DOCUMENT D`OBJECTIFS du SITE NATURA 2000

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DOCUMENT D`OBJECTIFS du SITE NATURA 2000
DOCUMENT D’OBJECTIFS du SITE NATURA 2000
FR9310075
«MASSIF DU PETIT LUBERON»
Directive européenne du 2 avril 1979 concernant la protection des oiseaux sauvages
(79/409/CEE)
TOME 1 « DIAGNOSTIC, ENJEUX ET OBJECTIFS »
ET
TOME 2 « PRECONNISATIONS DE GESTION »
ANNEXES
Parc Naturel Régional du Luberon / Novembre 2011
Liste des annexes :
ANNEXE 1 : Arrêté préfectoral de composition du Comité de Pilotage du site
Natura 2000 FR9310075
ANNEXE 2 : Arrêté Préfectoral de Protection de Biotope du Luberon pour la
conservation des grands rapaces.
ANNEXE 3 : Fiches espèces classées par ordre alphabétique
ANNEXE 4 : Comptes-rendus des groupes de travail pour l’élaboration du Tome
2 du DOCOB
ANNEXE 5 : Rapport d’expertise de Jérôme LETTY (ONCFS) sur le Lapin de
garenne
ANNEXE 6 : Contribution de la Fédération de Chasse du Vaucluse à la réflexion
sur le Lapin de garenne
ANNEXE 1
ANNEXE 2
ANNEXE 3
ANNEXE 4
ANNEXE 5
ANNEXE 6
Site Natura 2000 FR9310075 « Massif du petit Luberon »
Compte rendu Groupe de travail
« Gestion des milieux naturels »
5 Mai 2011 à Mérindol
Etaient présent :
NOM
Monsieur Michel ROLLAND
Monsieur Régis GAUDIN
Monsieur Eric GERVASONI
Monsieur René BEYSSIER
Monsieur Philippe BATOUX
Madame Josette SERRE
ORGANISME
Centre Régional de la Propriété Forestière
ONF
SARL Gervasoni
Adjoint au Maire de Cheval Blanc
Maire de Mérindol et Président du COPIL
Adjointe au Maire de Cheval Blanc, secrétaire de
A.V.E.C
Président du conseil des associations au PNRL,
président de A.V.E.C
Adjointe au Maire des Taillades
Rapporteur Scientifique CSRPN
Eleveur ovin
Propriétaire
Propriétaire
PNR Luberon
PNR Luberon
PNR Luberon
PNR Luberon
Monsieur Roger CASTELLANI
Madame Nicole GIRARD
Monsieur Claude TARDIEU
Monsieur Jocelyn PECOULT
Monsieur Guy SADAILLAN
Monsieur Michel MEYNARD
Madame Aline SALVAUDON
Madame Sophie BOURLON
Monsieur Max GALLARDO
Monsieur Tristan NOYERE
Monsieur BATOUX, Président du comité de pilotage (COPIL) du site Natura 2000 « Massif du petit
Luberon » ouvre la séance en rappelant le rôle du groupe de travail dans l’élaboration du Tome 2 du
Document d’Objectif (DOCOB) du site.
Le groupe de travail "Gestion des milieux naturels" devra, après discussion, valider les premiers
objectifs de gestion et les premières propositions d’actions concernant les milieux forestiers, les
milieux ouverts et les milieux agricoles.
Pour cette première réunion du groupe de travail, et comme une partie des présents ne siège pas au
comité de pilotage, un point est fait sur Natura 2000.
Monsieur NOYERE, présente ensuite les conclusions du diagnostic socio-économique effectué dans le
Tome 1 :
1
-
-
-
Un site vaste (17049 ha) découpé en 3 entités bien distinctes où les enjeux sont différents :
les combes de monts de Vaucluse, le petit Luberon et les collines de Durance.
Très grande majorité d’espaces naturels, quelques enclaves agricoles et très peu
d’infrastructures routières ou urbaines.
Importance très marquées des milieux boisés (résineux et feuillus en taillis, matorrals) et des
milieux ouverts (garrigues, pelouses sèches)
La propriété foncière est largement dominée par l’emprise publique (domaniale ou
communale) avec tout de même quelques grandes propriétés privées dont la majeure partie
bénéficie d’un plan simple de gestion.
Les travaux DFCI jouent un rôle majeur dans la gestion des milieux ouverts
L’élevage ovin est la vocation agricole première du site. Une contractualisation avec les
éleveurs est déjà en place grâce au site Natura 2000 "Massif du Luberon" qui recoupe une
partie du territoire du site "Massif du petit Luberon"
Le tourisme, les sports et loisirs de nature et la chasse sont les autres activités importantes
de la zone. Ils seront l’objet d’autres groupes de travail.
Ce premier diagnostic soulève quelques remarques et interrogations :
L’ensemble des présents veut savoir combien représentent les élevages ovin et caprin en termes de
cheptel et de nombre d’éleveurs. (Précisions qui seront apportées à la prochaine réunion du groupe
de travail)
Madame SERRE soulève le problème de la pratique des sports motorisés dans le massif. La question
de l’interdiction de circuler en véhicule à moteur s’est posée.
Les sports motorisés (4 X 4, motos, quads …) sont interdits dans le massif sur les voies et chemins par
un arrêté préfectoral de 1994, réglementant la circulation des véhicules à moteur.
"La forte fréquentation motorisée du massif des Monts de Vaucluse et du Saint-Sépulcre est
aujourd'hui perçue par de nombreux élus et gestionnaires comme une menace potentielle pour la
conservation des milieux naturels et des sites présentant un intérêt patrimonial."
Ce point fera l’objet de débats et de propositions d’action par le groupe de travail "fréquentation de
loisir et sportive" prévu le 12 mai.
Monsieur GALLARDO fait une présentation des conclusions du diagnostic écologique effectué dans le
Tome 1 :
- Le site regroupe une mosaïque de milieux : Garrigues, pelouses sommitales, milieux
rupestres, boisements de feuillus et de résineux, milieux agricoles diversifiés.
- Bilan avifaunistique : 80 espèces nicheuses dans la ZPS, présence d’espèces emblématiques
ayant un statut d’intérêt communautaire (Aigle de Bonelli, Vautour percnoptère, Aigle royal,
Circaète jean le blanc, Grand duc…) et de passereaux (Bruant ortolan, Traquet oreillard, Pipit
rousseline, Pie-grièches…)
- Les enjeux en terme de conservation ont ciblé les espèces locales inscrites en annexe 1 de la
Directive ‘’oiseaux’’ (32 espèces). Une hiérarchisation des espèces et des enjeux qui leur sont
liés a permis d’établir des priorités en fonction de chacune des catégories :
o Les espèces prioritaires à enjeu très fort : Vautour percnoptère, Aigle de Bonelli
o Les espèces à enjeu fort : Circaète jean le blanc, Aigle royal, Hibou grand-duc,
Monticole bleu, Faucon crécerellette, Pie-grièche méridionale, Pie-grièche à tète
rousse.
o 14 espèces à enjeu modéré
o 8 espèces à enjeu faible
- Présentation des cartes des sites de présence des oiseaux sur le massif avec les enjeux qui
leur sont liés : espèces forestières (Circaète, Pic noir), espèces rupestres (Vautours, Aigles,
Hibou grand-duc), espèces des milieux ouverts (passereaux et zones d’alimentation des
rapaces)
2
-
Présentation des objectifs de conservation hiérarchisés, adopté par le COPIL lors de la
rédaction du Tome 1 du DOCOB. Pour rappel :
1) Accroître la population nicheuse de Vautours percnoptères et de l’Aigle de
Bonelli,
2) Maintenir ou restaurer les populations d'oiseaux rupestres et leurs habitats
(Aigle royal, Grand-duc).
3) Maintenir ou restaurer les populations des oiseaux de milieux ouverts et semiouverts et leurs habitats.
4) Maintenir des zones de nidifications et d'alimentation favorables au Circaète
Jean-le-Blanc.
5) Maintenir ou restaurer les populations des oiseaux des milieux forestiers et leurs
habitats.
Espèces non DO1 :
6) Maintenir et réhabiliter des milieux favorables à la reproduction du Traquet
oreillard, Monticole Bleu et Pie grièche méridionale
Madame SALVAUDON a ensuite présenté les propositions d’Objectifs de gestion décollant de ces
objectifs de conservation et classés par priorité:
 Restaurer et entretenir les milieux ouverts et semi-ouverts. (priorité 1)
 Restaurer les ressources alimentaires pour les espèces prioritaires. (priorité 1)
 Eviter les dérangements sur les sites de nidification en période de reproduction.
(priorité 1)
 Réduire les facteurs de mortalité directe ou indirecte particulièrement pour espèces
de rapaces. (priorité 1)
 Assurer une meilleure prise en compte des enjeux ornithologiques dans les activités
humaines. (priorité 1)
 Assurer les suivis scientifiques nécessaires au suivi des espèces et de leurs habitats
ainsi que pour l’évaluation du DOCOB. (priorité 2)
 Limiter la perte et la fragmentation d’habitats et veiller au maintien ou à la
restauration de continuités écologiques fonctionnelles. (priorité 2)
 Améliorer les connaissances pour les espèces à enjeux fort et très fort. (priorité 2)
 Mettre en œuvre une sensibilisation des propriétaires, gestionnaires et grand public
sur la conservation et la préservation de l’avifaune dans le site Natura 2000. (priorité
3)
La proposition d’accroître la priorité de l’objectif de gestion : "Mettre en œuvre une sensibilisation
sur la conservation et la préservation de l’avifaune dans le site Natura 2000" et de le passer de la
priorité 3 à une priorité 2 est acceptée par tous.
Madame SERRE insiste sur la nécessité d’une sensibilisation au sein des associations naturalistes du
secteur sur les enjeux présents dans la zone.
Monsieur CASTELLANI précise qu’une coopération des associations avec l’ONF existe et qu’elle
s’avère productive. Il a aussi demandé si les élus et les maires avaient accès à ces informations.
Madame SALVAUDON confirme que le DOCOB fini sera envoyé à toutes les mairies concernées et
qu’il sera consultable par tous les citoyens.
Monsieur BATOUX insiste sur l’importance d’une information auprès des élus qui sont en première
ligne et reçoivent de nombreuses sollicitations d’information de la part des riverains.
Les propositions d’actions induites par les Objectifs de gestions ont commencé à être débattues et
certaines ont été adoptées.
La première action proposée : "Assurer l'entretien et l'approvisionnement des placettes de
nourrissage" consiste à installer et à approvisionner des placettes de nourrissage pour le Vautour
percnoptère afin de maintenir la population sur le site. La majeure partie des placettes (9) sont
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approvisionnées à partir de restes de boucheries de grandes surfaces. C’est actuellement l’ONF qui
assure ce service pour le compte du Parc (en assistance technique). L’autre partie (2) est appelée
"placettes éleveurs" et est approvisionnée avec des bêtes mortes par accident ou maladie par les
éleveurs ovins eux-mêmes. Cet entretien coute 17 000 euros par an financé par des crédits de la
région et de la DREAL.
Monsieur GAUDIN soulève le problème de la difficulté des éleveurs d’accéder aux placettes pour y
déposer les carcasses de bêtes mortes.
Monsieur GALLARDO fait remarquer que l’emplacement des placettes a été choisi en fonction du
territoire des vautours mais dans le parti pris d’une grande discrétion, en veillant à éviter les accès
fréquentés par les randonneurs. Or certains randonneurs ignorant l’objet de ces installations se
plaignent parfois aux associations ou aux mairies de la présence de "charniers" dans la nature.
Monsieur PECOULT et madame SERRE pensent qu’il suffirait d’informer les randonneurs par des
pancartes placées sur les chemins d’accès aux « placettes » pour que le problème du dérangement
des promeneurs disparaisse.
Monsieur BEYSSIER demande l’installation de nouvelles placettes éleveur plus facile d’accès pour
faciliter l’approvisionnement.
Madame SALVAUDON propose d’inscrire la création de nouvelles placettes et la pose de panneaux
d’information dans la fiche action. Une réunion avec les éleveurs, l’ONF et le parc devrait aussi avoir
lieu pour choisir les emplacements des futures placettes.
Cette proposition d’action, prenant en compte les attentes des éleveurs a été approuvée par
l’ensemble des participants.
La deuxième proposition d’action était: "Prendre en compte les enjeux faunistiques dans la gestion
des réseaux électriques du territoire". Cette action consiste à mettre en place des dispositions anti
électrocution et anti collision sur les lignes électriques déjà installées et favoriser l’enfouissement des
nouvelles lignes.
Monsieur CASTELLANI demande que soit pris en compte le danger que représentent les relais de
téléphonie mobile pour l’avifaune (par exemple celui de Mirabeau).
Cette proposition d’action a été approuvée par l’ensemble des participants
La troisième proposition d’action était : "Adapter les périodes et les lieux de travaux DFCI et
Forestiers aux sensibilités avifaunistiques". Cette action consiste à ne pas effectuer des travaux
forestiers (abattage, débroussaillage, coupe…) et de défense des forêts contre les incendies (DFCI)
(débroussaillage, éclaircies, brulage dirigés, broyage…) du 15 mars à fin aout dans des zones définies
où la sensibilité de l’avifaune est forte.
