Shabbat - La Bible Sur le Terrain

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Shabbat - La Bible Sur le Terrain
ET DU SAINT ESPRIT… à Jérusalem
DEUXIÈME SHABBAT
Entre le TOMBEAU VIDE et le MUR : le VOILE SE DÉCHIRE
La « REIYYA » . TERRE DE MORIYYA et MONT MORIYYA
« … MES YEUX ONT VU… »
LE TOMBEAU VIDE :
La localisation du Golgotha et du Saint Sépulcre repose sur une Tradition TRES sérieuse.
Mais : « Pourquoi cherchez-vous le VIVANT parmi les MORTS ? » Lc 24,5.
« Il n’est pas là … » Lc 24,6. Il vaut mieux parler d’ANASTASIE que de St SEPULCRE.
LE MUR : c’est ici qu’on est le mieux pour méditer sur « ISRAËL ». Ne pas ramener à la simple « politique »
un MYSTÈRE où la Sagesse divine est engagée en ce qu’elle a de plus subtile Rm 9-11.
La DISPERTION est à voir d’abord et avant tout comme absence de CENTRE. Elle a commencé vraiment
quand le CENTRE, le TEMPLE a été détruit (70 ap JC). La liturgie synagogale est pleine de nostalgie pour le
Temple qui a été détruit et pleine d’espérance pour le Temple qui sera reconstruit.
Le RETOUR, comme la DISPERTION, est à penser d’abord par référence au CENTRE,
au TEMPLE ;
Le MUR n’est pas que de pierres…
LE VOILE DÉCHIRE : la tradition situe sous la Mosquée d’Omar le ROC, sommet du Mont MORIYYA, sur
lequel se trouvait, derrière le VOILE, le SAINT DES SAINTS (Jour 9).
L’Islam garde ce lieu saint par excellence, avec dignité, réalisant déjà la dernière des prédictions du Prophète
Zacharie 14,21.
C’est LÀ que JÉRUSALEM prend toute sa SIGNIFICATION
C’est LÀ que TOUT, depuis les ORIGINES vient se CONCENTRER pour se PROJETTER…
- Q U A N D S E D E C H I R E L E V O I L E - Mt 27,57 ; He 9,12; 1,20 ; Is 25,7
En valeurs universelles jusqu’à la FIN DES TEMPS.
On a assez parlé des lieux saints au pluriel.
Parlons de JÉRUSALEM comme « LIEU SAINT AU SINGULER ».
C’est comme cela qu’on en parlait au temps de Jésus. Jn 11,48
On ne parlait plus autrement de JÉRUSALEM, depuis la RÉFORME DE JOSIAS (640-609 av JC)
: « le LIEU que DIEU … » Dt passim surtout 12,4.
On propose un circuit « géologico-liturgique » : « JERUSALEM ! les collines l’entourent… »
Ps 125,2, « … que les vins n’y manquent pas ! » Ct 7,3.
INVITATOIRE . La « REIYYA » . Soukkoth à Jérusalem…
1ères VESPRES . « Terre de MORIYYA » et « Mont MORIYYA »…
DIMANCHE : LAUDES . Mont des OLIVIERS . L’ATTENTE entre L’EXIL et le RETOUR
MILIEU DU JOUR . SILOE . L’EAU VIVE . La LUMIERE
OFFICE DES LECTURES . Le FLEUVE qui sort du COTE DROIT . As-tu VU, Fils
d’homme… » Ez 47.
EUCHARISTIE . « ALPHA » et « OMEGA ».
MARANATHA!
AU CENTRE DE L’ESPACE ET DU TEMPS, « UNE FOIS POUR TOUTES » ; LE VOILE DECHIRÉ.
Qui que nous soyons, nous pouvons communier dans l’attente …
INVITATOIRE. L'endroit où nous habitons à Jérusalem : le VAL DU MICOCOULIER :
« ... au Nord de la vallée de Hinnom, vers l'actuelle porte de Jaffa, était la dernière étape des
pèlerins ». (Note BJ sur PS 84,7. Cf 2 S 5,23-25), est une invitation à méditer le Psaume 84.
Il doit s'agir de la fête de SOUKKOTH : ... « La pluie d'automne … » 84,7.
