1 ère journée d`étude africaine en comptabilité et contrôle
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1 ère journée d`étude africaine en comptabilité et contrôle
1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle L’ÉMERGENCE DU CONTRÔLE DE GESTION DANS LES UNIVERSITÉS SÉNÉGALAISES Résumé : Cette communication traite Abstract : This paper deals with des pratiques et outils de contrôle de practical and managerial control tools gestion in Senegalese universities. Indeed, in a dans sénégalaises. les En universités un context of reforms the application of contexte de réformes, l’application management control tools has become d’outils de contrôle de gestion est necessary for the performance of devenue universities, however, we see a lack of une performance néanmoins effet, dans nécessité des nous pour la universités, constatons une practice. As part of our work, we adopted a insuffisance des pratiques. qualitative approach to analyze the Dans le cadre de notre travail, nous structure of management control in avons adopté une démarche qualitative Senegalese universities. Our results pour analyser la structuration du show that there are some management contrôle control practices even if they are very de gestion dans les universités sénégalaises. Nos résultats montrent qu’il existe recent. certaines pratiques de contrôle de gestion même si elles sont très récentes. Mots clés : New Public Management - Keywords :New Public Management Contrôle de gestion - Université. - Management Control - University. Auteurs : Assane NDAO : Enseignant chercheur-Université Cheikh Anta DIOP/Ecole Supérieure Polytechnique 1 1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle Moussa NDIAYE : Etudiant en Master Recherche-Université Gaston Berger de Saint-Louis Introduction : Depuis longtemps, l’université a été une institution autonome de son contexte socioéconomique. Elle a été épargnée des pressions de son environnement. Dans un tel contexte, elle se souciait peu de sa stratégie. Aujourd’hui, les activités des universités sont étroitement liées aux activités économiques et sociales du pays (Mailhot, Schaeffer, 2009). Les missions traditionnelles de l’université étaient surtout l’enseignement et la recherche. Ce qui n’est plus le cas avec l’émergence du concept d’université entrepreneuriale (Clark, 1998). Les universités doivent s’engager dans la création d’activités innovantes au niveau national et international (Etzkowitz et al., 2000 ; Mailhot, Schaeffer, 2009) leur permettant de se positionner dans la sphère économique. Ces nouvelles activités nécessitent des financements que les Etats ont dés fois du mal à supporter. Des pays comme la France, le Royaume-Uni, le Canada et les États-Unis ont compris cela très tôt en attribuant à leurs universités le rôle d’acteur stratégique du développement économique. Plusieurs universités développent des partenariats avec d’autres universités, des entreprises et le monde des affaires dans sa globalité. Les universités en Afrique plus particulièrement au Sénégal sont confrontées à des problèmes de gestion de leurs ressources financières. Elles connaissent presque toutes, un déficit de financement. En effet, les Etats éprouvent des difficultés pour continuer à supporter le financement de l’enseignement supérieur. Au Sénégal, à cause des contraintes économiques et financières, l’État a pris des décisions en vue de reformer le secteur de l’enseignement supérieur. L’objectif de ces réformes est de mettre en place de nouveaux mécanismes de financement, de renforcer l’autonomie et la gouvernance des établissements d’enseignement supérieur. Ces décisions sont surtout motivées par les déficits constatés dans la gestion des universités par exemple l’archaïsme de certains outils de gouvernance et de gestion du soussecteur et des institutions, le manque de transparence dans la gestion des ressources 1 . La gouvernance des universités est ainsi devenue un sujet d’actualité. L’État du Sénégal est conscient que la performance de ses universités repose sur la gestion basée sur les résultats en Bhen Sikina TOGUEBAYE, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, Rapport de l’étude sur le contrat de performance dans les universités publiques au Sénégal. 1 2 1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle s’appuyant sur la bonne gouvernance et la capacité à financer des activités innovantes et créatrices de valeur. Dans le rapport général de la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur au Sénégal (2013), les cinq prochaines années vont être marquées par la mise en œuvre du Projet de Gouvernance et de Financement de l’Enseignement Supérieur axés sur les résultats (PGF-Sup), signé entre le Gouvernement du Sénégal et la Banque Mondiale. Les universités ont signé un contrat de performance avec l’Etat du Sénégal. L’université sénégalaise semble alors s’orienter vers une modernisation du service public à travers des réformes, ainsi que l’abandon de l’ancienne logique de gestion axée sur les moyens laissant la place à une logique de gestion basée sur les résultats donc de la performance. Dans le cadre de ces réformes, le concept de contrôle de gestion prend tout son sens et peut être un grand apport pour la mise en œuvre de ces décisions. Notre question de recherche peut être formulée ainsi : Quelle est l’influence des réformes sur les pratiques et outils de contrôle de gestion dans les universités au Sénégal ? L’objectif de cette communication est d’analyser la structuration du contrôle de gestion dans les universités sénégalaises dans un contexte de réformes. Notre travail s’intéresse aux caractéristiques et spécificités du contrôle de gestion dans les universités sénégalaises dans un contexte de réformes. Cette communication est structurée comme suit: dans une première partie, nous allons discuter de l’environnement de l’enseignement supérieur ; dans une deuxième partie, nous aborderons le contrôle de gestion dans le secteur public universitaire ; dans une troisième partie, la méthodologie sera décrite ; dans une quatrième partie, les résultats seront exposés. 