Monsieur ROLLAND exprime le fait que 6 mois sans exploitation ne laissent que peu de temps pour
exploiter les forêts. Il fait part de son interrogation quant au pouvoir perturbateur d’un dérangement
en période de nidification, mais aussi sur le possible accroissement de la zone concernée par cette
conservation temporaire si la population de Circaètes augmente.
Monsieur GALLARDO précise que la population de Circaètes semble avoir atteint son maximum pour
la surface de forêt actuelle dans la ZPS et que le fait d’exploiter la forêt en hiver ne gênait pas la
reproduction des oiseaux. Par contre le fait d’exploiter en période de nidification (entre mars et
aout) perturbe énormément la reproduction et peut entrainer des disparitions de couvées et de
couples de circaètes (Cas récent de la forêt de Ménerbes)
Monsieur GERVASONI et monsieur ROLLAND font remarquer qu’il y a de plus en plus de contraintes
pour les exploitants et que le mille-feuille de zones de protection et de documents de gestion
complique énormément la tâche pour savoir quelle réglementation prédomine dans ces cas-là. Les
exploitants forestiers sont tout à fait prêts à appliquer ces recommandations à condition que les
exploitants et les propriétaires puissent avoir accès à ces informations.
4
Madame SALVAUDON précise qu’une réflexion au sein du Parc est en cours pour compiler les
documents de gestion et réglementaires et pour pouvoir voir au cas par cas quelle est la
réglementation qui s’applique. Le parc s’engage à ce que les documents et l’information sur les zones
à enjeux soient accessibles aux propriétaires et aux exploitants, notamment grâce à l’outil internet
(www.pnrpaca.org).
Monsieur BATOUX note que la demande en bois énergie augmente fortement ces dernières années
mais que le territoire peut fournir assez de bois si il est bien géré. D’un autre coté il fait remarquer
que l’avancée de la pinède menace les milieux ouverts mais aussi les communes voisines où de
l’argent public est à mettre dans l’entretien des forêts.
Monsieur CASTELLANI demande si le débroussaillement DFCI et des zones ouvertes sont aussi sujet à
cette période de non intervention.
Monsieur GALLARDO précise que cette période de non intervention allant de mi-mars à fin aout
concerne les travaux forestiers pour éviter les dérangements sur le Circaète jean le blanc qui est une
espèce à enjeu fort, mais aussi les travaux en milieux ouverts (DFCI et autres) pour éviter les
dérangement sur les espèces de passereaux nichant au sol ou dans des arbustes et pour éviter la
destruction de plantes en pleine floraison. En effet les brûlages dirigés et les débroussaillements
mécaniques peuvent entrainer la destruction de nichées d’espèces protégées si ceux-ci sont
effectués après la mi-mars. Il insiste aussi sur le fait que les brulages dirigés pour être efficaces
devraient se faire sur de grandes surfaces et non sur de petites surfaces comme c’est le cas pour le
moment.
Madame SALVAUDON propose de réunir autour de la table l’ONF, le Parc et les agents de la DFCI
pour parler des brulages dirigés en s’appuyant, peut-être, sur l’exemple des Corbières où chaque
année des centaines d’hectares sont brulés.
Cette proposition d’action a été approuvée par l’ensemble des participants à condition que les
informations soit disponibles auprès des exploitants.
La proposition d’action suivante : "Favoriser la diversité de la structure de végétation et le
mélange d’essences". Elle consiste à privilégier les coupes en mosaïque aux coupes rases. Cette
proposition d’action a été approuvée par l’ensemble des participants. Cette action sera mise en
œuvre principalement par la charte Natura 2000 du site, qui préconisera en particulier : "Dans les
coupes de taillis supérieures à 5 ha d’un seul tenant, conserver au moins 10% de la surface en
bouquet répartis de façon régulière dans la zone de coupe (y compris les vallons préservés des
coupes)"
La proposition d’action : "Maintenir et renouveler des vieux arbres d'intérêt écologique (morts,
dépérissants ou à cavités) dans l’ensemble des massifs forestiers, en particulier les groupes
d’arbres constitués et les îlots de sénescence" a été approuvée par l’ensemble des participants.
Monsieur BATOUX clôture cette première réunion et propose que l’on se retrouve le jeudi 16 juin à
9h00 pour parler des actions concernant le pastoralisme et les territoires agricoles.
5
Compte rendu Groupe de travail
« Chasse »
Site Natura 2000 FR9310075 « Massif du petit Luberon »
9 Mai 2011 à Cheval-Blanc
Etaient présent :
NOM
Monsieur Jean Claude GAUDIN
Monsieur Dominique GAUTHIER
Monsieur Christian JURAMY
Monsieur René BEYSSIER
Monsieur Philippe BATOUX
Madame Nicole GIRARD
Monsieur Robert PIACENTINO
Monsieur Francis MILESI
Monsieur Bruno BERIANDO
Monsieur Claude CHABAUD
Monsieur Daniel DEBENEST
Madame Christel SAVELLI
Monsieur Bernard MATHIEU
Monsieur Guillaume ROBERT
Madame Magali PELLOUX
Madame Aline SALVAUDON
Monsieur Max GALLARDO
Monsieur Tristan NOYERE
ORGANISME
ONCFS
ONF
ONF
Adjoint au Maire de Cheval Blanc et président
société de chasse de Cheval-Blanc
Maire de Mérindol et Président du COPIL
Adjointe au Maire des Taillades
Société de chasse de Mérindol
Société de chasse la Loube de BUOUX
Société de chasse de BUOUX
Président société de chasse de BUOUX
Technicien Fédération de chasse 84 (Gros gibier)
Directrice de la Fédération de chasse 84
Président de la Fédération de chasse 84
Technicien Fédération de chasse 84
Société de chasse de Cheval-Blanc
PNR Luberon
PNR Luberon
PNR Luberon
Monsieur BATOUX, Président du comité de pilotage (COPIL) du site Natura 2000 « Massif du petit
Luberon » ouvre la séance en rappelant le rôle du groupe de travail dans l’élaboration du Tome 2 du
Document d’Objectif (DOCOB) du site.
Le groupe de travail "Chasse" devra, après discussion, valider les premières propositions d’action
concernant la chasse et notamment les espèces-proies.
Pour cette première réunion du groupe de travail, et comme une partie des présents ne siège pas au
comité de pilotage, un point est fait sur Natura 2000.
Monsieur NOYERE, présente ensuite les conclusions du diagnostic socio-économique effectué dans le
Tome 1 :
-
Un site vaste (17049 ha) découpé en 3 entités bien distinctes où les enjeux sont différents :
les combes de monts de Vaucluse, le petit Luberon et les collines de Durance.
-
Très grande majorité d’espaces naturels, quelques enclaves agricoles et très peu
d’infrastructures routières ou urbaines.
-
Importance très marquées des milieux boisés (résineux et feuillus en taillis, matorrals) et des
milieux ouverts (garrigues, pelouses sèches)
-
La propriété foncière est largement dominée par l’emprise publique (domaniale ou
communale) avec tout de même quelques grandes propriétés privées dont la majeure partie
bénéficie d’un plan simple de gestion.
-
Les travaux DFCI jouent un rôle majeur dans la gestion des milieux ouverts
-
L’élevage ovin est la vocation agricole première du site. Une contractualisation avec les
éleveurs est déjà en place grâce au site Natura 2000 "Massif du Luberon" qui recoupe une
partie du territoire du site "Massif du petit Luberon"
-
La Chasse joue un rôle important dans la gestion des populations de nombreuses espèces
gibier. Que ce soit le gros gibier (sangliers, chevreuils, cerfs, chamois), mais aussi du petit
gibier (turdidés, lièvres, lapins de garenne, perdrix, faisans)
Le tourisme, les sports et loisirs de nature sont les autres activités importantes de la zone. Ils
seront l’objet d’un groupe de travail.
-
Max GALLARDO fait une présentation des conclusions du diagnostic écologique effectué dans le
Tome 1 :
-
Le site regroupe une mosaïque de milieux : Garrigues, pelouses sommitales, milieux
rupestres, boisements de feuillus et de résineux, milieux agricoles diversifiés.
-
Bilan avifaunistique : 80 espèces nicheuses dans la ZPS, présence d’espèces emblématiques
ayant un statut d’intérêt national, voire international (Aigle de Bonelli, Vautour percnoptère,
Aigle royal, Circaète jean le blanc, Grand duc…) et de passereaux (Bruant ortolan, Traquet
oreillard, Pipit rousseline, Pie-grièches…)
-
Les enjeux en terme de conservation ont ciblé les espèces locales inscrites en annexe 1 de la
Directive ‘’oiseaux’’ (32 espèces). Une hiérarchisation des espèces et des enjeux qui leur sont
liés a permis d’établir des priorités en fonction de chacune des catégories :
o Les espèces prioritaires à enjeu très fort : Vautour percnoptère, Aigle de Bonelli
o Les espèces à enjeu fort : Circaète jean le blanc, Aigle royal, Hibou grand-duc,
Monticole bleu, Faucon crécerellette, Pie-grièche méridionale, Pie-grièche à tète
rousse.
o 14 espèces à enjeu modéré
o 8 espèces à enjeu faible
-
Présentation des cartes des sites de présence des oiseaux sur le massif avec les enjeux qui
leur sont liés : espèces forestières (Circaètes, Pic noir), espèces rupestres (Vautours, Aigles,
Hibou grand-duc), espèces des milieux ouverts (passereaux et zones d’alimentation des
rapaces)
-
Présentation des objectifs de conservation hiérarchisés, adopté par le COPIL lors de la
rédaction du Tome 1 du DOCOB. Pour rappel :
1) Accroître la population nicheuse de Vautours percnoptères et de l’Aigle de
Bonelli,
2) Maintenir ou restaurer les populations d'oiseaux rupestres et leurs habitats
(Aigle royal, Grand-duc).
3) Maintenir ou restaurer les populations des oiseaux de milieux ouverts et semiouverts et leurs habitats.
4) Maintenir des zones de nidifications et d'alimentation favorables au Circaète
Jean-le-Blanc.
5) Maintenir ou restaurer les populations des oiseaux des milieux forestiers et leurs
habitats.
Espèces non DO1 :
6) Maintenir et réhabiliter des milieux favorables à la reproduction du Traquet
oreillard, du Monticole Bleu et de la Pie grièche méridionale
Madame SALVAUDON a ensuite présenté les propositions d’Objectifs de gestion décollant de ces
objectifs de conservation et classés par priorité:
 Restaurer et entretenir les milieux ouverts et semi-ouverts. (priorité 1)
 Restaurer les ressources alimentaires pour les espèces prioritaires. (priorité 1)
 Eviter les dérangements sur les sites de nidification en période de reproduction.
(priorité 1)
 Réduire les facteurs de mortalité directe ou indirecte particulièrement pour les
espèces de rapaces. (priorité 1)
 Assurer une meilleure prise en compte des enjeux ornithologiques dans les activités
humaines. (priorité 1)
 Assurer les suivis scientifiques nécessaires à la gestion des espèces et de leurs
habitats ainsi que pour l’évaluation du DOCOB. (priorité 2)
 Limiter la perte et la fragmentation d’habitats et veiller au maintien ou à la
restauration de continuités écologiques fonctionnelles. (priorité 2)
 Améliorer les connaissances pour les espèces à enjeux fort et très fort. (priorité 2)
 Mettre en œuvre une sensibilisation des propriétaires, gestionnaires et grand public
sur la conservation et la préservation de l’avifaune dans le site Natura 2000. (priorité
2)
Les propositions d’actions induites par les Objectifs de gestion ont commencé à être débattues et
certaines ont été adoptées.
L’action principale proposée : "favoriser un renforcement des populations de l’espèce proie, clé de
voute de l’écosystème (Lapin de Garenne) "Aider à l'entretien et à l'installation de cultures
faunistiques et aménagements consiste à installer et entretenir un réseau de garennes artificielles et
à effectuer des relâchers de lapin, pour renforcer et pérenniser la population de lapin de garennes du
massif du petit Luberon. Cette action doit aussi permettre la mise en place de cultures faunistiques et
aménagements (points d’eau) favorables à d’autres espèces proies potentielles (perdrix, turdidés,
mammifères, reptiles…).
Monsieur MATHIEU précise que le lapin était présent partout avant les grandes épizooties de
myxomatose et de VHD. La myxomatose a tout détruit. Il ne reste plus que des ilots de population
plus ou moins viables et plus ou moins denses. Si on décide de réintroduire le lapin nous ne sommes
pas sûrs que quelques années après les populations restantes soient viables.
Monsieur GALLARDO fait remarquer que le projet vise à réinstaller du lapin dans les zones à enjeux,
où il était présent avant les épidémies (Crau des Mayorques et Saint Phalles, Sadaillan, Peyre plate,
Trou du rat) et non de remettre du lapin sur tout le massif. Un avis d’expert a été donné par
Monsieur Jérôme LETTY de l’ONCFS qui est favorable sur ce point.
Monsieur GAUDIN précise et résume l’avis de l’expert. En 2002 a été mené une campagne de
réintroduction du lapin de garenne sur le domaine des Mayorques. Cette expérience avait été faite
avec un manque de données (pas d’analyse fonctionnelle du milieu avant, pas d’évaluation de la
pression de prédation avant le relâché, structure de garenne non fermées…). Monsieur LETTY, dans
son rapport, a soulevé le problème de la garrigue. La garrigue n’est pas le milieu idéal pour le lapin
(difficulté de creusement, valeur nutritionnelle moyenne), sauf si ce milieu voisine avec un milieu
agricole. Si un projet se fait il faut de gros moyens et voir ça en grand.
