Pratiques Policières Inspirantes - International Centre for the
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Pratiques Policières Inspirantes - International Centre for the
Centre international pour la prévention de la criminalité Aider les villes et les pays à réduire la délinquance, la violence et l’insécurité PRATIQUES POLICIÈRES INSPIRANTES Partenariats en prévention de la criminalité Préparé par David C. Hicks Frantz Denat Bernard Arsenault Edité par : Lily-Ann Gauthier et Claude Vézina LES AUTEURS Bernard ARSENAULT, directeur du Partenariat policier au CIPC pour une période initiale de deux ans, il détient le grade d’Inspecteurchef à la Sûreté du Québec. Il travaille depuis 29 ans sur l’ensemble des facettes du travail policier, mais plus particulièrement sur la lutte à la criminalité. Il siège sur les comités de prévention de l’Association Canadienne des Chefs de Police (ACCP) et de l’International Association of Chiefs of Police (IACP). Frantz DENAT, est chargé de mission au CIPC. Capitaine de la Police Nationale française, il a servi dans plusieurs directions actives, puis a rejoint la direction de la Formation de la Police Nationale. Son expertise en politique de la ville et en politiques de sécurité urbaine l’ont amené à occuper divers postes de responsabilité en administration centrale et territoriale. David C. HICKS est consultant auprès du CIPC. Il est un criminologue specialisé en prévention ayant fait des recherches sur la politique nationale en matière des drogues pour le compte de Santé Canada. Il est candidat au doctorat à l’université de Cardiff au Pays de Galles, Royaume-Uni. CONSEIL D’ADMINISTRATION DU CIPC Associations de villes Organismes de prévention Association mondiale des grandes métropoles (Metropolis) British Columbia Coalition for Safer Communities Fédération canadienne des municipalités Crime Concern (Royaume-Uni) Forum africain pour la sécurité urbaine Institute for Security Studies (Afrique du Sud) Forum de l’Océan Indien pour la sécurité urbaine National Crime Prevention Council (Etats-Unis) Forum européen pour la sécurité urbaine Organisations internationales, gouvernementales et privées Asia Crime Prevention Foundation Centre des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat) Centre pour la prévention internationale du crime (Office des Nations Unies à Vienne) Institut interrégional de recherche des Nations Unies sur la criminalité et la justice(UNICRI) Forum français pour la sécurité urbaine Institut latinoaméricain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants (ILANUD) The United States Conference of Mayors Naif Arab Academy for Security Sciences Programme d’intervention des entreprises pour la prévention du crime (Canada) COMITÉ GOUVERNEMENTAL CONSULTATIF ET D’ORIENTATION DU CIPC Afrique du Sud Canada Côte d’Ivoire États-Unis d’Amérique France Grande-Bretagne Pays-Bas Portugal Province de Québec (Canada) ISBN 2-921916-11-8 Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Québec Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Canada Copyright CIPC 2000 La reproduction de cette publication en tout ou en partie est permise sans autre forme d’autorisation à condition que ce soit à des fins non lucratives et qu’il soit fait mention du CIPC. Centre international pour la prévention de la criminalité 507, Place d’Armes, Bureau 2100, Montréal, (Québec), Canada, H2Y 2W8 Téléphone: [1] (514) 288 6731 • FAX: [1] (514) 288 8763 • courriel: [email protected] Internet: www.crime-prevention-intl.org REMERCIEMENTS La production et la rédaction de ce document et le Programme d’échange d’expertise du CIPC sur le rôle de la police en prévention de la criminalité ont été rendus possibles grâce à l’appui financier du ministère du Solliciteur général du Canada. Le ministère de la Sécurité publique du Québec (Canada) a contribué au financement du séminaire tenu à Montréal et le Home Office (Angleterre et pays de Galles) à celui de Coventry. La conception et la rédaction de ce document ont été rendues possibles grâce aux efforts de : Georges Boilard, Directeur adjoint à la Sûreté du Québec, PierreYves Borduas, Inspecteur à la Gendarmerie royale du Canada et Paolo del Mistro, Lieutenant au Service de police de la Communauté urbaine de Montréal; anciens membres de l’équipe Partenariat policier du CIPC, qui ont réintégré leurs fonctions antérieures à l’été 1999; Les membres de l’équipe du CIPC qui nous ont aidé à améliorer ce rapport: Daniel Sansfaçon, Margaret Shaw, Leanne Salel, Kathie Oginsky, Jocelyne Latour et Irvin Waller. Nous tenons à remercier tout particulièrement nos organismes partenaires des différents pays, le Groupe de liaison international de la Gendarmerie royale du Canada, le Police Executive Research Forum des États-Unis, de même que les corps de police du monde entier qui nous ont donné accès aux études de cas nécessaires à la réalisation de ce document. 1 AVANT-PROPOS “En matière de prévention, les services de police sont des géants endormis. Ils disposent de puissants moyens qu’il leur faut redéployer de manière à prévenir les crimes plutôt que d’y réagir après le fait.” Jim Jordan Directeur de la Planification stratégique Service de police de Boston Une forte criminalité continue partout de menacer la qualité de vie des populations, suscitant parmi les citoyens un sentiment d’insécurité doublé d’une vive désillusion face aux approches traditionnellement réactives des systèmes de police et de justice pénale. Dans bon nombre de pays, il est de plus en plus largement admis que les sanctions traditionnelles, lorsqu’elles sont appliquées indépendamment de toute autre approche stratégique, sont impuissantes à enrayer la criminalité et à dissuader les auteurs de méfaits. À mesure que s’intensifient les pressions sociales et politiques en faveur de la sécurisation des collectivités, nombreux sont toutefois les services de police qui s’efforcent de recentrer leur philosophie d’intervention suivant la mission fondamentale de “ prévention de la criminalité et du désordre ” définie dès 1829 par Sir Robert Peel. Aussi assiste-t-on dans le monde entier au développement d’instruments et de connaissances visant à répondre avec efficacité et rentabilité aux défis soulevés par les problèmes actuels de criminalité et d’insécurité. Des efforts qui produisent des résultats, comme en témoignent les succès de plus en plus nombreux obtenus à l’aide d’approches de maintien de l’ordre s’appuyant sur les ressources du milieu et le partenariat pour prévenir la criminalité et rétablir le sentiment de sécurité des populations. Ce compendium veut témoigner des efforts du CIPC pour rassembler ces pratiques et en diffuser les leçons. Pour venir en aide aux directeurs de police soucieux d’appliquer les approches les plus efficaces, il décrit 40 initiatives mises en oeuvre par des services de police de différents pays en vue d’intégrer la prévention à leur activités traditionnelles de maintien de l’ordre. Il montre aussi que l’intégration appropriée de ces deux aspects du travail policier peut produire une réduction durable de la délinquance, de la violence et de l’insécurité (voir à l’annexe B une description de la méthodologie utilisée). Bien que ce document puisse omettre les succès obtenus par d’autres services de police ayant appliqué différentes approches préventives, nous souhaitons qu’il incitera l’ensemble des services de police à partager leurs expériences et à tirer pleinement parti des meilleures pratiques que nous y décrivons. Irvin Waller Directeur général Centre international pour la prévention de la criminalité La constance de ces progrès et de cet apprentissage repose sur le partage des expériences et des connaissances acquises, et sur une juste évaluation du chemin à parcourir pour atteindre les objectifs visés. Or, il n’existe pour l’instant aucun mécanisme systématique d’analyse comparative des initatives adoptées, la transmission des meilleures pratiques et expertises aux groupes les plus actifs ou les plus intéressés se heurtant par surcroît à de grandes difficultés. Le Centre international pour la prévention de la criminalité (CIPC) a amorcé un programme international d’échange sur le rôle de la police en prévention de la criminalité (voir à l’annexe A une description de programme) qui offre une opportunité unique de regrouper un ensemble d’expériences issues de diverses régions du monde, de partager les meilleures pratiques avec ceux qui sont activement impliqués dans ce qui fonctionne bien et d’établir un réseau et une méthode d’échange efficace entre les services de police de diverses régions du monde. 3 TABLE DES MATIÈRES REMERCIEMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 AVANT-PROPOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 INTRODUCTION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .9 ACTIONS AUPRÈS DES JEUNES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .11 STRATÉGIE D’ÉQUIPE POUR RÉDUIRE LA DÉLINQUANCE EN MILIEU SCOLAIRE État de Schleswig-Holstein, ALLEMAGNE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12 VOL À L’ÉTALAGE ET RESPONSABILITÉ Milton Keynes, ANGLETERRE et pays de GALLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13 MÉDIATION ET JUSTICE RÉPARATRICE Tasmanie, AUSTRALIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .14 DES OUTILS POUR DÉSAMORCER LES CONFLITS ET PRÉVENIR LES CRIMES Québec, CANADA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .15 LE PROJET TRAÎNEAU Copenhague, DANEMARK . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16 CENTRES RÉCRÉATIFS: CARREFOUR RENCONTRES FRANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .17 DES RÉFÉRENTS JEUNES FRANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18 VANDALISME ET RESPONSABILITÉ PAYS-BAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .19 POLICE ET GROUPE DE LIAISON PRÉVENTION JEUNESSE Canton de Genève, SUISSE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .21 FOCALISER SUR LES JEUNES Boston, Massachusetts, É.-U. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .22 CAMBRIOLAGE, VOL DE VOITURES ET AUTRES CRIMES CONTRE LA PROPRIÉTÉ . . . . . . . . . . . . . .23 CRIMES RELATIFS AUX VÉHICULES MOTEUR Avon et Somerset, ANGLETERRE et pays de GALLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .24 REVICTIMISATION ET PRÉVENTION DU CAMBRIOLAGE RÉSIDENTIEL Merthyr Tydfil, ANGLETERRE et pays de GALLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .25 STATIONS PLUS SÛRES Bristol, ANGLETERRE et pays de GALLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .26 STRATÉGIE MULTI-AGENCES DE RÉDUCTION DU CAMBRIOLAGE Plymouth, ANGLETERRE et pays de GALLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27 UNITÉS D’HABITATION PLUS SÛRES Leicestershire, ANGLETTERRE et pays de GALLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .28 VIGNETTES D’HABITATION SÉCURISÉE (POLICE LABEL SECURED HOUSING®) PAYS-BAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29 GROUPE DE TRAVAIL SUR LE CAMBRIOLAGE COMMERCIAL PAYS-BAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .30 PRÉVENTION DU CAMBRIOLAGE SELON LES BESOINS LOCAUX RÉPUBLIQUE TCHÈQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .31 EFFORT INTÉGRÉ POUR RÉDUIRE LE VOL DE VÉHICULES Comté et Ville de Baltimore, Maryland, É.-U. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .32 FRAUDE À L’ENCONTRE DES PERSONNES ÂGÉES Comté de Nassau, New York, É.-U. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .33 5 VIOLENCE CONJUGALE, VIOLENCE RACIALE, VIOLENCES CONTRE LES PERSONNES . . . . . . . . . . .35 CONTRER LA VIOLENCE PAR LA SENSIBILISATION DU PUBLIC Berlin, ALLEMAGNE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .36 INCIDENTS RÉPÉTÉS DE DISCRIMINATION RACIALE Londres, ANGLETERRE et pays de GALLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .37 VIOLENCE CONJUGALE RÉPÉTÉE West Yorkshire, ANGLETERRE et pays de GALLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .38 STRUCTURES ET INSTRUMENTS D’ACTION EN MATIÈRE DE LA VIOLENCE CONJUGALE AUTRICHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .39 POSTES DE POLICE ENTIÈREMENT FÉMININS ET VIOLENCE CONTRE LES FEMMES Sao Paulo, BRÉSIL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .40 PROSTITUTION ET INTERVENTION POLICIÈRE Salt Lake City, Utah, É.-U. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .41 STRATÉGIE MULTIDISCIPLINAIRE FACE À LA VIOLENCE CONJUGALE Newport News, Virginie, É.-U. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .42 STRATÉGIES INTÉGRÉES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .43 CANEVAS D’HABILITATION DES POPULATIONS LOCALES: La Loi sur la criminalité et le désordre (The Crime and Disorder Act) ANGLETTERRE et pays de GALLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .44 PARTENARIATS POUR CONTRER LA CRIMINALITÉ Lancashire, ANGLETERRE et pays de GALLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .45 RÉDUCTION DE LA PEUR ET CIVISME Northumbria, ANGLETTERRE et pays de GALLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .46 VIOLENCE CONJUGALE ET DISCRIMINATION RACIALE Circonscription de Hackney, ANGLETERRE et pays de GALLES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .47 MINORITÉS EHTNIQUES ET GANGS DE RUE Bruxelles, BELGIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .48 MÉDIATION ET JUSTICE RÉPARATRICE CANADA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .49 POINTS CHAUDS: ANALYSES ET RÉSOLUTION Edmonton, Alberta, CANADA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .50 POLICE DE QUARTIER Communauté urbaine de Montréal, Québec, CANADA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .51 VIRAGE COMMUNAUTAIRE ET STRUCTURE ORGANISATIONELLE Hull, Québec, CANADA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .52 SERVICES DE MÉDIATION FRANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .53 VIOLENCES URBAINES ET UNITÉS DE PRÉVENTION FRANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54 ÉCOLES EN SÉCURITÉ PORTUGAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .55 DÉCENTRALISATION DE LA POLICE ET DES SERVICES GOUVERNEMENTAUX Fort Worth, Texas, É.-U. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56 ANNEXE A Description du Programme international d’échange d’expertise du CIPC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .57 ANNEXE B Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .59 7 INTRODUCTION “La police a pour mission fondamentale de prévenir les crimes et les désordres. La preuve de son efficacité réside donc dans l’absence de crimes et de désordres.” Sir Robert Peel Police métropolitaine de Londres, 1829 «La police n’arrive pas à prévenir la criminalité. Voilà l’un des secrets les mieux gardés de nos sociétés modernes.» David H. Bayley Police for the Future, 1994 Depuis 5 à 10 ans, on observe dans de nombreux pays une diminution graduelle du taux de criminalité et dans certaines villes, une baisse marquée des crimes rapportés. Mais pour bon nombre d’infractions, ce taux n’en reste pas moins 2 à 3 fois plus élevé que dans les années 1960, selon une tendance qui touche tous les pays industrialisés sauf le Japon. Même en tenant compte de la croissance démographique intervenue du début des années 1960 à la fin des années 1990, le nombre de crimes enregistrés a bondi durant cette période de 200 à plus de 400 % dans les cas les plus extrêmes. Or, plusieurs facteurs susceptibles d’accroître le risque de s’adonner au crime ou d’en être victime recueillent aujourd’hui un large consensus international. Une variété d’interventions stratégiques ciblant ces facteurs ont du reste entraîné une réduction de la délinquance ainsi que de la victimisation, se révélant à maints égards plus rentables que l’approche réactive traditionnelle de la justice pénale (voir notamment Sherman et. al., 1997; Goldblatt et Lewis, 1998; Centre international pour la prévention de la criminalité, 1997; Greenwood et. al., 1996; Karoly et. al., 1998), et les services de police ont souvent joué un rôle décisif dans la mise en œuvre de ces interventions. Aussi, le rôle de la police n’a-t-il cessé d’évoluer selon les préoccupations et demandes liées à la sécurité publique, les succès remportés reposant en grande partie sur les partenariats qu’elle a conclus avec des organismes communautaires et des groupes de citoyens en vue de combattre les facteurs de risque contribuant à la déliquance et à la victimisation. approfondies des actions entreprises; concertation des efforts visant à transmettre les leçons dégagées à l’échelon local. Ce compendium veut témoigner de l’importance de ces tâches pour faire en sorte qu’aux quatre coins du globe, tous les partenaires engagés dans la prévention de la criminalité puissent tirer parti de leur expertise réciproque. Il rassemble ainsi des informations concrètes, réunies en collaboration avec des services de police ayant compris que leur action pouvait profiter à d’autres, au sein comme en dehors des forces de l’ordre, et qui s’efforcent par conséquent d’en documenter et d’en faire connaître les résultats1. Bien que cet ouvrage privilégie les approches ciblant la jeunesse, les crimes contre la propriété, la violence interpersonnelle et les stratégies intégrées, il se propose de susciter des échanges et des projets dans plusieurs autres domaines. De nombreux directeurs de police se retrouveront en 2001 lors d’un troisième séminaire prévu à Washington, où ils chercheront à définir les stratégies de prévention les plus prometteuses. Ils viseront entre-temps à perfectionner leur action en s’enquérant des outils les plus utiles aux services de police travaillant en partenariat avec leurs collectivités respectives. Le CIPC lançait en 1998 le Programme d’échange d’expertise sur le rôle de la police en prévention de la criminalité, initiative suivie en novembre de la même année d’un premier séminaire réunissant à Montréal des directeurs de police de 15 pays d’Europe et d’Amérique du Nord. Ils y ont partagé leurs expériences, noué des liens, délimité un terrain d’entente et examiné les approches qui assureraient à leurs services de prévenir activement la criminalité. Les travaux de cette rencontre ont été résumés dans une série de documents sur les meilleures pratiques policières en matière de partenariat, classés par thèmes et débattus à l’occasion d’un deuxième séminaire tenu en décembre 1999 à Coventry, en Angleterre. Il en est ressorti que de rigoureuses pratiques de prévention sont indispensables à l’application de solutions efficaces et intégrées aux problèmes de délinquance, de violence et d’insécurité qui menacent la qualité de vie des collectivités. Pour favoriser l’évolution permanente des services de police et l’efficacité des partenariats axés sur la prévention, il faut en outre remplir les conditions suivantes : diagnostic poussé des préoccupations, besoins et moyens situationnels; évaluation et documentation 1 Mise en garde: Le processus de sélection retenu ne constitue ni une démarche scientifique ni une étude exhaustive des activités de prévention des polices du monde. Veuillez vous reporter à l’ANNEXE B – Méthodologie, pour un aperçu des méthodes ayant conduit à la réalisation de ce compendium. 9 ACTIONS AUPRÈS DES JEUNES La jeunesse compte dans tous les pays du monde pour une importante partie de la population. Elle est aussi impliquée dans un grand nombre d’activités illégales. Une faible proportion des jeunes contrevenants, soit environ 7 % d’entre eux, commettent très tôt leurs premières infractions. Leur situation s’aggrave à l’adolescence et se perpétue durant leur vie adulte. Ce phénomène touche surtout les garçons, auteurs de la majorité des délits attribués à leur tranche d’âge, et de la plupart des infractions graves, violentes et répétées. Mais l’adolescence est aussi caractérisée par une forte victimisation. Beaucoup de jeunes contrevenants s’en prennent ainsi à des adolescents ayant à peu près leur âge, et nombreux sont les criminels récidivistes ou endurcis ayant été victimisés dans leur enfance et leur adolescence, au sein comme à l’extérieur de leur foyer. Les services de police en tireront cette importante conclusion : plus tôt ils interviennent, plus efficace sera leur action. Tout soutien apporté aux jeunes et à leurs familles réduit en effet le risque de criminalité. Et tout projet axé sur l’adolescence, période où ce risque s’accroît en raison de multiples facteurs - problèmes scolaires, décrochage, exclusion, dépression, mauvaises influences, drogues et alcool - contribue à une réduction marquée de la criminalité et de la victimisation des jeunes. Les projets décrits dans cette section n’illustrent que partiellement la grande variété des approches de prévention adoptées par les services de police du monde entier, et la créativité qu’ils déploient pour soutenir les jeunes contrevenants, les responsabiliser et leur faire prendre conscience de leur potentiel. Ces projets illustrent aussi le rôle décisif que peut jouer la police en concluant dans chaque collectivité des partenariats avec les établissements scolaires, les citoyens, les familles et les jeunes euxmêmes. En faisant participer ceux-ci à la conception et à l’application de tels projets, la police favorise la responsabilisation de toutes les parties en cause, agissant à la fois pour et avec les jeunes. État de Schleswig-Holstein, ALLEMAGNE Police de l’état de Schleswig-Holstein: Chef de Police, Edgar Dembeck STRATÉGIE D’ÉQUIPE POUR RÉDUIRE LA DÉLINQUANCE EN MILIEU SCOLAIRE Défi La pré-adolescence et l’adolescence représentent dans un ensemble l’époque idéale des interventions destinées à une prévention efficace de la délinquance et la criminalité. Cependant, professeurs, psychologues, intervenants sociaux, police et d’autres partenaires ne réussissent pas souvent à coordonner leurs efforts communs pour mettre sur pied des programmes adéquats et efficaces de prévention. Description En 1996, l’état de Schleswig-Holstein s’est donné comme mandat la réalisation du Programme PIT - Prévention de la Criminalité : Un projet scolaire (expérimenté dans les écoles)menant à la prévention de la délinquance grâce à un travail d’équipe. Développé par le conseil local pour la prévention de la criminalité, le projet a réuni l’action intégrée et la participation de tous les acteurs clés, dont l’activité concertée visait à prévenir la criminalité parmi les étudiants des écoles publiques des cycles 6 à 8. Le programme se proposait: d’aider les enfants et adolescents à devenir conscients des dangers et conséquences du comportement criminel; de réduire la délinquance parmi les enfants et adolescents; d’encourager chez les jeunes une conduite sociale et une attitude positive, en leur enseignant des stratégies destinées à solutionner de manière constructive des problèmes de comportement; d’améliorer l’atmosphère dans les salles de classe. Quatre phases ont constitué les axes prioritaires de ce programme : • Phase I: au début, les professeurs ont choisi une des trois manifestations de la délinquance (actes criminels, violence, vol ou consommation des drogues) et ils ont introduit ce thème dans le plan de cours (minimum quatre heures de cours); • Phase II: fournir des informations supplémentaires à travers des témoignages personnels sur ce sujet (minimum quatre heures de cours); • Phase III: visait à développer l’acquisition des valeurs positives et à améliorer l’interaction sociale des étudiants (minimum cinq heures de cours); • Phase IV: dédiée à inculquer aux étudiants un comportement positif à long terme. Afin d’atteindre cet objectif un plan, avec des règles de conduite sociale généralement acceptées, a été conçu. L’accent a été mis sur le respect des ces règles établies dans la vie de la communauté et sur l’importance de contrôler la conduite personnelle en fonction de ces règles (pour cette phase il n’y a pas de limite de temps). Résultats 12 Une analyse effectuée dans 18 écoles impliquant 500 élèves, 24 professeurs et 24 cadres de police a révélé que: • 62% des professeurs ont constaté une amélioration de la conduite pro-sociale des étudiants; • 73% des professeurs ont constaté une diminution de la tendance à l’agressivité dans leurs classes. Principaux partenaires et autres sources de financement • Le concept est offert aux écoles par le Ministère de l’Éducation, Science, Recherche et Culture de l’état de Schleswig-Holstein. La mise sur pied du projet dans les écoles est assurée par l’Institut de la pratique et théorie scolaire de Schleswig-Holstein (IPTS). L’apport des services policiers à été dirigé par le Landeskriminalamt Schleswig-Holstein. • Le financement pour la formation et l’entraînement a été fourni par le Ministère de l’Éducation, science, recherche et culture de l’état de Schleswig-Holstein pour les professeurs et par le Ministère de l’Intérieur pour les membres de la police. Éléments de réussite d’un transfert Depuis 1996, 151 écoles ont participé à ce projet, tandis que 185 professeurs et 136 membres de la police ont reçu une formation adéquate leur permettant de participer à ce projet. De plus, le PIT est devenu un instrument intégré dans la politique de prévention menée par les écoles de l’état de SchleswigHolstein. Également, certains états fédéraux