1. L’université : un environnement complexe et en pleine mutation Les universités ont connu des mutations importantes ces dernières années. Leurs missions et modes d’organisation ont évolués. Pour mieux comprendre ce changement, nous allons d’abord discuter de l’évolution du contexte des universités (1.1), ensuite nous parlerons de l’évolution des organismes publics en particulier les universités vers le managérialisme (1.2). 1.1. Évolution du contexte des universités Le contexte actuel des universités dans le monde est surtout marqué par une évolution de leur mission traditionnelle. Les attentes ne sont plus focalisées seulement sur l’enseignement et la recherche, mais aussi sur la contribution des universités au développement économique de leur localité (Toulouse, 2007 ; Mailhot, Schaeffer, 2009). A la mission traditionnelle des universités s’ajoute donc celle du service à la collectivité (Toulouse, 2007). Les universités 3 1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle doivent aussi s'engager dans la création d'activités innovantes au niveau national et international (Etzkowitz et al., 2000). Milot (2003) parle de la redéfinition des missions de l’enseignement supérieur. Les universités sont également confrontées à une situation financière difficile. En effet, plusieurs établissements de l’enseignement supérieur dans le monde sont en déficit budgétaire. Toulouse (2007) parle « d’une crise du financement public et crise de financement des universités ». De plus, le nombre d’inscrits a considérablement augmenté ces dernières années. À cela s’ajoute la multiplication des classements, mais aussi l’internationalisation des universités (Ponroy et al, 2012). En Afrique francophone, les difficultés financières des universités ont été surtout accentuées par les politiques d’ajustement structurel depuis les années 90. Des restrictions budgétaires ont été imposées aux Etats, et la part consacrée aux universités a été orientée dans les œuvres sociales (Martin, 2012). Pour le cas du Sénégal, la mauvaise situation des universités s’est accentuée avec l’accumulation de nouveaux arriérés à plus de 12 milliards en 2013. Cette situation s’explique surtout par le fait que les budgets dans les universités ne sont pas sincères (PDESR, 2013-2017). Une réforme a été initiée d’abord en 2005 avec une décision importante concernant l’élargissement de la carte universitaire et une réorganisation de l’enseignement supérieur (Martin, 2012). Ensuite un plan de réformes a été élaboré et porte sur l’horizon 2013-2017. Ces réformes concernent principalement : le renforcement du pilotage des universités, la gouvernance institutionnelle, les mécanismes de financement de l’enseignement supérieur et de la recherche etc…. Quelques points de ces réformes, nous intéressent particulièrement dans le cadre de cette recherche : - instaurer une culture de résultats et de reddition des comptes ; - instaurer à tous les niveaux (administration, gestion, finances, enseignement, recherche, etc.) la culture de l’évaluation continue ; - mettre en place un système approprié d’indicateurs de performance pour l’évaluation de la politique nationale de recherche, de l’innovation, de la science et de la technologie ; - généraliser les contrats de performance dans le cadre d’une gestion axée sur les résultats à tous les niveaux, etc….. Les universités sénégalaises semblent s’orienter vers l’adoption des modes de gestion des organisations privées. 4 1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle 1.2. D’un système de contrôle de type wébérien à un système de contrôle basé sur le New Public Management (NPM) Pour Haeperen (2012), le concept de « New public Management » a été développé dans les années 1980 à partir de la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande. S’inspirant ainsi du modèle entrepreneurial, la théorie du « New Public Management » se concentre sur l’atteinte des objectifs de performance (Hughes, 1998 ; Strathern, 2000 ; Matei et Antoine, 2014). Donc une culture de résultats est instaurée en essayant d’utiliser les outils et les pratiques provenant du secteur privé (Chappoz et Pupion, 2012). Maintenant, la question est de savoir si l’organisation publique peut être gérée comme une structure privée, car il existe des différences en termes de clientèle, de marché et de produit (Gardère, 2012). L’organisation publique conserve les mêmes clients et produits de base alors que l’organisation privée est plutôt caractérisée par une logique de type produits-marché (David, 2006 ; Gardère, 