Orchestre des Conservatoires de Paris et Lyon

Transcription

Orchestre des Conservatoires de Paris et Lyon
Mercredi 19 mars 2003
Vous avez la possibilité de consulter
les notes de programme en ligne,
2 jours maximum avant chaque concert :
www.cite-musique.fr
programme
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Cité de la musique
Orchestre des Conservatoires
de Paris et de Lyon
Tölzer Knabenchor
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Tölzer Knabenchor
Considéré comme le plus grand chœur d’enfants du monde,
le Tölzer Knabenchor a été fondé en 1956 par
Gerhard Schmidt-Gaden, qui en assure encore aujourd’hui
la direction. Son répertoire est aussi impressionnant que sa
discographie, qui comprend plus de cent titres dont la
remarquable intégrale des cantates de Bach avec
Gustav Leonhardt et pas moins de sept versions de
La Flûte enchantée.
Le parcours proposé à travers la musique religieuse de
Mozart va des œuvres de jeunesse (le Te Deum, où le
compositeur forge son langage en imitant Michael Haydn)
aux œuvres de la maturité : la Messe du Couronnement,
qui préfigure certains airs des Noces de Figaro,
et les Vêpres solennelles du Confesseur, qui marquent la fin de
sa production religieuse au service de Salzbourg.
Ce concert s’inscrit dans le cadre d’une collaboration
lancée voici deux ans entre les Conservatoires Nationaux
Supérieurs de Musique et de Danse de Paris et de Lyon.
Cette année, les échanges concernent les départements de
musique ancienne, de composition et l’orchestre. Pour ce
programme placé sous la direction du professeur
Gerhard Schmidt-Gaden, l’orchestre est composé
d’étudiants des deux établissements.
Mercredi 19 mars - 20h
Salle des concerts
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
Te Deum en do majeur K. 141
11’
Vêpres solennelles du Confesseur en do majeur K. 339
26’
24’
Ludwig Obst, soprano
Tom Amir, alto
Christian Fliegner, ténor
Ralf Ludewig, basse
Tölzer Knabenchor
Prof. Gerhard Schmidt-Gaden, direction
Michaël Cousteau, chef assistant
Orchestre des Conservatoires de Paris et de Lyon
Durée du concert (entracte compris) : 1h30
Coproduction Cité de la musique / Conservatoires de Paris et de Lyon
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Messe en ut majeur dite « du Couronnement » K. 317
programme
mercredi 19 mars - 20h
entracte
Tölzer Knabenchor
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Chœurs d’enfants :
une tradition
millénaire
de la Grèce antique…
aux Rolling Stones
Dès l’époque homérique, la musique – et spécialement
le chant – occupait une place éminente dans l’éducation
des enfants. Au VIIe siècle avant Jésus-Christ, Sparte,
véritable capitale musicale de la Grèce, comptait deux
écoles réputées : l’une spécialisée dans le solo vocal, l’autre
dans le chant choral. Trois siècles plus tard, Platon
précisera dans La République et Les Lois que le chant choral
et la gymnastique doivent être les bases de l’instruction :
c’est en chantant que l’enfant découvrira la poésie et
apprendra donc à lire, mais aussi à calculer, car pour bien
chanter, il faut savoir compter… L’éducation musicale
devient une institution majeure de la cité grecque.
Rien de tel à Rome, surtout à l’époque impériale, où
l’enseignement artistique – et spécialement la musique –
sont à peu près absents de l’école. Mais, dans le même
temps, les Chrétiens des premiers siècles répondront à
l’exhortation de Saint Paul (« Chantez à Dieu de tout votre
cœur, des psaumes, des hymnes et des cantiques »), et feront
appel pour les voix aiguës, aux enfants, mais aux seuls
garçons, puisque le même Paul, dans la première Épître
aux Corinthiens, invite « les femmes à se taire dans les églises ».
Cette recommandation de l’apôtre sera observée – pour le
chant cultuel du moins – jusqu’à nos jours. Nous verrons
plus loin pourquoi.
Au Moyen Âge, c’est sous l’impulsion de Saint Grégoire – à
qui la tradition attribue l’institution du chant grégorien –
puis de Charlemagne que s’organisent en France les
premiers chœurs d’enfants qu’on nomme alors scholae
cantorum, puis psallettes ou manécanteries, et qu’on appelle
aujourd’hui maîtrises : Metz, Amiens, Angers, Le Mans,
Rouen, Chartres, mais aussi Montserrat en Espagne, voient
naître ces premiers chœurs qui recrutent en majorité des
garçons orphelins ou très pauvres : outre le gîte et le
couvert, l’Église leur propose une instruction solide.
En contrepartie, les enfants participent à toutes les
célébrations.
