeux
avec passage d’oxygène dans les
capillaires pulmonaires et expulsion du CO2 des capillaires vers
les alvéoles. Cette interface, composée d’une monocouche de cellules épithéliales alvéolaires,
d’une membrane flexible perméable et d’une monocouche de cellules endothéliales capillaires,
s’étire et se contracte au rythme
SCIENCE/AAAS
Des chercheurs ont
développé un microdispositif
reconstituant l’interface
alvéolo-capillaire
fonctionnelle du poumon
humain. Ce « poumon
sur puce », sous des airs de
petite gomme transparente,
reproduit des propriétés
structurelles, fonctionnelles
et mécaniques de l’unité
fonctionnelle d’un poumon
respirant.
Schéma du dispositif « poumon sur une puce » qui mime la respiration humaine
de la respiration ; elle est en outre
capable de reconnaître des envahisseurs, tels que bactéries ou
toxines inhalées et d’activer une
réponse immune.
Microfabrication. L’équipe a
donc employé des techniques de
microfabrication pour créer au
sein d’un matériau caoutchouteux transparent deux microcanaux apposés l’un à l’autre et
séparés par une fine membrane
de silicone flexible et poreuse
(PDMS). Cette membrane est tapissée de matrice extracellulaire,
d’un côté, de cellules épithéliales
alvéolaires et, de l’autre, de cellules endothéliales microvasculaires pulmonaires. De l’air est délivré dans le compartiment épithélial, et un milieu de culture
riche circule dans le compartiment endothélial afin de simuler
le sang.
De plus, afin de reproduire l’étirement des alvéoles et la distorsion mécanique de l’interface
causée par les mouvements respiratoires, les chercheurs ont incorporé dans le dispositif deux
microchambres latérales plus
larges où le vide est créé de façon
cyclique au moyen d’une pompe
contrôlée par ordinateur – le vide
produisant l’étirement de la membrane de silicone et des couches
cellulaires adhérentes ; lorsque le
vide est relâché, la membrane retrouve sa position initiale. Le dispositif entier ne mesure que de
1 à 2 cm de long et la largeur des
canaux centraux est de quelques
millimètres.
Bactéries, nanoparticules. Afin
de déterminer dans quelle mesure
le dispositif réplique les réponses
naturelles du poumon vivant aux
corps étrangers, les chercheurs
ont évalué sa réponse à des bactéries E. coli inhalées. Ils ont introduit les bactéries dans le compartiment aérien et ont fait circuler des globules blancs dans le
compartiment microvasculaire.
Les cellules épithéliales pulmonaires ont effectivement détecté
les bactéries et, à travers la membrane poreuse, ont activé les cellules endothéliales qui à leur tour
ont déclenché une réponse immune, aboutissant au passage des
globules blancs dans le comparti-
ment aérien et à la destruction
des bactéries.
Ils ont ensuite évalué la réponse du dispositif à diverses nanoparticules introduites dans le
compartiment aérien ; certaines
des nanoparticules testées existent dans des produits commerciaux, d’autres sont trouvées dans
la pollution de l’air et de l’eau.
Plusieurs types de ces nanoparticules pénétraient dans les cellules épithéliales, et les amenaient à produire des radicaux libres et à induire une inflammation. Bon nombre des nanoparticules passaient également
dans le compartiment sanguin et
les chercheurs ont découvert que
la respiration mécanique accentue considérablement leur absorption. Cette découverte a
ensuite été vérifiée chez la souris.
« De façon importante, nous
avons appris par ce modèle que
l’acte de respirer augmente l’absorption des nanoparticules et
qu’il joue aussi un rôle important en induisant la toxicité de
ces nanoparticules. »
Les chercheurs n’ont pas encore démontré la capacité du
système à répliquer les échanges gazeux entre les alvéoles et
les microcapillaires pulmonaires,
mais ils l’explorent maintenant.
« Des microdispositifs “d’organe
sur puce ” mécaniquement actifs
qui reconstituent les interfaces
tissulaires essentielles à la fonction de l’organe pourraient par
conséquent élargir les capacités
des modèles de cultures cellulaires et procurer des alternatives peu coûteuses aux études
animales et cliniques pour
la prospection médicamenteuse
et les études de toxicologie »,
concluent les chercheurs. L’équipe s’attache aussi à construire
d’autres modèles d’organes, comme un intestin sur puce, ainsi que
des modèles de moelle osseuse et
même de cancers. De plus, ils explorent la possibilité de combiner
des modèles d’organes. Ils espèrent ainsi unir un poumon sur
puce et un cœur sur puce, afin de
tester des médicaments inhalés et
d’identifier de nouvelles thérapies exemptes d’effets cardiaques
indésirables.
> Dr VÉRONIQUE NGUYEN
Science, 25 juin 2010, Huh et coll.
DOULEURS ARTICULAIRES
Phytalgic confirme cliniquement
ses bienfaits
L’arthrose est la plus fréquente
des maladies dégénératives
rhumatologiques. Les médicaments
prescrits ne sont pas dépourvus
d’effets indésirables. Pour la première
fois en France, une étude clinique
démontre l’efficacité d’une solution
naturelle, Phytalgic, comme produit
d’accompagnement pour améliorer
la qualité de vie des patients.
LES DIFFÉRENTS traitements prescrits aux
personnes souffrant de gonarthrose ou de
coxarthrose agissent uniquement sur la douleur et non sur l’étiologie de la maladie. Ainsi,
les antalgiques et les anti-inflammatoires non
stéroïdiens (AINS) permettent d’améliorer l’in-
confort et ils sont classiquement utilisés malgré les problèmes secondaires qui leur sont
associés. Composé de quatre actifs marins et
végétaux sélectionnés pour leur double effet
apaisant et protecteur du cartilage et leur
grande tolérance, Phytalgic a su s’imposer, depuis 2003, comme la solution naturelle la plus
plébiscitée des patients pour soulager leurs
articulations. Une étude clinique menée en
2007 confirme son effet bénéfique sur l’amélioration de la qualité de vie. Cet essai randomisé en double aveugle contre placebo s’est
déroulé sur quatre mois en quatre phases d’un
mois chacune et a porté sur 81 patients âgés
de 28 à 84 ans. Les résultats ont été obtenus
grâce à l’échelle visuelle analogique validée
de Womac mesurant la sévérité symptoma-
tique de l’arthrose des membres inférieurs.
L’étude révèle que Phytalgic permet une diminution significative des douleurs (– 61 %), des
raideurs (– 60 %) et des pertes de mobilité
(– 58 %).
Autre constat essentiel mis en évidence par
cette étude, la prise de ce complément alimentaire, à raison de trois capsules par jour
pendant trois mois, a conduit les patients, de
leur propre initiative, à diminuer notablement
leur consommation d’antalgiques (67 %) et
d’AINS (80 %). La parfaite tolérance du produit est attestée par les sept années de son utilisation et a été confirmée par l’étude.
