8-1-CALIBRAGE DE L`ÉCRAN AVEC LA SONDE MONACO OPTIX XR

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8-1-CALIBRAGE DE L`ÉCRAN AVEC LA SONDE MONACO OPTIX XR
CALIBRAGE DE L'ÉCRAN
AVEC LA SONDE
MONACO OPTIX XR
Une des meilleures solutions pour calibrer les écrans CRT ou
TFT/LCD est aujourd'hui la sonde Monaco Optix XR. Vendue avec la
nouvelle sonde X Rite DTP 94, le logiciel et deux systèmes d'attache
(ventouses ou contrepoids pour écrans CRT ou LCD), la sonde
Monaco Optix XR coûte maintenant 240 euros TTC. (C'est d'ailleurs
la même sonde que dans le kit EZcolor ou Pulse. Elle permet de
calibrer indifféremment les écrans CRT ou LCD, même ceux des
ordinateurs portables et cela de manière remarquable, pour
pouvoir continuer à travailler dans de bonnes conditions sur site.
Le calibrage étape par étape
Calibrage et caractérisation
Emballage de la sonde Optix XR
Nous avons vu à la page précédente - calibrage de l'écran - que le
calibrage d'un écran se faisait en fait en deux parties bien distinctes le calibrage et la caractérisation. Dans un premier temps, il faut donc
réellement calibrer l'écran et ensuite relever ses caractéristiques
dans ces conditions de calibrage, ce que l'on appelle la
caractérisation. La sonde Optix et son logiciel de pilotage et de
création de profils (le même que l'on achète la boîte Optix, le kit
EZColor ou le kit Pulse) permettent de réaliser ces deux étapes dans
un même processus mais en plusieurs phases.
Calibrer un écran c'est donc, choisir un gamma, déterminer la
température de couleur de l'affichage, le contraste et les points blanc
et noir qui déterminent sa luminosité. C'est dans ces conditions bien
précises et stables de fonctionnement que nous allons ensuite
réaliser la caractérisation et donc créer son profil ICC. Plus l'écran
sera de bonne qualité et plus il sera capable de se maintenir dans cet
état de calibrage.
Le logiciel Monaco Optix XR se propose de nous aider à calibrer
notre écran quel qu'en soit le type, à l'aide de menus clairs
correspondant à chaque fois à une étape importante. L'interface est
donc très simple d'emploi. Dès qu'une étape est terminée et validée, il
suffit de changer de fenêtre pour passer à l'étape suivante. Une aide
très complète traduite en français permet d'apporter les compléments
d'informations éventuellement nécessaires.
Etape 1 : les options de réglages
Votre écran doit être allumé depuis au moins une demi-heure avant
d'effectuer le moindre calibrage comme nous l'avons déjà vu
précédemment. Quand on ouvre le logiciel Monaco Optix XR ( EZcolor
ou Pulse qui possède également le menu calibrage du moniteur), il nous
demande de choisir le type d'écran à calibrer : cathodique (CRT) ou plat
(LCD) après vous avoir demandé si vous souhaitiez calibrer et
caratériser votre écran ou seulement le caractériser si vous n'avez pas
touché aux réglages couleurs.
Etape 2 : calibrer la sonde
Monaco Optix permet de
calibrer la sonde elle-même
avant chaque calibrage
d'écran. C'est l'étape
suivante. En fait cela sert à
mesurer un noir absolu
avant de mesurer juste après
le noir maximum de l'écran.
Etape 3 : la température de couleur
Il faut maintenant choisir la température de couleur avec laquelle il va
être calibré. Ce choix se fait sur l'écran directement, grâce aux
touches de menus, ainsi que dans le menu déroulant du logiciel.
C'est un élément très important du calibrage puisque selon cette
température, les blancs de l'écran seront plus ou moins jaunes ou
bleus. Je répète que c'est important pour la suite du processus mais
pas dans l'absolu. A vous de choisir entre 5000 et 6500 K selon les
conseils de la page précédente.
Choisir l'une ou l'autre est finalement sans importance quant à la
qualité du profil. C'est une question de choix personnel et
Différents choix de température d'environnement de travail. Mais une fois choisie, il faudra ne plus y
de couleur dans le logiciel.
toucher sans quoi il faudrait refaire tout le calibrage. L'objectif est de
Attention : s'il n'y a pas de réglage
créer une référence.
de températures de couleurs sur
Sur les écrans LCD, il n'y a souvent pas de choix possible
l'écran, choississez 6500K et
directement sur l'écran donc cela ne pourra se faire que grâce au
passez à l'étape suivante.
profil et la carte graphique aura plus de travail de compensation à
effectuer.
