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24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS CARDIOLOGIE COURTES COMMUNICATIONS Endocardite mitrale sténosante associée à une hémoculture négative chez un chat : description clinique, écho-doppler et anatomo-pathologique M. LAVENNES1, A. PETIT1, V. GOUNI1, J. DUPONT-MONOD1, M. GARCIA-LIOTARD1, H. BOULOUIS1, H. BILBAULT1, J. FONTAINE1, V. CHETBOUL1,2 1. 2. Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort - 94700 MAISONS-ALFORT INSERM U955 - 94000 CRÉTEIL Introduction L’endocardite est une inflammation de l’endocarde, principalement valvulaire, dont l’origine est le plus souvent infectieuse chez les animaux domestiques (1). Peu de cas d’endocardite infectieuse (EI) ont été décrits chez le chat et le pronostic est généralement réservé, quelle que soit l’espèce, en raison des répercussions cardio-vasculaires et systémiques (1,2). Cette présentation a pour but de décrire les caractéristiques cliniques, écho-Doppler et anatomo-pathologiques d’une endocardite sténosante mitrale (ESM) chez un chat a priori immunocompétent. Historique Un chat Persan mâle entier de 7 ans a été présenté en urgence pour détresse respiratoire aiguë. Les propriétaires avaient noté des phases de tachypnée depuis plusieurs semaines. Examen Clinique Les anomalies notées à l’examen clinique étaient un abattement, une dyspnée restrictive, des muqueuses pâles et une tachycardie associée à un pouls artériel faible. L’auscultation révélait la présence d’un souffle systolique apexien gauche de grade 4/6, d’un bruit de galop intermittent et de crépitements en fin d’inspiration. L’association de la dyspnée restrictive et des anomalies auscultatoires précitées évoquait en première intention une cardiopathie décompensée. Démarche diagnostique Des clichés radiographiques thoraciques, réalisés pour explorer la dyspnée, ont révélé une cardiomégalie, une opacité alvéolaire diffuse et un épanchement pleural compatibles avec une insuffisance cardiaque congestive (ICC). Une échocardiographie a mis en évidence des lésions prolifératives en forme de grelot sur la face atriale de la valve mitrale, principalement sur le feuillet postérieur, s’étendant aux cordages, évoquant une endocardite. A l’examen Doppler couleur, le diamètre du passage du flux transmitral était de 3,8 mm seule- ment, pour un diamètre de l’anneau mitral de 16,3 mm, avec une accélération du flux en Doppler continu (Vmax = 3,3 m/sec), caractéristiques d’une sténose mitrale associée à un reflux mitral modéré (3,4). Ces lésions avaient pour conséquence une dilatation atriale gauche majeure. La culture et la PCR Bartonella sur la valve mitrale étaient négatives. Afin d’explorer les causes d’endocardite, un bilan sanguin, une analyse urinaire avec culture, un test FeLV/FIV et une hémoculture ainsi qu’une recherche sanguine de Bartonella par PCR ont été réalisés. L’hémoculture et la PCR Bartonella étaient négatives, seules étaient notées une anémie régénérative (14 %) et une thrombopénie marquées (21000 plaquettes/ μL) ainsi qu’une leucocytose neutrophilique (29000/mm3) avec des signes d’inflammation aiguë. Discussion et conclusion Traitement et suivi Une oxygénothérapie, un traitement diurétique (furosémide, 3 mg/kg/jour IM) ainsi qu’une trithérapie antibiotique ont été instaurés (marbofloxacine 4 mg/kg IV SID, amoxicilline/acide clavulanique 20 mg/kg IV TID, métronidazole 10 mg/kg IV TID). Après une amélioration transitoire, le chat a développé un état de choc réfractaire aux vasopresseurs et un syndrome hémorragique compatible avec une coagulation intravasculaire disséminée (CIVD). Il est décédé suite à un arrêt cardio-respiratoire. Un examen nécropsique a mis en évidence des proliférations végétatives sur la valve mitrale, un œdème pulmonaire (OP) ainsi que des pétéchies sur plusieurs organes, à relier à la CIVD. Des lésions pulmonaires focales hémorragiques et d’anciens infarctus rénaux ont également été observés. L’examen histologique a confirmé l’endocardite mitrale, caractérisée par un thrombus formé de fibrine, de leucocytes (granulocytes neutrophiles [PMNN], principalement), d’érythrocytes et de collagène, associé à un épaississement de la valve, sans mise en évidence d’agent pathogène. S’y ajoutaient deux foyers pulmonaires hémorragiques riches en PMNN évoquant des foyers de pneumonie, associés à des thrombi dans les artères pulmonaires. 