00043 - FERO Science

Transcription

00043 - FERO Science
L’Institut Dauphine d’Ostéopathie
En partenariat avec le
Federal European Register of Osteopaths
Promotion 2013
MEMOIRE n°70
Présenté et soutenu publiquement le ……………………… à Paris par
Mlle Sophie Rossini, née le 7 avril 1988 à Paris.
Pour l’obtention du
DIPLÔME d’OSTÉOPATHE (D.O.)
L’intérêt de l’ostéopathie chez l’enfant bègue
Membres du jury :
Président :
Assesseurs :
Directeur du mémoire : Grégory Pailleret
1 Remerciements
Je tiens à remercier sincèrement Monsieur Pailleret, qui, en tant
que Directeur de mémoire, s’est toujours montré à l’écoute et très
disponible tout au long de la réalisation de ce mémoire.
Mes remerciements vont également à Madame Lecron-Miossec, qui
s’est intéressée à mon travail et qui m’a permis de rencontrer ma
patiente.
Enfin, je souhaite remercier les personnes de mon entourage qui
m’ont encouragé durant toute la durée de mes études, et qui ont
été d'un très grand soutien moral...
2 Table des matières
Introduction
…………………………………………………………. 4
I. Le bégaiement
…………………………………………………… 6
1. Généralités…………………………………………………………… 6
a)
b)
c)
d)
e)
Définition……………………………………………………………. 6
Sémiologies…………………………………………………………. 7
Etiologies…………………………………………………………….11
Circonstances d’apparition……………………………………...14
Les traitements…………………………………………………….16
2. Anatomie du bégaiement…………………………………………21
a) Le larynx……………………………………………………………..21
b) L’appareil suspenseur du larynx……………………………….25
c) Appareil vocal et son fonctionnement…………………………27
II. Patient et méthodologie de travail…………………..29
1. Patient……………………………………………………………………29
2. Conduite d’examen…………………………………………………30
a) Description de l’examen orthophonique.……………………..30
b) Description de l’examen ostéopathique………………….……31
c) Tests et techniques de traitement……………………………...32
III. Résultats……………………………………………………….…..45
IV. Discussion…………………………………………………….…..48
V. Conclusion………………………………………………………….50
VI. Annexes……………………………………………………………..51
VII. Bibliographie……………………………………………………55
3 Introduction
Le bégaiement est un trouble de la communication, on en parle
peu, pourtant il touche environ 1% de la population adulte et 5%
des enfants.
Le bégaiement touche une fonction primordiale de l’individu qui est
la parole. Il peut survenir de manière brutale ou progressive à
différents stades de la vie de l’enfant. Le plus souvent vers l’âge de
trois quatre ans au début du développement linguistique mais
aussi vers six ans à l’entrée à l’école1.
C’est pour cela que l’intervention précoce (avant six ans) est le
meilleur moyen pour éviter à l’enfant d’installer un bégaiement de
façon chronique.
Il est important de souligner que le bégaiement est propre à chaque
individu ce qui explique la complexité à le définir. La physiologie de
la parole est la même pour tous, elle inclut les systèmes
respiratoire, phonatoire et articulatoire ; si ces structures sont en
déséquilibres, on va observer des tensions générales, des sur
sollicitions musculaires, des attitudes d’évitements, des tics, un
trouble du schéma corporel et des efforts de contrôle permanent…
C’est pour cela qu’il nous a semblé intéressant, en tant
qu’ostéopathe, de se pencher sur ce trouble si simple mais à la fois
tellement complexe.
En France, les professionnels habilités à traiter du bégaiement
sont les orthophonistes et les phoniatres2. Spécialistes des troubles
de la parole et du langage et des pathologies de la communication,
1Cahier de la puéricultrice, intervenir précocement pour prévenir le bégaiement, juin/juillet 2008, n° 218 2 Vincent Elisabeth, le bégaiement la parole desorchestrée, les essentiels milan, 2004 4 ces professionnels sont formés pour prendre en charge le
bégaiement.
Mais ces traitements orthophoniques et phoniatriques prennent en
compte seulement la sphère faciale et orale de l’individu. Ils
travaillent sur la parole et la communication, or il semble
important de souligner l’utilité d’une approche manuelle qui
permettrait
de
résoudre
les
tensions
musculaires
et
les
dysfonctions de mobilité des structures impliquées dans ce trouble.
L’objectif de ce mémoire et de mettre en évidence une approche
pluridisciplinaire et d’évaluer à court terme l’efficacité d’un
traitement ostéopathique sur un enfant bègue.
5 I. Le bégaiement
1. Généralités
a) Définition
La multitude de définitions du bégaiement traduit parfaitement la
complexité de ce trouble.
De nombreux auteurs ont élaboré et continuent d'élaborer leur
propre définition du bégaiement afin de souligner, le mieux et le
plus précisément possible, les particularités et les complexités du
trouble.
Selon Julian de Ajuriaguerra3, le bégaiement est un trouble de la
réalisation du langage qui se caractérise par des répétitions ou des
blocages qui entraine une rupture du rythme et de la mélodie du
discours.
Selon Marie Claude Monfrais-Pfauwadel4, le bégaiement est à la
fois un « trouble moteur de l'écoulement de la parole qui est alors
produite avec plus d'effort musculaire » et « un trouble de la
globalité de la communication ». Ce dernier peut entraver la vie de
relation
et
avoir
d'importants
retentissements
sur
la
vie
psychologique de l'individu et sur l'élaboration de son identité.
Selon Claire Dinville5, le bégaiement est un trouble de l’expression
verbale qui affecte particulièrement le rythme de la parole. C’est un
trouble fonctionnel sans anomalie des organes phonateurs. Le
bégaiement est essentiellement un trouble de communication
3 Van Hout Anne, Les bégaiements, histoire, psychologie, évaluation, variétés, traitements, Masson, 2002 4 Monfrais-­‐Pfauwadel Marie Claude, un manuel du bégaiement, solal, 2000 5 Dinville Claire, le bégaiement symptomatologie traitement, Masson, 1980 6 verbale car il est toujours lié à la présence d’un interlocuteur.
Le bégaiement serait donc un trouble de l'expression verbale
caractérisé par une désorganisation de la fluidité de la parole, des
répétitions, des arrêts ou encore des blocages, entraînant une
impression de lutte, d'effort contre les mots. Des symptômes
moteurs
accompagnateurs
sont
souvent
présents,
affectant
l'ensemble du corps et du visage.
Anne Van Hout6 parle de "symptômes primaires" c'est-à-dire les
disfluences,
et
de
"symptômes
secondaires"
qui
constituent
l'ensemble des attitudes et du comportement que la personne
bègue met en place afin de ne pas bégayer.
Ce trouble a des répercussions sur la vie sociale, la construction de
la personnalité et entraîne souvent des frustrations.
D'un défaut d'élocution, la définition du bégaiement a ainsi évolué
vers celle d'un trouble de la communication.
b) Sémiologies
Le bégaiement existe dans toutes les langues et toutes les cultures
et cela depuis les tous premiers temps où l’homme acquit l’usage
de la parole. Les origines du bégaiement permettent de distinguer
entre
les
bégaiements
« neurogènes »
et
les
bégaiements
« psychogènes »7. Le bégaiement neurogène résulte d’une blessure
de l’écorce cérébrale suite à un traumatisme crânien. Avant
l’accident le patient parlait tout à fait normalement et de manière
fluide.
Ces
troubles
sont
réguliers,
constants,
quels
que
soient
l’interlocuteur et le contexte de communication.
6 Van Hout Anne, Les bégaiements, histoire, psychologie, évaluation, variétés, traitements, Masson, 2002 7 Piérart Bernadette, les bégaiements de l’adulte, mardaga, 2011 7 Le bégaiement classiquement décrit comme « psychogène » et le
bégaiement que chacun a pu observer.
Ce que nous nommons communément bègue est définit par Marie
Claude Monfrais-Pfauwadel8 comme « bégayages » : accidents de
parole
ou
disfluence.
Elle
nous
décrit
la
diversité
des
comportements verbaux du sujet bègue ainsi que les attitudes
physiques associées.
Les répétitions
Ce sont les disfluences les plus fréquentes. On les subdivise en
répétitions de phrase, segment de phrase, répétitions de mots,
répétitions de syllabes et répétitions de phonèmes. Elles sont
considérées comme bègues dès lors que le nombre important
perturbe le rythme du discours, qu'elles ne sont pas porteuses de
sens et qu'elles obligent l'interlocuteur à faire un effort pour
comprendre le message.
Les pauses remplies
Pendant que la personne bègue crée mentalement la suite de son
discours, elle continue à vocaliser, mais à vide (euh, mmm, qu’est
ce que je voulais dire, etc.). Les silences étant synonymes de
difficultés, la personne bègue continue à parler au lieu de stopper
son discours, même si ce n'est pas porteur de sens.
Les blocages
Il existe deux types de blocages :
8 Monfrais-­‐Pfauwadel Marie Claude, un manuel du bégaiement, solal, 2000 8 - Les blocages en posture phonatoire et prolongation : le locuteur
est figé pendant plusieurs secondes dans l’acte de réalisation
articulatoire. Le mouvement est suspendu et une activité
musculaire de tétanisation peut s’installer. Cette tétanisation
peut entrainer des tremblements localisés ou des petites
trémulations des muscles de la sphère oro-faciale ne participant
pas a réalisation articulatoire.
- Les blocages en posture prephonatoire et pauses tendues : Ces
blocages sont les pires et les plus pénibles. Ils sont la traduction
acoustique du phénomène de Valsalva et de la fermeture en
triple plicature de la glotte au moment de l’intention de parler.
Pour enlever ce serrage sphinctérien involontaire, le locuteur
bègue accumule une forte pression d'air sous la glotte. Lorsque
le blocage prend fin, cela produit une véritable explosion.