2012). Selon Côme (2013), les notions d’efficacité et de performance de l’action publique, d’écoute des usagers, d’adaptabilité et de mobilité s’inscrivent désormais dans les discours des dirigeants. Tous ces éléments ont renforcé l’idée que l’organisation hiérarchisée traditionnelle des administrations publiques décrite par Weber et les mécanismes de contrôle qui lui sont associés doivent être réformés, car inefficaces (Van Haeperen, 2012). Le modèle de contrôle Wébérien est basé sur une bureaucratie mécaniste. Le contrôle se fait sur les inputs et les procédures. Alors que le modèle de contrôle de type NPM est basé sur les résultats. Tableau 1 : Caractéristiques des systèmes de contrôle de types Wébérien (traditionnel) et New Public Management (NPM). Adapté de Verhoest (2003) CHARACTERISTI THE TRADITIONAL THE NPM-LIKE CONTROL CS OF SYSTEM WEBERIAN CONTROL AND AND ACCOUNTABILITY ACCOUNTABILITY SYSTEM SYSTTEM Dominant Bureaucratic mechanism Market mechanism mechanisms (strong bureaucratic control cycle) Dominant focus Inputs and procedures Results (and transactions) Dominant moments Ex ante Ex post Dominant criteria Legality, fairness, integrity, Efficiency , effectiveness, cost- procedural correctness, economy effectiveness, quality 5 1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle L’exigence de résultat avec le NPM induit forcément la mise en place d’outils de suivi de la performance, donc de contrôle de gestion. Devreton et al (2011) notent que les réformes favorisent l’apparition de nouveaux outils de gestion dans les universités. Ainsi, le tableau de bord, le reporting, la comptabilité analytique permettent la production de données chiffrées (Mazouz et Tardif, 2010 ; Aldrin et Choffel, 2014 ; Haeperen, 2012). Avec le NPM, l’accent sera surtout mis sur un contrôle de gestion avec le calcul des coûts et performance des activités, et sur de nouvelles pratiques de gestion des ressources basées sur le mérite, l’individualisme des rémunérations, l’appréciation du personnel sur la base des entretiens annuels d’évaluation (Pesqueux, 2006). La comptabilité ainsi occupe une place centrale dans les réformes initiées dans le secteur public (Hood, 2000). Le NPM remet ainsi en cause le mode de gestion de l’université donc de sa gouvernance. Le modèle de gestion de l’université tend ainsi vers un modèle de gestion industrielle (Mailhot et Schaeffer, 2009). 2. Le contrôle de gestion dans le secteur public universitaire Les chercheurs en sciences de gestion s’intéressent de plus en plus au management dans les organisations publiques. Elles ont une particularité comparée au secteur industriel. La question de l’approche du contrôle de gestion se pose dans les organisations professionnelles (2.1) comme les universités. Il s’agit dans cette partie de réaliser une revue de la littérature sur les pratiques et outils de contrôle existants dans les universités (2.2). 2.1. Quelle approche du contrôle de gestion dans les universités ? Dans un contexte de raréfaction des ressources, le contrôle de gestion peut jouer un rôle important dans l’amélioration de la performance au sein des universités. Selon Anthony (1965), le contrôle de gestion est « le processus par lequel les managers obtiennent l’assurance que les ressources sont obtenues et allouées avec efficacité et efficience pour la réalisation des objectifs organisationnels ». Dans cette définition, la préoccupation de l’auteur est la réalisation des objectifs de l’organisation avec une meilleure utilisation des ressources. Mais, cette définition a été revue par Anthony (1988), cette fois, le contrôle de gestion est défini comme « le processus par lequel les managers influencent d’autres membres de l’organisation pour mettre en œuvre les stratégies de l’organisation ». De cette définition, nous retenons principalement deux mots : comportement et stratégie. L’auteur semble être préoccupé non seulement par le pilotage de l’organisation, mais aussi par la mise en œuvre de sa stratégie. Une troisième définition oriente le contrôle de gestion vers les systèmes de valeurs, donc de normes en vue de réguler les comportements au sein de 6 1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle l’organisation (Burlaud et Simon, 1997). Cependant, il faut remarquer que les différentes notions telles que : allocation des ressources, réalisation des objectifs organisationnels, influencer d’autres membres, régulation des comportements ont été d’abord expérimentés dans les organisations privées qui sont totalement différentes des organisations publiques en termes de fonctionnement par exemple les universités. Demeestère (1989) soutient que dans les organisations publiques les objectifs sont multiples, externes et difficiles à définir. En effet, dans les universités, ils peuvent, en outre ne pas faire l’objet d’un consensus, donc une absence d’objectifs clairs. Fabre (2013) note que la procédure d’allocation des ressources aux différents départements et leur contrôle par le rectorat ne sont pas souvent opérationnels, car l’évaluation de la performance est d’abord multicritère, ensuite au niveau des départements différents objectifs sont poursuivis. Mais, la question qui demeure alors est le mode de contrôle à appliquer dans les « anarchies organisées » (Cohen et March, 1974) ou encore dans les organisations professionnelles (Mintzberg, 1990). Fabre (2013) pense le « contrôle politique s’impose alors comme mode normal de répartition des ressources, répartition basée essentiellement sur les rapports de force dans l’organisation ». Le contrôle de gestion à travers ses outils peut fournir des informations aux différentes parties prenantes. Il peut être vu comme un instrument de dialogue (Caron et Boisvert, 2015), mais aussi un instrument permettant la réédition des comptes (accountability) surtout dans un contexte de gestion axée sur les résultats au sein des universités. Le contrôle de gestion est aussi un moyen de légitimer les actions des universités en termes d'allocation des ressources auprés de l'Etat et des bailleurs (Fabre, 2009; Burlaud, 2009; Bollecker, 2013). 