1 La présentation clinique et les examens ante et post-mortem nous permettent d’établir le diagnostic d’ESM aiguë à subaiguë, d’origine infectieuse et dont le foyer primaire pourrait être une pneumonie. La particularité de ce cas est de décrire pour la première fois chez le chat, à notre connaissance, une ESM, forme d’endocardite également rare chez le chien et chez l’homme (3,4). Une origine infectieuse est fortement suspectée bien que la culture et la recherche de Bartonella sanguines étaient négatives, ces examens ayant une sensibilité limitée. De plus, les recherches bactériologiques et PCR post-mortem ont pu être négativement influencées par l’antibiothérapie et le délai de prélèvement (5). La thrombopénie et les infarctus rénaux observés sont des complications bien décrites d’EI, connues pour influencer négativement le pronost chez le chien (1). Chez ce dernier, le pronostic est sombre (jusqu’à 50 % de mortalité) en raison, principalement de la progression de l’ICC ou de l’infection (1,2). En conclusion, ce cas est original car il décrit, pour la première fois, les caractéristiques cliniques, écho-Doppler et anatomo-pathologiques d’une ESM chez un chat. Bibliographie 1. Sykes JE et coll. J Am Vet Med Assoc, 2006 ; 228 (11) : 1735-1747. 2. Miller MW et coll. J Vet Cardiol, 2004 ; 6 (2) : 3543. 3. Chetboul V et coll. Am J Vet Res, 2006 ; 67 (2) : 250-258. 4. Stamoulis M et coll. J Small Anim Pract, 1993 ; 34 (9) : 452-456. 5. Pennisi MG et coll. J Feline Med Surg, 2013 ; 15 (7) : 563-569. Déclaration publique d’intérêts sous la responsabilité du ou des auteurs : • non communiquée 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS CARDIOLOGIE COURTES COMMUNICATIONS Étude de la fonction systolique et diastolique ventriculaire droite par échocardiographie conventionnelle et speckle tracking imaging : étude prospective chez 104 chiens sains avec pression artérielle pulmonaire systolique et fonction ventriculaire gauche connues C. DAMOISEAUX1, L. DESQUILBET1, R. TISSIER1,2, V. GOUNI1, C. MISBACH1, E. TREHIOU-SECHI1, A. PETIT1, C. POISSONNIER1, J. POUCHELON1,2, V. CHETBOUL1,2 1. 2. Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort - 94700 MAISONS-ALFORT INSERM U955 - 94000 CRÉTEIL Introduction En médecine humaine et en médecine vétérinaire, la fonction ventriculaire droite (VD) est moins connue que la fonction ventriculaire gauche (VG), principalement en raison de la sous-estimation de son importance physiologique. Cependant, elle est un déterminant pronostique majeur dans de nombreuses cardiopathies congénitales et acquises1 et rend donc son analyse primordiale. Diverses études ont démontré que de nombreux indices de fonction systolique pouvaient être évalués par échocardiographie transthoracique conventionnelle2,3, par Doppler tissulaire4,5 et par Speckle tracking Imaging2 (STI) chez le chien avec une bonne répétabilité et reproductibilité. La fonction diastolique a également été étudiée par Doppler tissulaire.4,5 A notre connaissance, aucune étude traitant de la fonction diastolique du VD par STI n’a été publiée. De même, aucune donnée étudiant cette fonction en relation avec la pression artérielle pulmonaire (PAP) et la fonction VG n’est ce jour connue. Les buts de cette étude étaient (1) de déterminer la répétabilité et reproductibilité de plusieurs indices de fonction systolique et diastolique du VD par échocardiographie conventionnelle et STI (étude 1), (2) de quantifier ces indices chez 104 chiens sains de différentes races avec PAP systolique (PAPS) et fonction VG connues et (3) d’étudier les