Les mots d’appui
Une personne bègue va insérer dans ses paroles des expressions
ou des mots, en général monosyllabiques, qui n'ont aucun rapport
avec le sens de la phrase (« bon », « mais », « et puis donc »). Ces
mots peuvent survenir plusieurs fois dans une même phrase. Ils
constituent une aide pour démarrer une phrase et permettent
également au sujet d'éviter l'angoisse liée aux pauses.
Selon
Marie
Claude
Monfrais-Pfauwadel9,
qu’il
existe
comportements accompagnateurs au bégaiement. Ce qui
des
nous
montre justement que ce trouble n’atteint pas seulement la parole.
9 Monfrais-­‐Pfauwadel Marie Claude, un manuel du bégaiement, solal, 2000 9 Les troubles respiratoires
La coordination pneumo-phonique des sujets bègues est perturbée.
La respiration est courte, saccadée, rapide, hachée et fréquemment
interrompue par des inspirations brèves et brutales ainsi que par
des expirations explosives et sonores. Les personnes qui bégaient
auraient tendance à utiliser l'air résiduel.
La dilatation des ailes du nez
Elle fait partie du syndrome de détresse respiratoire. C’est l’un des
signes cliniques les plus précoces du bégaiement vrai chez le jeune
enfant, il précède l’émission sonore de la parole et traduit la
participation du système nerveux autonome au phénomène de
peur de parler.
Les troubles vasomoteurs
Ils se manifestent par des rougeurs, des pâleurs, des tachycardies,
une hypersalivation, une transpiration excessive, une moiteur des
mains ou encore par une sécheresse buccale. Ces troubles sont
favorisés par l'anxiété du locuteur.
Les syncinésies
Elles correspondent à la diffusion de l'effort musculaire à d'autres
muscles que ceux nécessaires à la parole. Le plus souvent, elles
affectent les muscles de la face sans que le sujet en ait conscience.
Parfois, on remarque des mouvements de la tête, du tronc ou des
bras.
10 c) Etiologies
Différents facteurs entrent en jeu et s'associent de façons diverses
dans l'installation du bégaiement. Aucun de ces facteurs n'est
suffisant à lui seul pour expliquer le bégaiement, qui est une
pathologie composée de plusieurs facteurs constitutionnels et
acquis.
Origine physiologique
Depuis très longtemps, le dysfonctionnement du larynx a été mis
en cause. Il existerait, chez les personnes bègues, des anomalies
dans la transmission de l'influx nerveux au larynx ainsi que des
problèmes de contrôle moteur10.
Avant l'initiation de la parole, le tonus musculaire laryngé des
personnes bègues serait anormalement élevé et la rigidité des
cordes vocales accrue. Des difficultés de coordination motrice des
muscles laryngés empêcheraient ensuite une initiation vocale
appropriée.
Durant les accès de bégaiement, le comportement des cordes
vocables serait perturbé. On observerait en effet des mouvements
inappropriés des muscles adducteurs et abducteurs des cordes
vocales qui engendreraient des traits anormaux dans la réalisation
de la parole.
Poursuivant l'hypothèse d'un trouble de coordination motrice dans
le bégaiement, Charles Van Riper (cité par Marie Claude MonfraisPfauwadel) suppose alors qu'au delà des muscles laryngés, il y
aurait un trouble de la
coordination entre les composantes
phonatoires, articulatoires mais également respiratoires.
Les différentes recherches portant sur les causes physiologiques
10 Monfrais-­‐Pfauwadel Marie Claude, un manuel du bégaiement, solal, 2000 11 du bégaiement ont mis en relief le fait qu'il s'agit d'un trouble
installé sur un contrôle moteur défectueux au niveau de sa
coordination et de sa régulation temporelle. Néanmoins, aucun des
facteurs physiologiques ne peut réellement expliquer à lui seul le
bégaiement.
Origine génétique
Actuellement, l'origine génétique du bégaiement est la seule cause
reconnue avec certitude. En 2010, Dennis Drayna, chercheur à
l’institut nationale de la santé américaine, a découvert, sur un
même chromosome, trois gènes responsables du bégaiement11.
Avec l’aide d’autres chercheurs, ils expliquent que la mutation de
ces gènes pourrait expliquer 5 à 10% des bégaiements familiaux et
non syndromiques dans le monde.
En effet, il n'est pas rare que l'on retrouve dans la famille d'un
individu qui bégaie une, voire plusieurs autres personnes qui
étaient elles aussi atteintes du même trouble.
Les données concernant l'expression de ces trois gènes dans le
cerveau humain sont limitées mais, selon ces chercheurs, des
informations ont été recueillies auprès de souris. En effet, chez la
souris, ces gènes s'exprimeraient dans l'hippocampe, la formation
hippocampale et le cervelet. Ces structures sont notamment
associées aux émotions et à la fonction motrice. De ce fait, pour les
chercheurs, l'état émotionnel de la personne pourrait avoir un effet
important sur la sévérité du bégaiement. Ces découvertes tendent
aussi à expliquer la raison pour laquelle le bégaiement affecte les
fonctions motrices requises pour la parole fluente.
11 http://edition.cnn.com/2010/HEALTH/02/10/stuttering.genes.cell/index.html 12 Origine neurologique
Selon le docteur Roald Thomas Vinnard12, il s’agirait d’un
problème anatomique, mécanique et neuromusculaire du flux de
l’air à l’intérieur d’un circuit fonctionnel spécifique, au niveau de la
partie centrale du cerveau, du nerf vague et de ses conducteurs
nerveux laryngiens, incluant les muscles du larynx.
Théorie de la dominance cérébrale13 :
En temps normal le système nerveux du langage est reparti sur
plusieurs aires situées dans l’hémisphère gauche dans 96% des
cas14. Il comprend :
-
l’aire de Wernicke, située dans la partie postérieure du lobe
temporal gauche, elle correspond l’aire auditive associative pour
la compréhension du langage,
-
l’aire de Broca, située dans la partie inferieure du lobe frontal
gauche, elle est impliquée dans la reconnaissance et la
représentation des mots et des signes gestuels.
Selon Samuel Orton et Edward Travis, le bégaiement serait causé
par une latéralisation hémisphérique anormale des mécanismes de
la parole. Ce qui provoquerait un dérèglement des impulsions
nerveuses aux muscles intervenant dans la parole.
D’après Frederick Pemberton Murray, le bégaiement serait associé
à l’interférence de l’hémisphère cérébral droit, sur la performance
de l’hémisphère gauche au titre de l’élocution. Il se peut que les
deux
hémisphères
se
disputent
la
dominance.
Il
décrit :
12 http://www.regroupementbeguesmontreal.org/PDF/Causes_Begaiement.pdf 13 Guitar Barry, Stuttering : an integrated approach to its nature and treatment, 2001 14 Boullay Aymeric, cours de neuro-­‐anatomie, 2010 13 « d’habitude un des deux hémisphère a le contrôle (le gauche),
tandis que chez les bègues, les centres lutteraient afin de dominer
et enverraient des influx nerveux aux muscles couplés intervenant
dans
le
langage,
ce
qui
provoquerait
un
dérèglement
du
fonctionnement dans les conditions normales.
Einer Boberg médecin de l’institut de recherche et de traitement du
bégaiement, nous explique que « l’hémisphère gauche est celui qui
contrôle la parole, mais sa maturation est plus lente que celle de
l’hémisphère droit. De plus sa maturation est plus lente chez les
garçons que chez les filles. Des études ont amenés à soupçonner
que chez les individus à risque de bégayer, le développement de
l’hémisphère gauche serait plus lent. Au moment ou normalement
l’hémisphère gauche assume ses fonctions, ce dernier ne serait pas
encore prêt. Dans ces conditions, l’hémisphère droit assume cette
tache, en faisant du mieux qu’il peut ».
Donc l’origine neurologique du bégaiement proviendrait d’une
hyperactivité de l’hémisphère droit, empiétant sur l’activité de
l’hémisphère gauche encore immature.
d) Circonstances d’apparition
Le bégaiement peut apparaitre à différents stades15 :
Vers l'âge de trois-quatre ans : Il s'agit du moment d'élaboration
des premières phrases syntaxiquement structurées et où la
relation à autrui se développe à travers la communication orale :
15 Dinville Claire, le bégaiement symptomatologie traitement, Masson, 1980 14 c’est le bégaiement développemental ou primaire16.
L’enfant produit beaucoup de disfluences « non bègues », surtout
lors de l’acquisition de complexités du langage. On ne parle de
bégayages que si ces disfluences sont accompagnées de tensions
musculaires et d’une perte du rythme de la parole17. À cet âge, il y
a autant de filles que de garçons à risque de bégaiement, mais par
la suite le bégaiement s'installe majoritairement chez les garçons
(trois quatre garçons pour une fille).
Vers cinq-six ans : Il s'agit de l'entrée à l'école primaire. Le
bégaiement
peut
s'expliquer
par
des
exigences
nouvelles,
notamment expressionnelles, qui sont d'autant plus fortes si
l’enfant a un retard de langage, ou si l'enseignant et/ou les parents
sont plus exigeants, perfectionnistes, sévères et/ou rigoureux.
Vers dix-douze ans : À cet âge, on se pose la question d’un
véritable bégaiement. Il peut être la conséquence d’un événement
traumatique ou d’un vécu chargé émotionnellement, mais ceci est
relativement rare. Les enfants sont alors plutôt concernés par la
mise à jour de troubles préexistants et sont donc soumis à une
prise de conscience. Il peut y avoir eu de petits signes d'appel, des
anomalies dont l’enfant et l’entourage s’accommodait vers troisquatre ans, comme des arrêts inopportuns, de petites hésitations,
une incoordination pneumo-phonique...
À l’âge adulte : Lorsque le trouble s’installe tard, sans lien avec la
mise en place du langage, on parle de bégaiement acquis18. Il a des
causes
neurologiques.