La période baroque poursuivra la tradition mais, le solo
vocal se développant, on demandera aux garçons des
prouesses vocales… qu’ils ne pourront pas toujours tenir.
Car si le jeune Jean-Sébastien Bach avait une belle voix de
soprano, on ne peut en dire autant des centaines d’enfants
dont il fut le chef de chœur pendant quelque vingt ans à
Leipzig. Il s’en plaint dans un long rapport adressé aux
autorités de la ville d’où il ressort qu’un petit tiers
seulement chantait convenablement. En outre, le
développement de l’opéra et de l’oratorio donnera aux
garçons l’occasion de chanter ailleurs qu’à l’église ;
Haendel composera plusieurs airs spécialement à leur
intention.
Si les petits chanteurs d’aujourd'hui savourent les joies des
tournées, parfois la griserie des ovations ou les félicitations
de chefs d’états, ceux d’hier menaient une vie quasi
carcérale. À la Thomasschule de Leipzig, dont Bach devient
commentaires
La cour de Bourgogne aura dans toute l’Europe du XVe siècle
un rayonnement musical exceptionnel. L’empereur
Maximilien d’Autriche, qui avait épousé Marie de
Bourgogne et entendu à sa cour de jeunes voix splendides,
demanda la présence permanente de six enfants parmi les
musiciens de sa chapelle. En 1498, il fait constituer un
chœur de garçons qui deviendra l’un des plus célèbres, les
Petits Chanteurs de Vienne, où chantera le jeune Schubert.
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C’est aux premiers temps de la Renaissance que le
mouvement connaît un essor important, avec la naissance
outre-Manche et outre-Rhin de grandes institutions
maîtrisiennes à Oxford, Cambridge, Dresde, Leipzig,
notamment. L’essentiel de la pratique musicale s’exerce
dans les abbayes et les églises, mais aussi dans les châteaux
pour l’agrément des princes. La légende rapporte que l’un
d’eux, le duc de Ferrare, aurait enlevé Roland de Lassus,
alors enfant de chœur âgé de 12 ans, et réputé pour la
beauté de sa voix. Celui-ci restera quelques années au
service de son prince avant de devenir l’éminent
compositeur que l’on sait.
Tölzer Knabenchor
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le Cantor en 1723, les garçons se levaient à 5 heures.
Pauvres et souvent orphelins, ils subissaient le froid glacial
des bâtiments, les jeûnes fréquents, les châtiments
corporels à la moindre incartade et l’absence totale de
vacances ; on leur infligeait en outre des amendes pour
n’avoir pas bien fermé une porte, pour avoir vomi, pour
n’avoir pas récité ses prières, ou pour être arrivé en retard au
réfectoire !
Deux figures majeures de l’époque classique retiendront
notre attention : Haydn, qui avait dès l’âge de 7 ans une
fort belle voix de soprano que les Viennois se pressaient
d’aller écouter, à l’église ou à la cour, et Mozart qui, s’il ne
fut pas jeune chanteur, composa sa première œuvre chorale
d’envergure à 11 ans – le charmant petit opéra Apollon et
Hyacinthe dans lequel les quatre rôles principaux sont
dévolus à des enfants. Les airs des trois garçons de
La Flûte enchantée, composée quelques mois avant sa mort,
comptent peut-être parmi les airs les plus somptueux
jamais destinés à des solistes garçons.
Un tournant majeur accompagne en France les effets de la
Révolution : la création en 1795 du Conservatoire de
Musique et de Déclamation sonne le glas de la plupart des
institutions maîtrisiennes qui connaissaient depuis la
Renaissance une activité soutenue. Un siècle plus tard, la
laïcité de l’enseignement (1882) et la loi de séparation de
l’Église et de l’État (1905) maintiendront ce silence qui
aura pour conséquence le niveau assez faible – mais en net
progrès ! – des chœurs français d’aujourd'hui.
Il faudra attendre le début des années 1930 et l’énergie
d’une personnalité hors du commun, Monseigneur Maillet,
pour rompre ce silence. On lui confie la direction des Petits
Chanteurs à la Croix de Bois qu’il animera pendant près de
40 ans. Ce chœur connaîtra assez vite et maintiendra une
gloire internationale peu commune. Avec des égards
habituellement dus à des ambassadeurs, il sera accueilli à
plusieurs reprises à la Maison Blanche (par Eisenhower)
commentaires
À l’aube du XXIe siècle, un autre tournant s’amorce :
la mixité s’installe désormais de plus en plus dans les
chœurs d’enfants. Le phénomène est très récent. Il a tout
juste 20 ans, fait florès en France mais ne touche pas
encore les grandes maîtrises anglaises et allemandes.
Ce changement a deux explications.