Etape 4 : le Gamma
Touches MENU de l'écran
Lors de la dernière étape et avant de créer le profil ICC, il faut encore
indiquer au logiciel quel gamma sera utilisé. Il est classique de
choisir 2.2 quand on travail sur PC et 1.8 sur MAC mais de plus en
plus d'utilisateurs Apple choisissent 2.2 qui est plus naturel en ce
sens que c'est celui de notre oeil. Il est intéressant de noter qu'Apple
a choisi une valeur de 1.8 pour des raisons pratiques et non
"philosophiques". L'imprimante qu'ils avaient sous la main alors avait
un gamma de 1.8. Les choses ont cependant bien changé et de
nombreux spécialistes de la gestion des couleurs ou de la retouche
photo ont choisi 2.2 même en environnement MAC.
Etape 4 bis : ajuster le point blanc
Cette fonction n'est pas un gadget car, avec l'aide de la sonde qu'il
faut alors installer sur l'écran (en veillant à ne pas utiliser les
ventouses sur les écrans LCD), on va pouvoir régler précisément
l'écran physiquement à la température - et approximativement à la
luminosité - choisie, grâce à ses curseurs RVB. Noter qu'il faut au
moins un réglage sur deux canaux pour que cela fonctionne. Sur un
écran de portable c'est le plus souvent impossible. Donc une fois la
sonde placée, lancer la mesure. Le logiciel fait défiler trois plages
RVB. Une fois la mesure effectuée, apparaîtront trois curseurs RVB
En réglant les curseurs RVB de
l'OSD directement sur l'écran,
en bas de la fenêtre du logiciel - voir ci-contre -. A l'aide des menus
faites en sorte que les trois
couleurs de votre écran, faites en sorte qu'ils soient centrés.
curseurs soient sensiblement
centrés. Cette étape terminée,
(Attention à déplacer le menu réglage de l'écran à l'aide de l'OSD afin
l'écran est physiquement très
proche en température de couleur qu'il ne soit pas centré sur la fenêtre du logiciel donc là où mesure la
de ce que vous souhaitez comme sonde sur l'écran.)
environnement de travail.
Remarque à propos de la
luminosité de l'écran
Il est intéressant de noter que lorsque la sonde
mesure les trois patchs colorés pour connaître
la réelle température de couleur de l'écran elle
mesure également sa luminosité de celui-ci,
qu'elle indique juste au-dessus des trois barres
graphes colorés. Donc avant même de toucher
aux canaux RVB, fixer approximativement la
luminosité vers 85 Cd/m2 pour les CRT et autour
de 120~140 Cd/m2 pour les LCD. Les mesures
des patchs ne seront que plus justes !
Si cela n'était pas possible, le logiciel se servirait, comme dans les
versions précédentes, du point blanc natif de l'écran. Cela dit, plus
l'écran, de manière hardware, est proche des conditions de
température de couleur que l'on a décidé et moins les corrections des
tables de la carte graphique seront importantes. Si l'on demande au
logiciel de créer un profil à 5000 K avec un écran possédant les
réglages d'usine par défaut, c'est-à-dire 9300 K, la carte devra en
permanence faire le grand écart et donc s'user plus rapidement.
La nouvelle version permet également de contrôler la température de
couleur de la lumière ambiante afin de faire concorder celle de l'écran
et celle de la table de visualisation des impressions.
Etape 5 : Le noir et blanc maximum
La sonde est collée sur
l'écran à l'endroit indiqué
par le logiciel
Il s'agit maintenant de mesurer grâce à la sonde le noir puis le blanc
maximum qu'est capable de produire l'écran. Ce sont eux qui
constitueront le niveau 0 et 255 d'un pixel. Avant cela il faut monter le
contraste à 100%. Afin de garantir la mesure, elle est réalisée plusieurs
fois de manière automatique. Grâce à ces mesures, le logiciel sait
précisément quelle gamme de contraste est capable de reproduire votre
écran et surtout quel niveau de luminosité il peut produire. C'est une
étape très importante dans le processus du calibrage de l'écran car
quand l'écran sera réglé sur la luminosité idéale, il sera capable de
distinguer correctement un niveau 0 d'un niveau 1 (Voir astuce pour le
vérifier sur la page Adobe Gamma). L'écran pourra vraiment montrer les
256 niveaux de luminosité pour chaque couleur ou niveau de gris. C'est
un réglage compliqué à faire quand cette étape est faite manuellement et
il n'est donc pas rare de voir des écrans réglés trop sombre le plus
souvent. On peut perdre rapidement 10 niveaux de luminosité dans ces
conditions et ne pas profiter de tout le potentiel d'affichage de son
moniteur. C'est pourtant l'outil le plus important dans une chaîne
numérique.