Monsieur BEYSSIER rajoute qu’en 2002, 30 lapins avaient été équipés de colliers émetteurs pour
suivre la propagation. Du fait que les garennes n’étaient pas fermées, les 30 lapins se sont fait
manger par les renards. Une erreur à ne pas répéter.
Monsieur MATHIEU informe le groupe de travail qu’une étude de la fédération de chasse nationale
sur le Lapin est en cours avec l’appui de l’université Paul Sabatier de Toulouse (UPS), de l’INSERM et
du CEMAGREF. A la fin juin les résultats nationaux devraient être connus et déclinés en résultats
régionaux. Cette déclinaison régionale permettra une application sur le terrain plus facile. Nous
pourrons ainsi nous appuyer sur cette étude.
Monsieur ROBERT dit que la prédation aussi bien animale qu’humaine est à réguler. Le renard et la
fouine doivent être canalisés. La chasse doit être interdite pendant au moins 3 ans pour ne pas
décimer les populations récemment introduites.
Monsieur GAUDIN précise que ça demande un investissement lourd pour réussir. Il faut introduire
une population importante pour qu’elle ne chute pas rapidement sous le seuil de non régénération
que pourrait induire la mortalité après lâchés. Il prend pour exemple l’expérience menée en Ardèche
où de gros moyens ont été amenés pour ouvrir les milieux et réimplanter le lapin. Une
réalimentation régulière en lapin sera nécessaire.
Monsieur MATHIEU dit qu’il faut trouver des souches de lapin pures, génétiquement parlant, qui
soient adaptées aux conditions de milieu de la garrigue. Pour cela les lapins d’Espagne sont
intéressants. En effet on constate une pullulation importante dans certains territoires.
Monsieur GALLARDO précise qu’un linéaire important de milieux ouverts (garrigues et agricoles)
pouvant convenir et stratégiquement bien placés, par rapport à l’enjeu ‘rapaces’ existe dans le
secteur des craus du versant sud du petit Luberon entre le Trou du rat, Mayorques, Saint Phallès,
Peyre plate et la Reveyrolle.
Monsieur DEBENEST pose la question sur l’efficacité de la mesure sur les Craus du Luberon. Il
demande s’il ne serait pas plus efficace d’encourager la perdrix rouge sur les Craus du Luberon et de
privilégier les aménagements en faveur des lapins dans le lit de la Durance ou certains noyaux de
populations existent déjà.
Monsieur BEYSSIER explique que les propriétaires de la vallée de la Durance ne veulent pas des lapins
et que la société de chasse de Cheval-Blanc a déjà tenté de les convaincre.
Monsieur GALLARDO rajoute que la vallée de la Durance ne fait pas partie de la ZPS et donc les
aménagements effectués ne pourrait pas faire l’objet de subventions Natura 2000 dans le cadre du
DOCOB de la ZPS "Massif du Petit Luberon". La Durance est un site Natura 2000 géré par le Syndicat
Mixte d’Aménagement de la Vallée de la Durance (SMAVD).
Monsieur GAUDIN dit qu’il faut s’accorder un pas de temps important pour pouvoir évaluer la
réussite de l’opération, si opération il y a. Ce pas de temps serait compris entre 3 et 8 ans.
Monsieur BATOUX précise qu’il est important de prendre conscience des attentes et des
connaissances de chacun sur le sujet et de mettre en commun tout cela. La mise en place de cette
action sera difficile et le succès n’est pas assuré.par contre si le succès est au rendez-vous c’est à
nous d’en faire une expérience modèle.
Monsieur BEYSSiER nous indique que les frais engagés en 2002 sur l’opération de garennes qui a eu
lieu à la ferme des Mayorques s’élevaient à 52.000 euros
Monsieur MATHIEU dit que le gyrobroyage et l’ouverture des milieux à outrance, aura pour effet de
repousser les sangliers en plaine.
Madame SALVAUDON explique que le petit Luberon est recouvert à 80% de milieux fermés (forêts,
matorrals, garrigues fermées…) et que l’ouverture des milieux préconisée pour certaines espèces
d’oiseaux, ne se fera pas sur de grandes surfaces et se concentrera sur des milieux en cours de
fermeture et sur l’entretien des milieux déjà ouverts. Il n’est en aucun cas question de rouvrir tout le
massif.
Monsieur ROBERT rajoute que l’ouverture des milieux ne doit pas être à l’image des coupes de
combustible DFCI. Par cela il entend qu’il ne faut pas faire un "nettoyage" des milieux où l’on ne
trouve plus rien après le passage du gyrobroyeur mais une ouverture alvéolaire entretenue par des
troupeaux d’ovins ou de caprins. Il rappelle qu’une étude de l’analyse des milieux avant le début de
l’opération est à prévoir.
Monsieur MATHIEU indique que la Fédération de chasse de Vaucluse met en place un programme
"Chasse Durable". Une partie des sociétés de chasse du Luberon se sont engagées dans cette
démarche.
Monsieur DEBENEST donne plusieurs avis : la zone des Craus est une bonne zone à perdrix,
l’installation de garennes sera difficile, les grands rapaces vont se nourrir en plaine (Durance) où la
dynamique du lapin est bonne. Au vu de ces éléments, il se pose la question de la pertinence
d’installer des garennes sur les Craus. Il propose aussi de s’appuyer sur l’expérience menée à Lançon
de Provence où de gros travaux ont permis de remettre du lapin. Un vrai travail d’architecte a été
effectué pour accorder tous les milieux bénéfiques au lapin (touffes d’arbres, garennes, zones
ouvertes, culture faunistiques…)
Monsieur GALLARDO précise quant à lui que toutes les études sur les rapaces du Luberon (voir le
tome 1 du docob et les fiches espèces) prouvent (mis à part le cas notoire du Grand Duc qui est une
espèce opportuniste très adaptable) que le lapin de garenne est la seule espèce proie ‘clé de voute’
de l’écosystème des garrigues. Tous les grands rapaces se nourrissent préférentiellement de cette
espèce dans le massif. Le milieu durancien ne correspond pas à la zone optimum de recueil des
ressources alimentaires des rapaces diurnes. Ils ne l’utilisent qu’à défaut, ce qui est le cas
aujourd’hui. Le déclin global de ces derniers est bien le symptôme de la perte de biodiversité du
Luberon, qu’il convient pour se faire, de restaurer
Monsieur MATHIEU et madame SALVAUDON propose de créer un groupe de travail pour la rédaction
de la fiche action, la définition des caractéristiques techniques du projet et, plus tard, le suivis du
projet.
Le groupe de travail est constitué de :
Monsieur Guillaume ROBERT (Fédération de chasse 84)
Monsieur Dominique GAUTHIER (ONF)
Madame Magali PELOUX (Société de chasse Cheval-Blanc)
Monsieur Jean Charles GAUDIN (ONCFS)
Monsieur Max GALLARDO (PNR Luberon)
Monsieur Tristan NOYERE (PNR Luberon)
Tout document fini (fiche action, caractéristiques techniques du projet de garenne, rapport de suivis
de l’action) émanant de ce groupe de travail devra être présenté au COPIL pour validation.
Monsieur BATOUX clôture cette réunion et remercie tous les participants.
Compte rendu Groupe de travail
« Fréquentation sportive et de loisir »
Site Natura 2000 FR9310075 « Massif du petit Luberon »
12 Mai 2011 à Lourmarin
Etaient présent :
NOM
Madame Josette SERRE
Monsieur Philippe BATOUX
Monsieur Gérard DRIESSENS
Monsieur Jean-Louis Chabrier
Monsieur Claude PEZIERE
Monsieur Daniel NOUGIER
Monsieur Jean Michel HERMET
Monsieur Pierre DURET
Monsieur Régis GAUDIN
Monsieur Marc DESLEE
Madame Nicole GIRARD
Monsieur Pierre CUREZ
Monsieur Christian BATHELEMY
Monsieur Eric GARNIER
Monsieur Max GALLARDO
Monsieur Tristan NOYERE
ORGANISME
Adjointe au maire de Cheval-Blanc
Maire de Mérindol et Président du COPIL
Président Cycloclub de Mérindol
Membre comité directoire motoclub de Goult
Président motoclub de Goult
Adjoint au maire d’Oppède
Conseiller mairie de Lourmarin
CD84 FFME
ONF
Président club vol libre (Voler au pays)
Adjointe au Maire des Taillades
Secrétaire générale du CD84 randonnée
pédestre
Conseiller mairie de Buoux
PNR Luberon
PNR Luberon
PNR Luberon
Monsieur BATOUX, Président du comité de pilotage (COPIL) du site Natura 2000 « Massif du petit
Luberon » ouvre la séance en rappelant le rôle du groupe de travail dans l’élaboration du Tome 2 du
Document d’Objectif (DOCOB) du site.
Le groupe de travail "Fréquentation sportive et de loisir" devra, après discussion, valider les
premières propositions d’action concernant la chasse et notamment les espèces-proies.
Pour cette première réunion du groupe de travail, et comme une partie des présents ne siège pas au
comité de pilotage, un point est fait sur Natura 2000.
Monsieur NOYERE, présente ensuite les conclusions du diagnostic socio-économique effectué dans le
Tome 1 :
- Un site vaste (17049 ha) découpé en 3 entités bien distinctes où les enjeux sont différents :
les combes de monts de Vaucluse, le petit Luberon et les collines de Durance.
-
Très grande majorité d’espaces naturels, quelques enclaves agricoles et très peu
d’infrastructures routières ou urbaines.
-
Importance très marquées des milieux boisés (résineux et feuillus en taillis, matorrals) et des
milieux ouverts (garrigues, pelouses sèches)
-
La propriété foncière est largement dominée par l’emprise publique (domaniale ou
communale) avec tout de même quelques grandes propriétés privées dont la majeure partie
bénéficie d’un plan simple de gestion.
-
Les travaux DFCI jouent un rôle majeur dans la gestion des milieux ouverts
-
L’élevage ovin est la vocation agricole première du site.
-
La Chasse joue un rôle important dans la gestion des populations de nombreuses espèces
gibier.
-
Le tourisme, les sports et loisirs de nature sont des activités importantes de la zone. 1.5
millions de touristes en 2006 sur le territoire du parc, de nombreux sports natures pratiqués
(randonnée pédestre, équestre, mais aussi VTT, vélo escalade…)
Monsieur GALLARDO fait une présentation des conclusions du diagnostic écologique effectué dans le
Tome 1 :
-
Le site regroupe une mosaïque de milieux : Garrigues, pelouses sommitales, milieux
rupestres, boisements de feuillus et de résineux, milieux agricoles diversifiés.
-
Bilan avifaunistique : 80 espèces nicheuses dans la ZPS, présence d’espèces emblématiques
ayant un statut d’intérêt national, voire international (Aigle de Bonelli, Vautour percnoptère,
Aigle royal, Circaète jean le blanc, Grand duc…) et de passereaux (Bruant ortolan, Traquet
oreillard, Pipit rousseline, Pie-grièches…)
-
Les enjeux en terme de conservation ont ciblé les espèces locales inscrites en annexe 1 de la
Directive ‘’oiseaux’’ (32 espèces). Une hiérarchisation des espèces et des enjeux qui leur sont
liés a permis d’établir des priorités en fonction de chacune des catégories :
o Les espèces prioritaires à enjeu très fort : Vautour percnoptère, Aigle de Bonelli
o Les espèces à enjeu fort : Circaète jean le blanc, Aigle royal, Hibou grand-duc,
Monticole bleu, Faucon crécerellette, Pie-grièche méridionale, Pie-grièche à tète
rousse.
o 14 espèces à enjeu modéré
o 8 espèces à enjeu faible
-
Présentation des cartes des sites de présence des oiseaux sur le massif avec les enjeux qui
leur sont liés : espèces forestières (Circaètes, Pic noir), espèces rupestres (Vautours, Aigles,
Hibou grand-duc), espèces des milieux ouverts (passereaux et zones d’alimentation des
rapaces)
-
Présentation des objectifs de conservation hiérarchisés, adopté par le COPIL lors de la
rédaction du Tome 1 du DOCOB. Pour rappel :
1) Accroître la population nicheuse de Vautours percnoptères et de l’Aigle de
Bonelli,
2) Maintenir ou restaurer les populations d'oiseaux rupestres et leurs habitats
(Aigle royal, Grand-duc).
3) Maintenir ou restaurer les populations des oiseaux de milieux ouverts et semiouverts et leurs habitats.
4) Maintenir des zones de nidifications et d'alimentation favorables au Circaète
Jean-le-Blanc.
5) Maintenir ou restaurer les populations des oiseaux des milieux forestiers et leurs
habitats.
Espèces non DO1 :
6) Maintenir et réhabiliter des milieux favorables à la reproduction du Traquet
oreillard, Monticole Bleu et Pie grièche méridionale
Monsieur NOYERE a ensuite présenté les propositions d’Objectifs de gestion décollant de ces
objectifs de conservation et classés par priorité:
 Restaurer et entretenir les milieux ouverts et semi-ouverts. (priorité 1)
 Restaurer les ressources alimentaires pour les espèces prioritaires. (priorité 1)
 Eviter les dérangements sur les sites de nidification en période de reproduction.