Le
bégaiement
survient
suite
à
un
16 Maufrais-­‐Pfauwadel Marie Claude, La revue du praticien médecine générale, tome 25, juin 2011, n°863 17 Monfrais-­‐Pfauwadel Marie Claude, un manuel du bégaiement, solal, 2000 18 Maufrais-­‐Pfauwadel Marie Claude, La revue du praticien médecine générale, tome 25, juin 2011, n°863 15 traumatisme
crânien,
un
accident
vasculaire
cérébral,
un
événement traumatisant, un choc émotionnel, même si c'est
extrêmement rare. La lésion peut être corticale, sous corticale ou
les deux, droite ou gauche. La parole y fait rarement l’objet d’un
effort, et n’entraîne ni syncinésie, ni anxiété. Il varie peu selon les
situations de parole et disparaît parfois sans séquelles.
Il peut aussi être iatrogène. Les médicaments pouvant être en
cause sont les psychotropes, les anti épileptiques (dont ceux contre
les douleurs de désafférentation) et la théophylline19.
Dans la 50% des cas, le bégaiement apparaîtrait avant quatre ans
et dans 75% des cas, avant six ans20. On observe des pics de
fréquence d'apparition vers quatre ans et lors de l'entrée au cours
préparatoire. Les trois quarts des enfants qui bégaient verront leur
trouble disparaître spontanément avant l'adolescence mais, dans
un quart des cas, le trouble va perdurer. Actuellement, il n'y a
aucun moyen de prédire si le trouble disparaîtra de lui-même ou
non. Nous pouvons aussi noter que plus le bégaiement se met en
place tard, plus il est à risque de perdurer. Il est également
possible qu'il disparaisse un certain temps mais revienne ensuite,
en particulier lors de changements touchant la personne ou ses
conditions de vie.
Enfin, le bégaiement touche davantage les hommes que les
femmes. 75 à 85% des sujets bègues sont des hommes. Cette
différence entre les sexes est peu marquée avant quatre ans mais
s'accentue progressivement pour, à l'âge adulte, concerner une
femme pour quatre hommes.
19 Maufrais-­‐Pfauwadel Marie Claude, La revue du praticien médecine générale, tome 25, juin 2011, n°863 20 Van Hout Anne, Les bégaiements, histoire, psychologie, évaluation, variétés, traitements, Masson, 2002 16 e) Traitements
Il n’existe pas une approche thérapeutique unique permettant le
traitement de ce trouble complexe. Différentes méthodes sont
proposées aux personnes bègues.
Les orthophonistes
L’orthophoniste est un professionnel de santé et un auxiliaire
médical, s’occupant de la rééducation de la voix, de la parole et des
troubles du langage oral et écrit, et intervenant dans les domaines
thérapeutique
et
préventif,
auprès
d’enfants,
d’adultes,
de
personnes
âgées,
en
et
d’adolescents,
difficulté
dans
leur
communication"21.
Le
bégaiement
l’orthophoniste,
fait
en
partie
revanche
du
domaine
étant
d’intervention
de
la
de
donné
multitude
pathologie existante, il est exigé de suivre des formations
spécialisées tout au long de leur cursus étant donné la complexité
du trouble.
Les phoniatres
La phoniatrie est une discipline médicale qui intervient dans les
mêmes domaines que l’orthophonie : les troubles de la voix, de la
parole, de l’audition, de la déglutition, les pathologies de la
communication. Elle est exercée par des médecins ORL spécialisés
en phoniatrie. Le problème principal est leur petit nombre (environ
200 en France). Tous ne pratiquent pas le suivi thérapeutique,
travaillant
alors
conjointement
avec
les
orthophonistes.
Le
phoniatre peut en particulier prescrire des médicaments ou
demander des examens complémentaires.
21 Brin Frédérique, dictionnaire d’orthophonie, ortho édition, 2004 17 Les groupes d’entraide self help
Les groupes de self help sont basés sur la volonté des personnes
bègues voulant se soigner par eux mêmes. Ces groupes excluent
toute intervention de thérapeutes. Leur principe est une entraide
entre personnes souffrant du même handicap, et donc à même de
partager des expériences et ressentis similaires. C’est un lieu
d’échanges particulièrement riche entre les membres. Le fait de
rencontrer les mêmes difficultés favorise une liberté de parole
autour du bégaiement, rendant plus facile dans un second temps
de parler de ses difficultés à l’extérieur. C’est également l’occasion
de se confronter dans un cadre protégé à des situations de parole
redoutées dans la vie quotidienne. Cette mise en pratique est basée
sur le partage d’un vécu commun et des réactions particulières à
chacun. Selon les participants, différentes activités peuvent être
organisées, tel que la création de pièces de théâtre autour du
bégaiement.
Les psychanalystes et les psychothérapeutes
Une psychanalyse s’inscrit sur une durée généralement plus
longue, demandant des remaniements en profondeur à partir de
l’exploration des processus inconscients. Le patient est amené à
dire tout ce qui lui vient à l’esprit, ses pensées, ses affects, ses
rêves. Grâce à la relation établie avec le thérapeute (le transfert),
des conflits anciens peuvent se rejouer. Mieux percevoir le sens de
phénomènes qui le dépassent (dont témoignent les rêves, les actes
manqués, les symptômes...) et retrouver une cohérence à son
fonctionnement psychique permet ainsi progressivement au patient
d’avancer.
Une psychothérapie recherche une action plus rapide en s’axant
davantage sur le présent et les capacités de changement du patient
à partir d’une prise de conscience de ses dysfonctionnements. De
18 nombreuses
mobilisant
formes
de
différemment
psychothérapies
les
divers
existent,
facteurs
chacune
en
jeu
(corps/psychisme, conscient/inconscient, individu/famille...)
Les médicaments
Les médicaments visent à diminuer le surcroit de dopamine, ils
sont utilisés à des doses croissantes sous surveillance médicale.
Un groupe pharmaceutique israélien a effectué une étude sur
l’action du pagoclone22. Conçu à l’origine pour traiter l’anxiété, il
s’est révélé que ce médicament avait une action sur le bégaiement.
Les anxiolytiques myorelaxants peuvent être prescrits chez les
enfants et sont très efficaces en cas de formes spastiques ou de
tics23.
Les bêta-bloquants agissent sur l’angoisse d’anticipation et sont
prescrits ponctuellement.
Les antidépresseurs sérotoninergiques, comme le fluvoxamine qui
agit sur les récepteurs de la sérotonine.
Les antipsychotiques
comme l’olanzapine et aripipazole qui
agissent sur l’augmentation de la dopamine, mais au prix d’effets
secondaires importants (surpoids, baisse de la libido).
Les neuroleptiques comme l’halopéridol et lévomépromazine qui
vont agir comme tranquillisants.
22 http://lexpansion.lexpress.fr/high-­‐tech/le-­‐premier-­‐medicament-­‐contre-­‐le-­‐begaiement-­‐
futur-­‐blockbuster_164029.html 23 Maufrais-­‐Pfauwadel Marie Claude, La revue du praticien médecine générale, tome 25, juin 2011, n°863 19 Les psychomotriciens
La
psychomotricité
Selon
le
Haut
Conseil
des
Professions
Paramédicales, « La thérapie psychomotrice est un traitement
neurophysiologique qui agit par l'intermédiaire du corps. Elle vise,
dans
un
but
psychologique,
physiologique
et
psychique,
à
maintenir ou rétablir des fonctions perceptivo-motrices, mentales
et comportementales, en fonction de l'évolution de l'individu et de
son environnement. » L’objectif est d'harmoniser les possibilités de
mouvement, d'expression et de relation du corps en tenant compte
des dimensions corporelles, cognitives, affectives et identitaires.
Les émotions, qui ne sont pas verbalisées, s’accumulent dans les
muscles et créent des tensions qui s’évacuent alors par la
motricité.
20 2. Anatomie du bégaiement
Il n’y a pas de caractéristiques morphologiques propre au
bégaiement,
en
revanche
il
existe
des
dysfonctionnements
particuliers et fréquents au niveau des organes producteurs de la
parole et de sa commande motrice24. Il semble intéressant de faire
un rappel sur ces zones anatomiques en rapport.
a) Le larynx
Le larynx a un rôle de sphincter ; il sert à protéger les poumons
lors de la déglutition, il a également un rôle phonatoire qui semble
le plus commun mais qui est apparu tardivement dans l’évolution
de l’espèce.
Le larynx est un organe impair et médian, situé à la partie
moyenne de la gaine viscérale du cou, devant l’œsophage et les
vertèbres cervicales C4, C5 et C625. Il est suspendu à l’os hyoïde,
les différents cartilages qui le composent sont unis les uns aux
autres par des articulations, des ligaments, des membranes et des
muscles26.
Le larynx comprend cinq cartilages principaux27 :
Le cartilage thyroïde : (thyros veut dire bouclier en grec) il est en
forme de livre ouvert il est constitué de deux lames appelées ailes
thyroïdiennes unies par leur bord antérieur. Ces lames vont
formées un angle ouvert en arrière de 90° chez l’homme et 120°
chez la femme. L’arête de cet angle et plus communément appelé et
la pomme d’Adam.
24 Monfrais-­‐Pfauwadel Marie Claude, un manuel du bégaiement, solal, 2000 25 Kamina, Anatomie clinique, Tome 2, tête cou tronc, Maloine 26 Bain Renan, cours d’anatomie tête et cou, 2012 27 Le Huche François, Anatomie et physiologie des organes de la voix et de la parole, tome 1 collection phoniatrie, 2010 21 Le cartilage cricoïde : c’est le chapiteau de la trachée, il est situé en
dessous du cartilage thyroïde avec lequel il s’articule. Il a une
forme de chevalière dont la pierre est tournée vers l’arrière. Cette
partie postérieure se nomme « le chaton cricoïdien ». Il repose sur
le premier anneau trachéal et maintient le calibre des voies
aériennes.
Les cartilages aryténoïdes : ces cartilages ont un rôle physiologique
capital. Paire et symétrique, ils ont la forme d’une pyramide à base
triangulaire.