«… Dieu leur APPARAIT dans SION » BJ v8 ‫אֱ ֹלהִים ְבּצִיּוֹן‬-‫ י ֵָראֶ ה אֶ ל‬Ps 84, 8
« … il
(le pèlerin) APPARAIT devant DIEU dans SION » Massore
‫ְבּצִיּוֹן‬
‫אֱ ֹלהִים‬-‫י ֵָראֶ ה אֶ ל‬
Même langage dans la bouche du LÉVITE EXILE, que nous avons rencontré Lundi dernier (Jour 9)
« … Quand irai-je et VERRAI-JE LA FACE DE DIEU » Ps 42,3
« … Quand irai-je et SERAI-JE VU DE LA FACE DE DIEU » sic Massore ‫ אֱֹלהִים‬-‫ָמתַ י אָבוֹא ְו ֵא ָראֶה ְפּנֵי‬
Curieux passif suivi d’un complément direct. Manifestement la Massore craint les anthropomorphismes et parle
de COMPARUTION devant Dieu plutôt que d’APPARITION de Dieu. Les textes archaïques ont été corrigés.
« VOIR Dieu »… !! se rappeler Ex 33,18-23 Jour 5 … et cependant Ex 24,1-11 à la fin du jour 4.
« YERAEH » : c’est le langage des trois grandes fêtes de pèlerinage au Temple de Jérusalem : PAQUE –
PENTEÔTE – SOUKKOT – « Trois fois par an, on VERRA tous les mâles de chez toi, devant la FACE DU
SEIGNEUR TON DIEU, au lieu qu’IL aura choisi… »
Dt 16,16 Cf. Ex 23,17. La tradition juive parle de « REIYYA » (M.Hagiga 1,1)
Dans notre psaume invitatoire, Ps 84, il s’agit de la fête de Soukkot qu’on voudrait voir revaloriser dans la
tradition chrétienne, à côté de la fête de Pâque et de celle de la Pentecôte. Cf Jour 1. « … Pour que tu sois
PLEINEMENT JOYEUX » Dt 16,15.
Plutôt que de choisir entre « VOIR » et « ÊTRE VU » comme se croient obligées de le faire la plupart des
traductions, disons que le pèlerinage à Jérusalem, où l’on COMPARAIT devant Dieu, est une expérience
tellement bouleversante qu’elle préfigure celle que nous ferons au terme de notre VOYAGE d’êtres humains
crées à l’IMAGE de Dieu pour LE VOIR un jour comme IL nous VOIT.
Relire Jb 19,23-27 ; 1 Co 13,12 ; 1 Jn 3,2 ; Mt 6,22
« Lorsque ton OEIL est sain, tout ton corps aussi est dans la LUMIÈRE »
1ères VESPRES. Du transfert de l’ARCHE à MELCHISEDECH roi de SALEM, en passant par ABRAHAM –
Terre de MORIYYA et MONT MORIYYA – « Mes yeux ont VU »
DAVID et l’arrivée de l’ARCHE. « C’est devant Dieu que je danse… » lire 2 S 6.
Dernière étape de l’aventure commencée le jour 5. Se rappeler tout ce qu’on a dit de L’Arche
depuis Ex 25,8 : La structuration du Peuple autour de l’Arche… l’Arche, guide… l’Arche au
passage du Jourdain et autour de Jéricho… l’Arche prise par les Philistins à Silo… l’Arche à
QIRIAT YEARIM : 1 S 6,21-7,1… La dernière étape de tout ce périple, c’est JÉRUSALEM que
DAVID vient de prendre. 2 S 6-7.
« C’EST ICI MON REPOS À TOUT JAMAIS » Ps 132, 13-14
De par cet événement, Jérusalem deviendra ce qu’elle sera de plus en plus exclusivement : « LE
LIEU que DIEU A CHOISI POUR Y FAIRE HABITER SON NOM » : Dt 12,4. Nous allons
voir cette SIGNIFICATION de Jérusalem se projeter vers l’ALPHA comme vers l’OMEGA de
l’histoire sainte, et faire une étrange expérience de « CONTRACTION DU TEMPS », prélude à
l’éternité.
Géopolitiquement parlant, Jérusalem n’a rien pour « réussir ». Elle ne grandit que par sa
signification mystique. Tout y est « superstructure ». Quand elle se développe, il faut la
maintenir dans l’existence en lui fournissant les soubassements naturels dont elle est dépourvue.
De tous les travaux artificiels, les plus impressionnants sont ceux d’adduction d’eau dont on a
partout l’occasion de parler…
Inversement, quand on se désintéresse de cette signification, Jérusalem perd son importance.