(priorité 1)
 Réduire les facteurs de mortalité directe ou indirecte particulièrement pour espèces
de rapaces. (priorité 1)
 Assurer une meilleure prise en compte des enjeux ornithologiques dans les activités
humaines. (priorité 1)
 Assurer les suivis scientifiques nécessaires au suivi des espèces et de leurs habitats
ainsi que pour l’évaluation du DOCOB. (priorité 2)
 Limiter la perte et la fragmentation d’habitats et veiller au maintien ou à la
restauration de continuités écologiques fonctionnelles. (priorité 2)
 Améliorer les connaissances pour les espèces à enjeux fort et très fort. (priorité 2)
 Mettre en œuvre une sensibilisation des propriétaires, gestionnaires et grand public
sur la conservation et la préservation de l’avifaune dans le site Natura 2000. (priorité
2)
Les propositions de fiches actions (3) induites par les Objectifs de gestions ont été débattues. Le
débat a abordé toutes les actions proposées en même temps. En effet, celles-ci s’entrecroisent et
sont fortement liées : "Identifier et maitriser les Espaces Sites et Itinéraires de loisirs et sports de
nature, pérennes et compatibles aux sensibilités avifaunistiques (dérangement, destruction
d'habitats, destruction de sites de nidification) ; "Accompagner le développement raisonné des
événements et manifestations sportives en Z.P.S" et "Mettre en œuvre des actions de
sensibilisation sur les enjeux de conservation de l'avifaune du Luberon, à destination de différents
publics."
Monsieur GARNIER rappel que la Commission Départementale Espaces Sites et Itinéraires de
Vaucluse (CDESI 84 – compétence Conseil Général Vaucluse) a validé le 8 novembre 2010 trois axes
de travail :
1)
Inventaire et diagnostic des lieux de pratique
2)
Construction d’un Système d’Information Territorial (SIT) support du PDESI
3)
Conventionnement des lieux de pratique à inscrire au PDESI
Cette phase expérimentale s’appliquera aux territoires pilotes du Luberon (et du Ventoux). Elle sera
conduite en partenariat étroit avec le Parc naturel régional du Luberon.
Ce plan Local Espaces Sites Itinéraires qui concerneront la ZPS, a pour objectifs :
 D’élaborer et tester les outils d’inventaire des lieux de pratique (grille de recensement, géoréférencement,…) et obtenir une première analyse qualitative.
 De matérialiser le PDESI et créer un outil d’aide à la décision dans l’aménagement territorial
 De définir les conventions types, dites d’usage, qui sont les outils principaux de pérennisation
des lieux de pratique des sports de nature et qui sont le préalable à leur inscription au PDESI.
Monsieur DESLEE demande quelle réglementation existe sur la ZPS.
Monsieur NOYERE répond que les réglementations les plus importantes sont :
- l’APPB (Arrêté Préfectoral de Protection de Biotopes) qui interdit la pratique du vol à voile, de la
chasse photographique, de l’escalade et des sports motorisés
- le PDIPR (Plan Départemental des itinéraires de Promenade et Randonnée) qui réglemente la
randonnée et l’ouverture d’itinéraires.
Monsieur DURET demande de définir plus précisément les pratiques dites "sauvages". Considère t on
que la randonnée hors sentier est une activité sauvage ?
Monsieur GARNIER précise que dans la réserve biologique domaniale du petit Luberon toute sortie
de sentier est considérée comme illégale et est verbalisable. Pour le reste de la ZPS, toute ouverture
de sentier est interdite mais la sortie de sentier est seulement fortement déconseillée.
Monsieur DRIESSENS propose que l’on augmente l’effort de communication qui est fait pour que la
réglementation soit connue.
Madame SERRE constate que peut de gens savent lire une carte topo. Certaines cartes ne
mentionnent pas la réserve biologique ou l’APPB. La signalisation et l’information sur le terrain
devraient être augmentées.
Monsieur GAUDIN informe l’ensemble du groupe qu’un plan de gestion de la réserve biologique
domaniale a été approuvé par Paris. Il prévoit entre autre la mise en place de nouveaux panneaux
d’information aux entrées principales de la réserve. Il précise aussi que dans la réserve aucun travail
d’entretien n’est effectué. Ainsi si un accident (chute de branche…) arrive hors sentier la
responsabilité incombe au particulier du fait de l’interdiction de sortir des sentier.
Monsieur DESLEE rappelle le cas du vol libre. La fréquentation sauvage a été maîtrisé il y a 4 ans par
de la communication auprès des clubs.
Monsieur CUREZ dit que le grand public doit être l’une des cibles de la communication.
Monsieur GARNIER précise qu’il y a 25 millions de pratiquants de sport de nature en France et que la
moitié pratique dans des espaces protégés ! Les fédérations de sports nature jouent un rôle
essentiel et reconnu dans l’information, la sensibilisation et la formation de ses adhérents. Mais seuls
2 pratiquants sur 10 sont licenciés ! Il est donc légitime et nécessaire de sensibiliser le public aux
enjeux écologiques et au respect des bonnes pratiques. La sensibilisation des pratiquants non
fédérés et/ou du public se fait aussi au travers des différents événements sportifs. C’est pour cela
que le monde sportif se doit d’être exemplaire dans l’organisation de ses manifestations.
Monsieur DRIESSENS explique que ces enjeux ont amenés certains organisateurs d’événements
sportifs à changer leurs itinéraires après avis négatif du parc. Cela entraîne une charge de travail
supplémentaire.
Monsieur BATOUX dit que les associations qui se lancent dans l’organisation de manifestations on du
mérite car ce n’est pas facile pour elles. De plus elles apportent une richesse culturelle à la
commune. Il précise aussi qu’il y a généralement possibilité de s’arranger avec le Parc pour que
l’itinéraire soit en adéquation avec les enjeux faunistiques.
Monsieur GARNIER explique que la préfecture a la compétence d’interdire une manifestation. Elle
demande avant de formuler son arrêté, avis simple aux différents services instructeurs dont le Parc.
En amont des procédures d’autorisation (une centaine par an), le Parc travaille depuis plusieurs
années en collaboration avec les structures porteuses de projets de manifestation, sur l’approche
sport durable des événements. Il indique aussi de mémoire, que depuis 2005 seuls 4 à 5
manifestations n’ont pas pu se faire.
Monsieur DRIESSENS soulève le problème de l’étude d’incidence et la non capacité de certain
organisateur de remplir ce document.
Monsieur BATOUX souhaite que chaque association reçoive une information à ce sujet.
Monsieur GARNIER précise qu’une réunion a eu lieu mardi 9 mai à Avignon pour informer toutes les
fédérations sur les procédures d’études d’incidences et d’évaluations simplifiées. Il y aura donc des
réunions et une information en cascade dans toutes les fédérations.
Madame SERRE revient sur la première question posée : Comment éviter les pratiques illégales ?
Monsieur BATOUX dit qu’il y a une superposition de réglementation difficile à assimiler. Pour cette
raison, il ne croit en la pédagogie. Il pense que la sensibilisation passe par des mesures simples à
mettre en place pour la préservation. La communication doit se faire aussi bien au travers de
panneaux mais aussi de plaquettes adaptées au site diffusables en mairie et par les associations. Une
sensibilisation directe par des sorties découvertes du milieu est indispensable. Natura 2000 permet
d’obtenir des subventions pour des actions de communication.
Madame SERRE site l’exemple des gorges de Régalon. Avant l’arrêté préfectoral de l’année passée, il
y avait 70.000 visiteurs par ans. Durant l’arrêté, la fréquentation a baissée à 10.000 personnes
malgré l’interdiction de passer.
Monsieur CUREZ propose que des flashs info soient fait régulièrement auprès des Comités
Départementales.
Monsieur GARNIER suggère d’adapter le livret Luberon attitude au Site Natura 2000 en rajoutant une
cartographie spécifique à la ZPS, une présentation des espèces à enjeux et une présentation des
actions de gestion menées. Il propose aussi l’intensification de l’interaction avec les fédérations et les
organisateurs des manifestations, sur les enjeux écologiques et les actions de sensibilisation et/ou de
découverte des milieux.
Monsieur BATOUX demande s’il ne serait pas possible d’augmenter le nombre et la période de
présence des APSIF (Assistants à la prévention et la surveillance des incendies de forêt) dans le but
de contrôler la fréquentation et d’informer les utilisateurs du site des enjeux.
Monsieur GARNIER précise que 5 sites dérogatoires avec présence d’APSIF se situent dans la ZPS.
Avec les crédits actuels il n’est pas possible de recruter plus de personnes, ni d’élargir le dispositif.
Monsieur GALLARDO explique que la sensibilité maximum pour les oiseaux est au printemps. Ce
serait intéressant de pouvoir renforcer la présence humaine de sensibilisation à cette période.
Monsieur NOUGUIER pose le cas du trail d’Oppède où un changement de parcours à du être fait pour
préserver un couple de Vautour percnoptère des nuisances possibles. Il aimerait que chaque
commune dispose d’un document précisant les enjeux sur son territoire.
Monsieur GARNIER et Monsieur NOYERE précise qu’une cartographie sur Internet via le SIT du Parc,
sera bientôt consultable par chacun et qu’un exemplaire du DOCOB du site Natura 2000 sera
disponible dans chaque mairie lorsqu’il sera fini.
Monsieur GAUDIN et Monsieur CUREZ pensent qu’il est important de retrouver toujours les mêmes
panneaux aux différentes entrées du massif.
Madame SERRE précise qu’une mise en commun et une collaboration entre les différents acteurs du
territoire (ONF, PNR, CG…) devrait exister pour la signalétique. Elle rajoute qu’une information des
offices de tourisme est importante.
Monsieur BATOUX estime que certains sites pourraient être décongestionnés par l’ouverture
d’itinéraires différents (ex : Régalon)
Monsieur PEZIERE soulève le problème des sports motorisés. Il insiste sur le fait que la
réglementation est appliquée dans les clubs et que le problème vient des personnes non affiliées qui
ne connaissent pas la réglementation. Il sera dur de les toucher.
Monsieur GARNIER rappelle les différentes pistes d’action concrètes qui ont étaient énoncé au cours
de cette réunion :
-
une sensibilisation touristique par la Luberon Attitude (bon comportement en milieu naturel
/ le geste juste) qui serait adapté à la ZPS (en cohérence avec les enjeux et les modalités de
pratiques).
-
une diffusion régulière d’informations (flash info) en directions des comités départementaux
et autres réseaux sociaux locaux
-
une sensibilisation ciblée (via internet principalement) en fonction des comportements
repérés des usagers, en direction des leaders d’opinion, réseaux sociaux informel, etc…
-
des actions de sensibilisation au travers de manifestations grand public, avec découverte
accompagnée des milieux.
-
l’homogénéisation de la signalétique d’accueil (présentation des espèces/milieux et/ou
enjeux de préservations/gestions, carte réseau rando, recommandations, info courantes).
-
l’augmentation de la présence humaine sur le terrain en période à des fins de sensibilisation
et d’information directe (face à face) avec les visiteurs.
Les 3 propositions de fiches actions, déclinées comme ci-dessus, sont adoptées par l’ensemble du
groupe de travail.
Monsieur BATOUX clôture cette réunion et remercie tous les participants.
Buoux
Site Natura 2000 FR9310075 « Massif du petit Luberon »
Compte rendu de la deuxième réunion
du Groupe de travail
« Gestion des milieux naturels »
16 juin 2011 à Mérindol
Etaient présent :
NOM
Monsieur Jérémy BREMOND
Monsieur Jérôme GUYOT
Monsieur Philippe BATOUX
Madame Josette SERRE
ORGANISME
Coopérative Provence Forêt
ONF
Maire de Mérindol et Président du COPIL
Adjointe au Maire de Cheval Blanc, secrétaire de
A.V.E.C
Chambre d’agriculture 84
Adjointe au Maire des Taillades
Eleveur ovin
PNR Luberon
PNR Luberon
PNR Luberon
PNR Luberon
Madame Viviane SIBE
Madame Nicole GIRARD
Monsieur Jocelyn PECOULT
Madame Aline SALVAUDON
Madame Sophie BOURLON
Monsieur Max GALLARDO
Monsieur Tristan NOYERE
Monsieur BATOUX, Président du comité de pilotage (COPIL) du site Natura 2000 « Massif du petit
Luberon » ouvre la séance.
La première réunion de ce groupe de travail a permis de valider les actions concernant les milieux
forestiers. Cette réunion permettra, après discussion, d’amender et de valider les propositions
actions concernant les milieux ouverts et les milieux agricoles.
Monsieur NOYERE, représente succinctement les éléments importants pour la réunion :
o Une hiérarchisation des espèces et des enjeux.
o Une présentation des cartes des sites à enjeux pour les oiseaux dans la zone Natura
2000.
o Les objectifs de conservation hiérarchisés, adoptés par le COPIL lors de la rédaction
du Tome 1 du DOCOB.
o Les objectifs de gestion décollant de ces objectifs de conservation.
o Les actions validées lors de la première réunion.
La première proposition d’action est: « Maintenir ou restaurer le bon état de conservation de la
ripisylve de l’Aiguebrun ». L’Aiguebrun et les milieux associés constituent les seules zones humides
1
de la ZPS. Ils apportent donc une diversité que l’on ne trouve pas ailleurs dans le site Natura 2000 et
abritent des espèces patrimoniales.