2.2. Les pratiques et outils de contrôle de gestion dans les universités Selon Chatelain-Ponroy (2008) trois facteurs environnementaux majeurs expliquent la demande d’outils de contrôle de gestion au sein des établissements publics d’enseignement supérieur. Ces trois raisons sont les suivantes : - une évolution idéologique de la société vers le managérialisme; - des réformes structurelles de modernisation de la gestion publique; - et des restrictions budgétaires. En France, l’émergence du contrôle de gestion dans les universités s’est déroulée dans un contexte de modernisation de la gestion des organisations publiques avec l’introduction de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF), mais aussi avec l’application de la loi 7 1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle relative aux Libertés et Responsabilités des Universités (LRU). Dans un rapport 2 d’information sur les travaux de la « Mission d’évaluation et de contrôle sur la gouvernance des universités dans le contexte de la LOLF », il est proposé d’instaurer un service de contrôle de gestion dans toutes les universités. Selon Chatelain-Ponroy et Sponem (2007), la fonction de contrôle de gestion ne va pas seulement se focaliser sur la dimension financière, mais aussi sur la dimension humaine qui fait la particularité des universités. Les auteurs soutiennent que la fonction contrôle de gestion est présente dans un peu plus d’un tiers des établissements d’enseignement supérieur et qu’elle est relativement jeune. Cependant, 80 % des universités souhaitent créer la fonction contrôle de gestion. Dans son positionnement dans l’architecture organisationnelle des universités, le contrôleur de gestion est rattaché pour 60 % des cas du secrétariat général, pour 20 % des cas du service financier et pour 20 % des cas des présidents d’universités. Selon la place occupée, le contrôleur dans un service financier a une mission purement comptable alors que rattaché directement au président ou au secrétaire général, il remplit une mission d’accompagnement à la prise de décision stratégique. Les tâches relevant du contrôleur de gestion sont principalement le contrôle, le suivi de l’activité réalisée et le calcul des coûts. Cependant, il faut constater que la budgétisation, l’élaboration des normes de contrôle et des procédures, l’arbitrage de la prise de décisions sont majoritairement réalisés soit par le secrétaire général, l’agent comptable, le responsable des services financiers… Pour Chatelain-Ponroy et al (2007), les outils de contrôle de gestion dans les universités françaises portent principalement sur l’analyse des coûts et les tableaux de bord. Pour les outils de calcul des coûts, les méthodes diffusées dans les universités portent sur les coûts complets par les centres d’analyse ou à base d’activités (ABC), les coûts partiels. La comptabilité analytique semble être l’outil le plus demandé dans les universités. En outre, Solle (2002) parle d’une refonte des pratiques comptables et budgétaires dans les universités car elles sont exposées à un environnement changeant. Certains auteurs ont aussi proposé le Balanced Scorecard comme un outil pouvant être adapté au contexte actuel des universités (Dupuy et Carassus, 2011 ; Augé, Naro, Vernhet, 2010). Bernard Guilhot (2000) qui cite Gervais (1997) soutient que dans un environnement stable, les universités peuvent mobiliser les outils de contrôle de gestion suivants : un plan stratégique à l’intérieur duquel sont examinées les grandes options de l’institution ; un plan 2 Le rapport a été publié le 14 juin 2006 8 1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle opérationnel qui définit la programmation des moyens nécessaires à la réalisation des objectifs stratégiques; des budgets correspondants à la mise au point détaillée du plan opérationnel et un processus de contrôle budgétaire permettant de rapprocher réalisations et prévisions ; des tableaux de bord et des analyses de coûts qui visent à s’assurer que les points clés de l’activité sont bien maîtrisés. Ces outils généraux ont de nombreuses variantes et ne prennent leur sens que lorsqu’ils sont conçus et adaptés à une utilisation bien précise dans un contexte donné (Demeestère, 1989) comme dans les anarchies organisées. 3. Méthodologie de recherche Dans cette partie est présentée successivement l’approche de la recherche (3.1), ensuite la présentation du terrain de recherche (3.2) et enfin la démarche de collecte et d’analyse des données (3.3). 