corrélations entre ces différents indices (étude 2). Matériel et Méthodes Étude 1. La répétabilité et reproductibilité de 6 indices échocardiographiques et STI de fonction VD et un indice STI de fonction systolique VG, le strain systolique (StS) du VG (Global VG StS) ont été étudiées chez 4 chiens lors de 96 examens échocardiographiques. Les 6 indices de fonction VD ont été la “Tricuspid Annular Plane Systolic Excursion” (TAPSE), la “Right Fractional Area Change” (RFAC), le strain et le strain rate (SR) systolique longitudinal de la paroi libre du VD par STI (PLVD StS, PLVD SRS, respectivement) et du VD dans sa globalité (Global VD StS) ainsi que le ratio E/A SR de la PLVD. Étude 2. La population de l’étude était composée de 104 chiens sains. Les 6 indices de fonction du VD et l’indice de fonction systolique VG utilisés dans l’étude 1 ont été réalisés chez tous les chiens. La fréquence cardiaque, la PAPS (calculée par l’équation de Bernoulli à partir de l’insuffisance tricuspidienne), et la fraction d’éjection (calculée par la méthode de Simpson) ont également été mesurés. Analyse statistique. Le modèle linéaire suivant prenant en compte un effet « jour » (noté J), « animal » (noté A) et incluant une interaction « animal-jour » (notée A*J) a été utilisé: Yijkl= μ + Jj + Ak + (A*J)jk + eijkl. Où Yijkl est la l ième mesure sur l’animal k réalisé le jour j par l’opérateur i, μ la moyenne des valeurs observées et eijkl l’erreur résiduelle du modèle. L’écart-type de répétabilité était calculé à partir de la variance des résidus du modèle, et l’écart-type de reproductibilité à partir de la variance de l’effet jour. Les coefficients de variation (CV) ont été déduits de ces écart-types. Les médianes des variables ont été comparées puis testées par le test de Mann-Whitney et le coefficient de corrélation de Spearman (r) a été utilisé pour quantifier l’association entre deux variables quantitatives. Le risque d’erreur de 1ère espèce a été fixé à 0,05. Résultats Étude 1. Tous les CV intra- et inter-jour, sauf un (le CV inter jour pour PLVD SRS) étaient <15 %. La plus petite valeur de CV inter/intra ayant été observée pour la TAPSE (9,8;3,6 %, respectivement). Étude 2. Les moyennes (± SD, range) de l’âge et du poids corporel de la population étudiée étaient 4,3 ans (± 2,6; 0,6-11,6) et 20,4 kg (± 10,7; 3,3-49,0), respectivement. Les moyennes (± SD) des indices STI de fonction systolique ventriculaire droite, de 31,9 %(± 6,2) et de 26,4 % (± 3,8) respec- 2 tivement pour PLVD StS et Global VD StS, étaient significativement supérieures à celle du ventricule gauche (18,6 % ± 3,2;p<0,01 dans les deux cas). La moyenne de PLVD StS était également significativement supérieure à celle de Global VD StS; p < 0,01). Le Global VD StS et PLVD StS étaient corrélés positivement avec la RFAC (moyenne ± SD= 50,6 % ± 10,5, r=0,36 et r=0,32, respectivement; p < 0,01), et négativement corrélés avec PAPS (17,4 ± 7,0 mmHg,r=-0,21;p=0,04 et r=-0,24;p=0,02 respectivement). La PAPS était également négativement corrélée avec le rapport TAPSE:poids corporel et le PLVD SRS (r=-0,31 et -0,34 respectivement,p<0,01). Une corrélation positive a également été trouvée entre le rapport E/A SR de la PLVD et la RFAC (r=0,25, p=0,01). Discussion et conclusions La fonction VD globale et régionale, systolique et diastolique peut être investiguée, non invasivement, par échocardiographie transthoracique, avec une bonne répétabilité et reproductibilité chez le chien sain et éveillé comme démontré précédemment par Doppler tissulaire.4,5 La mesure de la PAPs, même chez un chien sain, est corrélée aux indices de fonction systolique du VD. Bibliographie 1. Sykes JE et coll. J Am Vet Med Assoc, 2006 ; 228 (11) : 1735-1747. 2. Miller MW et coll. J Vet Cardiol, 2004 ; 6 (2) : 3543. 3. Chetboul V et coll. Am J Vet Res, 2006 ; 67 (2) : 250-258. 4. Stamoulis M et coll. J Small Anim Pract, 1993 ; 34 (9) : 452-456. 