de l’Allemagne ont adopté à leur tour le projet PIT . Références supplémentaires • Conseil pour la prévention de la délinquance de l’état de Schleswig-Holstein. (1997), Konzepte zur Kriminalitätsverhütung: Kriminalpräventiver Unterricht an Haupt- und Realschulen Das Projekt “PIT” (Prävention im Team), Concept pour la prévention de la criminalité : Formation dans la prévention de la criminalité offerte à Main et dans six écoles secondaires, le Projet PIT (Travail d’équipe pour prévenir la criminalité), Kiel, Allemagne: Rapport final sur le travail dans les écoles des forces de police 7.1 (Schleswig-Holstein). • Le Conseil pour la prévention de la criminalité de SchleswigHolstein. (1999), Konzepte zur Kriminalitätsverhütung: Prävention von Kinderdelinquenz und Jugendkriminalität, Concepts sur la Prévention de la Criminalité: Prévention de la Délinquance infantile et juvénile, Kiel: Final Report of the School-Police Working Group 12 (Schleswig-Holstein). Institut de la pratique et la théorie scolaire (IPTS) de l’état fédéral de Schleswig-Holstein Herr Günter Rickers Schreberweg 5 24115 Kronshagen GERMANY Téléphone: +49 (0)431 540 3132 Télécopieur: +49 (0)431 540 3101 Courriel: [email protected] Landeskriminalamt Schleswig-Holstein Erster Kriminalhauptkommisar Edgar Dembeck Mühlenweg 166 D - 24116 Kiel GERMANY Téléphone: +49 (0)431 160 4130 Télécopieur: +49 (0)431 160 4118 Site Web: http://www.polizei.schleswig-holstein.de Courriel: [email protected] VOL À L’ÉTALAGE ET RESPONSABILITÉ Défi Selon le Home Office Commercial Victimization Survey, 5,8 millions de vols à l’étalage auraient été commis en Angleterre et au pays de Galles au cours de l’année 1993, moins de 5% d’entre eux (275 607) ayant été rapportés à la police. Les policiers consacrent à ces délits beaucoup de leur temps, en ce qui a trait notamment aux procédures relatives aux jeunes contrevenants, qui représentent 37% des auteurs de vols à l’étalage. Description En 1994, la division de la municipalité de Milton Keynes du Service de police de Thames Valley a mis sur pied le programme Retail Theft Initiative (RTI) en vue d’empêcher les auteurs de vols à l’étalage de récidiver après une première arrestation, mais aussi de réduire le temps improductif consacré par la police à ce genre de délits. Axé sur l’examen des motivations propres à chaque contrevenant, ce programme prévoit les mesures suivantes: • responsabilisation individuelle des contrevenants, que l’on sensibilise aux conséquences de leurs gestes, notamment par des entretiens avec les commerçants touchés; • responsabilisation collective, que l’on inculque aux jeunes en les aidant à développer les aptitudes nécessaires pour résister aux influences négatives et en prenant au besoin des mesures personnalisées (ex., activités de loisirs et de santé physique ou mentale); • mise en garde officielle adressée aux contrevenants à l’issue du programme et bilan des aspects positifs de leur participation. Résultats • Entre 1994 et 1996, baisse de 91% des cas de récidive (3% contre 35%) chez 372 jeunes ayant adhéré au programme après un premier délit, comparativement à 355 autres contrevenants. • Réduction de 51% du temps consacré par la police au traitement des causes des jeunes participants (124 minutes), comparativement aux causes traitées par d’autres moyens (255 minutes). • La collaboration des détaillants qui considéraient la piètre réponse des services de police comme ayant des impacts équivalant à la dé-criminalisation du vol à l’étalage, s’est beaucoup améliorée depuis l’implantation du programme. • Une autre évaluation, réalisée en 1998, indique que 22% des jeunes et 17% des adultes référés au programme entre 1995 et 1997 ont récidivé, tandis que les taux de récidive chez les jeunes et les adultes responsables de vols à l’étalage entre octobre et décembre 1995 ailleurs au Royaume-Uni étaient respectivement de 37% et de 42%. Milton Keynes, ANGLETERRE et pays de GALLES (environ 208 000 habitants) Service de police de Thames Valley: Chief Constable Charles Pollard Principaux partenaires et autres sources de financement • La division de Milton Keynes de la Thames Valley Police a obtenu le support des détaillants et de leur personnel qui donnèrent de leur temps pour aider à sensibiliser la communauté aux effets et conséquences du vol à l’étalage. Un soutien a aussi été offert par diverses agences, notamment, les services sociaux et les services communautaires. Tandis qu’un soutien significatif était offert par deux membres du personnel de la prison locale, qui, sur leur propre temps, intervinrent auprès de contrevenants considérés les plus à risque de récidiver en attirant leur attention sur les réalités de la vie dans une institution pour mineurs. Éléments de réussite d’un transfert Le centre d’achats de Milton Keynes attire une clientèle en provenance d’un territoire plus vaste que celui desservi par le programme. En Angleterre, Milton Keynes est considéré comme un district plutôt riche, classé au 219ème rang sur 354 sur l’indice local de privation. Il n’en demeure pas moins que 10% de sa population vit dans les circonscriptions les plus dépossédées d’Angleterre. Pour répondre aux demandes annuelles, qui sont de l’ordre de 340 individus référés, le service emploie 1 policier à temps plein à titre de coordonnateur, 4 officiers à raison de 2 heures par semaine (équivalant à 0.2 temps plein) et un représentant des détaillants, lui aussi à raison de 2 heures par semaine. Ce dernier ne coûte rien aux services de police mais son implication occasionne néanmoins des coûts aux entreprises (par exemple des coûts de déplacement). De plus, les services d’un conseiller-spécialiste en matière de gestion de l’agressivité, d’affirmation de soi et d’intimidation, sont aussi requis à raison d’une heure par semaine. Combinée à la formation adéquate, la somme de ces intrants est considérée essentielle à l’implantation réussie d’un tel programme. Références supplémentaires • McCulloch, H. (1996), Shop Theft: Improving the Police Response, London: Home Office, Police Research Group. • Thames Valley Police. (1995/1996), Chief Constable’s Annual Report, Milton Keynes: Thames Valley Police. • K2 Management Development Ltd. (1998), Retail Theft Initiative: Does It Really Work?, Milton Keynes: K2 Management Development Ltd. Thames Valley Police Oxford Road, Kidlington Oxford 0X5 2NX ENGLAND Téléphone: +44 (0)186 584 6569 Télécopieur: +44 (0)186 584 6279 13 Tasmanie, AUSTRALIE (environ 470 000 habitants) Service de police de Tasmanie: Commisionner Richard McCreadie MÉDIATION ET JUSTICE RÉPARATRICE Défi La grande majorité des contrevenants de moins de 17 ans ayant commis des délits mineurs (cambriolages, vols à l’étalage, etc.) sont considérés comme susceptibles de recevoir un avertissement préventif en remplacement des sanctions pénales traditionnelles. Description S’inspirant d’approches de réhabilitation appliquées avec succès en Nouvelle-Zélande et dans d’autres régions d’Australie, la police tasmanienne a créé en 1995 un programme de réhabilitation par la médiation destiné aux adolescents. On estime en effet que 90% des jeunes repérés dès un premier ou un second délit bénéficieront d’un programme de ce genre, qui comprend les éléments suivants: • médiation entre victimes et contrevenants, et prise de décision négociée/consensuelle entre représentants de la loi, victimes, contrevenants et proches parents en vue d’étudier des solutions adaptées à chacun des problèmes; • encadrement d’un animateur-formateur, qui initie les participants à un processus fondé sur l’écoute de chaque point de vue et oriente la discussion de telle sorte que les contrevenants reconnaissent les conséquences de leurs actes et que les victimes expliquent les torts qu’elles ont subis; • possibilité offerte aux participants d’exprimer leurs attentes par rapport au processus : une fois qu’un consensus est dégagé, l’animateur-formateur met fin à la séance en officialisant l’entente intervenue et en déterminant les mesures de suivi qui en assureront l’application. Résultats 14 Une étude longitudinale d’une durée de 18 mois a révélé ce qui suit: • seulement 10% des contrevenants référés au programme en 1997 et 1998 ont récidivé; • on estime qu’entre 10 000 et 18 000 heures de paperasserie ont été économisées en temps des policiers, ce qui compense largement pour le temps de convocation et de médiation réellement engagé; • l’appréciation, par les contrevenants, de l’impact de leurs comportements est considéré comme l’élément central permettant de réduire les risques de récidive, notamment, les risques de re-victimation. La re-victimation survient souvent, dans les faits, avant que le premier délit ait été traité par le biais des approches traditionnelles, i.e., par les tribunaux; • la satisfaction des victimes se voit augmentée par l’opportunité de communiquer leurs sentiments aux contrevenants ainsi que par la possibilité de participer au processus de réparation impliquant excuses et pardon. Principaux partenaires et autres sources de financement • Police de Tasmanie, victimes et leurs proches/soutiens concernés, contrevenants et leurs proches/soutiens concernés, et toute autre personne directement liée au délit. • Aucun financement additionnel n’est obtenu pour ce programme, tous les coûts en salaire des policiers sont absorbés par le Service de police de Tasmanie. Éléments de réussite d’un transfert Au moment du lancement de ce programme, 20 officiers de police par région furent sélectionnés. Les officiers en question étaient considérés aptes, sur le plan des habiletés et compétences de communication, à agir à titre de facilitateurs lors de conférences. La formation des facilitateurs, qui dure une journée, s’effectue maintenant dans chaque district. Les policiers formés à titre de facilitateurs poursuivent leurs tâches régulières et ne deviennent pas des facilitateurs à temps plein. Le Service de police de Tasmanie est à revoir les modalités des conférences afin d’en augmenter le parallélisme avec le Youth Justice Act, dont l’entrée en vigueur est prévue sous peu. Ce projet de loi s’intéresse, par le biais de l’évaluation, de mises en garde et de conférences de médiation effectuées par les policiers, à détourner les jeunes du système de justice pénale. Cette révision, prévue en 2000, s’alignera sur les principes de justice réparatrice et sur le respect des particularités culturelles. Références supplémentaires • Aucune évaluation de ce dispositif n’est disponible. Tasmania Police Commissioner’s Office 47 Liverpool Street Hobart [GPO Box 308 C] Hobart, Tasmania 7001 AUSTRALIA Téléphone: +61 (0)3 6230 2111 Télécopieur: +61 (0)3 6230 2117 Site Web: http://www.police.tas.gov.au Courriel: [email protected] DES OUTILS POUR DÉSAMORCER LES CONFLITS ET PRÉVENIR LES CRIMES Défi L’implantation du modèle de police communautaire qu’est la police de proximité a soulevé l’importance de permettre à tous les policiers d’avoir accès à des outils pratiques afin de bien réaliser la partie préventive de leurs fonctions. Les adolescents représentent 10% de la population de la province et constituent 20% des contrevenants. Les grandes problématiques communes sur l’ensemble du territoire sont la drogue, la violence et les différentes formes de méfaits. Le défi est de fournir aux policiers de la Sûreté du Québec (SQ) un outil simple et pratique qu’ils pourront utiliser quotidiennement pour réaliser la part préventive de leur mission de sécurité publique auprès de leur clientèle jeune. Québec, CANADA (environ 7,4 millions d’habitants) Sûreté du Québec: Florent Gagné, Directeur général Références supplémentaires • Sûreté du Québec. (mars 1999), Cool pour vrai! Désamorcer des conflits, prévenir des crimes. Montréal, Direction du soutien à la gendarmerie, (ISBN : 2-55034328-X). Sûreté du Québec Direction du soutien à la gendarmerie 1701, rue Parthenais Montréal, Québec H2K 3S7 CANADA Téléphone: +514 598 4650 Télécopieur: +514 596 3001 Site Web: http://www.surete.qc.ca/ Description Le programme Cool pour vrai! (une trousse d’outils) a été implanté au cours de l’été 1999 et s’adressait aux 12 à 17 ans. Cool pour vrai! est porteur du message qu’il est possible d’être cool même en respectant l’harmonie sociale. La trousse comprend des fascicules d’information sur les problématiques citées et une proposition de démarche d’analyse stratégique d’un problème à partir de 6 types possibles d’interventions préventives: le soutien, l’information, la sensibilisation, la médiation, la concertation et la répression. Une série d’outils d’intervention est aussi disponible et vise à permettre d’actualiser les solutions choisies lors de l’analyse de problème. Il s’agit, entre autres, de plans de conférence, de jeux de rôle et d’ateliers de sensibilisation. Résultats Aucune évaluation des résultats n’a encore été effectuée mais une fiche d’évaluation par la clientèle est prévue. De plus, il est envisagé de distribuer un questionnaire dans certaines écoles ciblées afin de mesurer le degré de satisfaction des principaux utilisateurs des services policiers en matière de prévention jeunesse. Principaux partenaires et autres sources de financement • Les gens du milieu scolaire, les parents, les jeunes, les organismes communautaires responsables du loisir ou de l’infrastructure municipale, de même que les organismes sociaux et de santé. Éléments de réussite d’un transfert Cool pour vrai ! est une trousse d’outils dont l’adaptation au contexte occidental, en secteur urbain ou rural serait sans doute aisée. Une des facettes importante de Cool pour vrai! est de réaliser les limites du travail policier en matière de prévention jeunesse. Sans être appelé à faire du travail social, il peut être en mesure de répondre à la détresse d’un jeune en l’orientant vers la ressource appropriée. 15 Copenhague, DANEMARK (environ 1,4 millions d’habitants) Police de Copenhage: Commissioner Hanne Bech Hansen LE PROJET TRAÎNEAU Défi Les enfants et adolescents des familles socialement mal intégrées et qui vivent dans de difficiles conditions socio-économiques liées au chômage, au faible niveau d’instruction et qui ont des attentes irréalistes, risquent plus souvent d’être impliqués dans une grande variété d’activités criminelles (ex., cambriolages, vols, violence ou usage de stupéfiants). Description En vertu d’une démarche interdisciplinaire, la police et les autorités sociales et scolaires ont lancé en 1993 le Projet Traîneau (Dog Sledge) en vue de réduire l’incidence de l’activité criminelle présente et future parmi les enfants et adolescents liés aux gangs de rue. En tout, 47 jeunes (de 13 à 21 ans) ont été recrutés dans le quartier Amager de Copenhague pour participer aux différents aspects de ce programme, notamment axé sur les éléments suivants : • Phase I: utiliser le réseau des gangs existants comme moyen de promouvoir des comportements souhaitables. Résultats • Réduction de 60% des activités criminelles parmi les enfants et adolescents des quartiers cibles. • Parmi les 47 participants, 34 ont trouvé du travail ou repris les études, 8 étaient toujours au chômage et 5 ont été perdus de vue. • Selon une étude de l’Université de Copenhague, la réussite du programme s’explique par plusieurs de ses éléments : thérapie de groupe, recours à des policiers comme guides, justesse des méthodes de recrutement et du programme d’activités (bien que l’excursion au Groenland ait été jugée coûteuse et peu utile). Principaux partenaires et autres sources de financement • Police de Copenhague, services scolaires et services sociaux. • Les frais mensuels par participant étaient d’environ 2 000 couronnes (249 US$), excluant les coûts salariaux pour les policiers agissant comme Bonus Pater. À noter cependant qu’il en aurait coûté 35 000 couronnes (4 350 US$) pour s’occuper de ces jeunes dans un cadre institutionnel. Des visites à domicile ont servi à recruter les participants, répartis entre 5 à 7 groupes se voyant chacun assigné un policier faisant office de Bonus Pater (bon parent). Ces groupes assuraient un encadrement 24 heures par jour et fournissaient des services concrets en matière de recherche d’emploi, d’éducation et de logement pour les jeunes et leur famille; • Phase II: signature d’un contrat stipulant les conditions de participation: éviter toute activité criminelle, aller à l’école ou suivre une formation alternative, entre autres exigences. Tout manquement à ces conditions était passible d’exclusion du programme mais les policiers ont vite découvert qu’il était efficace de confronter immédiatement les jeunes ayant un comportement répréhensible à leur Bonus Pater (avec qui un lien de confiance s’était établi);. • Phase III: les participants ont suivi une formation visant à développer les aptitudes sociales et individuelles (ex., premiers soins, lecture d’une carte et d’un compas) nécessaires à une excursion au Groenland en traîneau tiré par des chiens. Ils ont aussi participé à des activités communautaires pour resserrer leurs liens avec la collectivité, notamment une collecte de fonds organisée à Noël dans un centre commercial pour financer le voyage; • Phase IV: à la fin du projet, les jeunes participants ont été 16 transférés dans des centres pour jeunes. Éléments de réussite d’un transfert Les éléments clés du projet ont été repris en 1997 dans le cadre d’un Programme de motivation à l’emploi visant à réduire la criminalité chez les jeunes musulmans à risque. Cette initiative s’adresse aux familles musulmanes dont l’intégration à la société danoise laisse à désirer: conditions socio-économiques difficiles, y compris être sans emploi, sans instruction et avoir des attentes peu réalistes. L’objectif du programme est d’augmenter la stabilité sociale des jeunes musulmans à risque en leur offrant des opportunités sur les plans de l’instruction, du travail et de la construction de l’estime de soi. Les policiers travaillent auprès des jeunes et de leurs familles à titre de Bonus Pater et fournissent 20 heures par semaine au sein de leur groupe et/ou en activités de tutorat auprès des jeunes. Références supplémentaires • Stevens, Arne. (1997), The Dog Sledge Project, document présenté au Congrès de l’Union européenne ayant pour thème Prévention de la criminalité: vers un niveau européen, tenue les 11-14 mai à Noordwijk, Pays-Bas. Copenhagen Police Halmtorvet 20, 7. sal 1700 København V DENMARK Téléphone: +45 3314 1448 Télécopieur: +45 3343 0072 CENTRES RÉCRÉATIFS: CARREFOUR RENCONTRES Défi Les rapports entre les services de la Police Nationale et les jeunes notamment issus des quartiers défavorisés se sont tendus au fil des ans. Il était nécessaire de pouvoir renouer le dialogue sans pour autant laisser de côté le rôle d’autorité et de garant de l’application de la loi qui revient à la police. Description Depuis plusieurs années, la Police Nationale a développé des Centres de Loisirs Jeunes CLJ, lieux d’accueil des jeunes en difficulté pour des activités sportives et de loisirs, encadrées par des fonctionnaires de la Police Nationale assistés d’adjoints de sécurité (emplois-jeunes). Ils fonctionnent en total partenariat et en complémentarité avec les autres organismes sociaux. Il s’agit: • d’être le prolongement associatif de l’action conduite par la Police Nationale en direction des jeunes et particulièrement dans les zones sensibles ou difficiles; • d’aider à renouer le dialogue avec les jeunes en leur faisant découvrir des facettes autres de l’action de la Police Nationale et de ses fonctionnaires; • de prendre prétexte d’activités de loisirs et sportives encadrées par des fonctionnaires volontaires pour faire passer des messages relatifs au respect de la vie en communauté, aux règles de comportement, ou encore à la signification de la notion d’effort personnel, pour faciliter leur intégration et prévenir des actes de délinquance; • de participer à la formation continue des policiers qui découvrent eux-même ainsi lors de leur passage un autre type de rapports avec ces jeunes, • de viser ainsi la modification des rapports entre les groupes de jeunes et la police. FRANCE (environ 60 millions d’habitants) Ministre de l’Intérieur: Daniel Vaillantt Directeur Général de la Police Nationale: M. Bergougnoux Références supplémentaires Police Nationale Direction centrale de la sécurité publique Sous-direction des missions Bureau de la prévention Madame Françoise Larroque 4 rue Cambacérès 75 008 Paris FRANCE Téléphone: +33 1 49274927 Télécopieur: +33 1 42654891 Depuis 1982, la Police Nationale participe aussi aux opérations Ville, Vie, Vacances afin d’occuper les jeunes des quartiers difficiles en période de vacances scolaires en leur proposant des activités afin d’éviter l’oisiveté, de leur permettre de sortir de leur cadre habituel tout en leur permettant de développer des valeurs de citoyenneté. Résultats L’action auprès des jeunes est indéniablement très positive, le nombre de demandes (environ 5 000 jeunes reçus par an et par site) croissant régulièrement et amenant le ministère à généraliser les CLJ à tous les départements. Éléments de réussite d’un transfert Il reste cependant à convaincre en interne les policiers de cette démarche. En effet, après leur passage au CLJ, les policiers ont tendance à oublier l’expérience tirée de ces contacts. De plus les problèmes d’effectifs actifs ne permettent pas de détacher dans ces structures un nombre suffisamment important de fonctionnaires pour espérer une modification substantielle des mentalités et pratiques. Principaux partenaires et autres sources de financement • La Police Nationale, Collectivités locales et territoriales, partenariat privé et financements croisés de l’État (Politique de la Ville, Jeunesse et Sports). • Coût : environ 1US$ par jeune et par demi-journée. 