Madame BOURLON nous explique la gestion en place sur tout le linéaire de l’Aiguebrun. L’aval est
géré de manière douce, les risques embâcles sont enlevés, les passages à gué sont entretenus un
minimum et les parapets de bord de route eux sont régulièrement réparés. La partie amont de la
rivière est en gestion naturelle : elle évolue librement dans le temps.
Madame SERRE demande des précisions sur la situation foncière de la combe de Lourmarin.
Madame BOURLON répond que la rive droite est en terrain communal et la rive gauche en terrains
privés pour une grande partie. Elle précise aussi que l’Aiguebrun abrite 2 espèces protégées par la
directive Habitat, faune, flore de Natura 2000 : l’écrevisse à pattes blanche et le barbeau méridional.
Une forte présence de chauve-souris augmente encore l’intérêt du site
Monsieur GALLARDO complète en citant plusieurs espèces patrimoniales d’oiseau: le cincle plongeur
et le martin pêcheur entre autres.
Monsieur GUYOT nous indique qu’il n’y a pas de travaux forestiers prévus sur la ripisylve en forêt
communale. Seul un passage à gué pour l’accès à une coupe sur les contreforts du vallon aura une
influence sur l’Aiguebrun.
Cette proposition d’action a été approuvée par l’ensemble des participants
Les propositions actions suivantes concernées le pastoralisme : « Maintenir les unités pastorales
existantes et améliorer l'accueil des troupeaux », « Restaurer des milieux ouverts et pérenniser
leur entretien par du pastoralisme », « Favoriser un pastoralisme en adéquation avec la
préservation des ressources naturelles ». Les 3 propositions ont été discutées ensemble.
Monsieur GALLARDO précise la troisième proposition qui porte principalement sur la diminution des
traitements antiparasitaires de synthèse. Dans le passé les troupeaux ovins et caprins étaient de
taille réduite. Toutes les fermes possédaient quelques bêtes pour leurs consommation familiale de
viande et de fromage. La concentration des traitements antiparasitaires était faible et les produits
utilisés plus naturels et moins nocifs. Maintenant les troupeaux pâturant sur le Luberon comptent
entre 500 et 1000 bêtes. Cette concentration augmente les risques d’épidémies et la transmission
des parasites. Les troupeaux sont donc traités plus fortement. Ces traitements ont une influence sur
les insectes et sur la faune du sol. Par le biais de la chaîne alimentaire, de nombreux insectes, oiseaux
et les chauves-souris entre autres, sont impactés.
Pour diminuer cet effet néfaste, une discussion avec les éleveurs et la chambre d’agriculture est
nécessaire.
Madame SERRE indique que de nombreux traitements naturels étaient utilisés comme par exemple
l’huile de cade contre les gales.
Monsieur GUYOT précise que certains produits à large champ d’action et très puissants comme
l’ivermectine ont des effets rémanents sur l’environnement.. Il existe des molécules de substitution
moins nocives pour l’environnement. Le but serait d’inciter les éleveurs de la ZPS à utiliser des
traitements moins impactant pour la faune.
Madame SALVAUDON dit que tous les sites Natura 2000 gérés par le parc sont concernés et en
particulier la ZPS « Massif du petit Luberon » et le site de Vachères qui est spécifique pour les
chauves-souris.
Madame SIBE insiste sur la nécessité de concertation entre le parc, les éleveurs et les techniciens du
CERPAM et de la Chambre d’agriculture. Elle propose de créer un groupe de travail regroupant les
représentants des éleveurs, le CERPAM, la chambre d’agriculture et les opérateurs Natura 2000 (le
parc) pour discuter du problème des traitements antiparasitaires à l’échelle du territoire du parc. Elle
précise aussi que cette concertation devra être rapide et à une période où les éleveurs peuvent se
rendre disponibles. Il ne faut pas non plus sous-estimer la complexité technique d’un tel dossier.
2
Monsieur BREMOND demande quel est le bilan de l’élevage sur le petit Luberon, le nombre de bêtes
et si cela suffit à entretenir les milieux ouverts.
Madame BOURLON explique que pratiquement tous les milieux ouverts accessibles sont pâturés.
Certaines zones ouvertes ne sont pas accessible pour un troupeau et donc manquent d’entretien. Le
cheptel actuel ne permet pas de maintenir ouvertes toutes les zones à enjeux pour les espèces de
milieux ouverts.
Madame SALVAUDON souhaite qu’une priorisation des zones ouvertes soit faite pour définir une
stratégie d’intervention.
Madame SERRE demande si des troupeaux composés d’ovins et de caprins ne seraient pas plus
efficaces pour endiguer la fermeture des milieux.
Monsieur PECOULT explique que les chèvres sont moins exigeantes pour leur alimentation que les
moutons. Elles s’attaquent plus facilement aux ligneux. Il insiste sur le fait que même si on mélange
des chèvres à des moutons les effectifs ne sont pas assez importants pour maintenir les milieux
ouverts.
Madame SIBE met en garde contre le mélange des ovins et des caprins. En effet, les ovins du Luberon
sont élevés pour la viande alors que les chèvres sont élevées pour le fromage. Une étude de marché
locale est nécessaire avant de se lancer dans l’élevage caprin.
Monsieur PECOULT soulève le problème de l’élevage saisonnier dans le Luberon. En effet, la bergerie
de la TAPI a été dégradée plusieurs fois du fait de sa non-utilisation en été. Les bergers n’étant pas là
durant la période estivale les bergeries se retrouvent sans surveillance et sont dégradées
régulièrement.
Monsieur BATOUX soulève le problème de l’immobilier et de l’urbanisme pour pouvoir installer de
nouveaux éleveurs. La quasi-totalité des terrains constructibles sont déjà occupés et les autres sont
très chers.
Madame SERRE demande combien d’hectares de milieux ouverts serait nécessaires, à l’idéal, pour
maintenir, voir augmenter les populations d’oiseaux liées à ces milieux.
Madame SALVAUDON répond qu’une carte des milieux ouverts à enjeux est présente dans le Tome 1
du DOCOB. Nous pouvons donc partir de cette carte pour définir des zones prioritaires d’intervention
et de contractualisation car nous n’avons pas les moyens de maintenir ouverts tous ces milieux là.
Une concertation avec le CERPAM et un croisement des données avec les zones à enjeux de la ZSC
« Massif du Luberon » auront lieu pour définir les priorités.
Madame BOURLON complète en précisant que des passages peuvent être créés pour accéder à des
milieux ouverts isolés comme cela se fait déjà par endroit. Ceci permet de reconnecter les espaces
ouverts et de faciliter l’accès des troupeaux et donc leur entretient.
Madame SALVAUDON pense qu’il faut mobiliser d’avantage de crédit pour l’accompagnement des
éleveurs pour avoir une action plus efficace sur le milieu
Monsieur GALLARDO propose de favoriser le brûlage dirigé pour l’ouverture des milieux du fait de
son coût moindre par rapport au débroussaillage mécanique. Madame SALVAUDON précise que les
contrats brûlage dirigé Natura 2000 on l’avantage de donner aux signataires un délai de 5 ans pour
réaliser les travaux. Ainsi même si les conditions requises pour réaliser le brûlage sont complexes, ce
délai permet une réalisation complète.
Monsieur BREMOND demande s’il existe d’autres crédits que Natura 2000 pour tout ce qui touche à
la DFCI. Monsieur BATOUX répond que le conseil général, le conseil régional, et l’état donnent des
subvention pour la DFCI. Il existe également des MAET spécifiques pour l’entretien pastoral de
coupures de combustible.
3
Ces trois propositions d’actions sont validées par le groupe de travail. Un groupe de réflexion sur le
problème des traitements antiparasitaires à l’échelle du parc sera mis en place. Les zones prioritaires
d’interventions seront définies en collaboration avec le CERPAM.
Les propositions d’actions concernant l’agriculture ont été débattues : « Conserver et développer les
structures végétales linéaires et ponctuelles du paysage » et « Limiter l’utilisation de produits
phytosanitaires et favoriser l’usage de méthodes et produits alternatifs ».
Monsieur GALLARDO rappelle l’impact des produits chimiques utilisés en agriculture sur la chaîne
alimentaire et l’importance des structures végétales comme corridors biologiques.
Madame SIBE pense qu’il faut favoriser les amendements organiques (fumiers…). Elle dit aussi que si
les agriculteurs de la ZPS veulent se convertir en bio, il sera facile pour eux d’avoir des aides. Par
contre s’ils contractualisent en Natura 2000 se sera très compliqué surtout que se sont de petites
parcelles.
Madame SALVAUDON précise que ces fiches actions contiendront surtout des recommandations qui
seront faites et non des obligations. Il est tout de même important de mentionner ces milieux et les
actions possibles dans le DOCOB. Elle explique aussi que les MAET prioritaires sur le parc pour les
milieux ouverts sont celles concernant le pastoralisme, les structures végétales et les intrants
chimiques. La priorité est donc à la sensibilisation des agriculteurs.
Le secteur de St Phalès constitue un ensemble de terres agricoles de superficie intéressante, dont il
faudrait garantir l’usage agricole futur.
Ces actions sont validées par le groupe de travail.
Monsieur BATOUX clôture cette première réunion.
4
Rapport d’évaluation du projet
de développement des populations de lapins de garenne
en faveur de grands rapaces d’intérêt communautaire
proposé par le Parc Naturel Régional du Luberon
sur les sites Natura 2000 du massif du Petit Luberon
Jérôme Letty
(ONCFS / Direction des Études et de la Recherche / Cnera Petite Faune Sédentaire de Plaine)
Participants à la visite de terrain du 22 mars 2011 :
-
Mrs Max Gallardo et ses adjoints (PNR du Luberon)
Mr Gaudin (ONF)
Mrs les membres des sociétés de chasse locales
Mr Guillaume Robert (FDC 84)
Mrs Jean-Charles Gaudin et Jérôme Letty (ONCFS)
Résumé : le PNR du Luberon a sollicité une expertise de l’ONCFS pour évaluer la
faisabilité d’un projet de restauration des populations de lapins de garenne dans le
massif du Petit Luberon. Les outils de gestion existants devraient permettre d’y
développer plusieurs petits noyaux de population de lapins moyennant la mise en œuvre
de moyens relativement importants. Mais ces noyaux seront relativement isolés les uns
des autres et il semble difficile de parvenir à les interconnecter efficacement, ce qui
risque de diminuer la viabilité globale de la population. Une autre difficulté semble être
le manque de maîtrise des terrains fonciers sur les sites les plus prometteurs pour
l’installation de noyaux de lapins. La réalisation d’un tel projet exigera donc de faire des
choix entre les différents sites pressentis pour accueillir les noyaux de lapins, et par la
suite, de procéder régulièrement au renforcement des différents noyaux de population et
à la réalisation et à l’entretien d’aménagements favorables au lapin. La réussite de ce
projet nécessitera un investissement durable des opérateurs de terrain.
Contexte de l’expertise :
Le Parc naturel régional du Luberon, opérateur du site Natura 2000 FR9310075 « Massif du
Petit Luberon » désigné au vu de la Directive n°79/409/CEE du 2 avril 1979 concernant la
conservation des oiseaux sauvages, doit réaliser un document de gestion du site appelé «
Docob » (Document d’objectifs). Le site couvre un peu plus de 17000 ha, répartis sur 25
communes. Les enjeux du site reposent sur la présence d’espèce de grands rapaces d’intérêt
communautaire, mais aussi de passereaux des milieux ouverts. Le PNR souhaiterait
redynamiser les populations de lapins de garenne sur une partie de cette zone afin de favoriser
la conservation de ces rapaces. Cette action pourrait également bénéficier aux chasseurs,
lesquels apparaissent comme des partenaires indispensables à la réalisation d’un tel projet
(sociétés de chasse, Fédération Départementales des Chasseurs du Vaucluse).
Le projet porte sur différents site répartis le long d’une bande d’une dizaine de kilomètres et
de quelques centaines de mètres de largeur et situés sur les communes de Cheval-Blanc,
Mérindol et Puget. Le milieu est composé en majorité de zones de garrigues situées sur des
plateaux de faible altitude (300 m) et entrecoupées de gorges et de quelques enclaves
cultivées de quelques hectares ou dizaines d’hectares (St-Phalez, la Crau des Plaines,
Sadaillan, le Jas de Bourdillon). Quelques zones de garrigue sont éclaircies, aménagées ou
pâturées (les Mayorques, la Font de l’Orme, Peyre Plate, le Croupatas, la Reveyrolle).
L’ensemble constitue une barrière de pare-feu en travers du massif forestier.
Situation générale du lapin de garenne :
Le lapin de garenne constitue à la fois un gibier très apprécié de bon nombre de chasseurs et
une proie potentiellement importante pour la survie des certains prédateurs. C’est notamment
le cas de quelques prédateurs assez spécialisés sur le lapin dans la zone méditerranéenne dont
est originaire l’espèce : lynx pardelle, aigle ibérique et aigle de Bonelli. Mais la situation des
populations de lapins s’est considérablement dégradée depuis une soixantaine d’années en
France et dans la péninsule ibérique en raison des effets concomitants d’épidémies virales
récurrentes (myxomatose, RHD) et de la dégradation importante des habitats favorables au
lapin (intensification de l’agriculture ou, à l’inverse, déprise agricole), avec pour conséquence
une fragmentation et une fragilisation des populations de lapins. Ce déclin global du lapin
s’est répercuté sur les prédateurs qui dépendaient beaucoup de cette proie, dégradant ainsi leur
statut de conservation, mais a également entraîné un désintérêt notable d’une partie des
chasseurs. La raréfaction de ce gibier a en effet provoqué le recul de sa pratique de chasse
traditionnelle (à l’aide de chiens courants) et le report vers d’autres gibiers et modes de
chasse, en particulier les battues au sanglier. En zone de garrigue méditerranéenne, la déprise
agricole s’est traduite par une fermeture progressive des milieux, néfaste pour le lapin
(fragmentation, voire disparition locale de populations) mais favorable au sanglier.
