Autant en emporte
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Autant en emporte
Benoit Brigantin Autant en emporte... Publié sur Scribay le 08/06/2016 Autant en emporte... À propos de l'auteur Pour parler un peu de moi: Je suis né en 1967 et j’habite en Belgique francophone. Mon métier n’est ni écrivain, ni journaliste mais scientifique. Je lis énormément, principalement des romans contemporains. Mon ambition est d’arriver à écrire un roman dans les 2 ans à venir... À propos du texte Vous croyez que Scarlett O'Hara et Rhett Butler sont faits l'un pour l'autre, qu'ils vont s'aimer jusqu'à la nuit des temps? Mais une fois les caméras éteintes, voire même avant qu'elles ne se mettent en marche, que peut-il bien se passer? Licence Tous droits réservés L'œuvre ne peut être distribuée, modifiée ou exploitée sans autorisation de l'auteur. Autant en emporte... Autant en emporte... Je sors pour laexténuée. dernière fois mon carnet intime de ma poche pour conclure avec quelques mots cet étrange épisode de ma vie. Cette nuit nous en aurons enfin terminé. Je pourrais quitter Culver City sans regret, sans aucune envie d’y revenir.Je suis fatiguée, J’aitoute mal partout, mes pieds sont endoloris, mon dos courbaturé, mes yeux piquent et je n’ai qu’une envie, dormir. Cela fait plus de sixmes mois que nous sommes là, la troupe, à alterner activités épuisantes du matin au soir et longs moments d’ennui à attendre l’instant idéal où la lumière sera parfaite. L’ennui je le passe ici, dans ce café, loin du plateau, à l’écart des autres. J’ai besoin de cette solitude, de cet isolement, seule avec ma conscience, avec mes pensées, soucis. L’endroit est glauque, froid, la décoration estcontre, minimaliste, juste quelques objets épars placés sans aucun goût artistique, sans aucune logique. Leautant patron est sympathique mais je ne suis pas là pour entamer une quelconque discussion ni pour me faire des amis, juste pour fuir. Ici le café est bon, ce seul petit plaisir ne ruinera ni mon portefeuille, ni mon estomac. Mes nerfs, par sont à vifs à cause de ce doux nectar qu’à cause de lui. Oui, lui, le beau gosse, un charlatan, oui. Insupportable, imbuvable, son personnage, comment peut-on aimer un tel homme ?se ceaussi soir, je doisseule àque nouveau l’embrasser, faire semblant d’être tout àque lui. Mon cœur soulève àcynique cette pensée, leil dégoût m’inonde. Sentir ses mains autour de moi, àEt travers ma robe est un supplice, une torture, une souffrance. Dès la première scène, nous nous sommes disputés etfois ne s’est pas passé un jour sans cela se reproduise. Il me trouve trop froide, très éloignée de l’image de la femme objet qu’il aqu’une en tête. Pour lui, jeje dois être à la sensuelle et soumise, une représentation idéalisée du désir masculin. Je ne connais pas grand-chose des hommes mais ce n’est pas l’image que me fais d’un gentleman, d’un époux, d’un homme bien.J’en ai parlé au producteur qui en a bien ri. J’ai vite compris que ces deux goujats n’ont idée en tête, culbuter le plus de femmes possible et que le seul trophée qui manquait encore à leur palmarès c’était moi. Etavec bien ilsm’a peuvent bien rêver, je nequ’un me laisserais pas berner comme une débutante.Hattie soutenue dès le début. Ils n’osaient pas l’approcher, elle leur faisait peur sa stature, sa voix aussi forte homme, ses mains énormes. Nous sommes devenus amies. Nous partagions nos soucis, nos angoisses, nos peurs aussi. Nous parlions de nos familles, de nos parents, de nos foyers qui nous manquaient. Elle m’aidait à faire passer le temps, à ne pas voir la vie en noir. Mais aujourd’hui, elle n’est plus là ; elle a retrouvé son chez soi et elle me manque. Je suis la dernière femme encore présente et j’ai peur. Une scène et de ceque sera fini, terminé. Enfin. Enfin !On nous a annoncé que ce serait unau énorme succès, que monde serait àretrouver nos pieds. Que nous serions et célèbres. Que ferais-je cette gloire ?Je M’acheter de belles robes, nouvelles chaussures, un bijou, alors jele ne rêve que de ma tranquillité, ma riches campagne calme et rencontrer la qui fera vibrer mon cœur.Et voilà, l’heure est venue. On vient chercher. termine mon café froid, jedes remets discrètement mon carnet en poche etpersonne lamon peur m’envahit à nouveau. Ils sont trois ; du ils craignent sans doute que jeme ne les suive pas, que je m’enfuie avant de terminer mon travail, de remplir mon contrat. Je relis texte une dernière fois et je ne peux m’empêcher de pleurer, ruinant le maquillage au grand désespoir de mes gardes corps. Ils m’agrippent, m’emmènent quasiment de forces pendant que je crie cette dernière réplique prémonitoire :« Mais que vais je devenir Rhett ?Et ce moustachu insupportable me répondra "Franchement, ma!chère, je m'en fous complètement."Tout est dit. :Tout est fini. Enfin 3