17 FRANCE (environ 60 millions d’habitants) Ministre de l’Intérieur: Daniel Vaillant Directeur Général de la Police Nationale: M. Bergougnoux DES RÉFÉRENTS JEUNES Défi Éléments de réussite d’un transfert La délinquance des mineurs a pris en France une proportion croissante depuis 1990 pour représenter à ce jour 22% de l’ensemble des mis en cause par les services de police et de gendarmerie (avec des taux allant jusqu’à 60% pour certaines infractions de voie publique), 4% de la population totale des 13 à 18 ans étant mise en cause. Plus de 220 000 mineurs sont concernés chaque année comme étant en danger ou comme délinquants auprès des tribunaux spécialisés. Chaque ministère a donc eu en charge de trouver des réponses appropriées. Le policier qui arrive à établir des relations de confiance avec les jeunes est appelé à devenir une sorte de médiateur lors de situations conflictuelles entre les jeunes et ses collègues, mais aussi face à d’autres services qui ne bénéficient pas de cette confiance. La Police Nationale se devait de réagir à cet état de fait en se dotant des moyens de cordonner son action avec les autres intervenants auprès des jeunes à risques ou à problèmes, notamment les multi-réitérants. Description Le référent-jeune a trois fonctions : • C’est un acteur opérationnel et à ce titre il a trois missions: - exercer une autorité en disposant d’une légitimité, en interne comme en externe; - animer le réseau des correspondants locaux; - participer aux missions de police. • C’est aussi le partenaire qui maîtrise la filière du traitement de la délinquance juvénile notamment auprès des autres intervenants auprès des jeunes : - avec l’éducation nationale: relations avec l’inspecteur ou recteur d’académie, recensement des demandes de bilans de sécurité; - avec la justice: parquet, juge des enfants, juge d’instruction des mineurs, protection judiciaire de la jeunesse, services éducatifs, foyers, maisons de justice et du droit, administration pénitentiaire; - avec la jeunesse et les sports: relations avec le directeur départemental; - avec la direction des affaires sanitaires et sociales: relations avec le directeur départemental; - avec les acteurs de la politique de la ville: sous-préfet, chefs de projets, conseil général, structures intercommunales: CIPD, CDPD, CLS... • Il est enfin la personne-ressource du mineur: - il doit être en mesure de recueillir et de formuler les attentes des jeunes en matière de sécurité, de protection et de lutte contre la délinquance dont ils sont euxmêmes victimes. Au besoin il s’en fera le porte-parole auprès des instances compétentes (éducation nationale, municipalité, services sociaux, etc.). Résultats La généralisation de ce dispositif est récente mais fait déjà l’objet de bons échos dans le partenariat. La délinquance des mineurs est clairement identifiée comme une question sociale, le référent-jeunes est l’un des outils dont se dote la sécurité publique pour y répondre: il doit donc être placé au coeur du dispositif et y être maintenu en permanence. Principaux partenaires et autres sources de financement 18 • Le partenariat est généralisé. • Le financement est assuré par la Police Nationale en interne, s’agissant de l’affectation spécifique d’un fonctionnaire déjà recruté, formé et payé. Références supplémentaires Police Nationale Direction centrale de la sécurité publique Sous-direction des missions Bureau de la prévention Madame Françoise Larroque 4 rue Cambacérès 75 008 Paris FRANCE Téléphone: +33 1 49274927 Télécopieur: +33 1 42654891 VANDALISME ET RESPONSABILITÉ PAYS-BAS (environ 15,86 millions d’habitants) Ministre de la Justice: B.E. Korthals Défi Éléments de réussite d’un transfert Les autorités policières ont enregistré dans les années 80 une forte augmentation des actes de vandalisme commis par des adolescents. Ces infractions n’étaient pas assez sérieuses pour justifier l’intervention du pouvoir judiciaire, mais les avertissements de la police ne suffisaient pas à enrayer le phénomène. Devant la réussite du programme HALT, 65 autres quartiers et municipalités ont repris l’expérience et un organisme national de consultation a été créé pour soutenir et coordonner les initiatives locales. En 1995, le programme HALT a fait l’objet d’une loi et sa portée a été élargie à d’autres formes de délinquance comme le vol. Description En 1981, les autorités policières et judiciaires ont lancé en concertation le projet HALT en vue de prévenir les actes de vandalisme commis à Rotterdam (environ 600 000 habitants) et de réduire les frais qui en découlent. Les adolescents de 12 à 18 ans interpellés une première ou une seconde fois se voyaient offrir la possibilité d’éviter une comparution devant la justice en échange de leur participation au programme, qui prévoyait les mesures suivantes : • possibilité pour les victimes de faire réparer les dommages subis par les auteurs d’actes de vandalisme, lesquels pouvaient aussi accomplir de petits boulots couvrant les frais de réparation ; • soutien apporté aux jeunes contrevenants pour résoudre leurs problèmes quotidiens (ex., emploi, logement, éducation); • information transmise aux habitants des quartiers cibles sur les situations favorisant les actes de vandalisme et les moyens de dissuader leurs éventuels auteurs; • campagnes de sensibilisation dans les écoles sur la prévention du vandalisme et initiatives de nettoyage mobilisant les habitants des quartiers touchés. Références supplémentaires • Kruissink, M. (1990), The HALT Program: Diversion of Juvenile Vandals , Dutch Penal Law and Policy, nº 1, La Haye: Centre de recherche et de documentation, ministère néerlandais de la Justice. • Ministère de l’Intérieur. (1995), View of [The] Netherlands’ Public Safety and Security Policy, La Haye, Ministère de l’Intérieur. • Municipalité d’Eindhoven. (1991), Eindhoven Presents The HALT SHOP, Eindhoven: Ministère néerlandais des affaires sociales et culturelles, Section de l’aide sociale, Municipalité d’Eindhoven. HALT Nederland Boommarkt 3/F P.O. Box 11256 2301 EG Leiden The NETHERLANDS Téléphone: +31 (0)71 516 6868 Télécopieur: +31 (0)71 512 0987 Courriel: [email protected] Résultats Selon une évaluation de l’efficacité du programme HALT à Rotterdam (599 000 habitants), Eindhoven (197 000 habitants) et Dordrecht (114 000 habitants): • 63% des jeunes participant au programme avaient cessé ou modéré leur pratique du vandalisme, contre 25% des jeunes d’un groupe non participant ayant uniquement réduit leurs activités; • 83% des jeunes qui avaient commis 11 actes de vandalisme ou plus avant leur adhésion au programme avaient cessé ou modéré leurs activités, comparativement à 68% des jeunes auteurs de 3 à 10 actes de vandalisme et à 44% de ceux qui en avaient commis 1 ou 2 seulement. Principaux partenaires et autres sources de financement • Police, procureurs, autorités judiciaires et gouvernements municipaux. • Le financement initial provenait des gouvernements municipaux. Le programme est aujourd’hui partiellement financé par le ministère néerlandais de la Justice. 19 Canton de Genève, SUISSE (environ 400 000 habitants) Directeur de police: Laurent Walpen POLICE ET GROUPE DE LIAISON PRÉVENTION JEUNESSE Défi Les services visant à prévenir la délinquance et la criminalité chez les jeunes sont répartis entre plusieurs institutions dont les efforts sont parfois mal intégrés ou coordonnés. Il était donc souhaitable de créer une instance de coordination impliquant l’ensemble des services, dont la police, notamment avec l’accroissement des phénomènes de violences chez les jeunes. Description Créé en 1994, le Groupe de Liaison Prévention Jeunesse (GLPJ) est une instance de coordination, de liaison et d’échanges d’informations en matière de prévention chez les jeunes. C’est aussi un lieu d’interpellation et de réorientation de l’action institutionnelle. Il s’agit de créer une synergie entre les démarches institutionnelles et les diverses initiatives locales, de développer des réseaux et de coordonner l’action des différents organismes. Constitué à l’origine dans le cadre de la prévention des toxicomanies (drogues, alcool) et de la santé (SIDA), le groupe s’est élargi à la police en 1997 et aborde maintenant toutes les formes de prévention destinée aux jeunes. Ce n’est pas un lieu pour l’action directe mais un lieu d’incitation à la mise en oeuvre d’actions. Son travail se décline selon les éléments suivants: • les policiers sont formés en médiation sociale et utilisent l’approche par résolution de problèmes, en collaboration avec les intervenants des services sociaux. On a aussi élargi l’application des techniques communautaires à la sécurité publique et mis au point des stratégies et des campagnes d’information thématiques (exemple: le trafic de stupéfiants); • le travail actuel est centré sur la prévention de la violence, en collaboration avec les services scolaires, lieu d’accès privilégié à l’enfant et à l’adolescent. L’implantation de ce nouveau programme s’effectuera à la rentrée scolaire 2000; • une formation sur la prévention de la toxicomanie et les facteurs de risque en matière de délinquance est dispensée aux élèves, tandis que les parents et enseignants reçoivent une formation spécialisée sur les principaux aspects et techniques favorisant l’épanouissement physique et psychologique des adolescents; • destinés aux spécialistes comme aux profanes, des tribunes publiques et des programmes de formation visent à susciter une réflexion collective et des mesures de lutte contre la toxicomanie et l’exclusion sociale, ainsi qu’à fournir à la jeunesse des quartiers cibles des services de médiation et d’aiguillage. Résultats • Genève a été, jusqu’ici, relativement préservée des problèmes de violence et de délinquance juvéniles. La difficulté réside principalement dans la prise de conscience des phénomènes sous-jacents ou déjà en place (la violence), plus que dans la mobilisation des acteurs de terrain. • On assiste actuellement à une augmentation des faits de violence et de la criminalité dus à de jeunes auteurs. La pertinence de l’action menée par le GLPJ s’en trouve renforcée. De plus en plus souvent, le GLPJ est consulté par diverses instances ou promoteurs d’actions de prévention. 20 • Le GLPJ est ainsi devenu le lieu central où circulent l’information et les échanges en matière de prévention auprès des jeunes. C’est à ce niveau que se situent pour le moment les acquis et les impacts du GLPJ. Principaux partenaires et autres sources de financement • Police, services de santé et services sociaux, associations scolaires, services de loisirs, Département de l’Instruction publique, Département de la Justice et de la Police, Département de l’Action sociale et de la Santé et différents groupes communautaires. • Les partenaires mettent à disposition leur personnel, ces organismes finançant également, selon les cas, les programmes particuliers développés. Éléments de réussite d’un transfert Dans un contexte où le travail en partenariat, notamment avec la police, en est encore à ses débuts, le GLPJ offre l’avantage d’une structure souple qui favorise tout d’abord l’échange d’informations utiles. Dès qu’émergent des projets concrets, ceuxci font l’objet d’un groupe ad hoc, constitué de membres du GLPJ, mais également d’autres partenaires. Un financement spécifique doit alors être trouvé auprès des différents partenaires et auprès d’autres instances de financement. Une difficulté réside dans le passage du concept global à la réalisation sur le terrain, même si le GLPJ réunit à la fois des acteurs de la planification et des acteurs de terrain. L’intégration de nouveaux projets dans le cadre d’actions déjà menées localement doit viser une action cohérente à long terme. Si le GLPJ joue bien son rôle de “courroie de transmission”, il reste beaucoup à faire dans la promotion, la gestion et la réalisation de projets en partenariat conduits et soutenus par des groupes de travail ad hoc. Références supplémentaires • Département de l’Instruction publique, République et Canton de Genève. (1999), Groupe de liaison Prévention Jeunesse: Le Fil rouge de la prévention à Genève, République et Canton de Genève: Département de l’Instruction publique. Police cantonale Case postale 236 1211 Genève 8 SUISSE Téléphone: +41 (0)22 427 8314 (Didier Froidevaux, directeur des études stratégiques) Téléphone: +41 (0)22 427 8777 (André Binggeli, officier chargé de la prévention) Télécopieur: +41 (0)22 427 8058 Site Web: http://www.geneve.ch.police Courriel: [email protected] FOCALISER SUR LES JEUNES Défi Au début des années 90, on dénombrait à Boston de 35 à 40 gangs de rue totalisant 4 000 membres. Selon une analyse des statistiques de la criminalité, on estimait alors qu’environ 75% des homicides commis dans les limites de la ville étaient liés à ces gangs et mettaient en cause des récidivistes, à la fois comme auteurs et comme victimes. Description En 1992, la ville de Boston a adopté une stratégie urbaine fondée sur l’interaction de plusieurs coalitions se vouant à la résolution de problèmes (crimes graves ou problèmes de qualité de vie), et reposant sur des partenariats élargis entre forces de police, citoyens, organismes gouvernementaux, clergé et autres intervenants. En voici les principaux éléments: • Opération Cease Fire (opération cessez-le-feu). Cette approche de résolution des conflits vise à réduire la violence causée par les armes à feu chez les jeunes liés aux gangs. Les contrevenants sont mis en demeure de renoncer à la violence au risque d’être condamnés par le ministère public à de lourdes peines de prison. Des vérifications de nuit sont également menées pour assurer le respect des ordonnances de probation, tandis qu’on s’efforce d’entraver la circulation des armes en appliquant rigoureusement les lois de la municipalité, de l’État et du pays; • Strategic Planning & Community Mobilization Project (programme de planification stratégique et de mobilisation collective). Ce programme vise à rapprocher citoyens et forces de police en vue de s’attaquer aux priorités de la collectivité et de raffermir la confiance de celle-ci à l’égard des pouvoirs publics. Il consiste aussi à décentraliser les structures policières, les responsabilités et les ressources pour favoriser le règlement collectif des conflits locaux; • Youth Service Providers Network (réseau des prestataires de services à la jeunesse). Ce partenariat entre la police locale et l’association des Boys and Girls Clubs fait appel à des travailleurs sociaux qui aident les jeunes en difficulté (qui leur sont référés) et leur famille à créer des programmes adaptés à leurs besoins (consultation, traitement, activités récréatives, recherche d’emploi, etc.). Boston, Massachusetts, É.-U. (environ 560 000 habitants) Directeur de police: Paul F. Evans Principaux partenaires et autres sources de financement • La police municipale, de l’État et fédérale, les organismes municipaux, les procureurs des trois paliers de gouvernement, le système scolaire, les services sociaux, les collèges et les universités de la région, les entreprises, les associations pour la jeunesse, le clergé, les organismes communautaires à but non lucratif et différents organismes gouvernementaux. • Le financement de la sécurité publique provient du budget annuel de 170 millions de dollars du Service de police de Boston, issu de l’impôt prélevé par la municipalité. En appui à un vaste éventail de programmes de prévention, la ville a aussi obtenu de l’État du Massachusetts et du gouvernement fédéral des subventions totalisant plus de 30 millions de dollars (de 1994 à 1998). Éléments de réussite d’un transfert La ville de Boston jouit d’une économie locale forte, ancrée dans les domaines de la médecine, de l’éducation de la haute technologie et de la finance. Une des clés du succès de cette initiative est l’engagement actif et soutenu du maire, du chef de police, du procureur général, du directeur des services de probation, des leaders religieux et communautaires, des organisations de services sociaux et humains et ainsi que des chefs d’entreprises et leaders du monde des affaires.. Références supplémentaires • National Crime Prevention Council. (1999), Six Safer Cities: On the Crest of the Crime Prevention Wave, Washington, DC: National Crime Prevention Council. Boston Police Department 1 Schroeder Plaza Boston, Massachusetts 02120 USA Téléphone: +617 343 5096 Télécopieur +617 343 5073 Site Web: http://www.ci.boston.ma.us/police/ Courriel: [email protected] Résultats La ville de Boston a enregistré une baisse du taux de criminalité (par 100 000 habitants) se répartissant comme suit (1986-1996): • baisse globale de 29% du nombre de crimes (passés de 5 302 à 3 768); • baisse de 31% des crimes contre la propriété (passés de 4 613 à 3 187); • baisse de 16% des crimes violents (passés de 689 à 580). L’étude sur la sécurité publique menée par le service de police en 1997 indiquait, lorsque comparé aux relevés de 1995, une baisse de 20% du sentiment d’insécurité. 77% des répondants rapportaient se sentir en sécurité dans leurs quartiers, seuls le soir. 21 CAMBRIOLAGE, VOL DE VOITURES ET AUTRES CRIMES CONTRE LA PROPRIÉTÉ Parmi les diverses formes de criminalité, le cambriolage en est une des plus courantes et affecte un pourcentage élevé de la population. Bien qu’essentiellement lié à la propriété, le cambriolage a des impacts importants sur le plan personnel. Son aspect d’invasion de la vie privée crée son lot de peur et d’anxiété, sans compter la douleur de la perte d’objets précieux, souvent irremplaçables. De plus, il comporte des coûts économiques importants: les coûts en services de police, en assurances, en services de serrurerie et en services privés de sécurité divers. Tandis que plusieurs recommandent l’usage d’une répression ‘plus dissuasive’, force est de reconnaître que cette seule voie risque de n’avoir que très peu d’effet. D’abord parce qu’on estime à environ 20% le nombre de cambriolages résolus par les services de police et à environ 5% le nombre qui mène à une sentence par les tribunaux. La recherche de solutions durables passe de plus en plus par la recherche d’options préventives conçues pour s’arrimer aux réponses existantes. C’est du côté de stratégies qui mettent l’accent sur la compréhension des facteurs de risque, sur le renseignement policier, sur un processus rigoureux d’intervention qu’on semble de plus en plus se tourner. Savant mélanges d’un diagnostic fiable, d’une mise en œuvre de plans d’actions et d’évaluation réalistes ainsi que d’outils de mobilisation des différents partenaires locaux, les programmes regroupés ici, sans être exhaustifs, illustrent néanmoins l’apport incontournable de l’approche préventive en matière de cambriolage. 23 Avon et Somerset, ANGLETERRE et pays de GALLES (environ 1,48 million d’habitants) Service de police d’Avon et Somerset: Chief Constable S.C. Pilkington CRIMES RELATIFS AUX VÉHICULES MOTEUR Défi Les crimes relatifs aux véhicules comptent pour 25 % à 30 % du total des crimes enregistrés dans la région d’Avon et Somerset où, chaque semaine, plus de 200 véhicules sont volés et 450 vandalisés. Toutefois, beaucoup de vols pourraient être évités si, en garant leur véhicule, les propriétaires ne laissaient pas leurs biens à la vue, s’ils possédaient de bons systèmes antivols et si les lois étaient plus strictement appliquées. Description Ce programme entrepris en novembre 1999 (pour une période de six semaines) vise à combattre les crimes liés aux véhicules en combinant une vaste gamme d’initiatives. C’est ainsi qu’on a recruté 33 agents et un employé civil du Service de police, tous des spécialistes, pour former un Groupe d’intervention (Vehicule Crime Task Force) et travailler encollaboration avec d’importants partenaires du secteur. Voici les principaux éléments de ce projet: • Burinage des automobiles et de leurs pièces, en partenariat avec un fabricant de produits de sécurité qui fournit une identité secrète permanente (burinage du numéro du véhicule sur la fenêtre) en vue d’empêcher le recel et le démontage des véhicules et pièces volés; • Action spécifique pour les véhicules à risque visant à réduire les incitations au vol grâce à des rondes de surveillance qui permettent de repérer les véhicules à l’intérieur desquels se trouvent des biens offerts à la vue, puis d’adresser à leurs propriétaires une lettre d’avertissement comprenant des conseils sur les méthodes de prévention; • Vignettes d’avertissement infalsifiables s’apposant sur le pare-brise; trousse de prévention comprenant une brochure de 16 pages destinée aux clients de concessionnaires automobile; cartes postales “ Laissez tomber ” indiquant à d’éventuels voleurs que tous les objets de valeur ont été retirés du véhicule; • Opérations policières de renseignement visant à identifier, arrêter et poursuivre en justice les contrevenants les plus actifs en matière de criminalité relative aux véhicules. Résultats • Baisse de 27 % des vols dans les voitures et de 1,6 % des vols de véhicules en 1998 et 1999. • De 1993 à 1999, l’ensemble des services de police a enregistré une baisse de 17 % des crimes, la réduction cumulative des vols de véhicules ayant atteint 55 % pendant la même période. 24 Principaux partenaires et autres sources de financement • Service de police d’Avon et Somerset, le fabricant automobile Hyundai, le conseil municipal de Bristol, Tesco, Asda, Trade It, Rolls Royce, Ikea et la chaîne hôtelière Bristol. • Le coût total de cette initiative de six semaines s’est établi à 120 739 £ (180 214 US$), y compris la surveillance accrue des aires de stationnement, les frais de commandite d’une campagne dans les médias et des autocollants, le salaire des policiers et autres coûts liés aux heures supplémentaires, aux frais généraux et aux équipements. Références supplémentaires • Service de police de Avon et Somerset. (1999), An Assessment of Bristol Vehicle Crime Initiative, Bristol: Police de Avon et Somerset. Avon and Somerset Constabulary Crime Reduction Strategy Unit C.P. 37 Valley Road Portishead, North Somerset BS20 8QJ ENGLAND Téléphone: +44 (0)127 581 8181 Télécopieur: +44 (0)127 581 6222 Site Web: http://www.avsom.police.uk/ REVICTIMISATION ET PRÉVENTION DU CAMBRIOLAGE RÉSIDENTIEL Merthyr Tydfil, ANGLETERRE et pays de GALLES (environ 57 000 habitants) Service de police de South Wales: Chief Constable Tony Burden Défi Éléments de réussite d’un transfert Des recherches effectuées par le Home Office ont révélé qu’un domicile qui a été cambriolé est 4 fois plus susceptible de l’être à nouveau. De plus, dans 50% des cas, un deuxième cambriolage survient dans les sept jours suivant le premier. Sont particulièrement vulnérables les domiciles situés dans des zones défavorisées où souvent les résidents n’ont pas les moyens nécessaires pour les prévenir ou pour empêcher qu’ils ne se reproduisent. Près de 6 000 résidents ont bénéficié des services offerts par ce programme, ce qui signifie environ un quart de tous les résidents de Merthyr Tydfil. Parmi les résidents bénéficiaires du programme, on compte aussi 2 000 résidents âgés. Description Les recherches menées à Merthyr Tydfil ont démontré que 25% des résidents des domiciles cambriolés étaient des victimes à répétition et que certains ont même vécu cette pénible expérience à sept reprises. En 1995, a été mis sur pied un programme de prévention de cambriolage des domiciles visant à réduire ces récidives, à diminuer le sentiment d’insécurité qu’ils génèrent et à renforcer la prévention de ce type de crime. Afin d’atteindre ces objectifs le programme visait à: • renforcer les points vulnérables dans les domiciles récemment cambriolés (pendant la première année du programme) et ceux qui ont été victimes d’un cambriolage dans les douze mois précédents. Équiper les domiciles de serrures et verrous, les doter d’équipements de sécurité et de dispositifs de prévention (fournis gratuitement aux résidents locaux de plus de 60 ans) pour réduire la vulnérabilité au cambriolage; • offrir du support aux victimes de cambriolage pour les aider à surmonter le traumatisme causé par l’incident; • l’information policière a été utilisée pour identifier les éléments de construction ou d’architecture qui rendaient les résidences vulnérables et des efforts ont été faits pour diminuer les risques potentiels; • diffuser une publicité continue afin de s’assurer que les délinquants potentiels sont conscients des risques encourus et qu’ils abandonnent le secteur. Le service de résidence sécuritaire coûte £ 80 (119 US$) par foyer, incluant matériaux et main d’œuvre, tandis que le coût moyen d’un cambriolage est de £ 1 769 (2 640 US$) incluant les objets de valeur volés, le temps du Service de la police, les honoraires légaux, etc. Sur la période 1994-1999 inclusivement, on a estimé que le programme a réussi à prévenir environ 420 cambriolages, entraînant une économie de presque £ 742 980 (1,11 millions US$). Références supplémentaires • Crime Concern. (1996), Reducing Crime and Criminality in High Crime Neighbourhoods (Briefing Paper 3), Swindon, United Kingdom: Crime Concern. • Janice Webb Research. (1996), Direct Line Homesafe: An Evaluation of the First Year, Nottingham, England and Wales: Janice Webb Research. South Wales Police Headquarters Cowbridge Road Bridgend, Wales CF31 3SU UNITED KINGDOM Téléphone: +44 (0)165 665 5555 Télécopieur: +44 (0)165 686 9399 Site Web: http://www.south-wales.police.uk Résultat • Baisse de 52% des cambriolages (passés de 803 en 1994 à 383 en 1999). • Baisse de 32% des cambriolages (passés de 558 à 383 en 1999). Principaux partenaires et autres sources de financement • Safer Merthyr Tydfil, Service de police de South Wales, autorités locales, groupes de résidents et organismes d’aide aux victimes. • Le financement a été fourni par plusieurs sources incluant: un montant annuel (entre 1998 et 2001) de £ 55 000 (82 093 US$) pour trois menuisiers payés par le National Lottery Charities Board, un montant annuel (entre 19982001) de £ 22 000 (32 837 US$) pour trois menuisiers payé par l’Union Européenne, un montant annuel (entre 1994-1999) de £ 25 000 (37 315 US$) offert par les autorités locales pour couvrir les coûts de base, un montant annuel de £ 25 000 (37 315 US$) offert par l’organisation de charité Help and Aged qui fournit gracieusement des serrures aux personnes âgées de plus de 60 ans et un seul versement de £ 20 000 (29 852 US$) accordé en 2000 par le Service de police South Wales. 