> CHRISTINE NICOLET
D’après une conférence de presse de Phythea.
À L’HEURE où le problème de
surpoids est devenu une préoccupation majeure des Français,
Lipical (Laboratoires Lerads),
piégeur naturel des lipides, reste
un allié minceur appréciable
pour son mode d’action original.
Il contient une molécule marine
extraite des crustacés, le poly-Nacétylglucosamine, de structure
fibreuse et qui a une forte affinité
pour les lipides du bol alimentaire. Une fois dans l’intestin, les
fibres s’organisent en un véritable réseau qui capture les graisses en formant un filet de protection, puis le complexe fibresgraisses est éliminé par voie naturelle. Lipical est conseillé en
accompagnement d’un régime
alimentaire dont l’apport calorique est limité, en phase d’attaque à raison de trois gélules
avant les trois repas, puis de
deux gélules aux deux principaux repas jusqu’à atteindre le
poids souhaité. Boîte de 4 blisters de 15 gélules.
MÉNOPAUSE
Un dosage
pour prévoir l’âge
DES CHERCHEURS ont mis au
point un moyen de prédire l’âge
de la ménopause par une simple
prise de sang, avec une marge
d’erreur raisonnable. Si les résultats de cette recherche préliminaire sont confirmés, les femmes pourront savoir tôt l’âge de
leur ménopause et ainsi peutêtre planifier leur vie reproductive. Des échantillons sanguins
ont été prélevés chez 266 femmes de 20 à 49 ans, incluses dans
l’étude Tehran Lipid and Glucose
Study, qui est toujours en cours.
L’équipe du Dr Ramezani Tehrani
a mesuré la concentration de
l’hormone anti-mullérienne (HAM),
produite par les cellules ovariennes. L’HAM contrôle le développement des follicules dont la
maturation donne les ovocytes.
L’HAM reflète la fonction ovarienne. Des mesures de l’HAM
des participantes ont été réitérées deux fois à trois ans d’intervalle et associées à des examens
physiques. Et des informations
sur leur statut socio-économique
et leurs antécédents procréatifs
ont été recueillies.
Ces mesures de l’HAM à différents âges de la vie ont permis à
l’équipe de « développer un modèle statistique afin d’estimer
l’âge de la ménopause d’après
une seule mesure de la concentration de l’HAM dans le sérum ». La différence moyenne
entre l’âge prédit de la ménopause en appliquant ce modèle
et l’âge réel est de trois mois ; la
différence maximale est de 3 à
4 ans. « Les résultats de notre
étude nous permettent une évaluation réaliste du statut reproductif des femmes des années
avant la ménopause. » Ainsi,
une femme qui a une HAM à
4,1 ng/ml ou moins à 20 ans (ou
3,3 ng/ml à 25 ans ou 2,4 ng/ml à
30 ans) est sujette à avoir une
ménopause précoce (avant 45 ans).
À l’inverse, des taux d’HAM
d’au moins 4,5 ng/ml à 20 ans (ou
3,8 ng/ml à 25 ans, pour 2,9 ng/ml
à 30 ans) prédisent une ménopause après 50 ans. La moyenne
d’âge de la ménopause dans l’étude est aux alentours de 52 ans.
> DR BÉATRICE VUAILLE
26e Congrès annuel de l’European Society of
Human Reproduction and Embryology, Rome.
conseil à l’officine
L’halitose
PAR CÉLINE LONGEARD
Sans une certaine distance de sécurité, difficile d’être tenu
en haleine face à une personne souffrant d’halitose. Un tabou
dont personne n’ose parler et mal vécu, voire handicapant
pour les personnes en souffrant, dont la vie privée
et professionnelle peut être affectée. Pourtant certaines halitoses
peuvent trouver solution au comptoir.
CAS DE COMPTOIR
Le contexte
Je souffre de ma mauvaise haleine. Je me lave pourtant les dents
correctement et j’utilise des pastilles régulièrement. Je voudrais
quelque chose d’autre pour la traiter.
Les questions à poser
Quelques chiffres
L’halitose concerne un patient
sur quatre de manière chronique.
Une personne sur deux rencontre un problème d’halitose au
cours de sa vie.
Un tiers des personnes se plaignant d’halitose ont en fait une
pseudo-halitose.
Quelques définitions
L’origine de l’halitose est buccale dans plus de 85 % des cas. Elle
peut être due à une gingivite, une
parodontite, une poche parodontale, une carie, un abcès dentaire,
une candidose, un cancer, une sé-
S. CARAMBIA
Depuis quand souffrez-vous d’halitose ? À quel moment de la journée ? Une tierce personne vous l’a-t-elle fait remarquer ? Cela vous
gêne-t-il dans votre vie privée ou professionnelle ? Avez-vous la
bouche sèche ? Avez-vous un mauvais goût dans la bouche ? Qu’utilisez-vous pour votre hygiène buccale ? Quelles sont les pastilles
que vous avez utilisées ?
ponsables de l’halitose. Ce sont
principalement le sulfure d’hydrogène qui est un gaz acide responsable de l’odeur d’œuf pourri, le
méthylmercaptan, gaz qui donne
une odeur de chou pourri, le diméthylsulfuré, liquide responsable de
l’odeur de chou, et le diméthyldisulfure. Ces composés se trouvent
en quantité faible dans la cavité
buccale mais, dans la nature, ils
peuvent être nocifs pour l’homme
et dangereux pour l’environnement.
Les conseils alimentaires ne sont pas
toujours superflus
cheresse buccale ou une xérostomie…
Elle est d’origine ORL dans 5 %
des cas (rhinite chronique, polypose sinusale, écoulement nasal
postérieur…) et amygdalienne dans
3 % des cas (amygdales cryptiques,
caséum, tonsillolithes). Son origine
digestive est plus rare contrairement aux idées reçues puisqu’elle
ne concerne que 1 % des cas (UGD,
RGO, infection à Helicobacter pylori, hernie hiatale). Les autres
sources de mauvaise haleine sont
liées à l’alimentation (ail, oignons,
épices, régime hyperprotéiné), aux
habitudes de vie (hygiène buccale,
tabac, café, alcool, stress), aux variations hormonales (certaines
femmes se plaignent de mauvaise
haleine pendant leurs règles), à
certains médicaments (de 300 à
500 médicaments seraient responsables de sécheresse buccale :
analgésiques, anticholinergiques,
antidépresseurs, anxiolytiques, diurétiques, bronchodilatateurs…).