La première est d’ordre physiologique : la mue des garçons
intervient de plus en plus tôt (pour des raisons liées –
entre autres – à une alimentation plus riche en sucres et en
graisses qui accélère la transformation du larynx). Elle
peut survenir dès l’âge de 13 ans aujourd’hui, alors qu’elle
ne survenait souvent qu’à 17 ou 18 ans il y a seulement
trois siècles. Le temps de formation de la voix est donc
aujourd’hui à peu près égal à celui de la voix faite.
Beaucoup reculent devant cet investissement.
La deuxième explication est avancée par les sociologues.
Les garçons sont bien plus sollicités que naguère par le
sport, la télévision, les jeux électroniques, et aujourd’hui
Internet. Les filles, moins rétives à l’apprentissage du
solfège, plus patientes aussi dans le nécessaire exercice des
vocalises et des répétitions, ne connaissent pas la brutalité
de la mue et peuvent donc chanter plus longtemps.
Pour heureuse que soit l’entrée des filles dans l’univers
garçonnier des maîtrises, il n’en reste pas moins vrai que le
timbre n’est pas le même. Ni meilleur ni moins bon, il est
simplement différent, aussi différent que celui d’un soprano
garçon et d’une soprano femme. Les spécialistes ou simples
amateurs de voix d’enfants rivalisent d’arguments pour
défendre ou contester cette différence. Mais les chefs de
chœurs les plus éminents aujourd’hui (Schmidt-Gaden,
Higginbottom, Hennig ou Beringer) ont tranché
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ou à l’Élysée (par Coty et Pompidou), et reçu en audience
privée au Vatican par Jean XXIII puis par Paul VI.
Si le style des Petits Chanteurs semble à certains assez
daté, Monseigneur Maillet n’en reste pas moins un grand
pionnier qui aura eu le mérite de stimuler de nouvelles
énergies en fondant, au lendemain de la Guerre, la
Fédération Internationale des Pueri Cantores.
Tölzer Knabenchor
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clairement en faveur des garçons, et bien loin de
l’exhortation de Saint Paul puisque beaucoup d’entre eux
ne sont plus liés à aucune autorité ecclésiastique.
Nous évoquerons enfin une figure inattendue dans ce bref
exposé : celle de Keith Richards, chanteur des Rolling
Stones. Sa voix de garçon était l’une des plus belles
d’Angleterre et il fut engagé comme soprano soliste dans le
chœur prestigieux de l’Abbaye de Westminster.
S’il a évoqué l’expérience musicale unique de ces années
et la joie capiteuse des ovations au Royal Albert Hall
archi-comble, il a précisé aussi, comme la plupart des
garçons, combien rude avait été l’épreuve de la mue : du
jour au lendemain, une voix d’or devient une voix rouillée
et l’on passe du statut de star à celui d’adolescent anonyme
à la voix chevrotante.
C’est au moment où la voix du garçon atteint sa pleine
maturité qu’elle s’évanouit, à peine éclose.
Aliocha Fano-Renaudin
Wolfgang Amadeus
Mozart
Te Deum
Vêpres solennelles
du Confesseur
Création en 1780 à Salzbourg.
Effectif : 2 clarinettes, 1 basson –
5 trombones – percussion –
orgue – cordes (6/6/0/3/2).
Mozart est l’auteur de trois séries de Vêpres (1774,
1779, 1780). Les deux dernières, connues respectivement
sous le nom de Vêpres du Dimanche et Vêpres du Confesseur,
ont été composées dans les deux années qui précèdent la
rupture de Mozart avec l’archevêque Colloredo, son maître
salzbourgeois – période d’agitation, de rébellion contre les
impératifs de sa charge, y compris les injonctions
stylistiques de Colloredo concernant la musique d’église.
Mozart, en effet, inscrit dans ses œuvres religieuses une
italianité, un goût pour le beau chant peu conformes à
l’esthétique très allemande que l’on exige de lui. Les Vêpres
du Confesseur sont marquées à la fois par la référence
constante au stile antico (c’est-à-dire le style ecclésiastique
pur : contrepoint le plus savant pour le Beatus Vir,
résurgence du plain-chant pour le Confitebor) et la mise en
valeur de la voix soliste, tout droit venue de l’opéra
(Laudate Dominum).
Hélène Pierrakos
commentaires
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Création en 1769 à Salzbourg.
Effectif : 2 clarinettes, 1 basson –
3 trompettes, 1 trombone –
percussion – orgue – cordes
(6/6/0/3/2).