25 Bristol, ANGLETERRE et pays de GALLES (environ 1,48 million d’habitants) Service de police d’Avon et Somerset: Chief Constable S.C. Pilkington STATIONS PLUS SÛRES Défi Éléments de réussite d’un transfert Les réductions de personnel, la dégradation de la sécurité et la détérioration des équipements favorisent la criminalité et suscitent un sentiment d’insécurité chez les passagers se déplaçant entre les stations des réseaux ferroviaire et de métro. En janvier 2000, un total de 34 stations gérées par 12 sociétés ferroviaires sont obtenu l’accréditation Secure Stations. À l’échelon national, ce programme est potentiellement applicable à l’ensemble du réseau ferroviaire et de métro sous la responsabilité de la British Transport Police. Description Lancé en avril 1998, le programme Secure Stations a pour but d’aider les sociétés de transport à améliorer la sécurité des stations pour le personnel et les passagers. Ces sociétés reçoivent une assistance stratégique visant l’amélioration du milieu physique et de la gestion des stations. Ils peuvent se voir attribuer une accréditation Secure Stations (valable pour deux ans) si une évaluation indépendante établit qu’ils satisfont aux normes nationales de sécurité. La trousse d’information du programme comprend les principaux éléments suivants: • Lignes directrices décrivant le programme, le processus d’accréditation et les aspects de gestion et de conception qui feront l’objet de l’évaluation; • Vérification des aspects de conception et de gestion servant à déterminer si les conducteurs se conforment aux exigences susceptibles de réduire la criminalité et le sentiment d’insécurité, y compris en appliquant les principes généraux de prévention touchant les accès et contrôles de sortie, la surveillance informelle, l’aménagement paysager, l’éclairage, l’entretien, la visibilité, la télévision en circuit fermé, l’information destinée aux passagers et la mise en évidence des alarmes ou téléphones d’urgence; • Fiche de rapport sur laquelle transcrire les résultats de sondages sur le sentiment de sécurité des passagers et les données sur la criminalité des 12 mois précédant l’initiative adoptée et de la période d’application de celle-ci, afin d’en évaluer l’efficacité; • Formulaire de mise en candidature à remplir une fois que l’évaluation indépendante a établi la conformité aux normes nationales. Résultats Aucune évaluation n’a encore été menée sur les effets de ce programme en matière de réduction de la criminalité. Principaux partenaires et autres sources de financement 26 • Sociétés ferroviaires, Crime Concern (organisme non gouvernemental oeuvrant à rendre les collectivités plus sûres en Angleterre et au pays de Galles), la British Transport Police et le ministère de l’Environnement, des Transports et des Régions (DETR). • Les frais de mise en œuvre du programme sont essentiellement constitués des améliorations apportées par les sociétés de transport aux aspects de conception et de gestion devant satisfaire aux normes prescrites. Ces frais peuvent se rembourser grâce à la baisse des coûts de la criminalité (gains de temps et d’argent, moins de graffiti à nettoyer, etc.), à l’attrait promotionnel de transports publics plus sûrs, ou à l’augmentation du nombre de passagers et donc des revenus. Le projet vise à faire connaître l’ensemble des mesures à prendre pour améliorer la sécurité et la perception des passagers, tout en définissant des normes nationales d’accréditation. Les entreprises ferroviaires se sont montrées intéressées à y prendre part afin d’améliorer leur image auprès des passagers et du public en général. Références supplémentaires • Crime Concern. (1999), Secure Stations Scheme: Guidelines for Operators, Swindon, England: Crime Concern. Secure Stations (Railway, DETR) Managed by Crime Concern Crime Concern 3rd Floor, General Building 33-49 Victoria Street Bristol BS1 6AS ENGLAND Téléphone: +44 (0)117 921 0080 Télécopieur: +44 (0)117 921 0090 STRATÉGIE MULTI-AGENCES DE RÉDUCTION DU CAMBRIOLAGE Défi Selon une étude portant sur l’année 1995-1996, il s’est commis dans la municipalité de Plymouth deux fois plus de cambriolages que dans l’ensemble de la région (42,6 par 1 000 foyers contre 22 par 1000). Selon une étude plus poussée, 84% des toxicomanes des environs s’adonnaient au crime pour financer leur consommation de stupéfiants. Plymouth, ANGLETERRE et pays de GALLES (environ 256 000 habitants) Service de police de Devon et Cornwall : Chief Constable John Evans, LL.B. Esq. Ministère de la Santé. Le programme de réduction des cambriolages - Homesafe - recevait £ 60 000 (89 555 US$) du Ministère de l’Intérieur et £ 30 000 (44 778 US$) en provenance de compagnies d’assurance au cours des deux premières années d’opération. Un financement additionnel pour trois ans et au delà est garanti par le Single Regeneration Budget du gouvernement central. Description Éléments de réussite d’un transfert On a mis sur pied en 1995 le Burglary Strategy Group dans le cadre du Community Safety Strategy Commitee, préalablement formé pour lutter contre les cambriolages et le sentiment d’insécurité qu’ils font régner parmi les citoyens. Cette initiative repose sur les principaux éléments suivants: • Causalité: mise en œuvre d’un programme de stabilisation de la toxicomanie qui prévoit, dans les ordonnances de probation, une série de mesures et de traitements à l’intention des contrevenants qui financent par le crime leur consommation de drogue, ce programme ciblant les récidivistes causant le plus de dommages à la collectivité; • Prévention: prestation de services comme l’installation de systèmes d’alarme ou de serrures renforcées aux victimes de cambriolages, et notamment de cambriolages répétés, en vue d’améliorer leur protection et de réduire les risques de multi-victimation; • Stricte application de la loi: création d’une escouade formée de 13 policiers chargés d’enquêter sur les cambriolages, de soutenir les victimes et de renseigner les partenaires concernés, ainsi que d’une équipe de 10 autres agents formée en 1996 pour se rendre sur les lieux des cambriolages et faire en sorte que les besoins et demandes des victimes soient satisfaites en une seule visite. Les éléments-clés du succès de ce dispositif incluent: l’implication active du commandant de la police locale ainsi que celle de l’autorité locale/directeur exécutif du gouvernement; une approche holistique focalisée sur les causes, la prévention et l’application de la loi; l’identification d’objectifs clairs et de plans d’action identifiant les responsables; l’identification efficace de l’objet des interventions: les contrevenants, les victimes et les victimes potentielles. Références supplémentaires • Brown, C. (1997), Dwelling Burglaries: The Need for Multi-Agency Strategies, Londres: Home Office, Police Research Group. Devon & Cornwall Constabulary Force Crime Prevention Officer Police Headquarters, Middlemoor Exeter, Devon EX2 7HQ ENGLAND Téléphone: +44 (0)139 245 2221 Télécopieur: +44 (0)139 245 2003 Site Web: http://www.devon-cornwall.police.uk/ Résultats • Baisse de 60% des cambriolages (de 4595 en 1994 à 1839 en 1998). • L’enquête de victimation de 1996 indiquait que 87% des répondants étaient satisfaits des services offerts par le programme. • Une étude indépendante démontrait que les mesures de renforcement des cibles implantées par les programmes Safer Cities et Homesafe ont réduit et l’incidence des crimes et la crainte de ces derniers. • Le programme de prévention des cambriolages de la municipalité de Plymouth s’est vu décerner le British Crime Prevention and Community Safety Award en 1998. Principaux partenaires et autres sources de financement • Police, services de probation, ministère public, services sociaux et de santé, conseil municipal, police du ministère de la Défense, services de soutien aux victimes et le Safer Cities Scheme. • La plus grande partie de ce programme est financée à même les fonds de la police, faisant du cambriolage un élément prioritaire. Le Drug Stabilization Programme recevait quant à lui £ 100 000 (149 000 US$) sur trois ans du 27 Leicestershire, ANGLETTERRE et pays de GALLES (environ 295 000 habitants) Service de police de Leicestershire: Chief Constable: D.J. Wyrko UNITÉS D’HABITATION PLUS SÛRES Défi Le quartier de Northfields, à Leicestershire, regroupe 3 304 foyers situés dans une zone marquée par d’importants troubles sociaux et un taux de criminalité très élevé. On y dénombre par exemple 131 cambriolages par 1 000 foyers, alors que la moyenne nationale s’établissait en 1996 à 27 cambriolages par 1 000 foyers. Description Ayant constaté le peu d’impact d’une action menée par la police seule, on a élaboré une stratégie visant expressément la création d’un partenariat axé sur une intervention efficace. C’est ainsi qu’est né en 1997 le West Humberside Community Forum, dont les participants ont indentifié en collaboration les problèmes et pistes de solution qui permettraient de réduire la criminalité de 30 % en deux ans, en focalisant sur les trois domaines suivants: • Prévention des crimes et désordres : le Conseil régional a modifié les conditions d’obtention d’un logement à Northfields de manière à dissuader les candidats au comportement criminel et antisocial. Tout manquement aux accords locatifs peut en outre faire l’objet de poursuites devant un tribunal civil, habilité à rendre des ordonnances restrictives ou (dans les cas extrêmes) des avis d’expulsion (reprise du logement par le propriétaire); • Aide sociale : une aide est apportée aux parents ayant des difficultés avec leurs enfants de tous âges afin de prévenir les problèmes de criminalité latents ou réels. • Soutien à la jeunesse : on a mis sur pied le Northfield Football (soccer) Program à l’intention des jeunes susceptibles de participer à des activités criminelles. Soutenu par des équipes professionnelles, le programme prévoyait l’organisation de parties de soccer et une tournée des stades où ces équipes disputent leurs matchs. • Maintien de l’ordre et renseignement : on a réclamé pour les prévenus accusés de trafic de drogue et de cambriolages des conditions plus strictes de mise en liberté provisoire, et l’application renforcée de ces conditions. Résultats 28 Entre les périodes 1995-1997 et 1997-1998, le quartier de Northfields a enregistré une baisse de la criminalité se répartissant comme suit: • Baisse globale de 32 % du nombre de crimes (passés de 3 847 à 2 622); • Baisse de 47 % des cambriolages résidentiels (passés de 773 à 407). Principaux partenaires et sources de financement • Services de police, services sociaux, programmes d’aide à l’emploi, églises, écoles, centres de santé, régie du logement et citoyens. • La seule autre source de financement dont la police a disposé consistait en une aide annuelle de 3 000 livres (4 478 $US) à la mise sur pied de programmes variés Éléments de réussite d’un transfert L’identification des partenaires clés et notamment des officiers de police spécialement détachés pour ce programme a conduit au succès de l’action. Restent à résoudre des problèmes reliés aux frictions entre les acteurs clés et les résidents qui sont tentés de les considérer comme des gens qui “touchent à tout” . Références supplémetaires • Leicestershire Constabulary. (1999), Northfields Project, Leicester, England: Leicestershire Constabulary. Leicestershire Constabulary Police Headquarters St. Johns, Narborough Leicester LE9 5BX ENGLAND Téléphone: +44 (0)116 222 2222 Télécopieur: +44 (0)116 248 2537 Courriel: [email protected] VIGNETTES D’HABITATION SÉCURISÉE (POLICE LABEL SECURED HOUSING®) Défi De 1970 à 1975, le nombre de crimes et délits commis aux Pay-Bas a bondi de moins de 200 000 à 1,3 million. Cette progression a ralenti à partir de 1985, et l’on observe depuis cinq ans une baisse de la criminalité. Le pays a construit entre 1945 et 1970 environ 2 millions d’unités d’habitation, qui comptent aujourd’hui pour le tiers des logements du pays. Les architectes et urbanistes de l’époque s’intéressaient peu aux questions de criminalité, ce dont témoigne la conception de ces ensembles d’habitation, faiblement protégés contre le crime suivant les critères actuels. Description Dans les années 1980, le gouvernement néerlandais a réorienté son action en combinant aux approches de réduction et de prévention de la criminalité des stratégies intégrées fondées sur le partenariat. Ces stratégies tiennent compte des causes sociales et situationnelles de la criminalité, et de la nécessité d’intégrer aux efforts de prévention les secteurs et partenaires sociaux touchés : écoles, jeunesse, milieux de travail, aide sociale, logement, aménagement paysager et urbanisme. C’est ainsi qu’a pris forme en 1991 le programme Police Label Secured Housing®, inspiré du concept britannique Secured by Design. Selon ce programme, les maisons et ensembles d’habitation nouvellement construits et satisfaisant à des normes précises de sécurité sociale, de prévention de la criminalité et des incendies, sont admissibles à l’obtention d’une vignette indiquant aux propriétaires comme aux éventuels contrevenants qu’ils répondent aux critères des services de police en matière de résistance à la criminalité. Publié en 1994, le Secured Housing Label Manuel définit huit critères applicables à un ensemble de 55 exigences visant à dissuader les auteurs de crimes contre la propriété, parmi lesquelles : • Conception des immeubles: sécurisation ciblée en vue de réduire l’usage des toits surbaissés et l’accès aux garages, renforcement des entrées principales (les portes et leurs cadres), réorientation des pièces de séjour de manière à dissimuler à la vue les objets de valeur, notamment les équipements électroniques; • Conception des districts et lotissements : prise en compte des facteurs de dimensions et de densité, du nombre d’accès, de la mixité entre propriétés jumelées et/ou individuelles, de l’usage de terrains intérieurs et de parcs clôturés; • Surveillance formelle et informelle: multiplication des risques auxquels s’exposent les contrevenants pour ce qui est d’être découverts ou arrêtés, aménagement des lieux favorisant la participation des habitants, la gestion responsable du quartier et l’application de programmes de surveillance domiciliaire. Résultats • Baisse de 2 % à 0,1 % des risques de cambriolages enregistrés par la police dans les nouvelles habitations ayant obtenu une vignette entre 1994 et 1998. • Un important sondage mené auprès de 77 000 personnes est venu confirmer les données policières sur la réduction des cambriolages, en baisse constante depuis 1994. PAYS-BAS (environ 15,86 millions d’habitants) Ministère de l’Intérieur et des Relations avec le Royaume: M. A. Peper • Selon 90 % des personnes interrogées dans le cadre d’une étude de marché, l’apposition de vignettes a contribué à réduire le sentiment d’insécurité, 75 % d’entre elles indiquant qu’elles privilégieraient un immeuble affichant une vignette en cas de déménagement. Principaux partenaires et autres sources de financement • L’attribution des vignettes est supervisée par le National Secured Housing label Steering group Committee, auquel participent les organismes suivants : ministère de l’Intérieur et des Relations avec le Royaume, ministère de la Justice, Association des assureurs néerlandais, Association des municipalités néerlandaises, AEDES (organismes regroupant les sociétés d’habitation), Association of (Prospective) Homeowners, Dutch Organisation of Tenants, Dutch Project Development Platform (NEPROM) Association des consommateurs, Netherlands Police Institute (NPI), et le Centre national de prévention. • Les coûts salariaux des cinq prochaines années s’élèveront à 51 millions DFL (22,75 millions US$). Le financement provient à l’échelon national du ministère de l’Intérieur et des Relations avec le Royaume, du ministère du Logement, du ministère de l’Emploi et de compagnies d’assurance; il émane à l’échelon régional des services de police, des gouvernements municipaux, des autorités du logement et d’entreprises de construction. Éléments de réussite d’un transfert On prévoit qu’au cours des dix prochaines années, une grande partie des 800 000 unités d’habitation à construire le seront en fonction de ce programme de vignettes. L’application des normes de ce programme aux immeubles et lotissements plus anciens entraînerait toutefois des coûts et exigences trop élevés. Mais il est possible d’attribuer des agréments partiels aux quartiers et habitations dont certains partenaires collaborent à l’amélioration de la sécurité, comme il en existe déjà sous les dénominations Habitation sécurisée, Immeuble sécurisé et Quartier sécurisé. Références supplémentaires • van Soomeren, P. & T. Wilendorp. (1996), Secured by Design in The Netherlands, Security Journal, vol. 7, 2. • Scherpenisse, R. (1997), The Police Label for Secured Housing: Initial Results in The Netherlands, document présenté au Congrès de l’Union européenne ayant pour thème Prévention de la criminalité: vers un niveau européen, tenue les 11-14 mai à Noordwijk, Pays-Bas. Mr. Paul Reijenga The Netherlands’ Police Institute P.O. Box 219 2501 CE, The Hague The NETHERLANDS Téléphone: +31 70 318 0220 Télécopieur: +31 70 346 7787 Courriel: [email protected] 29 PAYS-BAS (environ 15,86 millions d’habitants) Ministère de la Justice: B.E. Korthals GROUPE DE TRAVAIL SUR LE CAMBRIOLAGE COMMERCIAL Défi De 1980 à 1993, le nombre de vols dans les commerces au détail a augmenté entre 10 et 15% par année. En 1993 seulement, ces crimes ont rapporté à leurs auteurs 11 millions US$ en biens volés, causé trois morts et 138 blessés, et coûté 10 millions US$ en enquêtes policières, poursuites judiciaires et procès. Description On a mis sur pied en juin 1993 un Groupe de travail sur les vols dans les commerces au détail composé de cinq représentants des parties en cause (notamment la police, les gouvernements locaux et les milieux d’affaires), dont le mandat de trois ans consistait à analyser la situation et à proposer des solutions. Ce groupe a élaboré les stratégies suivantes pour lutter contre les vols dans les commerces: • Stricte application de la loi: création d’un système de coordination régionale visant à retracer les voleurs et prévoyant un accès décentralisé à un système national d’enregistrement des vols; • Mesures situationnelles de prévention visant à contrecarrer les manœuvres des voleurs, à multiplier les risques qu’ils courent et à réduire leur butin. Parmi les recommandations : maintien de faibles sommes d’argent dans les caisses enregistreuses et recours à des coffres-forts munis de serrures à retardement, à des boutons d’urgence et à des vidéocaméras de surveillance; • Mesures de développement social: mesures éducatives et d’initiation au travail ciblant les jeunes à risque (18 à 25 ans) originaires du Surinam, des Antilles néerlandaises et du Maroc; • Soutien aux victimes: offre de formation spécialisée aux coordonnateurs et bénévoles des organismes apportant leur soutien aux victimes de vols. Résultats • Baisse annuelle de 26% du nombre de vols perpétrés dans les commerces sur une période de deux ans (passé de 2 725 en 1993 à 2 007 en 1995). • En 1995, 40% des vols ont été élucidés, contre seulement 20% en 1993. Principaux partenaires et autres sources de financement • Police, association des banques, associations de commerçants et gouvernements municipaux. • Le Groupe de travail disposait annuellement de 300 000 US$, la moitié provenant du ministère néerlandais de la Justice et l’autre moitié du secteur privé. Éléments de réussite d’un transfert Au Pays-Bas, les vols qualifiés dans les commerces ont tendance à ne pas être le fait de toxicomanes, qui leur préfèrent des cibles moins risquées (souvent aussi moins profitables). Le fait de ne conserver en caisses, dans les commerces et dans les banques, que des petits montants a réduit de beaucoup le potentiel de pertes importantes. 30 Étant donné l’existence d’un registre national des vols qualifiés, il est estimé que seulement 10 à 15% de ces derniers demeureraient non-rapportés. L’intérêt soutenu des commerces et des banques est essentiel à la pérennité de ce programme. Références supplémentaires • Jammers, Victor. (1995), Commercial robberies: the business community as a target in the Netherlands , Security Journal, 6, pp.13-20. • van Dijk, Jan, J.M. (1997), Towards Effective PublicPrivate Partnerships in Crime Control: Experiences in The Netherlands, in Marcus Felson and Ronald V. Clarke (eds.) Business and Crime Prevention, Monsey, New York: Criminal Justice Press, pp. 99-124. Mr. Victor Jammers Ministry of Justice Department of Crime Prevention P.O. Box 20301 2500 EH The Hague The NETHERLANDS Téléphone: +31 70 370 7362 Télécopieur: +31 70 370 7250 Site Web: http://www.minjust.nl Courriel: [email protected] PRÉVENTION DU CAMBRIOLAGE SELON LES BESOINS LOCAUX Défi La République tchèque a enregistré de 1991 à 1997 une forte augmentation de son taux de criminalité. En hausse de 143%, le nombre d’infractions rapportées est passé de 282 998 à 403 654. L’inquiétude qui gagne les citoyens concerne notamment l’augmentation des cambriolages résidentiels. Description En 1996, le gouvernement a lancé avec l’appui du ministère de l’Intérieur un programme de réduction de la criminalité dans certaines municipalités cibles. Les mesures préventives et policières sont mises en œuvre localement, avec une aide financière du ministère pour des activités de soutien comme la formation et la publication. Voici les principaux éléments de ce programme: • sélection des municipalités cibles par le gouvernement central en fonction de critères comme le taux de criminalité, la proportion des citoyens vivant de l’aide sociale, le pourcentage de jeunes par rapport à la population et le taux de chômage local; • élaboration par les municipalités, assistées d’un conseiller du ministère, d’un plan de prévention reposant sur une étude de la situation, des objectifs clairement définis et des approches répondant précisément aux besoins locaux; • mise en œuvre de moyens variés, notamment des campagnes de sensibilisation à la télévision et dans les autres médias, ou des mesures situationnelles de prévention de la criminalité (serrures renforcées, caméras en circuit fermé dans les lieux à risque, etc.). RÉPUBLIQUE TCHÈQUE (environ 10,3 millions d’habitants) Ministère de l’Intérieur: Václav Grulich financement central, une unité de coordination présentant des fortes qualités de leadership. Références supplémentaires • GjuriÖová, Jitka et Radim Bure. (1997), The Urban Crime Prevention System in the Czech Republic,document présenté au Congrès de l’Union européenne ayant pour thème Prévention de la criminalité: vers un niveau européen, tenue les 11-14 mai à Noordwijk, Pays-Bas. • Ministère de l’Intérieur, République tchèque. (1998), Prevention Does Pay: Crime Prevention in the Czech Republic, Prague, République tchèque: Département de la prévention de la criminalité, Ministère de l’Intérieur. Département de la prévention de la criminalité Ministère de l’Intérieur Nad _tolou 3, 21/OP 170 34 Praha 7 RÉPUBLIQUE TCHÈQUE Téléphone: +420 (0) 2 6143 2255 Télécopieur: +420 (0) 2 6143 3504 Site Web: http://www.mvcr.cz/ Courriel: [email protected] Résultats • Baisse de 27% des cambriolages résidentiels (passés de 17 432 en 1991 à 12 752 en 1998). • En tout, 50 municipalités participent actuellement au programme soutenu par le gouvernement. • Plusieurs autres municipalités ont manifesté le désir d’y prendre part même sans bénéficier du financement gouvernemental. • Un nombre croissant de citoyens a recours à des mesures de prévention situationnelle tels de meilleurs verrous et des alarmes. • La prévention de la criminalité est devenu un sujet de politique publique et on assiste également à une augmentation de l’intérêt des médias pour ce sujet. Principaux partenaires et autres sources de financement • Parmi les partenaires clés: police municipale, ministère de l’Intérieur, organismes non gouvernementaux et de bienfaisance, ainsi que les services sociaux. • Pour la période 1996-1998, le gouvernement central a fourni 50% des ressources du programme et le gouvernement local 31%, le reste provenant d’organismes non gouvernementaux, d’entreprises et de sources variées. En 1998, l’aide financière accordée à ce programme par le ministère de l’Intérieur a totalisé 135 millions de couronnes (3,4 millions US$). Éléments de réussite d’un transfert Ce programme pourrait convenir aux pays où le gouvernement central joue le rôle principal dans la coordination et le soutien aux activités de prévention aussi bien à l’échelle nationale que locale. Les éléments essentiels de ce programme incluent: un 31 Comté de Baltimore, Maryland, É.-U. (environ 722 000 habitants) Ville de Baltimore, Maryland, É.