5. Pennisi MG et coll. J Feline Med Surg, 2013 ; 15 (7) : 563-569. Déclaration publique d’intérêts sous la responsabilité du ou des auteurs : • non communiquée 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS CARDIOLOGIE COURTES COMMUNICATIONS Double correction interventionnelle et chirurgicale d’une sténose pulmonaire valvulaire et d’une hernie phréno-péricardique chez un chien C. POISSONNIER3, N. BORENSTEIN1, J. FLANDERS2, E. TREHIOU-SECHI3, P. PASSAVIN3, E. BOMASSI4, G. DELAHAYE5, V. CHETBOUL3,6 1. IMMR - Institut Mutualiste Montsouris - 75014 PARIS Cornell University - College of Veterinary Medicine - 14853 NY 3. Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort - 94700 MAISONS-ALFORT 4. Centre Hospitalier Vétérinaire des Cordeliers - 77100 MEAUX 5. Clinique Vétérinaire des Mille Pattes - 60160 MONTATAIRE 6. INSERM U955 - 94000 CRÉTEIL 2. Introduction La sténose pulmonaire (SP) se caractérise par un obstacle à l’éjection du sang dans le tronc pulmonaire (TP). La hernie phréno-péricardique (HPP) se définit comme une communication entre l’espace péricardique et l’espace péritonéal à travers le diaphragme, à l’origine de l’engagement d’organes abdominaux au sein du sac péricardique. Ces 2 malformations congénitales sont à l’origine de conséquences cardiovasculaires et respiratoires potentiellement graves. La SP peut être réduite par valvuloplastie par ballonnet (voie endovasculaire) (1), et la HPP par laparotomie(2). Cette présentation décrit pour la première fois, à notre connaissance, la correction concomitante de ces 2 anomalies. Historique Un chien American Staffordshire Terrier de 7 mois est référé en consultation de cardiologie pour intolérance à l’effort s’aggravant depuis 3 semaines, sans autre symptôme fonctionnel associé. Un retard de croissance est décrit par les propriétaires. Examen Clinique L’inspection montre un animal en bon état général, et confirme un léger retard de croissance. L’auscultation cardiaque révèle un souffle systolique basal gauche de grade 5/6, compatible avec une sténose artérielle de gradient important, associé à des bruits cardiaques d’intensité augmentée à droite et diminuée à gauche, laissant suspecter un déplacement du cœur ou une masse interposée entre le cœur et la paroi thoracique. - une SP valvulaire et supravalvulaire de gradient très important (204 mmHg), associée à une communication interatriale (CIA) ; - une HPP avec engagement du foie et de la vésicule biliaire dans le sac péricardique, à l’origine d’un déplacement du cœur vers la droite. Traitement et suivi Une correction chirurgicale est décidée. L’induction de l’anesthésie est réalisée par voie intraveineuse (midazolam et étomidate), avec relai en infusion continue au pousse-seringue (étomidate et sufentanil). Une valvuloplastie par ballonnet est d’abord réalisée, avec contrôle par angiographie et échocardiographie transœsophagienne (ETO). Un introducteur de 8 French est placé dans la veine jugulaire droite. L’angiographie pré-valvuloplastie confirme le diamètre de la SP et le choix du diamètre du ballonnet (22 mm, cathéter de 8 French). Le gradient de pression systolique (GP) entre le TP et le ventricule gauche, mesuré par ETO, est nettement diminué (de 46 à 11 mmHg sous anesthésie). Une laparotomie permet ensuite de visualiser la brèche herniaire en région ventrale du diaphragme. Les organes herniés (une portion de la rate, du foie, de l’omentum et la vésicule biliaire), non lésés, sont repositionnés dans l’abdomen, et la brèche herniaire est fermée par un surjet simple (fil résorbable Vicryl©), en restaurant le vide pleural par aspiration. Les plans musculaire et sous-cutané sont refermés par un surjet simple (fil résorbable Vicryl©), et le plan cutané par un surjet intradermique (fil résorbable Monocryl©). Démarche diagnostique Après intervention, l’asymétrie anormale de l’intensité des bruits cardiaques a disparu. Les examens radiographique thoracique et échocardiographique confirment : Les examens radiographique et échocardiographique transthoracique confirment la 3 réduction totale de