Certaines maladies systémiques
peuvent s’accompagner aussi d’une
mauvaise haleine : l’ammoniaque
ou les corps cétoniques peuvent
être éliminés par voie respiratoire
lors d’insuffisance hépatique sévère, d’insuffisance rénale terminale, d’acidocétose diabétique ou
d’autres états cétosiques…
La pseudo-halitose est la
conviction fausse de souffrir d’halitose. Elle peut amener à une véritable phobie ou halitophobie.
La mauvaise haleine au réveil
est transitoire et physiologique. En
effet, la musculature de la langue et
de la joue est au repos et la salivation diminue, favorisant le développement bactérien. Ce phénomène peut être amplifié en cas de
congestion nasale.
Les composés sulfurés volatils (CSV) sont les composés res-
Un peu
de physiopathologie
Les bactéries sont souvent impliquées dans l’halitose d’origine
buccale. Elles s’accumulent sur la
langue, produisant les composés
sulfurés volatils. Les protéines alimentaires, salivaires et du fluide
gingival se transforment, sous l’action de protéases salivaires, en
peptides qui se transforment euxmêmes sous l’action de protéases
bactériennes en acides aminés sulfurés (méthionine, cystine, taurine,
homocystéine). Ces acides aminés,
sous l’influence de bactéries anaérobies Gram négatif, génèrent les
CSV qui sont responsables des
mauvaises odeurs. Ils s’accumulent sur l’enduit lingual qui s’épaissit et agissent au niveau du collagène, des fibroblastes et des cellu-
QUELQUES MÉDICAMENTS CONTRE L’HALITOSE*
SPECIALITE
COMPOSITION
PRÉSENTATION
Gratte-langue Butler gum 760
Rape
Gratte-langue Halita
Rape
Gratte-langue Meridol halitosis
Rape
Set Tong clin Miradent
Rape gratte-langue et gel nettoyant
Langue Net Papilli
Gratte-langue ou rape
Alibi
Extrait de thé vert, huile essentielle de persil
Spray buccal
Halita
Digluconate de chlorhexidine,
Spray buccal
lactate de zinc, chlorure de cetylpyridinium
Ricqlès fraîcheur soluté menthe
Huile essentielle de menthe poivrée
Spray buccal
Ricqlès fraîcheur soluté menthe
Huile essentielle de menthe poivrée
Spray buccal
sans alcool
A40 oral Protect
Complexe ß-Méditril, bicarbonate de soude,
40 oro granules
jus de citron, glycérophosphate de calcium, gomme d’acacia,
sauge, maltitol, huile essentielle de menthe crépue
Alibi
Extrait de thé vert, huile essentielle de persil
18 pastilles sans sucre
Alipuro
Huile de graines de tournesol, huile essentielle de persil
50 capsules
Hep after haleine
Chlorophylle, huile essentielle de persil,
40 comprimés
huile essentielle de menthe
Kissminth
Menthe
50 pastilles
Oropur
Huille essentielle de persil, huile de graines de tournesol
50 capsules
Periobalance gum
Lactobacillus reuteri
30 pastilles
Ricqmint
Menthe
Pastilles sans sucre 16 g
Halita bain de bouche
Lactate de zinc, digluconate de chlorhexidine,
Bain de bouche 500 ml
contre la mauvaise haleine
chlorure de cetylpyridinium
Meridol halitosis
Fluorure d’étain, fluorure d’amines, lactate de zinc
Pluviax bain de bouche
Chlorhexidine, extraits de thé vert,
contre la mauvaise haleine
persil, réglisse et propolis
PP HT (EUROS)
LABORATOIRE
2,26
2,58
3,90
4,90
2,53
3,60
3,28
SUNSTAR PHARMADENT
DENTAID
GABA
HAGER WERKEN
GENCIBROSSE
PIERRE FABRE SANTÉ
DENTAID
3,65
3,65
RICQLÈS ZAN
RICQLÈS ZAN
11,54
ZANNINI
2,85
5,08
3,36
PIERRE FABRE SANTÉ
OMÉGA PHARMA
HEPATOUM
2,18
5,03
9,26
1,75
6,32
BIOES
NHS
SUNSTAR PHARMADENT
RICQLÈS ZAN
DENTAID
2,10
4,35
2,50
2,75
2,83
GABA
* Liste non exhaustive réalisée avec le concours du centre de Documentation Sopharmex du groupe Alliance Healthcare.
IDS
les épithéliales en provoquant un
retard de cicatrisation gingivale. Un
pH alcalin favorise ce phénomène.
Les mots du conseil
Faut-il consulter ?
La consultation s’impose dès
lors que l’apparition de l’halitose
s’accompagne de fièvre, de perte
de poids ou d’autres éléments évocateurs d’une maladie sous-jacente. Dans les autres cas, une consultation dentaire permettra de
trouver l’étiologie si l’halitose persiste malgré les conseils apportés.
Selon l’origine, des interventions
diverses peuvent avoir lieu : traitement d’une carie, traitement au
laser dans certaines origines ORL,
amygdalectomie… De même, lorsque l’halitose est très mal vécue
par la personne en souffrant, une
aide psychologique peut lui être
bénéfique.
Comment détecte-t-on une halitose ?
L’examen organoleptique consiste à sentir l’odeur de l’haleine. On
attribue alors un score organoleptique d’halitose, allant de 0 à 5. En
plus d’un simple examen organoleptique, le dentiste peut disposer
d’un halimètre qui mesure la teneur en composés sulfurés volatils.
Le wrist-licking test consiste à lécher son poignet puis à sentir
l’odeur qui se dégage. Le spoon test
consiste à gratter à l’aide d’une
cuillère en plastique à l’arrière de
la langue puis à sentir la cuillère.
Hygiène dentaire
Certaines personnes se plaignant d’halitose peuvent avoir une
hygiène buccodentaire irréprochable, mais il faut le vérifier. Elles
abordent parfois elles-mêmes le
sujet : « Pourtant, je me brosse les
dents après chaque repas, j’utilise
des bains de bouche… ». C’est l’occasion d’embrayer en rappelant les
conseils de base. Le brossage des
dents se fait après chaque repas,
de la gencive jusqu’à l’extrémité de
la dent, sans oublier l’arrière des
dents, le palais et la langue. Une
solution dentaire permet de compléter le brossage en luttant contre
la plaque dentaire. Les brossettes
peuvent être utilisées lorsqu’il
existe des zones difficiles à atteindre.
Conseils
alimentaires
Augmenter le nombre de repas
permet de stimuler le flux salivaire
et de diminuer le pH dans la
bouche. Il est conseillé d’éviter les
aliments potentiellement déclencheurs d’une halitose, à savoir par
exemple l’ail, l’oignon ou les
épices. Café, alcool et tabac, dont
l’odeur s’imprègne, sont aussi à
proscrire. Éviter aussi les repas
trop riches en protéines (laitages,
viandes…).