Interroger les historiens.
Depuis l’événement du décisif transfert de l’Arche, qui donne à Jérusalem sa signification
remontons dans le temps vers l’ALPHA de l’histoire.
ITINÉRAIRE : marche sur la bordure Ouest de la cuvette géologique dans la belle lumière de
l’après-midi. La route de Bethléem-Ephrata. GEHENNE – TYROPEON – VILLE DE DAVID
– Retour par le MUR et le quartier Juif.
LA ROUTE DE BETHLEEM – EPHRATA, sur la ligne de partage des eaux, entre la Géhenne
et le Val des Réphaïm (gare du chemin de fer). L’embuscade dans les micocouliers 2 S 3,18..24.
Cf. Gn 3,8. David et son « kinnor » entre Bethléem et Giv’at Binyamin 1 S 16. Le lévite
d’Ephraïm, sa concubine, ses ânes en fin d’après-midi… Ils ne font pas le détour par « Jébus ».
Ils continuent et arrivent au soleil couchant à Giv’at Binyamin (Jour 12).
GEHENNE. Frontière entre JUDA au nord et BINYAMIN au Sud. Josué 15,7-8. L’ « Epaule du
Jébuséen » fait partie des «épaulements de Benjamin » Dt 33,12 Cf. Jour 9. C’est le plus
humble, lui-même entouré de colline Ps 125,2. Jébus avait échappé à la conquête (Jg 1,7-8…21)
ADONI TSEDEK, roi de Jérusalem, est le chef de la coalition contre les Gabaonites
« collaborateurs » Jos 10. Cf. Jour 16.
Avant de continuer cette remonter dans le temps, parlons de la signification de la Géhenne. Il
faut la connaître avant de parler du sacrifice d’Isaac.
: Propriété de M. HINNOM et de sa famille. Devenu symbole de l’enfer car : toujours du feu.
Soit le feu des cultes idolâtriques, soit le FEU des réformes purificatrices. Elle attire tout ce
qu’il y a de sinistre à Jérusalem. C’est là qu’on a localisé HAKELDAMA. Mt 27,3-10
Cf. Ac 1,16. Lire surtout Jr 19 et retenir l’HORREUR de la Bible pour les sacrifices d’enfants :
« CELA… JE N’Y AVAIS JAMAIS SONGÉ » Jr 19,5.
LE SACRIFICE D’ABRAHAM. Gn 22 : « A l’origine, peut se trouver un récit de fondation de
sanctuaire israélite où, à la différence des sanctuaires cananéens, on n’offrait pas de victimes
humaines ». (Note de la BJ sur Gn 22,1). Dieu a droit à tout, mais ne veut pas de sacrifice
d’enfant. Dt 18,10. On rachète les premiers nés. Ex 13, 1. Le récit reflète l’admiration pour la
foi d’Abraham. Il s’agissait pour lui de sacrifier celui sur qui reposait toutes les promesses. On
méditera de plus en plus sur cette foi d’Abraham. Si 44,20. C’est dans le Nouveau Testament
que cette foi d’Abraham trouvera sa pleine signification. Jc 2,21-22.
« DIEU, LUI NON PLUS N’A PAS ÉPARGNÉ SON PROPRE FILS » Rm 8,32
« DIEU, pensait Abraham, est capable MÊME DE RESSUSCITER LES MORTS
… ce fut un SYMBOLE » He 11,19
Mais, faut-il lire le Sacrifice d’Abraham, ici, à JERUSALEM ? Autrement dit, la TERRE
DE MORIYYA Gn 22,2 et la MONTAGNE qui s’y trouve est-elle à identifier au MONT
MORIYYA de 2 Ch 3,1 ? plutôt que d’interroger les géographes, les historiens et les
archéologues, il faut se souvenir de ce qui a été dit sur le caractère valorisant du temps qui
s’écoule, pour le dégagement de la signification profonde des choses et des événements.
(Cf. Jour 10… aux sources de l’intelligence biblique ; et Jour 6 : La Mémoire)
Après les fameuses statistiques qui ont amené la peste à Jérusalem, David pour conjurer
le fléau, est monté acheter l’AIRE D’ORNAN le Jébuséen. Le récit se trouve en
appendice, à la fin de 2 S, comme quelque chose qu’on a failli oublier. Quand on reprend
l’Histoire des Chroniques, le récit, dont on a mieux compris l’importance, occupe une
place centrale : 1 Ch 21,1ss. En 2 Ch 3,1, l’identification est faite avec le MONT
MORIYYA. Déjà, 2Ch 1,3 rattache le culte du Temple aux institutions Mosaïque ;
2 Ch 3,1 remonte encore plus profondément dans le passé, puiser la sève à la racine :
« DAVID est relié à ABRAHAM par delà MOÏSE » (Note BJ ad loc.)