la HPP ainsi que la nette réduction du gradient de la SP (GP=89 mmHg vs 204 mmHg). L’hypertrophie ventriculaire est stable, et la dilatation atriale droite a disparu. Le diamètre de la CIA est diminué, probablement à relier à la diminution de la pression atriale droite et à la résolution de la hernie. Un mois après l’intervention, l’animal est plus actif et ne présente plus d’intolérance à l’effort. À l’examen échocardiographique, le diaphragme est intègre et le gradient de la SP est stable par rapport au contrôle post-opératoire. Discussion et conclusion Ce cas est original car il s’agit, à notre connaissance, de la première description en médecine vétérinaire d’une procédure hybride ayant pour objectif de corriger concomitamment une SP et une HPP. La décision a été prise de corriger la SP en premier, en raison de la gravité de cette valvulopathie congénitale, plus probablement à l’origine des symptômes, puis de réduire la HPP, cette dernière n’étant pas à l’origine de tamponnade cardiaque au moment du diagnostic. La correction d’une HPP peut se compliquer d’un œdème pulmonaire de ré-expansion, ou d’un épanchement pleural d’origine inflammatoire(2)(3), déjà décrits en médecine vétérinaire, mais non observés ici. Le pronostic après correction de chacune de ces anomalies est excellent, notamment, pour la SP, lorsque le gradient trans-sténotique est suffisamment diminué(4), et, pour la HPP, en l’absence d’adhérence et de lésion des organes herniés(5), ce qui était le cas ici pour les deux anomalies. 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS Bibliographie 1 Schrope D. Balloon valvuloplasty of valvular pulmonic stenosis in the dog. Clin Tech Small Anim Pract,2005;20:182-195 2 Banz A et coll. Peritoneopericardial diaphragmatic hernia: a retrospective study of 31 cats and eight dogs. J Am Anim Hosp Assoc,2010;46:398-404 3 Stampley A et coll. Reexpansion pulmonary edema after surgery to repair a diaphragmatic hernia in a cat. J Am Vet Med Assoc,1993;203:1699-701 4 Locatelli C, et coll. Independent predictors of immediate and long-term results after pulmonary balloon valvuloplasty in dogs. J Vet Cardiol,2011;13:21-30 Déclaration publique d’intérêts sous la responsabilité du ou des auteurs : 5 Burns C, et coll. Surgical and nonsurgical treatment of peritoneopericardial diaphragmatic hernia in dogs and cats. J Am Vet Med Assoc, 2013;242:643-50 • non communiquée 4 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS CARDIOLOGIE COURTES COMMUNICATIONS Chylothorax faisant suite à l’occlusion chirurgicale d’un Patent Ductus Arteriosus chez un chiot de quatre mois O. AUGER, Q. CABON, I. BUBLOT, E. VIGUIER VetAgro Sup Lyon - 69280 MARCY-L’ÉTOILE Introduction Le PDA, ou Patent Ductus Arteriosus, est une affection cardiaque congénitale fréquemment rapportée chez le chien. Il consiste en la persistance d’une communication entre l’aorte et l’artère pulmonaire après la naissance, aboutissant en un shunt extracardiaque. Le traitement consiste entre autres en la ligature chirurgicale du shunt. Parmi les complications rapportées lors d’occlusion chirurgicale de PDA, le chylothorax est rarement décrit dans la littérature vétérinaire ou humaine. Historique Un spitz mâle entier de quatre mois (900 g) est référé en Centre Hospitalier et Universitaire pour une suspicion de PDA. L’examen clinique d’admission met en évidence un souffle systolo-diastolique continu de grade VI/VI. La fréquence respiratoire est normale et l’auscultation pulmonaire ne révèle aucune anomalie. L’échocardiographie permet de confirmer la présence d’un PDA gauche-droite associé à une sténose pulmonaire de bas grade (23 mm Hg), motivant la réalisation d’une occlusion chirurgicale du PDA. Après thoracotomie intercostale et préservation des structures d’intérêt, le PDA est visualisé et soigneusement disséqué. Deux ligatures sont placées puis fermées précautionneusement en surveillant la fréquence cardiaque. L’abord est refermé et le vide pleural restauré. Le réveil