3.1. Approche qualitative par étude de cas L’étude de cas constitue la méthodologie privilégiée pour explorer et comprendre un phénomène complexe (Wacheux, 1996). De nombreux travaux se sont concentrés sur les principaux fondements de la méthode des cas (Eisenhardt, 1989; Miles et Huberman, 2005; Wacheux, 1996). Nous trouvons dans la littérature un certain nombre de définitions, mais la plus fréquemment citée est celle empruntée à Yin (1989), qui la décrit comme « une recherche empirique qui étudie un phénomène contemporain dans son contexte réel, lorsque les frontières entre le phénomène et le contexte n’apparaissent pas clairement, et dans lesquelles des sources d’information multiples sont utilisées » (Yin, 1989). Wacheux (1996) précise qu’elle est « une analyse spatiale et temporelle d’un phénomène complexe par les conditions, les événements, les acteurs et les implications ». Ces définitions permettent de distinguer l’étude de cas, des méthodes d’expérimentation, de l’histoire ou encore de l’enquête. Par conséquent, dans le cadre de notre recherche, qui traite d’une problématique dans un nouveau contexte, nous jugeons que l’utilisation de l’étude de cas se justifie. Pour Nobre (1999), il est important de préciser le contexte téléologique de la recherche en contrôle de gestion. L’auteur parle de trois dimensions de la recherche à savoir celle descriptive, explicative et prescriptive. La dimension descriptive vise à connaître les pratiques, les outils, les problèmes, les insuffisances, les besoins du contrôle de gestion. Alors que la dimension explicative permet de comprendre, proposer des modèles explicatifs et des cadres conceptuels. Enfin, la dimension prescriptive propose des cadres conceptuels, des méthodes, des outils utiles et nécessaires au contrôle de gestion. Cette recherche se positionne dans une 9 1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle démarche descriptive car nous voulons connaître les pratiques, les outils, les besoins du contrôle de gestion dans les universités sénégalaises. 3.2. Présentation du terrain de recherche Le Sénégal compte aujourd’hui cinq universités publiques. Ainsi, ces universités présentent les caractéristiques suivantes : une dépendance très forte vis-à-vis des ressources publiques : en effet, l’État constitue - presque le seul bailleur, et les universités ne réussissent donc ni à générer d’importantes ressources propres ni à disposer d’autres sources de financement ; une prédominance, du point de vue de l’offre de formation et/ou des effectifs, des - formations de sciences humaines et sociales et lettres au détriment des formations scientifiques ; - une faible efficacité interne (redoublements et abandons importants) et externe (chômage massif des diplômés) ; - des liens faibles avec les autres secteurs, et tout particulièrement les milieux économiques (universités qui demeurent donc de véritables « citadelles retranchées ») ; - un climat social particulièrement tendu, des grèves permanentes et des perturbations cycliques. L’étude a été réalisée dans quatre universités à savoir l’université Gaston berger de SaintLouis, l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’université de Thiès et l’université Assane Seck de Ziguinchor. L’université Alioune Diop de Bambey ne fait pas partie de notre échantillon pour des raisons administratives. Tableau 2 : Liste des universités interviewées Universités Date de création Cheikh Anta Diop de Dakar 24 Février 1957 Gaston Berger de Saint-Louis 02 Janvier 1990 Université de Thiès Janvier 2007 Université Assane Seck de Ziguinchor 22 Mai 2008 3.3. La méthode de collecte et d’analyse des données 10 1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle Pour notre phase exploratoire, sept entretiens d’une heure en moyenne ont été réalisés auprés de personnes ressources3 de ces universités. Nous avons effectué également huit entretiens informels auprès du personnel administratif des universités concernées. Cependant, d’autres sources de données secondaires ont été exploitées comme les documents internes, les contrats de performance de chaque université Notre guide d’entretien a été structuré en quatre thèmes. Pour le thème portant sur le contrôle de gestion dans le contexte universitaire, nous avons trois sous-thèmes : le positionnement du contrôleur de gestion au sein de l’université. L’objectif est de savoir si le métier de contrôleur de gestion existe déjà et quel est son rôle. Ensuite, le deuxième sous-thème porte sur l’identification des outils de contrôle de gestion. Tableau 3 : Structure de notre guide d’entretien 1. Présentation de notre interlocuteur 2. Présentation de l’université 3. L’université et les réformes 4. Le contrôle de gestion dans le contexte universitaire Dans le cadre de l’analyse des données qualitatives de notre étude, nous avons utilisé l’analyse thématique. Les thèmes ont été retenus suite aux traitements des données. 4. Résultats 4.1. L’importance ou rôle du service de contrôle de gestion dans les universités publiques sénégalaises D’après notre analyse, nous pouvons affirmer l’existence d’un service de contrôle dans les universités de Thiès et de Gaston Berger de Saint-Louis. Même, s’il faut reconnaître que l’installation du service est très récente comme le relève ce responsable de l’UGB : « Avant, il n’y avait pas de contrôle de gestion. Mais le nouveau recteur a mis en place cette structure. Pour l’instant, ce n’est pas structuré. Il y a une dame qui est 3 Directeur financier, contrôleur de gestion, auditeur interne ou le directeur des ressources humaines. 