-U. (environ 650 000 habitants.) Service de police du comté de Baltimore, Chief Terrence B. Sheridan Service de police de la ville de Baltimore, Commissioner Ronald L. Daniel EFFORT INTÉGRÉ POUR RÉDUIRE LE VOL DE VÉHICULES Défi Le Maryland Vehicle Theft Prevention Council (Conseil de Maryland pour la prévention de vol d’automobiles) a été créé en 1994 par la Législature de l’État du Maryland. À l’aide des bourses d’état qu’il accorde, le conseil fournit le financement aux organismes locaux agissant pour l’application stricte de la loi, dans leurs efforts pour combattre l’incidence accrue des vols d’automobiles. Deux de ces organismes sont le comté de Baltimore et la police de la ville de Baltimore. En 1994, la ville et le comté de Baltimore ont respectivement enregistré une augmentation de 50% et de 33% des vols de voitures. Une analyse statistique a révélé que la majorité des voitures volées sur un teritoire étaient récupérées dans l’autre, les voleurs s’en servant pour commettre des vols, des cambriolages et des agressions. Description En 1995, une équipe régionale de lutte contre les vols de voitures a été mise sur pied, composée de 19 policiers du comté de Baltimore et de 12 de leurs collègues de la municipalité. Pour prévenir les vols et améliorer le taux de récupération des voitures, l’équipe a adopté une approche aux multiples aspects centrée sur les principaux éléments suivants: • Application de la loi et mise en accusation: renforcement de la surveillance des rues et repérage des véhicules volés, interrogation des suspects et prévenus, recours à des informateurs pour mettre en accusation les propriétaires de garages clandestins, suivi des déclarations de sinistre douteuses signalées par les compagnies d’assurance et collaboration resserrée avec le Bureau du procureur général pour multiplier les poursuites, les condamnations et les incarcérations; • Analyse de la criminalité: réunions mensuelles régionales regroupant des spécialistes et des policiers de la localité et de l’État afin de dégager les tendances et les pistes d’enquête, de produire un bulletin d’information à l’intention des agents de patrouille et d’analyser en détail des schémas criminels et des suspects éventuels (notamment les récidivistes); • Prévention: campagnes de sensibilisation sur le phénomène des vols de voitures et les mesures concrètes de prévention, enregistrement téléphonique automatique offrant des conseils de prévention aux propriétaires de voitures très recherchées par les voleurs ou vivant dans des secteurs à risque. Résultats 32 • Baisse de 50% des vols de véhicules dans le comté de Baltimore (passés de 6 289 en 1994 à 3 129 en 1998). • Baisse de 47% des vols de véhicules dans le comté et la ville de Baltimore réunis (passés de 19 892 en 1994 à 10 487 en 1998). • Augmentation de 165% du nombre de véhicules récupérés (de 342 en 1995 à 564 en 1998), dont la valeur totale est passée de 2,56 millions US$ à près de 4,23 millions. Principaux partenaires et autres sources de financement • Police de la municipalité et de l’État, juges, citoyens, Maryland Vehicle Theft Prevention Council, State Motor Vehicle Administration, Maryland Anti-Car Theft Committee, IMPACT Training Inc. (compagnie fournissant aux policiers et détectives une formation intensive sur la lutte contre le vol d’automobiles). • Le coût global (1995-1998) de l’initiative s’est élevé à 2,6 millions US$, dont 2,2 millions en salaires et avantages sociaux des policiers et les autres 400 000 US$ provenant du Maryland Vehicle Theft Prevention Council. Éléments de réussite d’un transfert L’application de ce programme serait souhaitable dans les territoires confrontés à un taux élevé de vol d’automobiles et davantage encore dans les régions où il peut être démontré que les délits et les vols de voiture sont liés aux limites géographiques des territoires. Références supplémentaires • Baltimore County Police. (1999), Regional Auto Theft Team: Baltimore County Police Department, Baltimore County: Baltimore County Police. • Baltimore County Police. (1997), 1997 Annual Report, Baltimore County: Baltimore County Police. Baltimore County Police. Baltimore County Police Headquarters 700 East Joppa Road Towson, Maryland 21286-5501 USA Téléphone: +410 887 2214 Télécopieur: +410 821 8887 Site Web: http://www.co.ba.md.us/bacoweb/services/police/html/police.htm Courriel: [email protected] FRAUDE À L’ENCONTRE DES PERSONNES ÂGÉES Défi Selon les statistiques compilées entre 1992 et 1995 dans un commissariat du comté de Nassau, 60 délits de fraude ont été commis à l’encontre de personnes âgées de 78 ans en moyenne, qui ont subi une perte de 8 600 US$ en valeur médiane et de 2 500 US$ en moyenne. Quoique prévenus des risques de fraude par téléphone et par courrier dont ils peuvent être la cible, les aînés du comté ont été victimes d’escroqueries à domicile, d’imposteurs se faisant passer pour des fonctionnaires, de cambriolages et autres procédés frauduleux. Description En 1995, le Nassau County Police Department a mis sur pied une équipe de résolution des problèmes qui a sollicité l’expertise de la collectivité (associations d’aînés, Bureau du procureur, milieux d’affaires) pour mesurer l’ampleur du phénomène et déterminer les meilleurs moyens de l’enrayer. L’équipe a élaboré une stratégie faisant appel au secteur public et privé, dont les principaux aspects sont les suivants: • meilleure formation donnée aux policiers pour les sensibiliser au phénomène, les renseigner sur les organismes de soutien et les ressources disponibles, améliorer la précision des comptes rendus et de la classification des cas de fraude et assurer la stricte application des lois et règlements en matière de protection des consommateurs; • adoption de pratiques bancaires pro-actives: feuilles d’avertissement remises aux clients à risque concernant les retraits en espèces et les dernières formes d’escroquerie ; formation du personnel de caisse à qui l’on apprend à repérer les plus récentes techniques de fraude, à dépister les schémas de transaction inhabituels et à suggérer aux aînés de privilégier les chèques certifiés, les mandats et les virements automatiques plutôt que les retraits en espèces; • mesures prises par les sociétés publiques pour démasquer les imposteurs se faisant passer pour des fonctionnaires et insertion de dépliants sur la prévention des fraudes dans les relevés des clients. En cas de doute, ceux-ci sont incités à vérifier l’identité des fonctionnaires auprès des sociétés dont ils se disent employés et, le cas échéant, à signaler d’éventuelles fraudes à la police. Les sociétés vérifient de leur côté s’il y a intervention policière. Comté de Nassau, New York, É.-U. (environ 1,3 million d’habitants) Service de police du comité de Nassau: Commissioner Donald F. Kane Principaux partenaires et autres sources de financement • Nassau County Police Department, associations d’aînés, Bureau du procureur général, milieux d’affaires, sociétés publiques (téléphone, câble, compagnies des eaux et d’électricité). • Aucun financement spécifique n’a été requis pour implanter ce dispositif. Les coûts de formation ont été défrayés par les institutions concernées: sociétés publiques, milieux d’affaires, banques... Tandis que la formation des policiers et leurs activités d’information du public se sont surtout effectuées dans le cadre des heures normales de travail. Éléments de réussite d’un transfert Ce dispositif peut être implanté dans tous les territoires dont la population vieillissante est assez bien nantie pour attirer les fraudeurs/arnaqueurs. Ce projet requiert, outre la reconnaissance généralisée par l’ensemble des partenaires d’une situation potentiellement alléchante pour des activités criminelles de ce type, la reconnaissance de la nécessité d’une réponse coordonnée entre la police, le secteur public et l’entreprise privée. L’éducation du public est le noyau de la réponse à donner, cependant cette dernière ne peut remplacer l’intervention proactive des agences dont les positions stratégiques permettent d’affecter les opportunités de fraude. Références supplémentaires Nassau County Police Department 1490 Franklin Avenue Mineola, New York 11501 USA Téléphone: +516 573 7000 Télécopieur: +516 573 7007 Site Web: http://www.co.nassau.ny.us/police.html Résultats • Diminution de 53% des cas rapportés de fraude/arnaque à l’échelle du comté (de 32 en 1997 à 17 en 1998). Il n’en demeure pas moins que beaucoup de fraude/arnaque ne sont pas rapportés. Lors de réunions d’information organisées par les services de police à l’intention des personnes âgées, plusieurs relatent des faits dont des amis auraient été victimes. La gêne d’avoir été dupé ou l’incapacité de saisir la complexité des arnaques en question semble affecter la dénonciation aux corps policiers. Des stratégies pro-actives de communication s’imposent dès lors pour réduire la victimation. Les employés des banques et les représentants des services publics sont des participants pro-actifs qui, par le biais de leurs enquêtes et questions lors de situations douteuses, déjouent les contrevenants et préviennent les délits affectant les personnes âgées. Une meilleure coopération interétablissements, une meilleure communication et une bonne coordination de la réaction se sont traduites par un nombre plus élevé d’entrevues terrain avec des suspects potentiels et ont entraîné une diminution des opportunités pour les arnaqueurs. 33 VIOLENCE CONJUGALE, VIOLENCE RACIALE ET AUTRE VIOLENCES CONTRE LES PERSONNES La violence touche une partie importante de la population. Elle affecte la victime, souvent aussi son entourage immédiat ainsi que le groupe social plus large dont la victime fait partie. Les victimes de violence et d’abus de pouvoir ont des droits et les entraves à ces droits s’appellent souvent indifférence, ignorance et discrimination. La prévention de la violence peut donc prendre autant de formes qu’il y a de façons de sensibiliser, d’engager, d’éduquer et de responsabiliser. Les exemples de services et d’initiatives que vous trouverez dans les pages suivantes, loin d’être exhaustifs illustrent néanmoins divers types d’interventions policières. Souvent conçue en fonction d’un type spécifique de victime ou de victime potentielle, ces actions présentent la particularité de juger autrement de la réussite. Le succès s’y voyant redéfinit: d’abord en termes de capacité à rejoindre, de capacité à reconnaître un vécu spécifique puis, de capacité à se mettre au service, avec d’autres, de cette spécificité, en s’outillant autrement. Que ces outils s’appellent formation du personnel, restructuration des services, redéploiement des effectifs, campagnes de sensibilisation, éducation du public, ils ramènent l’individu lésé au centre du service à rendre. Berlin, ALLEMAGNE (environ 3,5 millions d’habitants) Service de police de Berlin: President Hagen Saberschinsky CONTRER LA VIOLENCE PAR LA SENSIBILISATION DU PUBLIC Défi Éléments de réussite d’un transfert Certains environnements (ex., les transports publics) favorisent les manifestations de violence interpersonnelle entre inconnus, surtout si les auteurs de telles violences ont des motivations précises, si leurs victimes se montrent vulnérables et s’il est peu probable que les témoins tentent de s’interposer. En 1995, la police allemande a attribué au Service de police de Berlin le Prix fédéral de prévention de la criminalité pour l’application réussie de son Projet de lutte contre la violence, qui fait figure de pratique exemplaire pour les autres services de police du pays. Description Références supplémentaires En 1991, le Service judiciaire du Musée d’histoire de la police de Berlin a lancé un projet de lutte contre la violence Anti-Gewalt-Projekt qui consiste notamment à exposer des armes saisies lors d’opérations policières afin de susciter des discussions entre étudiants et citoyens sur les traits caractéristiques des criminels et de leurs victimes, de même que sur les risques de victimation. Depuis 1992, le Centre de formation de la police berlinoise propose aussi à l’intention des citoyens des conférences, séminaires et ateliers axés sur les éléments suivants: • Cibles propices: prise de conscience des risques et conseils généraux en matière de sécurité; principes à suivre pour se tenir à l’écart du danger; comportement des victimes réelles et potentielles; appels à l’aide; autonomie sexuelle; communiquer et réagir avec assurance face aux conflits réels/potentiels; signalement des cas de violence à la police; formation en matière de résolution de conflits; • Motivation des auteurs de violences: étude des modes opérationnels et des schémas comportementaux des criminels, de leurs traits de personnalité, de l’usage qu’ils font des armes offensives et des moyens qu’ils emploient pour choisir leurs victimes; • Formation d’éventuels protecteurs: conditions favorisant l’intervention des témoins de violences, repérage des conflits et des situations potentiellement violentes, aptitudes de communication nécessaires au signalement de situations conflictuelles et marche à suivre pour rapporter un crime à la police ou servir de témoin. Résultats • 30 000 adultes et adolescents ont pris part au programme de formation depuis sa mise sur pied en 1992, tous les séminaires affichant complet plusieurs mois à l’avance. • Aucune étude scientifique n’a permis de confirmer une réduction des violences, mais selon des recherches préliminaires, les hommes et les femmes ayant participé au programme disent se sentir plus en sécurité qu’auparavant. Principaux partenaires et autres sources de financement • Citons parmi les partenaires le Service de police de Berlin, l’organisme Safe Against Crime et les citoyens. • Deux inspecteurs de police et un commis de bureau sont affectés au programme grâce à une aide financière de 300 000 marks (142 198 US$) du Service de police de Berlin. Les tribunaux de tous les États fédérés d’Allemagne font aujourd’hui payer les amendes à l’ordre de l’organisme Safe Against Crime, qui peut ainsi financer l’adhésion de participants plus démunis. 36 • Kautz, R. (1994), Police of the Anti-Violence Project: Mastering Violence and Aggression in Public (Adults & Juveniles), Berlin: Service de police de Berlin. • Kautz, R. (1997), Don’t Look Away, Take Action: How to Protect Yourself and Others Against Violence, Munich: Knaur Taschenbuchverlag. Berlin Police Department Landeskriminalamt 141 Anti-Gewalt-Projekt Platz der Luftbrucke 6 12096 Berlin GERMANY Téléphone: +49 (0)30 699 35 044 Télécopieur: +49 (0)30 699 37 818 INCIDENTS RÉPÉTÉS DE DISCRIMINATION RACIALE Défi De septembre 1990 à février 1991, on a rapporté 136 incidents de discrimination raciale (mauvais traitements/harcèlement, dégâts matériels, agressions, crimes sur la rue) aux organismes communautaires d’un lotissement de East London (1 041 logements). Pour 67% des familles victimes de racisme, il s’agissait d’incidents à répétition. Description En 1990, le Home Office Police Department a lancé un projet de recherche visant à réduire la répétition d’incidents raciaux dans ce lotissement. Cette recherche d’une durée de six mois, qui a établi que les ressortissants du Bengale et de la Somalie étaient les plus exposés aux manifestations de racisme à répétition, proposait une série de mesures préventives. En mars 1991, un groupe inter-organismes formé de représentants de la police, des locataires, des propriétaires et des associations communautaires a examiné ces propositions et mis en œuvre les mesures suivantes de protection des victimes: • renforcement de la sécurité de logements cibles (ex., serrures de sûreté chez les familles les plus fréquemment prises à partie); • embauche d’un travailleur social pour s’occuper des jeunes tentés par le racisme, cours d’anglais donnés aux femmes originaires du Bengale et de la Somalie et cours d’adaptation à la rue donnés aux jeunes potentiellement victimes d’actes racistes; • embauche d’un agent de prévention originaire du Bengale chargé d’inciter les victimes à rapporter les incidents racistes et à collaborer avec les organismes compétents à l’application de mesures préventives; • amélioration de la communication entre police et victimes par le biais d’un service téléphonique dans la langue des victimes et de services d’interprétation. Londres, ANGLETERRE et pays de GALLES (environ 7 millions d’habitants) Police Métropolitaine de Londres Commissioner Sir John Stevens Références supplémentaires • Sampson, A. and Phillips C. (1995), Reducing Repeat Racial Victimisation on an East London Estate, Crime Detection & Prevention Series Paper 67, Londres: Home Office. • Sampson, A. and Phillips C. (1992), Multiple Victimization: Racial Attacks on an East London Estate, Police Research Group Paper 36, Londres: Home Office. • Sampson, A. and Phillips C. (1998), Preventing Repeated Racial Victimization - An Action Research Project, British Journal of Criminology, 38(1): 124-144. Policing and Reducing Crime Unit Home Office 50 Queen Anne’s Gate London SW1H 9AT ENGLAND Téléphone: +44 (0)171 273 3324 (or 2702) Télécopieur: +44 (0)171 273 4001 Site Web: http://www.homeoffice.gov.uk/prghome.htm Courriel:[email protected] ou Site Web: http://www.met.police.uk/ Courriel: [email protected] Résultats • Baisse de 2% des manifestations répétées de discrimination raciale entre la période d’octobre 1990 à février 1991 et celle d’octobre 1992 à février 1993. • 70% des ressortissants bengalis et somaliens interrogés ont jugé que les agressions racistes avaient diminué, 47% d’entre eux se sentaient en sécurité dans les environs (contre 9% avant le lancement du projet) et 66% laissaient leurs enfants jouer à l’extérieur (contre 45% avant le projet). Principaux partenaires et autres sources de financement • Home Office, autorités locales en matière de logement, associations de logement, ressortissants bengalis et somaliens. • Le financement est assuré par le Home Office Police Research Group et par Safer Cities. Éléments de réussite d’un transfert Pendant la durée de ce projet, les pratiques policières convergeant jusqu’alors sur la détection et l’arrestation de contrevenants se virent décalées au profit de stratégies d’aide aux victimes notamment, les victimes à répétition. Les policiers devinrent plus à l’aise et plus habiles à répondre aux besoins des membres des minorités raciales. Cependant, les nouvelles procédures et pratiques n’étaient pas, à ce stade, encore intégrées aux pratiques policières régulières; les capacités du programme à produire un impact sur la re-victimation raciale qui soit à la fois marqué et durable demeurèrent pour cette raison mitigées. 37 West Yorkshire, ANGLETERRE et pays de GALLES (environ 2,1 millions d’habitants) Service de police de West Yorkshire Chief Constable Graham Moore VIOLENCE CONJUGALE RÉPÉTÉE Défi En 1997, la police de la division de Killingbeck (environ 150 000 habitants) est intervenue dans 1 500 incidents de violence conjugale, dont un tiers de cas de récidive. La violence conjugale est à l’origine de 30 pour cent des crimes violents dénombrés dans cette division administrative. La violence est systématique dans 90 % des cas et va souvent en s’intensifiant. La division administrative de Killingbeck couvre une population à faible revenu et à prédominance blanche, bien qu’une proportion significative de cette communauté soit d’origine asiatique (sous-continent Indien). Le logement y est surtout en location et est principalement la propriété du gouvernement local. Description De janvier à juin 1997, la police de West Yorkshire a mis en œuvre une stratégie d’intervention graduelle dans le cadre d’une nouvelle approche de lutte contre la violence conjugale qui consiste à s’occuper en priorité des victimes d’incidents répétés. Un suivi systématique permet de repérer les cas de récidive et d’intensifier progressivement les mesures prises à l’encontre des prévenus. Cette démarche concrète, qui facilite l’arrestation des récidivistes, repose sur une collaboration plus étroite entre la police, les agents de surveillance, les procureurs et les tribunaux en matière de détection et de traitement des incidents. Elle prévoit enfin la désignation d’un responsable, le Domestic Violence Officer (DVO), chargé de surveiller l’application des mesures prévues aux trois niveaux d’intervention suivants: • Niveau un: pour une première infraction: sans passé de violence conjugale avec coups et blessures, les mesures comprennent la remise d’une lettre d’information aux prévenus et aux victimes, la possibilité d’une arrestation, une surveillance policière et un avertissement adressé à l’auteur des violences; • Niveau deux: pour une deuxième infraction: seconde lettre d’information, visite d’un agent de police, surveillance par les forces de l’ordre et la collectivité, restriction de l’accès au domicile conjugal, surveillance renforcée des allées et venues du contrevenant, deuxième avertissement et durcissement possible des mesures pénales; • Niveau trois: pour des infractions répétées: protection resserrée de la victime (ex., installation d’un bouton de panique, téléphone cellulaire), visite du DVO, renforcement de la surveillance policière, troisième avertissement officiel et adoption de strictes mesures pénales. Résultats • Dans 83% des cas (312 contrevenants sur 377), l’application des mesures de niveau un a permis de stopper la progression de la violence. • On a observé une réduction de 11 % des contrevenants ayant fait l’objet de mesures de niveau trois (baisse de 44 sur 329 à 4 sur 220 selon le bilan de la période d’avril à juin 1997). • La re-victimation a diminué. Le nombre d’incidents de niveaux deux et trois a connu une baisse dramatique. À la fin du projet, il n’y avait qu’1% d’incidents de niveaux deux et trois tandis qu’à l’origine, on en dénombrait respectivement 21% et 13%. 38 Durant la période du projet, le nombre total d’incidents est demeuré à peu près constant mais on retrouve plus d’incidents de niveau un et beaucoup moins de niveaux deux et trois, ce qui reflète la confiance des femmes dans le système mis en place. Il est aussi intéressant de noter les économies en terme de ressources policières, qui furent substantielles, étant donné qu’une intervention de niveau un requiert relativement moins de temps que des interventions de niveaux deux ou trois. Le fait d’intervenir tôt réduit les interventions multiples. Il a été établi qu’une intervention de niveau un est beaucoup plus efficace pour réduire la re-victimation qu’une intervention de niveaux deux ou trois. De plus, l’inscription au registre des incidents de violence conjugale s’est améliorée, entre autres, en regard de la qualité de l’information recueillie. Principaux partenaires et autres sources de financement • Le Home Office, les services de police, les agents de surveillance, le Crown Prosecution Service (CPS), les tribunaux et des ressortissants du Bengale et de la Somalie. Éléments de réussite d’un transfert Il faut implanter un système efficace de collecte de données qui permette une bonne identification des incidents de re-victimation: d’une part pour assurer que s’enclenchent les réponses appropriées et de l’autre pour assurer un suivi efficace. Ce n’est ni plus ni moins qu’une façon de systématiser et de planifier la prestation de services à partir des ressources existantes pour arrimer le niveau de réponse au niveau de risques. Les mesures précises sont appelées à varier selon les ressources disponibles au niveau local. Ce système aurait avantage à faire place au pouvoir discrétionnaire i.e., une première agression particulièrement sérieuse pouvant par exemple entraîner une réponse de niveau deux. La formation est centrale. Tous les policiers et autres personnels impliqués devraient recevoir une formation qui augmente leur compréhension des phénomènes de violence conjugale et de ses conséquences potentielles et fait valoir la logique soustendant le projet, ses interventions et ses objectifs. Cette formation devrait de surcroît être suivie de sessions de mise à jour et de rétroaction. Une brochette d’agences et d’organisations doivent être impliquées dans une réponse efficace au problème de la violence conjugale. La consultation des partenaires, tôt dans le processus, augmentera leur engagement et leur degré d’appropriation. De plus, il est nécessaire que soit identifié un coordonnateur qui, non seulement possède la connaissance et l’engagement nécessaires au succès du projet, mais aussi l’autorité permettant de venir à bout des problèmes locaux. Dans le cas présent, cette responsabilité relevait d’un sergent de police. Le seul autre poste dédié étant celui d’un assistant administratif à temps partiel. Références supplémentaires • Hanmer, J., Griffiths, S., and Jerwood, D. (1999), Arresting Evidence: Domestic Violence and Repeat Victimization, Police Research Series Paper 104, Londres: Home Office, Policing and Reducing Crime Unit. • Hanmer, J & Griffiths, S. (1998), Domestic Violence and Repeat Victimization, Police Research Group Briefing, Note nº 1, Londres : Home Office, Policing and Reducing Crime Unit. • Plotnikoff, J & Woolfson, R. (1998), Policing Domestic Violence: Effective Organizational Structure, Police Research Series Paper 100, Londres: Home Office, Policing and Reducing Crime Unit. West Yorkshire Police Force Headquarters P.O. Box 9 Laburnum Road Wakefield WF1 3QP ENGLAND Téléphone: +44 (0)192 429 2003 Télécopieur: +44 (0)192 429 2013 STRUCTURES ET INSTRUMENTS D’ACTION AUTRICHE (environ 8 millions d’habitants) Ministère de l’Intérieur: Mag. Karl Schlögl EN MATIÈRE DE LA VIOLENCE CONJUGALE Défi En matière de violence conjugale, la police autrichienne s’en est longtemps tenue à conseiller aux femmes battues de quitter le domicile familial en quête de protection, les coupables étant rarement arrêtés au prétexte que les préjudices corporels mineurs ne constituaient pas un motif suffisant d’arrestation ou d’incarcération. Description Le gouvernement fédéral a lancé en 1994 un programme d’action contre la violence conjugale ayant pour but d’élaborer une approche multi-organismes intégrée pour mieux combattre les différentes formes de violence. Officialisé en 1997 avec la promulgation d’une loi sur la protection contre la violence conjugale et familiale, ce programme comprend les principaux éléments suivants: • Police et justice pénale : les policiers peuvent émettre une ordonnance provisoire intimant aux auteurs de violences de quitter le domicile de leurs victimes et ses environs sans droit d’y retourner pendant sept jours (tout manquement entraînant leur arrestation), après quoi les tribunaux peuvent émettre une ordonnance officielle de protection valable pour trois mois; • Organismes d’intervention: mis sur pied dans les neuf territoires provinciaux du pays, ces organismes ont pour mission de fournir dans les meilleurs délais des services de soutien et d’assistance aux femmes et à leurs enfants (la police qui émet une ordonnance provisoire de protection doit en aviser ces organismes dans les 24 heures); • Coordination multi-organismes: un comité consultatif de prévention formé de représentants des ministères concernés et de plusieurs organismes non gouvernementaux surveille l’évolution du réseau de soutien et l’intégration des efforts de la police, des tribunaux, des services sociaux et des autres organismes de lutte contre la violence conjugale. Résultats • L’impact de ce programme sur la violence conjugale a été évalué par l’Institute for Conflict Research. L’étude souligne que, dans beaucoup de situations le Federal Act on Protection Against Violence Within the Family est en mesure d’offrir des structures et des instruments efficaces pour éliminer la violence conjugale. Contrairement au processus de médiation dans les litiges (Streitschlichtung), l’expulsion de l’auteur