Remarque à propos des TFT
Le réglage du point noir et blanc d'un écran TFT
se fait en une étape supplémentaire dans Monaco.
Cette étape permet de régler le niveau du
contraste qui ne doit pas être à 100% comme sur
un écran CRT. Celui-ci se fait, comme pour la
luminosité optimale de l'écran, avec un
barregraphe qu'il faut placer au-dessus d'un
repère vert. Je conseille de le placer le plus à
gauche possible de ce repère car le contraste des
TFT est souvent plus élevé que les CRT et bien
trop grand pour retoucher confortablement des
images. Attention : ce réglage est
malheureusement rarement présent dans les OSD,
surtout de portables, par leur conception même.
Etape 6 : La luminosité de l'écran
Pour connaître la couleur exacte d'un
objet, notre œil a besoin qu'il soit
suffisamment éclairé. Si la pièce est
trop sombre, sa couleur sera
dénaturée. Ne dit-on pas, la nuit tous
les chats sont gris ! Comment en effet
savoir si un jaune possède la bonne
nuance si l'écran est trop sombre ou
trop clair ?
Il en va de même pour l'écran. Si l'on veut qu'il reproduise fidèlement les
couleurs afin de les contrôler efficacement, il faut le placer à un niveau
suffisant de luminosité. Mais quel est-il ? Aujourd'hui, les normes
internationales préconisent qu'un écran CRT doit émettre entre 85 et 95
Cd/m2 (plutôt 120-140 Cd/m2 dans le cas des TFT/LCD). Sans élément de
comparaison, c'est absolument impossible à régler à l'œil nu. Mais grâce
à l'étape précédente, la sonde sait exactement à quel niveau de
luminosité doit être placé votre écran. Pour cela, le logiciel affiche un
barregraphe vert ou bleu (luminosité de l'écran mesurée) qu'il faut placer
dans l'étroite zone verte. S'il n'y en a pas, c'est que votre écran ne peut
être calibré correctement faute d'une luminosité suffisante (trop vieux).
C'est dans cette zone qu'il faut amener le curseur, en montant ou en
descendant la luminosité, directement sur l'écran, avec ses touches de
menu de l'OSD. Si vous êtes dans un environnement très sombre
régulièrement, il faudra régler l'écran sur une luminosité de 85 ( ou 120 )
Cd/m2 et à l'inverse sur 95 ( ou 140 ) si vous travaillez dans un
environnement clair. Eventuellement, deux essais vous permettront de
décider du meilleur réglage dans votre environnement de travail.
Conclusion provisoire
A ce stade, la sonde a permis de calibrer ou étalonner, à proprement
parler, l'écran avec précision. En effet et contrairement à d'autres kits de
calibrage, le niveau de luminosité est fixé à la suite d'une mesure et non
d'une estimation visuelle, classiquement entre plusieurs cercles plus ou
moins grisés qu'il faut, à vue, éclaircir ou assombrir selon les conseils
du fabriquant. Maintenant qu'il est dans un état de calibrage donné et
stable ( Il ne faut surtout plus toucher aux touches de menus sur
l'écran), nous allons pouvoir procéder, toujours grâce à la sonde, à sa
caractérisation, puis à la création de son profil ICC. La sonde va donc
servir de colorimètre maintenant.
Caractériser l'écran ou le moniteur
Etape 7 : La mesure des patchs colorés
L'autre point fort de ce kit de calibrage apparaît lors de la
caractérisation. Pendant cette phase également très importante, le
logiciel envoie à l'écran des signaux colorés connus et mesure comment
il les affiche dans des conditions de fonctionnement bien précises.
Chaque couleur réellement affichée pour un signal RVB donné est notée.