La situation du lapin de garenne en France présente cependant des situations locales très
contrastées qui peuvent souvent se résumer à 2 grands cas de figure :
- des pullulations localisées, souvent en zones cultivées,
avec des incidences négatives en termes de dégâts sur les cultures (vignes, cultures
maraîchères,…) et de conflits avec le monde agricole.
- des petites populations dans des habitats moins favorables,
où la présence du lapin ne cause pas de problèmes majeurs de dégâts agricoles,
mais où le développement du lapin semble nécessiter des efforts importants de gestion.
Ces situations contrastées s’observent également en région méditerranéenne avec des
pullulations conflictuelles dans les zones cultivées et des populations qui se maintiennent tant
bien que mal dans les zones de garrigues en déprise. Les gestionnaires se trouvent donc
confrontés à 2 problématiques très différentes.
Évaluation du projet :
Ce projet s’inscrit clairement dans le second cas de figure évoqué ci-dessus. Le projet vise à
restaurer les populations de lapins en zone de garrigue, milieu offrant une capacité d’accueil
limitée pour le lapin lorsqu’elle ne comprend pas ou plus de parcelles cultivées (difficulté
accrue pour le lapin de creuser des terriers sur un substrat souvent assez rocailleux, milieu très
fermé, végétation diversifiée mais aux qualités nutritives probablement moyennes), mais où il
n’y a pas de risques importants de dégâts agricoles. Le défi à relever est donc ici de
développer le lapin dans un environnement a priori difficile en sachant dès le départ qu’il
faudra réaliser des aménagements importants et les entretenir durablement pour pouvoir
espérer obtenir une population de lapins viable, en aménageant le milieu (garennes, ouverture
du milieu, pâturages ou cultures) pour favoriser la dynamique de l’espèce là où elle subsiste,
voire en recourant à un repeuplement en cas d’absence ou d’abondance trop faible. Les
ouvertures de milieu pratiquées dans le cadre des plans d’aménagement et de prévention
contre les risques d’incendie constituent un élément favorable.
Au sein de la bande de 10 km² pressentie pour ce projet, il s’agira de développer en priorité
des noyaux de population de lapins viables sur les sites les plus favorables constitués par les
enclaves cultivées ou certaines zones de garrigue aménagées. La difficulté restera malgré tout
d’établir pour le lapin des corridors naturels de dispersion et d’échange d’individus entre ces
différents noyaux de population, afin d’augmenter la viabilité de l’ensemble de la population.
Les sites a priori les plus propices au lapin (zones cultivées ou aménagées) sont tous de
surface relativement limitée (au plus une trentaine d’hectares) et sont assez isolés les uns des
autres (par des zones de garrigue dense ou des gorges), de plus d’un kilomètre pour certains.
Il semble ainsi difficile d’atteindre un seuil de population viable pour chacun de ces noyaux
de population potentiels, ou de mettre en place des corridors fonctionnels entre ces noyaux.
Le domaine vital en général assez limité chez le lapin de garennes (quelques hectares) permet
cependant d’envisager son implantation sur des sites relativement restreints à condition que le
milieu y soit très favorable et l’effort de gestion significatif. Par contre, la capacité de
dispersion du lapin elle aussi généralement assez limitée (quelques centaines de mètres) peut
constituer un problème pour la viabilité d’un ensemble de noyaux de population trop distants
les uns des autres. De ce point de vue, un site comme les Mayorques présente des
inconvénients lié à son isolement géographique (problèmes de viabilité démographique et de
logistique) : y développer un noyau de lapins démographiquement viable pourrait nécessiter
des renforcements de population réguliers. C’est en effet être une solution envisageable si l’on
veut maintenir des petits noyaux de lapins sur des sites trop isolés. Il faudra pour cela disposer
de parcs de pré-lâcher et d’une filière d’approvisionnement de lapins (élevage in situ ou
reprise dans des populations sauvages). Le site a priori le plus favorable est probablement
constitué par les enclaves cultivées de St-Phalez, la Crau des Plaines, Sadaillan et du Jas de
Bourdillon, en raison de leur superficie totale relativement importante et de la présence de
sols meubles et de cultures. Les difficultés semblent être par contre dans ce cas le conflit avec
les intérêts agricoles et le manque de maîtrise des terrains fonciers. Les sites de garrigue de
Croupatas (ouverture et pâturage) et de la Reveyrolle (garenne et aménagement pour le lapin)
sont également des sites potentiellement intéressants pour développer des noyaux de
population de lapins, mais leur principal défaut est leur isolement relatif et leur surface
limitée ; là aussi des renforcements de population réguliers pourraient être nécessaires au
développement du lapin.
Plan d’actions :
Avant toute chose, il conviendrait de réaliser une évaluation de la répartition spatiale et de
l’abondance des noyaux de lapins déjà présents sur les différents sites (séries de comptages
nocturnes et recensement des indices de présence). Il faudra en premier lieu privilégier la
réalisation d’aménagements sur ces noyaux existants afin de favoriser leur développement
démographique. On pourra ensuite essayer d’implanter de nouveaux noyaux de lapins dans
les sites jugés les plus judicieux par rapport au développement potentiel et à la superficie du
noyau, de son emplacement au sein du réseau de noyaux de populations envisagé, et de la
maîtrise des terrains pour pouvoir réaliser des aménagements (garennes, cultures) et implanter
des lapins (faible risque de dégâts agricoles). Pour constituer un noyau de population de
lapins viable, correspondant vraisemblablement à un effectif de l’ordre de 100 à 150
reproducteurs, il faudra réaliser un réseau de 15 à 20 garennes, en concentrant ces
aménagements sur une superficie relativement restreinte (20 à 50 hectares). Il faudra aussi
aménager des petites zones de pâtures ou de cultures, ainsi que des refuges (buissons, tas de
pierres ou de branches), en complément de ces garennes. Ces travaux pourront nécessiter
l’utilisation de matériel lourd (aménagement des garennes, transport de souches, de pierres et
de terre, broyage de végétation, mise en culture de parcelles,…). En cas de renforcement de
population, il sera nécessaire d’aménager des parcs d’acclimatation comprenant une garenne,
protégée contre l’intrusion des prédateurs, dans lesquels les lapins introduits pourront rester
pendant plusieurs semaines, voire quelques mois, avant de pouvoir accéder au milieu
extérieur. Ce protocole de lâcher est probablement le plus efficace, notamment en raison du
risque élevé de prédation sur les individus juste après un lâcher ; cela nécessite en contrepartie
un suivi assez important (nourrissage, surveillance). La limitation de la prédation (piégeage,
aménagement de refuges) reste une action complémentaire nécessaire au moment d’un
repeuplement. Dans le but de réaliser des renforcements de population de lapins réguliers, le
développement d’un parc d’élevage en plein air peut être envisagé. Par exemple, un parc de
1000 m² (comprenant des garennes et une zone de gagnage, protégé contre l’intrusion des
prédateurs) peut permettre de produire annuellement une centaine de jeunes lapins destinés au
renforcement des noyaux de populations. La dispersion spontanée d’une partie des jeunes
directement depuis le parc peut aussi être une solution envisageable ; dans cette optique,
l’implantation d’un tel élevage à proximité de la maison forestière du Font de l’Orme semble
être une possibilité intéressante. Mais cela exige là encore un investissement relativement
important : construction du parc, surveillance de l’élevage, vaccination, alimentation. Une
évaluation régulière de la taille et de la répartition spatiale des noyaux de population devra
être conduite chaque année afin de fournir un indicateur de suivi et de pilotage du projet.
Avis général :
Le projet de développement des populations de lapins dans le massif du Petit Luberon est
assez ambitieux et nécessitera la mise en œuvre de moyens relativement importants pour
assurer sa pérennité. Une difficulté de ce projet semble être le fonctionnement à moyen et
long terme de petits noyaux de population de lapins plus ou moins isolés les uns des autres.
Une telle situation favorise la probabilité d’une extinction locale au niveau de l’un de ces
noyaux de population. Une parade pourrait être de renforcer régulièrement les noyaux de
population. La création d’un parc d’élevage de lapins pourrait être un outil intéressant pour
réaliser un tel projet. Une autre difficulté est le manque de maîtrise des terrains fonciers et les
risques potentiels de dégâts agricoles au niveau des sites les plus prometteurs pour
l’implantation de noyaux de population de lapins. La réalisation de ce projet demandera un
investissement matériel, financier et humain important de la part des différents acteurs de
terrain (PNR du Luberon, ONF, sociétés de chasse, Fédération Départementales des
Chasseurs du Vaucluse). Le monde cynégétique apparaît comme un partenaire incontournable
pour le développement d’actions en faveur du lapin. Il devra pour cela pouvoir y trouver un
intérêt cynégétique en retour de son investissement, c’est-à-dire la possibilité d’effectuer des
prélèvements, mais dont le niveau devra être adapté à la situation démographique annuelle de
chaque noyau de population de lapins. L’ONCFS est prêt à apporter son expertise et ses
conseils techniques pour la réalisation de ce projet.
Références disponibles sur le site internet de l’ONCFS :
http://www.oncfs.gouv.fr/Lagomorphes-ru222/Le-lapin-de-garenne-des-outils-pour-unemeilleure-gestion-ar473
Letty, J., Aubineau, J., Berger, F. & Marchandeau, S. 2006 : Repeuplements de
lapins de garenne: enseignements des suivis par radio-pistage. - Faune
Sauvage 274: 76-88.
Marchandeau, S., Bihannic, P., Guitton, J.-S. & Letty, J. 2008 : Gérer le lapin
aujourd’hui. Pour une approche dynamique et pragmatique. Un colloque sur le
lapin en prise avec la réalité du terrain. - Faune Sauvage 279: 37-49.
FDC 84 ROBERT- G & SAVELLI – C, Août 2011
1
FDC 84 ROBERT- G & SAVELLI – C, Août 2011
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-Réponse à la constitution d’une population cunicole dans le petit Luberon.
I Objectif général du projet du PNRL.
Création d’une population de perdrix rouges et de lapins sur les communes de Cheval-Blanc
et de Mérindol dans la zone colinéaire du Luberon.
 Intérêt pour le PNR Luberon.
Conception d’une population de proies pour l’Aigle de Bonelli notamment et les autres
rapaces d’intérêt communautaire.

Intérêt pour la FDCV & les sociétés de chasse de Cheval-Blanc et Mérindol.
Les sociétés de chasse et la fdc84 ont déjà, depuis plusieurs années, mis en place une gestion
des milieux. Cette gestion a pour but la réhabilitation des biotopes et des écosystèmes pour
l’ensemble de la faune et notamment les espèces chassables que sont la perdrix, le lapin, le
lièvre et la bécasse des bois.
Des opérations de réintroduction ont déjà eu lieu et ont connu des fortunes diverses.
FDC 84 ROBERT- G & SAVELLI – C, Août 2011
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1. Etat des lieux.
 Le milieu
Jadis : Un milieu très ouvert par un grand nombre d’exploitants agricoles, des parcelles de
faibles superficies en polyculture élevage.
Aujourd’hui :
Un plateau sur le haut du petit Luberon « trop entretenu » par une gestion forestière et une
DFCI basée sur l’ouverture du milieu qui rend celui-ci pauvre en biodiversité.
Une zone colinéaire qui est le vestige de l’arboriculture d’olivier passée. Cette zone est soit
urbanisée, de façon diluée ou boisée d’espèces végétales à dominance résineux.
Une zone de plaine à vocation agricole. Les derniers agriculteurs tentent d’exploiter de
grandes superficies au gré de multiples reconversions de maraîchage en arboriculture,
d’arboriculture en céréales, et de céréales en arboriculture.
 La Faune.
Cette zone classée en N2000, (ZPS & ZICO) révèle une grande biodiversité. Cela tient d’une
part d’un fort gradian altitudinal (75m à 700m) et d’une mosaïque de milieux compris entre
des zones sèches de garrigue et des zones humides de Durance.
On y dénombre bon nombre d’espèces oiseaux : du gravelot au percnoptère en passant par la
perdrix rouge et la bécasse ; bon nombre de mammifères : du campagnol au chevreuil en
passant par le castor, le lapin, le lièvre et le sanglier.
FDC 84 ROBERT- G & SAVELLI – C, Août 2011
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2. Le contexte cynégétique.
2.1. les espèces chassables
Sont présentes les espèces chassables suivantes.