Ils
présentent
trois
faces ;
une
interne,
une
postérieure et une antéro-externe.
Le cartilage épiglottique : il est mince, souple et se présente sous la
forme d’un pétale. Ovalaire à grosse extrémité supérieure, sa
pointe inférieure s’attache dans l’angle rentrant du cartilage
thyroïde. Sa face postérieure est convexe en haut et concave dans
sa partie inférieure ; cette face est recouverte par la muqueuse d
larynx. L’épiglotte se rabat sur l’orifice laryngé au cours du
deuxième temps de la déglutition en même temps que s’élève
l’ensemble du larynx.
Afin de rigidifier la structure et de maintenir les éléments entre
eux, un important hauban musculo-membraneux est mis en place.
La membrane thyro-hyoïdienne : tendue entre le bord postérieur du
corps de l’os hyoïde ainsi que sur les grandes cornes, et en bas sur
le bord supérieur du cartilage thyroïde.
La membrane crico-thyroïdienne : elle unie le bord inferieur du
cartilage thyroïde au bord supérieur de l’arc cricoïdien.
La membrane crico-trachéale : elle unit le bord inferieur du cartilage
cricoïde et le premier anneaux de la trachée.
Les bords latéraux de l’épiglotte sont reliés à la muqueuse du
pharynx par les ligaments pharyngo-épiglottiques qui forment les
22 replis
pharyngo-épiglottiques.
Le
bord
supérieur
du
chaton
cricoïdien est relié aux cartilages aryténoïdes par le ligament jugal.
Afin de pouvoir mettre en mouvement le larynx celui-ci est
composé de plusieurs muscles intrinsèques.
Le muscle crico-thyroïdien : qui s’insère sur la face antéro-externe
de l’arc cricoïdien et se dirige vers le haut pour se terminer sur le
bord inférieur du cartilage thyroïde.
Sa contraction permet de
tendre les plis vocaux et il permet également le mouvement de
bascule du cartilage thyroïde.
Les muscles crico-arytenoïdiens :
-
le postérieur : il part de la face postérieure du chaton
cricoïdien
et
se
termine
la
face
postéro-interne
de
l’aryténoïde. Ce muscle permet l’ouverture de la glotte.
-
le latéral : il s’insère sur en bas sur la partie latérale du bord
supérieur de l’arc cricoïdien, se dirige en haut et en arrière
pour s’insérer sur la face antéro-externe de l’aryténoïde. Ce
muscle permet la fermeture de la glotte.
Le
muscle
inter-aryténoïdien :
il
unit
les
deux
cartilages
aryténoïdiens. C’est un muscle constricteur de la glotte.
Le muscle aryteno-epiglottique : il s’insère sur l’extrémité supérieure
de l’aryténoïde se dirige en avant et en haut sur la face interne du
l’épiglotte. Il est abaisseur de l’épiglotte
Les muscles thyro-arytenoïdiens :
-
le supérieur : il s’insère sur l’angle rentrant du cartilage
thyroïde pour se terminer en bas et en arrière sur la face
antéro-externe de l’aryténoïde. Il est constricteur de la glotte.
-
L’inferieur : il s’insère en avant de l’angle rentrant du
cartilage tyroïde se dirige et arrière pour se diviser en deux
couches : l’une externe, en éventail se terminant sur le
23 cartilage aryténoïde et le bord latéral de l’épiglotte ; l’autre
interne qui constitue le muscle du pli vocal. Ce muscle
permet à la fois la constriction de la glotte mais il est
également impliqué dans la production vocale.
La vascularisation du larynx s’effectue par trois artères :
-
l’artère laryngée supérieure (la plus importante)
-
l’artère laryngée moyenne
Ces deux artères naissent de l’artère thyroïdienne supérieure, elle
même branche de l’artère carotide externe.
-
artère
laryngée
postéro-inférieure,
branche
de
la
thyroïdienne inférieure, elle même branche de la sous
clavière. Cette artère accompagne le nerf récurrent.
Le système veineux calque le système artériel.
L’innervation du larynx est permise par deux nerfs passant de
chaque coté :
-
nerf laryngé supérieur : qui nait du nerf pneumogastrique
(X), au niveau de la grande corne de l’os hyoïde, il se divise
en deux : le nerf laryngé interne qui pénètre dans le larynx et
va s’anastomosé avec le nerf récurrent, et le nerf laryngé
externe qui va aller innerver le muscle crico-thyroïdien.
-
Nerf
laryngé
récurrent :
il
nait
également
du
pneumogastrique, il va innervé tous les muscles du larynx
excepté le crico-thyroïdien.
b) L’appareil suspenseur du larynx
L’os hyoïde
C’est un demi anneau osseux concave vers l’arrière, situé juste au
dessus du cartilage thyroïde auquel il est relié par des ligaments.
24 Cet os a la particularité d’être le seul à n’être articulé directement à
aucun autre.
Il est constitué d’une pièce centrale, le corps prolongé en arrière
par les grandes cornes, surmonté en haut par les petites cornes.
Les muscles de l’appareil suspenseur du larynx
Ces muscles constituent des bretelles à trois branches permettant
au larynx d’effectuer les mouvements de déplacements verticaux
lors de l’émission de la parole. Il existe deux groupes : les muscles
infra-hyoïdiens qui rattachent le larynx à la partie supérieure du
thorax ; les muscles supra-hyoïdiens qui le relit à la base du crâne
et à la mâchoire inférieure.
•
Les muscles infra hyoïdiens
-
le sterno-thyroïdien : il nait de la face postérieure du
manubrium,
il
se
dirige
verticalement
vers
le
haut
légèrement oblique vers le dehors, pour aller s’insérer sur la
face externe de la lame thyroïdienne.
-
Le thyro-hyoidien : il continue le précédent au dessus du
cartilage thyroïde. Il s’insère sur la face externe de la lame
thyroïdienne il se dirige verticalement pour se terminer sur le
bord inferieur du corps de l’os hyoïde et sur la face inferieure
de la grande corne.
-
Le sterno-cleido-hyoïdien : en bas il s’insère sur la clavicule
sur son extrémité interne, il se dirige verticalement oblique
en dedans. Il s’insère en haut sur le bord inferieur de l’os
hyoïde.
-
L’omo-hyoïdien : c’est un muscle digastrique, il nait au bord
supérieur de la scapula. Il se dirige en avant, en dedans et
en haut. Il s’insère sur le bord inferieur de l’os hyoïde juste
en arrière du sterno-cleido-hyoïdien.
25 Schéma des muscles supra et infra-hyoïdiens28.
•
Les muscles supra-hyoïdiens
-
le genio-hyoïdien : c’est le muscle le plus profond, il s’insère
en avant sur la face interne du corps du maxillaire inferieur,
il s’élargit en allant vers l’arrière et vers le bas. Il se termine
sur la face antérieure du corps de l’os hyoïde.
-
Le mylo-hyoïdien : large et mince, ce muscle s’insère sur la
ligne mylo-hyoïdienne à la face postérieure du corps du
maxillaire inferieur. Il se termine sur le bord inferieur de l’os
hyoïde. Ses fibres se dirigent vers le bas,
l’arrière et le
28 Le Huche François, Anatomie et physiologie des organes de la voix et de la parole, tome 1 collection phoniatrie, 2010 26 dedans. Il constitue un plancher sur lequel repose le muscle
genio-hyoïdien.
-
Le digastrique : il comprend un ventre antérieur qui nait à la
face
postérieure
du
maxillaire
inférieur
il
se
dirige
obliquement en bas et en arrière pour s’insérer sur le tendon
intermédiaire qui le relie au ventre postérieur, donc le ventre
postérieur fait suite se dirige obliquement vers le haut et le
dehors pour se terminer la face interne de l’apophyse
mastoïde.
-
Le stylo-hyoïdien : il est situé en avant et en dedans de ventre
postérieur du digastrique, il s’insère en haut sur la partie
postéro-externe de l’apophyse styloïde, il se termine en bas
sur la face antérieure du corps et la grande corne de l’os
hyoïde.
c) Appareil vocal et son fonctionnement

Emission vocale
L’émission de la voix fait intervenir plusieurs structures29 :
-
l’appareil respiratoire : l’énergie nécessaire à la production
sonore est fournie par la soufflerie pulmonaire. Le souffle
phonatoire est diffèrent du souffle respiratoire, car en
phonation, l’expiration est active.
-
Le larynx : c’est l’organe principal de la voix. Il oppose une
résistance à l’air expiré et permet l’émission d’un son
primaire. Lors de la phonation, les cordes vocales s’accolent
et
présentent
un
mouvement
oscillatoire
ainsi
qu’un
mouvement ondulatoire de la muqueuse.
29 Ayache Denis Bonfils Pierre, ORL, med-­‐line, 2010 27 -
Les résonateurs supra-laryngés : ce sont les cavités que le
son laryngé traverse avant d’arriver à l’air libre : pharynx,
cavité buccale, fosses nasales. Ces cavités vont ainsi
moduler le son laryngé, un jouant un rôle de filtre et de
résonateur.

Les caractéristiques de la voix
Il existe trois paramètres qui vont caractériser la voix :
-
L’intensité : c’est l’amplitude de la vibration sonore. Elle varie
avec la pression sous glottique. Elle se mesure en décibels.
-
La fréquence : c’est la vitesse de vibration produite par le
générateur laryngé. Elle est corrélée à la périodicité du
mouvement des cordes vocales (nombre d’ouverture par
seconde).
Elle
se
mesure
en
hertz. « La
fréquence
fondamentale » est la fréquence la plus souvent employée par
le sujet. Elle dépend en partie de la longueur des cordes
vocales (plus elles sont courtes plus la voix est aigue, et
inversement).
-
Le timbre : il représente la richesse en harmoniques de la
voix. Il est spécifique des sujets et il dépend essentiellement
des résonateurs supra laryngés.