Mais au lieu de mesurer la vraie couleur des luminophores rouges verts
et bleus - donc la longueur d'onde émise par le phosphore rouge bleu
vert - à leur seul niveau de luminosité maximum, Monaco Optix effectue
cette mesure sur différents niveaux de luminosité. Le profil ICC généré
en sera d'autant plus précis car il est très rare que les défauts
colorimétriques soient linéaires. Un écran peut montrer une dérive dans
les verts foncés et une autre, parfois antagoniste, dans les verts clairs.
La sonde mesure donc une série de 33 patchs colorés, rouges, verts,
bleus mais également gris. Elle va réellement mesurer la lumière en
quantité & en qualité.
A la fin de ces mesures, le logiciel sait précisément l'étendue des
couleurs qu'est capable de reproduire votre écran et qui dépend de la
qualité des luminophores RVB et comment il affiche réellement les
couleurs quand on lui envoie tel ou tel signal RVB.
Pour finir, il ne reste plus qu'à lancer la création du profil en le nommant
clairement. On pourrait très bien choisir " Profil_moniteur_date ".
Cependant la date n'est guère utile car lors d'un prochain calibrage, il y
aura tout intérêt à écraser le précédent profil sauf si l'on possède la
version pro qui permet de connaître les variations de l'écran dans le
temps. Celui-ci doit théoriquement se ranger dans le bon dossier
système de votre OS (en environnement Windows, celui-ci se rangera
dans le dossier C:/Windows/Système 32/Spool/Drivers/Color ), et en
environnement MAC OS X : Bibliothèque/Colorsync/profils ou bien
Utilisateur/votre nom/Colorsync/Profils et en environnement OS 9 :
Système/Colorsync/profils.
Etape 8 : utilisation du bon profil d'écran
Avant tout, il faut vérifier que votre ordinateur va bien utiliser ce
nouveau profil ICC par défaut à chaque démarrage de l'ordinateur. Pour
cela, il faut s'assurer que Adobe Gamma ne se lance pas au démarrage
de l'ordinateur afin qu'il ne reprenne pas la main car il ne sait pas lire les
profils Monaco dont les tables ne sont pas écrites de la même façon. Or
si Photoshop est installé sur votre ordinateur, ce sera le cas. Il faut donc
absolument l'enlever de la liste des logiciels qui se chargent au
démarrage de l'ordinateur et le remplacer par Monaco Gamma si tel
n'était pas déjà le cas (Sur Windows : Menu Démarrer>Tous les
Programmes>Démarrage. Il existe également un autre moyen de le
vérifier : Dans le menu Démarrer, cliquez sur Exécuter puis tapez
msconfig>OK; Un menu apparaît et cliquez sur l'onglet Démarrage et
vérifiez bien que le logiciel MonacoGamma se lance bien et enlever de la
liste Adobe Gamma si pour une raison quelconque il apparaissait
encore).
Ensuite il faut vérifier que la carte graphique tient bien compte de ce
nouveau profil lors de l'affichage des couleurs. Pour ce faire, il faut se
rendre dans les " propriétés d'affichage " de la carte graphique (Onglet
Paramètres) et cliquer sur le bouton Avancé > Onglet Gestion des
couleurs. Le profil présent doit être celui que l'on vient de créer. Si ce
n'est pas le cas, il faut le choisir dans la liste disponible du dossier
Color de Windows ou MAC. Il ne faut pas non plus hésiter à supprimer le
profil en place si ce n'est pas le bon.
Enfin, il faut s'assurer que Photoshop utilise bien ce profil ICC pour
afficher correctement les couleurs. Lorsque Photoshop doit afficher une
couleur donnée, il envoie vers la carte graphique un signal RVB qui
correspond à une couleur LAB (une couleur absolue telle que perçue par
un œil moyen représentatif d'un œil humain standard). Si l'écran était
idéal, cette couleur serait affichée sans modification du signal RVB mais
dans les faits ce n'est jamais le cas. La carte graphique va donc lire la
table de correspondance contenue dans le profil ICC du moniteur pour
savoir quel signal R'V'B' il faut en fait lui envoyer pour tenir compte de
ces défauts et afficher malgré tout la même couleur LAB et surtout celle
que lui a demandé d'afficher Photoshop. Cette étape est étudiée en
détail sur les pages consacrées au bon paramétrage de Photoshop.

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