Il est conseillé aussi de boire
deux litres d’eau par jour, par
prises régulières pour éviter une
sécheresse de la bouche, dans la
journée et avant le coucher.
Les produits conseils
Les villosités de la langue sont le
siège des bactéries à l’origine des
CSV. Les gratte-langue sont indiqués pour brosser la langue et
ainsi éliminer l’enduit lingual qui
se dépose lors de la lyse des protéines. Attention toutefois à les utiliser avec douceur et parcimonie.
Il est conseillé de frotter la langue
de sa base vers son extrémité, et
du centre vers les côtés, puis de
procéder à un rinçage de la bouche.
Les bains de bouche permettent de diminuer le nombre de bactéries présentes dans la bouche et
de ce fait la production de composés sulfurés volatils. Ils agissent
seulement pendant quelques
heures. Leur usage prolongé pré-
sente des inconvénients : ils peuvent irriter la langue et la chlorhexidine peut colorer les dents.
Préférer les bains de bouche sans
alcool qui n’assèchent pas les muqueuses, la sécheresse buccale
étant un facteur d’aggravation de
l’halitose.
De nombreux produits sur le
marché consistent à masquer
l’odeur dégagée par la bouche
lors d’une halitose. On les trouve
sous forme de sprays, de pastilles,
de bains de bouche, de chewinggums, de feuilles aromatiques.
C’est essentiellement la menthe
qui est utilisée pour camoufler les
odeurs. Les sprays présentent
l’avantage d’agir rapidement car ils
épargnent le temps de délitement
nécessaire aux pastilles. Les chewing-gums sont un bon ennemi de
l’halitose car ils stimulent la sécrétion salivaire pendant la mastication, mais celle-ci ne doit durer que
quelques minutes.
D’autres produits tentent
d’agir directement sur la source de l’halitose. Par exemple, la
propriété du lactate de zinc est la
neutralisation des composés volatils sulfurés. La chlorhexidine et le
chlorure de cétylpyridinium agissent sur la paroi des bactéries en
provoquant la destruction de
celles-ci et en diminuant ainsi la
production de composés sulfurés
volatils. Le xylitol, substitut du
sucre dans certains chewing-gums,
n’est pas fermenté par les bacté-
ries présentes dans la bouche. Il
inhibe le développement de Streptococcus mutans responsable de
la maladie carieuse et a une action sur le pouvoir tampon de la
salive.
Le thé vert (Camelia sinensis)
a des propriétés antioxydantes, antibactériennes, diminue la plaque
et l’inflammation, inhibe l’action
des collagénases et capte les CSV
pour les transformer en composés
sulfurés non volatils (CSNV).
L’huile essentielle de persil (Petroselinum crispum), grâce à sa richesse en composés phénoliques,
possède des propriétés antioxydantes et désodorisantes et capte
les composés soufrés pour les
transformer en CSNV. Attention :
celle-ci est contre-indiquée chez la
femme enceinte en raison de ses
propriétés abortives.
Les amines fluorées et le fluorure d’étain ralentissent le métabolisme des bactéries anaérobies
et diminuent donc la production
de CSV.
De nombreuses études sont en
cours pour évaluer l’intérêt des
probiotiques dans la surface buccale. En effet, certains Lactobacillus et Streptococcus, en adhérant
suffisamment à la surface buccale
et intégrés à des bains de bouche,
des pastilles et/ou des chewinggums, pourraient permettre de lutter contre les bactéries pathogènes
et d’inhiber la production de composés sulfurés volatils.
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• combattent efficacement les causes et les symptômes
de l’halitose grâce aux 3 modes d’action :
> Inactivation des bactéries productrices
d’odeurs présentes sur la langue et dans la
cavité buccale.
> Inhibition de la formation des CSV par
réduction de l’activité enzymatique.
CDS 702/0410
ACL : 9527878
ACL : 9589388
> Neutralisation des composés malodorants,
tels que les composés sulfurés volatils (CVS)
ACL : 9589365
1. L’halitose :
a) est d’origine digestive
dans 10 % des cas ;
b) concerne un patient
sur deux de façon chronique ;
c) peut accompagner
certaines maladies
systémiques.
2. Les composés sulfurés
volatils :
a) se trouvent en quantité
faible dans la cavité buccale ;
b) sont le résultat d’une
dégradation de protéines ;
c) se forment à cause
de bactéries anaérobies
Gram négatif.
3. Modifier son alimentation pour
réduire l’halitose consiste à :
a) diminuer l’apport
en lipides et augmenter
celui en protéines ;
b) éliminer ail, oignons
et épices ;
c) privilégier plusieurs
petits repas.
4. Parmi les bains de bouche
utilisés contre l’halitose :
a) privilégier ceux
sans alcool pour éviter
une sécheresse buccale ;
b) attention à la coloration
des dents en cas d’usage
prolongé de chlorhexidine ;
c) certains agissent
en neutralisant les CSV.
5. Parmi les actifs luttant
contre l’halitose :
a) le lactate de zinc
neutralise les composés
sulfurés volatils ;
b) l’huile essentielle
de persil capte les composés
soufrés pour les transformer
en CSNV ;
c) la chlorhexidine capte
les CSV pour les transformer
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LE MARCHÉ DES PRODUITS POUR LES CHEVEUX
Festival estival pour soins capillaires
Le chiffre du jour
70 à 90 µm,
C’EST LE DIAMÈTRE QUE PRÉSENTE
UN CHEVEU CAUCASIEN,
UNE TAILLE INTERMÉDIAIRE
SITUÉE ENTRE LE CHEVEU
AFRICAIN (40 µm) ET LE CHEVEU
ASIATIQUE (100 µm)
STABLE depuis une dizaine d’années, le marché des produits capillaires en pharmacie marque une
légère inflexion de 2 % en 2009.
Rien de dramatique pour un rayon
qui peut compter sur des valeurs
sûres telles que les produits à indication pathologique et la voie
orale composée des compléments
alimentaires pour cheveux et phanères (Phytophanère de Phytosolba, Vitalfan Vitalité de René
Furterer, Anacaps de Ducray, Quinoral de Klorane, Kératine Forte
de Biocyte, Innéov Masse capillaire, Léro Phanères, Oenobiol Fortifiant, Nutricap Fortifie et Embellie de Nutrisanté, Doriance Capillaire de Naturactive…). Plus modeste, le segment des soins de la
chevelure compte pour moins de
10 % du marché total mais affiche
une belle stabilité. Lui aussi abrite
des références à succès : les
formes sans rinçage qui facilitent
le geste de soin et les formules
onctueuses et riches comme les
masques et les huiles qui nourrissent intensément. Un dernier incontournable est à signaler pour le
bain de lumière qu’il offre à la che-
velure : le vinaigre de brillance
(Fioravanti chez René Furterer, à
la camomille chez Klorane).