: l’arbre pousse en même temps ses branches et ses racines.
Si vous savez l’hébreux, et si vous vous souvenez des jeux de mot autour du verbe RA’HA =
VOIR Cf. supra et Jour 2, vous pouvez vous demander si le récit de Gn 22 n’est pas devenu
dans le progrès de la Tradition, le « récit étiologique », non pas d’un lieu parmi d’autres,
mais du LIEU QUE DIEU A CHOISI… et où, trois fois l’an, on vient en pèlerinage faire
l’expérience bienheureuse dont on a parlé plus haut : la « REIYYA ».
Rappel des textes à connaître : Dt 16,16 ; Ps 42,3 ; 84,8. Relire aussi Gn 22,14.
Cf. Jour 2, AGAR à LAHAI ROI : « ai-je VU encore ici après CELUI qui me VOIT ».
Gn 12,1
ְ ‫ָאָרץ אֲ שֶ ר‬
ֶ ‫ה‬-‫ אֶ ל‬... ‫לְָך‬-‫לֶך‬
: au départ « VA… vers la TERRE que je te ferai VOIR » ‫אַראֶ ָךּ‬
Gn 22,2 : à l’arrivée « VA… vers la TERRE DE MORIYYA » ‫אֶ ֶרץ הַמּ ִֹריָּה‬-‫ אֶ ל‬... ‫לְָך‬-‫ְולְֶך‬
Gn 22,14 : à ce LIEU, Abraham donna le NOM : DIEU VOIT » ‫ ַהמָּקוֹם הָהוּא יהוה י ְִראֶ ה‬-‫שֵ ם‬
En sorte qu’on dit aujourd’hui
• Sur la MONTAGNE, Dieu EST VU ‫ְבּהַר יהוה י ֵָראֶ ה‬
• Sur la MONTAGNE DE DIEU, il (le pèlerin) est VU ‫ְבּהַר י ֵָראֶ ה‬
On comprend maintenant au terme, ce que Dieu nous a fait pressentir dès le début.
Cf J. Guitton Jour 2
ABRAHAM et MELCHISEDECH. Faisons un pas de plus en direction de l’ALPHA de
l’histoire et nous serons projetés un peu plus loin encore vers les accomplissements du Nouveau
Testament et la fin des temps.
LA VALLÉE DE SHAVE = La VALLÉE DU ROI Cf. 2 S 18,18 = le CEDRON où mène la
GEHENNE/
SALEM = JÉRUSALEM = SION Ps 76,3. Supposé connu : Ps 110,4 et He 7,1-10.
ROI de JUSTICE et de PAIX… PRETRE DU DIEU TRES HAUT. Ce langage est celui des
commencements (Jour 3), du monde de la CONNAISSANCE et de la RE-CONNAISSANCE ;
de l’humanité ROYALE et SACERDOTALE… ACTION DE GRÂCE, EUCHARISTIE : clé
de l’harmonie universelle (Jour 12). Abraham qui prend la tête de l’humanité en marche vers la
« cité de Dieu » He 11,10, se réfère à cette mystérieuse personnification des ORIGINES qu’est
MELCHISEDECH. On aime à les rencontrer tous les deux quand on célèbre l’Eucharistie selon
le canon romain : « Le sacrifice de notre Père ABRAHAM et celui que t’offrit MELCHISEDECH,
en SIGNE du SACRIFICE PARFAIT ». A Jérusalem, ce n’est pas encore l’éternité, mais, comme
dans l’Eucharistie, on expérimente une sorte de prélude à l’éternité : « Contraction du temps ».
Après ces première Vêpres, si on chante les Complies, le « Nunc dimittis » du vieillard SYMEON
prendra tout son sens. C’est aussi sur le Mont MORIYYA qu’il a dit :
« Mes YEUX ONT VU »… (Cf. demain SILOE)
LUMIÈRE pour éclairer les NATIONS
ET GLOIRE DE TON PEUPLE ISRAËL » Lc 2,29,32.