28 II. Patient et méthodologie de travail
1. Patient
Il n’a pas été simple de trouver une orthophoniste avec qui
collaborer. En effet notre demande étant bien précise, cela
réduisait nos champs de thérapeutes.
Il était plus judicieux de trouver une orthophoniste spécialisée
dans le bégaiement, c’est pour cela que nous nous sommes
tournés vers l’association « parole-begaiement ». Nous avons eu
l’honneur de parler à Anne Marie Simon créatrice de cette
association et également auteur de plusieurs ouvrages sur le
bégaiement. Très ouverte à notre travail, elle n’a pas hésité à nous
venir en aide. Malheureusement cela n’a pas abouti, on a dû
renouveler nos recherches. C’est grâce à une circulaire explicative
que nous avons proposer notre démarche (annexe 1).
C’est avec Madame Lecron-Miossec, orthophoniste spécialisée dans
le bégaiement, que nous avons eu l’opportunité de travailler dans
le cadre de notre mémoire.
Le choix de notre patient s’est fait selon plusieurs critères. Il était
préférable de sélectionner un patient dès l’apparition des premiers
signes du bégaiement. C’est pour cela qu’il fallait trouver :
-
Un enfant atteint de bégaiement,
-
dont l’âge se situe entre trois et six ans, au moment de
l’acquisition du langage,
-
Ayant un suivi en orthophonie, car on veut mettre en avant
les atouts d’une approche pluridisciplinaire.
En revanche certains critères d’exclusion sont importants à
énumérer. L’enfant de notre étude clinique ne devra pas présenter :
29 -
d’infirmité motrice cérébrale,
-
de déficit auditif,
-
de dysmorphie de la cavité buccale.
Notre orthophoniste s’est donc chargé d’en parler à ces différents
patients. Dans un premier temps elle a expliqué notre démarche
aux parents de ces jeunes enfants. Son choix s’est tourné vers une
jeune fille de 4 ans atteinte de bégaiement assez sévère.
2. Conduite d’examen
a) Description de l’examen orthophonique
La
première
étape
avant
d’établir
un
examen
clinique
ostéopathique, est l’examen orthophonique. L’orthophoniste suivait
la patiente depuis 5 semaines (une séance par semaine). Elle m’a
fait part de ces antécédents ainsi que l’état de progression de son
bégaiement.
Les
informations
principales
recommandées
dans
l’examen
orthophonique sont les suivantes :
-
date d’apparition des premiers symptômes,
-
niveau de sévérité du bégaiement,
-
traitement orthophonique ultérieur, (si oui la durée),
-
les antécédents familiaux,
-
les signes accompagnateurs
Suite à ce bilan, l’orthophoniste adopte les techniques appropriées
pour le traitement du patient. Pour notre patiente l’orthophoniste
utilise un protocole de traitement venu du Canada.
30 b) Description de l’examen ostéopathique
La séance ostéopathique se déroule en différentes étapes. Après
avoir pris connaissance du bilan orthophonique de ma patiente, je
me suis entretenue avec ses parents pour l’anamnèse.
Pour
la
première
consultation
nous
commençons
par
une
anamnèse approfondie sur les généralités ainsi que sur le trouble
de la patiente.
Dans un deuxième temps nous pratiquons une observation de
face, profil et de dos.
Dans un troisième temps, nous élaborons un protocole de tests
suivit du traitement ostéopathique en réponse aux dysfonctions
trouvées.
Le suivi orthophonique se déroule une fois par semaine, afin de
travailler en complémentarité et avoir des résultats assez rapides,
on a décidé d’effectuer une séance d’ostéopathie par semaine avec
un total de 8 séances.
Description de la patiente :
C’est une jeune fille de cinq ans, scolarisée en moyenne section de
maternelle, atteinte de bégaiement sévère30 depuis l’âge de deux
ans suite à son entrée à l’école maternelle.
Il n’y a pas de réelle plainte douloureuse de la patiente. Lors de
l’observation de son élocution on remarque qu’elle bute sur les
premières syllabes très fortement. Les conséquences sont des
crispations du visage, froncement
des
sourcils,
contraction
30 http://www.unige.ch/fapse/logopedie/formationcontinue/formcont/Simon5.pdf 31 exagérée de la bouche, des mouvements de luttes, des respirations
interrompues et des hochements de têtes pour faire sortir le mot.
Sa mère nous explique que son bégaiement est apparu lors de ses
débuts d’élocutions, en revanche il n’était pas aussi marqué
qu’actuellement. Lors de sa première section de maternelle, la
maitresse était très sévère et faisait peur aux enfants. C’est à la
suite d’une dispute assez violente, qui a marqué chaque élève de la
classe,
que
son
trouble
déjà
présent,
s’est
amplifié
considérablement.
Les parents nous relatent que leur fille est souvent constipée,
qu’elle a tendance à se retenir pour aller aux toilettes. C’est une
jeune fille disciplinée en classe mais de retour au foyer familiale,
elle devient dissipée, excitée et un peu plus colérique.
En ce qui concerne les antécédents familiaux, sa mère était elle
même bègue durant son adolescence et jusqu'à l’âge de vingt ans.
Elle a eu recourt à différentes sortes de thérapie pour éliminer son
trouble, en vain. Il a disparu spontanément.
Par rapport aux antécédents de l’accouchement, tout s’est très bien
passé, hormis une dépression post-partum de la mère.
c) tests et techniques de traitement
Les tests :
Nous
procédons
à
un
enchainement
de
tests
des
régions
directement et indirectement liées au bégaiement.
Patiente debout, nous lui demandons d’effectuer une flexion
antérieure du tronc afin de vérifier si elle ne présente pas de
gibbosité, nous analysons par la même occasion l’équilibre du
bassin pouce sur les E.I.P.S., nous lui demandons d’effectuer des
32 inclinaisons droite et gauche, rotation droite gauche du tronc. Il est
important de tester le rachis chez l’enfant, même si ce n’est pas le
motif de consultation, afin de ne pas passer à coté d’une scoliose.
Nous pratiquons ensuite un test globale d’écoute, une main sur le
sommet du crane et l’autre main sur le rachis dorsale afin de
sentir une attirance plutôt droite ou plutôt gauche. Nous
pratiquons le même test assis pour repérer une région plus
précise.
En position assise nous testons la flexion antérieur une fois le
bassin stabilisé sur la table. Nous testons en passifs le rachis
thoracique, ainsi que les cotes. Il est intéressant de tester la cage
thoracique afin de vérifier si la physiologie respiratoire n’est pas
entravée par une dysfonction costale.
Ensuite nous mettons notre patiente en décubitus dorsal, à la tête
du sujet, nous posons nos mains sur le crâne, afin de ressentir le
mouvement global de celui-ci. Ce test va nous permettre d’orienter
notre pratique sur les zones qui nous attirent. Nous testons la
synchondrose sphéno-basilaire à la recherche de dysfonctions non
physiologiques. Nous testons les frontaux, qui sont en lien direct
avec la faux du cerveau par le sinus sagittal supérieur.
Nous plaçons nos mains en coupe afin de tester les muscles sousoccipitaux. Nous testons ensuite le rachis cervical, l’articulation
temporo-mandibulaire avec ses muscles en rapport, le masséter, le
ptérygoïdien latéral et médial et le temporal.
Nous testons également les muscles supra hyoïdiens : mylohyoïdien,
genio-hyoïdien, digastrique. Ces muscles, par leurs
attaches, vont permettre la mobilité de l’os hyoïde et de la
mandibule nécessaire à la phonation.
33 Nous testons l’os hyoïde par rapport au cartilage cricoïde, le
cartilage cricoïde par rapport au cartilage thyroïde, et l’os hyoïde
par rapport au cartilage thyroïde. Les muscles infra-hyoïdiens,
sterno-thyroïdien, sterno-hyoïdien, omo-hyoïdien et le S.C.O.M. qui
permettent également la mobilité de l’os hyoïde.
Nous testons également les fascias cervicaux superficiels, moyens
et profonds. Ces fascias englobent les muscles de la loge du cou,
avec l’os hyoïde, l’articulation temporo-mandibulaire et la base du
crâne. Cela va nous permettre de vérifier si il existe des tensions
sur ces fascias. Ce qui pourrait engendrer des dysfonctions sur les
structures sous jacentes.
Nous utilisons un test tissulaire pour tester la cage thoracique en
globalité, puis le diaphragme en tissulaire et en mécanique. Le
muscle diaphragme est le principal inspirateur, il a un rôle
important dans la physiologie de la voix. Nous descendons plus
bas pour tester le système digestif par une palpation médicale dans
un premier temps puis, des tests propre à chaque organe.
Le dernier test est celui de la dure mère, avec une main sous
l’occiput et une main sous le sacrum. On vérifie si les mouvements
du crâne et du sacrum sont synchrones par la traction de la dure
mère.
Grâce à ces tests, nous avons pu élaborer nos techniques adaptées
aux dysfonctions retrouvées.
Les techniques de traitement :
La liste suivante, correspond aux techniques qui ont été pratiquées
durant les dix semaines de traitement. Elles n’ont pas été
pratiquées à chaque séance mais elles ont montré un intérêt positif
pour le cadre de notre mémoire.
34  Traction du rachis cervical et étirement de la musculature
latérale
Patiente en décubitus dorsal confortablement installée, la tête
reposant sur la table, le praticien est à la tête du sujet. Nous allons
empaumer le rachis cervical avec nos mains, avec les éminences
hypothénar placées au niveau de l’occiput.
De ce fait, nous induisons une traction du rachis cervical vers le
haut de la patiente, en mouvement rythmique : traction alternante.
Pour étirer davantage la musculature d’un côté, on stabilise
l’épaule homolatérale avec la main externe, la main interne se
place en berceau sous l’occiput. On mobilise la tête de la patiente
du côté de l’épaule controlatérale.
Le
but
de
la
technique
est
de
détendre
les
contractures
musculaires situées au niveau du rachis cervical.