Incontournable nutrition. Problématiques centrales du soin capillaire, la nutrition et la réparation
du cheveu concentrent une grande
part de la demande en pharmacie.
Les fabricants consacrent à ces besoins de multiples références sous
diverses formes dont les plus
connues sont le trio huile, masque
et crème. Appliquée avant le shampooing, l’huile capillaire va agir au
cœur de la fibre en apportant nutrition et protection, alors que le
masque s’utilise après le shampooing et doit reposer quelques minutes en contact avec la chevelure
pour être efficace. Les soins sans
rinçage comme la crème apportent
pour leur part un effet immédiat
de souplesse et de brillance et
facilitent le démêlage. Bien des
marques proposent tout ou partie
de ces soins. René Furterer différencie les besoins des cheveux
secs et très secs en consacrant à
chaque profil une ligne spécifique :
les premiers trouveront dans le
carthame des actifs au pouvoir hydratant et reconstituant qui servent
notamment de base à une huile, un
Masque douceur hydro-nutritif et
une Crème de jour hydratante.
Hautement nutritive, la ligne au karité intéresse les cheveux très secs
et se conjugue en une Huile nutri-
Le leader
à la loupe
René Furterer domine le segment
des après-shampooings grâce à
une gamme éclectique qui compte
plus d’un produit phare, comme
ceux de la ligne Karité. À l’approche
de l’été, le laboratoire a mis en
place une opération promotionnelle durant laquelle un petit sac
de plage est offert pour l’achat de
deux produits de la gamme solaire
René Fureter.
René Furterer : 39 %
Klorane : 27 %
Phytosolba : 15 %
Ducray : 10 %
Autres : 9 %.
Principaux leaders du segment aprèsshampooings en valeur – année 2009
(source fabricants).
tion intense, une Crème revitalisante intense, un Concentré nutritif sans rinçage et un Sérum réparateur sans rinçage pour les
pointes très sèches. Les chevelures
sèches et ultrasèches font également l’objet de soins distincts chez
Phytosolba. Le laboratoire dédie
aux premières un masque Phytojoba, une Huile d’Alès et une
crème de jour Phyto 7 aux inspirations végétales variées et propose
aux secondes l’extrême nutrition
d’un bain d’huile Phytonectar et
d’un masque Phytokarité ainsi que
celle d’une crème de jour végétale
Phyto 9.
Chez Klorane, c’est au beurre de
mangue qu’est confiée la réparation du cheveu (Baume aprèsshampooing démêlant, Soin fluide
sans rinçage gainant pour les
pointes abîmées, Masque réparateur). À ses côtés, les soins lissants
et nutritifs au lait de papyrus visent
les cheveux secs et indisciplinés à
l’aide d’un Baume après-shampooing, d’un Soin sans rinçage et
d’un Masque. Ducray a orienté sa
gamme Nutricerat sur l’axe de l’ultranutrition avec un Concentré gainant, un Spray antidessèchement
protecteur, un Masque et une
Émulsion quotidienne. Item Dermatologie, pour sa part, a formulé
le baume réparateur sans rinçage
Alphaplus pour les cheveux secs,
endommagés et carencés, alors
que l’offre en soins capillaires des
Laboratoires Arlor Natural Scientific se destine aux cheveux secs,
cassants, abîmés et fourchus. Elle
se décline en un masque nourrissant et deux soins Reconstructeur
CONSEILS D’EXPERT
« Misez sur l’association des soins »
JOËLLE HERMOUET > DIRECTRICE FORMAPLUS
LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. – De quelle mise en
avant les soins capillaires peuvent-ils faire l’objet
pendant l’année ?
JOËLLE HERMOUET . Ces produits doivent être exposés au sein de leurs gammes capillaires dans le rayon
permanent. En ce qui concerne les lignes spécialisées
dans des problématiques spécifiques, comme les soins
pour cheveux frisés et crépus, il est possible de regrouper une ou deux marques spécialisées au sein du
linéaire habituellement dédié aux capillaires. Dans
ce cas, il faut disposer d’une clientèle correspondant en terme de demande, sachant que les populations noires et métissées sont très demandeuses
de ces soins spécifiques et en utilisent beaucoup.
Avant, pendant ou après l’été, quand faut-il animer
le rayon ?
Tout est possible ! En début de saison, on peut
mettre l’accent sur les lignes de soins solaires pour
les cheveux, une option intéressante pour toutes
les pharmacies. Deux possibilités s’offrent à vous :
remonter l’offre capillaire solaire dans la partie centrale du linéaire où elle figure habituellement au
Klorane entend répondre aux
besoins des cheveux crépus par
une courte gamme à l’huile d’Abyssinie (masque, crème de jour, cire
végétale) et René Furterer consacre aux cheveux rebelles et indisciplinés les soins lissants de la
ligne Myrrhéa anti-frizz (masque,
fluide). Aux côtés d’une offre en
soins cutanés, la marque Château
Rouge, spécialiste des peaux
noires et métissées, propose une
ligne capillaire abritant un Baume
traitant démêlant et un Sérum
nourrissant lissant.
Parts de marché
sein de sa marque ; associer ces produits au rayon
des écrans solaires pour la peau, ce qui permet de
présenter à la fois une offre en protection solaire
pour la peau et une pour les cheveux. Ce type de
présentation peut être utilisé d’avril à septembre.
Si vous disposez d’un stock suffisant, vous pouvez
réaliser une double implantation des produits dans
les deux rayons solaires et capillaires. Une autre
animation intéressante est celle qui inclut le conseil : sur la thématique de la préparation au soleil,
vous pouvez associer les réponses en présentant
un écran solaire, un soin nutritif après-soleil pour la
peau, ainsi qu’un shampooing réparateur après-soleil et une huile capillaire protectrice, sans oublier
bien sûr les compléments alimentaires préparateurs à l’exposition solaire. Après la saison, l’animation conseil portera sur le thème de la réparation globale de la peau et des cheveux avec des
soins cutanés et capillaires adaptés, y compris les
produits après-soleil pour les cheveux.
Et pour les pharmacies des stations balnéaires ?
Elles peuvent conserver l’offre en soins nutritifs
dans le rayon des capillaires et mettre en place une
opération promotionnelle ciblée sur deux produits
complémentaires présentés en masse avec un rappel au sein du linéaire.
> PROPOS RECUEILLIS PAR A.-S. P.
BSIP
Baumes, masques, crèmes,
fluides… En pot, en tube,
en flacon, en spray…
Ils se mettent en quatre
pour nourrir, réparer, embellir
la chevelure. Les soins
capillaires se profilent
comme des incontournables
du marché, tout
particulièrement
à l’approche de l’été.