du domicile représente un message sans équivoque de conférer la priorité aux droits de la victime (la femme) de vivre en sécurité et de traiter la violence conjugale comme un acte criminel. • Partie intégrante de ce programme, l’échange d’information entre la police et les organismes de soutien aux victimes est prévu aux termes de la loi. Afin de personnaliser et d’orienter leur aide aux victimes, les organismes de soutien reçoivent de la police toute information utile sur les procédures d’intervention et le comportement des auteurs de violence. • Des programmes spéciaux sont conçus pour venir en aide aux femmes immigrantes, compte tenu de leur situation particulièrement vulnérable. Principaux partenaires et autres sources de financement • Ministère de l’Intérieur, police et organismes d’intervention, refuges pour femmes battues, tribunaux, système judiciaire et bureaux d’aide à la jeunesse. • Les organismes d’intervention, à titre d’institutions privées, sont financés à part égale par le Ministère de l’Intérieur et par le Ministère des Femmes (Women’s Affairs). Éléments de réussite d’un transfert • Mesures légales plus sévères capables de protéger les individus contre les attaques pouvant menacer leur sécurité. • Création d’un réseau assez vaste d’institutions dont l’activité est dédiée à la protection de la femme (maison d’hébergement pour femmes en difficultés) qui rendent publics les cas de violence conjugale et offrent aux victimes support et assistance. • La volonté d’entreprendre une action concertée, partagée par la police et les organismes non gouvernementaux. • Il s’avère nécessaire de créer une législation qui favorise l’émancipation et protège la femme (ex., dans laquelle le viol dans les relations matrimoniales est considéré comme un acte criminel et où l’époux n’est plus ex lege “le chef de la famille”. Références supplémentaires • Dearing, A., et Forg, E. (1999), Police Combating Violence Against Women: Documentation of the Conference of Experts, Vienne, Verlag Österreich. • Dearing, A. (1998), Measures to Combat Male Domestic Violence Against Women, document de travail pour la Conference of Experts on Police Combating Violence Against Women, 30 novembre à 4 décembre, Baden, Autriche. Bureau du Conseil de prévention Ministère de l’Intérieur Herrengasse 7 Vienne AUTRICHE A-1014 Téléphone: +43 1 53126 2045 (ou 2270) Télécopieur: +43 1 53126 2215 Courriel: [email protected] ou: [email protected] 39 Sao Paulo, BRÉSIL (environ 15,8 millions d’habitants) POSTES DE POLICE ENTIÈREMENT FÉMININS ET VIOLENCE CONTRE LES FEMMES Défi Références supplémentaires En 1983, le Conseil national sur le statut de la femme a clairement établi qu’un grand nombre de Brésiliennes étaient victimes de violences, leurs agresseurs échappant à toute sanction en raison des rares dénonciations aux autorités et de l’inaction chronique de la police. • Eluf, L.N. (1992), A New Approach to Law Enforcement: Description • Jornal Do Brasil. (March 8, 1991), Trabalho das assistentes The Special Women’s Police Stations in Brazil, in M. Schuler (ed.) Freedom From Violence: Women’s Strategies From Around the World, New York: Fonds des Nations unies pour le développement des femmes (UNIFEM). Pour s’attaquer au problème, on a créé des postes de police entièrement dirigés par des agents de police féminins. Leur mandat: réduire et prévenir la violence faite aux femmes en dissuadant les agresseurs et en offrant à leurs victimes des services de soutien. À partir de 1985, ces nouveaux postes ont été autorisés à mener des enquêtes et à combattre ces crimes à l’aide des moyens suivants: • assistance aux victimes, rédaction des plaintes officielles, production de rapports d’enquête détaillés et application de mesures de dissuasion pour contrer la violence masculine; • services de soutien psychologique et social aux victimes, refuge en cas d’urgence et mise sur pied de cours visant à inculquer aux hommes violents le respect du droit à la sécurité des femmes. Résultats • Les cas de violences à l’encontre des femmes rapportés au premier poste de police féminin de Sao Paolo sont passés de 2 000 en 1985 à plus de 7 000 en 1989. • Même si le caractère souvent privé de ces violences fait en sorte qu’il est difficile d’attribuer les changements à la création des postes de police féminins, le nombre de cas de violence rapportés a baissé de 63% et le nombre de viols rapportés a baissé de 37% dans les deux années (1987-1989) qui ont suivi la mise en place d’un tel poste de police à Rio de Janeiro. Principaux partenaires et autres sources de financement • Le Conseil d’État sur le statut de la femme de Sao Paulo a mené cette initiative avec l’appui de l’Association du barreau brésilien et différents organismes non gouvernementaux de femmes. • L’essentiel du financement provient du gouvernement de l’État, mais la municipalité de Sao Paulo a fourni des locaux et du personnel. Éléments de réussite d’un transfert 40 Les mères brésiliennes renvoient souvent leurs filles vers leur mari agresseur en invoquant le proverbe « Ruim com ele, pior sem ele » (c’est terrible avec lui, mais encore pire sans lui). Cette tradition témoigne du besoin pressant d’intervention de la part des autorités policières qui ont favorisé la mise sur pied de 70 postes de police féminins à l’échelle du pays. foi pionero, Jornal Do Brasil, Rio de Janeiro: Jornal Do Brasil, p. 6. Ms. Ester Kosovski Rua Prudente de Morais 504/401 Ipanema 22420 Rio de Janeiro 22420-040 BRAZIL Téléphone: +55 21 295 9499 Télécopieur: +55 21 247 7105 PROSTITUTION ET INTERVENTION POLICIÈRE Défi Le phénomène des prostituées itinérantes, qui se déplacent d’un État à l’autre sur les indications de leur souteneur, constituait le facteur principal de l’aggravation rapide du problème de la prostitution. De 1989 à 1996, les arrestations et citations pour prostitution ont ainsi augmenté de 137%, passant de 663 à 906. Or un mandat fédéral fixant des limites à la population carcérale de la municipalité et du comté a strictement restreint l’imposition de peines de prison pour les infractions liées à la prostitution. Description En 1996, la brigade des mœurs du Salt Lake City Police Department a entrepris d’élaborer des approches alternatives pour lutter contre la prostitution. Après avoir identifié le phénomène des prostituées itinérantes (qui, contrairement aux prostituées indépendantes, travaillent aux ordres d’un souteneur) comme élément central d’un problème grandissant de prostitution, on a mis en œuvre de nouvelles mesures pour réduire l’ampleur du phénomène et poursuivre les souteneurs en justice. • Dépistage: identification formelle des prévenues grâce à l’obtention des coordonnées d’un proche parent qui soit en mesure de confirmer leur identité et de collaborer avec la police en vue de soustraire les jeunes femmes à l’emprise de leur souteneur; • Traitement: capacité de détention accrue au commissariat du comté permettant de détenir les prévenues de 3 à 7 jours, soit la période nécessaire pour inciter les prostituées à parler de leur souteneur et réunir suffisamment de preuves pour obtenir un mandat de recherche et engager des procédures judiciaires; • Procès: les prostituées acceptant de témoigner à charge contre leur souteneur étaient détenues en attente du procès pour les protéger contre les menaces et les agressions; elles pouvaient aussi bénéficier de services (associations religieuses et d’appui aux victimes, programme fédéral Victim/Witness Assistance, soins de santé et de soutien psychologique) les aidant à sortir de la prostitution. Résultats • Baisse de 44% des arrestations pour prostitution, passées de 906 en 1995 à 402 en 1998. • Augmentation des arrestations pour proxénétisme, passées d’à peine 10 par année pour la période 1989-1995 avec un taux de condamnation de moins de 10%, à 69 pour la période 1997-1998, avec taux de condamnation de 80% pour les cas traités par les tribunaux de l’État d’Utah et avec un taux de condamnation de 100% pour les cas traités par les tribunaux fédéraux. Le programme a permis d’enquêter plus à fond sur plusieurs des prostituées arrêtées. Plusieurs parmi elles n’ayant pas de situation familiale stable sur laquelle s’appuyer, les probabilités sont élevées quelles retournent à la prostitution. Il demeure très difficile de retrouver les prostituées qui sont rentré chez-elles. Parmi les cas traités dans les tribunaux fédéraux, cinq des filles sont demeurées en contact avec le détective de la moralité chargé de leurs cas et elles ne sont pas retournées à la prostitution. Deux parmi elles y sont par contre retournées. Salt Lake City, Utah, É.-U. (environ 160 000 habitants) Service de police de Salt Lake City Chief Ruben B. Ortega Néanmoins, à cause du programme, il est assez peu probable que le problème des « filles de circuit » ne se réinstalle à Salt Lake City. Le programme a révélé que les souteneurs en provenance de Portland, de Phoenix et de San Francisco ne recrutent plus les jeunes femmes de Salt Lake City. Il est souhaité qu’à mesure que d’autres collectivités des États-Unis s’habiliteront à transiger avec les souteneurs, un nombre décroissant de jeunes femmes seront attirées par ce de style de vie. Le service de Police de Salt Lake City a reçu deux distinctions pour son succès à réduire la prostitution. De plus, il a reçu beaucoup d’attention positive de la part des médias: autant des réseaux locaux et nationaux, que de la radio et de la presse écrite. D’autres agences de sécurité publique sont aussi venues y recueillir de l’information sur le programme. Le niveau de satisfaction des collectivités touchées était très élevé aussi un groupe honora-t-il la division Vice Unite d’un prix annuel Extra Mile. Le fait le plus significatif, d’ailleurs un des objectifs du programme, demeure néanmoins que très peu de souteneurs en provenance de l’extérieur de l’Utah ne s’aventurent maintenant à Salt Lake City. Principaux partenaires et autres sources de financement • Police (locale, État et fédérale), Bureau du procureur, organismes sociaux, clergé et collectivité. • Une subvention fédérale de 24 000 US$ par année couvre le salaire d’un porte-parole des victimes, qui fourni des services conseils, de l’aide en matière de logement, de stages éducatifs et assure le suivi auprès des filles impliquées dans la prostitution. Cette subvention inclue aussi 10 000 US$ pour couvrir les frais d’urgences en matière de logement, de déplacement et de vêtements. Éléments de réussite d’un transfert L’embauche de personnel civil est recommandée pour porter assistance aux filles afin de sortir de la prostitution. Trois individus clés sont au coeur de la réussite de ce programme: le policier, le procureur et le porte-parole de la victime. Il s’agit de traiter la prostituée comme une victime et, ce faisant, d’appliquer les lois appropriées dans la poursuite du souteneur. Le procureur doit accepter de porter le cas devant les tribunaux en acceptant aussi que la prostituée admette être une victime et admette s’être livrée à la prostitution. Le porte-parole aidera la prostituée à réintégrer un style de vie normal. Il est d’ailleurs important de noter que dans les étapes d’implantation de ce programme et même jusqu’au milieu de sa mise en oeuvre, le détective à la moralité agissait sur les deux plans, porte-parole et policier, compte tenu de l’absence de financement jusqu’à l’obtention d’une subvention. Références supplémentaires • Salt Lake City Police Department. (1999), Combating Street Prostitution in Salt Lake City, Salt Lake City: Salt Lake City Police Department. Salt Lake City Police Department 315 East 200 South Salt Lake City, Utah 84111 USA Téléphone: +801 799 3000 Télécopieur: +801 799 3557 41 Newport News, Virginie, É.-U. (environ 184 100 habitants) Service de police de Newport News Chief Dennis A. Mook STRATÉGIE MULTIDISCIPLINAIRE FACE À LA VIOLENCE CONJUGALE Défi Une analyse policière de 174 homicides commis entre 1974 et 1984 à Newport News a révélé que 48% d’entre eux (84 cas) étaient liés à la violence conjugale. Presque tous ces homicides avaient été précédés de fréquents appels à l’aide aux services de police atteignant au moins six appels dans plus de 50% des cas répertoriés. Description Créé en 1985, le programme de réponse policière aux incidents d’urgences conjugale (PRIDE) repose sur une approche multiorganismes pour réduire le nombre d’homicides liés à la violence conjugale. Il a donné lieu à la création d’un comité consultatif formé de représentants des services sociaux, de la police, de la justice et des médias électroniques, en vue de lancer le dialogue sur le phénomène et les moyens de l’enrayer. Voici les principaux éléments du programme PRIDE: • les policiers (de tous les niveaux hiérarchiques) ont suivi une formation sur la dynamique de la violence conjugale; ils devaient se conformer à des politiques officielles prévoyant la stricte application des lois et l’arrestation des coupables, et réclamer des mandats contre les suspects pour prévenir les menaces et les tentatives d’intimidation; • les procédures judiciaires ont été renforcées, les procureurs ont été autorisés à inculper les auteurs de violence en lieu et place du témoignage de leurs victimes, et les tribunaux ont retiré aux victimes la permission de retirer arbitrairement leur plainte avant que la justice puisse intervenir; • les services sociaux ont assuré des consultations et évaluations psychologiques visant à prévenir les comportements violents chez les agresseurs, et un refuge pour femmes battues a accru son aide aux victimes, les incitant à poursuivre leur agresseur en justice et offrant des services aux familles; • les médias ont contribué à la sensibilisation du public en améliorant leur couverture des questions de violence conjugale, et le programme PRIDE a fait l’objet de nombreux reportages dans les quotidiens, les magazines, à la radio et à la télévision. Résultats 42 • Baisse de 73% des homicides liés à la violence conjugale (passés de 84 pendant la période 1976-1984 à 23 pendant la période 1990-1997). • Baisse de 70% de la proportion des homicides liés à la violence conjugale par rapport à l’ensemble des homicides (passés de 84 sur 174 entre 1976 et 1984 à 23 sur 1999 entre 1990 et 1997). Principaux partenaires et autres sources de financement • Service de police de Newport News, refuge pour femmes battues, spécialistes en santé mentale, tribunaux, procureur général, armée et médias électroniques. • Sauf pour une aide financière accordée à la production d’affiches et de dépliants d’information, la mise en œuvre de ce programme n’a nécessité aucun déboursé additionnel. Références supplémentaires Newport News Police Department 2600 Washington Avenue Newport News, Virginia 23607 USA Téléphone: +757 926 8461 Télécopieur: +757 926 3533 Site Web: http://www.ci.newport-news.va.us/police/index.htm Courriel: [email protected] STRATÉGIES INTÉGRÉES La sécurité, garante de l’exercice des libertés et du droit, est un bien fondamental dans toute société. Elle correspond à une préoccupation quotidienne des élus, des responsables d’entreprises et d’organismes, mais aussi de tous les citoyens. Pendant de trop longues années, seule face aux actes délinquants, l’action policière est largement restée en position réactive et spécialisée, intervenant après la commission des actes délictueux. Les services de police et les populations entretenaient alors des relations ambiguës, plus empreintes de méfiance et d’autorité que de respect mutuel. Outre une insatisfaction globale des habitants, ce schéma conduisait à démotiver les policiers eux-mêmes, et ne favorisait pas la prise en compte de la victime. Nous avons pu alors assister à ce que l’on appelle le « virage communautaire » ou vers la « police de proximité », essentiellement basé sur des changements fondamentaux de mentalité de part et d’autres, doublés de modifications de structures. Le constat est clair : pour aboutir à des résultats, on doit s’appuyer autant sur les partenaires hors de la police que sur l’interne, et le succès réside sur l’association de ces deux parties. De la sortie de ces « solitudes », de la parole et du partage, est né le partenariat. Le partenariat doit être un partage de tout : des moyens, des responsabilités, du travail et du résultat. Tout le monde doit pouvoir s’y reconnaître et s’y retrouver. S’il y a co-responsabilité, il y a travail en commun, co-production. Cette co-production de sécurité implique l’ensemble des acteurs des services publics aux premiers rangs desquels la justice et la police, les élus et responsables locaux, régionaux et nationaux, les entreprises, les transporteurs, les logeurs, les membres de l’éducation et de la santé, le milieu associatif… Ce partenariat, avec des côtés formels et informels a besoin de statuts, de crédibilité et de reconnaissance. Il a aussi besoin d’une vision et d’un programme de travail clair, définissant les rôles et responsabilités de chacun dans le respect des prérogatives de leurs missions mais aussi de la vie privée des citoyens. Ce travail en commun, c’est aussi le domaine de l’innovation et de l’imagination afin de faire naître, dans des conditions souvent difficiles, une qualité de vie normale. Vous trouverez ci-après quelques exemples de ces approches conjointes des problèmes, de programmes de prévention, d’organisations plus ou moins formelles. Tous différents, ils traduisent pourtant tous la même volonté de rendre le quotidien plus sûr pour les habitants de nos villes à travers le monde. ANGLETTERRE et pays de GALLES (environ 52,2 millions d’habitants) CANEVAS D’HABILITATION DES POPULATIONS LOCALES: LA LOI SUR LA CRIMINALITÉ ET LE DÉSORDRE (THE CRIME AND DISORDER ACT) Défi L’expérience montre que les partenariats de prévention entre la police, les autorités locales et la collectivité sont souvent plus efficaces que les actions isolées. De même, l’expérience indique que la capacité pour ces partenariats d’avoir une action efficace sur les causes de la délinquance repose sur un processus rigoureux de diagnostic, de suivi, d’évaluation et de partage de l’information. Même si de multiples partenariats locaux de prévention existent en Angleterre, rares sont ceux qui ont mis en oeuvre tous les éléments du processus. L’exercice d’Examen exhaustif des dépenses avait pourtant montré qu’une stratégie de diminution de la criminalité exigeait une coopération intense entre divers acteurs et la mise en oeuvre de mesures ciblant des causes bien identifiées. Description La Loi sur la criminalité et le désordre, (Crime and Disorder Act) adoptée par le Parlement britannique en 1998 exige que les autorités locales, la police, la santé et les services de probation (entre autres) coopèrent entre eux pour élaborer et mettre en oeuvre une stratégie locale de lutte contre la criminalité et le désordre. La loi oblige aussi les autorités locales à tenir compte de ces problématiques dans l’ensemble de ses considérations. Ensemble, la police et les autorités locales doivent suivre un cycle de trois ans qui comprend les éléments suivants: • réalisation et publication d’un diagnostic local des problèmes de criminalité et de désordre qui tienne compte des perceptions des résidents; • identification de priorités d’action; • définition et publication d’un plan d’action qui cible les problématiques prioritaires et détermine des objectifs et des cibles; et • suivi des progrès et raffinement de la stratégie au besoin. Tout en reconnaissant que la police a été au coeur des partenariats d’action sur les problématiques de criminalité, cette loi lui donne un nouveau souffle en encourageant une approche plus ciblée et mieux coordonnée. En travaillant de concert avec d’autres organismes, la police doit viser à avoir un impact réel sur les niveaux de criminalité et de désordre. Les partenariats police-organismes seront d’ailleurs évalués en fonction de leur efficacité. Les corps policiers ont accueilli favorablement la décision de faire du travail de prévention un obligation légale. Avec les inspecteurs divisionnaires et les commandants locaux, les autorités policières locales sont au coeur de ces partenariats renouvelés. Ils doivent notamment: • consulter la collectivité locale sur les orientations et priorités des services de police; • définir des objectifs et des cibles en consultation avec les inspecteurs divisionnaires de la région; • publier le plan d’action policier qui aura été élaboré d’abord par l’inspecteur divisionnaire de la région; et • approuver les budgets. Même s’ils sont plus vastes, couvrent des territoires plus étendus et sont produits sur une base annuelle, les plans d’action policière doivent néanmoins être complémentaires avec les stratégies locales de lutte à la criminalité et aux désordres. 44 Pour que les partenariats fonctionnent, il est essentiel qu’aucun des partenaires n’essaie d’imposer son agenda. Celui-ci doit plutôt émerger de la réalité des problématiques de criminalité et de désordre. Le processus doit reposer sur la négociation et la recherche du consensus et viser à établir la responsabilité conjointe des acteurs en fonction des conclusions du diagnostic. Il s’ensuit que les objectifs des services de police et les indicateurs de performance afférents doivent évoluer de manière à refléter davantage des objectifs de prévention que de réaction à la criminalité. Résultats L’évaluation des impacts de la législation n’a pas été complétée. Une stratégie exhaustive d’évaluation d’actions et de partenariats locaux ainsi que du cadre global est en cours de mise en oeuvre. Principaux partenaires et autres sources de financement Le Parlement britannique, le ministère de l’Intérieur (Home Office), les autorités policières, de santé et de probation, la collectivité et les entreprises. Éléments de réussite d’un transfert La Loi sur la criminalité et le désordre s’inscrit dans une approche globale qui comprend aussi le Programme de réduction de la criminalité et la Stratégie de réduction de la criminalité. Le Programme de réduction de la criminalité repose sur un financement à hauteur de £250 millions (375 millions US$) sur trois ans pour mettre en oeuvre des stratégies éprouvées de réduction de la criminalité. Il cible principalement les cambriolages, la police axée sur la résolution de problèmes, les enfants et les familles à risque, les mesures novatrices, le traitement des contrevenants, les actions de référence des personnes arrêtées qui sont sous l’influence de drogues, l’intervention dans les écoles, la protection résidentielle des personnes retraitées, la violence conjugale et la violence contre les femmes, la protection des automobiles, l’inclusion des jeunes, les sentences, la surveillance de quartier et la vidéo-surveillance. La Stratégie de réduction de la criminalité quant à elle cible sept problématiques spécifiques soit: l’amélioration de la performance policière, la réduction du cambriolage résidentiel et de la criminalité contre les biens, la réduction des infractions contre les automobiles, la réponse aux désordres et aux comportements antisociaux, la réponse efficace à la délinquance des mineurs et l’aide aux victimes et aux témoins. La combinaison de ces trois initiatives permettra vraisemblablement d’atteindre de meilleurs résultats. Références supplémentaires • The Crime and Disorder Act 1998 (c.37) London: The Stationery Office Limited. Site internet: http://www.hmso.gov.uk/acts/acts1998/19980037.htm • Home Office (1998) The Crime and Disorder Act: An Introductory Guide. London: Crown. Site internet: http://www.homeoffice.gov.uk/cdact/acaintl.htm • Home Office (1998) The Crime and Disorder Act: Guidance on Statutory Crime and Disorder Partnerships. London: Crown. Site internet: http://www.homeoffice.gov.uk/cdact/cdaguid.htm PARTENARIATS POUR CONTRER LA CRIMINALITÉ Défi Les services de police qui travaillent en partenariat avec les organismes communautaires sont parfois débordés face au nombre et à la diversité de partenaires existants ou potentiels. Ils doivent donc planifier stratégiquement leur action pour trouver un terrain d’entente et coordonner les objectifs des forces de l’ordre, des gouvernements locaux et de la collectivité. Description Fondé en 1992, le Lancashire Partnership Against Crime (LANPAC) a pour mandat d’élaborer et de mettre en œuvre des mesures favorisant la réduction de la criminalité et de ses conséquences. En 1998, le LANPAC s’est constitué en société et en association caritative, tous les bénéfices issus de la formation et du matériel de sécurité fournis par la société étant versés à son association caritative pour financer des activités de prévention. Son action prend notamment les formes suivantes: • formation de petites équipes d’employés permanents chargées de concevoir et de gérer des projets de prévention, généralement soutenus selon leurs intérêts respectifs par les organismes participants. Les équipes bénéficient de services de logement, de soutien à la gestion et d’administration fournis par le Service de police du Lancashire; • orientation des politiques du et contrôle financier sous la responsabilité d’un conseil d’administration formé de représentants reconnus des milieux d’affaires, de la police et du secteur public; • approche