 Traitement de la musculature latérale du rachis cervical
Patiente en décubitus dorsal, praticien debout à coté. Nous posons
la main céphalique sur le front de la patiente, avec toute la surface
de l’autre main, nous contactons la musculature latérale du rachis
cervical.
Cette technique va permettre de travailler sur les contractures des
muscles scalènes, du S.C.O.M. et du trapèze, muscles inspirateurs
accessoires, qui sont fortement recrutés chez le sujet bègue. Leurs
inspirations sont profondes et de ce fait les muscles accessoires
sont plus sollicités que la normale. La main placée sur le front va
tourner la tête vers le coté opposé à nous, l’autre main établie une
mise en tension des muscles en effectuant une traction vers nous.
Pour traiter toutes les portions musculaires, nous débutons en
caudal puis nous remonte en crânial. Cette technique se fait de
35 manière rythmique en plaçant la tête en neutre après chaque
traction.
 Libération du diaphragme
Patiente en décubitus dorsal genoux fléchis, praticien debout à
droite ou à gauche de la patiente. On place nos mains avec toute
leur surface au niveau des côtes inferieures, pouces positionnés en
dessous des arcs costaux. On effectue une pression en dorsal puis
en crânial avec les pouces, ce qui nous permet de les placer en
dessous des arcs costaux.
Cette technique va nous permettre de libérer les coupoles
diaphragmatiques. En effet le sujet bègue suite à sa disfluence, est
amené à utiliser son diaphragme de manière plus fréquente et
anarchique.
Les inspirations sont courtes, saccadées et hachées,
le sujet a du mal à utiliser son diaphragme selon sa bonne
physiologie. En s’aidant de la respiration on va venir renforcer la
pression en crânial. Au cours de l’expiration on augmente l’appui,
au cours de l’inspiration on maintient la position atteinte.
36  Traitement de la motilité générale de la cavité abdominale
La patiente est en décubitus dorsal, le praticien sur le coté droit de
la patiente. La main gauche est placée a plat verticalement sur le
côlon ascendant, la paume sur le caecum ; la main droite se
positionne de la même façon sur le colon descendant, la paume sur
la jonction iliopelvienne.
Dans ce positionnement les mains sont entrainées dans un
mouvement de rotation horaire et antihoraire de grande amplitude.
Cette technique a pour but de redonner de la motilité à la sphère
abdominale. Lors de la première séance on a été attiré facilement
sur cette zone sans trouver de dysfonction dominante. Mais
l’abdomen était tendu dans la globalité.
 Technique myotensive sur les cervicales moyennes
La patiente est en décubitus dorsal tête reposant sur la table, le
praticien est en bout de table à la tête du sujet.
On se place légèrement à droite du patient, notre main droite
prend contact en prise pouce index, la quatrième cervicale. Notre
main gauche empaume la partie de la tête de la patiente au niveau
occipito-pariétale droite. On recherche la barrière motrice dans les
paramètres de flexion et de rotation, en ramenant le menton vers
37 l’épaule gauche, puis dans les paramètres d’inclinaison en tirant
notre prise pouce index en latéralité pour la translation droite.
Tout en maintenant la prise on demande une contraction
isométrique céphalique dans la main gauche vers l’extension
postéro-laterale droite et on demande de tourner les yeux du coté
droit. A l’arrêt de cette contraction, les muscles se relâchent. On
accentue dans les paramètres de inclinaison/rotation/flexion. On
reproduit cette manœuvre trois fois de suite, afin d’atteindre la
meilleure position d’équilibre de l’articulation.
Andrew Taylor Still31
disait : "les structures en harmonie
permettent une bonne innervation et une bonne circulation. Un
trouble des structures entraîne des dysfonctions."
Le diaphragme, muscle principal de la respiration, est innervé par
le nerf phrénique qui nait des racines cervicales C3, C4 et C5.
C’est pourquoi il a été intéressant de travailler sur les cervicales en
rapport afin de redonner une bonne innervation à ce muscle. Dans
notre cas, la quatrième cervicale était en dysfonction d’extension,
rotation droite.
31 Still Andrew Taylor, Philosophie de l’ostéopathie, Sully, 2003 38  Technique de frontal lift
La patiente est en décubitus dorsal, le praticien est à la tête du
sujet. Les deux mains sont symétriques, les index vont se placer
sur le suture métopique, les annulaires et les auriculaires sur les
piliers du frontal. Les pouces se croisent au niveau de la suture
bregma.
Nos mains étant placées, on va venir tracter les frontaux vers le
haut, effectuer un appui puis un écartement avec nos pouces sur
bregma, afin d’amener les frontaux en rotation externe jusqu'à
ouverture des sutures.
Cette technique est très utile pour désengager les frontaux. En
effet, les zones de langage se situent au niveau des temporaux et
au niveau des frontaux. A travers cette technique, on va pouvoir
redonner de l’espace à la zone frontale et étirer la faux du cerveau,
elle est en lien très proche avec les hémisphères cérébraux.
 Technique sur le quatrième ventricule
La patiente est en décubitus dorsal, confortablement installée, le
praticien est à la tête. Nos deux mains se placent en prise sous
occipitale
longitudinale.
Nos
auriculaires
se
touchent,
les
39 éminences thénars se placent en arrière de l’articulation l’occipitomastoïdienne.
Une fois les mains placées, on va emmener l’occiput en extension
crânienne, qu’on va maintenir. Cette technique est assez longue à
démarrer, il faut attendre un premier relâchement de la patiente.
Appelée également compression occipitale, cette technique est
indiquée chez les personnes ayant le crâne bloqué, avec peu de
mobilité. Chez notre patient c’était le cas, son crâne était assez
tendu et avec peu d’inertie. Le but de cette technique va être de
stimuler le parasympathique, améliorer les échanges de fluidique
du L.C.R. et de relâcher les membranes de tensions réciproque.
 Technique d’ouverture du foramen jugulaire
La patiente est en décubitus dorsal, le praticien à la tête du sujet.
Une main est en coupe sous l’occiput, l’autre en prise papillon : le
pouce et l’index contrôlent l’apophyse zygomatique ; le majeur se
place dans le conduit auditif externe ; l’annulaire sur la point de la
mastoïde et l’auriculaire sur la portion mastoïdienne.
Par la prise papillon on tracte le temporal vers le haut et en
adduction, puis on l’antériorise. L’occiput va suivre le mouvement
d’extension crânienne, il va se postérioriser.
Cette technique a pour but d’ouvrir le foramen jugulaire. Ce
foramen laisse passage aux nerfs IX, X et XI. Il a été intéressant de
travailler cette zone car le nerf vague participe à la phonation. Il
innerve les muscles constricteurs du larynx. Le nerf accessoire est
également important puisqu’il innerve le S.CO.M. et le trapèze.
40  Technique de compression latérale de la synchondrose
sphéno-basilaire
La patiente est en décubitus dorsal, praticien à la tête du sujet.
Une main se place en coupe sous l’occiput transversalement,
proche
du
foramen
magnum.
L’autre
main
se
place
transversalement sur le frontal ; cette main est en projection des
petites ailes du sphénoïde.
Le but de cette technique va être de décomprimer la SSB. Pour cela
on tracte et on emmène vers l’avant et le haut les grandes ailes du
sphénoïde, en maintenant les angles latéraux de l’occiput vers
l’arrière et le bas, avec les auriculaires.
Cette technique a été utilisée plusieurs fois. A la première écoute
nos mains étaient attirées vers cette compression latérale droite. Il
a fallut plusieurs séances pour obtenir un résultat.
 Technique sur les membranes de tension réciproque
La patiente est en décubitus dorsal, praticien en bout de table à la
tête du sujet. Les mains sont en coupe sous l’occiput.
Cette technique se déroule en plusieurs étapes afin de travailler
sur toutes les membranes.
41 Le premier temps : le praticien se concentre sur la faux du cervelet.
Les auriculaires se placent sur la protubérance occipitale externe,
en regard du confluent des sinus. Les autres doigts se placent le
long de la nuque, face à face, en direction du rachis.
Le deuxième temps : Il se consacre sur la tente du cervelet. Les
auriculaires restent sur la protubérance. Les doigts de décalent et
deviennent transversale sur la crête occipitale jusqu'à la portion
mastoïde.
Le troisième temps : Il concerne la faux du cerveau. Les deux
pouces se croisent et se placent de part et d’autre de la suture
bregmatique. Les autres doigts épousent le crâne. On démarre de
lambda pour aller jusqu'à bregma. Une fois arrivé à la suture
métopique, on peut continuer jusqu'à la glabelle.
Le quatrième temps : Ce temps concerne la crista galli. Une main
est en berceau au niveau de l’occiput, en regard de la tente du
cervelet. L’autre main est en direction transversale. Le troisième
métacarpien repose sur la glabelle, la paume de la main repose sur
le frontal. Sur ce temps, les bras sont tendus afin de majorer la
densité et la tension.
Le but de cette technique va permettre de relâcher les tensions
présentes sur ces membranes. Par notre test global du crâne, on a
ressenti de la tension au niveau de la dure mère et de la faux du
cerveau.
 Technique sur l’articulation temporo-mandibulaire gauche
Patiente en décubitus latéral droit, praticien face au sujet. C’est
une technique en intra buccale. Pour la main caudale, le pouce se
place sur l’arcade dentaire inferieure, les autres doigts se placent
en prise gâchette sur la mandibule. La main céphalique se place en
42 prise papillon sur le temporal, coude posé sur la table pour avoir
un poing d’appui.
On demande à la patiente de bien se relâcher, avec notre main
caudale, on amène la mandibule vers l’arrière et vers la table. Avec
notre main céphalique, on amène le temporal vers l’avant et le
dedans.