Chant d’action de grâce par excellence, le genre du
Te Deum est traditionnellement lié à la célébration
solennelle d’événements nationaux, tels que des victoires
militaires, fins d’épidémies, etc. Ceux de Marc-Antoine
Charpentier, d’Hector Berlioz ou de Giuseppe Verdi, pour
ne citer que les plus célèbres, sont marqués par la pompe
et l’ampleur. Mozart, au contraire, compose à l’âge de
13 ans un Te Deum court (six à sept minutes), dont les quatre sections semblent esquisser tous les caractères
stylistiques de sa musique religieuse plus tardive :
syncopes, contretemps et swing pour la première séquence,
insécurité harmonique très expressive pour la deuxième,
théâtralité et efficacité pour la troisième, fugue jubilatoire
pour la dernière.
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Tölzer Knabenchor
Messe « du Couronnement » La Messe du Couronnement a été terminée le 23 mars
1779. Dédiée comme la plupart des messes de Mozart à
Composition : mars 1779.
l’archevêque Colloredo, l’hypothèse qu’elle ait été composée
Effectif : 2 hautbois, 2 clarinettes,
pour la cérémonie du couronnement d’une image de la
1 basson – 2 cors, 3 trombones –
Vierge dans l’église Maria-Plan près de Salzbourg était
percussion – orgue – cordes
jusqu’à présent communément admise. De récentes recherches
(6/6/0/3/2).
ont depuis montré qu’elle a en fait certainement été composée
pour la cathédrale de Salzbourg. Elle doit aussi son
appellation au fait d’avoir été choisie pour le couronnement
du roi de Bohême en 1791.
Les dimensions de cette messe sont à la croisée de deux
genres en pratique à la fin du XVIIIe siècle : la missa brevis
(messe brève) et la missa solemnis (messe solennelle).
Dans la messe brève, « le compositeur renonce à toute répétition
de texte, à la largeur mélodique des airs et à la complexité
contrapuntique au profit d’une déclamation homophonique du
texte aussi concise que possible. Le contraire de la missa brevis
est la missa solemnis » (Günther Massenkeil). « Au XVIIIe
siècle, explique également Sylvie Bouissou, l’influence de
l’opéra et de la cantate d’église conduit les compositeurs à une
messe proche de la cantate religieuse, riche en airs vocalisants et
pages instrumentales concertantes. Mais les autorités ecclésiastiques
condamnent les élans de virtuosité, les développements pléthoriques,
les artifices orchestraux et les madrigalismes trop appuyés. (...)
Aussi pour canaliser les débordements en tous genres, l’Église
préconise-t-elle la missa brevis dans laquelle la répétition de
mots est proscrite et dont l’écriture évite le contrepoint complexe
et la virtuosité gratuite. »
La Messe du Couronnement ne prend parti ni pour la messe
brève, ni pour la messe solennelle. Si ses dimensions
réduites et l’absence de répétition du texte font penser à la
messe brève, l’ambition orchestrale et la place consacrée à
l’expression des solistes sont proches de la messe solennelle.
Le manuscrit n’indique d’ailleurs que le terme de « missa »,
ce qui tend à prouver que Mozart s’est volontairement
placé entre les deux échelles.
Le Kyrie introduit la messe par un enchaînement rapide du
style « sérieux » (triple incantation du chœur) et du style
« galant » (voix solistes en mélodie accompagnée avec
relais de hautbois) : deux styles qui ne cesseront d’alterner
Emmanuel Hondré
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commentaires
pendant toute l’œuvre. La réponse du Christe se veut brève
(assombrissement en mode mineur) pour laisser toute la
place à la réexposition symétrique du Kyrie.
Le Gloria commence par une triple incantation dont le
style solennel contraste à nouveau avec les louanges
individuelles (« laudamus te »). Notons au passage ce qui
pourrait ressembler à un clin d’œil mozartien : l’intervention
inopinée des instruments à vent – les instruments
traditionnellement associés à la symbolique franc-maçonne –
après la mention des « hommes de bonne volonté »
(« hominibus bonae voluntatis »)…
Pièce centrale de l’ordinaire de la messe, le Credo possède
le texte le plus long, ce qui force le compositeur à utiliser
un débit syllabique (absence de vocalises) ainsi qu’à alléger
le contrepoint. Ce sont les violons qui placent ce mouvement
sous le signe de la ferveur grâce à un flot continu de
double-croches (mouvement perpétuel).
De ce bouillonnement émergent quelques accents expressifs
(« Et in unum Dominum »), un nouvel appel des solistes
(« Et incarnatus est »), puis une déploration (« Crucifixus »)
empruntant ses profils descendants à l’« Et incarnatus est ».
Le Sanctus commence, lui aussi, par une exclamation
solennelle du chœur qui trouvera un écho dans le
« Hosanna » de la fin de la section. L’Agnus Dei conclut la
messe par une page soliste d’une élégance proche de
certaines pages opératiques de Mozart, comme l’air « Dove
sono » chanté par la Comtesse dans Les Noces de Figaro.