volontaire intégrant les activités du LANPAC aux objectifs de la police et aux stratégies de sécurité de la collectivité; • création d’un mécanisme de financement, le Community Safety Initiative, reposant sur des critères précis en matière de subventions et sur l’avis du conseil d’administration, qui évalue l’intérêt de chaque projet en fonction notamment du taux de récidive chez les participants, du niveau de la criminalité et des troubles sociaux ainsi que de la perception de la population. Résultats Même s’il reste à évaluer globalement les effets du programme LANPAC, on a jusqu’à maintenant compilé des données établissant la réussite de plus de 200 projets, parmi lesquels: • un centre d’hébergement destiné aux jeunes. Dans leur stratégie menant à la diminution de la délinquance juvénile et les dommages mineurs causés par des jeunes de Briercliffe, une zone de l’est de Lancashire, LANPAC a fourni le financement nécessaire à la construction d’un centre d’hébergement pour jeunes, situé dans un secteur éloigné de la zone résidentielle. Ce projet visait à offrir aux jeunes un endroit propice à leurs réunions, où ils pourraient se considérer chez eux. En 1996, on avait enregistré à Briercliffe 98 actes de délinquance juvénile. Le centre d’hébergement a ouvert ses portes en 1997 et vers la fin de l’année, le nombre d’incidents a diminué à 60 pour baisser à 32 en 1998, ce qui a représenté une réduction de la délinquance juvénile de 33% et de 46%; • Le projet Biting Back un autre projet type, mis sur pied en 1998 à Deepdale, une zone de Preston, Lancashire. À Deepdale, les habitants étaient confrontés à un grand nombre de cambriolages résidentiels et à un fort taux de récidive des vols contre la propriété. Le projet de partenariat a fourni £ 9 000 (13 433 US$) pour l’acquisition Lancashire, ANGLETERRE et pays de GALLES (environ 1,1 million d’habitants) Service de police du Lancashire Chief Constable Pauline Clare QPM, DL, BA (Hons), CI Mgt d’équipement de surveillance vidéo et d’alarme afin de combattre ces crimes. Les policiers locaux ont géré le projet et pendant les premiers six mois on a pu constater une diminution de 34% des cambriolages résidentiels et une réduction de 35% du taux de récidive. LANPAC a harmonisé ses objectifs avec ceux de la police du Lancashire, afin d’accroître l’impact des projets financés. La police a proposé comme objectifs permanents la diminution du taux de la criminalité et des désordres publics, la réduction des accidents routiers, pour faire en sorte que la population acquière une confiance accrue dans les services de police et que les citoyens soient plus satisfaits des activités policières. Dans cette action concertée LANPAC ne fournit le financement nécessaire qu’aux projets qui aident la police dans l’atteinte de ces objectifs. Tous les projets mis sur pied sont évalués selon ces critères. Principaux partenaires et autres sources de financement • Service de police du Lancashire, les services de probation, les autorités locales, le secteur privé (compagnies d’assurance, services de sécurité, services financiers, etc.), le secteur public (services de soutien aux victimes, service de formation et d’aide à la jeunesse), les universités de Lancaster et de Central Lancashire. • Entre 1992 et 1999, plus d’un million de livres (1,5 millions US$) a été accordé aux projets de prévention de la criminalité. Ceux qui demandent des fonds sont encouragés à chercher des sources parallèles de financement et les fonds fournis par LANPAC sont habituellement quintuplés grâce à la contribution d’autres organismes. Éléments de réussite d’un transfert LANPAC a un statut d’organisme de charité et a été enregistré comme compagnie à responsabilité limitée ce qui exige de ses administrateurs de publier les états financiers annuels. Le chef de police a détaché 4 membres de son personnel et a fourni les locaux, des équipements et des ressources supplémentaires afin d’appuyer les activités courantes des partenaires. Un Conseil d’administration, composé des membres de compagnies, tient ses réunions deux fois par mois afin de coordonner les activités de LANPAC. Bien que le chef de police fournit les principales ressources aux partenaires, tous les organismes impliqués dans le programme sont appelés à jouer un rôle de premier ordre dans la réussite de cette initiative. Références supplémentaires • Lancashire Partnership Against Crime Limited. (1999), Creating A Safer Lancashire Through Partnership, Rapport annuel 1998, Preston, England: Lancashire Partnership Against Crime Limited. Lancashire Constabulary Partnerships and Community Safety Department Headquarters P.O. Box 77 Hutton, Preston PR4 5SB ENGLAND Téléphone: +44 (0)177 261 8570 Télécopieur: +44 (0)177 261 3562 Site Web: http://www.lanpac.co.uk Courriel: [email protected] 45 Northumbria, ANGLETTERRE et pays de GALLES (environ 1,5 million d’habitants) Service de police de Northumbria Chief Constable Crispian Strachan, QPM, MA, FI Mgt RÉDUCTION DE LA PEUR ET CIVISME Défi Éléments de réussite d’un transfert Les petits ensembles urbains de Northumbria sont frappés par La volonté politique et l’engagement des citoyens suscités par un fort taux de chômage et de criminalité, qui s’accompagne l’initiative NCSS contribuent grandement à ses chances de d’un sentiment collectif d’impuissance. réussite. Pour déterminer la possibilité d’étendre son application à d’autres régions, voir ci-dessous le Hadrian Report. Description Créé en 1994, le programme Northumbria Community Safety Strategy (NCSS) vise à prévenir la criminalité et à réduire le sentiment d’insécurité parmi la population. Cette initiative fondée sur une approche multidimensionnelle a pour cibles l’usage et le trafic de drogue, les crimes reliés aux voitures, les Références supplémentaires • NCSS. (1995), Northumbria Community Safety Strategy: Strategic Plan (1995-2000), Northumbria: NCSS. • NCSS. (1995/1996), Northumbria Community Safety Strategy: Annual Report, Northumbria: NCSS. crimes violents, les cambriolages, les jeunes contrevenants • Dodgson, M. et Beharini, D. (1998), Hadrian Report: A récidivistes et les groupes susceptibles de participer à des crimes. study on the feasibility of developing a transferable En voici les principaux éléments: European policing model for the prevention and combat- • Sécurisation des quartiers grâce à un meilleur éclairage des rues et à une lutte renforcée contre le vandalisme et les ting of crime and urban delinquency, Northumbria: Northumbria Police. graffiti. • Sécurisation des habitations et commerces grâce à l’installation de meilleurs systèmes de serrure et d’alarme et de caméras en circuit fermé dans les lieux publics. • Collaboration des employeurs à des projets visant à dissuader les jeunes tentés par la criminalité. • Mise sur pied de nouveaux projets collectifs et d’aide aux victimes grâce à l’appui de bénévoles et d’organismes communautaires. Résultats Northumbria a enregistré pendant la période 1991-1998 les résultats suivants : • Baisse globale de 39% du nombre de crimes. • Baisse de 52% du nombre de cambriolages. Principaux partenaires et autres sources de financement • Service de police de Northumbria, représentants d’organismes gouvernementaux et non gourvernementaux (ex., organisme Victim Support), secteur privé et citoyens. • En 1996, le Home Office a accordé par le biais du Single Regeneration Budget Program une aide financière de £ 10,5 millions (16,05 millions US$) étalée sur sept ans, venue s’ajouter à la contribution des organismes et entre46 prises appuyant déjà l’initiative NCSS. Ms. Sheila Stokes White Head of Strategy Northumbria Community Safety Strategy Civic Centre Gateshead Tyne and Wear NE8 1HH UNITED KINGDOM Téléphone: +44 (0)191 477 1011 ext. 2545 Télécopieur: +44 (0)191 490 0620 Courriel: [email protected] VIOLENCE CONJUGALE ET DISCRIMINATION RACIALE Défi Entre juillet 1997 et juin 1998, les statistiques criminelles révèlent ce qui suit: • 211 actes de discrimination raciale, dont 22% sont des agressions et 14% des attaques contre la personne ou des attaques très graves contre la personne; • 2 638 actes de violence conjugale dont 28% sont des agressions et 22% des attaques contre la personne ou des attaques très graves contre la personne. La dimension réelle de ces deux types de délinquance reste toutefois inconnue compte tenu du faible niveau de dénonciation. Londres, Circonscription de Hackney, ANGLETERRE et pays de GALLES (environ 190 000 habitants) Police Métropolitaine de Londres Commissioner Sir John Stevens Références supplémentaires • Metropolitan Police. (1999), Tackling Domestic Violence and Racial Harassment, London: Metropolitan Police. Community Safety Unit Hackney Police Station London Metropolitan Police 2-4 Lower Clapton Road London E5 0PD ENGLAND Téléphone: +44 (0)181 217 3464 Télécopieur: +44 (0)181 217 3356 Site Web: http://met.police.nk/ Courriel: [email protected] Description The Hackney Crime and Disorder Reduction Partnership s’est engagé à agir afin de diminuer les incidents de discrimination raciale et les problèmes de violence conjugale. Sa stratégie met l’accent sur le développement des services favorisant une action concertée des partenaires pour aider la communauté à réduire ces crimes et offrir du soutien aux victimes: • Application rigoureuse des mesures policières et des poursuites en justice: des enquêtes policières sur les incidents enregistrés et une politique positive d’arrestation, (par ex. la détention des suspects dès qu’il existe une preuve qu’un dommage a été causé). Faire en sorte que le volume de poursuites judiciaires reflète le nombre de ces incidents. • Services de soutien aux victimes: conseils en cas d’urgence à domicile, obtention d’injonctions, assistance sociale, accès à des services de consultation et légaux, visites des intervenants sociaux, et une ligne téléphonique d’assistance 24 heures sur 24 (assurée par un personnel multilingue capable de satisfaire aux besoins linguistiques des minorités ethniques). • Campagnes de sensibilisation du public: menant à une meilleure compréhension des problèmes de criminalité et favorisant la réduction de cette criminalité. Les campagnes s’adressent aux professionnels et organisations, aux écoles et autres établissements d’enseignement et à la communauté. Résultats Cette initiative n’a pas encore fait l’objet d’une évaluation exhaustive indépendante. Principaux partenaires et autres sources de financement • Police Métropolitaine de Londres (Hackney and Stoke Newington Police Community Safety Units), Hackney Borough Domestic Violence and Racial Harassment Team, Action for Racial Equality and Women’s Aid, a Multi-Agency Racial Incidents Forum (MARIF), and a Domestic Violence Forum. 47 Bruxelles, BELGIQUE (environ 952 000 habitants) Gendarmerie belge – District Bruxelles: David Yansenne, directeur des opérations MINORITÉS EHTNIQUES ET GANGS DE RUE Défi La population d’origine belge habitant Bruxelles est passée de 950 000 à 666 000 entre 1963 et 1995, tandis que, pour la même période, la population étrangère a augmenté de 90 000 à 286 000. Certains gangs de jeunes de minorités ethniques ont semé la panique parmi les usagers du transport souterrain et on a constaté que ces mêmes gangs étaient à l’origine de divers autres délits, allant de délits mineurs à des crimes graves impliquant le trafic de drogue et la violence. Description C’est en 1997 que le Carrefour des Jeunes Africains (CJA) a été officiellement constitué. Il s’agit d’une action concertée axée sur la prévention impliquant la police de Bruxelles, les organismes communautaires et le secteur des transports. Ce partenariat se propose de diminuer l’implication ou l’implication potentielle des jeunes des minorités à risque dans des actes criminels ou de délinquance. Les principaux éléments de cette stratégie urbaine de prévention de la criminalité sont classés selon le degré de risque: • catégorie à risque mineur: la plupart des jeunes ne représentant pas un danger potentiel et qui n’ont pas de contacts avec les gangs de rue ou leurs activités. Ils sont plus jeunes et ne sont pas visés par l’influence nocive de ceux inclus dans les catégories à risque moyen et élevé; • catégorie à risque moyen: inclut les jeunes les plus ciblés par les mesures préventives, parce qu’ils ne sont pas encore entrés dans la spirale de la délinquance mais qu’ils ont des relations fréquentes avec les jeunes de la catégorie à risque élevé. Les problèmes à surmonter sont généralement de nature familiale ou scolaire et parfois reliés à l’emploi; • catégorie à risque élevé: jeunes aux prises avec le système judiciaire, engagés dans un cycle de délinquance. Les mesures préventives s’adressent particulièrement à cette dernière catégorie mais la stratégie peut inclure aussi des échanges culturels et autres loisirs (assister a des pièces de théâtre, organiser des soirées de danse ou des excursions), formation et soutien scolaire, orientation sociale et référence aux organismes pour la jeunesse, promotion des habitudes de vie saine, y compris une alimentation adéquate. D’autres mesures visent des visites rendues par les intervenants sociaux aux familles à risque, des campagnes publiques d’éducation se proposant de fournir aux groupes ciblés des outils pour les sensibiliser aux risques et coûts de la délinquance et les informer sur les mécanismes d’intégration sociale mis à leur disposition. Résultats Cette initiative n’a pas encore fait l’objet d’une évaluation exhaustive indépendante. Principaux partenaires et autres sources de financement 48 • Services de police, le Carrefour des Jeunes Africains , la Société de Transports Intercommunaux Bruxellois, les organismes communautaires et culturels, les écoles et les résidents. Références supplémentaire • Yansenne D. (1999), Se Transformer: Un défi nécessaire dans un environnement en pleine évolution, Exposé présenté au Centre International de prévention de la Criminalité (CIPC) dans le cadre de la Conférence sur le Rôle de la Police dans la Prévention de la Criminalité, 1-3 décembre 1999, Coventry, Angleterre. David Yansenne Directeur des opérations Gendarmerie belge – District Bruxelles Rue Croix de Fer 77 Bruxelles BELGIQUE Téléphone: +32 (0) 2 507 9201 Télécopieur: +32 (0) 2 507 9410 MÉDIATION ET JUSTICE RÉPARATRICE Défi En dépit d’une récente baisse observée à l’échelle du pays, le phénomène de la criminalité continue de préoccuper la population canadienne, qui s’interroge aussi de plus en plus ouvertement sur la capacité du système judiciaire de rendre les criminels responsables de leurs actes et de répondre aux besoins des victimes et des collectivités. Description S’inspirant d’approches de justice réparatrice expérimentées en Australie et en Nouvelle-Zélande, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a mis sur pied, en 1996, le Forum de justice communautaire (FJC) pour intensifier sa lutte contre la criminalité et mieux répondre aux besoins des victimes, des contrevenants et des collectivités. Dans le cadre de ce programme, les agents de la GRC peuvent référer, à leur discrétion, un certain nombre de cas au FJC, dont l’action prend les formes suivantes: • médiation entre victimes et contrevenants et prises de décisions négociées ou consensuelles entre représentants de la loi, victimes, contrevenants et proches parents en vue d’élaborer les solutions les mieux adaptées à chaque problème; • un animateur-formateur agréé par la GRC guide les participants à travers un processus d’écoute des différents points de vue et oriente les discussions de manière à ce que les contrevenants reconnaissent les conséquences de leurs actes et que les victimes décrivent les torts qu’elles ont subis; • les participants du FJC sont invités à exprimer leurs attentes et, si on en arrive à un consensus, l’animateurformateur met fin aux échanges en ayant au préalable établi une entente officielle et déterminé les mesures de suivi qui en assureront l’application. CANADA (environ 30,6 millions d’habitants) Gendarmerie royale du Canada Giuliano Zaccardelli, Commissaire Programme du Forum de justice communautaire Service de police communautaires, contractuels et autochtones Gendarmerie royale du Canada 1200, promenade Vanier Ottawa, (Ontario) K1A 0R2 CANADA Téléphone: +613 993 6221 Télécopieur: +613 998 2405 Site Web: http://www.rcmp-grc.gc.ca/ Courriel: [email protected] Résultats Même s’il reste à produire une étude scientifique des effets de cette initiative sur la réduction de la criminalité, une évaluation réalisée en 1997 a établi que sur 239 participants: • 91% considéraient l’entente ou les résultats comme plutôt ou très équitables; • 85% des contrevenants ont respecté les conditions de l’entente. Principaux partenaires et autres sources de financement • GRC, victimes et leurs proches ou soutiens, contrevenants et leurs proches ou soutiens, témoins et toute personne directement liée à l’infraction commise. Références supplémentaires • Chatterjee, Jharna. (1999), A Report on the Evaluation of RCMP Restorative Justice Initiative: Community Justice Forum as Seen by Participants, Ottawa: Gendarmerie royale du Canada. • Gendarmerie royale du Canada. (1998), Community Justice Forum: Canadian Resource Guide, Ottawa: Ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux Canada 49 Edmonton, Alberta, CANADA (environ 865 000 habitants) Service de police d’Edmonton Directeur: Robert Wasylyshen POINTS CHAUDS: ANALYSE ET RÉSOLUTION Défi L’étude de 153 000 appels de service reçus en 1986 a permis de recenser dans la ville d’Edmonton 21 zones particulièrement sensibles, 81% des appels effectués dans ces zones provenant souvent de mêmes adresses. La direction de la police a reconnu qu’il fallait résoudre ce problème d’appels répétés pour améliorer l’efficacité de ses services. Description En 1988, la police a entrepris d’appliquer une série de stratégies de résolution des problèmes pour lutter contre la criminalité à Edmonton. Tout en continuant de répondre aux appels, les agents ont adopté une démarche plus dynamique mettant les citoyens à contribution pour détecter les problèmes locaux et s’assurant de leur appui pour lutter contre le crime et améliorer la vie collective: • On a ainsi restructuré l’organisation policière afin d’augmenter le nombre d’agents et on a accordé à ces derniers un plus grand pouvoir décisionnel dans leur travail de rue sur le terrain et auprès des collectivités aux prises avec des problèmes locaux. • On a créé en 1987 un programme de patrouille de quartier Neighbourhood Foot Patrol Program dans les 21 zones d’où provenaient les appels répétés, un policier de quartier étant affecté à chacune de ces zones. • Pour favoriser la résolution concertée des problèmes, on a également créé un Comité consultatif de quartier mettant à contribution l’ensemble de la collectivité, y compris des citoyens et des représentants du milieu des affaires et des organismes sociaux. • Enfin, en 1992 on a mis sur pied 12 postes de police communautaire dirigés par un policier ayant sous sa responsabilité des bénévoles, les citoyens étant encouragés à rapporter directement à ces postes tout problème non urgent. Résultats • Baisse de 41% du nombre d’infractions criminelles (passées de 121 278 en 1991 à 71 595 en 1995), soit la baisse la plus marquée de toutes les grandes villes canadiennes. • Baisse de 31% des crimes avec violence entre 1991 et 1995. • On estime que la mise en œuvre d’un programme de police communautaire a permis à la police d’Edmonton d’éviter la création de 112 postes et d’enregistrer un surplus de 18,6 millions CAN$ (12,4 millions US$) à son budget d’exploitation et d’investissement. On a de plus noté une baisse de 60 % des déclarations de sinistre pour vols (passées de 2 948 en 1990 à 1 194 en 1994) et de 38% pour cambriolages d’habitations (passées durant la même période de 4 858 à 2 994); • Une démarche a été entreprise par le service de police afin d’élargir le rôle des stations locales dans le but de traiter un nombre accru d’appels considérés non urgents. Principaux partenaires et autres sources de financement 50 • Service de police d’Edmonton, organismes de services sociaux, bénévoles et résidents des quartiers touchés. • Le budget d’exploitation global de la police n’a augmenté que de 8 % entre 1991 et 1996, soit de 95 942 CAN$ (64 002 US$) à 103 641 CAN$ (69 138 US$). Le budget d’opération par officier de police était en 1999 de 107 004 CAN$ (71 382 US$) et la croissance de 15% enregistrée pendant la période 1996-1999 est due principalement aux augmentations salariales négociées. • Pendant les dernières années l’augmentation des taxes a été nulle ou très légère. L’augmentation enregistrée entre 1999 et 2000 a été de seulement 2,5%. De plus, l’élimination progressive de l’octroi provincial, le law enforcement grant, ayant débuté en 1994, s’est traduite par une réduction d’environ 6% du budget d’opération. Références supplémentaires • Koller, K. (1990), Working the Beat: The Edmonton Neighbourhood Foot Patrol, Edmonton: Edmonton Police Service (EPS). • Hornick, J., et al. (1993), Community Policing in Edmonton, Ottawa: Solliciteur général du Canada. • Don, K. & Veitch, D. (S/Sgt.). (1996), CommunityBased Policing in Edmonton, Edmonton: Edmonton Police Service. Edmonton Police Service Police Headquarters 9620-103A Avenue Edmonton, Alberta T5H 0H7 CANADA Téléphone: +403 421 3333 Télécopieur: +403 421 2207 Site Web: http://www.police.edmonton.ab.ca/ Courriel : [email protected] POLICE DE QUARTIER Communauté urbaine de Montréal, Québec, CANADA Service de police de la Communauté urbaine de Montréal (environ 1,8 million d’ habitants) Directeur : Michel Sarrazin Défi Éléments de réussite d’un transfert En 1994, l’analyse de l’environnement et la tenue de consultations auprès de la population, des autorités politiques, des partenaires clés et du personnel ont amené le Service de police de la Communauté urbaine de Montréal (SPCUM) à entreprendre une importante démarche de changement organisationnel afin de répondre aux différentes attentes exprimées. Essentiellement, on réclamait que le SPCUM: • intervienne rapidement, de manière humaine, compréhensive et professionnelle, en privilégiant le service à la clientèle; • s’attaque aux causes profondes de la criminalité et s’emploie à régler de façon durable les problèmes de la communauté, de concert avec les citoyens; • procure à ses membres un milieu de travail stimulant, valorisant et enrichissant, notamment en leur donnant plus de responsabilité et d’autonomie. La déconcentration des opérations policières sur le territoire facilite le développement de partenariats avec les collectivités locales. La mise sur pied par chaque poste de quartier d’un comité aviseur de partenaires réunissant des représentants du milieu communautaire, du réseau scolaire, des services sociaux, du monde des affaires, etc. est une des voies privilégiées pour créer un véritable partenariat police-citoyens. Description En janvier 1997, le SPCUM a débuté l’implantation d’un nouveau modèle de police qui s’inspire du concept de police communautaire: la Police de quartier. Ce modèle présente cinq composantes indissociables: • l’approche de résolution de problèmes; • la responsabilité géographique; • l’approche-service; • le partenariat avec la population; • la valorisation du personnel. Références supplémentaires • SPCUM, La Police de quartier, 1996, p.108. SPCUM Division des communications 750, rue Bonsecours, bureau 430 Montréal (Québec) H2Y 3C7 CANADA Téléphone: +514 280 3070 Télécopieur: +514 280 3399 Site Internet: http://www.spcum.qc.ca Courriel: [email protected] Le passage du modèle de police traditionnelle au modèle de Police de quartier a amené des changements importants dans la structure et la culture du service et a transformé sensiblement le quotidien des membres de l’organisation. Au plan structurel, l’implantation du nouveau modèle s’est traduite par: • la multiplication des points de services sur le territoire; • la décentralisation des pouvoirs décisionnels et budgétaires; • la réduction des niveaux hiérarchiques; • l’établissement de réseaux entre les différentes unités du service. Résultats Un sondage pré-implantation (automne 1996) et un sondage post-implantation (automne 1998) réalisé auprès de 9 200 citoyens touchés par la première phase de la Police de quartier (23 postes sur un total de 49) a révélé une hausse de tous les indices de satisfaction: • la visibilité policière a augmenté; • les résidents ont une meilleure perception des policiers; • plus de gens trouvent leur quartier très sécuritaire; • la qualité des services à la population s’est améliorée; • la qualité des interventions policières s’est maintenue à un haut niveau. Principaux partenaires et autres sources de financement • Budget d’exploitation (1999): 378 728 000 CAN$ (252 647 027 US$). 