se déroule sans complication. Examen clinique Le lendemain, l’animal présente une fréquence respiratoire augmentée (60 mpm). L’auscultation thoracique met en évidence des bruits cardiaques et respiratoires étouffés. Démarche diagnostique Des radiographies thoraciques révèlent la présence d’un épanchement pleural plus sévère dans l’hémithorax gauche. L’échocardiographie montre une occlusion complète du PDA et confirme la présence d’un épanchement pleural sévère. Une thoracocentèse permet de récolter environ 40 ml d’un liquide laiteux rosé. La concentration en triglycérides de l’épanchement est près de dix fois plus élevée que la concentration plasmatique et l’examen cytologique montre une composition cellulaire à dominance lymphocytaire, permettant de conclure à un chylothorax. Traitement Un traitement conservateur associant un régime pauvre en graisses et un anti-inflammatoire non stéroïdien est mis en place. Le lendemain, l’échographie thoracique permet de récolter 20 mL d’épanchement pleural. Le surlendemain, la fréquence respiratoire est dans les valeurs usuelles (24 mpm) et l’examen radiographique thoracique confirme la résolution de l’épanchement. Au vu du bon état général du chiot, il est rendu à ses propriétaires deux jours après la chirurgie avec suivi de la fréquence respiratoire à la maison. Aux suivis de contrôle 6 jours, 1 mois et 6 mois post-opératoires, le chiot est vif et alerte, les auscultations et échographies thoraciques ne révèlent aucune anomalie et aucune recanalisation du PDA n’est observée. toires. Le liquide était moins abondant lors de la seconde ponction et aucun épanchement n’était présent ultérieurement. La décision de ne pas placer de drainage thoracique a été prise au vu du bon état général du patient et de sa bonne évolution après les thoracocentèses. Conclusion Le chylothorax est une complication postopératoire très rare de l’occlusion chirurgicale d’un PDA. L’origine est probablement traumatique par déchirure iatrogène du canal thoracique lors de la dissection du PDA. La prise en charge médicale du chylothorax présenté ici a permis une résolution rapide de l’épanchement et un excellent résultat à long terme. Bibliographie Discussion Le chylothorax est une complication rare de l’occlusion chirurgicale du PDA chez le chien, tout comme chez l’homme (Valentik) ou le chat. De très rares cas ont été rapportés dans des études sur l’occlusion du PDA chez le chien, avec généralement peu de détails concernant la prise en charge (Stanley)(Goodrich). Le chylothorax est probablement lié à des traumatismes peropératoires dus à la proximité anatomique du canal artériel et du canal thoracique (Stanley), avec un risque d’autant plus élevé que le sujet est de petite taille. En raison des nombreuses anastomoses et variations individuelles des vaisseaux lymphatiques de cette région, ces traumatismes peuvent passer inaperçus au cours de la chirurgie (Milonakis). Au vu du très jeune âge des individus atteints et des difficultés techniques associées au traitement chirurgical d’un chylothorax, comme dans le cas de ce chiot, la priorité est donnée à une vidange thoracique afin de restaurer la compliance pulmonaire, suivie d’une alimentation adaptée et d’une surveillance continue. Deux thoracocentèses ont été réalisées au cours des deux premiers jours post-opéra- 5 Goodrich, K.R., Kyles, A.E., Kass, P.H., Campbell, F., 2007. Retrospective comparison of surgical ligation and transarterial catheter occlusion for treatment of patent ductus arteriosus in two hundred and four dogs (1993-2003). Vet Surg 36, 43–49. Milonakis, M., Chatzis, A.C., Giannopoulos, N.M., Contrafouris, C., Bobos, D., Kirvassilis, G.V., Sarris, G.E., 2009. Etiology and management of chylothorax following pediatric heart surgery. J Card Surg 24, 369–373. Stanley, B.J., Luis-Fuentes, V., Darke, P.G.G., 2003. Comparison of the incidence of residual shunting between two surgical techniques used for ligation of patent ductus arteriosus in the dog. Vet