11 1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle là-bas, on est entrain de stabiliser sa fiche de poste. Mais son travail consisterait au conditionnel à plus ou moins contrôler ce que les structures font en matière de gestion financière et administrative. C’est une nouvelle structure, il faut juste que cela prenne le temps qu’il faut pour que nous puissions nous adapter. Les gens ont souvent peur des nouvelles structures, il faut du temps». Pour le moment le contrôle de gestion n’est pas bien structuré et son rôle n’est pas bien appréhendé par les acteurs de l’université. Mais, dans le contexte actuel des universités, le contrôle de gestion est plus que nécessaire comme le souligne ce responsable de l’UGB: « Le contrôle doit aider à une rationalisation, à une meilleure utilisation de toutes les ressources de l’université. C’est devenu une nécessité et ce qu’on attend du contrôle c’est vraiment d’aider, que ça soit un contrôle préventif qu’on ne soit pas là à faire un contrôle pour retrouver ou voir les anomalies ». Le service contrôle de gestion de l’université Gaston Berger est directement rattaché au recteur. Son rôle est de conseiller le recteur sur les aspects financiers et administratifs. Selon ce responsable de l’UGB, il est noté : « Sur l’arrêté, que le contrôleur de gestion fait office de conseiller financier plus ou moins administratif du recteur. Donc, elle est rattachée directement au recteur ». L’université de Thiès est la première université publique sénégalaise à mettre en place un service contrôle de gestion au sein de sa structure. En effet, c’est un service rattaché au recteur. Le contrôleur de gestion joue le rôle de conseiller financier et administratif. Il assiste le recteur dans le cadre de la gestion budgétaire de l’université, mais il intervient également dans d’autres domaines autres que de questions financières si nécessaire comme nous l’a précisé ce responsable : « En fait le contrôle de gestion, il est là pour assister le recteur sur les questions financières par l’élaboration et le suivi du budget, mais également il est là aussi pour conseiller le recteur». L’université Assane Seck de Ziguinchor est une université qui fonctionne selon le système classique. Autrement dit, l’université Assane Seck de Ziguinchor est composée d’une direction des affaires financières, d’une agence comptable particulière, d’un comptable des matières centrales et des comptables des matières décentralisés. En effet, pour réussir une meilleure combinaison de ces différentes directions et agences, le recteur est assisté par des conseillers au sein de son cabinet. Ils ont un regard sur tout ce qui se passe au sein de 12 1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle l’université. Cependant, il faut reconnaitre l’importance de la mise en place d’un service de contrôle de gestion qui serait d’un grand apport pour l’université, comme le défend ce responsable: « Non il n’y a pas un service de contrôle de gestion. Mais on a la direction des finances qui se charge de toutes les questions relatives au budget et la comptabilité, et ils sont assez outillés pour prendre les meilleures décisions. Je crois qu’avec les nouvelles réformes, le contrôle de gestion peut être également installé ici, mais son apport sera de conseiller le recteur. Il ne s’agira pas d’un contrôleur de gestion qui surveille le personnel, ou le contrôle, à mon avis. Si on connait bien le rôle que le contrôleur de gestion peut jouer au sein de l’université, donc on peut affirmer qu’il est plus que nécessaire de l’avoir. En fait, il y a également les exigences des bailleurs qui contribuent également à l’amélioration des conditions de l’université ». Pour ce responsable de l’université Assane Seck de Ziguinchor, le contrôleur de gestion à une importance au sein d’une université et accorde plus de légitimité dans la gestion des ressources de l’université. Il doit plutôt avoir un rôle de conseiller au près du recteur. « Le contrôle de gestion peut jouer le rôle de conseiller, je ne sais comment ça se passe dans les universités qui en ont, mais de mon point de vue, il doit être un conseiller auprès du recteur. Cela ne veut pas dire qu’il aura une autorité sur les directeurs, mais il devra plutôt aider les directeurs à monter le dossier surtout d’ordre financier, aider le recteur à prendre les bonnes décisions. Il doit participer à l’élaboration du budget, au suivi jusqu’à la phase finale. Donc là, le contrôle de gestion ne serait que bénéfique pour le fonctionnement de l’université. En plus il permet également d’accorder plus de légitimité quant à la gestion de l’université ». Pour l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, sur le plan administratif et financier le recteur est assisté d’un secrétaire général, d’un agent comptable particulier, d’un conseiller spécial transversal et d’un directeur de l’audit interne. D’ailleurs le rôle de ce conseiller spécial peut être un peu assimilé à celui d’un contrôleur de gestion conseiller. Ce conseiller spécial assiste le recteur dans la prise de décision. Cependant, il faut noter qu’il n’existe pas un service de contrôle de gestion. Ce responsable soutient que : 13 1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle « Je pense qu’on peut mettre en place un service de contrôleur de gestion…… L’existence d’un service de contrôle de gestion peut nous éviter de faire tout ce travail en même temps ». La fonction de contrôle gestion n’est pas bien définie dans les universités. Nous remarquons qu’elle est trop centrée sur l’aspect financier et le rôle de conseiller d’aide à la prise de décision n’est pas aussi développé. Dans les universités ou la fonction n’est pas présente, nous observons qu’elle est occupée par divers services (ou personnes). C’est une fonction partagée entre différents services. 