L’articulation
temporo-mandibulaire
est
une
bi-condylienne
mettant en lien la mandibule avec le temporal. Elle joue un rôle
direct dans la fluence verbale. Par un mouvement de roulement
puis de glissement du condyle, elle permet l’ouverture de la
bouche. Afin d’obtenir une liberté de la mandibule dans tous ses
mouvements, il semble pertinent d’agir dessus. Cette technique va
nous permettre de travailler en compression sur cette articulation.
Dans notre cas, la patiente présentait un condyle antérieur à
gauche.
 Technique de relâchement du plancher buccal
Patiente en décubitus dorsal, le praticien du coté à traiter. C’est
une technique en intra-buccale. La main interne est en intra
43 buccale au contact du muscle mylo-hyoïdien. La main caudale se
place en dessous de la mandibule, en regard de l’autre main.
Avec la main intra buccale on recherche une induration, et on
vient effectuer un appui prolongé et des petits mouvements
circulaires. On effectue cette technique jusqu’à sentir relâchement
sous nos doigts.
Cette technique de ponçage, va permettre un relâchement
musculaire au niveau de la cavité orale. Par ce biais, on va obtenir
un relâchement de la langue, qui va permettre une meilleure
physiologie de la phonation.
Par le même procédé de ponçage, nous avons travaillé sur les
muscles : masséter gauche, le ptérygoïdien médial gauche et le
temporal gauche.
 Technique sur l’os hyoïde
La patiente est en décubitus dorsal, praticien placé à droite ou à
gauche. La main céphalique contact avec une prise pouce index
l’os frontal ; la main caudale contacte l’os hyoïde.
Cette technique va nous permettre de travailler en sus-hyoidïen.
Seuls les ligaments et les muscles sont en contact avec lui. Ce qui
peut expliquer qu’une simple hypertonie d’un muscle hyoïdien
entrainerait un déséquilibre de cet os.
Par cette prise, on abaisse l’os hyoïde et on demande à la patiente
de déglutir. Des qu’un relâchement apparaît on tracte l’os hyoïde
vers le bas. On fait la même chose pour les latéralités. On amène
l’os hyoïde vers la droite, on demande à la patiente de déglutir et
dès que le relâchement apparaît, on tracte davantage sur la droite.
L’os hyoïde est au centre de la mandibule et de la cage thoracique
équilibrant les tensions entre elles. Une perturbation de la mobilité
de cet os, peut engendrer un déficit de la phonation.
44 45 III. Résultats
La prise en charge de notre patiente s’est déroulée de manière
hebdomadaire ; sur une durée de quatre mois. Le but de notre
démarche était de mettre en évidence l’efficacité d’un traitement
ostéopathique sur un enfant bègue ayant un suivi orthophonique.
A la suite de notre démarche thérapeutique, on a pu constater une
amélioration significative à partir de la première séance. La
démarche explicative a du être brève, précise et compréhensive afin
d’expliquer au mieux l’action qu’on allait lui apporter.
Lors de la première séance la patiente était très agitée, et très
tonique au niveau de l’orifice supérieur du thorax. Suite aux tests,
il était flagrant de constater des contractures permanentes des
muscles du cou et une incapacité de relâchement du corps de la
patiente. Le traitement est resté assez global, avec un travail sur la
loge du cou, le diaphragme et l’abdomen. Durant la séance, au fur
et mesure que les minutes passèrent le comportement de la
patiente s’assagissait à la surprise des parents qui assistaient à la
consultation. A la fin de la séance suite au traitement on a observé
une détente de la patiente, elle était plus calme qu’auparavant.
Lors de la deuxième séance, sa mère m’a fait part d’une
information concernant sa fille. En effet lors de l’interrogatoire elle
nous avait fait part de ses problèmes de constipation. Suite à la
séance de la semaine précédente, Elle nous explique que sa fille n’a
plus de difficulté à aller à la selle, le phénomène de retenue s’est
estompé. Nous commençons la séance. Durant cette consultation
notre
attention
s’est
portée
sur
l’articulation
temporo-
mandibulaire. On a travaillé sur les muscles en rapport par des
techniques de ponçages qui ont été douloureuses pour la patiente ;
mais efficace car en retestant les muscles étaient beaucoup plus
46 relâchés. Puis on a terminé par un travail spécifique sur l’os
hyoïde.
Pour la troisième séance, le travail sur le diaphragme nous a pris
beaucoup de temps. Celui-ci était en dysfonction d’inspiration,
avec aucune mobilité de l’abdomen. La fonction primordiale de
pompe n’était pas accomplie. Par des techniques tissulaires, on a
redonné de la mobilité à ce muscle. Il était important de traiter le
niveau cervical C4 afin de redonner une amplitude maximum au
diaphragme par son innervation. On a également retravaillé sur la
sphère abdominale avec notre technique de motilité globale.
Durant la quatrième séance, le travail a été porté sur le crâne de la
patiente. Etant de nature agitée, il était judicieux de travailler sur
son
système
parasympathique.
La
technique
de
quatrième
ventricule fut bien adaptée. La technique a été longue au
démarrage, la patiente était assez agitée sur la table. Après
quelques minutes passées, la patiente s’était endormie. On avait
alors un meilleur ressenti sur notre technique. Après celle-ci nous
avons
décidé
de
travailler
sur
les
membranes
de
tension
réciproque.
Durant la cinquième séance, par rapport aux tests on a décidé de
se focaliser sur la musculature du cou. Des hypertonies au niveau
du S.C.O.M., du trapèze et des scalènes persistaient. On a travaillé
sur ces muscles, au moyen de techniques d’étirements et des
techniques myotensives.
Suite au traitement et après
avoir
retesté, il semble que nos techniques ont été efficaces. On ressent
un réel relâchement des muscles du cou.
Au fur et à mesure que les séances s’enchainaient, un climat de
confiance s’est installé entre la patiente et nous, il y avait un réel
désir pour elle de se faire traiter. Sans forcement l’exprimer par des
termes précis, on pouvait constater que la patiente était contente
47 de notre présence. Dès notre arrivée chaque semaine, on observait
un comportement joyeux, une envie de partager et de dialoguer
avec nous.
Par le témoignage des parents (annexe 2), il nous a été informé des
bienfaits de la séance d’ostéopathie. Notre patiente était plus
détendue lors de la prise de la parole, ces nuits étaient moins
agitées et les attitudes compensatoires (les crispations du visage,
les inspirations brèves, les hochements de tête…)
étaient
atténuées.
Face à ces résultats il semblerait que l’ostéopathie ait sa place au
sein de la thérapie du bégaiement.
48 IV. discussion
Notre mémoire avait comme but premier de mettre en évidence
l’efficacité d’un traitement ostéopathique sur un enfant bègue
ayant un suivi orthophonique. Notre étude s’est portée sur une
jeune fille de cinq, atteinte de bégaiement depuis l’âge de deux ans.
Après dix semaines de travail, il a été observé une amélioration
significative en ce qui concerne la fluidité de la parole ainsi que sur
les tensions musculaires engendrées par ce trouble. Il aurait été
intéressant de travailler sur un plus grand nombre d’enfant afin de
mettre en évidence les effets thérapeutiques de l’ostéopathie par
une étude randomisée.
Il est important de prendre en compte le patient dans sa globalité,
en vue des manifestions multiples que ce trouble engendre. Notre
travail s’est penché sur l’aspect corporel du bégaiement. En effet en
répercussion de celui-ci, des zones de tensions apparaissent au
niveau de la face, du cou, de la cage thoracique. L’orthophoniste,
quant à elle se penche sur la disfluence verbale en elle même. Il
serait intéressant de proposer aux patients atteints de bégaiement
une approche pluridisciplinaire. En effet par l’intermédiaire de
notre
étude,
il
complémentaire
a
été
avait
mis
des
en
évidence
bénéfices
plus
qu’une
rapides
approche
et
plus
conséquents.
La prise en charge du bégaiement en ostéopathie n’est pas encore
répandue. Notre thérapie a pour but de travailler sur la globalité
du patient. Cette prise en charge est totalement différente ce celle
des orthophonistes. Durant nos consultations, la patiente est
plutôt passive, elle se laisse faire et c’est à nous de travailler sur
notre ressenti. On ajuste les structures en dysfonction afin de
gagner en mobilité. Le point positif de notre approche est que la
patiente ne se sent pas en échec thérapeutique. Nous travaillons
49 sur le corps, et non sur l’élocution comme la plupart des thérapies.
La patiente se sent à l’aise, elle ne se sent pas jugée. Nous pensons
qu’il serait intéressant d’établir un questionnaire auprès des
ostéopathes, visant à réaliser un état des lieux : Ont ils des
patients
bègues ?
Viennent-ils
consulter
pour
ce
motif
de
consultation ? Si oui, ont ils été orienté par un confrère, ou est-ce
par leur propre initiative ?
Sont ils au courant que l’ostéopathie aurait des résultats
satisfaisants sur les sujets bègues ?
50 V. Conclusion
Notre étude portait sur le traitement ostéopathique du jeune enfant
bègue suivi par une orthophoniste. Par cette approche globale du
corps, il en a découlé des résultats satisfaisants. Suite à notre
thérapie on a remarqué de réel changement sur notre patiente ; à
la fois corporel mais aussi comportemental.
Au terme de cette expérimentation, il semble pertinent d’associer
une approche plutôt verbale qui vise à travailler sur l’organe
phonatoire ; avec une approche non verbale, manuelle, visant à
traiter les dysfonctionnements compensatoires du corps.
51 VI. Annexes
-
Annexe 1 : Circulaire pour une demande de participation
volontaire à un travail de recherche.
-
Annexe 2 : Courrier des parents de la patiente.
52 Proposition de protocole
expérimental
ostéopathique sur un
jeune enfant bègue.
Préparé pour: Isabelle Lecron Miossec!
Préparé par: Sophie Rossini
30 novembre 2012
53 Etat des lieux
Il existe actuellement une prise en charge orthophonique spécialisée pour améliorer la fluence verbale
des personnes bègues. Au moyen de techniques motrices de fluence.