• Gibier sédentaire
Corneille noire
Etourneau sansonnet
Faisan de Colchide
Geai des chênes
Perdrix rouge
Pie bavarde
Mammifères chassés
Blaireau
Chevreuil
Fouine
Lapin de garenne
Lièvre brun
Ragondin
Rat musqué
Renard
Sanglier
• Oiseaux de passage
Alouette des champs
Bécasse des bois
Caille des blés
Grive draine
Grive mauvis
Grive musicienne
Grive litorne
Merle noir
Pigeon ramier
Pigeon colombin
Pigeon biset
Tourterelle des bois
Tourterelle turque
• Gibier d’eau
Bécasseau maubêche
Bécassine des marais
Bécassine sourde
Canard colvert
Canard souchet
Foulque macroule
Fuligule milouin
Poule d'eau
Râle d'eau
Sarcelle d'hiver
Vanneau huppé
2.2. La gestion des dégâts
La gestion du grand gibier, et plus spécifiquement celle du sanglier nous impose d’être très
vigilants à l’équilibre agro-cynégétique. Il est toujours bon de rappeler, que les
indemnisations des dégâts de grand gibier sont exclusivement à la charge des chasseurs. Force
est de constater que la politique de prévention des dégâts associée à une gestion des effectif a
permis le maintien de populations animales comme le chevreuil et le sanglier et de
l’agriculture.
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A l’heure d’aujourd’hui, les dégâts sont contenus, la biodiversité est maintenue, il ne faudrait
pas, avec des ouvertures de milieu inconsidérées créer des problèmes en affectant les
écosystèmes.
Evolution des dégâts sur Mérindol
30 000,00 €
4,5
merindol NB
merindol €
Polynomial (merindol NB)
Polynomial (merindol €)
4
25 000,00 €
3,5
20 000,00 €
3
15 000,00 €
2,5
2
10 000,00 €
1,5
5 000,00 €
1
€
0,5
-5 000,00 €
0
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Evolution des dégâts sur Cheval-Blanc
18 000,00 €
7
Cheval - Blanc NB
16 000,00 €
Cheval - Blanc €
6
Polynomial (cheval - Blanc €)
Polynomial (cheval - Blanc NB)
14 000,00 €
5
12 000,00 €
4
10 000,00 €
8 000,00 €
3
6 000,00 €
2
4 000,00 €
1
2 000,00 €
0
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
-
€
-2 000,00 €
-1
Les dégâts et le nombre de dossiers de plaignants sont contenus.
FDC 84 ROBERT- G & SAVELLI – C, Août 2011
2009
6
2.3. Approche sociologique.
Répartition des chasseurs de Mérindol
N= 128
Répartiton des chasseurs de Cheval - Blanc
N=124
9%
14%
locaux
extérieurs
locaux
extérieurs
91%
86%
Avec respectivement 128 et 124 chasseurs, les sociétés de chasse de Mérindol et de Cheval
Blanc sont des associations de type 1901. Elles comprennent des adhérents de 15 à 86 ans.
Les deux sociétés sont membres du GIC Durance. Elles ont toutes deux, des mesures de
gestion, des aménagements de prélèvement par plan de chasse, et des réserves.
Conscientes que la gestion des milieux est primordiale, elles octroient une part importante de
leur budget à la conservation des écosystèmes et au maintien de la biodiversité en moyenne
sur plusieurs années, c’est plus de 70% du budget. Les deux sociétés ont le même budget
global et une même répartition.
Répartition budgétaire (Mérindol, Cheval-Blanc (données fdcv 2007,2008,2009))
autre
28%
Aménagement des milieux
et actions favorables à la
biodiversité
72%
FDC 84 ROBERT- G & SAVELLI – C, Août 2011
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II Présentation du programme d’actions qu’il serait bon d’envisager !
Nous avons tous, PNRL, ONCFS, IMPCF, FDCV, sociétés de chasse, entrepris un jour, une
tentative de réintroduction pour une espèce donnée.
En matière de petite faune, nous avons tous connus des fortunes diverses. Le pouvoir
d’adaptation de l’espèce nous apparaissait primordial et prioritaire et nous avons souvent
occulté la qualité des écosystèmes.
C’est pour cela qu’il est, à nos yeux, indispensable de définir la qualité et les limites des
écosystèmes et de cerner les populations existantes, avant d’agir sur le milieu en premier lieu
et de concevoir la moindre action de réintroduction d’espèce.
Afin de mener à bien ces diagnostics, nous vous présentons quelques protocoles qu’il serait
bon d’envisager.
II-1 Mise en place de protocoles d’Estimation de la biodiversité par IKA & IPA
II -1-1 Indice Kilométrique d’Abondance
Présentation de la méthode
De nuit (1 heure après le coucher du soleil jusqu’à 1 heure avant le lever).
De jour (1 heure après le levé du soleil jusqu’à 1 heure avant le coucher du soleil).
Un véhicule automobile, dont le toit est ouvert à l’arrière, ou par les portes latérales, parcourt
très lentement un itinéraire préétabli. Deux observateurs, munis chacun d’un projecteur
manuel relié à la batterie du véhicule, se tiennent debout à l’arrière ou en tendant le bras par la
portière, éclairent latéralement les champs situés de part et d’autre de la route ou du chemin,
en maintenant constamment le faisceau du projecteur le plus perpendiculairement possible à
l’axe de marche. Les lagomorphes sont surtout détectés grâce au reflet jaune-orange de leur
œil, ou simplement par leur silhouette et leur réaction de fuite à l’arrivée du faisceau
lumineux. Le chauffeur ou une quatrième personne note tous les animaux (lapins, lièvres,
chouettes, hiboux, engoulevents, campagnols, chiens, chats, etc.) détectés sur une fiche et une
carte détaillée (lorsque les contacts sont nombreux cette quatrième personne devient
indispensable).
Lors de chaque dénombrement, le même itinéraire est parcouru au minimum trois fois durant
des nuits différentes mais continues. Le résultat final du dénombrement est obtenu soit :

En effectuant la moyenne du nombre de détections enregistrées au cours de ces trois
répétitions du même parcours. L’Indice kilométrique (IK) est obtenu en divisant cette
moyenne par la longueur du circuit (exprimée en kilomètre), il correspond donc à un
taux de rencontre par kilomètre (= nombre moyen de lièvres détectés par km).

En comparant l’évolution des contacts dans le temps. (la base kilométrique et
l’ensemble des modalités de comptage étant constant dans le temps et dans l’espace,
on considère que les variations des contacts que l’on constate sont le reflet de
l’évolution de la population considérée).
FDC 84 ROBERT- G & SAVELLI – C, Août 2011
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
En estimant la population maximale distincte, ou le nombre d’animaux différents
observés lors des diverses répétitions. Partant du lexème de base, issus des travaux de
télémétrie sur lagomorphe (lièvre notamment), qu’un animal ne diffère pas de
position de plus 500 m, d’un soir à l’autre.

En estimant la densité d’animaux observés, après estimé la superficie observée par
sondage tous les 250 m tout le long du parcours. On peut même travailler sur la base
de la population fille maximale échantillonnée en rapport avec la superficie éclairée
pour remonter sur une population mère estimée.
Dans le cas d’un tracé Lagomorphe.
La longueur totale des circuits répartis sur la zone échantillonnée est déterminée en fonction
de la niche écologique des espèces, des potentialités, des infrastructures agricoles, du
parcellaire et des capacités de franchissement et de déplacement dans la commune.
Cette méthode ne peut être employée que par des personnes munies d’une autorisation
préfectorale.
De jour la méthode est la même, compte tenu que la luminosité ne nécessite pas l’utilisation
de sources lumineuses et de surcroît, l’observation est facilitée par l’emploi de jumelles.
II-1-2 Indice Kilométrique d’Abondance NOCTURNE
nocturne voiture)
en véhicule (IKA
Pendant 3 soirs consécutifs, 2 personnes minimum dénombrent à l’aide de deux
projecteurs et selon la méthode dite « comptage nocturne IKA », l’ensemble des espèces
inféodées à un milieu. Les contacts sont référencés sur une fiche d’observation en annexe.
L’emploi du GPS permet une localisation plus facile, et ainsi un rendu cartographique.
II -1-3 Indice Kilométrique d’Abondance DIURNE (IKA diurne)
Pendant 3 jours, dans la journée 1 personne au minimum, mais plus généralement 2
dénombrent sur l’itinéraire défini les contacts auditifs ou visuels des espèces inféodées au
milieu intéressé.
NB : la constante répétitivité depuis 2005 des mêmes parcours permet de présenter des
graphiques sur la base des contacts dans leur globalité et non en rapport avec les kilomètres
parcourus.
II -2 Points d’écoute
La méthode des Indices Ponctuels d’Abondance (I.P.A.) est aussi une méthode de
recensement relatif. Elle consiste à identifier et dénombrer tous les oiseaux contactés (vus ou
entendus), quelle que soit la distance de détection, à partir d’un point fixe. L’observateur reste
ainsi immobile pendant 20 minutes. Deux comptages sont nécessaires pour que l’I.P.A. soit
valable : l’un en début de saison de nidification, l’autre en fin. Tout comme pour les I.K.A.,
cette méthode permet d’obtenir un indice d’abondance relative. Bien que non exhaustive,
cette méthode des I.P.A. semble être la plus adaptée pour l’avifaune dans des milieux qui ne
sont pas forcément homogènes et qui peuvent être morcelés et accidentés (BLONDEL et al,
FDC 84 ROBERT- G & SAVELLI – C, Août 2011
9
1970). Par ailleurs cette méthode présente l’avantage d’être particulièrement simple et rapide
à mettre en œuvre donc facilement reproductible dans le temps et dans l’espace ce qui est
primordial pour une étude de type suivi à long terme.
Pour ces raisons, il est conseillé d’utiliser, pour les recensements des oiseaux nicheurs
diurnes, la méthode des I.P.A.Toutefois cette méthode est entachée d’un biais indéniable que
les espèces chanteuses sont surreprésentées ainsi que les espèces dite de haut vol au détriment
des espèces furtives à faibles signaux vocaux.
Protocole RICCI perdrix rouge.
II-3 Protocole de suivi des populations de perdrix rouges par indice kilométrique
d’abondance en voiture au printemps (Méthode Ricci).
 Objectifs visés
Suivre l’évolution des populations de perdrix rouge sur un site afin d’établir la meilleure
gestion possible des populations. L’IKA permet de calculer le prélèvement cynégétique
admissible sur la zone et de contribuer à la connaissance de la dynamique des populations.
 Limites d’utilisation stricte
Protocole élaboré et validé dans les zones agricoles ou de garrigues méditerranéennes
aménagées.
 Echantillonnage
L’échantillonnage prend appui sur les techniques d’ « Indice Kilométrique d’Abondance »
(I.K.A.), couramment utilisées en Ornithologie. Il permet le suivi d’un indice d’abondance par
le biais du dénombrement des couples présents au printemps. Ces dénombrements
s’effectuent le long d’un circuit long de 3 km/100 ha établi de manière à ce que la visibilité
soit optimale et qu’il traverse la zone de manière représentative.

Méthode
La validité des données collectées dépend du strict respect du protocole (tracés, dates,
horaires, nombre d’observateurs, vitesse de conduite). Un soin particulier doit être apporté au
remplissage des fiches (écriture lisible et les noms écrits en majuscule et non abrégés).
Préparation : tracer sur des fonds de carte des circuits représentatifs de la zone à raison de 3
km/100 ha (utilisant routes, chemins, bords de parcelles) de manière à toujours avoir la
meilleure visibilité (par exemple, passer perpendiculairement aux rangs de vigne). Reproduire
5 jeux comprenant chacun une fiche et une carte (ou les mettre recto-verso).
Equipement nécessaire : un véhicule avec deux personnes, un crayon à papier de préférence, 5
jeux de fiches et cartes.
Travail à réaliser sur le terrain : dans une période allant du 20 mars au 20 avril, deux
observateurs parcourent en voiture, à 15-20 km/h, le circuit préétabli dans les 3 heures qui
suivent le lever du jour ou les 3 heures qui précèdent la tombée de la nuit, à la recherche de
toute perdrix isolée ou en groupe. Le parcours est répété 5 fois.
FDC 84 ROBERT- G & SAVELLI – C, Août 2011
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Enregistrement des données : avant de commencer, noter le kilométrage exact du compteur de
la voiture. Si le circuit n’a pu être réalisé correctement, mentionner sur la carte jointe à la
fiche les modifications apportées au tracé. Chaque observation de perdrix est notée sur la
fiche au numéro d’ordre suivant avec les précisions demandées sur la fiche (nombre
d’oiseaux, comportement, type de milieu) et positionnée sur la carte correspondante avec ce
même numéro.
Remplir les autres renseignements demandés sur chaque fiche : date, heures, kilométrage au
compteur au début et à la fin du circuit, données météorologiques, nom des observateurs).
Influence des conditions météorologiques : les jours de forte pluie et de vent violent sont à
éviter.
Récapitulatif en fin de comptage : les 5 fiches, reliées chacune à leur carte, sont rassemblées
dans une chemise portant le nom du site, l’opération effectuée (IKAV) et l’année. Une carte
récapitulative des observations est également dressée, sur laquelle sont mentionnés le nom du
site et l’année de comptage.
 Traitement des résultats
Le nombre d’oiseaux est totalisé sur l’ensemble des 5 répétitions du circuit ainsi que le
kilométrage parcouru. L’IKAV se calcule ainsi : nombre total d’oiseaux vus/nombre de
kilomètres parcourus. Ce nombre est ensuite converti en densité de la manière suivante :
Densité (nombre de couples/100 ha) = IKAV x 7. Cette transformation a été établie par Mr
RICCI d’où l’éponymie de la méthode, sur plusieurs territoires du sud de la France.