Nourrir, réparer, embellir...
Aloes et Santal, Reconstructeur
Fenouil et Géranium. À signaler également, la toute nouvelle
gamme MV Bio de Marque Verte
qui présente un duo shampooing et
après-shampooing à l’aloe vera
pour usage fréquent dont les ingrédients sont d’origine naturelle
ou issus de l’agriculture biologique.
Frisés, crépus ou défrisés. Emblématique des problématiques du
soin capillaire, le segment des cheveux frisés et crépus fait preuve
d’une recherche active et novatrice
dans les formules et matières qu’il
engendre. Et pour cause ! Film hydrolipidique déficient dû à une
quasi-absence de sébum, traumatismes répétés sous l’effet de manipulations chimiques, mécaniques
ou thermiques, utilisation de produits non adaptés ou agressifs
contribuent à fragiliser une fibre
capillaire déjà sensibilisée par son
environnement. Résultat, un cheveu déshydraté, dévitalisé, terne,
poreux et sans souplesse. Les difficultés multiples rencontrées par
les chevelures crépues mais aussi
frisées ont inspiré une poignée de
gammes qui se sont vouées à les
soigner. Parmi elles, Phytospécific
des Laboratoires Phytosolba (Ales
Groupe) fait figure de précurseur
en matière de formulation. Lancée
en 2000 à l’officine, la gamme n’a
cessé de travailler une offre fondée
sur la recherche ethnocosmétique.
« Jusque-là, le marché était assez
marginalisé et localisé avec de
nombreux produits importés des
États-Unis », explique-t-on chez
Phytosolba. Mais, aujourd’hui, il
s’ouvre et les ventes progressent
sous l’impulsion de différents facteurs : une population mieux informée sur ses problématiques capillaires et les moyens d’y répondre,
des formules adaptées à ces spécificités, une demande croissante résultant du métissage. « C’est donc
un marché prometteur bien qu’il
soit encore en cours de constitution », précisent les auteurs de
Phytospécific, qui s’adressent aux
cheveux crépus et aux cheveux frisés et défrisés qui ont besoin de
soins plus hydratants et réparateurs que les autres. C’est précisément au problème des pointes abîmées et fourchues que le laboratoire s’attaque en présentant son
nouveau Spray Pointes Sèches hydraréparateur aux actifs fortifiants
et protecteurs. Il est notamment
secondé par une ligne, les Essentiels, composée de trois duos associant un shampooing et un soin
après-shampooing axés sur l’Hydratation optimale, la Nutrition intense et la Force vitale du cheveu.
Sous le soleil exactement. Les
conditions estivales, d’autant plus
si elles sont ensoleillées, sont bien
sûr peu favorables aux cheveux
secs et abîmés. Rayonnement solaire, eau de mer, sel et sable, mais
aussi chlore et vent, s’unissent et
peuvent engendrer de véritables
dégâts sur les chevelures. Le soleil
a tendance à brûler le cheveu, à le
casser et à le rendre poreux tout
en ternissant sa couleur ; l’eau accentue ces effets tandis que le sel
et le sable déshydratent les fibres
capillaires et provoquent des démangeaisons ; l’eau de la piscine va
délaver les colorations et dépigmenter les couleurs naturelles et le
vent va accentuer l’hyperséborrhée au retour des vacances.
Pour parer au phénomène, les
fabricants ont conçu des lignes capillaires spécifiques à l’été : hautement nutritives et réparatrices, les
formules sont, pour certaines, dotées d’un filtre solaire. Pas moins
de 8 soins composent la ligne capillaire solaire de René Furterer
qui couvre les besoins en protection (Huile et Fluide d’été, Gelée
fondante), réparation (Shampooing réparateur, Gels douche,
Masque réparateur, Brume hydratante).
Le marché
en pharmacie
180 millions d’euros, – 2 % dont :
– Produits spécifiques (antichute,
antiparasitaires) : 46 %
– Shampooings : 25 %
– Compléments alimentaires cheveux et phanères : 14 %
– Après-shampooings (avec et sans
rinçage) : 6 %
– Produits colorants : 5,5 %
– Produits coiffants : 1,5 %
– Autres : 2 %
Shampooings et soins, en valeur,
année 2009 (source fabricants).
Phytosolba consacre aux cheveux colorés son huile capillaire
L’Originale et aux cheveux naturels
son Voile capillaire, tous deux hydratants et dotés d’un filtre solaire.
Le geste d’hydratation après soleil
est confié à un Shampooing gel
douche et une Gelée coiffante. Klorane, pour sa part, dédie aux cheveux blonds méchés ou colorés un
Après-shampooing crème à la camomille pour leur éviter l’effet
« paille » typique de la fin de l’été.
La ligne à la camomille comprend
également un shampooing ainsi
qu’un vinaigre de brillance qui resserre les écailles du cheveu et élimine les résidus calcaires. Le
retour des vacances a aussi mobilisé la marque Hei Poa qui a fondé
sa ligne sur le Monoï de Tahiti : pur
monoï capillaire, Shampooing
baume volumateur, Fluide régénérant.
> ANNE-SOPHIE PICHARD
loisirs
DE GROTTES EN CHÂTEAUX
LA PLUS PETITE DES GRANDES CAPITALES
L’Ariège, pays d’art et d’histoire Genève, douce à aimer
Altières, les ruines du château de Montségur
et peinture rupestre de la grotte de Niaux
lacis de vallées secrètes, dévoilant
son tapis d’émeraude piqueté de
villages de pierre, de châteaux et
de cathédrales. Le plus cartésien
des visiteurs se fait ici pèlerin.
À pied ou en voiture, pèlerin sur
le chemin de Saint-Jacques-deCompostelle, ponctué de merveilles architecturales, religieuses
ou non, de cités avec vue imprenable sur la chaîne des Pyrénées.
Mirepoix, par exemple, et sa
maison des Consuls, dont les poutres sculptées racontent les rêves,
les peurs et fantasmes des hommes du Moyen Âge. La grotte du
Mas-d’Azil, qui fut tour à tour le
refuge de Magdaléniens, de Romains, de chrétiens, de Goths,
puis de protestants. Pamiers, au
nord de Foix, et sa cathédrale
Saint-Antonin affublée d’un magnifique clocher de type toulousain. L’église de Vals, ou plutôt les
deux églises superposées et assises sur un énorme rocher. On y
pénètre par une faille étroite pour
Se loger, se restaurer
■ À Mirepoix, le Relais Royal***. Ce Relais & Châteaux d’époque Louis XIV
(5 chambres et 3 suites) propose dans son restaurant Le Ciel d’or une cuisine savoureuse, des soirées gastronomie et des cours de cuisine organisés
par les propriétaires Rogier van den Biggelaar et Gerwin Rutten. Tél.