Il est vrai que les personnes bègues utilisent des stratégies d'évitement afin de masquer leurs troubles,
ce qui engendre des tensions musculo-faciales, cervicales ainsi que sur les muscles respiratoires.
Mettre en place des conditions favorables
Le langage est un moyen de communication et de compréhension. Une approche pluridisciplinaire
pour traiter ce trouble du rythme permettrait d’optimiser son rétablissement. Une prise en charge au
plus jeune âge de l’apparition de ce trouble éviterait un maximum de chronicisation.
Je suis étudiante en dernière année d'ostéopathie, j’ai choisi de travailler sur ce sujet pour mon
mémoire de fin d'étude, car c’est un sujet peu évoqué en France. J’ai eu l’occasion d’assister à une
journée mondiale du bégaiement, et m’apercevoir en réalité que ce trouble peu engendrer des
difficultés dans les moindres faits et gestes du quotidien. Beaucoup de personnes se sont exprimés
durant cette réunion, ce qui m’a permis de comprendre leur mal être face à la société.
C’est pour cela qu’il m’est venu à l’esprit qu’une approche ostéopathique associé au travail de
l’orthophoniste pourrait être idéal. En effet l'ostéopathe travaille surtout sur la globalité du patient, ce
qui m’amènerait à travailler sur les tensions musculo-squelettiques de la sphère oro-faciale et surtout
au niveau de la loge viscérale du cou et de la cage thoracique.
Je souhaiterai constituer un duo de travail avec une orthophoniste, sur un enfant bègue âgé de trois à
dix ans, ayant un suivi orthophonique. En revanche l’enfant ne devra pas posséder d’infirmité motrice
cérébrale, pas de déficit auditif et pas de dysmorphie de la cavité buccale. Il serait idéal d'établir cinq
séances d'ostéopathie espacées d’une semaine. Le temps de la consultation sera de 30 à 45
minutes.
Objectifs du protocole
Le protocole ostéopathique aura pour but d'atténuer les tensions de la face et du haut du corps afin
que l’enfant soit plus décontracté lors de la prise de la parole, qu’il y est une diminution d’effort sans
obstacle de force.
Au terme de chaque séance on réévaluera le rythme de la parole de l’enfant.
Protocole de traitement
Interrogatoire
Il se fera avec les parents, durant cet interrogatoire il faudra récupérer un maximum d’information sur
la mise en place du bégaiement chez l’enfant, savoir si il existe des troubles associés comme des
troubles du sommeil, troubles du comportement... Les antécédents médicaux, chirurgicaux, familiaux
et traumatiques.
54 * Observation
Il faudra faire une observation du patient debout face, dos, et profil. Evaluer les asymétries du corps et
de la face et les courbures rachidiennes.
a)
Tests et traitement
Les techniques effectuées vont découler des résultats trouvés aux tests. Les zones qu’il faudra
investiguer sont les suivantes:
- la base crâne avec les muscles sous occipitaux
- les cervicales
- les thoraciques
- les cotes
- les clavicules
- l’articulation temporo-mandibulaire (ainsi que les muscles en rapport masséters, temporaux et
ptérygoïdiens)
- loge antérieure du cou avec l’os hyoïde (et muscles en rapport), cartilage cricoïde, cartilage thyroïde
ainsi que le muscle Sterno Cléido Occipito Mastoidien (SCOM)
- loge postérieure du cou avec l'élévateur de la scapula, le trapèze et les muscles profonds
- les muscles inspirateurs: le diaphragme (principal), le sous clavier, le grand pectoral, les scalènes
Les techniques utilisées seront adaptées à l’enfant, le but thérapeutique étant de diminuer les tensions
et de redonner de la mobilité aux structures. Aucune crainte à avoir de la part des parents, le
traitement fonctionne dans la règle de la non douleur. La présence d’un ou des parent(s) est
conseillée.
55 Bonjour Sophie,
Nous tenons à vous remercier pour les séances liées à votre qualification
professionnelle qui ont permis à notre fille dʼavoir un bien être, de se sentir
mieux, dʼêtre plus détendue, dʼêtre plus épanouie, dʼavoir plus confiance
en elle, dʼêtre plus expressive et de pouvoir mieux sʼexprimer.
Jʼai demandé à L. ce quʼelle avait ressentie par rapport à ces séances et
elle m ʻa répondue avec ses mots à elle :
« Maman ca me faisait du bien, jʼaimais bien et ca me faisait du bien pour
respirer et du bien à mon ventre », « Sophie est très gentille et douce, je
lʼaime beaucoup, cʼest dommage que c est fini ».
Effectivement, nous avons vu une amélioration, L. se sentait mieux, elle
était plus calme, beaucoup moins nerveuse, nous la trouvions « mieux
dans sa peau », comme libérée.
Nous avons vu des améliorations sur certains points:
- Au niveau de la parole, son visage était beaucoup moins crispé quand
elle voulait sortir les mots, certaines phrases avaient une fluidité.
- Au niveau de la respiration, elle était beaucoup moins oppressée, elle
respirait mieux en parlant, comme si ses poumons et son diaphragme
sʼétaient en quelque sorte dégagés.
- Au niveau de la constipation, L. à une tendance à se retenir et avoir peur
d aller à la selle, les séances lʼont énormément aidée à ne plus se retenir
et à aller à la selle normalement.
- Au niveau de son sommeil, L. avait un sommeil plus profond et moins
agité.
Nous avons trouvé que ces séances lui ont été très bénéfiques et nous
allons continuer les séances en parallèle des séances dʼorthophonie, les
deux sont complémentaires pour nous.
Nous vous remercions pour tout, de votre gentillesse, de votre patience,
de votre dévouement et de votre conscience professionnelle par rapport à
ma fille et par rapport à nous.
Nous garderons un très beau souvenir de cette merveilleuse rencontre.
Encore merci.
56 VII. Bibliographie
Ouvrages
Ayache Denis, Bonfils Pierre, ORL, med-line, 2010
Brin Frédérique, Courrier Catherine, Lederlé Emmanuelle,
dictionnaire d’orthophonie, ortho édition, 2004
Dinville Claire, le bégaiement symptomatologie traitement, Masson,
1980
Guitar Barry, Stuttering : an integrated approach to its nature and
treatment, 2001
Kamina, Anatomie clinique, Tome 2, tête cou tronc, Maloine
Le Huche François, Anatomie et physiologie des organes de la voix
et de la parole, tome 1 collection phoniatrie, 2010
Le Huche François, Le bégaiement, option guérison, Albin Michel,
1999
Liem Torsten, Dobler Tobias-K, Guide d’ostéopathie, Techniques
pariétales, Maloine, 2004
Marteau Martine, Cahier de la puéricultrice, intervenir précocement
pour prévenir le bégaiement, juin/juillet 2008, n° 218
Maufrais-Pfauwadel Marie Claude, La revue du praticien médecine
générale, tome 25, juin 2011, n°863
Monfrais-Pfauwadel Marie Claude, un manuel du bégaiement, solal,
2000
Piérart Bernadette, les bégaiements de l’adulte, mardaga, 2011
Still Andrew Taylor, Philosophie de l’ostéopathie, Sully, 2003
Tricot Pierre, Approche tissulaire de l’ostéopathie, Sully, 2005
Van Hout Anne, Les bégaiements, histoire, psychologie, évaluation,
variétés, traitements, Masson, 2002
Vincent Elisabeth, le bégaiement la parole desorchestrée, les
essentiels milan, 2004
57 Sites Internet :
http://www.begaiement.org/
http://edition.cnn.com/2010/HEALTH/02/10/stuttering.genes.ce
ll/index.html
http://infosbegaiement.blogspot.fr/
http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/le-premier-medicamentcontre-le-begaiement-futur-blockbuster_164029.html
http://www.mnsu.edu/comdis/kuster/Infostuttering/Harrison/re
definiriebegaimernt.pdf http://www.regroupementbeguesmontreal.org/PDF/Causes_Begai
ement.pdf
http://www.unige.ch/fapse/logopedie/formationcontinue/formcon
t/Simon5.pdf
Mémoires empruntés :
Mémoire de Tanguy Houyvet, « le bégaiement et l’ostéopathie »
Mémoire de Pascale Fauvet, « le bégaiement et l’ostéopathie », 2006
Mémoire de Anne Lanoux, « Le langage oral de l’enfant et
l’ostéopathie », 2008
Mémoire de Pauline Leclerc et Marie Faure, « regard sur le
bégaiement », 2011
58 Résumé :
Le bégaiement est un trouble de la parole, retentissant sur la
fluence verbale. Trouble connu et fréquent mais dont on parle peu.
Face à ces difficultés de prononciation (blocages, répétitions,
pauses)
le
bègue
va
compenser.
Il
utilise
des
structures
anatomiques de façon anormale, ce qui va engendrer des
contractures au niveau de la musculature de la face, du cou et de
la cage thoracique.
Dans cette optique, nous avons réalisé une étude clinique sur un
sujet
bègue,
afin
d’évaluer
l’efficacité
d’un
traitement
ostéopathique, associé à un suivi orthophonique.
Le langage tient une place importante dans notre vie sans même
que l’on en prenne conscience. Ce mémoire met en avant les atouts
thérapeutiques de l’ostéopathie sur le bégaiement mais également
la complémentarité de deux professions.
Abstract :
Stuttering is a speech disorder with consequences on verbal
fluency. Known and common disorder that is rarely brought up in
society.
Facing those difficulties (stuttering block, repetitions of words,
speech pause) the stutterer will compensate with something else.
One will use anormal anatomical structures which can result in
facial muscle, neck and chest spasms.
In this context, we have realised a clinical study on a stutterer to
59 assess the effectiveness of osteopathic treatment, combined with
speech therapy monitoring.
Language plays an important role in our lives without even taking
it in consciousness. This thesis brings out the therapeutic
advantages of osteopathy on stuttering but also complementarity
between two medical professions.
60