La dernière surprise provient de la réapparition inattendue
du thème du Kyrie en plein Agnus Dei, un procédé cyclique
très rare dans la musique de cette époque. La fin de l’Agnus
Dei prolonge cette collusion entre messe et opéra : le plan
de la construction de l’Agnus se rapproche étonnamment
d’un finale d’opéra, avec son accélération rythmique et son
crescendo dramatique.
biographies
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Biographies
Prof. Gerhard Schmidt-Gaden
Prof. Gerhard Schmidt-Gaden
est né en 1937 à Bad Tölz, en
Bavière méridionale. Il suit les
cours de direction d’orchestre
de Kurt Eichhorn au
Conservatoire de Munich,
puis ceux de chef de chœur
auprès de Kurt Thomas, alors
Cantor du célèbre
Thomanerchor de Leipzig.
Il étudie en outre le chant
avec Helge Rosvaenge à
Munich, Otto Iro à Vienne et
Mario Tonelli à Florence.
Il collabore étroitement avec
Carl Orff dont il découvre les
innovations pédagogiques
destinées aux enfants.
Il donne alors des cours au
Orff-Institut et enregistre en
1966 l’intégrale de l’œuvre
pédagogique de Orff,
Schulwerk. Il fonde le Tölzer
Knabenchor en 1956. En 1972,
Gustav Leonhardt et Nikolaus
Harnoncourt le sollicitent
pour l’enregistrement de
l’intégrale des cantates de
Bach. Cet imposant travail
avait commencé avec deux
« institutions » de l’époque : le
King’s College de Cambridge
et les Petits Chanteurs de
Vienne, auxquels Harnoncourt
et Leonhardt renonceront in
fine au profit du Knabenchor
Hannover, mais surtout du
Tölzer Knabenchor auquel ils
confieront 99 des 198 cantates.
Cette collaboration de
dix-sept années s’achèvera en
1989 avec l’enregistrement de
la Passion selon Saint Matthieu
dirigée par Gustav Leonhardt,
plusieurs fois primé.
Elle mettra aussi en évidence
les qualités exceptionnelles du
chœur et révèleront plusieurs
solistes-garçons auxquels
feront appel les plus grands
chefs : Karl Böhm, Leonard
Bernstein, Herbert von
Karajan, Pierre Boulez, Georg
Solti, Claudio Abbado,
Bernard Haitink, John Eliot
Gardiner, Rafael Kubelik…
Dans le même temps, de 1980
à 1988, le professeur Gerhard
Schmidt-Gaden enseigne la
direction chorale au
Mozarteum de Salzbourg. Il
est en outre chef de chœur à la
Scala de Milan de 1984 à 1989
et donne des cours dans toute
l’Europe, en Afrique et en
Asie. En tant que chef invité,
il s’est produit à maintes
reprises au Festival de
Salzbourg, à la Scala de Milan
ou à la Fenice de Venise. Il
publie en 1992 la somme de
ses réflexions
pédagogiques dans Wege der
Stimmbildung, ouvrage de
référence.
Michaël Cousteau
Le jeune chef d’orchestre
français Michaël Cousteau
s’est initié au piano et au
violoncelle dès son plus jeune
âge. Après des études
littéraires et musicales, il
choisit la direction d’orchestre
qu’il étudie en France et en
Autriche auprès de
Jean-Sébastien Béreau, Julius
Kalmar et Karl Osterreicher.
Il suit de nombreuses
masterclasses dont celles de
Myung-Whun Chung, Sergiu
Celibidache, Yuri
Ahronovitch, Zoltan Peskò,
Peter Eötvös, Eri Klas et Ton
Koopman. Dès l’âge de 20 ans,
Michaël Cousteau se voit
confier la responsabilité de
différentes formations issues
des écoles de musique et
conservatoires français.
Il assume la direction musicale
de plusieurs ensembles de
jeunes professionnels dont
l’orchestre La Concertante,
l’ensemble à cordes Les
Archets du Sud-ouest,
l’orchestre Sturm und Drang
et l’Orchestre Symphonique et
Lyrique de Paris. Actuel
directeur musical et maître de
chapelle de la Société des
Chanteurs de Saint-Eustache,
Michaël Cousteau a également
assisté Emmanuel Krivine à
l’Orchestre National de Lyon.
Il s’est produit en concert avec
le Pro-Arte Orchester
(Autriche), la Philarmonia di
Roma (Italie), le Savarian
State Orchestra (Hongrie), les
Radio Kamer Orkest et Radio
Symfonie Orkest de la radio
hollandaise, l’Orchestre
National de Montpellier
Languedoc-Roussillon et
l’Orchestre National de Lyon.