Surg 32, 231–237. Valentík, P., Omeje, I., Poruban, R., Šagát, M., Nosál, M., 2007. Surgical closure of patent ductus arteriosus in pre-term babies. Images Paediatr Cardiol 9, 27–36. Déclaration publique d’intérêts sous la responsabilité du ou des auteurs : • non communiquée 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS CARDIOLOGIE COURTES COMMUNICATIONS Les épanchements thoraciques à prédominance lymphoïde non chyleux chez le chat E. LAVERGNE École Nationale Vétérinaire de Toulouse - 31076 TOULOUSE Introduction Les épanchements thoraciques à prédominance lymphoïde non chyleux chez le chat sont des transsudats modifiés qui surviennent suite à une fuite de lymphe, dénuée de chylomicrons, des vaisseaux lymphatiques vers la cavité pleurale. Ces épanchements n’ont donc pas l’aspect macroscopique classique laiteux des épanchements chyleux. Ils se caractérisent par une population prédominante de lymphocytes matures à l’analyse cytologique, une concentration en triglycérides le plus souvent <100 mg/dL et un ratio entre le cholestérol et les triglycérides supérieur à 1 (Stockham et Scott, 2008). Les données quant à leur fréquence et leur étiologie restent peu documentée. L’objectif de cette étude rétrospective était donc de répertorier les cas de ces épanchements pleuraux et d’en dessiner un tableau épidémiologique et étiologique. Matériel et méthodes Les cas d’épanchements thoraciques à prédominance lymphoïde non chyleux diagnostiqués depuis septembre 2007 ont été sélectionnés dans la base de données. Etaient inclus les cas ayant un aspect macroscopique de transsudat modifié, une population de lymphocytes matures prédominante, un dossier médical rapportant le compte rendu cytologique de l’épanchement et les hypothèses diagnostiques émises. Les cas de transsudats purs, d’exsudats, d’hémothorax, d’épanchements tumoraux, de chylothorax ou de transsudats modifiés sans prédominance lymphocytaire étaient exclus. Résultats Sur les 131 cas d’épanchements pleuraux de chat documentés au cours des 8 dernières années, 19 répondaient aux critères d’inclusions (14,5 %). Les chats inclus dans l’étude étaient âgés de 3 à 19 ans. Ces derniers étaient pratiquement tous des européens (18/19) et le seul chat de race était un chartreux. Parmi ces 19 chats, 42 % (8/19) étaient des mâles et 58 % (11/19) des femelles. Les chats stérilisés représentaient 79 % (15/19) des cas contre 21 % (4/19) de chats entiers. L’aspect macroscopique des épanchements était variable : séro-hémorragique (5/19), jaune trouble (5/19), jaune translucide (4/19), incolore translucide (3/19), orangé trouble (1/19) et rosé trouble (1/19). La cellularité et les protéines totales ont été évaluées sur tous les épanchements et s’étendaient respectivement de 100 à 22 000 cellules/μL et de 15 à 51 g/L. Une radiographie thoracique était disponible dans 84 % (16/19) des cas et 79 % (15/19) des chats ont eu une échographie thoracique. Seulement 26 % (5/19) des chats ont eu une échocardiographie. Sur les 19 cas d’épanchements, 53 % (10/19) avaient une origine cardiaque, 32 % (6/19) avaient une origine néoplasique, 10 % (2/19) étaient d’origine indéterminée et un épanchement était une évolution de pyothorax (5 %). Les épanchements d’origine cardiogénique se répartissaient de la façon suivante : cardiomyopathie dilatée (3/10 dont 1 cas associé à un mastocytome digestif), cardiomyopathie hypertrophique (2/10 dont 1 cas associé à une hyperthyroïdie), cardiomyopathie restrictive (2/10) et les 3 derniers cas étaient des cardiopathies de nature indéterminée. Les épanchements d’origine néoplasique se répartissaient de la façon suivante : lymphomes (2/6), tumeurs pulmonaires (2/6 dont un carcinome bronchique) et le reste des cas (2/6) correspondait à une masse médiastinale dont un adénocarcinome. de ces épanchements sont d’origine cardiaque avec néanmoins une implication de processus néoplasiques non négligeable. Cette étude présente certaines limites liées notamment à son caractère