51 Hull, Québec, CANADA (environ 62 000 habitants) Service de police de Hull Directeur : Claude Papineau VIRAGE COMMUNAUTAIRE ET STRUCTURE ORGANISATIONELLE Défi Le Service de police est un acteur de la prévention de la criminalité parmi d’autres. La prostitution, la mendicité, la toxicomanie sont des problématiques qui doivent être traitées par les organismes du milieu. Le rôle que peut jouer la police appelle à être défini en collaboration et en concertation avec les organismes et les citoyens, dans le respect des particularités de chacun. Description Une modification de la structure organisationnelle permettant l’adaptation à l’approche communautaire s’est effectuée en trois étapes: • La création d’une section prévention visant à: - développer des programmes visant à diminuer le taux de criminalité; - établir des critères d’évaluation; - créer des comités multi-sectoriels en axant les travaux sur le respect des partenaires; - créer un comité aviseur en prévention du crime incluant la participation des citoyens. • L’ouverture de trois postes de police communautaire suite à une concertation entre le Service de police, les élus municipaux, les organismes partenaires et les citoyens: • L’implantation d’un service de police communautaire axé sur la résolution de problèmes par le biais de: - projets communs, protocoles d’entente, comités de concertation, formations jumelées; - consultations populaires, identification et solution de problèmes, rapprochement entre la police et le citoyen; - la création d’une Commission permanente sur la sécurité publique; - la participation d’environ 150 bénévoles aux activités du Service de police; - plus de 3 500 familles associées aux divers programmes. Résultats Augmentation de la satisfaction des citoyens à l’endroit du service de police, laquelle est validée par la réalisation de sondages externes (contacter le service de police). Principaux partenaires et autres sources de financement • Le conseil municipal, les organismes institutionnels (CLSC, centre hospitalier, etc.) et communautaires (maison d’hébergement, centre d’aide, etc.) et les citoyens. Éléments de réussite d’un transfert Le modèle est simple d’application et s’est avéré efficace pour modifier l’organisation policière. Les projets issus des postes de police communautaire, qui sont sous la responsabilité d’un comité de citoyens, sont le fruit d’un travail ardu des bénévoles et des collaborateurs et touchent des clientèles et problématiques variées: femmes, aînées, adolescents, victimes, toxicomanie, violence, etc. 52 Les apprentissages issus de cette expérience indiquent que pour assurer une modification efficace d’une organisation policière il semble falloir: • mettre l’accent sur la formation des policiers, notamment en matière de violence conjugale, de toxicomanie et en ce qui à trait aux communautés culturelles; • réviser les méthodes de travail: modifier les tâches, revoir le système d’évaluation, revoir les directives opérationnelles sur l’approche de solution de problèmes, décentraliser les services vers les secteurs géographiques et réviser la politique de gestion des appels. Sources • Plan stratégique 1995-1999 du Service de police de Hull: Défis, stratégies et concept, (Strategic Plan 1995-1999 of the Hull Police Department: Challenges, Strategies and Concept). • Poste de police communautaire Ensemble à l’action, (Community Police Stations: Together in action). • Restructuring Territorial Security. Références supplémentaires Service de police de Hull 777, boul. de la Carrière Hull (Québec) H8Y 6V1 CANADA Téléphone: +819 595 7600 Télécopieur: +819 595 7824 Site Web: [email protected] SERVICES DE MÉDIATION Défi Les services de Police sont très souvent saisis pour des conflits peu importants, ou encore des différends familiaux ou de voisinage relevant plus de la régulation sociale que d’actes délinquants, et démotivant les forces de l’ordre qui n’ont pas vocation à donner les réponses adaptées à ces problématiques. Description Fortes de ce constat, dès 1984, les forces de police ont passé des protocoles d’accord avec la Justice (Procureur de la République) et les associations de médiation reconnues afin de les saisir directement en cas de litige porté à leur connaissance, par plainte ou signalement, et qui relève d’une possibilité de médiation: • Lors de la présence au poste de police d’un des protagonistes, le policier prend attache avec le Procureur qui donne son accord, puis adresse directement les parties en cause à l’association sur rendez-vous. • Une transmission écrite des déclarations est effectuée dans le même temps, détaillant le contexte de l’intervention. • Un retour est fait vers les forces de police rendant compte de l’intervention et de ses résultats. Depuis peu, un système similaire a été développé pour les mineurs afin de les mettre en mesure de réparer directement ou indirectement les dommages commis ( graffitis, dégradations, etc.). Dans ce cas, l’encadrement des mineurs est donné à des associations spécialisées après un rappel à la Loi par le policier ou un délégué du procureur. FRANCE (environ 60 millions d’habitants) Ministre de l’Intérieur: Daniel Vaillant Directeur Général de la Police Nationale: M. Bergougnoux Références supplémentaires Police Nationale Direction centrale de la sécurité publique Madame Larroque 4 rue Cambacérès 75008 Paris FRANCE Téléphone: +33 1 49 27 49 27 Télécopieur: +33 1 42 65 48 91 ou Association Accord Monsieur Jean-Pierre Copin 38, Avenue des Vosges 67000 Strasbourg FRANCE Téléphone: +33 (0)3 88 24 90 80 Télécopieur: +33 (0)3 88 24 90 88 Résultats • Cette opération permet de donner une suite à des problèmes auparavant non traités pour la plupart, et de résoudre durablement des conflits redondants. • Les policiers peuvent ainsi se consacrer plus avant à la lutte contre la délinquance et sont moins enclins à se démotiver. Chiffres pour la ville de Strasbourg, France (environ 380 000 habitants): • 70% des données de médiation sont directement adressées par les services de police et de la Gendarmerie sans transiter par les tribunaux, réduisant aussi leur surcharge; • Sur 265 données traitées en 1997, 98 concernaient les conflits familiaux (37%), 63 les problèmes de voisinage (24%), et seulement 7,5% des dossiers concernent des parties qui ne se connaissaient pas avant le conflit. 80% des personnes convoquées sont venues et 62% des dossiers ont abouti à un règlement à l’amiable. Principaux partenaires et autres sources de financement • Justice, Police-Associations, Maires-État local, Services sociaux et scolaires, Protection judiciaire de la jeunesse. • Financement: Frais de Justice-crédits politique de la ville à hauteur de 300 US$ par dossier. Éléments de réussite d’un transfert Même sans mesure scientifique des taux de récidive, la médiation permet de retrouver une vie normalisée, non aggravée par la sentence de la Justice pénale. Des bilans sont publiés par les associations. 53 FRANCE (environ 60 millions d’habitants) Ministre de l’Intérieur: Daniel Vaillant Directeur Général de la Police Nationale: M. Bergougnoux VIOLENCES URBAINES ET UNITÉS DE PRÉVENTION Défi Éléments de réussite de transfert La Police Nationale s’est trouvée confrontée à de multiples reprises à des manifestations de violences urbaines dans les quartiers sensibles où la sécurité des personnes semble menacée, à des phénomènes de bandes et à une forte croissance de l’implication des mineurs dans la délinquance. Reste à faire partager à l’ensemble du corps la nécessité de ces actions qui ont pourtant démontré leur utilité en permettant, à plusieurs reprises, d’éviter des explosions urbaines (notamment lors du décès accidentel de jeunes des quartiers où la police est toujours suspectée) par une présence, des explications et un dialogue immédiat sur les lieux entre des gens habitués à dialoguer hors ces situations de crise et partageant des valeurs communes. Description Après avoir développé la lutte sur le terrain policier et judiciaire, la Police Nationale a ressenti le besoin d’instaurer un lien continu et personnalisé à travers des interlocuteurs spécifiques et représentatifs au sein d’un partenariat étroit dans le cadre de la politique de la ville et des Conseils Communaux de Prévention de la Délinquance (CCPD). Il s’agit de participer à l’élaboration de réponses mieux adaptées aux besoins de sécurité exprimés ou décelés et d’augmenter la vitesse de réaction de l’institution. En retour, les unités de prévention sont associées aux études, travaux et décisions prises dans le cadre du fonctionnement des services publics et de la vie sociale de ces quartiers. Ces unités de quelques fonctionnaires (volontaires et chargés du suivi du même secteur): • établissent des passerelles continues dans les quartiers de développement social, par une écoute plus attentive et la présence sur le terrain auprès des autres administrations et des diverses institutions sociales, municipales ou associatives; • s’impliquent dans la vie associative et sociale, en aidant à la résolution de difficultés administratives, cette initiative inhabituelle modifiant la perception que les citoyens ont de leur police et représentant une source intéressante de renseignements et d’analyse; • s’inscrivent résolument dans le partenariat, et donc dans le partage tout en conservant leur spécificité policière; • peuvent ainsi déceler plus rapidement les facteurs de déséquilibre générateurs de violences urbaines et désamorcer leur portée, voire leur déclenchement grâce aux liens personnels tissés de manière permanente avec les divers acteurs locaux et les habitants; • sont amenés à développer des actions spécifiques à même de prendre en compte quelques problèmes générateurs de trouble mais mieux repérés et analysés conjointement avec des éducateurs et des agents des services sociaux (ex., jeunes errants ou prostitués). Résultats Les unités de prévention urbaine participent largement à l’élaboration et au suivi de campagnes sur les violences intra-familiales, la protection des personnes âgées, la prévention scolaire ou la prévention des toxicomanies. Ces unités ont permis de modifier l’image extérieure de la police plus que son fonctionnement habituel. Principaux partenaires et autres sources de financement 54 • Ministère de l’Intérieur - le coût relève du salaire des fonctionnaires affectés à cette tâche. Références supplémentaires Police Nationale Direction centrale de la sécurité publique 4 rue Cambacérès 75 008 Paris FRANCE Téléphone: +33 1 49 27 49 27 Télécopieur: +33 1 42 65 48 91 ÉCOLES EN SÉCURITÉ Défi L’école est un lieu privilégié qui doit être préservé et qui permet également d’ entrer en contact avec les adultes de demain. Les liens créés entre les jeunes et la police sont déterminants pour les liens futurs entre eux et les services de police. Description Lancé au début de l’année scolaire 1996-1997, le programme École en Sécurité vise l’amélioration du contrôle social dans les écoles de l’ensemble du pays. Fruit des efforts conjugués des ministères du gouvernement central, de la police et des écoles, ce programme repose sur les éléments suivants: • Police: amélioration de la sécurité et de la surveillance à l’intérieur comme à l’extérieur des établissements scolaires grâce à des effectifs et des voitures de patrouille en plus grand nombre; • Élèves et personnel enseignant: multiplication des possibilités de collaboration entre la police, l’école et la collectivité, grâce notamment à l’embauche de jeunes policiers formés à l’amélioration de la sécurité en collaboration avec les élèves; • Mesures technologiques: installation de téléphones cellulaires dans les voitures des policiers affectés au programme afin d’assurer une communication directe avec le personnel de sécurité des écoles et les enseignants; • Développement de relations inter-personnelles aptes à répondre aux besoins identifiés et à la mise en oeuvre de véritables échanges de renseignements et de connaissances. PORTUGAL (environ 9,9 millions d’habitants) Ministère de l’Intérieur Paulo Jorge Valente-Gomes, Conseiller du Ministre Références supplémentaires • Police nationale de sécurité publique. (1999), Programme École en Sécurité, Lisbonne: Police nationale de sécurité publique. Police nationale de sécurité publique Bureau du Commissaire Placa do Comercio Lisboa 1149-015 Lisboa PORTUGAL Téléphone: +351 (0)1 323 2077 Télécopieur: +351 (0)1 342 7372 Courriel: [email protected] Résultats Ce programme a permis de déboucher sur des résultats inattendus en terme de relation entre la police et les systèmes d’éducation, entre les personnels de ces institutions et avec les jeunes eux-mêmes (aide à l’apprentissage à la conduite et à la sécurité routière, protection des violences familiales) ou encore à la résolution de dysfonctionnements générateurs de désordre des services (baisse de 50% des fausses alarmes d’incendie). Principaux partenaires et autres sources de financement • Ministère de l’Intérieur et ministère de l’Éducation, Police nationale de sécurité publique, gouvernements locaux, écoles municipales et collectivités. • Le coût du programme pour l’année 1998-1999 s’est élevé à 3 millions d’escudos (13 872 US$), financés aux deux tiers par le ministère de l’Intérieur et au tiers par le ministère de l’Éducation. Éléments de réussite d’un transfert Le programme École en Sécurité est actuellement en vigueur dans toutes les écoles primaires et secondaires du pays et dans certains établissements d’enseignement post-secondaire. Sa mise en oeuvre généralisée lui a donné de la crédibilité et a généré l’engagement sans réserve des personnels. 55 Fort Worth, Texas, É.-U. (environ 500 000 habitants) Service de police de Fort Worth Chief Thomas R. Windham DÉCENTRALISATION DE LA POLICE ET DES SERVICES GOUVERNEMENTAUX Défi De 1987 à 1991, la municipalité de Fort Worth a figuré parmi les quatre villes américaines affichant le taux de criminalité le plus élevé. Ce problème a pris une ampleur nationale à la suite de nombreux reportages dans les médias décrivant la criminalité comme une menace au développement économique. Description Au cours des audiences publiques de 1991 sur le budget municipal, les autorités politiques de Fort Worth ont été prises à partie par des commerçants et citoyens craignant pour leur sécurité. Dans le cadre d’une décentralisation des services policiers et gouvernementaux, la ville lançait la même année un programme à volets multiples Code Blue, dont le plus important et le plus durable est le suivant: • Citizens on Patrol. S’apuyant sur des stratégies de prévention éprouvées, la police locale dispense une formation de 12 heures à des citoyens bénévoles présélectionnés, qui se répartissent ensuite en équipes pour faire des rondes de quartier et signaler par radio toute activité suspecte aux agents en service. Plus de 3 700 citoyens ont participé au programme en 1998. Durant la même période, les autorités municipales ont multiplié de façon exponentielle les collaborations et partenariats visant à faire de Fot Worth la grande ville la plus sûre des ÉtatsUnis. S’inspirant d’autres stratégies comme le programme Weed & Seed et le Comprehensive Communities Program, elles ont lancé en étroite collaboration avec des organismes partenaires deux projets clés: • Le Tarrant County Advocate Program (TCAP) Juvenile Offender Intervention. Ce projet de surveillance/intervention intensive ayant pour cible les jeunes contrevenants visait en particulier les multirécidivistes coupables de crimes graves. Ses responsables ont pour tâche d’assurer une surveillance et un encadrement serrés, de favoriser le règlement des conflits et le développement d’aptitudes relationnelles, et de tisser des liens entre les ressources de la collectivité et tout autre organisme de soutien. • Le programme Comin’Up Gang Intervention. Sous la supervision des Girls and Boys Clubs. Ce programme embauche et forme des membres de gangs de rue en vue de résoudre les conflits et de rapporter les violences commises par les gangs. Les ordonnances de services communautaires imposées aux jeunes s’accompagnent d’une initiation au travail et d’un soutien à la recherche d’emploi, de travaux dirigés, d’un apprentissage au règlement de conflits, aux tâches parentales, à la maîtrise de soi ainsi que d’une formation sur la drogue. Résultats 56 Fort Worth a enregistré entre 1986 et 1996 une baisse du taux de criminalité (par 100 000 habitants) se répartissant comme suit : • baisse globale de 56 % du nombre de crimes (passés de 18 698 à 8 266); • baisse de 57 % des crimes contre la propriété (passés de 16 654 à 7 207); • baisse de 48 % des crimes violents (passés de 2 044 à 1 059); • partenariats élargis avec d’autres organismes et groupes communautaires; • baisse de 14 % des arrestations de délinquants juvéniles (Juvenile Arrests for Part I Crimes), enregistrés entre 1991-1998 (passées de 2 689 à 2 325). Principaux partenaires et autres sources de financement • Mairie et administration municipale, Service de police de Fort Worth, Crime Prevention Resource Center, Tarrant County Juvenile Services, milieux d’affaires, citoyens, clergé local, différents organismes municipaux et non gouvernementaux ainsi que des organismes gouvernementaux variés. • Provenant des organismes municipaux et fédéraux, le financement initial du programme Code Blue s’établissait en 1991 à 3,17 millions de US$ et atteignait 3,79 millions en 1998. L’aide financière au TCAP émanait de Tarrant County, du Comprehensive Communities Program et du ministère de la Justice. Éléments de réussite d’un transfert Par voie de référendum, la mise sur pied du Crime Control and Prevention District a reçu en 1995, l’appui d’une écrasante majorité d’électeurs. Sous réserve d’une approbation des citoyens renouvelable tous les cinq ans, ce programme obtient, par le biais d’un supplément de 0,50 US$ à la taxe de vente, 30 millions de US$ annuellement qu’il redistribue à des projets de prévention. Le financement de TCAP et Citizens on Patrol a, dans une large mesure, été intégré aux organismes responsables impliqués, tandis que Comin’Up reste toujours dépendant d’un financement de l’extérieur. Le succès de l’implantation des programmes ailleurs dépend dans une grande mesure de la capacité de la communauté de s’engager sur la voie de la prévention/intervention plutôt que de miser sur les mesures répressives et de l’esprit d’équipe qui anime les acteurs clés des organismes gouvernementaux et les fournisseurs de services. Un transfert de cette initiative serait souhaitable en s’appuyant sur un réseau existant des personnes-ressources qui possèdent les connaissances appropriées pour ce genre d’activités et des programmes de plusieurs organisations et aussi sur la volonté de tous les participants d’aborder cette problématique à partir de nouveaux paradigmes. Références supplémentaires • National Crime Prevention Council. (1999), Six Safer Cities: On the Crest of the Crime Prevention Wave, Washington, DC: National Crime Prevention Council. Fort Worth Police Department 350 West Belknap Fort Worth, Texas 76102 USA Téléphone: +817 877 8385 Télécopieur: +817 877 8270 Site Web: http://www.startext.net/homes/fwpd/ Courriel: [email protected] DESCRIPTION DU PROGRAMME INTERNATIONAL D’ÉCHANGE D’EXPERTISE DU CIPC ANNEXE A L’objectif premier du Programme international d’échange d’expertise sur le rôle de la police en prévention de la criminalité est d’offrir une occasion unique aux leaders de la police d’Europe et d’Amérique du Nord de regrouper et de débattre d’un ensemble d’expériences issues de diverses régions du monde, de partager les meilleures pratiques avec ceux qui sont activement impliqués dans ce qui fonctionne bien et d’établir un réseau et une méthode d’échange efficace entre les services de police de diverses régions du monde Ce programme prévoit trois séminaires qui poursuivent les objectifs suivants: • développer et renforcer une vision commune en ce qui a trait au rôle de la police en prévention, aux éléments-clés de cette vision et aux conditions requises pour en assurer une mise en oeuvre réussie; • colliger, organiser, analyser et rendre accessible l’information stratégique sur les meilleures pratiques en Europe et en Amérique du Nord pouvant être considérées comme des balises; • concevoir et produire des outils visant à mettre en oeuvre à une plus grande échelle des approches innovatrices et efficaces et à faciliter le changement organisationnel au sein des services de police; et • aider les pays à mettre en oeuvre une prévention efficace de la criminalité en s’appuyant sur les approches de police de partenariat et des modèles d’organisation policière adaptés à cet égard. Ce programme d’échange d’expertise a été lancé en 1998 et le premier séminaire a été organisé à Montréal en novembre 1998. Réunissant des gestionnaires de services policiers de 15 pays d’Europe et d’Amérique du Nord, ce séminaire a permis un premier partage d’expériences pour tisser des liens, identifier des points communs et revoir les différentes approches qui permettent aux services de police de jouer un rôle efficace dans la prévention de la criminalité. Le second séminaire s’est tenu à Coventry en Angleterre en décembre 1999 pour examiner en profondeur une série de pratiques policières en matière de prévention ainsi que pour permettre de passer en revue et de discuter la version préléminaire de ce compendium. Le troisième séminaire, qu’il est prévu de tenir à Washington (États-Unis) en 2001, tout en continuant de permettre l’échange d’expertise se concentrera notamment sur l’identification des outils pratiques en vue de mieux soutenir les actions de prévention des services de police. Créé en 1994 afin d’aider les villes et les pays à réduire la délinquance, la violence et l’insécurité, le CIPC travaille à identifier, analyser et disséminer les informations sur les actions capables de cibler efficacement les facteurs de risque de délinquance et de victimisation, sur les éléments clés du succès des actions de prévention et sur les stratégies les plus à même de les soutenir. Quatre grands programmes soutiennent son action soit: l’analyse comparative des pratiques et des tendances, l’identification et l’analyse des meilleures pratiques à l’échelle internationale, l’assistance technique et stratégique aux villes et aux gouvernements, et l’échange d’expertise. Les séminaires sur le rôle de la police en prévention s’inscrivent dans le cadre de ce programme d’échange d’expertise qui permet le partage des connaissances et du savoir-faire à l’échelle internationale. 57 ANNEXE B MÉTHODOLOGIE La production de ce compendium comportait trois étapes majeures: Première étape: Le développement de critères de sélection Les conditions de sélection préliminaires pour chaque cas soumis: • organisation policière impliquée dans une initiative ou un programme; • une initiative bien documentée et une information disponible en anglais ou en français; • l’accès à un agent de liaison suffisament haut placé pour permettre d’obtenir l’information pertinente. Après le processus d’évaluation initial, chaque cas soumis a été ensuite revu afin de déterminer sa conformité aux critères spécifiques de sélection suivants (objectif d’une conformité au plus grand nombre possible de critères): • action soumise à une évaluation sommaire ou à une analyse rigoureuse dont l’implantation a été documentée; • action qui a déjà trois ans d’existence; • programme pour lequel les résultats peuvent être mesurés en utilisant un ou plusieurs indicateurs incluant: - la réduction de la criminalité et de l’ insécurité - la résolution d’un taux élevé de crimes - une amélioration de la qualité de vie - un niveau de satisfaction accru pour les citoyens et la police • des initiatives avec un financement stable; • des initiatives de longue date présentant un potentiel de transfert; • des actions fondées sur des partenariats avec des collaborateurs extérieurs (non policiers). Deuxième étape : La sollicitation/recherche de matériels descriptifs de pratiques inspirantes Cette information a été rassemblée avec la collaboration du CIPC et ses agences partenaires, le groupe de liaison de la Gendarmerie royale du Canada, le Police Executive Research Forum (É.U.) ainsi que d’autres agences. Des pratiques inspirantes ont été recherchées en Australasie, en Europe, dans les ex-états communistes, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud où les organisations policières ont été invitées à soumettre des cas pouvant correspondre aux critères ci-dessus mentionnés. Divers dossiers pertinents ont aussi été extraits du document du CIPC: 100 programmes de prévention de la criminalité pour encourager l’action à travers le monde (1999). Troisième étape: La sélection des cas Les sollicitations/recherches pour du matériel descriptif et des nominations de pratiques inspirantes ont fourni plus de 150 cas. Après révision et classement selon leur pertinence en rapport aux critères établis, la sélection finale fut effectuée sur la base du rang respectif doublé d’un souci de diversité régionale. Les cas sélectionnés furent rédigés en version sommaire, revus, lorsque possible, par les services de police concernés, puis édités en vue d’être intégrés au présent document. 59 Centre international pour la prévention de la criminalité Aider les villes et les pays à réduire la délinquance, la violence et l’insécurité 507, Place d’Armes, Bureau 2100 Montréal, Québec, Canada H2Y 2W8 téléphone. [1] 514 288 6731 • télécopieur. [1] 514 288 8763 courriel: [email protected] internet. www.crime-prevention-intl.org