Christian Fliegner
Né en 1976, Christian
Fliegner est membre du
Tölzer Knabenchor depuis
1982. Il a participé à la
production de Francfort de
Siegfried (mise en scène de
Ruth Berghaus), a chanté le
rôle d’Yniold dans Pelléas et
Mélisande à Nice et le rôle
d’Amour dans Orphée de
Gluck à Amsterdam avec
Jochen Kowalski. Il a chanté
plus de cent fois le rôle du
Premier Garçon de La Flûte
enchantée sur de nombreuses
scènes européennes ainsi qu’à
Tokyo. La presse l’a qualifié
de « Domingo » des jeunes
sopranistes au terme de sa
Tölzer Knabenchor
Le Tölzer Knabenchor
(Chœur de Garçons de Tölz)
a été fondé en 1956 par
le professeur Gerhard
Schmidt-Gaden qui en assure
toujours la direction.
Il est constitué de
cent-cinquante garçons.
La formation commence
dès l’âge de six ans et dure
quatre ans. Elle s’adresse à des
enfants qui ont de sérieuses
dispositions pour la musique
et qui, outre le chant choral,
devront pratiquer un
instrument. Le chœur a un
statut de conservatoire,
reconnu et subventionné par
l’État. Les garçons ne peuvent
l’intégrer que s’ils en
manifestent eux-mêmes le
désir, à l’écart de toute
contrainte parentale.
La créativité, la spontanéité et
la joie que leur procure le
chant jouent un rôle aussi
important qu’une technique
vocale impeccable. Le Tölzer
Knabenchor forme également
des solistes d’exception pour
le grand répertoire lyrique.
Il fournit dans le monde
entier les trois garçons de La
Flûte enchantée et pourvoit aux
rôles de quelques autres
grands opéras : Pelléas et
Mélisande (Debussy), Orphée
(Gluck), Siegfried (Wagner),
Le Tour d’écrou (Britten), entre
autres… Les solistes ont en
outre marqué l’histoire du
disque avec les Petits Concerts
Spirituels de Schütz, la
Quatrième Symphonie de
Mahler, les œuvres sacrées de
Bach, les Messes de Mozart et
de Haydn ou les Motets de
Mendelssohn. Si le répertoire
s’étend de la Renaissance aux
œuvres contemporaines – dont
le chœur a assuré plusieurs
créations mondiales – c’est
l’époque baroque et classique
qui constitue la plus grande
part du travail, avec au
premier chef Jean-Sébastien
Bach, dont le chœur a donné
en concert ou enregistré au
disque toute la musique
sacrée. Seule la musique
anglaise est volontairement
laissée aux éminent chefs de
chœur britanniques.
Quelque deux cents concerts
par an donnent la mesure du
professionnalisme de ce chœur
qui s’est produit sur la plupart
des scènes internationales aux
quatre coins du monde, lors
de prestations qu’honorèrent
parfois de leur présence
l’Empereur du Japon, le
Président des États-Unis ou la
Reine d’Angleterre. Mais c’est
pour l’avoir sollicité si souvent
que revient aux plus grands
chefs de ce temps l’autorité de
placer le Tölzer Knabenchor
au tout premier plan des
chœurs de garçons : Pierre
Boulez, Leonard Bernstein,
Herbert von Karajan, Gustav
Leonhardt, Nikolaus
Harnoncourt, Claudio
Abbado, John Eliot Gardiner,
Karl Böhm, Rafael Kubelik…
et tant d’autres.
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Ralf Ludewig
Né en 1967 à Penzberg, Ralf
Ludewig a suivi une
formation musicale au Tölzer
Knabenchor sous la direction
de Gerhard Schmidt-Gaden de
1974 à 1981. Il s’est produit
dans ce cadre comme soliste
aux côtés de Herbert von
Karajan, Claudio Abbado ou
Nikolaus Harnoncourt dans
les plus grandes salles de son
pays ainsi qu’à l’étranger. Il a
poursuivi sa formation en
Basse Saxe chez M. Reinders
et C. Stoelwijk en chant,
direction d’orchestre et
pédagogie musicale. Durant
cette période, il a remporté
différents prix de chant dont
le Concours Euregio
Vocalisten. À 24 ans, il a
remporté le prix de la culture
avec son chœur d’enfants de
Grafschaft. Il a alors
commencé son activité de
professeur dans les écoles
primaires ainsi qu’à l’école de
musique de Meppen comme
chef de chœur de chambre.
Quatre ans plus tard, les
classes de chant et de chœur
qu’il a initiées ont été
présentées comme modèle
dans les écoles musicales de
Basse Saxe. En 1997, il a
ouvert le Festival
International de Jeunes au
stade d’Emden avec son
chœur de jeunes filles. Il est
chef invité de plusieurs
chœurs et ensembles. En 2002,
Gerhard Schmidt-Gaden l’a
invité à rejoindre le Tölzer
Knabenchor.
biographies
prestation dans le Stabat
Mater de Pergolèse à la
Philharmonie de Berlin.