4.2. Une insuffisance des outils de contrôle de gestion face à un contexte de gestion axée sur les résultats Le budget reste l’outil incontournable pour la gestion des universités. En effet, la procédure d’allocation du budget est souvent l’objet de discussion entre l’Etat et les différentes universités, ensuite au sein d’une même université entre le rectorat et ses différentes structures. Les universités font pratiquement un suivi budgétaire. Ce responsable de l’UGB affirme : « On ne fait pas de la comptabilité analytique. Ce qu’on fait est un suivi, c’est ce que je dis souvent, c’est un suivi budgétaire. Nous, on nous donne 4 milliards, on suit bon certainement il y a des comptes parce que là on est sur la nomenclature du SYSCOA ressources et charges etc., partie recettes dépenses, mais c’est un suivi. On dote chaque rubrique d’un montant et on le suit, et maintenant on a mis naturellement des canevas des organes de contrôle parce qu’au niveau de la direction il y a une division chargée du suivi, en fait il y a deux divisions : la division de la comptabilité des matières et la division de tout ce qui est en charge du personnel, du traitement de salaires, des mandatements, etc. » Les tâches effectuées concernent principalement l’élaboration du budget et son suivi comme le soutient ce responsable de l’université de Thiès : « Le contrôleur de gestion a la responsabilité du suivi budgétaire. Par ce que vous savez qu’en matière de gestion, le suivi budgétaire occupe une place d’une extrême importance, et le suivi budgétaire ça permet également de maitriser les dépenses et à ce niveau-là, le contrôle de gestion joue un rôle extrêmement important. Pour le suivi budgétaire, il y a un reporting périodique. Donc ce qui fait que le budget de son élaboration jusqu’à la phase finale, il y a un suivi qui est effectué et toutes les dépenses sont suivies ». 14 1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle Dans cette université, un tableau de bord mensuel est mis en place et suivi par le contrôleur de gestion. L’université dispose de deux manuels de procédures. Un manuel de procédures qui est mis en place pour l’université et un autre dans le cadre de la gestion des fonds de la banque mondiale (contrats de performance). Un système de reporting est aussi mis en place. L’instrumentation du contrôle de gestion se résume à quelques outils qui ont surtout fait leur apparition suite à la signature des contrats de performance par les universités. En effet, toutes les universités ont aujourd’hui élaboré un plan stratégique. Mais globalement, parmi les outils qu’ont retrouve dans les toutes les universités, nous pouvons citer le budget, la comptabilité des matières. En ce qui concerne le budget, il est important de noter qu’un contrôle budgétaire n’est pas réellement effectué en ce qui concerne la confrontation entre les dépenses prévues et réalisées. Seules deux universités utilisent un tableau de bord. Une seule université effectue un reporting mensuellement. A cela, il faut noter aussi que chaque université doit fournir au Ministère de l’Enseignement Supérieur un rapport d’activité de performance. Ce rapport relate la situation de chaque université dans les domaines administratif, pédagogique, financière, ressources humaines. Ensuite un rapport consolidé est effectué par le Ministère de l’Enseignement Supérieur. 4.3. L’utilisation récente de tableaux de bord pour le suivi des contrats de performance Avec les réformes toutes les universités ont signés un contrat de performance. Elles ont aussi élaboré un plan stratégique pour la plupart sur l’horizon 2012-2017. Ainsi, on note la volonté des universités d’évoluer vers des pratiques de gestion adoptées des structures privées. Pour ce responsable de l’UGB : « Nous avons aujourd’hui un plan stratégique élaboré pour la période de 20122016. Quand on parle de plan stratégique, c’est qu’on a adopté la dynamique d’aller vers le contrat de performance avec la gestion axée sur les résultats. Partant de ce plan stratégique, nous avons eu à signer un contrat de performance avec la banque mondiale en 2013 ». Des cellules de suivi évaluation sont installées pour constater l’avancement des projets dans différentes les universités. Ainsi pour le suivi évaluation des tableaux de bord figurent dans tous les contrats de performance. Pour ce responsable de l’UCAD : « L’Etat et les autres partenaires universitaires exigent de plus en plus des résultats par rapport à leurs financements. Prenons l’exemple des contrats de performance où une cellule de suivi évaluation est installée pour constater 15 