05.61.60.19.19, www.relaisroyal.com.
Hôtel-restaurant Les Minotiers, tél. 05.61.69.37.36, www.lesminotiers.com.
■ À Saint-Girons, le Domaine de Beauregard*** (castel du XIXe siècle) propose 10 chambres, un restaurant fameux et un spa, tél. 05.61.66.66.64,
www.chateaubeauregard.net.
Restaurant-glacier Tentations (Philippe Faur), tél. 05.61.04.88.60.
Château de Ludies (maison d’hôtes), tél. 05.61.69.67.45.
■ À Saint-Lizier, le Domaine du Palais***. Rénové et transformé en résidence
hôtelière par Jean-Michel Wilmotte, l’ancien palais des Évêques, accolé au
futur musée, proposera à la rentrée 86 appartements, tél. 05.34.14.49.49,
www.domainedupalais.fr.
■ À Camon, l’abbaye-château de Camon (chambres d’hôtes). Tél.
05.61.60.31.23, www.chateaudecamon.com.
■ Renseignements : Ariège Pyrénées Tourisme, tél. 05.61.02.30.70 et
www.ariegepyrenees.com.
y découvrir une abside du XIe décorée de fresques romanes. Le
marché de Saint-Girons et ses producteurs locaux, tels qu’Anne Larive et ses confitures oubliées,
Gilbert et sa toudeille pur brebis
ou Olivier Campardou et ses produits cosmétiques conçus avec le
lait de ses ânesses. On ne part pas
de cette ville sans déguster, chez
Philippe Faur, un sorbet au foie
gras ou caviar.
À quelques kilomètres au nord,
Saint-Lizier est un des plus beaux
villages de France. Outre ses remparts gallo-romains, la cathédrale
et son cloître roman, l’imposant
palais des Évêques, la pharmacie
de l’Hôtel-Dieu (XVIIIe siècle) et
ses séries de pots qui guérissent
de tout justifient l’inscription au
patrimoine mondial de l’UNESCO
de cette jolie cité épiscopale.
Dominée par le mont Valier, la
vallée de Bethmale est une des
nombreuses vallées où l’on prend
plaisir à rencontrer des artisans
qui font partager leur passion,
comme Pascal Jusot, qui fabrique
des sabots à pointe effilée, ou, à
Campredon, M. Azema, des peignes en corne. Sur le chemin des
Bonshommes, entre ciel et terre, le
château de Montségur, haut lieu
du catharisme, est le site le plus
photographié de l’Ariège. Pèlerin toujours, laissez-vous guider
jusqu’aux altières ruines accrochées à son « pog » et laissez-vous
conter l’histoire des derniers jours
de Montségur tout en admirant le
spectacle des chevaux de Mérens
galopant sur les verts contreforts
pyrénéens.
> PASCAL THOMERET
PARK & SUITES
Comme chez soi, avec vue sur le lac
VOUS ÊTES à 5 minutes d’Évian,
dans un cadre bucolique, avec
vue sur le lac Léman, face à la
Suisse. Presque comme chez
vous, puisque dans un appartement ou un chalet du village résidentiel Park & Suites de
Lugrin, entièrement meublé et
équipé (avec ménage et changement de draps et serviettes hebdomadaires), avec tennis, piscine, espace fitness et salon
lounge à la disposition des résidents. De nombreuses balades vous attendent et Lausanne n’est
qu’à 35 minutes par navette fluviale. À partir de
47 euros par nuit. Si vous préférez la Provence,
Park & Suites dispose d’une résidence à Aix-enProvence, au Rousset. Et aussi à Bordeaux (Saint-
Jean-d’Illac), en Île-de-France
(Auvers-Saint-Georges, dans un
ancien moulin, Bois-d’Arcy et
Marne-la-Vallée), à Toulon (SixFours-les-Plages) et à Toulouse
(Colomiers et Saint-Simon). Le
choix va du studio au chalet ou
la villa, et certains appartements peuvent accueillir des
personnes à mobilité réduite.
Spécialiste des « appart-hôtels », Park & Suites propose
par ailleurs des formules hôtelières de prestige
dans plusieurs grandes villes ou des résidences
« confort » à proximité des quartiers d’affaires et
des centres-villes.
Tél. 0820.001.555, www.parkandsuites.com.
« IL Y A CINQ PARTIES du
monde : l’Europe, l’Asie, l’Amérique, l’Afrique... et Genève », affirmait Talleyrand. Indubitablement suisse, même si elle n’a rejoint la Confédération helvétique
que sur le tard, en 1815, Genève
mérite en tout cas son surnom de
« plus petite des grandes capitales ».
Cité de l’Empire germanique
puis englobée dans le domaine
des princes de Savoie, elle devient la « Rome protestante » au
XVIe siècle avec la Réforme de
Calvin puis, dès le XVIIIe siècle,
centre bancaire européen, Mecque de l’horlogerie, de la joaillerie, des sciences et de l’impri-
la ville, derrière l’alignement classique des façades forcément austères de ses banques et des
organisations mondiales, Genève
cache sa vraie nature. Celle d’une
ville calme, à l’allure un peu
trompeuse de station climatique,
qui bouge et qui respire. Une ville
bonne à vivre, où l’on peut prendre ses aises et savourer le temps
qui passe.
Vivifiée par l’air pur des montagnes, Genève jouit d’une situation de rêve. Parcs, promenades
et quais bordés de fleurs incitent
à la flânerie. Sur la rive gauche,
le Jardin anglais – où fut assassinée en 1898, par un anarchiste
italien, la malheureuse impératrice Sissi –, doté d’arbres splendides, offre de superbes échappées sur la rade et son jet d’eau.
Robert Musil, la romancière anglaise George Eliot, Albert Cohen
et Pierre Jean Jouve y trouvèrent,
dit-on, l’inspiration.
Blottie sur sa colline derrière
ses hautes fortifications, la vieille
ville domine le lac. Durant la nuit
du 11 au 12 décembre 1602, les
PHOTOS GENÈVE TOURISME
IL Y A 14 000 ans, des hommes ont
marqué l’Ariège de leur présence,
laissant aujourd’hui à ce département un riche patrimoine rupestre. Pour mieux les connaître, le
Parc de la préhistoire, à Tarasconsur-Ariège, au sud de Foix, au pied
du massif des Trois-Seigneurs, est
une excellente introduction à la
découverte. Lors d’ateliers, on y
apprend dans la bonne humeur à
chasser ou à faire un feu avec la
quasi-dextérité de nos Magdaléniens d’aïeux ! On est alors fin prêt
pour découvrir, non loin, sur les
parois de la grotte-cathédrale de
Niaux, quelques-uns des chefsd’œuvre de l’art pariétal. La magie
opère dès le seuil franchi. Tout y
est silence. Les yeux s’habituent
peu à peu à l’obscurité. C’est alors
que l’on découvre, après une
marche singulière, une rotonde
appelée salon Noir dont les parois
révèlent des bouquetins, des cerfs,
des bisons vermillon dessinés
avec grande finesse. C’était il y a
13 000 ans environ.