Depuis 1994, il est chef de
chœur du Tölzer Knabenchor
et forme ses successeurs
d’après la méthode de
Gerhard Schmidt-Gaden.
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biographies
Orchestre du Conservatoire
National Supérieur de
Musique de Paris
Dès 1803, les élèves du
Conservatoire jouent, sous la
direction de François-Antoine
Habeneck, les symphonies de
Haydn, puis de Mozart et
Beethoven. En 1828, FrançoisAntoine Habeneck fonde, avec
d’anciens étudiants, la Société
des Concerts du Conservatoire,
à l’origine de l’Orchestre de
Paris. La pratique du jeu en
orchestre constitue
aujourd’hui un des axes forts de
la politique de programmation
musicale proposée par le
Conservatoire dans ses trois
salles publiques, ainsi que
dans la Salle des concerts de
la Cité de la musique, institution
partenaire de son projet
pédagogique dès sa création.
Il s’agit d’initier l’instrumentiste
à la musique d’ensemble sous
toutes ses formes – de la création
contemporaine en petit effectif
au répertoire symphonique –
et de lui permettre d’acquérir
l’expérience de la scène.
L’orchestre du Conservatoire
est constitué à partir d’un
ensemble de 350 instrumentistes,
réunis en des formations
variables, renouvelées par
sessions, selon le programme
et la démarche pédagogique
retenus. Les sessions se
déroulent sur des périodes de
une à deux semaines,
en fonction de la difficulté et
de la durée du programme.
L’encadrement en est le plus
souvent assuré par des
professeurs du Conservatoire
ou par des solistes de l’Ensemble
Intercontemporain, partenaire
privilégié du Conservatoire.
La programmation de
l’Orchestre du Conservatoire
donne aux étudiants la
possibilité d’aborder des
chefs-d’œuvre de périodes et
de styles variés avec de
nombreux chefs invités : pour
la saison 2002-2003,
Jean-Claude Pennetier,
Michael Gielen, Hans Zender,
Pierre Boulez, le professeur
Gerhard Schmidt-Gaden,
François Théberge, Michel
Michalakakos. Les élèves
abordent ainsi des œuvres
aussi diverses et essentielles
que les Nocturnes 1 et 2 de
Debussy, le Te Deum, les
Vêpres du Confesseur, la Messe
du Couronnement et la
Symphonie concertante pour
violon, alto et orchestre de
Mozart, le Triple concerto pour
violon, violoncelle et piano de
Beethoven, le 2e acte de
Parsifal de Wagner, le Concerto
pour violon « À la mémoire
d’un ange » de Berg, Canto di
Speranza et Stille und Umkehr
de Zimmermann ainsi que
diverses œuvres pour orgue,
quatuor à cordes ou ensemble
de chambre, de Bach,
Schubert, Beethoven ou
Brahms transcrites pour
orchestre par Schoenberg,
Webern, Stravinsky et Michael
Gielen.
Orchestre du Conservatoire
National Supérieur de
Musique de Lyon
Dès sa création, en 1980, le
Conservatoire National
Supérieur de Musique et de
Danse de Lyon a privilégié le
travail d’ensemble et les
activités de diffusion afin de
préparer au mieux les
étudiants au métier de musicien.
Le travail d’orchestre, organisé
sous forme de séminaires
périodiques, rassemble les
étudiants des différentes
années d’études, des plus
aguerris, qui peuvent tenir les
rôles de chefs de pupitres, aux
plus novices, qui s’intègrent
ainsi progressivement à des
tâches de plus en plus
exposées. Chaque séminaire
fait l’objet d’une préparation à
plusieurs niveaux, individuelle,
par pupitre, puis en grand
ensemble, pour aboutir à
l’exécution de concerts publics
dans le domaine symphonique
ou lyrique dans le cadre de la
saison publique du conservatoire
ou en tournée, lorsque le
programme le permet.
Lors des dernières saisons,
l’orchestre a notamment été
dirigé par Rolf Reuter, Uri
Segal, Peter Csaba, Kent
Nagano, Karl Rickenbacher,
Pascal Rophé, Reinhard
Gœbel, Mark Foster et Gilbert
Amy. Il s’est produit à la Cité
de la musique à Paris, à
l’Auditorium de Lyon, à
l’Opéra National de Lyon et à
Berlin, dans le cadre du
Festival « Young Euro Classic ».
Depuis 1996, Peter Csaba est
chargé de la direction de la
classe d’orchestre. Certains
programmes ont fait l’objet
d’une édition discographique
et d’autres ont été retransmis
par France Musiques et Radio
Classique. Durant la saison
2002-2003, l’orchestre se
produit en tournée au Japon
et ouvre le Festival Berlioz à
la Côte Saint André.