1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle l’avancement de projet. Et je trouve que c’est une bonne chose de demander des résultats par rapport aux investissements faits. » L’analyse des contrats de performance des universités de notre échantillon montre qu’en fonction de la stratégie, des objectifs sont dégagées permettant de les suivre à travers des tableaux de bord. L’analyse des indicateurs retenus dans les différents tableaux de bord renseigne une prédominance des indicateurs non financiers. Avec les plans stratégiques élaborés et les contrats de performance, les universités ont adopté la dynamique d’aller vers la modernisation de leurs modes de gouvernance. Signés avec la banque mondiale, les contrats de performance permettent le suivi des objectifs dégagés dans le plan stratégique respectif de chaque université. Auparavant, des résultats étaient certes demandés par l’Etat aux universités, mais il faut savoir que ce n’était pas très structuré et visible. Mais depuis la réforme des efforts sont entrain d’être faits. Les bailleurs de fonds exigent une visibilité sur les ressources investies dans les universités. 4. Discussion et conclusion A travers cette étude, nous notons que dans les universités sénégalaises, les outils et pratiques de contrôle de gestion ne sont pas si développés. En effet, seules deux universités ont crée un service de contrôle de gestion après les réformes dans les universités. L’utilisation de certains outils tels que le tableau de bord et le reporting est très récente. Les pratiques de contrôle de gestion restent donc à un état « embryonnaire ». La tendance est à l’application des outils d’un contrôle procédural et financier dans le secteur public tel que démontré par Bampoky et Meyssonier (2012). Dans les universités au Sénégal, le contrôle de gestion ne joue pas encore ce rôle d’orientation des comportements. Le contrôle de gestion est plus orienté vers la fonction financière. Le budget est considéré comme étant l’outil de gestion le plus utilisé dans les universités. Le contrôle de gestion se limite simplement à l’élaboration du budget, le suivi et l’analyse budgétaire pour la plupart des universités. Il faut aussi constater qu’une comptabilité analytique n’est pas tenue pour le calcul du coût des formations, de même que pour la gestion des heures supplémentaires. Ainsi, les méthodes de calcul des coûts comme la méthode ABC, la méthode des centres d’analyses et les coûts partiels ne sont pas mobilisés dans les universités au Sénégal. Dans une nouvelle démarche de gestion axée sur les résultats, nous notons une insuffisance du système de contrôle de gestion dans les universités même si pratiquement toutes les 16 1 ère journée d’étude africaine en comptabilité et contrôle universités ont mis en place un plan stratégique avec des objectifs bien définis. Des contrats de performance ont été aussi signés. Mais l’accent n’est pas encore mis sur un contrôle de gestion avec le calcul des coûts et performance des formations, et sur de nouvelles pratiques de gestion des ressources. Sur les faits, les méthodes de gestion wébérienne sont encore plus présentes dans les universités que le modèle de gestion axée sur les résultats. En ce qui concerne la place du contrôleur de gestion dans les universités, il joue un rôle de conseiller auprès du recteur. Mais son rôle et sa mission devraient être mieux définis. Le contrôle de gestion doit apporter davantage une contribution dans la gouvernance des universités en fournissant des informations aux différentes parties prenantes. Toutefois, dans le cadre de la réforme des universités sur la thématique renforcement du pilotage, l’Etat du Sénégal souhaite mettre en place un système d’information et de gestion de l’enseignement supérieur et de la recherche (SIGESR) dont l’objectif est en entre autre d’informer les parties prenantes sur l’état des universités, de son fonctionnement pédagogique et institutionnel, de sa performance, etc… En guise de conclusion, la recherche en contrôle de gestion n’est pas très développée au Sénégal. Il existe très peu de recherche en sciences de gestion sur le secteur public en particulier dans les universités sénégalaises surtout en contrôle de gestion. Notre apport est de contribuer à la recherche dans ce secteur particulier. Le but de notre recherche est d’explorer les pratiques et les outils de gestion dans les universités sénégalaises. Le contrôle de gestion peut être un élément important dans le dispositif de gouvernance des universités. Cependant une question demeure sur le contrôle dans les universités : quels rôles et missions devraient jouer le contrôleur de gestion dans les universités sénégalaises ? Cette étude montre des limites. La méthodologie de recherche est purement descriptive, ensuite l’échantillon ne permet pas de généraliser les résultats obtenus. Pour nos recherches futures, il serait intéressant de faire une étude comparative sur les pratiques de contrôle de gestion entre les écoles de commerce (secteur privé) et les universités publiques. Par ailleurs, une recherche sur la dimension relationnelle du contrôleur de gestion dans les universités publiques sénégalaises serait également importante. Bibliographie Akkari, A. (2011). L’internationalisation de l’enseignement supérieur. 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