 Restitution
Les résultats peuvent être présentés sous 3 formes différentes au sein d’un rapport annuel :
-
Cartographique : localisation des observations réalisées sur le site. Elles peuvent être
comparées d’une année à l’autre.
-
Graphique : la variation temporelle (interannuelle) de la densité est illustrée par une
courbe.
-
Tableau présentant pour chaque année la densité observée.
 Interprétation
Utilisation de la densité pour une meilleure gestion des prélèvements : l’estimation de la
densité au printemps, couplée à une estimation du succès de la reproduction, permet de
calculer le prélèvement possible sur le site dans un objectif soit de maintien de la population,
soit d’augmentation des effectifs.
Evolution spatio-temporelle de la population : le suivi sur le long terme permet de cerner
l’évolution des effectifs afin de déceler toute augmentation ou baisse et ainsi de pouvoir
intervenir soit sur les habitats, soit sur la gestion des prélèvements.
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Elle permet également de mieux connaître les potentialités du site dans le cas où la population
semble atteindre un optimum dans le cadre d’une gestion cynégétique rigoureuse et
appropriée.
Meilleure connaissance de la dynamique des populations : ces suivis à long terme sur un
grand nombre de sites, sur lesquels d’autres variables peuvent être mesurées telles que les
conditions météorologiques, d’autres paramètres démographiques ou des variables du milieu,
peuvent permettre de mieux cerner l’influence de ces différents facteurs (phénomènes de
densité-dépendance par exemple).
Estimation des disponibilités du milieu pour la reproduction de la perdrix rouge. Protocole
RICCI.
II-4 Protocole d’«Evaluation de la qualité du milieu de nidification de la perdrix
rouge ».
Le but du protocole est de caractériser les milieux favorables ou non à la nidification de la
perdrix rouge.la méthode permet d’analyser l’impact de la structure du milieu et du site de
nidification potentiel avec la prédation. Elle contribue ainsi à détecter les aspects de la
couverture du milieu qui limite le succès de la reproduction.
Selon un collège de 30 points tiré au hasard de 40cm X 40 cm pour 1000 Ha on définira :
1.
2.
3.
4.
5.
pourcentage de couverture (verticale et horizontale) de la végétation au sol.
pourcentage concernant la couverture d’arbustes.
pourcentage concernant la couverture d’arbres.
hauteur de la végétation au sol.
caractérisation des haies ou linéaires
a. largeur
b. hauteur
c. orientation
d. présence ou absence de fossé.
6. distance de l’ouverture des milieux
7. visibilité à travers la végétation.
Cette méthode doit être appliquée au printemps, avant la saison de reproduction.
Après analyse, les corrections ou des aménagements seront à envisager sur le milieu afin de
repousser les limites de la reproduction de la perdrix rouge.
L’Impcf sera un allier indispensable pour mener à bien ces analyses.
II-5 Protocole de photo interprétation des milieux pour l’habitat du lapin.
Le but est de modéliser l’habitat du lapin de garenne à des fins d’aménagements cynégétiques
en s’appuyant sur la discipline émergeante d’écologie des paysages. Pour cela, il faut d’abord
déterminer les zones de présence du lapin à l’échelle d’un hectare sur les différents noyaux de
la zone d’étude. Ensuite, créer une cartographie de la végétation de précision métrique qui
identifie les différents types d’occupation du sol. Ce travail a été réalisé en étroite
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collaboration avec l’IMPCF et le CEMAGREF de Montpellier (équipe de Michel Deshayes)
qui a mis en œuvre des techniques avancées de photo-interprétation automatisée sur des
photographies aériennes à très haute résolution (50 cm) sur les territoires d’étude Durance
Pyrénées orientales.
La probabilité de présence du lapin est ainsi définie sur une zone donnée et on peut en déduire
si elle est favorable ou non au lapin. Dans le cas où elle ne l’est pas, on peut alors en identifier
les carences. Ce modèle est donc un outil de diagnostic des territoires qui fournit des éléments
concrets pour la création d’aménagements adaptés aux conditions locales afin d’améliorer la
qualité de l’habitat.
II-6 Etude sur la conception de garenne artificielle.
Suite à l’étude « Lapin Durance », étude menée par l’Impcf, la FNC, la FDCV et les sociétés
de chasse concernées, il apparaît intéressant de prendre conscience des conditions
indispensables à la réalisation de structures d’accueils favorables à l’implantation de lapins de
garenne.
II-6-1 Introduction et problématique
Les garennes sont indispensables au développement et à la survie des populations de lapin de
garenne et interviennent à différents niveaux. Tout d'abord elles constituent l'unité familiale
de base qui structure la population. Ensuite, elles sont le lieu de reproduction des individus
dominants. Elles représentent également une zone refuge vis à vis de la prédation et des
intempéries. Finalement, la garenne est le noyau dur de l'installation et du fonctionnement
d'une « population ». Les garennes artificielles sont donc un aménagement cynégétique très
intéressant comme l'ont souligné CALVETE et EST-RADA (2004 in DELLAFIORE et al.
2008). Elles sont incontournables lorsque des animaux sont lâchés et elles ont déjà prouvé
leur efficacité (AUBINEAU et aI. 1985 in MARCHANDEAU 2000).
Par ailleurs, l'enquête patrimoniale réalisée en 2009 dans le cadre du Programme Lapin Grand
Site Durance a révélé que les garennes artificielles sont l'aménagement le plus fréquemment
mis en place sur cette zone. En effet, plus de 40 % des territoires aménagés comportent une ou
plusieurs garennes (NARCE, 2010).
Or, nous avons à l'heure actuelle assez peu de données sur les conditions favorables à
l'implantation des garennes. Afin de pouvoir apporter des recommandations précises aux
gestionnaires, il serait intéressant de déterminer dans quels types de végétation sont
implantées les garennes naturelles. Il est également souhaitable d'avoir des données sur la
localisation précise des garennes vis à vis de la structure du paysage, et notamment sur leur
position par rapport aux écotones qui sont les zones de transition entre deux écosystèmes
(forêt et prairie par exemple). Plus précisément, nous appellerons ici écotone la limite entre
une zone ouverte et une zone fermée.
Pour cela, l’IMPCF a réalisé cette étude qui porte sur l'analyse de la végétation présente à
proximité de 500 garennes actives géo référencées à l'aide d'un GPS au cours de ce
programme.
Dans un premier temps, l’IMPCF a caractérisé la végétation présente à proximité immédiate
des garennes. Ensuite, nous avons calculé la distance séparant les garennes de l'écotone le
plus proche a été calculé.
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Ceci permet de savoir comment sont positionnées les garennes par rapport aux différents
milieux qui composent le paysage et de mesurer leur efficacité.





II 6-2 Définition des paramètres suivant
Localisation des garennes
Cartographie de la végétation
Détermination de la végétation présente aux abords des garennes
Estimation de la surface de chaque classe sur la zone d'étude
Calcul de la distance entre les garennes et l'écotone le plus proche
II-6-3 Résultat
On retrouve 80 % des garennes à moins de 5 m du couvert le plus proche.
II-6-4 Discussions et conclusion
Le nombre de garennes par classe de végétation est extrêmement variable puisqu'il s'étend de
0 à 125. De même, on observe une grande disparité au niveau des surfaces qui varient de 0,4
ha à 96,7 ha, Dès lors, la simple comparaison du nombre de garennes était insuffisante et c'est
la raison pour laquelle l’IMPCF s’est intéressé à la différence entre le nombre de garennes
observé et attendu. Ceci revient à comparer la ressource disponible avec celle utilisée. Les
trois classes qui semblent particulièrement utilisées sont des zones dites mixtes .Cela signifie
que l'ensemble de la végétation couvre plus de 50 % de la surface mais qu'aucun type
(herbacée, arbuste ou arbre) ne représente plus de 50 % à lui seul. Ainsi, ces classes peuvent
réunir des végétations assez proches. Il n'est donc pas surprenant qu'elles ressortent toutes les
trois des analyses. Notons cependant qu'elles apportent toutes un couvert protecteur constitué
d'arbres ou d'arbustes.
A l'inverse les classes les moins utilisées ne présentent qu'un couvert très faible voire
inexistant.
En ce qui concerne la distance entre les garennes et l'écotone le plus proche plusieurs points
doivent être soulignés. Tout d'abord il a été observé que la plupart des garennes (76 %) sont
situées dans un milieu que nous avons considéré fermé. Cependant, une part non négligeable
(24 %) est située en milieu ouvert mais très proche de l'écotone (2,9 m en moyenne).
Ces résultats indiquent que les garennes ne sont pas placées de façon aléatoire mais
qu'au contraire elles sont significativement proches des économes.
Elles sont très souvent à moins de 5 m et rarement à plus de 15 m.
Il a été également montré que la distance moyenne est plus faible pour les garennes
situées en milieu ouvert. Ainsi, la présence de couvert à proximité immédiate semble
déterminante pour l'implantation des garennes.
Ces résultats pourront bien sur être utilisés de façon pratique lors de l'implantation de
garennes artificielles dans le cadre d'aménagements. Ils permettent d'avoir des données
chiffrées concernant la localisation précise des garennes. Il semble préférable de placer
ses garennes dans une zone où le couvert apporté par la végétation arborée et arbuste
est dense tout en restant à proximité directe d'une zone ouverte. L'implantation doit être
réalisée au plus près de l'écopons, si possible dans les premiers mètres.
Il est préférable que l'implantation ait lieu à moins de 10 m.
Toutefois ces recommandations ne portent que sur la végétation. Un certain nombre
d'autres facteurs comme la nature du sol ou l'exposition sont susceptibles d'influer sur
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la localisation des garennes. Aucune donnée pédologique n'a été utilisée dans ces
analyses car il n'en existe pas d'assez précise sur notre zone d'étude, Cependant le
contexte de plaine alluviale dans lequel nous avons travaillé présente globalement des
sols profonds et filtrants qui n'interviennent probablement pas comme un facteur
limitant. En outre la création d'une garenne artificielle s'accompagne d'un apport
important de terre meuble qui permet de compenser certaines carences locales. De plus,
notre zone d'étude étant quasiment plane, l'effet de l'exposition n'a pas pu être étudié.
Les résultats présentés par cette étude apportent donc une aide à la décision pour
l'implantation de garennes artificielles qui peuvent avoir lieu lors des réimplantations ou
à des renforcements de populations de lapin de garenne. Ils sont susceptibles d'être
directement utilisés par les gestionnaires des territoires situés dans un contexte de vallée
comparable à celle de la Durance.
II-6-5 Où implanter les garennes artificielles à des fins d'aménagement
cynégétique ?
Le schéma ci-dessus illustre et résume les résultats précédents. Il indique que la zone
favorable à l'implantation de garennes artificielles se situe à l'interface entre une zone ouverte
riche en herbacées et une zone riche en végétation buissonneuse. Une zone est considérée
comme arbustive et dense lorsque la strate arbustive (1 à 7 m de haute recouvre au moins 75
% de la surface. Les zones herbacées sont quant à elles caractérisées par un couvert de la
strate herbacée (moins de 1 m) supérieur à 50 %
Dans la mesure du possible il est préférable d’implanter la garenne dans les 10 premiers
mètres d'une zone très riche en buissons qui constituent un couvert protecteur.
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III Conclusions
1. On ne doit pas appréhender cette problématique par une entrée « espèce » mais par
l’entrée « milieu ».
2. Aucune réintroduction d’espèces ne peut se faire sans diagnostics et aménagements
des milieux préalables.
3. La gestion des écosystèmes nous impose de concevoir une zone d’étude qui s’étend de
la Durance pour la limite Sud au « sommet du petit Luberon » pour la limite « Nord ».
4. L’ouverture des milieux doit avant tout, être bénéfique aux espèces proies plutôt
qu’aux espèces prédatrices.
5. Une régulation des animaux prédateurs ou déprédateurs régulables est indispensable.
6. Les actions menées ne doivent pas engendrer d’impact négatif tant pour la biodiversité
que pour les activités humaines et économiques.
7. En aucun cas, au vu des dernières expériences et des études menées ainsi que des
nombreux échecs, une réintroduction de lapins ou de perdrix n’est souhaitable dans un
milieu aussi dégradé qu’aujourd’hui.
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Bibliographie
RICCI J.C. (1989) - Une méthode de recensement des perdrix rouges (Alectoris rufa L.) au
printemps par indice kilométrique d’abondance (IKAPRV) dans le midi méditerranéen. Gibier
Faune Sauvage 6 : 145-158.
RICCI JC, NARCE M, PLENEY A, BOUVARD A
Programme National : Échelle de gestion sur une vaste zone : le Grand Site Durance (Zone
d’Intérêt Communautaire : Natura 2000 et ZPS).
IMPCF – FNC – FRC PACA – FDC 04, 05, 13, 83, 84.
RICCI J.C. MATHON JF, GARCIA A BERGER F ESTEVE JP – (1990) influence de la
structure et du choix du site de ponte sur le taux de prédation des nids chez la perdrix rouge
dans les agro systèmes méditerranéens français. (Game and Wildlife Science vol 7 231 –
253).
NARCE M- rapport d’étude LAPIN DURANCE présentation AG IMPCF Montpellier 2011
FDCV données internes Analyse des subventions et données des sociétés de chasse (2007,
2008 ; 2009,2010).
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