À vol d’oiseau, l’Ariège se présente hérissée de sommets pointus autour desquels se cache un
Genève se regarde dans
les eaux claires de son lac
encadré de montagnes.
Calme, luxe et propreté...
L’ancienne Rome
protestante ne se résume
pourtant pas à cela.
Sous son vernis d’austérité
calviniste, c’est aussi une
ville où il fait bon vivre.
CDT09
Blotti au cœur des Pyrénées,
entre Toulouse et Andorre,
l’Ariège bénéficie de
superbes paysages de plaines
hérissées de hauts sommets
et de châteaux superbes.
Peintures rupestres
remarquables, citadelles
cathares vertigineuses,
trésors romans, bonnes
tables et hôtellerie raffinée
sont quelques-uns des atouts
de ce discret département.
Le Jardin anglais et l'île Rousseau
et le pont du Mont-Blanc
merie. Bousculée quelque peu
par les armées révolutionnaires
en 1798, qui l’annexent à la
France sous le nom de département du Léman, elle devra attendre 1813 pour reprendre sa
liberté après la défaite de Napoléon. Le XIXe siècle lui donnera
son statut de ville internationale,
avec la création en 1863 de la
Croix-Rouge, inspirée par le Genevois Dunant. En 1864, la
Convention de Genève amorce le
droit international qui s’affirmera
après la Première Guerre mondiale avec l’installation de la Société des Nations, l’ancêtre de
l’ONU, en 1919.
Sur la rive droite du Rhône,
parsemée de paisibles pelouses,
les massifs édifices de pierres
grises du quartier des organisations internationales abritent aujourd’hui quelque 250 institutions. C’est au cœur de ce quartier préservé que s’est implanté
l’ultramoderne hôtel InterContinental, dont les hautes façades
s’ouvrent sur le miroir du lac
Léman, les Alpes et le Jura.
À une dizaine de minutes de là,
dominé par le célèbre jet d’eau,
monument liquide et emblème de
Genevois mirent en déroute les hommes du duc
Charles Emmanuel de Savoie, qui tentaient d’escalader les remparts, en déversant sur eux des marmites de soupes brûlantes.
Chaque année, la déconfiture
savoyarde est commémorée à
grand renfort de reconstitution
historique.
D’un coup de tram, on poussera jusqu’à Carouge. La petite
cité, spécialisée dans les métiers
artisanaux, comptait en 1780 pas
moins de 143 débits de boissons.
Bon nombre d’entre eux ont disparu de ce quartier de Genève
mais l’esprit demeure.
Longtemps, Carouge, aussi catholique que paillarde, trancha
avec l’austérité de la cité calviniste. Rue Ancienne s’alignent
encore les belles façades à arcades des maisons artisanales du
XVIIIe siècle avec, côté jardin,
d’inattendus escaliers à coursives
d’aspect très méridional. À l’heure sacrée de l’apéritif, les bistrots
de la Bourse ou du marché font
terrasse pleine. On y célèbre le
bien-vivre suisse romand en buvant une carougeoise, sympathique chope de bière de 2,5 dl,
un vin blanc du pays vaudois,
fruité et moelleux comme une
fille, ou un rouge du Chablais,
parfumé et puissant.
> JACQUES CHAMBAZ
Pour partir
■ HÔTEL
InterContinental Geneva 5* (7-9 chemin du Petit-Saconnex, CH-1209
Genève, tél. 41(0) 22.9193939, et
www.intercontinental.com/geneva).
Dans le quartier des organisations
internationales, à quelques pas
des rives du Léman et à 10 petites
minutes du centre de la ville.
334 luxueuses chambres et suites,
toutes équipées de l’Internet haut
débit, avec vue sur le lac, les Alpes
et le Jura. Centre de fitness et
luxueux Spa Clarins.
Piscine chauffée. Cuisine créative
et épurée au Woods, le restaurant
gastronomique. Bar lounge cosy.
Cours de tennis, golf et voile proches.
■ SÉJOURS
Jusqu’au 31 décembre, l’hôtel InterContinental Genève offre la
chambre double catégorie classique à partir de 218 euros la nuit,
petit déjeuner buffet inclus (en occupation simple ou double), cocktail de bienvenue, accès gratuit au
spa et à l’espace Poolside (ouvert
de mi-mai à mi-septembre), carte
pour les transports publics gratuite (TPG) pendant le séjour.
Informations sur www.intercontinental-geneva.ch et réservations
directes surwww.ichotelsgroup.
com.
■ À VOIR
Les nombreux musées (une quarantaine, dont plusieurs gratuits),
dont le musée d’Art moderne &
contemporain (MAMCO), le musée
d’Art et d’Histoire et le très intéressant Musée international de la
Réforme (lauréat 2007 du prix du
musée du Conseil de l’Europe).
La Cité du Temps - Collection
Swatch (www.citédutemps.com).
La vieille ville.
En août, la célébration de la
fête nationale
(le 1er) et les
Fêtes de Genève, avec feux
d’artifices et
animations musicales.
En décembre,
la Fête de l’escalade (commémoration de
l’attaque manquée de la ville par les troupes
savoyardes en 1602) avec défilés
en costumes du XVIIe siècle et
reconstitution de la bataille
(www.1602.ch ).
■ RESTAURANTS
Outre le restaurant Woods de l’Hôtel InterContinental, on peut conseiller une très agréable table
moderne, le Resto by Arthur’s, au
1, pont de la Machine (www.arthurs.ch).
■ TRAIN
TGV Lyria Paris/Genève (jusqu’à
7 trains par jour) à partir de 40 euros A/R en 2e classe (Piccolissimo),
50 euros A/R en classe (tarif Piccolo) et 106 euros A/R en 1re classe
(Piccolo). TGV /SNCF, ligne directe
3635, www.voyages-sncf.com et
www.tgv-lyria.com.
À noter le SwissPass, qui permet de
circuler librement sur tout le réseau ferroviaire helvétique, en autocar, en bateau sur les lacs et en
bus sur le réseau urbain.
En vente dans les gares et les
boutiques SNCF/ guichet international et valable 4 jours pour
2 personnes. Existe aussi pour
8 jours. Demi-tarif jusqu’à 16 ans.
■ RENSEIGNEMENTS
Suisse Tourisme, 11 bis, rue Scribe,
75009 Paris, tél. 0800.10.02.00.30
et www.myswitzerland.com.
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Elle est d’ailleurs l’auteur de
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