rétrospectif. Un seul épanchement a eu une évaluation biochimique de sa concentration en cholestérol et triglycérides ce qui ne nous permet pas de confirmer certaines caractéristiques qu’ont énoncé Stockham et Scottl (2008) concernant ce type d’épanchement. La majorité des chats n’ont pas eu d’échocardiographie ce qui aurait éventuellement pu permettre dans certains cas de poser un diagnostic. Enfin, le nombre de cas pris en compte dans l’étude reste limité ; une population plus importante dans le cadre d’une étude prospective serait nécessaire pour consolider nos observations. Conclusion Tout en gardant à l’esprit que le nombre de cas de cette étude était bas, il peut être pertinent pour les cliniciens de rechercher en priorité une maladie cardiaque ou un processus néoplasique intra-thoracique lorsqu’ils sont confrontés à des chats présentant des épanchements thoraciques à prédominance lymphoïde non chyleux. Bibliographie Bertazzolo W, Valenti V, Venco L (2015). Thoracic non-chylous lymphorrhagic effusion in cats. 25ème Congrès ECVIM, Lisbonne. Stockham SL, Scott MA (2008). Cavitary effusion. Foundamentals of Veterinary Clinical Pathology. Discussion Cette étude rétrospective a permis de constater que les épanchements thoraciques à prédominance lymphoïde non chyleux chez le chat étaient peu fréquents. Comme l’ont constaté Bertazzolo et al. (2015), une majorité 6 Déclaration publique d’intérêts sous la responsabilité du ou des auteurs : • non communiquée 24>26 novembre 2016 LILLE GRAND PALAIS CARDIOLOGIE COURTES COMMUNICATIONS Signes radiographiques d’insuffisance cardiaque chez le furet : étude rétrospective de 11 cas L. CHASSANG, E. FAUCHON, G. ZOLLER, M. HUYNH CHV Frégis - 94110 ARCEUIL Introduction Les cardiopathies sont fréquemment rencontrées chez les furets. Le plus souvent, elles sont diagnostiquées lors d’un épisode de décompensation avec symptômes respiratoires (dyspnée, toux, cyanose). Les caractéristiques radiographiques de l’œdème pulmonaire cardiogénique ont été étudiées chez les chiens et les chats, mais il n’existe à ce jour aucune publication concernant les furets. Matériel et méthode 11 furets sont identifiés étant atteints d’une cardiomyopathie dilatée et ayant eu au moins une radiographie lors d’un épisode de décompensation. Le type de patron d’opacification ainsi que la distribution des lésions ont été étudiés. nostic. Le principal signe clinique présent est la toux (7 cas) suivi de difficultés respiratoires (4 cas). Un épanchement pleural est visualisable dans 8 cas. Une cardiomégalie radiographique est présente dans 6 cas et un œdème pulmonaire de type interstitiel est présent dans 9 cas. Discussion L’aspect radiographique d’une insuffisance cardiaque décompensée est dominée par la présence d’une opacité de type interstitielle et un épanchement pleural, proche de ce qui est décrit chez le chat. Une cardiomégalie radiographique est présente dans la majorité des cas mais la présence d’un épanchement pleural peut rendre difficile l’interprétation. Résultats Bibliographie 9 furets mâles et 2 furets femelles sont inclus dans l’étude. L’âge moyen au moment du diagnostic est de 6,2 ans [5,2-7.4]. La médiane de survie est de 3.9 ± 2,5 mois après le diag- - Diana A, Guglielmini C, Pivetta M, et al. Radiographic features of cardiogenic pulmonary edema in dogs with mitral regurgitation: 61 cases (1998-2007). J Am Vet Med Assoc 2009;235:1058-1063. 7 - Benigni L, Morgan N, Lamb CR. Radiographic appearance of cardiogenic pulmonary oedema in 23 cats. J Small Anim Pract 2009;50:9-14. - Stepien RL, Benson KG, Forrest LJ. Radiographic measurement of cardiac size in normal ferrets. Vet Radiol Ultrasound. 1999;40(6):606-10. - Onuma M, Kondo H, Ono S, Ueki M, Shibuya H, Sato T. Radiographic measurement of cardiac size in 64 ferrets. The Journal of veterinary medical science / the Japanese Society of Veterinary Science. 2009;71(3):355-8. Déclaration publique d’intérêts sous la responsabilité du ou des auteurs : • non communiquée