Trombones
Alexandre Mainz
Paule Brana
Thomas Rocton
Equipe technique
Timbales
Winfried Haug
régie générale
Joël Simon
Orgue
Maude Gratton (Te Deum, Vêpres)
Mathieu Magnuszewski (Messe)
régie lumières
Joël Boscher
Violons 11
Yun-Peng Zhao
Akiko Yamada
Ryoko Yano
Pauline Vernet
Julien Szulman
Émilie Belaud
régie plateau
Julien Fougeron
Conservatoire de Paris
régie générale
Bernard Surrans
15
Violons 1
Cécile Peyrol
Florian Voisin
Tiphaine Gaigne
Marie Clouet
Loïc Rio
Violaine De Gournay
Cité de la musique
régie d’orchestre
Tony Scheveiler,Vincent Acampo,
Pedro Caetano
biographies
Tölzer Knabenchor :
Tom Amir
Niclas Banzer
Dario Dimartino
Georg Drexel
Andreas Friedrich
Maximilian Guber
Lucas Heidemann
Moritz Hoferer
Lars John
Stefan Kleinhans
Patrick Knebl
Raphael Kriegmair
Stephan Ledderose
Alexander Lischke
Niklas Malmann
Maximilian Miehle
Ludwig Obst
Patrick Prasch
Michael Rugel
Tobias Rusnak
Lukas Schauer
Robin Schlotz
Frank Schulleri
Philipp Siegmantel
Michael Spieler
Conservatoire de Lyon
Orchestre des Conservatoires
de Paris et de Lyon :
Violoncelles
Sophie Magnien
Jérémy Bourre
Sébastien Hurtaud
Hautbois
Izumi Kume
Solveig Tranchant
Contrebasses
Laurène Durantel
Louis Derouin
Basson
Daphné Vicente Sandoval
Cors
Marinette Tonning Olsen
Khalil Amri
Trompettes
Ghislain Poyer
Nadège Bosoni
Paule Brana
Alexandre Mainz
régie générale
Jacques Oriol
régie d’orchestre
Denis Etienne
Cité de la musique
Direction de la communication
Hugues de Saint Simon
Rédaction en chef
Pascal Huynh
Rédactrice
Gaëlle Plasseraud
Secrétariat de rédaction
Sandrine Blondet
Prochainement…
L’INDE DU NORD
LES PERCUSSIONS DE STRASBOURG
du jeudi 20 au dimanche 23 mars
jeudi 27 et vendredi 28 mars
Hariprasad Chaurasia, flûte bansuri
Malabika Mitra, danse kathak
La nuit du raga : 9 concerts successifs
de grands maîtres de musique
hindoustanie (Ali Ahmed Hussain
Khan, Girija Devi, Dhruba Ghosh,
Buddhadev Das Gupta, Lalith J. Rao,
Shujaat Husain Khan, Gundecha
Brothers, Nityanand Haldipur, Asad
Ali Khan)
L’Âge d’or, de Luis Buñuel –
Le Scorpion, musique de Martin Matalon
du vendredi 11 au dimanche 13 avril
Les traditions populaires du Gujarat,
du Rajasthan, du Punjab et de
la Diaspora.
du mercredi 16 au samedi 19 avril
Musiques actuelles : Susheela Raman,
Trilok Gurtu, Zakir Hussain…
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE
DE RADIO FRANCE
dimanche 30 mars
Gérard Grisey : Le Noir de l’étoile
INTÉGRALE DES SONATES POUR
PIANO DE FRANZ SCHUBERT
du jeudi 3 au dimanche 6 avril
6 concerts avec Alain Planès,
Nicholas Angelich et Giovanni Bellucci
DOMAINE PRIVÉ HEINZ HOLLIGER
du mercredi 23 au mardi 29 avril
6 concerts avec Heinz Holliger,
Andras Schiff, le Freiburger
Barockorchester, l’Orchestre
et le Chœur de la Radio de Stuttgart
et l’Ensemble Intercontemporain…
lundi 24 mars - 20h
Myung-Whun Chung, direction
Lars Vogt, piano
Ludwig van Beethoven : Concerto pour
piano n° 4
Igor Stravinski : Le Sacre du Printemps
réservation ouverte durant l’entracte
ou au 01 44 84 44 84
www.cite-musique.fr/resa
LIGETI / MAHLER
du mercredi 14 au lundi 26 mai
7 concerts avec l’Ensemble
Intercontemporain, le Mahler
Chamber Orchestra, l’Orchestre
Philharmonique de Radio France,
le Chœur de Chambre Accentus,
Jonathan Nott, Laurence Equilbey,
Myung-Whun Chung…

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